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Maître ou ne pas Maître ? Là est la question

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Message  Christian Hersey Lun 02 Mai 2011, 20:30

Bonjour.

J'entends ci et là parler de Maîtres. "On" dit, par exemple, que Gandhi était un Maître, que Ramana Maharshi était un Maître, que Jésus était un Maître, ou que CheminCroisé Fulcanelli fut le Maître CheminCroisé d'Eugène Canseliet; on parle de Maître Ueshiba, le fondateur de CheminCroisé l'aïkido, etc.

Maître par-ci, Maître par là… Certes ! Mais ne confondons pas Maître avec Maître. Réfléchissons à ce que pourrait être le Maître-étalon, celui qui pourrait servir de mesure de référence, car le mot Maître possède deux sens, que certains confondent, pour leur plus grand asservissement.

[A] Le Maître c'est celui qui maîtrise, c'est évident. Exemples : le dresseur maîtrise l'animal; le gourou maîtrise sa secte; le bon pasteur maîtrise son troupeau; le quartier-maître fait régner l'ordre parmi les matelots; le maître d'école a autorité sur les potaches; le maître de cérémonie organise la disposition des gens. Dans tous ces cas, on devine une emprise d'un individu sur d'autres êtres, considérés comme "ses choses", comme ses sujets, ses disciples, ses administrés, ces subordonnés. Si l'on voit le rapport de maîtrise sous cet angle, on constate l'apparition d'un lien de sujétion, une relation dominant/dominé. C'est en ce sens que le mot Maître prend toute sa dimension dictatoriale : "Le Maître a dit…".

[B] L'autre signification du mot Maître est très différente. Exemples : un Maître du barreau n'impose pas aux barreaux de se plier à sa volonté. Un Maître-Queux n'a d'emprise que sur les queues de poêles. Un Maître es Sciences peut ne jamais quitter son laboratoire. On voit que là, la maîtrise ne s'applique pas à des gens (dominés), mais à un domaine de compétence. Dans ce sens, le Maître est celui qui a tellement intégré une discipline qu'on peut dire qu'il la "maîtrise". A l'université, il est possible d'atteindre le diplôme de Master; ce n'est pas un doctorat, mais c'est tout de même un niveau de formation appréciable. Appeler un tel personnage "Maître", ce n'est pas se positionner en esclave soumis par rapport à lui, mais c'est lui reconnaître son grand niveau de compétence.

Comprenons bien la différence entre les deux sens de ce mot "Maître", car tout être humain a droit à être libre. Or au sens [A], le Maître domine l'esclave. Personne n'a à être l'esclave de quiconque. Même un disciple qui se choisit un Maître (= instructeur savant) n'a pas à le considérer comme un Maître (= dominateur, gourou). Le sujet est certes délicat, puisque certains enseignements nécessitent des exercices désagréables ou des pratiques astreignantes que certains libertaires désapprouveraient; par exemple, comment accéder à un niveau fusionnel avec le Divin sans faire abstraction de soi, ce qui implique de se faire humble et de se laisser guider ? Il y a là un débat qui mérite bien un fil qui lui soit exclusivement destiné.

Maître ou ne pas Maître ? That is the question (d'après Shakespeare)

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Message  Charly Alverda Lun 02 Mai 2011, 22:13

Bonjour,

J’apprécie ton énoncé Christian, mais j’avoue ne pas saisir si la phrase suivante est incluse dans ta formulation humoristique Sourire :

“par exemple, comment accéder à un niveau fusionnel avec le Divin sans faire abstraction de soi, ce qui implique de se faire humble et de se laisser guider ?"

C’est, selon moi (et une foultitude de plus éclairés que moi !), uniquement par grâce que l’on peut fusionner avec le Divin, aucune maîtrise ne peut conduire à... ce non-état de conscience. La recherche spirituelle s’inscrit dans une démarche spatio-temporelle bien sûr, donc implique un “état” de conscience, or le Soi, le Divin, n’est pas un état de conscience mais ce qui produit tous les états de conscience. Il ne peut donc y avoir de chemin pour le (Se) trouver, il n’y a aucun passage possible de l’égo au Divin (mais l’inverse est heureusement possible !) d’autant que toute recherche est conditionnée par la pensée qui crée le temps et l’espace nécessaire pour trouver. Seul un total “vide de soi”, une “mort” peut mettre dans la “situation” propice pour que cette grâce se manifeste... quand elle le veut, et nul maître “au monde” ne peut forcer la Désirée !

Cependant un éveillé peut éventuellement servir de conduit à cette grâce, en “aidant” par sa seule non-présence à créer cette situation ; c’est un gourou dans le véritable sens hindou. N’étant plus conditionné par l’illusion d’un corps, par sa mémoire et le résultat des données de ses sens, ce n’est plus qu’un miroir parfait (vu qu’il est vide !) ; et se trouver en contact avec un tel être peut amener ceux qui n’ont plus qu’une mince couche d’égo à VOIR l’illusion de la séparation d’avec le grand Tout.
Ramana Maharshi, mourant, disait : “Ils s’inquiètent de ma disparition, ils se demandent où je vais aller, où pourrais-je bien aller, ils ne comprennent pas que je suis mort il y a si longtemps.”

L’accession à la pierre philosophale n’échappe évidemment pas à cette loi cosmique, elle est conditionnée par le Donum Dei qui est cette grâce qui se donne à qui elle veut, quand elle le veut. C’est là où l’on attend les faussaires ! Car la recherche de la chrysopée ou de l’argyropée (transmutations métalliques) est conditionnée seulement par la découverte d’une (petite) partie des lois de la Nature qui s’apprennent de livres et/ou de ceux qui maîtrisent les applications techniques de ces lois. Un maître, dans ce cas, est hautement appréciable pour enseigner des recettes et des “tours de mains”.

Le problème est que les maîtres connus outrepassent de très loin leurs compétences quand ils prétendent qu’une “techne”, quelle qu’elle soit, suffit pour atteindre l’Eveil, ou la Pierre céleste qui confère la connaissance de la Pierre philosophale. Ainsi Canseliet en a fourvoyé plus d’un en écrivant par exemple, je cite de tête : “Fulcanelli, à cette époque n’avait pas encore la pierre mais il en était si près...” Foutaises ! L’éveil, le Don de Dieu, est soudain, complètement imprévisible et définitif. Ce n’est pas l’ego qui a obtenu des pouvoirs supérieurs, c’est le Soi, le Divin qui a absorbé l’ego, qui a simplement détruit la toute puissante illusion. En présence d’un adepte, d’un éveillé, de notre “point de vue” de rêveur il ne peut apparaître que comme un mort-vivant. Mais les mots sont insuffisants, une éveillée le reconnaît en parlant d’elle : “C’est comme un mort-vivant et en même temps “ça” n’a jamais été aussi vivant que depuis que c’est mort” !

Aussi Roger Godel pouvait-il parler de cette hallucination de la mort en ces termes :
.
“Ce que la mort détruit, ce n'est donc point l'individu, mais son immaturité ! Ne devrais-je pas dire, au surplus, que l'état immature n'est pas une chose pourvue d'existence; il n'y a pas en elle de réalité à part ; aucune force n'entre en jeu pour l'anéantir. Qu'advient-il d'un aliéné quand cesse l'aliénation ? Le fou serait-il mort ? Où partent les personnages de son thème délirant ?”
(Essais sur l'Expérience Libératrice)

Merci Christian d’avoir créé ce post, en ces temps où la spiritualité est remplacée par le développement personnel !

Cordialement,

C...a


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Message  Chèvre Lun 02 Mai 2011, 22:31

Il y a un an ou deux, un ami m'a indiqué que la revue Hermès a consacré un numéro entier à la question du Maître spirituel. A l'époque, elle était un peu difficile à trouver, mais elle vient d'être rééditée (légèrement remaniée) aux Deux Océans, de sorte qu'on peut maintenant se la procurer facilement. Le titre complet est :

Le Maître Spirituel selon les traditions d’Orient et d’Occident

La fiche des éditions Les Deux Océans pour ce livre (fiche assez sommaire, cependant) est consultable ici. Le début de cette fiche :

Le Maître Spirituel selon les traditions d'Orient et d'Occident et d'après des témoignages contemporains
sous la direction de Lilian Silburn

La fonction du Maître spirituel et son efficience sont envisagées dès l'Antiquité et jusqu'à nos jours dans l'Égypte ancienne,
le Talmud, le hassidisme, l'islam, le christianisme, le bouddhisme, le taoïsme, le Vedanta, le shivaïsme du Cachemire.
Est également étudiée la place du maître spirituel par rapport à celle du psychanalyste .

Dans cette somme de textes, un article introductif de Jacqueline Chambron donne des indications peu banales, et fait la peau à un certain nombre d'idées reçues à ce sujet. On peut en lire un important extrait ici.
.
.
.
.
Dans un tout autre ordre d'idées, maintenant, j'avoue ne pas savoir quoi penser d'un fort ancien dicton, qui énonce :

Ni dieu, Ni Maître, Ni contremaître !

Force est de reconnaître que ce précieux dicton, quelque soit sa valeur, s'est transmis de générations en générations. Ainsi, je le tiens moi-même de mon grand père.

Qui lui-même le tenait de son grand-père.


Qui lui-même le tenait de son grand-père.



Qui lui-même le tenait de son grand-père.



Qui lui-même...



... le tenait de Charly Alverda.
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Message  Christian Hersey Lun 02 Mai 2011, 23:13

Bonsoir Charly,

Ma phrase ne se voulait pas humoristique, mais je suis, en gros, d'accord avec ton développement, quoique plus nuancé quant à la seule intervention divine (Donum Dei) qui puisse permettre cette fusion au Divin.

Selon moi, certes, aucune démarche spirituelle ne pourra pleinement aboutir si le Divin ne se manifeste pas de manière déterminante, mais, d'un autre côté, je pense que ce don de Dieu ne peut être reçu/perçu que par des êtres capables de le recevoir/percevoir. Alors, à moins que ces derniers aient été "génétiquement" préparés pour ce faire (capacité innée ? prédestination ? hasard génial ? ancienneté karmique ?), la préparation se fait par apprentissage. Il peut s'agir d'un auto-apprentissage (autodidacte, circonstances favorables) ou d'un apprentissage guidé. C'est à ce niveau que se place ma phrase. Peut-on parvenir à faire "abstraction de soi", à atteindre un "niveau fusionnel avec le Divin" sans d'abord, préalablement,
- découvrir que ça existe, prendre conscience que c'est possible,
- accepter que cela puisse survenir à soi-même aussi,
- y aspirer.

Je pense que Dieu se refuse à enfoncer les portes fermées, par égard envers un certain éveil progressif au libre-arbitre (et à la responsabilisation qui va de pair), et ce, même s'il existe en effet des exemples de gens qui ont atteint l'illumination de manière fulgurante sans préparation préalable apparente ni consciente (ce qui ne veut pas dire qu'ils ne s'étaient pas préparés d'une manière ou d'une autre, à l'insu de leur plein gré, par un mode de vie et une façon d'être adéquates). Cependant, là où une formation (par un "Maître" ?) peut avoir un sens, c'est à un niveau plus primaire : attirer l'attention sur l'existence de cet état fusionnel, inciter à accepter de tendre vers ce but.

A mon avis, la démarche Divin => <= Humain est conjointe : Ce Qui est en-haut descend comme ce qui est en bas monte. Aucune jonction n'est possible sans aimantation mutuelle...
...sauf à attribuer au Divin un aspect tyrannique qui forcerait un humain à fusionner contre son gré. 666
Donc, je ne perçois pas Dieu comme un Maître de type [A] (façon de parler).

Sur un plan strictement humain, un Maître de type [B] peut jouer un rôle efficace lors des premiers balbutiements d'une jeune âme. C'est un rôle parental. Pour établir une analogie bucolique, je dirais que c'est un peu comme un quelconque campagnard expérimenté qui éveillerait la curiosité d'un bambin en attirant son attention sur le chant de l'alouette, sur la croissance vrillée du plant de haricot, ou les particules brillantes à l'intérieur d'un caillou brisé; le campagnard ne forcerait nullement le bambin à devenir ornithologue, botaniste ou minéralogiste, mais il serait un éveilleur, ponctuellement, à sa manière, un jalon dans une vie. Et peut-être celui par lequel tout un éveil aura ultérieurement pu se faire, jusqu'au moment/lieu où l'ex-bambin et le Donum Dei se rencontreront...
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Message  loup Lun 02 Mai 2011, 23:21

bj, un "Maître" est avant tout un enseignant, car qui peut, sans orgueil, dire maitriser ??? Le Jésus, un des fils de "Dieu" (il se nommait lui-même ainsi), a dit : "vous pourez faire des prodiges plus que moi, je ne suis QUE la porte pour vous mener chez mon Pére"...et vous pensez qu'ici, il y a des "Maîtres" ????? Même le plus élévé des Hommes n'est qu'un humain (car assujetti à la matiére), donc de vibrations plus basses. La Pierre, plutôt la "médecine", n'a que vocation de faire augmenter les vibrations du "chercheur" pour comprendre et vivre certaines lois de notre nature, pour faire que le passé et le présent ne soient qu'un... Amenuiser le temps entre le fils et le pére... car le fils est un père, déjà en lui, mais en devenir... Cet Homme trouve SA place et qui IL est... ce n'est déja pas mal, mais être "maître" ??????

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Message  Laposse Lun 02 Mai 2011, 23:35

Oui, Loup, mais je pense que tu mets dans le mot "Maître" un sens très absolu, ultime !
Oui, certes, l'univers est tellement vaste et riche en possibilités que même les plus grands savants doivent se faire humbles et reconnaître qu'ils en savent bien peu par rapport à ce qu'il y a à savoir. Mais... nous ne sommes pas des Dieux ! A chacun son niveau.

Mon notaire, je l'appelle "Cher Maître". Ce n'est pas parce qu'il connaît tout le Code par coeur ni que je me reconnaisse comme son esclave, mais tout simplement parce qu'il connaît plein de choses que je ne connais pas, et qui me sont utiles, et de bon conseil. Je reconnais qu'à son niveau, il est un Maître.

Un "petit" Maître, si tu veux.
Car c'est vrai, tu as raison, chacun, même considéré comme Maître, aspire à encore évoluer.

Maître, pas Maître, petit Maître, grand Maître...
Bon. C'était mon avis, je l'ai dit. J'ai été franc.
Maintenant, je rends mon tablier.
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Message  Charly Alverda Mar 03 Mai 2011, 00:25

C’est le mystère de la conscience Christian, pourquoi “les gens” sont-ils aussi inconscients ? Même pas une once du simple “bon sens”: la centrale de Fukushima qui va encore fuir pendant des mois est moins importante que le mariage de princes, et pire encore que la béatification d’un mort !!!

Le docteur Roger Godel évoquant les “psycho-techniques” nécessaires pour réveiller l’être humain dit : “C'est à un enfant obstinément assoupi qu'elles s'adressent, à un enfant semiautomate et dont la croissance est bloquée. Le disposer au réveil et le délier de l'engourdissement n'est pas une tâche facile. C'est donc dans les limbes du sommeil ou de l'état crépusculaire que les psycho-techniques devront nécessairement opérer.”

Je pense que ce qui en met quelques-uns en route, c’est quelquefois cette conscience “du trou que l’on a dans la tête et de l’abîme que l’on a dans le coeur” dont parle le Poète, mais le plus souvent c’est l'enfant qui veut retourner à sa mère quand il est las de jouer avec l'eau fangeuse du ruisseau. C’est rarement l’amour de la beauté, de la Nature, qui met en marche mais la fuite d’une situation présente et/ou à venir. Le problème de la route, du chemin vers le sommet, est fort bien cerné par la source donnée par Chêvre, car un certain nombre de biens ou mal intentionnés nous attend au tournant. Sourire

Qu’est-ce qui différencie l’homme animal-humain de l’homme en quête de Lui-même ? Ni la richesse, ni la pauvreté, ni l’instruction, une certaine sensibilté cardiaque de naissance si je puis dire. Ceci existe depuis l’âge des cavernes, il n’y a encore jamais eu d’amélioration de l’humanité, on fête au XXIe siècle la mort d’un être humain (un terroriste), à ce jour il n’y a qu’un niveau (incroyable) de sophistication:

“Ils sont devant la création comme des bêtes devant une porte verrouillée qu'aucune main ne sait manoeuvrer.”

“Le fait d'être Dieu et homme dépasse toute science, parce que c'est la plus complète expérimentation du tout dans le tout.”
(Cattiaux)

Le piège de la quête est redoutable, car il ne faudrait chercher que par mouvement du coeur, sans jamais le moindre jugement, sinon c’est l’illusion de la dualité.

Je re(cite) Nicole Montineri : “La quête spirituelle met en route un mécanisme très complexe où chercher revient à demander au sujet de trouver un objet qui serait le sujet lui-même. C'est impossible, il ne peut trouver qu'une idée de lui-même. Ce qu'il est en essence, conscience immuable, ne peut être pénétré que par celle-ci, dans un élan à l'intérieur d'elle-même. Celui qui cherche l'absolu est ce moi qui multiplie l'activité duelle de l'esprit, mais qui, fatigué de ses jeux, aspire à une dimension paisible et sans souffrance. C'est cette entité changeante qui, dissimulant notre vraie nature, nous promet ensuite de nous montrer comment la découvrir... La recherche spirituelle est un processus mental qui pose dès le départ un centre, le moi, et un chemin qui s'inscrit dans le temps. Tant que ce moi poursuit quelque chose, même la réalité éternelle, il est dans le champ du temps créé par l'activité de la pensée. Toute idée d'évolution, de transformation, ne concerne que lui et s'inscrit dans ce monde duel qui existe grâce à l'espace-temps. Par des efforts qui ne seront que des impressions mentales, ce moi qui se prend pour ce qu'il apprend se renforcera, progressera certainement sur le plan intellectuel, tout en se donnant l'illusion d'une évolution spirituelle. Tragique méprise.”

Cordialement,

Charly

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Message  Chèvre Mar 03 Mai 2011, 15:39

Salut

Sur ce thème du maître, je voudrais relever quelques phrases de loup postées sur un autre fil, mais en rapport avec ce thème-ci, et qui me semblent cristalliser une partie de la question. A propos de CheminCroisé Fulcanelli et de la recherche de son (ou ses) identité(s), loup écrivait les lignes suivantes :

loup a écrit:
bj, l'interêt d'une telle recherche peut définir si "le " message est bon ou un trompe-nigauds (un de plus). Pour la plupart des gens, il est difficile de reconnaître comme "adepte" un chercheur mort de soufrance, alors qu'il est supposé avoir la "médecine". Sinon le "message" est faux, ou incomplet. Voilà une des raisons qui font rechercher l'auteur (Fulcanelli par ex.).
[...]
Ce n'est pas tant pour l'identité, mais surtout sur sa vie, qui en dit plus long sur le "maître" et sa réussite. Dujols, Champagne, ont fini tristement...
[...]
Le vrai maître de Canseliet est Champagne, qui signe plusieurs fois Fulcanelli...mais sa fin tragique ne plaide pas pour lui (en fonction de l'idée que nous avons d'un "maitre" )

loup, j'ai l'impression que tu soulèves une vraie question, quoique je ne partage pas du tout tes réponses.

D'une part, Charly invite à distinguer 'adepte' et 'maître'. Et certes il n'est pas du tout évident que les deux termes se recoupent. Sans chercher à définir clairement l'un et l'autre, voyons séparément, d'abord les "adeptes", du côté alchimie, puis les "maîtres spirituels" d'autre part.

D'abord, du côté alchimie : parmi les adeptes ayant fini dans la 'dèche', on peut quand même en citer un paquet; et en particulier Louis Cattiaux, qui semble difficilement discutable, tant comme adepte que comme pauvre... ou même miséreux. J'imagine que chez les "classiques" il y a aussi des exemples. Il y en a en tout cas plusieurs d'adeptes en fort mauvaise posture 'sociale' : tel Alexandre Seton, par exemple. Emprisonné, torturé, puis libéré mais mourant vraisemblablement de ses blessures. Or, plus adepte, tu meurs...

Donc, un "adepte", à quoi cela ressemble-t-il au juste ? Pas forcément à un notable ayant pignon sur rue (sans exclure toutefois cette 'possibilité'). Et dans ce cas, pourquoi ne pas aller jusqu'à supposer qu'il puisse avoir les traits d'un homme tout à fait ordinaire, sans réussite sociale particulière ? Ou même d'un homme pauvre... d'un miséreux... d'un clochard ?...

Du côté "spirituel" : on peut faire la même remarque (la non-coïncidence entre vie spirituelle réussie, et vie sociale... allant son propre chemin) de divers "éveillés" patentés, je pense à Nisargadatta (marchand de bidies à Mumbai), Ramana Maharshi mourant d'un cancer, Bernard Harmand chez nous... pas en grande forme physique, dit-on. N'oublions pas non plus que Maître Eckhart lui-même (incontestablement un... Maître Sarcastique ) finit assez probablement sur le bûcher, selon les éléments dont disposent aujourd'hui les historiens - quoique la plupart des documents relatifs à la fin de sa vie aient été soigneusement écartés...

Les traditions moyen-orientales et extrême-orientales regorgent d'exemples d'adeptes (ou éveillés, ou le nom qu'on voudra) très pauvres, mendiants même. Il est très facile de multiplier les exemples.

Aussi, tout en reconnaissant que ce soit assez troublant, je mets les critères d' ''adeptat sur fond de réussite sociale" proposés par loup sérieusement en doute. A vrai dire, je ne comprends même pas très bien qu'on tente de superposer "réussite sociale" et "vie spirituelle". (ou bien j'ai mal interprété ton post, loup ?)

Et j'ajoute cette question naïve : se peut-il qu'il y ait là un exemple particulier de ce que René Guénon appelait les "Etats multiples de l'Etre" ?

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Nisargadatta Maharaj

" ... franchement : vous trouvez que j'ai une gueule de Maître ? "
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Message  Laposse Mar 03 Mai 2011, 19:24

J'ai rencontré un bonhomme (auteur, conférencier), devenu populaire sous le pseudo de Yvon Yva, qui soulignait avec insistance :
"ce qui compte, ce n'est pas de réussir dans la vie, mais de réussir sa vie !"

La nuance est importante. C'est là que réside la différence entre l'accessoire, le superficiel, d'une part, et le but essentiel de la vie, d'autre part.
Comme dit la parodie d'un dicton bien connu : "Il vaut mieux être riche et en bonne santé que pauvre et malade".
Il est certes confortable de vivre dans le luxe, l'aisance, la santé, la satisfaction psychologique, la sécurité physique et psychique, l'assouvissement de ses besoins et de ses passions, mais ce confort est sclérosant, infantilisant, immobilisant. C'est l'insatisfaction qui est motrice.
Charly Alverda a écrit:Je pense que ce qui en met quelques-uns en route, c’est quelquefois cette conscience “du trou que l’on a dans la tête et de l’abîme que l’on a dans le coeur”
(...)
Qu’est-ce qui différencie l’homme animal-humain de l’homme en quête de Lui-même ? Ni la richesse, ni la pauvreté, ni l’instruction, (...)
Je partage ces mots. Celui qui se trouve pleinement satisfait ne se sent pas le besoin d'évoluer vers autre chose. Le mouvement vient de l'instabilité. L'insatisfaction crée un mal-être dont peuvent découler plusieurs attitudes possibles :
a) imputer la faute à autrui (accusation, bouc-émissaire, violence, agressivité…)
b) imputer la faute à soi-même (dépression, suicide, morbidité, fuite dans la folie…)
c) imputer la faute au contexte, à accepter (résignation, satisfaction par défaut…)
d) imputer la faute au contexte, à modifier (action charitable, action politique, dynamisme…)
e) imputer la faute au contexte, à fuir (rechercher un autre cadre de vie, un autre paradigme, une autre famille, un autre lieu, une autre voie…)

Je pense que c'est la prise de conscience d'un mal-être, de l'analyse des causes d'une insatisfaction, qui est l'occasion d'une mise en route vers autre chose. En quelque sorte, le "Maître" est en deux parties : la Vie (qui propose des situations) + Soi (qui opte pour une réaction face à ces situations).
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Message  Charly Alverda Mar 03 Mai 2011, 22:56

Bonjour,

Chèvre écrit: “D'une part, Charly invite à distinguer 'adepte' et 'maître'”

J’allais faire une réponse de normand (en référence à la définition du maître) mais en fin de compte, je trouve plus simple de ne pas différencier un adepte d’un éveillé. Je dis plus simple bien je n’ai pas d’exemple probant d’une alchimie qui ne serait pas monothéiste, je suis incapable d’apprécier à sa juste valeur l’alchimie taôiste qui semble parler de la même chose.
L’alchimie occidentale que je connais le mieux, du XVe au XVIIIe siècle, se présente comme capable de faire la preuve objective de la doctrine chrétienne ; mais je n’ignore pas l’alchimie iranienne visant le même but: le “corps de gloire” et qui affirme que l’alchimie est la soeur de la prophétie, affirmer cela en terre d’Islam n’est pas à prendre à la légère !

L’alchimiste occidental véritable est un Sage, dans la terminologie de la Bible et plus spécifiquement du livre de la Sagesse attribuée à Salomon. Implorant cette Sagesse pour connaître par la création (la Nature naturante) son créateur, il a reçu cette grâce ou lumière appelée le Don de Dieu. Dans cette optique cette voie n’est pas celle du saint mais la dépasse, l’alchimiste séparant la substance de l’essence est un prêtre selon l’ordre de melkitsedek, comme le Christ.
C’est un éveillé certes:

“La connaissance libère le sage, et la foi sauve le saint; mais c'est l'amour qui les unit en Dieu.”

“Le saint lie l'âme et l'esprit en Dieu et il surmonte la seconde mort.
Le sage lie l'âme, l'esprit et le corps en Dieu et il surmonte la première et la seconde mort.
La nature met toute lumière en évidence et amène toute chose à sa perfection.”

“Le sage dispose la semence et Dieu l'ouvre par le moyen de l'eau et du feu.”

“L'artiste est un perpétuel nouveau-né qui s'étonne de la création apparente.
Le savant est un perpétuel curieux qui cherche le ressort de la création présente.
Le saint est un perpétuel agonisant qui espère le repos dans la création cachée.
Le sage est un perpétuel vivant qui s'active et qui repose avec le Parfait dans le sein de la création épurée.”

“La vie du sage sort de la mort du saint comme la vie du papillon sort de la mort de la chenille qui devient chrysalide et ensuite, miracle de résurrection.
Nos vies ressortiront semblablement du chaos de la lyse ténébreuse où se renouvelle le divin mystère de la création de Dieu.
Que ceux qui savent réfléchir se penchent sur ce miroir obscur !”
(Le Message Retrouvé)

Pour répondre à Loup, Cattiaux écrit: “Vous avez perdu votre vie, disaient-ils en regardant mes mains vides ; et personne n’entendait le dieu qui chantait dans mon coeur.”
Il n’a connu que la parution en 1946 des XII premiers livres du Message et faillit le retirer de la publication tellement il craignait que ce livre (inspiré) soit trop clair. Il y a bien plus que Cosmopolite, Philalèthe et Flamel dans son livre, mais apparemment nous sommes bien loin de Fulcanelli et Canseliet, il n’avait pas à s’inquiéter.

Cordialement,

C...a

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Message  loup Mar 03 Mai 2011, 23:50

bj Chévre, en fait mon intervention allait dans le sens de "Maître" perçu, comme je le dis, par nombre de personnes aujourd'hui. Le terme de "maître", qui est, pour moi, un absolu, ne peut se concevoir vraiement dans ce monde; je lui préfére un autre terme. Comme le terme "âme" ," esprit", tellement dénaturé et mal adapté que l'on se perd en définition juste. Le terme d'Homme Nouveau, me sied mieux Très heureux , ou un éveillé. C'est le regard actuel qui a tout faussé, et les "fameux Maîtres" de Mme Blavasky ont jeté un pont entre eux et nous, ils ont trouvé vie, à nos yeux, dans notre imaginaire. Un éveillé n'a pas BESOIN d'avoir réalisé la "Pierre" pout l'être et avoir compris le chemin... Telle a été le sens de ma modeste intervention. Hello

loup

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