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Le gui

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Message  Trinity Sam 03 Déc 2011, 11:28

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Le gui (Viscum album L.) est une plante parasite : elle ne vit qu'en puisant ses besoins en énergie dans la sève d'autres arbres, tels que le peupliers et les pommiers (très vulnérables), les trembles, les aubépines, les saules, les robiniers, les sorbiers, les amandiers et les tilleuls, mais aussi certains conifères.

Curieusement, CheminCroisé le chêne n'est qu'exceptionnellement parasité par le gui, parce que cet arbre semble opposer une barrière chimique à la pénétration du gui dans ses rameaux. Or, l'association chêne+gui est très présente dans l'imaginaire populaire, à cause de l'importance que les druides accordaient à cette association rarissime.

Dépourvu de racines (et donc totalement indépendant des nutriments présents dans la terre), le gui se fixe au moyen d'un suçoir qui s'enfonce dans le bois de son arbre-support. Il présente aussi une particularité à laquelle il doit son caractère symbolique : sa perpétuelle verdeur, y compris durant l'hiver. Ce qui ne peut évidemment pas passer inaperçu lorsque les arbres ont perdu leurs feuilles, comme le montre l'image ci-contre. Ainsi donc, bien qu'une plante de gui puisse vivre jusqu'à 35 ans, l'espèce tout entière représente la vie perpétuelle, la persistance de la vie malgré l'apparence de mort (hiver). Ses baies, qui arrivent à maturité aux alentours du solstice d'hiver (vers le 21 décembre) permettent d'ailleurs à certains oiseaux, comme la fauvette ou la grive, de survivre à la disette hivernale.
Les Grecs associaient le gui à Hermès, grand messager de l'Olympe.

Du temps des Gaulois, les druides allaient en forêt pour couper le gui sacré, le sixième jour de l'année celtique. Ils considéraient cette plante comme sacrée en raison des vertus médicinales, ou même miraculeuses, qu'ils lui attribuaient. Le gui était un talisman qui chassait les mauvais esprits, purifiait les âmes, guérissait les corps, neutralisait les poisons, assurait la fécondité des troupeaux (et des femmes), protégeait contre la sorcellerie, et permettait même de voir les fantômes et de les faire parler. Par ailleurs, lorsque des ennemis se rencontraient sous une branche de gui dans la forêt, ils devaient déposer les armes et observer une trêve jusqu'au lendemain (de là viendrait la coutume de suspendre une boule de gui et d'y échanger un baiser en signe d'amitié et de bienveillance).

C'était le rarissime gui cueilli sur le chêne qui était le plus recherché, car le chêne était l'arbre du soleil qui symbolisait la force et la puissance ; le gui étant l'arbuste de la lune. De plus, les druides considéraient que cette plante était semée sur le chêne par une main divine; ils se représentaient donc l'union entre leur arbre sacré et ces rameaux toujours verts comme un symbole d'immortalité. Les druides coupaient le gui en s'exclamant : « O Ghel an Heu » ( « Que le blé germe ! »). Cet expression sera modernisée au Moyen Âge dans « Au gui l'an neuf ». La saison hivernale permettant de trouver aisément le gui, on en cueillit dès le Moyen Âge à l'occasion des fêtes de Noël et Nouvel An pour l'offrir avec ce souhait : « Au gui l'an neuf », formule qui fut remplacée plus tard par « Bon an, mal an, Dieu soit céans » (soit dans la maison). On raconte qu'en Bretagne, au XIXème siècle, les enfants allaient toujours frapper aux portes des maisons bourgeoises en criant le « blé germe » pour recevoir des étrennes, mais généralement, en ce XIXème siècle, on disait « Bonne et sainte année, le paradis à la fin de vos jours », expression modernisée au XXème siècle en « Bonne et heureuse année ». En Europe du Nord, de nos jours, il est d'usage de s'embrasser sous une branche de gui, symbole de prospérité et de longue vie au moment des fêtes de Noël et du jour de l'an (à minuit précisément), en guise d'heureux présage pour franchir le seuil d’une nouvelle année. La tradition est similaire en Amérique du Nord, mais avec une espèce végétale locale différente, quoique d'aspect similaire (Phoradendron flavescens).

Chez les anglo-saxons, cette coutume très répandue pourrait aussi être liée à la légende de Freya, déesse de l'amour, de la beauté et de la fécondité. Selon cette légende, un homme devait embrasser toute jeune fille qui, sans s'en rendre compte, se trouvait par hasard sous une branche de gui suspendue au plafond. Cette tradition païenne s’est perpétuée, même si l’Eglise tenta de remplacer le gui par le houx, dont les épines évoquent mieux la couronne du Christ, et les boules rouges, son sang.

Selon une légende scandinave, le Dieu solaire, Balder (le fils du Dieu Odin) avait été tué par une flèche fabriquée avec une tige de gui par le démon Loki. La mère de Balder, Frigga, implora les autres Dieux pour son retour à la vie, et celui-ci devint le symbole de l'amour et du pardon. Quant au gui il fut condamné à quitter la terre ferme, à monter dans les arbres pour ne plus jamais en redescendre.

En français, le gui est aussi connu sous d'autres dénominations populaires :
Bois de Sainte Croix
Glu
Verquet
Blondeau
Gu
Vert de Pommier
Bouchon


- - - - - - - -

Sur un autre fil, CheminCroisé Alchimie et noyaux atomiques, calonna112 pose la question :
Fulcanelli et A. Savoret parlent du gui, lui donnant comme autres noms : Crachat de lune - Nostoc - Trémelles, etc. Quels sont les rapports de ces différents noms entre eux ?
Aux références en question, nous trouvons bien les noms cités, mais c'est sans aucun rapport avec le gui. Le nostoc, ou crachat de lune, est une cyanobactérie (= bactérie bleutée, microscopique) qui tend, en proliférant, à s'agglutiner en lamelles gélatineuses en zones humides (voir @ Wikipedia), Ce n'est pas non plus une algue, malgré son aspect.
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Message  Aube-Aurore Sam 03 Déc 2011, 20:18

Bonjour ! Ensoleillé

Rudolf Steiner a, lui aussi, une opinion sur le gui, laquelle accréditerait les croyances des anciennes traditions celtes et germaniques. Selon lui, le gui perpétuerait les traits fondamentaux d’une forme d’existence archaïque antérieure au stade terrestre.

Selon le paradigme de l'Anthroposophie steinerienne, la "patrie d’origine" du gui était "l’Ancienne Lune", laquelle n'est pas à confondre avec la Lune qui orbite actuellement autour de la Terre, mais est le nom donné à notre planète lorsqu'elle était à un stade d'évolution plus précoce qu'actuellement. Sur le site @ Bûcheron-Sylviculteur (lequel semble connaître l'Anthroposophie) on peut lire :
Sur cette planète la densité matérielle n’était parvenue qu’au stade de l’élément liquide, la solidification minérale n’existait pas. La vie tout en fluidité s’écoulait en un flot vital sans limite de forme et de durée. Ainsi les règnes végétal et animal n’étaient pas différenciés comme aujourd’hui et notre Viscum album serait un « Animal-plante » de l’Ancienne Lune, transplanté dans les conditions de vie de la terre sans avoir été fondamentalement remanié. Ce qui expliquerait son fonctionnement très particulier et des caractères spécifiques à sa patrie d’origine. De sa nature très ancienne, le Gui a gardé une énergie et des informations certainement déterminantes dans sa fonction thérapeutique.
Le gui, qui est une plante étrange incapable de s'enraciner dans la terre mais seulement dans un corps végétal, se serait arrêté au stade évolutif de "l'Ancienne Lune", incarnation précédente de notre planète, selon la cosmogonie anthroposophique de Steiner exposée, notamment, dans La Science de l’occulte en esquisse (1910).

Or, contrairement à ce qui s'enseigne en pharmacologie moderne (chimique), c'est le type de dynamisme vital qui est utilisé dans la médecine anthroposophique, et non pas la substance elle-même [1]. À partir de 1917, le @ Dr Ita Wegman (1876-1943) utilisa un remède à base de gui pour traiter le cancer, d'après les indications données par Steiner. Un brevet pour ce médicament, appelé « Iscar », fut pris en 1918. Son amélioration déboucha sur un médicament encore utilisé de nos jours : l'Iscador ®, dont l'efficacité contre le cancer, démontrée par les statistiques de guérison [2], est commercialisé par les laboratoires Weleda.

Le gui en tant que symbole de perpétuation de la vie, de régénérescence, et d'immortalité, prend donc aussi tout son sens dans la conception de l'Anthroposophie.

________________________________
[1]. Rudolf Steiner, Médicament et médecine à l'image de l'homme, Éditions Anthroposophiques Romandes, Genève, 1988
[2]. Dr Victor Bott, Médecine anthroposophique, 1976 , Éditions Triades, Paris (chap. 14 : Le problème du cancer)


Amitiés. Fleur
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Message  calonna112 Lun 05 Déc 2011, 18:48

Merci à Trinity et à Aube-Aurore pour ces renseignements.
Je pensais (à tort semble-t-il) qu'il y avait un rapport entre les les noms de nostoc, crachat de lune etc.
Vous avez éclairé ma lanterne.
Cordialement

calonna112

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