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Kabbale et Alchimie

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Message  Myriam Sam 12 Avr 2008, 15:25

Bonjour à tous,

Le Siphra di Tzéniutha, ou livre de la science cachée, est la partie la plus obscure, la plus ancienne du Zohar. C’est, en tout cas, ce que nous dit l’alchimiste marseillais Roger Caro dans son livre Traduction Alchimique du Siphra di Tzéniutha de Moïse publié en 1998 aux éditions du Sphinx. Ce livre est le résultat de 30 années de travail. Roger Caro trouvait important de montrer que les Textes sacrés, le Pentateuque en particulier, donnent dans leurs détails toutes les phases du Grand-Œuvre, à condition d’en retrouver la forme et le sens primitifs. Pour l’auteur, le texte hébreu du Siphra di Tzéniutha renferme les moindres détails indispensables pour la réussite du Grand-Œuvre.

Il nous dit : «Le Siphra (et donc sa traduction alchimique) est entièrement basé sur la Bible. Jadis une élite sortie d’un peuple élu a enfoui ses mystères sous la sauvegarde de ses DIEUX. Les obscurs textes d’hier nous font découvrir la vérité sous le nom prestigieux de l’Eternel ; car tout le secret réside en Dieu ou plus exactement dans l’assemblage idéologique des lettres hébraïques qui composent les divers noms donnés à Dieu. Il est donc nécessaire d’accorder de l’importance à l’établissement du texte exact et à la façon dont s’écrivaient les mots. On ne peut espérer découvrir le secret caché depuis les origines dans les écrits en méconnaissant les altérations que le temps et les hommes ont fait subir à ces écrits. Ignorer la primitive signification des termes serait se vouer à l’échec. Quel Elu pourra nous offrir cette apothéose alchimique : l’explication de tout le Grand-Œuvre par les seuls noms désignant Dieu ? (*)
Le jour où le Philosophe aura saisi la correspondance qui unit l’image des lettres à la réalisation pratique de l’œuvre, alors sera accomplie la parole de Luc (XII, 2) : Car il n’y a rien de caché qui ne doivent être découvert, rien de secret qui ne doivent être révélé. Ce jour-là, le Siphra di Tzéniutha (Le livre secret de la Balance) ne paraîtra plus un assemblage d’élucubrations.»


Même si ce texte peut choquer par des concepts vieillots, parlant de «peuple élu», «élite»; et malgré mon peu de connaissances en Kabbale comme en Alchimie, je sens au plus profond de moi-même que ce livre est important. En effet, l’Alchimie, pratiquée selon la Tradition Primordiale à travers tous les âges et tous les peuples, explique toute Vérité, qu’elle soit humaine, cosmique ou métaphysique, à condition de remonter autant que possible aux sources les plus anciennes possibles.

Bien amicalement.
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Message  Myriam Sam 12 Avr 2008, 15:26

Bonjour à tous,

L’auteur Georges Lahy (Virya) nous fait découvrir la relation entre la Kabbale et l’Alchimie dans son ouvrage Esh métšaréf – le Feu de l’alchimiste – Texte traduit et annoté par Georges Lahy à partir des fragments conservés dans la Kabbala Denudata de Knorr von Rosenroth - Editions Lahy (2006).

Je vous parle de ce livre car je pense que malgré mon peu de connaissances dans la Kabbale et en Alchimie, il est intéressant pour tous les chercheurs de Connaissance. Jugez plutôt :

«Le texte, Esh Métšaréf, fut écrit par un kabbaliste juif italien entre la fin du XVIème siècle et le début du XVIIème siècle. L’original, écrit en hébreu ou en araméen, est perdu. Mais, Christian Knorr von Rosenroth (1636-1689) en possédait un exemplaire, dont il a reproduit la majeure partie dans son œuvre latine intitulée Kabbala denudata seu doctrina Hebræcorum transcendentalis et metaphysica atque theologica. Les 3 volumes de cette œuvre ont été imprimés à Sulzbach, par Abraham Lichtenthaler respectivement en 1677, 1678 et 1684.

L’Esh Métsaréf est un surprenant compendium kabbalistique sur la dimension transcendantale des mystères alchimiques. Il révèle une subtile relation entre la signification symbolique des métaux et la dimension spirituelle des dix séfiroth. La signature kabbalistique de ce traité apparaît à travers une large utilisation de la guématria et de carrés magiques pour chacun des métaux.

Ce texte cherche à mettre en lumière l’idée que les mystères de l’Alchimie sont communs aux mystères de la Kabbale, que les séfiroth des mondes supérieurs, ou de la manifestation, sont les mêmes que celle du règne appelé communément minéral. L’originalité de ce texte est d’établir des relations entre chaque séfirah et les éléments alchimiques. Kéter correspond à la racine métallique ou mercure, H’okmah correspond au plomb ou au sel, Binah correspond à l’étain ou au soufre, H’esséd : l’argent, Guevourah : l’or, Tiféréth : fer, Netsa’h correspond au cuivre (bronze) ou à l’étain, Hod : cuivre, Yessod correspond au vif-argent ou au plomb et Malkouth correspond à la médecine des métaux ou l’or potable. Particulièrement intéressant, est l’identification des trois séfiroth supérieures, Kéter, H’okmah, Binah, avec les trois principes de bases : Mercure, Sel et Soufre, constituant la matière universelle.
»
(l’orthographe des termes en hébreux est celle de l’auteur).

Voici donc un rapport clairement établi entre Kabbale et Alchimie dont on trouve rarement trace. Cela mérite bien qu’on s’y attarde, non ?

Bien amicalement.
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Message  Alambic Mar 12 Avr 2011, 23:42

Ce texte serait effectivement une trace de la relation qui existe entre cabale et alchimie si l'on était sûr qu'un texte mystique et hébreux soit automatiquement cabalistque…
Bref, je vous accorde que Aesh Metzareph puisse être cabalistique. Mais il y en a d'autres comme ça, dans un autre style, citons Le Cantique des cantiques ou Ezechiel
Ces derniers sont plus clairs quand à un travail alchimique pratique.
Est-ce que quelqu'un peut décrire un travail pratique qu'il aurait fait sur Aesh Metzareph ???
PS. La première traduction de ce texte, à partir de Knorr Von Rosenroth évidemment, est celle de W.W.Wescott, vers 1890, traduit en français par LPN vers 1988. Sans autre intérêt d'ailleurs que d'avoir ouvert la voie.
PPS. Je me suis autrefois longtemps cassé la tête sur Aesh Metzareph sans avoir aucune autre satisfaction que celle d'avoir l'impression de faire de la Cabale Je rigole

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Message  Garfield Mer 13 Avr 2011, 08:42

Bonjour Alambic,
La première traduction de ce texte, à partir de Knorr Von Rosenroth évidemment, est celle de W.W.Wescott, vers 1890, traduit en français par LPN vers 1988
Je ne connais pas LPN, que signifient ces initiales ?
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Message  Alambic Mer 13 Avr 2011, 09:34

LPN : Les Philosophes de la Nature (1979-env.1995), c'est une association qui a provoqué un renouveau de l'alchimie en France, basée plus sur les écoles post-rosicruciennes que sur Fulcanelli. Le site Portae lucis publie les cours, qui sont le corps de cette association, l'âme a malheureusement disparu (avec toute une époque moins morose que la nôtre…)

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Message  Alambic Ven 13 Mai 2011, 19:21

En fait, Kabbale et Alchimie, le titre du sujet, est difficile à traiter si l'on ne défini pas ces deux termes…
Pour la Kabbale, il existe une mystique biblique juive antique qui s'est cristallisée au moyen-âge. A l'époque du Bahir (le texte qui a provoqué cette cristallisation, en Provence), la cabale (peu importe l'orthographe Yeux au ciel ) est déjà loin de la mystique juive de l'antiquité. Aujourd'hui, elle a encore un sens beaucoup plus large (c'est normal : la tradition s'enrichit à chaque générations)…
Pour l'alchimie, entre Hermès et Fulcanelli, il s'est passé tellement de choses qu'il est devenu impossible maintenant de s'entendre sur une définition…
Mais, si chacun a maintenant sa cabale, et/ou son alchimie, il y a aussi beaucoup de rapprochements possibles.
Pour moi, je vois que mon approche de ces deux disciplines se rejoindront… plus tard Très heureux , pour l'instant, je n'arrive pas à les intégrer dans un système cohérent.
Mais je reste zen Sarcastique (2)

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Message  Charly Alverda Ven 13 Mai 2011, 23:10

Bonjour,

Alambic:

“En fait, Kabbale et Alchimie, le titre du sujet, est difficile à traiter si l'on ne défini pas ces deux termes…”

Une définition de l’alchimie n’est guère facile puisque on considère sur le même plan les modernes avec “leurs voies” avec les anciens de type Cosmopolite pour qui il n’y a qu’une seule voie, demeurant en cela fidèle à l’énoncé de la Table d’Emeraude.
Pour la Kabbale, c’est beaucoup plus simple, dans le contexte alchimique il n’y a de référence qu’à la kabbale chrétienne qui apparaît avec Pic de la Mirandole, Giorgi, Reuchlin et Postel. Le but de ces derniers, initiés à la tradition juive, consistait à prouver que la présence de la Trinité et du Christ était dans la Thora. Par le jeu des permutations de lettres, ils ajoutèrent le SHIN hébraïque, symbole du feu et du Verbe, au Tetragrammaton imprononçable (4 consonnes sans voyelles), pensant ainsi pouvoir le prononcer. Gershom Scholem, le moderne spécialiste de la kabbale juive, a défini le rapport de la "Cabale chrétienne" à la "Kabbale juive" comme un "malentendu productif" !

Les alchimistes Rose-Croix jouant avec la permutation des 4 éléments étaient au XVIIe siècle indifféremment appelés R + C ou cabalistes. Flamel, Valois, Artephius... ne font référence qu’à une kabballe juive pour montrer la suprématie de la connaissance des 4 éléments, et des 3 (nouveaux) principes alchimiques en toute connaissance de cause. Le “Maranatha” (Seigneur vient) employé dans le livre d’Abraham le juif par le Flamel des Figures Hiéroglyphiques (donc livre (d’Hermès) ne s’applique qu’au Christ. Il est d’ailleurs possible que ce Flamel ait mal interprété la première épitre de Paul aux Corinthiens qui dit :
"Si quelqu'un n'aime pas le Seigneur, qu'il soit maudit ! Maranatha ".
Il s'agit d'une expression araméenne signifiant : Le seigneur vient. On se servait de cette invocation dans la liturgie primitive.”

Advint Fulcanelli qui prétendit que cette cabale était phonétique, basée sur des jeux de mots, qu’elle était la langue des oiseaux. Bien qu’aucun ancien n’ait jamais utilisé ce langage, il est resté comme symbole de la connaissance de l’alchimie pour la plupart des étudiants en cet “art” ! Waow ! Au nom de la Tradition ?
Alors que Fabre d'Olivet dans “La Langue hébraïque restituée” exposait les bases de composition des mots de toutes langues à partir des racines hébraïques, Fulcanelli prétendit, à la suite des travaux d’Enel, que la langue française trouve son origine dans “le grec archaïque des Pélasges” (Demeures philosophales).

Cette pratique crée des associations amusantes, mais bien plus utiles ean psychanalyse qu’en alchimie. Alambic écrit:
”Aujourd'hui, elle (la cabale) a encore un sens beaucoup plus large (c'est normal : la tradition s'enrichit à chaque générations)…”
Hélas ! La tradition s’est au contraire considérablement asséchée avec ces pratiques. A ma connaissance, Cattiaux est le seul moderne a avoir compris cette cabale:

“Les quatre éléments forment l'alphabet avec lequel Dieu enseigne les hommes clairvoyants.”

“La réunion des quatre éléments forme la cinquième essence, racine de la lune et du soleil.”

“La naissance et la mort, l'action et le repos, la lumière et les ténèbres, l'union et la séparation, viennent du mouvement des quatre qui font les changements du monde.”

“La sainte Mère est légère comme l'air et changeante comme l'eau.
Le Père sacré est pesant comme la terre et immuable comme le feu.
L'union des quatre engendre le triple Fils, qui manifeste la création prodigieuse de l'Unique.”

Cordialement,

C...a

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Message  Alambic Sam 14 Mai 2011, 11:37

Charly,
Ce que tu dis est vrai. Mais ce sujet concerne plutôt, je pense, la kabbale hébraïque et non l'alchimique, et les rapports qu'a cette tradition bien spécifique avec l'alchimie. Le texte qui démarre le sujet (Aesh Metzareph) est un exemple de ce mariage. Il n'est pas ici question de l'utilisation des jeux de mots, des codages, et de la langue des oiseaux dans le sens alchimique.
Toutes les traditions, si elles sont différentes dans leur essence, mènent à un seul but. Mais il n'est pas pour autant possible de les amalgamer : elles ont leurs spécificités, leurs différences.

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Message  Charly Alverda Sam 14 Mai 2011, 18:23

Bonjour,

Myriam écrit: “Voici donc un rapport clairement établi entre Kabbale et Alchimie dont on trouve rarement trace...”

C’est même l’exception (tardive) qui confirme la règle ! Personnellement je n’en trouve aucune trace avant le XVIIIe siècle. Knorr von Rosenroth prétendait posséder un original perdu. Vrai ou faux ? Peu importe, puisque s’inscrivant dans la kabbale chrétienne (protestante) sa KABBALA DENUDATA ne parle pas d’alchimie !

“ ...On a de lui la Kabbala Denudata (deux volumes publiés à Sulzbach en 1677-1778, puis deux autres à Francfort-sur-le-Main en 1684 ). Le premier tome (Sulzbach, 1677) s'ouvre sur un lexique de 740 p., "Clé pour les Noms divins de la kabbale", établi à partir du Sefer Ha Zohar (vers 1280), des Portes de lumière (Sha'aarei Orah) de Joseph ben Abraham Gikatilla (1248-1325) et du Jardin des grenades (Pardes Rimmonim, 1592) de Moses ben Jacob Cordovéro (1522-1570). Suivent des écrits de Cordovéro, Isaac louria, Naphtali Bacharah (Emek ha-Melek), Abraham Cohen de Herrera (v. 1570-v. 1635)...
... Le second tome (Francfort, 1684) donne des traductions du Marek Kohen d'Issacher Berman ben Naphtali ha-Kohen (1673), du Emek ha-Melekh de Naphtali Bacharah sur le tsimtsoum, du Sefer Ha Zohar, du Sifra di-Zeni'uta, du commentaire par Hayyim ben Joseph Vital (1543-1620), des fragments du Livre des révolutions (Sefer ha-Gilgulim, attribué à Isaac Louria, écrit par Hayyim Vital) ; ce tome se termine par l' Adumbratio kabbalae christianae, résumé de la kabbale chrétienne, dû à François-Mercure Van Helmont. (source wiki)

Ce que nous appelons “ÆSCH MEZAREPH OU LE FEU PURIFICATEUR. Traité Chymico-Qabalistique composé à partir de la “KABBALAH DENUDATA” de Knorr von ROSENROTH.” est un texte para-maçonnique tardif du XVIIIe siècle, seulement traduit au XIXe par un Maçon, qui prend en effet des extraits de Rosenroth pour évoquer la pratique alchimique, c’est sans doute l’association avec le fils de Van Helmont qui a donné cette idée originale. La kabbale/cabale à laquelle se réfère les alchimistes des XVIe et XVIIe siècles n’a rien en commun dans sa formulation avec la kabbale hébraïque bien qu’elle s’y réfère par jeu et par analogie.

Cordialement,

C...a

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Message  Calcédoine Dim 15 Mai 2011, 08:15

Bonjour Charly,

Je trouve tous ces détails historiques très intéressants. Certes, je dois admettre que ce n'est pas dans les arcanes de l'Histoire que se trouve l'essentiel pouvant conduire à Soi-même; pourtant, les faits historiques constituent une part du contexte dans lequel nous évoluons (au même titre que ce qu'il advient au présent) et contribuent à nous amener à "penser autrement", à changer de paradigme, et à sortir des carcans du "prêt-à-penser".

Et particulièrement au niveau de l'apparition de bribes de Kabbale dans l'ésotérisme chrétien, il est utile de bien pister les traces ayant conduit à ce métissage, afin de ne pas mélanger tout avec tout. Par contre, pour ma part, je regrette l'absence, sur notre forum, de sentiers de Grande Randonnée parcourus par d'authentiques kabbalistes, susceptibles de croiser les chemins déjà explorés ici, et qui offriraient des explications sur cette voie de cheminement multiséculaire qui est la leur.
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Message  Scénon Dim 29 Mai 2011, 11:16

Alambic a écrit:Kabbale et Alchimie, le titre du sujet, est difficile à traiter si l'on ne définit pas ces deux termes.
Il y a souvent beaucoup de confusion autour de ce terme kabbale, ou cabale.

En hébreu, קבלה (qabbalah), du verbe קבל (qibbel), «recevoir», signifie «réception», et de là «tradition». Il s'agit de la transmission et de la réception du don de Dieu.

Il n'y a donc pas d'alchimie sans cabale, car sans le don de Dieu, il n'y a pas moyen de pénétrer la science alchimique.

Indépendamment de l'origine hébraïque du mot, toute tradition religieuse ou philosophique vivante est par définition cabalistique.

Cela dit, il me semble que l'on trouve dans les écrits des alchimistes, bien plus qu'on ne pourrait le croire à première vue, des allusions discrètes à la cabale hébraïque, c'est-à-dire concrètement à l'enseignement rabbinique traditionnel; ce qui prouve que, très souvent, ces auteurs ont pris la peine de se familiariser avec la langue hébraïque.

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Message  Charly Alverda Dim 29 Mai 2011, 12:52

Bonjour Scenon et tutti

Tu écris : “Il n'y a donc pas d'alchimie sans cabale, car sans le don de Dieu, il n'y a pas moyen de pénétrer la science alchimique.”

Comme cela est vrai, et c’est très exactement ce que ne cessait de répéter celui qui signait ses écrits E. H., le regretté Baron d'Hooghvorst, le fin kabbaliste ami de Cattiaux.

Mais connaître la kabbale hébraïque exige à minima de connaître l’hébreu =Sourire , et cela n’était pas évident au temps où la kabbale chrétienne s’appuyant sur l’hébraïque était persécutée la plupart du temps. Qu’on se réfère aux tribulations de Giorgi, Pic de la Mirandole, Reuchlin (avec les Hommes en noir), Postel, par exemple. Les écrits des Valois, Flamel, Artephius pour ne parler que des français font allusion à cette kabbale, mais pointent sur la cabale de la permutation des quatre éléments (l’alphabet de Cattiaux) et des trois principes qu’ils génèrent. Avec John Dee, De Monte Snyder et le marquis de Palombara, cette cabale devient géométrique, on utilise la combinatoire d' “alphabets chymiques”.

Cordialement,

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Message  Scénon Dim 29 Mai 2011, 14:21

Charly Alverda a écrit:Connaître la kabbale hébraïque exige a minima de connaître l’hébreu.
Ce que je veux dire, c'est que la cabale est avant tout la réception du don de Dieu, et non l'application de méthodes, entre autres celles que vous citez, qui ont été effectivement employées par des cabalistes. En ce sens, tout traité alchimique est bien fondamentalement cabalistique, que l'on y retrouve ces méthodes ou non.

Les alchimistes s'avèrent souvent connaître admirablement bien les Ecritures saintes, ou pour être plus précis, leur interprétation cabalistique. C'est comme s'ils nous suggéraient que l'étude de l'alchimie ne peut absolument pas être séparée de celle des Ecritures; et que cette dernière ne peut s'appuyer que sur une exégèse traditionnelle, en tout premier lieu rabbinique.

Pour ce faire, oui, il faudrait avoir la patience d'apprendre l'hébreu. Actuellement, avec l'effritement de la puissance sociale de l'Eglise, je ne pense pas qu'il soit encore risqué de s'intéresser à la tradition hébraïque. Avis aux amateurs!...

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Message  Aube-Aurore Dim 29 Mai 2011, 14:40

Bonjour tous ! Ensoleillé

J'ai lu un jour que pour les hébreux, le jeu technique lié à la cabale est surtout un moyen "d'entrer en harmonie" avec le texte biblique. C'est une technique exploratoire qui permet de faire jouer les analogies et les similitudes, qui conduit à s'arrêter à chaque mot et à ses implications possibles, et donc à "pénétrer intensément" le texte. Un peu comme une technique méditative menant à une fusion. Une pratique qui peu paraître un peu accessoire par rapport à l'Essentiel, mais par laquelle il peut être utile de passer si on se sent en affinité avec elle.

Pour ma part, je n'ai malheureusement aucune culture hébraïque.

Amitiés. Fleur
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Message  Scénon Dim 29 Mai 2011, 15:10

Aube-Aurore a écrit:C'est une technique exploratoire qui permet de [...] «pénétrer intensément» le texte.
Aucune technique ne permet de pénétrer le texte biblique. Vous tenez sans doute ce genre d'idées, très répandues mais fausses, de personnes elles-mêmes mal informées.

En réalité, la cabale, c'est-à-dire le don divin, permet de reconnaître l'intention des auteurs sacrés, et donc de commenter en connaissance de cause. Les exégètes qui ont hérité du sens des Ecritures se servent ensuite de différentes méthodes pour mettre ce sens d'une certaine façon en évidence (ou, soyons franc, pour le revoiler à leur tour!).

Ce n'est donc pas l'imitation de leurs procédés qui fait de quelqu'un un cabaliste; c'est la seule réception du sens.

Néanmoins, la lecture des auteurs qui possèdent ce sens pour en avoir hérité peut être extrêmement éclairante et enrichissante.
Aube-Aurore a écrit:Je n'ai malheureusement aucune culture hébraïque.
Mais il n'est jamais trop tard pour apprendre, Aube-Aurore! Je ne peux que vous encourager à vous y mettre. Il y a là une richesse que peu de gens même soupçonnent.

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Message  Charly Alverda Dim 29 Mai 2011, 15:22

Scénon :
“Les alchimistes s'avèrent souvent connaître admirablement bien les Ecritures saintes, ou pour être plus précis, leur interprétation cabalistique. C'est comme s'ils nous suggéraient que l'étude de l'alchimie ne peut absolument pas être séparée de celle des Ecritures...”

C’est très juste, l’alchimiste est un Sage, pas un sage de la sagesse humaine, mais de la Sagesse attribuée à Salomon dans la Bible. Beaucoup de traités citent des passages entiers de la Sagesse, puisqu’il faut méditer pour arriver à l’extrême humilité salomonienne qui permet de recevoir la bénédiction afin de connaître cet Aimant des Sages, de comprendre ce que Limojon entend par : “on prend un air avec un autre air” ou encore le Cosmopolite avec l’expression : “la viande de l’air”. Jamais la raison humaine ne trouvera ceci, “je te remercie Père d’avoir caché cela aux sages et aux intelligents et de l’avoir révélé aux tous petits” ! Un alchimiste est selon D’Echartshausen : “un prêtre selon l’ordre de Melchitsédek.” Pour Cattiaux c’est un saint qui est devenu un Sage, dans une langue moderne qui n’a en fin de compte rien a envié à celle du XVIIe, il écrit : “Qui saura piéger la vie du Très-Haut?
Qui saura la mûrir et qui saura la manger afin de devenir comme elle pur, libre et éternel?”

Ou encore :

“Quand nous aurons saisi le Seigneur par sa chevelure dorée, quand il aura transfiguré en palais notre misérable chaumière, quand il sera devenu notre compagnon victorieux et indéfectible, alors nous bénirons en connaissance de cause les Écritures saintes de toutes les nations et nous louerons Dieu et son oeuvre sans livres et sans instructeurs.”

Le : “Prie, lis, lis, lis, relis, travaille...” du Mutus Liber n’invite pas premièrement à lire des traités d’alchimie, encore moins les cours de la bourse Sourire
Ce sont bien des versets de la Genèse qui sont mis en exergue du livre et c’est bien le miroir de la Sagesse qu’il faut pour les LIRE, ou celui qui permet de “voir toute la Nature à découvert”.

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Message  Scénon Dim 29 Mai 2011, 16:48

Charly Alverda a écrit:Beaucoup de traités citent des passages entiers de la Sagesse...
Oui, on pourrait reproduire des citations à l'infini, toujours sur le même sujet. J'ajouterai celle que, dans un autre fil de ce forum, Nelly Foulcat emprunte à Batsdorff, Le Filet d'Ariadne:
Je prie ceux qui liront ce petit livre, d’ajouter foi à mes paroles. Je leur dis donc encore une fois qu’ils n’apprendront jamais cette science sublime par le moyen des livres, et qu’elle ne peut s’apprendre que par révélation divine - c’est pourquoi on l’appelle Art divin - ou bien par le moyen d’un bon et fidèle maître; et comme il y en a très peu à qui Dieu ait fait cette grâce, il y en a peu aussi qui l’enseignent.

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Message  Charly Alverda Lun 30 Mai 2011, 13:40

Bonjour,

Ce sujet de la kabbale me remet en mémoire la singulière aventure des membres de l’Atelier de la Rose dont celle de l’abbé Nicolas Boon, prêtre, peintre et fin kabbaliste.

Voici un extrait du témoignage de Henri Giriat:

- Et l'abbé Boon ? , demandai-je un jour à Burlet. Boon ?... Il a disparu, me répondit-il sur le ton énigmatique qu'il adoptait quand il voulait à la fois dire et ne pas dire. Je m'étonnai, mais n'insistai pas davantage. Je sus plus tard que, lors de la dissolution de L’Atelier de la Rose, nos trois amis étaient convenus que Nicolas Boon poursuivrait seul sa quête en direction d'une filiation d'ésotérisme chrétien. Burlet, par sa promesse de silence, voulait le protéger de toute indiscrétion. Nicolas Boon avait, précédemment, réalisé la composition monumentale du choeur de l'église de Poiseux, sur le thème d'Hénoch. Il cessa de peindre pour s'adonner à la méditation sur l'Ecriture Sainte. Il se fondait pour cela sur la connaissance de l'hébreu. Il fut probablement le dernier kabbaliste chrétien que l'on connaisse.
Cependant un concours imprévu de circonstances (imprévu ? je me le demande maintenant) me remit en relation avec lui. René Dürrbach qui allait fonder Les Cahiers de Bourgogne me chargea de solliciter sa collaboration puisque Boon était prêtre dur diocèse de Nevers. Dürrbach se proposait alors d'établir un programme de vitraux pour la cathédrale de Nevers. Comme j'objectai qu'on avait perdu trace de l'abbé, Dürrbach m'assura qu’il était toujours curé de Riveau. J'écrivis donc à Boon qui me répondit quelques jours plus tard de l'Hôpital Henri Mondor de Créteil où il était en observation en vue d'une opération du coeur. J'allai lui rendre visite et, de là, commença un échange régulier qui devait durer jusqu'à sa mort,
Je le consultai sur la signification du blason de l'évéché de Nevers - l'enfant nu chevauchant le sanglier - en allusion à un songe légendaire de Charlemagne. Je n'aurais pas écrit une étude sur ce sujet pour Les Cahiers de Bourgogne sans les conseils, d’ailleurs aussi elliptiques que suggestifs, de Nicolas Boon. Il avait l'art de vous engager sur une piste par la seule puissance de l'allusion. A bon entendeur, salut.

Dans une autre circonstance, il me soufflait cette phrase à propos du fameux chapiteau des Rois Mages, à Autun : “mon petit doigt m'a dit”. Regarder l'ange pointer son index vers l'oreille des Mages endormis ,”Mon petit doigt”, Quelle leçon, Burlet, pour notre songe ! Entendre du dedans l'avertissement de l'ange. Oui, “mon petit doigt ma dit”. Ça, c'était tout l'abbé Boon, l'esprit subtil dans le corps d'un grand géant flamand.
Il m'avait rapporté, au cours de nos conversations, un singulier récit sur la géographie sainte de la Gaule. Le nombril se trouvait quelque part en Nivernais (on peut-être ailleurs) dans une grotte secrète. En jouant sur les vocables, Calais, Alise, Alésia, Alès, on pouvait définir les orientations sacrées de notre territoire. J'aurais souhaité qu'il écrive un texte sur ce thème pour Les Cahiers de Bourgogne. D'où tenait-il cette connaissance ? Je ne le sus jamais. Il faisait la sourde oreille de quelqu’un qui n'entend que trop bien. “Mon petit doigt m'a dit...” - Il esquivait le questionnement avec un rire entendu qui lui venait du fond de la gorge. Finalement il nous proposa (et c'était bien mieux) cette méditation sur la citation d'Ézéchiel : “Vidi aquam egredienten de templo...”, texte qui fut ensuite reproduit en diverses revues,
C'est alors que je saisis le sens profond de la recherche de Nicolas Boon, ce goût savoureux de la Parole à la lumière des Lettres hébraïques. Et qui sont des nombres. Rien d'autre ne comptait plus pour lui que cette intériorisation du sens, à quoi le portait la méditation continue, oraison perpétuelle imposée par le repos de la maladie, active dormition de l'esprit. Tel était son support de réalisation spirituelle. Étais-je tenté de percer le secret qui environnait l'espace de sa quête ?
Certes il faisait allusion à des personnes qu'il disait ses “amis”. Mais j'ai compris que j'avais mieux à faire que de vouloir percer des secrets qui ne me regardaient pas, Boon. en effet, me plaçait directement devant un monument de connaissance mystique et métaphysique. Cette fois, son intention était évidente. Il s'agissait, non pas de spéculation, mais d'une voie à vivre, dont il recevait le fruit au cours de ses nuits de veille. A chaque visite il me lisait de nouveaux textes, il m'en donnait copie pour en prolonger le souvenir. Je vis ainsi s'élaborer ces pages manuscrites qui devaient être publiées après sa mort par sa fille spirituelle, Monique-Eliane André-Gillois, et par les soins de Gérard de Sorval : Au Coeur de l’Ecriture. Voilà ce qui lui appartenait en propre, dans un style de relation directe, selon l'ordre du coeur, entre sa personne et la Grâce d'En Haut. A la faveur des nombres, les noeuds de parenté entre les vocables hébraïques se déliaient à notre surprise, de la façon la plus naturelle, jetant leur lumière sur notre liturgie chrétienne. Plus que d'influence, il parlait d', “effluence”, ce qui flue de la source, Hokhmnah, la Sagesse. Il m'est apparu alors que cette Grâce ne provenait d'aucune instance extérieure. Le mystère déjoue toutes les prëvisions, se joue de toutes les investitures. Il n’est que du Seul au Seul, AHAD, l'Un, de nombre 13, comme AHABAH, l’Amour.

Il m'a semblé qu’au cours des mois qui passaient, la pénétration de la sagesse hébraïque orientait Nicolas Boon vers un voeu de rapprochement personnel avec les milieux kabbalistes, Jadis la Sagesse avait été confiée, disait-il, par des juifs à des chrétiens. Alors pourquoi pas ?
Plutôt que d'une transmission de type collégial, le passage s'opérait d'homme à homme, d’appelant à l’appelé, selon une lignée. Y a-t-il rite ? Il se joue entre le prévisible et l'imprévisible. Et qu'est-ce que le rite ? Serait-ce entre deux proches une gracieuse suspension du temps, selon une conjoncture d'événements qui, si majeurs qu'ils soient, font partie de la vie même ?
Nicolas Boon affectionnait un récit juif du 1er siècle. On y voit un rabbi monté sur un âne et suivi par un disciple. Celui-ci le questionne. Le rabbi rétorque : - “Ne t'ai-je pas dit que l'on n'explique la Merkabhah (le mystère de la descente dans le char divin) ni à trois, ni à deux, pas même à un seul, à moins qu'il soit sage et comprenant par Iui-même.” - “Alors donne-moi la permission de parler.”
A ces mots, le rabbi descend de son âne. Les deux s'enveloppent de leur manteau de prière et s'assoient sur une pierre, sous un olivier. A la fin de l'exposé, le rabbi embrasse le disciple sur le front : “Bienheureux, notre père Abraham, d'avoir comme descendant quelqu'un qui explique et comprend la gloire de notre Père qui est dans les cieux. ,
On notera : c'est le candidat qui prouve sa qualification préalable. Il est d'ores et déjà “comprenant”.
On notera : dans cet instant béni, la vie familière s'immobilise jusqu'aux confins du sacré. Sans cérémonie. Par simple présence mutuelle. Dans le char.

L'évolution d'esprit de l'abbé Boon m'amena à me demander si son oeuvre de méditant était agréée, comme il convenait, par ceux qu'il appelait ses amis -. Il m'avait avoué qu'après vingt ans de probation, on le laissait encore à la porte. Savait-il pourtant qu’il était au sanctuaire ? Il ne se le serait jamais dit, tant il était modeste. Comme tous les vrais spirituels, il savait et il ne savait pas. Il se tenait dans l'ignorance de son état. Il avait présenté ses travaux en “haut lieu”. Sans écho. “Peut-être est-ce encore une épreuve qu'on m'impose.” Pourtant il lui arrivait de douter. Il ne comprenait pas. Toujours est-il qu'en me raccompagnant un jour à l'autobus de Fontaine-lès-Dijon, alors que j'avais déjà le pied sur la marche du véhicule, il me dit d'une voix forte : - Allez ! On ne saura jamais assez à quel point de dégénérescence sont tombées les organisations même les plus traditionnelles.

Ce fut le dernier mot que j'entendis de lui.

Trois semaines plus tard, nous apprenions la nouvelle de sa mort. En janvier 1981, le jour de l'Epiphanie. Les funérailles se déroulèrent dans l'église de la Charité-sur-Loire. En ce haut lieu roman nous nous disions “Où la lettre ? Où l'esprit ?” Le mystère afflue à plein bord.
Reiié-Maria Burlet était présent, accompagné d'un jeune graveur, Jean-François Ferraton.
Au cimetière de Poiseux, la tombe est ouverte où descend le corps. Une petite neige rend le lieu encore plus recueilli. Burlet se penche gravement et dépose sur le cercueil une rose altière, un cahier de la revue. Peut-on conclure où n'est jamais de conclusion ? Les liens du coeur entretiendront la permanence. D'autres oeuvriers prendront la relève.”


Extrait du livre L’Atelier de la Rose, éditions Le Moulin de l’Etoile, 2008.

Cordialement,

C...a




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Message  Alambic Lun 30 Mai 2011, 20:24

Charly,
Ash Metzareph n'est pas un écrit tardif du XVIII° siècle, la première édition connue est bien celle de Rosenroth dans Kabbalah Denudata, 1677/1684. Il ne s'agit pas d'un texte maçonnique mais rosicrucien, kabbalistique. Ce livre (Ash M.) dénote un peu dans cette compilation rassemblée par Rosenroth qui n'est pas l'auteur. Il faut étudier ce texte à part, comme l'a fait Vyria, sans l'associer aux autres livres par ailleurs connus.
Sinon, ton dernier post est sûrement très intéressant, mais je doute qu'on puisse en tirer plus qu'une satisfaction poético-intellectuelle, avec une bonne frustration pour ceux qui cherchent à entrer un peu plus dans le sujet et qui cherchent leur chemin (je précise : leur chemin, à eux).

Scénon,
Quand tu dis que la kabbale est la transmission du don de dieu, il est difficile de s'opposer, pourtant, tu tombes dans le même travers que Charly en mélangeant les genres et les traditions d'une manière non-pédagogique : la Kabbalah, c'est la kabbalah, et l'alchimie reste l'alchimie. Certes, le but est le même, certes les voies mènent toutes au même sommet, et pourtant, un juif ne confond pas le Sabbath avec le repos dominical chrétien, et vice versa.
Tous les deux, vous ramenez tout à votre vision intellectuelle de l'alchimie ! Ça ne peut pas marcher et, je le répète, ce n'est pas une méthode pédagogique; de plus, c'est très limité.

Aube-Aurore
En revanche, l'idée de Aube-Aurore de rechercher l'harmonie avec le texte me semble très bonne, et d'ailleurs, c'est le fil conducteur de ma propre pratique kabbalistique, à la suite d'Abraham Aboulafia d'ailleurs (qui n'était peut-être pas quelqu'un de si mal informé, Scénon).
Aube-Aurore, c'est sûr qu'il est nécessaire de se familiariser avec l'alphabet hébreu, voire apprendre un peu à lire, mais il n'est pas nécessaire de se convertir pour étudier la Kabbalah, ou pour chercher à intégrer certains textes bibliques d'une manière non-intellectuelle !
Ton expression technique méditative menant à une fusion décrit très bien l'une des voies de kabbale pratique (Abraham Aboulafia).

Alambic

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Message  Charly Alverda Lun 30 Mai 2011, 21:17

Bonjour,

Alambic : “Ash Metzareph n'est pas un écrit tardif du XVIII° siècle, la première édition connue est bien celle de Rosenroth dans Kabbalah Denudata, 1677/1684. Il ne s'agit pas d'un texte maçonnique mais rosicrucien, kabbalistique.”

J’ai déjà donné le contenu des deux volumes de Rosenroth chapitre par chapitre, si tu trouves mieux n’oublie pas de le signaler. Je persiste en disant que l’A. Metzareph est paramaçonnique, il faut n’avoir jamais lu les textes R + C originels pour en douter !???

Citation : “Sinon, ton dernier post est sûrement très intéressant, mais je doute qu'on puisse en tirer plus qu'une satisfaction poético-intellectuelle, avec une bonne frustration pour ceux qui cherchent à entrer un peu plus dans le sujet et qui cherchent leur chemin (je précise : leur chemin, à eux).

Mon dernier post n’était destiné qu’à ceux qui savent dans leur coeur ce qu’un tel témoignage de kabbaliste chrétien est symptomatique du monde déspiritualisé dans lequel on vit. Je ne doute pas que quelques lecteurs auront été touchés et j’espère qu’ils liront 'Au Seuil de l’Ecriture', s’il est encore trouvable. Je te plains sincèrement de n’avoir eu accès qu’à des “satisfactions poético-intellectuelles” dans ce texte, mais gère tes frustrations au lieu d’imaginer celles des autres Sourire

Et quant à ma démarche alchimique, tes propos me mettent dans un état psychique très proche de celui que j’expérimente en triant mes chaussettes, avec peut-être (?) un peu moins d’intensité.
Voire, disait Rabelais.

Cordialement,

C...a

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Message  Scénon Mar 31 Mai 2011, 17:48

Charly Alverda a écrit:On ne saura jamais assez à quel point de dégénérescence sont tombées les organisations même les plus traditionnelles.
Cette citation est toujours d'actualité.
Alambic a écrit:Scénon, tu tombes dans le travers en mélangeant les genres et les traditions d'une manière non pédagogique: la kabbalah, c'est la kabbalah, et l'alchimie reste l'alchimie.
Les alchimistes, eux, sont peut-être de mauvais pédagogues quand ils s'appuient sur la cabale, qui sait?

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Message  Calcédoine Mar 31 Mai 2011, 18:50

Alambic a écrit:Scénon, tu tombes dans le travers en mélangeant les genres et les traditions d'une manière non pédagogique: la kabbalah, c'est la kabbalah, et l'alchimie reste l'alchimie.
Les deux options ont pourtant leur sens ici, sur ce forum.

D'une part, nous essayons de ne pas mélanger les sujets. C'est une manière d'être didactique, clair, méthodique. De plus, en sériant au mieux les sujets, nous offrons autant de portes d'entrée à des lecteurs qui se sentent particulièrement en affinité avec l'un d'eux. Le raccord avec les autres sujets s'effectue par l'insertion de liens pointant vers les sujets connexes.

D'autre part, nous tentons d'inciter les lecteurs (et les auteurs) à multiplier les rapprochements entre sujets apparemment distincts, afin de faire découvrir les analogies, les similitudes, les parentés qui existent (ou pourraient exister) entre eux. C'est une manière de faire sauter les barrières douanières, d'ôter les œillères, d'aller les uns vers les autres et de découvrir des richesses insoupçonnées.

Quel est le meilleur dosage pédagogique ? Tout séparer (pensée analytique) ou tout relier (pensée analogique) ?
Nous prétendons que les deux démarches doivent coexister, non seulement sur un même forum, mais aussi dans une même personne.
Kabbalah et Alchimie peuvent très bien être vues comme des sujets distincts (afin de ne pas se perdre en mélangeant tout avec tout) et comme des sujets intrinsèquement corrélés.
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Message  Scénon Mar 31 Mai 2011, 19:10

Calcédoine a écrit:Kabbalah et Alchimie peuvent très bien être vues comme des sujets distincts et comme intrinsèquement corrélés.
Votre mise au point est admirable, et je vous en remercie.

Sur l'origine cabalistique de l'alchimie, voici quelques précieux vers de La Fontaine des amoureux de science de Iehan de la Fontaine:
Science si est de Dieu don,
Qui vient par inspiration.
Ainsi est science donnée
De Dieu, et en l'homme inspirée.

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Message  Charly Alverda Mar 31 Mai 2011, 19:59

Calcédoine écrit :

“D'une part, nous essayons de ne pas mélanger les sujets. C'est une manière d'être didactique, clair, méthodique. De plus, en sériant au mieux les sujets, nous offrons autant de portes d'entrée à des lecteurs qui se sentent particulièrement en affinité avec l'un d'eux. Le raccord avec les autres sujets s'effectue par l'insertion de liens pointant vers les sujets connexes.”

Pour cette “part” afin d’aborder l’autre sans ambiguïté, il me paraît indispensable de définir un vocabulaire tenant compte compte du glissement sémantique du vocable “Qabal”

Pour simplifier extrêmement, nous avons à l’origine la kabbale juive, à la Renaissance celle-ci est utilisée par les chrétiens pour leur fins propres, appelons-la kabbale chrétienne ; puis les “occultistes” du XIXe siècle (Fabre d’Olivet) s’emparent de la langue hébraïque comme prototype d’une langue mère universelle, enfin un courant (Grasset d’Orcet et Fulcanelli) prend le “grec pélasgien” et une “langue des oiseaux” basée sur les jeux de mots, rébus, anagrammes (à la Rabelais) ... lui aussi comme support d’une Tradition immémoriale, sous le nom de “cabale”.

Les rose-croix du XVIIe siècle, d’abord en Angleterre, sont appelés “cabalistes” pour désigner leur doctrine secrète, ce terme dérivait bien sur des kabbales juives et chrétiennes. “On sait combien - le mot magique de kabbale fut associé à la naissance de ce curieux mouvement. « Un certain, duquel ils ont le nom en si grande vénération & ne l'ont jusques ici encore appris à personne, natif d'une ville d'Allemagne, fut poussé d'un esprit de saincteté à voyager en Arabie, là où ce livre de la cabale lui tomba entre les mains, lequel depuis estant de retour en son pais, il le traduisit en latin et en donna l'intelligence à quelques uns » “(François Secret, Les Kabbalistes chrétiens de la Renaissance).

Christian Rosenkreutz apprit la kabbale/cabale en Arabie, voila l’humour du temps !

Les alchimistes de cette époque - connaissant au moins des rudiments de kabbale chrétienne - ont alors beau jeu de se servir de ce terme pour attirer l’attention sur leur pratique, tout l’Oeuvre, on le sait, consistant en la permutation des quatre éléments et des trois principes. Ils déclineront cette “cabale chymique” jusqu’à combiner et permuter des “syllabes chymiques”, comme je l’ai dit précédemment.

Je propose donc d’appeler “kabbale” tout ce qui se réfère à la kabbale juive et à la kabbale chrétienne, “cabale alchimique” toutes les spéculations des alchimistes jusqu’à la fin du XVIIe et “cabale fulcanellienne” tout ce qui se rapporte aux jeux de mots avec le grec ou non et à cette fameuse “langue des oiseaux”.

Mais il y a peut-être (sûrement) mieux à proposer !? Le cadre me semble suffisamment rigoureux.

Cordialement,

C...a



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Message  Scénon Mar 31 Mai 2011, 21:24

Charly Alverda a écrit:La kabbale juive, à la Renaissance, est utilisée par les chrétiens pour leur fins propres.
La cabale ne se laisse pas «utiliser» à des «fins propres» par qui que ce soit. Si des chrétiens en ont hérité, c'est par transmission et pas autrement.
Charly Alverda a écrit:Les alchimistes de cette époque connaissa[ie]nt au moins des rudiments de kabbale chrétienne.
Ne confondez-vous pas le don de Dieu avec des connaissances intellectuelles qui, quant à elles, peuvent se limiter effectivement à des rudiments?

Cependant, même sur le plan intellectuel, il est assez évident, pour celui qui connaît un peu la littérature rabbinique, qu'elle était familière aux alchimistes chrétiens.

Dans La Magie adamique, Thomas Vaughan fait quelques remarques qui nous permettront sans doute d'y voir un peu plus clair:
Quant à nous, c'est aux plus anciennes traditions physiques de la cabale que nous adhérons, et nous les considérons comme autant de vérités sacrées. [...] L'enseignement des juifs, c'est-à-dire la cabale, était chymique, et menait à de vraies réalisations physiques.

Scénon

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