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Message  Chèvre Dim 20 Sep 2009, 08:10

Aliboron, dans le sujet CheminCroisé Qu'est-ce que le Réel ? (qui soit dit en passant, pourrait aussi s'appeler "Qu'est-ce que le Sujet ?") fait réponse à Laposse, en évoquant un post/déclaration solennelle de Laurent (sur CheminCroisé Ora et Labora) suspect de "Guénolâtrie".

Passionnant (et quelque peu dérangeant pour qui découvre l'oeuvre de Guénon), ce long post organisatio-claste (
..." l'amour, le pur amour "... Suspect ) d'Aliboron s'achève par une série de questions/affirmations, dont voici la première:

l'amour (sans objet, ni visage bouchant la fenêtre), le pur amour en fin de compte est le seul moteur possible en ces temps de désenchantement.

D'un côté une certaine vision "guénonienne", initiato-phile et surtout auto-congratulée, de l'autre "L'amour, le pur amour..."..., "l'infracassable noyau de nuit"......

Métaphysique contre Surréalisme ?

...
... et Jean-Sébastien Bach, dans tout ça ??


ATTENTION ! Zodiaque en travaux
..." l'amour, le pur amour "... 090920055757777134489395


Dernière édition par Chèvre le Dim 20 Sep 2009, 08:19, édité 2 fois
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..." l'amour, le pur amour "... Empty Les maîtres spirituel de l'Occident

Message  Chèvre Ven 10 Sep 2010, 12:22

Eh ben mon pote Chèvre, on ne peut pas dire que ton post ait déchaîné l’enthousiasme… Zéro réponses en un an… Mais qu’est-ce qui t’a pris, aussi, de poster un truc aussi mal foutu ?? Tu étais déjà barjo à l’époque, et je note que ça empire : maintenant, tu parles tout seul !

Je retiens tout de même ta question finale… Et l’art dans tout ça ? Parce que, parmi toutes les choses de la vie, n’est-il pas une de celles qui procure le plus d’émotions… le plus de sentiment de vivre ? (ça, et un bon coup de pied dans le genou.)

« L’infracassable noyau de nuit », d’ailleurs, est bien une parole de poète...

Et puis, voici du nouveau: sur le site officiel de CheminCroisé Stephen Jourdain, on peut voir et télécharger cette photo : un article de Marie-Hélène Guillaume concernant le centenaire du Salon d'Automne, fondé par Frantz Jourdain. Journal «La Montagne», dimanche 21 décembre 2003

..." l'amour, le pur amour "... Mini_100910121010777136722830

Cliquez ici pour le voir en grand



Extrait de l’article :

Pas de mission donc pour l'auteur d'importantes réflexions philosophiques et de révélations que la poésie permet parfois de «toucher». Car en matière «d'esprit, d'âme, de conscience», aux maîtres de l'Orient, l'Occident répond par les livres, les tableaux, la musique (3). «Ce sont nos maîtres», affirme Stephen Jourdain, donnant ainsi à l'art une place souveraine. «Celui qui ne distingue pas le beau du laid ne peut se développer ; ce sont les seuls sentiers honorables pour un homme occidental».
Voilà pourquoi M. Jourdain ne pratique pas «la condescendance du Maître», mais persévère dans le sport familial : «Haine des tours d'ivoire et insurrection permanente contre la sottise humaine».

(3) « Notre champ de conscience est... un chant », extrait de « La Bienheureuse solitude de l’âme ».


Quelle perspective !... Si les artistes sont bien « nos maîtres spirituels », alors voilà une fenêtre qui s’ouvre. Jean-Sébastien Bach dans tout ça ? Au cœur, tout simplement.
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Message  Laposse Sam 11 Sep 2010, 09:00

Chèvre a écrit:Et l’art dans tout ça ?
Bof…
Je me méfie de ce mot. Suspect
Surtout depuis l'invention de "l'Art Contemporain", porte ouverte à toutes les horreurs. Horreur
Y compris à la "poésie libre". Pâle

Chèvre a écrit: Voilà pourquoi M. Jourdain ne pratique pas…
… la prose, sans le savoir ?
"Belle marquise, vos beaux yeux me font mourir d'amour, le pur amour…" Aimer (d'après Molière)
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Message  Chèvre Ven 22 Oct 2010, 00:08

Salut l'amoureux !

Bien normal qu'on se méfie de l'Art et de la Poésie... Ils servent parfois d'alibi à du grand n'importe quoi... comme bien d'autres choses, d'aillleurs. La politique... l'amour... les idéaux... tout et n'importe quoi sert de fourre-tout et d'alibi à... tout et n'importe quoi ! A croire que c'est un sport local, sur notre planète... ( Cela dit : Hermès n'est-il pas aussi... le Dieu des voleurs ? Cool )

Mais reconnais que les mots "art" et "poésie" reviennent souvent à des places de choix dans la prose de connaisseurs... en l'art d'Hermès. Je t'en ai trouvé un beau... Lis-moi un peu ça, por favor !

Au-delà du scientisme, Au-delà de l’occultisme -- Entretien avec René Alleau
(Revue Question De - No 11 - Mars-Avril 1976)

extrait :

[...]
Question deEn somme, il y aurait deux approches possibles des réalités universelles : l’une tautologique, de type mathématique, l’autre analogique, de type symbolique, la première relativement récente, la seconde archaïque et «fossilisée», mais encore vivante. Ne s’excluent-elles pas nécessairement ?

L’intérêt actuel des sciences traditionnelles : permettre une autre approche de la réalité du monde


René Alleau — Elles se sont exclues historiquement, sans aucun doute, puisque la mathématique, devenue «la reine des sciences», domine toute la pensée moderne et les sciences humaines comme les sciences physiques. Le problème n’en demeure pas moins l’existence de notre «vieux cerveau», de notre «paléo-psychisme», qui, lui, ne comprend pas la logique de l’identité développée par l’évolution du cortex. Dans notre vie nocturne, dans la plupart des situations conflictuelles de l’existence quotidienne, dans les décisions les plus graves, c’est la logique de l’analogie qui réapparaît avec toutes ses puissances obscures et ses tentations magiques, immédiates et spontanées. Comment ne pas voir que l’homme le plus «moderne» en apparence peut réagir, lui aussi, comme un «fossile vivant» ? En rejetant les disciplines traditionnelles, en les excluant de notre enseignement, le rationalisme universitaire a été le premier responsable d’un refoulement culturel qui, actuellement, se libère de façon anarchique dans les vagues d’«occultisme» et de «mysticisme» confus et régressifs qui témoignent du malaise paléo-psychique profond de nos contemporains.

Nos sciences modernes n’ont fait porter leurs efforts que sur un processus d’abstraction croissante des phénomènes, de façon à pouvoir les formaliser, les axiomatiser et à en exprimer les lois générales grâce au langage mathématique. Pour admirables que soient les résultats ainsi obtenus, ce que je conteste moins que personne, ils ne nous dispensent pas de nous interroger sur d’autres approches possibles des réalités particulières et concrètes de la nature, de l’homme et du monde, en fonction de l’homologie de leurs structures et de leurs analogies internes et externes.

C’est en ce sens que les sciences traditionnelles présentent encore un profond intérêt, car elles témoignent de l’existence d’opérations logiques capables non pas de s’opposer aux nôtres, mais de les compléter en des directions encore insoupçonnées et, principalement, dans la perspective de l’exploration de l’observateur lui-même dans ses relations avec le champ observé.

Il n’y a pas plus de rapports entre la chimie et l’alchimie qu’entre le jazz et le chant grégorien, mais l’un et l’autre ne sont-ils pas également dignes d’être enseignés par l’histoire de la musique ? L’«oreille symbolique» perçoit-elle moins de sons subtils que l’«oreille mathématique» ? L’activité poétique est-elle «inférieure» en quoi que ce soit à l’activité technique ? Pourquoi l’une serait-elle «infantile» et l’autre «adulte», sinon en fonction d’un critère du «sérieux» et de la «maturité», inventé seulement par des professeurs séniles ? C’est oublier que, si l’intelligence a des âges, le génie n’a pas d’enfance.

Et la vraie révolution culturelle à laquelle je pense, ce n’est pas seulement la revendication légitime de notre négritude qui en vaut bien une autre, mais aussi la restitution à l’homme de l’entière liberté de son génie poétique dans sa vie quotidienne et dans ses rapports avec la nature. Il ne s’agit pas ici de littérature, mais de l’art par excellence, de «l’art des arts», de l’art de vivre. Vous pouvez constater que c’est aussi le seul qu’aucune université n’enseigne à personne alors qu’il est le plus nécessaire à tous. On éveille une élite intellectuelle à tous les doutes, mais on ne donne à son paléo-psychisme aucune certitude profonde. Et l’on s’étonne de l’aggravation constante de l’angoisse et des troubles mentaux de nos contemporains ! Ce serait plutôt leur équilibre et leur santé qui constitueraient des phénomènes proprement miraculeux. Le fait que tant de jeunes gens cherchent désespérément des issues du côté des sagesses orientales, souvent mal comprises, des mysticismes aberrants ou des drogues les plus redoutables suffit, me semble-t-il, à condamner sans appel toute la pédagogie occidentale contemporaine.

Question deQuelles solutions proposez-vous ? Peut-on changer une pédagogie sans transformer une société ?

L’enseignement de la tradition : il faut rester intérieurement éveillé

R.A. — Si j’ai refusé d’enseigner la philosophie avant la guerre, c’est que j’étais intimement persuadé, comme l’étaient aussi Paul Nizan et d’autres jeunes amis normaliens de ma génération, que nous deviendrions tôt ou tard des «chiens de garde» du rationalisme bourgeois, alors qu’il s’agit, pour un philosophe, de rester fidèle à sa vocation de «chien de chasse». Comme tant d’autres, j’ai espéré qu’après la guerre la société française retrouverait son génie poétique, c’est-à-dire son sens de la liberté, son audace révolutionnaire, son originalité créatrice d’un art de vivre dans un monde entièrement nouveau. J’ai perdu ces illusions et j’ai choisi la solitude parce qu’il y a une voie dans le désert et des sources profondes. On peut changer le monde en se changeant soi-même. Cela, je ne l’ai pas appris en Sorbonne ; ce sont les sciences traditionnelles qui me l’ont enseigné. Dans ces conditions, je crois à leur valeur, alors que je doute de la validité des systèmes philosophiques et des idéologies politiques. Une révolution culturelle qui ne serait ni morale ni spirituelle n’aurait aucune signification ni aucune portée historique. Tous les fascismes, tous les impérialismes se tromperont toujours sur ce point. C’est pourquoi, tôt ou tard, quelle que soit leur puissance matérielle, ils sont détruits par la vérité qu’ils méprisent. C’est cela, en réalité, la magie, et elle a joué un rôle fondamental dans l’Histoire.

Quand notre pays l’a compris, il a réalisé des miracles. Quand il en a douté, il est devenu ce qu’il est : une succursale parmi d’autres et qui se partage entre plusieurs clientèles. On ne change pas une succursale, on modifie seulement ses enseignes. Tout ce que l’on peut attendre des jeunes générations est la réalité la plus improbable et la moins aisément prévisible qui soit : celle d’un éveil intérieur, authentique et profond. Cette transformation aurait des conséquences historiques considérables, car le monde moderne n’est solide et stable, dans sa réalité répressive, qu’à cause du sommeil collectif qu’il entretient à grands frais, grâce à ses spectacles permanents et à son théâtre de majesté. Mais l’éveil dépend de chacun de nous et non pas d’un professeur, ni d’un maître, ni d’un livre. Tout ce que l’on est en droit d’exiger d’une pédagogie se limite à peu de chose, finalement, et peut-être à une seule : ne pas apprendre à dormir.


source : Revue 3ème Millénaire CheminCroisé

(l'entretien entier Question de — René Alleau est disponible sur ce lien)
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Message  Laposse Ven 22 Oct 2010, 18:25

Choqué ! Waow !
Là, j'en reste baba. J'en reste coi, quoi !
Béat d'admiration. A la fois envers René Alleau, qui semble tellement bien exposer les choses, mais aussi envers Chèvre, qui a pu discerner l'essentiel dans ces dires, et nous les faire partager.

D'où une volée d'applaudissements de la part du public :
. . . Daccord . . Daccord . . Daccord . . Daccord
Daccord . . Daccord . . Daccord . . Daccord . . Daccord
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Message  Ludivine Mer 22 Déc 2010, 16:25

Bonjour à tous,

Les anciens ont appelé figurativement l'Amour, la force qui domine même la pensée.

Voici ce qu'en dit Henri Coton-Alvart dans son ouvrage "Les Deux Lumières" :
…. L'Amour n'est pas que le sentiment ainsi nommé. Il est dans le minéral, dans la matière brute ou vive. C'est une force de la physique, une force de la chimie, une force de la biologie, une force de la psychologie. On a méconnu son intervention dans le processus de la pensée, au grand dommage de la philosophie. L'artiste a mieux compris que le logicien. Il a enjambé la pensée analytique grâce à l'amour du beau, à la sensation directe. Aussi son œuvre même imparfaite, présente-t-elle toujours quelque chose d'entier.

Eros, Horus. Fils de Vénus ou fils d'Isis, ils sont comme Jésus le dieu d'amour issu de la vierge nature, mais présent dès le commencement du monde, présent en toute chose petite ou grande, haute ou basse, alpha et oméga. Il subsistera à tout comme il a tout précédé. On s'étonne qu'on puisse avoir fait un peu de physico-chimie, sans que cette évidence se dégage.

…L'amour est un Protée, revêtu de toutes les formes et toujours invisible. Pourtant tout ce qui est visible en est l'expression. Il engendre en physique le travail, manifestation de l'énergie. L'amour est à la base de l'action.
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Message  Logos Dim 02 Jan 2011, 19:00

SOYEZ GRAVES DANS LE LOVE

Ce monde manque d’amour, vous ne trouvez pas ? D’accord, il n’y a pas que l’amour dans la vie (qui a dit hélas ?). Il y a le travail, la famille, la patrie, la politique, le sport, la télé, les vacances. Il y a même le yoga, un truc que je me promets d’essayer. Mais quand il n’y a plus d’amour ou si peu, si maigre, si sec, est-ce que la vie vaut encore la peine d’être vécue ?
Je lisais Rumi tout récemment. Vous savez, ce merveilleux poète persan, fondateur de l’ordre des derviches tourneurs, ces fous qui tournent parce qu’ils aiment. Rumi écrivait : « Ne reste pas sans amour si tu ne veux pas mourir. Meurs dans l’amour si tu veux rester vif. » Oh, bien sûr les gens comme il faut vont me dire que ce soufi parlait d’amour divin. Mais l’amour est toujours l’amour, vous ne croyez pas ? Indivisible et inclassable, avec cet incroyable pouvoir de transformer la boue en or, de faire délirer les savants et de donner du génie aux imbéciles. Que vous aimiez un âne, une femme, un homme, un dieu, une déesse, ça n’a pas d’importance, tout est dans l’intensité. Je crois même que vous irez plus loin en aimant un âne avec intensité qu’en aimant votre Dieu avec tiédeur.
Je lisais Rumi et j’étais dans le train. Et le soir tombait et la lune s’allumait dans le ciel et je pressentais les étoiles et Rumi me faisait penser à Dante, un autre grand amoureux que je vénère (dans vénérer il y a Vénus), Dante qui n’aima qu’une petite fille, croisée ou inventée quand elle avait neuf ans, et qui de cette vision furtive tira le plus beau poème de l’Occident, et qui mieux que lui a évoqué cet « Amour qui meut le Soleil et les étoiles » ? Et moi qui suis né un vendredi jour de Vénus et qui me promets toujours d’apprendre un jour le yoga (connaissez-vous une bonne enseignante ?), je songeais délicieusement douloureusement à Rumi et à Dante (il se passe de grandes choses sur le plan culturel à la SNCF) quand la sonnerie d’un portable non loin de moi retentit, une voix féminine quoique peu florentine et peu persane transperça le wagon et je fus atteint par ces mots rauques et troublants : « Il est grave dans le love. »
De qui parlait cette moderne Béatrice ? Probablement d’un amoureux, le sien ou celui d’une copine, et, sans en donner ma main à couper, j’imagine que l’expression « être grave dans le love » signifie « aimer fortement », avec cette ombre de menace, de danger, d’orage indispensable aux amours romantiques. Oh, je sais, vous allez encore me dire, vous les experts en bhakti, qu’il ne s’agissait, dans le cas présent, que d’attachement passionnel, trouble désir possessif et vampirique. Rien à voir avec Rumi, Dante, les soufis, le pur amour dénué d’ego dont vous avez, je n’en doute pas un instant, l’expérience intime. Je vous crois puisque vous pratiquez le yoga mais je ne pouvais m’empêcher de méditer ce mantra qui m’était spontanément donné : « Il est grave dans le love. »
Autour de moi des gens soucieux lisaient le Monde, Libération, l’Equipe, commentaient avec sagacité le dernier match de l’O.M. et la guerre en Irak (« je ne suis ni d’Irak, ni de Perse », chantait Rumi), les étoiles prenaient enfin possession du ciel, tournant autour de l’Amour en danse éperdue (« je ne suis ni d’Orient ni d’Occident »), ma petite Lovette avait éteint son portable (« ma place est d’être sans place, ma trace est d’être sans trace, je n’ai pas de corps ou d’âme puisque j’appartiens à l’âme du Bien Aimé » : ah, le beau rap mystique !), une étrange paix s’installait dans le wagon et dans la SNCF (avant les grèves pour les retraites), nous arrivions Gare de Lyon (« J’ai renoncé à la dualité, j’ai vu que les deux mondes ne sont qu’un ») et je songeais que la vie est une chose trop grave pour être prise au sérieux.

Pierre Feuga
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Message  Chèvre Jeu 10 Fév 2011, 15:16

Merci, Λογος , de nous faire partager ces textes de Pierre Feuga.

A propos de Coton-Alvart, cité par Ludivine, je note que son approche de l’Amour semble marquée d’une certaine influence empédocléenne.

Sur l’Art, voici un passage de René Alleau, qui tend d’abord à donner à l’Art… (pas l'Alchimie, mais simplement celui des artistes sans ‘A’) une importance particulière, à comparer à la nature elle-même.


[…]
C’est là, certes, une hypothèse séduisante, mais il reste à la justifier de façon précise soit que l’on adopte, avec René Guénon, le point de vue de l’unité métaphysique de toute initiation traditionnelle, soit que l’on invoque, avec C.G. Jung, l’existence d’archétypes, de « modèles » immuables de l’âme humaine, soit que l’on croie, et c’est là notre opinion, plutôt en une constance relative des rythmes de la nature par rapport à ceux de l’âme humaine et, par conséquent en l’existence d’une science positive et immuable de ces accords : la magie.


Et, en regard de ce passage, cet encart :

la magie

Faut-il préciser que la magie véritable ne présente aucun rapport avec les divagations des occultistes contemporains ? C’est une science de l’harmonie universelle et des relations subtiles entre les idées et les formes, entre l’esprit et la matière. Au sens où nous l’entendons, la meilleure école de magie est l’étude des œuvres d’art et l’observation des productions de la nature dans les trois règnes.


René Alleau « Les Sociétés Secrètes », p. 185

Ce passage de René Alleau semble bien apporter de l’eau à mon moulin, ou celui de Stephen Jourdain : les artistes sont nos maîtres spirituels.

Mais Alleau mouline-t-il bien la même eau ?... Pas évident… Car il glisse progressivement, dans la suite de cette page, des artistes avec un petit 'a', vers les Artistes… autrement dit les alchimistes :



Ainsi la profondeur des profondeurs de l’être demeure sa matière même sans l’élaboration et le perfectionnement de laquelle l’esprit ne serait jamais capable de mesurer à la fois ses limites, sa puissance, ni de rendre manifestes ses désirs et son éternelle volonté. Dans ces conditions, pour diverses que soient les civilisations, elles présentent néanmoins entre elles des ressemblances fondamentales en ce qui se rapporte à la langue secrète d’un même savoir magique. Celui-ci, d’ailleurs, s’exprime aussi bien par les œuvres d’art que par les monuments religieux, grâce à la langue des emblèmes et des symboles des puissances cachées de l’univers et de leurs correspondances intérieures avec les forces de l’âme et du corps de l’homme.

PARTOUT UN MEME SAVOIR OCCULTE

Dans son ensemble, la connaissance de ces accords subtils entre le Ciel et la Terre, entre le jeu de l’esprit et le travail de la matière, correspond à une philosophie, à une science et à un art qui ont été enseignés en Orient comme en Occident par des maîtres dont les ouvrages peuvent être aisément comparés entre eux : les alchimistes. Qu’ils soient chinois, hindous, musulmans, ou chrétiens, ces traités s’expriment en des termes analogues, se proposent un but commun et font allusion aux mêmes opérations d’un même grand œuvre architectonique de magie naturelle.


René Alleau « Les Sociétés Secrètes », p. 185-186

Les recherches continuent… à suivre…
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Message  Laposse Jeu 10 Fév 2011, 17:30

Entièrement d'accord avec toi, Chèvre.
A deux détails près, cependant.

Le premier, c'est une demande d'éclaircissement au sujet de
René Alleau a écrit:soit que l’on invoque, avec C.G. Jung, l’existence d’archétypes, de « modèles » immuables de l’âme humaine
Je suis personnellement très partisan des idées de Jung, mais je ne pense pas qu'un archétype soit obligatoirement immuable. Pourquoi les archétypes ne seraient-ils pas évolutifs ?

Le second, c'est un bémol concernant le concept "d'artiste". J'admire beaucoup certains (tous arts confondus), mais il faut aussi constater que le mot "art" s'applique parfois à vraiment n'importe quoi, surtout dans les temps actuels (c'est moins vrai pour les époques antérieures au 20ème siècle). Certains qu'on dénomme "artistes", ou qui, mieux encore, s'auto-proclament "artistes" feraient mieux, pour le bien de l'art lui-même, de cesser toute activité "artistique" et de chercher à récolter de l'argent autrement. N'oublions pas que des "oeuvres d'art" (peinture, sculpture) ne sont parfois rien d'autres que des supports de placements financiers douteux, et que des présentations (théâtre, cinéma, photographie) servent aussi à véhiculer de la propagande. Donc, sans même utiliser une majuscule, je pense qu'il y a lieu de différencier art et art.
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Message  Chèvre Lun 21 Fév 2011, 19:49

Certes oui, Laposse.

... et c'est, bien sûr, une tautologie. Car en vertu de quoi l'art échapperait-il, plus que le business, la politique, l'industrie, la médecine etc. , bref toutes les activités humaines, à l'avidité et autres moches tendances humaines? Kali Yuga ou pas, le désenchantement est présent partout... même si, à l'évidence, il n'a pas commencé avec ce millénaire, ni le précédent, ni celui d'avant, pas plus que la sinistre et tentaculaire exploitation de l'homme par l'homme.

Voilà pour le versant politique. Je te propose donc de délaisser, d'une part: les marchands d'art, marchands de biens, de santé etc. sans scrupules,

et d'autre part, de négliger aussi les artistes sans 'Art'... qui ne nous aiderons pas à y voir plus clair...

... au rang desquels se trouve, ce qui pose tout de même un peu question, le par ailleurs Artiste-par-le-feu (et vrai poète) Cattiaux.... C'est dire l'intérêt de la chose... L'art des pinceaux et l'Art d'Elie-Artiste ne recouvrent pas du tout le même lieu... Étrange topologie, non?

Dédaignons-les donc superbement pour nous intéresser plutôt à un autre aspect de la question: celui qu'illustrent les artistes... habités. (Habités de quoi, d'ailleurs?) Celui-là même qui me semble pointé par les doigts convergents de Stephen Jourdain et de René Alleau.

Je propose un exemple typique de cette incandescente question:

..." l'amour, le pur amour "... 110221072240777137690621
Kasimir Malevitch - Carré blanc sur fond blanc

Mon interrogation: la différence entre cette toile géniale et une simple croûte, c'est à dire : "l'élément" mystérieux qui fait de ce monochrome une oeuvre d'art profondément troublante, cet élément non identifié, non répertorié, inclassable et infiniment risible par ceux qui n'entravent rien à la (quinte-)essence de l'art, cet élément est-il d'une certaine façon du même ordre que ce qui sous-tend l'Art... alchimique ?
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Message  aliboron Jeu 03 Mar 2011, 14:28

Plutôt riche en possibilités ton fil, Chèvre.

Suis d'accord avec vous sur l'abus de langage actuel tirant la « couverture » de l'art (au sens bien dégagé sur les aureilles, par Alleau) vers des productions relevant de l'opportunisme, au mieux... de la bétise complaisante et fédératrice, au pire.
Pour ma part, j'avoue que mon sens de l'esthétique est d'un conservatisme affligeant, limite « réac »; aussi dans les arts « modernes », je préfère encore le septième, un bon polar (même de série B), qu'une expo de content-pou-rien.

Mais, en filigrane d'un échange d'humeurs subjectives sur les goûts et les couleurs, je crois voir dans vos posts croître une question-clef :
Archétypes (évolutifs, why not), qui « justifieraient » une parenté, voire une fonction commune entre l'art et l'Opus.

Difficile de montrer, désigner, la dimension médiane où ces variantes du même, s'originent. La raison en est que, ce « dieu » étant mort (Nietsche) pour notre modernité, il nous faut piteusement recourir aux prothèses rationnelles pour s'en remémorer le lieu et les modes opératoires, en nous-même comme en plus grand.
Alors que jadis, Sa présence était perceptible, avec ou sans bagages. Le seul recours au « sentir », via du corporel revisité en mode cool, relève de la naïveté sur l'imbrication profonde de nos composants. L'ignorance déguisée en sensations ne peut remplacer une co-naissance dont on s'abstient ainsi de payer le juste prix, « mortel ».
Lesquels savoirs sont, à la participation requise pour en éprouver le possible, dans le même rapport que le solfège vis à vis de la pratique musicale. Ora et labora...

Ce qui faisaient dire aux anciens que pratiquer le labora alchimique avant d'en avoir saisi la théorie (du grec theoria : vision), ne menait qu'à l'échec... comme on peut le voir ici et là, dans les seuls propos des actuels labourants. Pas besoin d'aller tester aurifiquement leur trouvailles, ce qu'ils en prouvent par leur seul verve, montre qu'ils ne sont pas trouvères. Les cerveaux droits et gauches travaillent l'un contre l'autre. Avec est requis, tout au moins d'y tendre... car c'est ce rapprochement qui, paradoxalement génère, invente, l'espace médian où l'Oeuvre a LIEU.

Le recours aux pirouettes phonétiques ou techniciennes ne sont que pâles copies du mode d'expression poétique nécessité par tout engagement dans l'Oeuvre. Langages crépusculaires, comme disent les tantras; non pour cacher mais pour dire l'indicible. Non pas tel qu'en lui-même, (pure abstraction silencieuse et réjouie) mais en ses rapports dynamiques, perpétuels, spirales toujours innovantes... l'exprimant : de la nature à la culture, le tissage mouvant de Ses mots, éphémères dont nous sommes.
Langages témoignant involontairement (par « la force des choses ») d'une coïncidence, sans cesse imminente, suspendue, cependant déjà implosante (au ralenti), entre les fameux opposés, tous azymuths confondus.
En termes bouddhistes : les noces entre Sagesse et Méthode; pour commencer; puis entre Vide et Apparences, pour l'interminable suite. Rebis ouvert... ce qui est un pléonasme.


Inventer : « La réalité ne se découvre qu'à ceux qui l'inventent »; disait un poète, R. Juarroz.
Ceci régulé par un autre (Ch. Duits) : « Il ne faut pas devenir fou n'importe comment ».
Bref, nos fameux archétypes (les Universaux, chers à Canseliet) devant, tout d'abord, oeuvrer idoinement entre dedans et dehors. Pour ensuite s'abolir dans leur triomphe même : revenu chez soi, nulle part... vu que ciel terrestre et terre céleste ne font plus qu'un zéro pointé, et buller en gazouillant des lieux communs because on en perçoit les Couleurs : apocalypse d'une banalité merveilleuse, oû le bruit d'une chasse d'eau participe de la musique des sphères; où le moindre gravier s'avère ironiquement philosophal.

Mais, la plupart du temps, ou des destins, dispose à effectuer ce looping (retour au Présent), par la bande : via un mésocosme instauré entre noumènes et phénomènes. Et c'est là que ça se gâte... ou bien que ça passe. Piège à çons... l'ésotérisme, et pourtant difficilement évitable, sauf à savoir faire du lait à partir du foin.... sans passer par la vache. En ce sens que ses versions originales et saines sont à appréhender par un mixte (l'ego), en lequel le subtil et l'épais ont fusionné prématuremment. Et débilement.

Première épreuve : résister à la tentation de transformer les « comme » en « donc ». Les descriptions du « monde » laissées par des émerveillés, transformées en systèmes... par le « système » ambulant que nous sommes devenus en chûtant. Donc, plutot y percevoir les rapports que les terminaux correllés. Il s'ensuit que ce qui nous paraissait secondaire, voire accessoire : l'aspect poètique, s'avère d'une extrème précision. Bio-Logique : finesse praticable...

Deuxième : ce que l'on peut y percevoir, entrevoir ou même éprouver (dans des intensités parfois problématiques) peut sembler aussi réel que « nous »; voire plus encore. Alors qu'il n'y a là qu'un jeu d'allusions entre objectivement subjectif et, subjectivement objectif.... sur fond d'absolu plus ou moins relatif.... mais à QUI ? Ces allusions-illusions sont prémisses à la langue des oiseaux... vrais oisifs car en Vacance. Là encore, plutot s'en tenir aux perceptions (énergies, comme on dit maintenant chez les nases sans piles) qu'aux sujets et objets mis en présence et, semblant « causer » l'irradiance.

Car en fait, c'est l'inverse. Ici, l'effet génère la cause, contrairement à ce que nous dicte une appréhension aussi « évidente » qu'aberrante du spatio-temporel. Et c'est à la prédilection pour un tel chamboulement des évidences, à se prendre au jeu pour « se » déprendre du soi m'aime et de son reste au dehors, que l'art conspire, comme l'alchimie inspire.

Mais au delà de ce retour chez Soi, souvent mis rapidement en parallèle de l'Opus, comme pour en remplacer, sans trop « se prendre la tête », la dimension spirituelle perdue de vue, il y a un point commun entre l'art et l'alchimie qui dépasse (inconsidéremment) ce simple éveil.

La participation, scandaleuse pour nos ouïes émancipées des catéchismes, du coeur humain au coeur du monde; et de laquelle il peut résulter une co-création, avec tout ce que cela peut amener d'inédit. Voir la Pierre Philosophale, en particulier; emblème par excellence de ces possibles.
Or, là aussi, se dévoile un tour de passe-passe prodigieux et, renversant les évidences spatio-temporelles : ce qui semble être le Fruit, est la Source... venue, advenue à mi chemin; à notre rencontre comme à la rencontre de tout ce qui émane de son rien. Minéraux inclus, of course. Ainsi que les croquettes pour chiens... viennent de me chuchotter mes copains à poils longs; il est vrai que je me foule pour leur filer les moins pires.

Cordialement
aliboron.

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Message  Logos Sam 05 Mar 2011, 18:44

aliboron a écrit:Lesquels savoirs sont, à la participation requise pour en éprouver le possible, dans le même rapport que le solfège vis à vis de la pratique musicale. Ora et labora...
C'est très parlant... En relation avec "la participation requise pour en éprouver le possible", je pense à cet adage soufi que tu nous avais soumis : "prie Dieu mais attache ton chameau d'abord"

Quelques remarques un peu décousues (mais sinon je dis rien) en relation avec ce "solfège préparatoire" et la carte du tarot l'Etoile :

On pourrait dire que le solfège consiste à jouer, adroitement, avec les 7 notes fondamentales.
Avant de passer à l'octave supérieure, où il est possible d'exercer librement son Art-Monique, car "ayant fait de nécessité vertu"

Le genou plié, qui évoque aussi un compas (présent d'ailleurs sur le Viéville), attire l'attention.
Avoir un compas dans l'oeil !
Cet oeil qu'on retrouve sur le ventre de la femme et qui évoquera la "vision profonde" (theoria), à la source.
Soit le sens de la lettre hébraïque Ayin.

"Denys l’Aréopagite les appelle ténèbres divines (caligo divina), car elles sont invisibles et incompréhensibles. Le Juif les nomme Ayin"
(Philalèthe)

"Ce pratum ou prairie des Idées, est un lieu bien connu des philosophes. Flamel l’ appelle leur jardin et la montagne des sept métaux [...] c'est une certaine région secrète bien qu’universelle. Un auteur l’appelle la Région de la Lumière, mais pour le Cabaliste, c’est la Nuit du Corps, terme extrêmement approprié et significatif. C’est, en peu de mots, le rendez-vous de tous les esprits, car c’est en cet endroit que sont incorporées les Idées quand elles descendent du monde brillant au monde obscur."

"Dans le commencement crépusculaire de la fin, les étoiles seront rassemblées pour former avec le soleil, la lune et les saints, la terre des vivants fécondée de Dieu ; et ce sera ensuite ensuite le milieu ténébreux de la fin" (M+R)

"N'oubliez pas aussi que la solution mystérieuse de la matière ou le mariage magique de Vénus avec Mars s'est fait dans le temple dont je vous ai précédemment parlé, par une belle nuit, le ciel calme et sans nuages, et le soleil étant dans le signe des Gémeaux, la lune étant de son premier quartier à son plein, à l'aide de l'aimant qui attire l'esprit astral du ciel, lequel est sept fois rectifié jusqu'à ce qu'il puisse calciner l'or." (Cyliani)

En espérant ne pas dire trop de bêtises, bonne soirée
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Message  Chèvre Dim 06 Mar 2011, 01:37

en attendant de re-re-relire ton post, Logos, je ne peux pas m'empêcher de me dire que trop d'alchimie tue l'alchimie. ... sigh...
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Message  Logos Dim 06 Mar 2011, 08:15

Bon je continue quelque peu sur ma lancée, en vous priant de ne pas y voir plus que des tentatives de mise en relation, des interrogations... « alchimiques » un peu, sans plus. Qui n'ont pas forcément de rapport avec le sujet du fil d'ailleurs...

Une remarque liminaire s'impose : si on accepte l'idée que les arcanes du tarot expriment des « énergies-conscience » qui se situent « en esprit et en vérité », c'est-à-dire sur le plan causal-philosophal, alors il faut accepter que l'interprétation que j'en fais de ce qui se passerait un étage en dessous, ne peut avoir valeur que d'illustration (même s'il est probable que cette illustration soit un reflet "chosifié" de ce qui a lieu sur le plan supérieur)

Précisions numérales :

le 17 : nombre jâbirien de la Balance « le monde corporel est gouverné par le 17, qui est censé reproduire ici-bas l'image, certes déformée, de l'homme céleste. » (Paul Kraus) ... Il ne me semble pas trop tiré par l'écheveau de mettre en relation le 17 et sa « réduction théosophique », le 8. D'abord la 8alance s'y accorde plutôt bien selon les tarots. Ensuite, voir ce qu'en dit l'amigo gitan :

Un des secrets du 8 c'est que pour marcher vers ce lieu ou eau et ciel sont toujours plus bleus, il faut passer l'épreuve de la barrière, de l'obstacle (sheitan en arabe à la fois obstacle et adversaire) qui va libérer en l'homme une nouvelle décharge d'énergie, et bricoler les structures intérieures capables de supporter cette décharge de puissance.
Après le huit qui est barrière, purification, et choix il y a le 9 qui est dans la tradition chrétienne baptême et retour au zéro et perfection... « Les anges s'approchèrent et le servirent » (saint Matthieu) – ce qui m'évoque par exemple une certaine planche du Mutus Liber
Mais le truc c'est que le 8 est comme le tambour d'une machine à laver... Il faut tourner longtemps avant d'être suffisamment clean pour se faire aimer de cette autre nous même que les cabalistes nomment la Reine...
Le Het-8 déplie un serpent indeterminé entre péché et purification, puissance de vie et de mort... tandis que le Teth-9 est le serpent qui se suce la queue... Ourobouros... Le cercle est l'aboutissement de la ligne comme cette photo où le jeune archer ne tire pas des flèches mais des bulles.

..." l'amour, le pur amour "... Sigpic1257_17

(Me suis souvent posé la question du « sens » de la réduction théosophique. On pourrait y voir là aussi l'idée que tous les nombres sont des « reflets » de 9 énergies fondamentales ?)

Enfin Marcelle Sénard met la Balance en relation avec les lois des nombres & affinités. Plus loin elle l'associe à Ariane. Je serais donc tenté de comprendre que son « Fil » permet « à la sauce de prendre », de dêméler les énigmes des philosophes, ce qui revient peut être à tisser une toile (voir Fulcanelli et Aragne) susceptible d'attirer la Rosée céleste ; soit le sens de l'Aimant, qui demande un "tour de main" pour être fabriqué... « Naviguant sur cette vaste mer, pour aborder à l'une et à l'autre des Indes, il gouverne sa course par l'aspect de l'étoile du nord que notre Aimant te fera paraître. » ; les Indes remplaçant les « montagnes » de l'aphorisme Zen, qui n'en sont plus au mi-lieu ?
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Message  Logos Dim 06 Mar 2011, 10:24

aliboron a écrit:Ici, l'effet génère la cause, contrairement à ce que nous dicte une appréhension aussi « évidente » qu'aberrante du spatio-temporel
Ce qui ne laisse pas d'interroger... Et semble en rapport direct avec le "bouclage" de la flèche du Temps... Je mets aussi ça en rapport avec l'idée que "les logiques des mondes possèdent des axiomes rétroactifs" (Stelio)
Un développement est-il possible (pour cervelles linéaires) Aliboron ?
Calcédoine : La question de la rétrocausalité est abordée
dans le fil Théorie de la Double Causalité, dans la
section Paradigmes, cosmologies, cosmogonies.
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Message  loup Dim 06 Mar 2011, 11:20

bj, faire un "pataquès" sur l'amour émotion, cela est réducteur en fonction de chacun, car pour moi, le vrai ?? amour est neutre, justement, sans émotion !!! Dur dur ??? Ne pas manifester d'émotion, qui automatiquement privilégie tel ou tel sentiment, c'est cela la sagesse, donc l'Amour... Par contre s'il faut déffinir, sur un plan vibratoire, quel est le support qui sous-tend la création, le seul terme qui vient est l'Amour, mais c'est sûrement plus du domaine "magnétique " que du sentiment .... Hello

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Message  Aube-Aurore Lun 07 Mar 2011, 10:16

Bonjour Ensoleillé !

J'aime beaucoup ce que Loup a écrit.
Selon moi, l'amour, le pur amour, celui qu'on écrit avec un grand A, c'est celui qui ne se focalise sur aucun objet ni aucun être en particulier.

On peut aimer une personne précise, mais ce n'est pas du pur amour si cet amour est teinté de possessivité (quand on dit "MON amour", on montre inconsciemment plus de possessivité que d'amour vrai).

Ce n'est pas du pur amour non plus si cet amour ne s'étend pas aussi aux autres personnes. Un amour ciblé ou restrictif n'est pas du pur amour. Trop de gens croient aimer alors qu'en réalité ils aiment se sentir aimés.

Parfois il y a même totale confusion entre amour et égoïsme, parce qu'on se sent bien avec ceux "qu'on aime", comme dans cette chanson très perspicace qui parodie un individu mégalo-narcissique :

Confidence pour confidence
Je me fous, fous de vous.
Vous m'aimez, mais pas moi.
Moi, je vous voulais mais
Confidence pour confidence,
C'est moi que j'aime à travers vous.
Jean Schultheis (1981)
Il ne faut pas confondre aimer et s'aimer via le miroir qu'est (ou que sont les autres).
Il ne faut pas confondre amour et désir. Désirer se rapporte à "avoir", tandis qu'aimer se rapporte à "être". Il est amusant de constater que les deux principaux verbes auxiliaires de la langue française suffisent à démarquer l'essentiel de l'accessoire.

Le pur amour, c'est celui qui donne, non pas en escomptant un retour affectif équivalent, mais qui donne pour donner, sans arrière-pensée. Celui qui offre des cadeaux pour se faire désirer n'a rien compris à l'amour : comme un banquier, il escompte un retour sur investissement, il fait du commerce.

Mais l'amour, le pur amour, ce n'est pas non plus de l'émotivité, ni de la sensiblerie. On peut aimer les animaux et les plantes, mais accepter de s'en nourrir.

J'ai une copine qui aime tous les animaux, sauf les serpents, les insectes, les araignées, et les poules. Dans ce cas-là, on ne devrait pas parler d'amour. Il s'agit plutôt d'affectivité : je suis attirée ou repoussée, pour des raisons d'aspect ou de traumatisme remontant à l'enfance. Celui qui aime les animaux aime tous les animaux, parce qu'à travers eux, c'est la Vie elle-même qu'il voit en action.
Faut-il pour autant accepter de se laisser manger par un lion par amour envers le lion ? Horreur
Certainement pas, mais vouloir tuer une araignée non venimeuse qui n'est en rien une menace et qui a pour seul tort d'être née avec huit pattes et de nous "faire horreur" (pourquoi ?), c'est manquer d'amour, de pur amour.

Amitiés
Fleur
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Message  aliboron Mar 08 Mar 2011, 21:12

Bonjour,

Je suis plutot raccord avec vous sur la tonalité d'ensemble, mais je tique un peu sur la bipartition Amour - désir. Ce dernier, réduit à n'etre qu'une tentacule du verbe avoir ? Le reste, au dessous de la ceinture...s'ensuit, péjoratif, du seul fait des conditionnements socio-logiques nécessaires à une collectivité. Soit, le pb mal posé d'éros ou agape, quand il est sorti de son champ de compétence, comme ici.

Me semble, au contraire, que la racine du désir, apparemment sexuelle (autant le dire), plonge infiniment plus loin que les strates squatées par l'égo. Et que si l'on ne co-nait pas ce "loin", de moins en moins connoté "sexe" au fur et à mesure de la plongée, peu de chance de lui donner des ailes, de l'autre coté : ouvert sur l'Espace.
Hauteur et profondeur...
Ainsi, il est courant que durant certaines oraisons ou recueillements profonds, le corps participe spontanément, d'une manière aussi singulière que "scandaleuse"...

"Le plaisir vient quand le désir a remplacé le besoin" (de Morand ou Nimier, j'sais plus); voilà qui me semble mieux faire la part des choses.

Le dit plaisir ou petite mort, peut aussi se révéler participant de l'Amour "qui fait se mouvoir le soleil et les étoiles" (Dante). Certains axiomes de base du tantrisme peuvent nous faire entrevoir pourquoi, même si ce qu'ils désignent à notre attention est abyssal...

- "Ce n'est pas le Seigneur qui crée le Monde, ni la Déesse, mais plutot la relation entre eux".

- "Lorsque le Plan (purusha) pénètre la Matière (prakriti), le monde apparait. Lorsque la conscience (chit) pénètre la substance (sat), la volupté (ananda) apparait".

- "Le monde n'est que volupté. Sa splendeur, sa beauté, sa diversité sont le plus merveilleux des spectacles. Il est illusoire, éphémère, irréel comme la volupté. Il est cependant la seule réalité".

- "La destruction de monde est impliqué dans le fait meme de la création, et suit un processus inverse dans la pensée du Créateur. Lorsque la force d'expansion (tamas) et celle de concentration (satva) s'équilibrent, la tension (rajas), qui est la cause première, la substance de l'univers, cesse d'exister, et le monde se dissout dans l'imperceptible".

Bonnes galipettes
alironron

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Message  Logos Mar 08 Mar 2011, 21:43

Ouh ouh
Une BD sous mon zen dans laquelle Merlin chevauche un âne pour accompagner le passage de la forêt et n'arrête pas de mater les filles à poil.
Sagesse des Loups ?

..." l'amour, le pur amour "... Excalibur-3-hubsch
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Message  Logos Mar 08 Mar 2011, 21:54

" S'abondonnant au flot passionné
Montant et griffant,
Faisant sourdre un intense plaisir
Lacérant leurs corps avec ardeur,
Ils mettent fin à l'illusion
Dans cette dissolution de la dualité,
Par le goût du désir
Pendant l'expérience de l'identité,
Les amants goûtent à un plaisir
Inexprimable et jamais encore touché."

"La respiration y est centrale et, à travers elle, un relâchement du corps et une prise de conscience des muscles du bas-ventre, du périnée, des organes génitaux. Hommes et femmes sont invités à approfondir l'orgasme, ce qui passe pour les hommes par une découverte de l'orgasme sans éjaculation. Il ne s'agit pas de maîtriser l'éjaculation, mais d'arriver progressivement à l'oublier, insiste Daniel Odier."

(en passant, je recommande chaudement le livre "Tantra - initiation d'un occidental à l'amour absolu" dudit Daniel Odier)
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Message  Aube-Aurore Mar 08 Mar 2011, 22:42

Bonjour Ensoleillé !
aliboron a écrit:Je suis plutôt raccord avec vous sur la tonalité d'ensemble, mais je tique un peu sur la bipartition Amour - désir. Ce dernier, réduit à n'être qu'un tentacule du verbe avoir ? Le reste, au dessous de la ceinture...s'ensuit
En fait, non. Le désir que j'évoquais ci-dessus n'a rien à voir avec le dessous de la ceinture, ou du moins pas directement. Le désir sexuel n'est qu'une variante mineure du désir dont je parlais.

Le désir, celui qui se fait volontiers passer pour de l'amour, affecte celui qui vise à mettre son propre ego au cœur du relationnel. Si, pour certains, cela se ramène in fine à de la sexualité, c'est certes vrai, mais il s'agit là des individus les plus portés vers les pulsions bestiales. Mais de façon plus générale, le désir de se faire aimer a pour objet de renforcer l'image favorable qu'on apprécie avoir de soi-même. En ce sens, prétendre aimer n'est qu'un prétexte à réclamer que les autres vous aiment, prétexte à se faire flatter. C'est pourquoi je vois le désir comme "un tentacule du verbe avoir", puisqu'il s'agit d'avoir des admirateurs, d'avoir de la popularité, d'avoir de la reconnaissance, d'avoir du succès, d'éprouver de la satisfaction. Toute la confusion entre amour et désir vient de la pulsion de besoin de reconnaissance sociale, qui fait chercher dans l'affection des autres ce qu'on est trop souvent incapable de trouver en soi-même.

Prendre le désir pour de l'amour, c'est aussi tomber dans le piège de l'attachement, au lieu de choisir la liberté.
Le désir est possessif, l'amour est don.

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Aimer
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Message  Garfield Mer 09 Mar 2011, 19:07

Bonjour. Je partage assez bien l'idée d'Aube-Aurore.

Michel Berger n'écrivait-il pas la même chose en 1980 ?

Donner pour donner, tout donner, c'est la seule façon d'aimer
Donner pour donner, c'est la seule façon de vivre
C'est la seule façon d'aimer

(France Gall & Elton John, paroles de Michel Berger, adaptation anglaise par Bernie Taupin)


We're no handy silver lining, we're no crime to make the headline news
If it's a matter for decision, you and I can be the ones to choose
Je te donne mes espoirs cachés, je te donne mes incertitudes
Je te donne mes plus grands secrets
La vie, c'est déjà si compliqué

Donner pour donner, tout donner, c'est la seule façon d'aimer
Donner pour donner, c'est la seule façon de vivre
C'est la seule façon d'aimer

Pas la peine de vivre enfermé (C'est pas la peine)
Pas la peine de rester couché (Non c'est pas la peine)
Je te donne sans rien demander
La vie, c'est déjà si compliqué
Je te donne mes sourires moqueurs, je te donne ma force, ma douceur
Je te donne mes secrets fragiles
La vie, c'est déjà si difficile

Donner pour donner, tout donner, c'est la seule façon d'aimer
Donner pour donner, c'est la seule façon de vivre
C'est la seule façon d'aimer
Oh ! Donner pour donner, tout donner, c'est la seule façon d'aimer
Donner pour donner, c'est la seule façon de vivre
C'est la seule façon d'aimer
(Solo de saxophone)

Donner pour donner, tout donner, c'est la seule façon d'aimer
Donner pour donner, c'est la seule façon de vivre
C'est la seule façon d'aimer.
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Message  Aube-Aurore Mer 09 Mar 2011, 20:55

Bonsoir Garfield Ensoleillé !

"Tout donner" est peut-être un peu excessif. Oui, l'amour (le pur amour) est don, mais pas dilapidation.

Si je donnais tous mes biens, d'une part je serais moi-même dans le besoin, et donc dans l'impossibilité d'encore donner, d'autre part, je ne suis pas certaine que mes cadeaux auraient nécessairement fait le bonheur de leurs récipiendaires. Il faut raison garder, non ? Ne pas sombrer d'un extrémisme dans un autre.

Ce que je cherche à exprimer, c'est que pour parvenir à ne plus confondre "désir" et "amour", il est nécessaire d'entrer dans une dynamique de détachement. Chercher à s'attacher à autrui, ou à attacher quelqu'un à soi, ce n'est pas de l'amour, c'est du désir. Parfois, c'est pour combler une solitude, ou pour compenser une insatisfaction, remplir un besoin affectif. Je comprends bien qu'on dise que l'Homme est un animal social : il n'est psychologiquement pas naturellement conçu pour mener une vie solitaire comme l'éléphant mâle ou le cerf; par contre, le rapport de tout humain avec un autre devrait, selon moi, être basé sur un principe de respect de la liberté mutuelle, dans le style : "je t'aime, donc je respecte ta liberté de ne pas m'aimer", "je t'aime, donc je t'aide et je t'offre volontiers ce qui peut t'être réellement utile, et je ne te demande rien en retour".

N'est-ce pas ce que devraient faire tous les parents envers leurs enfants ? Leur offrir la vie (leur vie), donner pour donner, et non pas "investir" dans des enfants afin qu'eux prennent ultérieurement soin des parents dans leurs vieux jours. Bien sûr, des enfants aimants seront naturellement portés à aider leurs vieux parents, mais ils le feront d'autant plus volontiers si ceux-ci ont vécu selon le principe de l'amour-don et s'ils ont pu faire passer ce message. Au contraire, ceux qui auront "investi" dans leurs enfants comme dans une assurance-vie, ceux-là, plus motivés par le désir que par le pur amour, risquent de se voir vieillir dans la solitude ou dans une relation filiale conflictuelle.

"Tout donner" n'est peut -être pas la "seule" façon d'aimer, mais "donner pour donner", sans arrière-pensée de "donnant-donnant", ça, oui, ça me semble une démarche tendant vers l'amour vrai, le pur amour, même si l'ingratitude peut faire mal.

Pourtant, en y réfléchissant, évoquer la notion d'ingratitude, c'est déjà considérer que le don n'était pas épuré de toute espérance de réciprocité. Escompter la gratitude, c'est donner mais sans la totale gratuité du geste. Ce n'est donc pas du pur amour.

Le pur amour est de nature cosmique, divine. Au niveau humain, tendre vers le pur amour, c'est chercher à se couler dans ce moule : répandre l'amour, gratuitement, sans arrière-pensée de "rentabilité", cultiver en soi ce sentiment pour lui-même, et non pour ce qu'on peut en recevoir en retour.

Amitiés Fleur
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Message  Chèvre Jeu 10 Mar 2011, 10:23

Salut les aminches,

Merci Aube et Garfield pour les chansons (Schultheis, Berger, Taupin...) ; pour ma part je suis fan de culture-pop, et je ne vais pas me plaindre... même si, entre France Gall/Berger/E.John d'une part, et les shivaïtes du Kashmir et Kasimir Malevitch de l'autre, il faut reconnaître qu'il y a là un grand écart...

Peu importe, si ça fait avancer le débat : les cultures, qu'elles soient pop ou académiques ou moyen-âgeuses ou savantes ou tout ce qu'on voudra, bref, toutes les cultures ne pointent-elles pas vers l'indicible, l'incompréhensible, l'inexprimable... l'invisible? Et ce, en dépit du sport favori de nos soi-disant élites, consistant à dénigrer la culture des autres, parce qu'elle est plus 'facile'... Bah... un peu de pédantisme, un peu d'élitisme, et surtout : beaucoup d'incompréhension, en fin de compte... Vraisemblablement peu d'Amour, en dépit d'une Culture de Première Classe...

Donc, sans cracher sur les chansons, je souhaite rappeler la question ouvrant ce fil de discussion; c'était une phrase d'Aliboron, qui avait écrit ailleurs (je cite) :

l'amour (sans objet, ni visage bouchant la fenêtre), le pur amour en fin de compte est le seul moteur possible en ces temps de désenchantement.

l'amour sans objet, était-il écrit par Boronalis.

or, ce "sans objet" me semble à la fois résumer ta position, Aube-Aurore, et aller un cran plus loin dans le sens que tu indiques. Car dans les exemples d'amour désintéressé que tu donnais, il restait tout de même, c'est important, un objet. Il s'agissait d'aimer, selon les cas : ses enfants, son conjoint, ou le type d'en face, etc. de façon désintéressée.

Dans le cas d'un amour sans objet (plus de type en face, d'enfants, de conjoint(e)), peut-être que la question de la nature même de l'amour est formulée autrement, ce qui permettrait d'y voir plus clair. Voire même... plus sombre... (pour emprunter à Aliboron une de ses pirouettes stylistiques qui font le délice de ses fans, comme mézigues).

D'ailleurs, j'ai relancé ce fil en le recentrant sur l'Art... sans même me rendre compte que l'objet de l'art semble, lui aussi, ou bien absent, ou bien fort étrangement non identifié... difficile à attraper, mettre en mots, communiquer... ( Qu'est-ce que le "Beau" ? ) Permettant même à des controverses absolument insolubles de se déployer : "je te dis que Malevitch c'est du grand art - mais non eh couillon - t'vas voir ta gueule ! - sale con ! ! paf paf bing plaf etc etc." ...... Ô amour, que de crimes on commet en ton nom !
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Message  aliboron Sam 12 Mar 2011, 19:17

« ce "sans objet" me semble à la fois résumer ta position, Aube-Aurore, et aller un cran plus loin dans le sens que tu indiques. Car dans les exemples d'amour désintéressé que tu donnais, il restait tout de même, c'est important, un objet. Il s'agissait d'aimer, selon les cas : ses enfants, son conjoint, ou le type d'en face, etc. de façon désintéressée. » ; répond le berger à la bergère.

A mon humble avis, mieux vaut se retourner (un peu) vers l'origine de la majuscule dont se trouve doté l'amour en question.

A première vue, ne nous en déplaise, concernant notre aire culturelle, ça relève du christianisme. Le paganisme dans son ensemble n'en faisait pas grand cas; les judaïsme et islam non plus; en tous cas rien à voir avec mon prochain d'abord. Ils disent plutôt, comme Jeanne d'Arc : « Dieu premier servi ! »

Donc origine évangélique plutot qu'une génération étrangement spontanée quoique récente : ces vertus laïques et « philosophiques » tentant de vitaliser un démagogique contrat social. Dans le même berceau on trouvera le culte rendu aux environs de 1789 à l'Etre Suprème (et auquel le Grand Architecte de la F.M. doit malheureusement beaucoup); bref un truc abstrait sur un podium et autour, des zozos qui regardent leurs montres ou les courbes de la voisine, tellement c'est soporifique.. et ne les regardent pas.

Du reste, les grecs inventeurs de la démocratie ne mettaient aucune majuscule à la chose dont nous débattons. Quant au christianisme, à ce que sont devenus ses principes d'origine, mieux vaut se rappeler cette remarque d'un désabusé averti : « On attendait le Christ, mais... c'est l'Eglise qui est venue ». Du coup, on peut s'attendre à un même transformisme du coté de l'amour évangélique...

Actuellement, new age et orientalisme spiritualisant aidant, on observe une nouvelle tentative de revivification de cette agnostique idéal, et comme les nains sont enclin à voir grand : son envergure épousera rapidement l'infinitude supposée par notre macro-physique... ça ne mange pas de pain et, de plus n'engage à rien : Science et Conscience ne coïncidant, pour l'heure, que sur le papier. Ouf !
Amour Cosmique... dont l'invention doit beaucoup, voir tout, aux fornications (torrides mais discrètes) entre occultisme « socialiste », compassion bouddhisante, droits-de-l'hommisme et, un gros zeste de romantisme revu et corrigé ( : castré...) par la passion bourgeoise du XIX ème siècle pour... la propreté et, la gestion de tout ce qui dépasse...

En conséquence : la pauvre libido (prolétaire en Diable...) sera en plein dans le collimateur; ce, de paire avec une neutralisation (sentimentaliste) de ce qui était encore Vivant dans la prescription chrétienne. Les eaux d'en Haut et, le zoo d'en Bas risquant de mettre en péril la nef capitaliste et, bien pensante; donc ses Valeurs. Dont l'Amour et l'Art, les deux bidouillés pour servir de chevaux de Troie et de trait pour le « reste » , infiniment moins glorieux...(mandala centré sur La Calculette).

Parallelement à ces involutions de surface, on remarque toutefois des résurgences, plus ou moins durables, plus ou moins voilées, d'une nappe souterraine « gnostique » perpétuant le message christique... dont l'origine, antérieure à l'Histoire sainte, se perd dans la Nuit des temps, chez les titans.
Des Fidèles d'Amour de Dante, à l' « immense doctrine » d'Ibn Hazm de Cordoue, en passant par la devise de la Dame à la licorne, jusqu'au surréalisme. On notera, avec amusement, que ce dernier est une des bêtes noires favorites des bien pensants guénoniens (gardiens de ce puritanisme plus que de la Tradition), ainsi que des nouveaux poètes-prophètes de l'auto-initiation enfin révèlée à la plèbe (M. Camus, Nicolescu, etc...) Sur la vraie « chasse aux bêtes noires », voir Vigenère.

C'est l'absence ou la présence de cet Amon(t) « seul Désir » dont la baraka est ainsi transmise humainement (et revivifiée verticalement par la Mort en Sophia), qui fait qu'une voie est initiatique ou non. Sans elle, ne restent que des égos bavardant de Mystères qui ne les regardent pas. Sans elle, (notre Dame), alchimie et hermétisme sont aptères, sans scel et sans suite.

Bref, l'idée d'Amour est certes grandiose, mais ses incarnations contemporaines me font un peu penser à cette remarque de Jean Yanne au sujet des grands principes écolos : « Tout le monde veut sauver la planète, mais personne ne veut descendre la poubelle ». Trop fréquent de constater que tel ou tel de ses apotres, reste mesquin en privé. L'Amour : un égoisme en expansion totalitaire, allant jusqu'à englober les zotres ?

Le sens donné à l'amour par le christianisme originel (et perpétuel) étant beaucoup trop profond pour être abordé dans les limites d'un post (« l'abime invoque l'abime »), on peut jeter un oeil coté bouddhisme. Son ascétisme initial et le manque d'égard pour le cosmo-logique qui en résulta, simplifiant (apparement) l'équation à moults inconnues que pose la Vie à nos consciences.
Sa Compassion, très courtisée de nos jours car (de plus) réduite à ce qui arrange nos contemporains, est en effet le bazar de proximité inspirant cette idée d' Amour Cosmique.

Or, que nous en disent ses doctes éveillés (plutot que les V.R.P. du dalaï lama) : que la Compassion pose d'emblée la question de l'intersubjectivité. Qui aime QUI ? Qui enseigne le salut à Qui ? Pas évident d'y répondre dans une perspective reli-gieuse postulant d'entrée de jeu qu'il n'y a pas de « je » !
Juste un aggrégat de je-ne-sais-quoi, se prenant pour « moi », et percevant des « objets » avec lequel il aura un rapport (fondamentalement) foireux, que ce soit en bien ou en mal.

Logique, jusque là... mais insoluble à ce niveau-là de la question. S'ensuit aussitôt le problème posé par la catégorie « boddhisatvas » : ceusses qui bien qu'éveillés restent délibéremment au seuil du Nirvana, plutot que d'y disparaître, et cela pour le bien de tous les êtres encore piégés par l'Illusion.
Etonnant, n'est-ce pas, ce « déliberement »... de la part d'entités supposées plus affranchies que d'autres de l'ego ?

La suite, soit l'approche de quelques constats sur ce Sujet, effectués par des éveillés bouddhistes haut de gamme, au prochain épisode.

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