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Genèse des "mystères" des cathédrales

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Genèse des "mystères" des cathédrales Empty Genèse des "mystères" des cathédrales

Message  Charly Alverda Mar 16 Juin 2009, 20:08

Bonjour à tous

J'ai retrouvé une étude faite naguère par mes soins sur la genèse du mythe des "mystères des cathédrales, je l'ai également publiée sur un site ami. Je me suis cantonné aux "mystères" parisiens, mais au XVIè siècle, l'alchimiste P. J. Fabre avait fait une description "philosophique" du portail de la cathédrale Saint Sernin de Toulouse.

“ L’invention “ des mystères alchimiques dans les cathédrales ne date bien sur que de la Renaissance, après la diffusion (massive) du CheminCroisé Corpus Hermetique dans toute l’Europe, le mythe Flamel lui est intimement liè.

Dans son ouvrage de 1544 mettant en scène Demogorgon et le “philosophe” Geber, Giovanni Bracesco faisait dire à ce dernier : « Les anciens dissimulaient les secrets de la nature non seulement dans leurs écrits, mais aussi dans des tableaux variés, des caractères, des chiffres, des monstres… les planètes et les signes célestes… et ils n'étaient compris de personne, sauf de ceux qui connaissaient ces secrets. »

En 1561, Robertus Vallensis publie son De veritate et antiquitate artis chemicae, Il reprend les thèmes de Bracesco et y ajoute édifices et monuments tels que l'arche de Flamel et le labyrinthe. La même année est édité par les soins du médecin et alchimiste paracelsien Jacques Gohory : « le Sommaire Philosophique de N. Flamel avec la défense d'iceluy art et des honestes personages qui y vaquent : contre les efforts de I. Girard mect à les outrager » soit cent quarante quatre ans après la mort du vrai Flamel.
Dans la préface il entretient la légende : « Ce livre (qui n'avoit paravant esté mis en lumière) est intitulé Le sommaire de Nicolas Flamel qui florissait l'an 1393 et 1407 comme il appert encores en la ville de Paris à S. Innocent ès monuments de deux arches opposites, le cymetierre entre elles, qu'il feit alors faire. En l'une desquelles sont, entre aultres choses, érigées les effigies de deux serpents ou dragons et d'un lyon, suyvant la description que d'iceulx il ha faict en ce livre. »

Petite digression : le plus grand monument de littérature hermétique l’Hypnérotomachia Poliphili, fut adapté une première fois en français par un mystérieux Chevalier de Malte qui l’aurait confié à Jacques Gohory, selon les dires de ce dernier. Gohory l’aurait ensuite transmis à Jean Martin qui aurait révisé le texte, pour enfin paraître sous le titre du Discours du Songe de Poliphile. Notons ici que le songe deviendra une constante - du Songe d’Ostanès à Hermès Dévoilé de Cyliani - de la teneur alchimique d’un texte, pour Gohory : “ « Songer en cet art est un chyffre ordinaire duquel a usé Poliphile qui git en dormant dans la première figure ».

Les publications des Valensis, Verville et Gohory, sont à la base du manuscrit 2265 conservé à la bibliothèque Sainte Geneviève, chaînon manquant entre le Flamel Gohoryen et celui du Livre des figures hiéroglyphiques qui n'apparaîtra qu'en 1612.
Ce manuscrit dont il ne reste qu'une copie exécutée « par moy, Nicolas Rossignol, procureur, le mercredy dix neuf aout 1611 à quatre heures du soir », se compose de deux dessins sur les deuxième et troisième de couverture, ces dessins sont des versions inédites du vitrail attribué à Flamel.
Il se compose de plus de :
- de la copie du Traité du grand oeuvre des philosophes, fait par Frère Jehan Rouillascq, cordelier piémontais,
- de la relation d'inscriptions autour d'un tableau accroché à Notre-Dame dont un texte simplement signé de Guillelmus
- du Discours des visions sur l'œuvre en rapport avec le dit tableau.

Le Traité du grand oeuvre des philosophes était déjà attribué à un certain Philippe Rovillasque.

Les deux “écussons hiéroglyphiques” de Sainte Geneviève sont de forme ovale.
Cette forme ovoïde, propre à la gestation de la matière, montre un lys au centre d’une croix, dans les quatre « angles » déterminés par une croix d'or, est représentée la phase de l'œuvre décrite sous le nom de conjonction dans la troisième vision du cordelier :

« Je vis assez heureusement par les marques probables : premièrement, la couleur lactée au commencement ; secondement, après quelques jours, la couleur minime (brun marron) avec la solution de la matière ; tiercement, la fumée ou nuage obscur, à la sommité du vase volant et est adhérente ; quartement aux neuf mois, la congélation avec trois vermisseaux en couleur de jacinthe ; quintement, la noirceur parfaite de la matière. Desquels signes et marques parlent clairement tous les plus grands et sages philosophes. »

Des variantes de ce vitrail-écusson sont déclinées par le médecin paracelsien David Lagneau ou Laigneau qui, dans l'édition française de son "Harmonie mystique" de 1636, insère les représentations de vitraux de la chapelle des Cordeliers et de l'écusson « hiéroglyphique » représenté par Flamel sur la cinquième arche du cimetière des Innocents et trois passages du Livre des Figures Hiéroglyphiques.
Mais l'édition originale latine de Laigneau de 1611 qui est en fait une "Harmonie chymique", un commentaire de textes alchimiques, ne comprend pas ces passages du Livre des figures. C'est bien le traducteur, le Sieur Veillutil (un pseudonyme ?) qui augmente considérablement le livre de Laigneau dont il change le titre en "Harmonie Mystique", peut-être en référence à l'Harmonia Mundi du frère cabaliste de Venise, qu'il cite. Dans sa lettre dédicace « A Monsieur R. S. D. L. M. C. D. R. AP. D. D, très humble et parfaict Amy, son très humble serviteur L. S. D. V. S. T. H. », il précise que par ami, « il n'entendoit être autre que celuy qui auroit la connaissance de la vraye philosophie qu'il définit plus loin comme science la plus haute mystique et cabalistique, à l'exclusion de la sainte théologie ».

Lisons maintenant l'inscription du soi-disant tableau :

« CECI DESSOUS ECRIT A ETE PRIS EN UN TABLEAU A NOTRE-DAME DE PARIS QUI EST VIS-A-VIS L'IMAGE SAINT-CHRISTOPHE ; DANS LEQUEL TABLEAU, AU DESSUS DE L'ECRITURE, Y A UNE OVALE DANS LAQUELLE, IL Y A PLUSIEURS ARBRES FRUITIERS, HERBES ET LIS, ET UN HOMME NU JUSQU'A LA CEINTURE ET UNE ROBE ROUGE EN ECHARPE, QUI SEME LA TERRE. »

L'inspecteur honoraires des musées nationaux et spécialiste des peintures qui se sont succédé à Notre-Dame et spécialement au dix-septième siècle, certifie l'inexistence du tableau, ce qui n’est guère surprenant étant mentionné que ce tableau est « vis-a-vis l'image Saint-Christophe »

Deux textes d'exotérisme religieux encadrent “ cette ovale “, le premier mentionnant un jardin « de vos cœurs » et un jardinier l'arrosant de son sang ; ils sont une ode à la Vierge.

Le second texte est simplement signé Guillaume, pour nous indiquer la haute antiquité de l'ensemble ; les alchimistes mentionnant comme un des leurs l'évêque de Paris Guillaume d'Auvergne (1180-1249) depuis que Béroalde de Verville (1556 - 1626) dans son Moyen de parvenir évoquait « feu Guillaume de Paris, qui, aux portaux de Notre-Dame, a mis les fîgures chimiques à faire la projection à devenir sages ».

La dernière oeuvre du copiste : le Discours des visions sur l'œuvre , est en fait une vision et quatre songes qu'aurait eu « un religieux se trouvant dans une ville arrosée dans son sein d'une grosse rivière, laquelle en son centre y forme une très belle île où est un fameux et admirable temple, tant pour la symétrie de son édifice que pour la dévotion à la reine des cieux […] Contemplant les figures hiéroglyphiques en plusieurs endroits de la dite ville, avec grande admiration de tous, autorisée par tant de doctes et sages personnes de diverses nations qui ont écrit sur la pierre. »

Notre Frère Jehan, grandement troublé, « délibère d'implorer une faveur divine par l'intercession de la Vierge Marie » afin de connaître le secret des philosophes ou oublier de telles fantaisies, et voici qu'au plus fort de son oraison, un feu céleste lui enflamma la face, avec une voix interne qui lui dit : « Regarde au tableau qui est attaché au pilier près de la porte du temple […] Ayant contemplé ledit tableau où il y a une image de Notre-Seigneur qui arrose de son propre sang une terre noire de laquelle naissent aucuns arbres, le trons desquels est gros obscur ou environ, et les feuilles vertes avec les fruits d'or, hiéroglyphiques merveilleux. » Ce Jardin des Hespérides lui fera « entendre la matière du premier agent décrit par le très ancien Artephius ».

Il précise qu'il aurait eu sa vision du verger « à l'heure de none », les quatre autres visions de nuit seraient-elles songes de verger ? Car Gohory est aussi l’auteur du Livre de la Fontaine périlleuse avec la chartre d'Amours : autrement intitulé, le songe du verger(1572),

Dans la troisième vision, c'est un ange qui guide le cordelier et lui dit : « Ami, ne doute point. Infailliblement, tu parviendras à la fin de l'oeuvre commencée, et pour signe de cette vérité regarde l'enseigne des armes de la maison dans laquelle sont deux dragons ailés, ayant le corps de diverses couleurs, les deux queues entortillées ensemble, leurs quatre griffes l'une contre l'autre, dans un champ rouge, et sur leurs têtes une couronne d'or, en l'air hiéroglyphique vraiment admirable de cette secrète opération […] si bien par Flamel dans son traité et Henri Khunrath, très docte médecin allemand, dans son hiéroglyphique de la citadelle circondée de sept bastions, qui sont les sept opérations philosophiques. »

Flamel est cité encore une fois dans la quatrième vision où ayant compris la formule dealbate latonem et rompite libros (blanchissez le laiton et rompez les livres), il comprend de même « le moyen de parvenir à cette candeur (blancheur) décrite par Flamel dans son petit Traité sur la similitude de l'oeuf : pour au plus tôt faire éclore le poulet, on le tourne et contourne tous les jours. » C'est là encore le Flamel du Sommaire, qui est cité, Pierre Borel mentant effrontément lorsqu'il assure que le Livre des figures était déjà paru en 1561, alors que c’était le Sommaire qui était publié cette année là.

En 1636 le sieur D.L.B, dont Pierre Borel révèlera vingt ans plus tard qu'il s'agissait du sieur De La Borde, transcrit une « énigme trouvée sur un pilier de l'église Notre-dame de Paris ».

« Le Mercredi 20 de May 1640 le sieur Esprit Gobineau de Montluisant, gentilhomme chartrain, ami de la philosophie naturelle et alchimique et d'autres philosophes très anciens » nous donnait son Explication très curieuse des énigmes et figures hiérogliphiques, physique, qui sont au grand portail de l'église cathédrale et métropolitaine Notre-Dame de Paris. Il avoue n'avoir « point lu dans les cartes antiques de Paris, ni de cette cathédrale, pour savoir le nom de celui qui a été le fondateur de ce portail merveilleux mais je crois néanmoins que celui qui a fourni ces énigmes hermétiques, ces symboles et ces hieroglifs mystiques de notre religion, a été ce grand docte et pieux personnage Guillaume évêque de Paris ».

En 1655, Pierre Borel déclare dans son Trésor de recherches et antiquitez gauloises et françoises : « Et il y en a qui tiennent aussi que c'est Flamel qui a mis un Tableau à Nostre-Dame, qu'on void sur un pilier vis à vis de S. Christofle ; au fonds duquel y a des vers françois de sa façon, qu'on tient contenir les hieroglyfiques de la pierre philosophique. On tient aussi de luy la pluspart de ce qui est à Saint-Jacques de la Boucherie, comme on void par les inscriptions en pierre et en bois, et par les vitres qui y sont, dont une partie sont estimées hieroglyfiques par les curieux, et entr'autres celle où on void un pressoir de raisins. On verra une sienne inscription dans la mesme église en lettre d'or, sur la corniche de la chapelle des esperonniers, où il est nommé et sa femme, pour fondateurs de cette chapelle. On void enfin de luy de grands landiers de fer en diverses ruës de Paris, et surtout vers le milieu de celle qui va de la ruë S. Denis, à celle de S. Honoré, costoyant S. Innocent. Mais pour revenir au Tableau de Nostre Dame, on y void représenté un Christ qui seme son sanc, en un champ ; d'où viennent des lis & des roses. Les vers ont un sens mystique... D'autres estiment que ce soit Guillaume le Parisien évesque de Paris qui les ait mis, et qu'il ait orné cette église de divers hieroclyfiques chimiques. Je ne decideray pas ce différent, mais je sçay bien qu'il estoit chimiste, et qu'on trouve divers livres de cette science sous son nom, comme aussi de Christofle parisien. »

Son contemporain CheminCroisé Henri Sauval fournira la source des spéculations du Mystère des cathédrales dans son Histoire et recherches des antiquités de la ville de Paris : « Ils (les hermétistes) découvrent mille belles choses avec les vinct-huit rois qui règnent le long du portail, surtout dans la figure même de Guillaume de Paris. Ce n'est pas sans raison, disent-ils, que le bout de son bâton pastoral est de fer et entre dans la gueule d'un dragon, qui cache sa queue dans un bain d'où sort de la fumée et une tête de roi. Que sans difficulté à la porte du côté de l'Hotel-Dieu, l'ouverture de l'ouvrage de physique y est figurée et dans les deux autres la suite et la consommation. Mais une chose ici qui les met bien en peine, est de savoir pourquoi pas une de ces figures ne regarde dans l'église ; ce qui fait grand honneur à un corbeau qui a les yeux tournés de ce côté-là, qu'à cause de cela ils n'estiment guere moins que les Naturalistes feroient un phenix. Ce corbeau au reste est à la porte qui tient à Saint-Jean le Rond et qu'ils ne se lassent point de contempler, parce qu'à leur avis son rayon visuel va justement se terminer à l'endroit où le secret de la pierre doit être caché infailliblement ; joint que c'est assés près d'un jardinier de plate peinture qu'on voit en entrant dans l'égIise, et qu'ils appellent le Semeur, qu'ils prennent encore pour un hieroglyphe, aussi-bien que deux bouteilles, l'une aux pieds d'Antoine des Essarts, l'autre tout de même aux pieds de Saint-Christophe cachée parmi des joncs et des roseaux ; et quoique tous demeurent d'accord qu'un homme qu'on fait mourir à coups de flèches et un roi qu'on dépouille, figurés au bas du même St Christophe soient encore mystérieux, néanmoins ils ne conviennent pas entre eux de leur signification. Bien davantage, quelques-uns même prennent Saint-Christophe pour un hieroglyphe, et comme c'est maintenant le plus grand et le plus gros colosse qui soit dans le monde, ils tirent avantage de sa masse, et se glorifient d'avoir le plus grand et le plus gros hieroglyphe qu'il y ait jamais eu, ils ne sauroient se lasser de dire du bien de Pierre des Essarts qui l'a fait faire. Enfin la folie des hermétiques est si grande, qu'il n'y a sorte de rébus sculptés qu'ils n'interprètent… »

Nous avons donc vu “nos hiéroglyphes” d’abord disséminés dans Paris, puis sur le portail de la cathédrale, ensuite dans un tableau dans la cathédrale, enfin Fulcanelli verra toute la cathédrale comme “sanctuaire de Tradition, de la science et de l’Art “.

Cordialement,

C...a

Charly Alverda

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Message  Henri Schersch Mar 16 Juin 2009, 22:06

Bien, bien, Charly Alverda…

Beau travail de collecte et de compilation d’informations anciennes. Mais je m’y perds un peu. D’où mon questionnement : finalement, toutes ces figures décrites dont tous ces personnages se hasardèrent au décryptage, faisaient-elles partie d’un plan d’ensemble, d’une stratégie concertée ? Ou bien étaient-elles plus simplement la trace d’une mode propre à une corporation à une époque (vers 1600) et en un lieu (Ile-de-France) ? Ou bien, ce soi-disant décryptage serait-il bidon, issu de l’imaginaire fantaisiste de chercheurs férus d’ésotérisme qui se seraient piégés eux-mêmes à vouloir voir des codes là où il n’y en avait point, ou si peu, lançant ainsi une mode dont le bouquin attribué à Fulcanelli ne serait que la partie la plus visible ? Pas par mauvaise foi, mais par dérive naturelle, par goût du fantastique et de l'ésotérisme.

Ce qui reviendrait au fond à se demander si le décodage fait par Fulcanelli (si on fait abstraction du message alchimique) n’aurait pas été qu’un prétexte à discourir, un fil conducteur, plutôt qu’un authentique décryptage ? En quelque sorte, ce serait une relecture après coup, un peu comme le font parfois certains analystes qui dissertent des heures durant sur des peintures modernes ne représentant rien et dont les auteurs eux-mêmes sont surpris d’en apprendre autant sur leurs propres œuvres !
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Message  Charly Alverda Jeu 18 Juin 2009, 18:00

Bonjour à toutes et tous

J'ai très peu éléments de réponse aux questions d'Henri et ces questions je me les pose depuis que j'ai trouvé ce manuscrit conservé à la bibliothèque Sainte Geneviève ! Ma surprise a été grande de trouver ce cahier avec des variantes du "vitrail de Flamel", personne parmi les quelques historiens de l'alchimie qui l'ont consulté n'avait remarqué cette curiosité.

Ainsi au début du XVIIè le mythe CheminCroisé Flamel prend toute son amplitude, et des personnages riches et célèbres du moyen-âge se voient affublés d'une légende alchimique, car il en est de même pour les riches seigneurs de Valois, Grosparmy et leur prêtre Vicot. Ces livres des "alchimistes de Flers", écrits à l'extrême fin du XVIè siècle au plus tôt citent "le Flammel" ou Perrenelle, d'où l'erreur de Canseliet qui croyait y trouver la preuve que c'était bien le Flamel du moyen-âge qui était alchimiste.

Certainement très peu de personnes en France avaient les connaissances nécessaires pour écrire des livres « égyptiens » d'aussi haute valeur que "nos" alchimistes normands.
Verville qui donnera une adaptation du CheminCroisé Songe de Poliphile est un personnage très intéressant, il fait allusion à son appartenance à une mystérieuse société des Orthophiles, il ne semble pas étranger à l'alchimisation du Cinquième livre de Rabelais (une quinte-essence !). Son livre :" Le moyen de parvenir est imprimé l'année pantagruéline 100.070.032 " chez les mêmes éditeurs que Le Livre des figures et l'on peut lire page 232 : « Celui de Dampierre, avec qui nous cherchions la pierre philosophale avec tous ces barons de Normandie », texte suivi de considérations rabelaisiennes sur la nécessité impérative de se procurer deux bouteilles de vin blanc et rouge et de longues digressions sur les aventures d'un cordelier.

L'alchimie nouvelle, ternaire, qui se développe à la Renaissance exploite la notion de quintessence massivement diffusée. Cette diffusion est faite par des médecins paracelsiens, en fait dorniens. c'est dans ce milieu qu'il faut prospecter. J'ai appelé Lys-Croix les médecins-alchimistes catholiques utilisant la symbolique de la Vierge comme Materia, par opposition aux autres médecins-alchimistes protestants qui devaient utiliser les symboles de la mythologie et que l'on peut appeler rosicruciens. Lys-Croix et Rose-Croix ont en commun de présenter les ouvrages d'alchimie comme des livres égyptiens dont ils faut déchiffrer les hiéroglyphes. Egypte et hiéroglyphes sont les deux mots clés permettant immédiatement à la (souvent longue !) lecture du titre d'identifier un texte d'alchimie du XVè au XVIIIè siècle.

Il est intéressant de noter que la mystification rose-croix fait apparaître la figure de C R C, contemporaine des publications attribuées à Flamel, également au moyen-âge (1459). Il est sans doute sans objet de faire la part entre une nécessité d'anonymat et celle d'un code de reconnaissance.

Enfin je pense qu'il est important de retenir que les imprimeurs et les auteurs risquaient leur vie - l'éditeur de Rabelais fut brulé - et avaient développés des réseaux secrets par nécessité, ce dernier passionné par l'invention de l'imprimerie s'était fait correcteur à Lyon. Agrippa, Postel et John Dee se sont servis de ces réseaux, combien d'autres ?

Cordialement,

C...a

Charly Alverda

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