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Changer de modèle d'agriculture

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Xanthus54
pluviose
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Message  pluviose Dim 10 Avr 2011, 09:44

Le livre noir de l'agriculture
Comment on assassine nos paysans, notre santé et l'environnement

Bonjour.

C'est une interview diffusée en radio qui a attiré mon attention. Je ne connaissais pas Isabelle Saporta, mais ses propos clairs, didactiques, lapidaires, m'ont incité à présenter ici son livre, puisqu'elle propose rien de moins qu'un changement de paradigme global au niveau de la relation entre l'Homme et la Nature. A la question "faut-il renvoyer les agriculteurs à l'école ?", elle répond oui sans hésiter : il est nécessaire de désintoxiquer les mentalités de la propagande agrochimique, pour réapprendre le bon sens et le respect des principes naturels simples.

Ce n'est pas un "retour en arrière" qu'elle propose, contrairement à certains groupements extrémistes qui s'opposent au progrès, mais bien un "retour au respect du vivant". Elle évalue que si on décidait de remplacer l'agriculture industrielle par l'agriculture bio, en seulement 10 ans, on réglerait la plus grande partie des problèmes de pollution, d'eutrophisation des rivières, du lisier encombrant, des cancers d'animaux mal nourris et bourrés de toxines, lesquelles se retrouvent dans nos assiettes et détruisent aussi notre santé.

Cependant, un tel changement de paradigme nécessiterait une condition si ne qua non difficilement envisageable : le courage politique !


..Changer de modèle d'agriculture 110410092154385007965926..Présentation de l'éditeur

Vous souvenez-vous des Shadoks, ces étranges oiseaux qui passaient leur vie à pomper, pomper, pomper et à inventer des machines toujours plus absurdes ? Les Shadoks, aujourd’hui, c’est nous, ou plutôt notre agriculture. Malgré son coût prohibitif, celle-ci ne respecte ni le pacte social qui la lie aux paysans, ni le pacte environnemental qui la lie aux générations futures, ni même le pacte de santé publique qui la lie à chacun de nous. Les ressources d’eau sont gaspillées, polluées. Nous recevons chaque jour dans nos assiettes notre dose de pesticides et autres résidus médicamenteux. L’agriculteur ne s’en sort plus, et il est injustement voué aux gémonies, lui qui n’est que le bouc émissaire d’un système qu’il subit. La confiance est rompue.

Pendant deux ans, Isabelle Saporta a parcouru les campagnes françaises. Dans cette enquête, elle met au jour l’absurdité du système, en le remontant de la fourche à la fourchette, du cours d’eau pollué aux cancers environnementaux provoqués par les pesticides, des animaux trop traités à l’antibiorésistance.
. .
. .
La conclusion semble s’imposer : puisque notre agriculture pose plus de problèmes qu’elle n’en résout, il est urgent de changer de cap et de revenir à davantage de raison. Mais si tout le monde s’accorde sur le constat d’échec, aucun responsable politique ne veut prendre le risque de s’attaquer aux fondements de l’agriculture intensive.

Loin de se contenter de brosser un tableau alarmiste, Isabelle Saporta avance des solutions simples. Pour les trouver, il suffit de savoir écouter ceux qui connaissaient le monde avant son délire productiviste. Ceux qui, aujourd’hui, travaillent d’arrache-pied à remettre les champs dans les sillons du bon sens paysan.
(Ed. Fayard, février 2011, 252 pages, ISBN 978-2213656038)
Isabelle Saporta est journaliste. Elle a longtemps préparé les émissions de Jean-Pierre Coffe sur France Inter. Elle est l’auteur de documentaires, dont "Manger peut-il nuire à notre santé ?" et collabore à Marianne.

. .
En cherchant des compléments sur le web, j'ai trouvé le commentaire pertinent suivant :
..

Ce livre nous fait part des systèmes aberrants dans lesquels nous vivons pour le moment et met en évidence les problèmes écologiques et de santé publique qu'entraîne notre agriculture.

Tout le monde devrait lire ce livre, pour se rendre compte à quel point on n'hésite pas à nous empoisonner pour l'argent! (le chapitre sur l'élevage du porc donne vraiment mal au coeur). Mais le livre aborde aussi l'obésité de notre société qui ne vient pas seulement que de la malbouffe mais de ce qu'on donne aux animaux (chapitre très intéressant qui donne un nouvel éclairage), sur les pesticides dans l'eau et notre alimentation, la culture de la tomate, du maïs, de la pomme et de la patate. C'est un vrai cycle de l'empoisonnement que Saporta met en évidence !

Avant de nous obliger à payer des taxes écologiques, à trier nos poubelles et nous faire sentir coupable du réchauffement climatique ou de son surpoids, il faudrait d'abord que l'Etat se remette en question sur cette agriculture qui dévore nos ressources naturelles en eau, sa pollution sans bornes, son coût astronomique et ses conséquences alarmantes sur notre santé. Et dire qu'on a réduit cette année de moitié les subventions (déjà très limitées) aux agriculteurs du label bio pour aider notre agriculture chimique assassine.

Quant au livre lui-même, il est très bien écrit, très facile à lire, très bien structuré. Saporta avec une pointe de cynisme qui tombe toujours à pique souligne l'incohérence des méthodes agricoles et l'hypocrisie des institutions qui mettent en place ces systèmes très coûteux pour notre écologie aux résultats quasi inexistants.

Bref, un livre à acheter pour éveiller notre conscience sur cet empoisonnement que nous subissons sans le savoir lorsque nous achetons nos produits en grande surface et quand vous l'aurez fini, n'hésitez surtout pas à le prêter à vos proches, voisins ou amis, c'est un vrai geste pour l'humanité !


. .
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Message  Xanthus54 Dim 10 Avr 2011, 12:17

En fait tout ça a commencé il y a environ 3000 ans avec le judaïsme
Genèse 1:26 - Puis Dieu dit: Faisons l`homme à notre image, selon notre ressemblance, et qu`il domine sur les poissons de la mer, sur les oiseaux du ciel, sur le bétail, sur toute la terre, et sur tous les reptiles qui rampent sur la terre.
qui a réifié la Nature, là où les paganismes panthéistes voyaient une divinité dans chaque arbre, point d'eau etc... tant que ça ne concernait que quelques tribus juives paumées dans le désert ça ne tirait pas trop en conséquence, mais lorsque le christianisme y a adjoint l'obligation d'apostolat, la conception a commencé à s'étendre dans le monde... tant que régnait le catholicisme qui médiévalement méprisait le travail considéré comme punition divine, ce mépris-là contrebalançait celui de la nature et limitait les dégâts... avec la naissance puis l'extension des protestantismes et de leur légitimation MORALE de l'accumulation industrielle de la richesse, il n'en fut plus rien : car comme il était tout aussi MORALEMENT irrecevable de dépenser ses gains, ces protestantismes firent obligation de réinvestir cet argent pour travailler plus. Dans cette optique on ne pouvait qu'aboutir à plus de production, donc devoir créer plus de besoins, fabriquer toujours plus, inventer des activités ( je n'ose parler de métiers ) toujours plus nombreuses et inutiles, et pour cela piller et saccager la Nature puisque, d'après la Bible, Dieu ne l'a créée que pour la mettre à disposition des humains.

Et on en observe aujourd'hui les brillants résultats sous la forme de pollution, déforestation, stress au travail etc ...
Genèse - 1.29 : Et Dieu dit: Voici, je vous donne toute herbe portant de la semence et qui est à la surface de toute la terre, et tout arbre ayant en lui du fruit d'arbre et portant de la semence: ce sera votre nourriture.

1.28 (...) Dieu leur dit: Soyez féconds, multipliez, remplissez la terre, et l'assujettissez; et dominez sur les poissons de la mer, sur les oiseaux du ciel, et sur tout animal qui se meut sur la terre.
Mission accomplie, Yahvé ! :
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Message  Garfield Dim 10 Avr 2011, 14:47

Hé hé ! Bonjour Xanthus54. C'est pas mal vu, ce lien entre la "religion" (en tant que système de contraintes) et la réification du mode de production.
Cette époque, où la Bible est écrite, correspond aussi plus ou moins au changement de mode de vie des populations du Croissant Fertile : les pasteurs nomades se fixent et deviennent agriculteurs, d'où découlent les concepts de "propriété" de la terre, de l'eau pour l'irrigation,etc.

Mais est-ce bien en ces temps reculés que survient la perte du sens du lien entre l'homme et la nature ? J'ai le sentiment que c'est plus récent que ça. Lors de mes études, le professeur du cours de Commerce/Economie/Comptabilité nous avait expliqué que le rôle d'une entreprise était de subvenir à un besoin, moyennant rétribution. Exemple : les gens ont besoin de se brosser les dents; je fonde une fabrique de brosses à dents; je vends mes brosses; je me fais rétribuer en calculant une marge bénéficiaire qui me permet de vivre de mon travail productif. Or, de nos jours, dans les mêmes cours, on enseigne aux jeunes que le but d'une entreprise, c'est de faire du profit ! C'est là une inversion complète de la démarche ! Au départ, le profit était considéré comme une récompense naturelle d'un travail produit, ce travail répondant à une nécessité; actuellement, "faire du fric" est devenu un but en soi, quitte à escroquer son monde, à vendre n'importe quel gadget (utile ou pas), quitte même à "créer artificiellement un besoin nouveau" via un matraquage publicitaire, ou - pire - comme dans les banques, à créer du profit au départ de rien, en inventant une dette en prêtant de l'argent virtuel qu'elles ne détiennent même pas !

Au-delà du problème de la redistribution des profits, c'est tout le modèle relationnel qui est à revoir, tant au niveau des humains entre eux qu'au niveau de leur rapport avec leur environnement. Alors, oui, c'est bien d'un problème de religion qu'il s'agit : abandonner un schéma religieux de formatage des esprits qui vise à la concentration des profits, pour se tourner vers une religion "re-liée" (du latin re-ligere, lier à nouveau) à la Vie et à son cadre d'épanouissement dont nous sommes tellement dépendants.
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Message  Charly Alverda Dim 10 Avr 2011, 16:37

Bonjour,

Je ne pense pas qu’il faille imputer DIRECTEMENT à la religion la responsabilté de la cassure de notre rapport avec la Nature. Je suis persuadé que l’ethnologie trouve une réponse fiable à cette question, et je m’appuierais sur CheminCroisé Philippe Descola et son livre extraordinaire : “Par delà nature et culture”. J’ai par ailleurs déjà exprimé ses propositions que je ne crois pas inutile de rappeler tant ce qu’elles induisent pour nos questionnements actuels est riche.
Son expérience de pensée s’appuie sur la phénoménologie de Husserl, avec notamment le concept d’intentionnalité permettant ainsi de réduire à un “carré ontologique” nos grilles de lecture du monde.
Ces quatre grands modes de pensée sont selon l’ethnologue : le totémisme, l’animisme, l’analogisme, le naturalisme :
“ L'intériorité est ce qui donne animation et conscience à la personne, on la connaît par ses effets et on peut la déceler chez des existants non humains. La physicalité, c'est la dimension matérielle organique, des existants humains et humains : la forme extérieure, les fonctions biologiques... Si un homme considère qu'un élément du monde lui ressemble par l'intériorité mais diffère par la physicalité, il est dans un système que j'ai appelé l'animisme. Si cet élément diffère de lui par l'intériorité et lui est semblable par la physicalité, c'est le naturalisme. S'il est semblable sur les deux plans : c'est le totémisme. S'il est différent sur les deux plans, c'est l'analogisme.” (Note : 2)

Toujours selon l’ethnologue, l’opposition nature/culture n’existe qu’en Occident depuis environ 400 ans, et nous serions passés, avec la révolution scientifique et les découvertes de “Nouveaux Mondes”, d’une vision analogique à une vision naturaliste.
Support d’une géométrisation de l’espace, l'invention de la perspective (codifiée) à la Renaissance fut une opération intellectuelle plus importante pour la géométrie et la philosophie que pour le domaine de l'art, dès lors, l’univers n’apparut plus à l’homme qu’en fonction de distances mesurées par ce dernier, le transformant en spectateur. Il s’établit alors un rapport direct entre le dualisme pensée-étendue et l’antagonisme culture-nature, la peinture de paysage née à ce moment, l’utilisation du télescope et du microscope, créèrent une distance irréductible entre l’habitant de “ce petit bout de péninsule s’enfonçant dans l’Atlantique, à savoir l’Europe occidentale” et la nature. Cette dernIere - dont le terme apparaît précisément au XVIIe sIecle, devenue entièrement observable, apparut alors autonome, conduisant de fait à un ethnocentrisme cartésien ne sachant plus accorder d’intériorité qu’au seul être humain invité à “se rendre comme maître et possesseur de la nature” (sixième partie du Discours de la méthode).
Au XXe sIecle, un Jean Rostand n’avait toujours pas pris en compte l’artificialité de la séparation établie par les Modernes entre nature et culture, sujet et objet, il pouvait encore écrire qu’« il est dans la nature de l’Homme de lutter contre la Nature », sans considération des innombrables peuples vivant en parfaite harmonie avec celle-ci, l’exotisme n’était peut-être pas où l’on croyait devoir le chercher. Il fallut attendre Lévi-Strauss pour qu’enfin on envisageât de « réintégrer la culture dans la nature, et finalement, la vie dans l’ensemble de ses conditions physico-chimiques » La pensée sauvage (1962).

Voici un extrait d’un “discours de réception” de P. Descola :
(...) Dans l’ontologie cartésienne, on le sait, les animaux sont des êtres purement matériels, car ils ne peuvent a priori participer de cette substance non étendue qu’est l’âme. Et, bien que ce point de vue ait fait l’objet de maintes critiques, nous n’en continuons pas moins à y adhérer spontanément lorsque nous admettons que les humains se distinguent des non-humains par la conscience réflexive, la subjectivité, le pouvoir de signifier, la maîtrise des symboles, et le langage au moyen duquel ces facultés s’expriment. Nous ne mettons pas non plus en doute les conséquences implicites de ce postulat, à savoir que la contingence inhérente à la capacité de produire des signes arbitraires conduit les humains à se différencier entre eux par la forme qu’ils donnent à leurs conventions, et cela en vertu d’une disposition collective que l’on appelait autrefois l’esprit d’un peuple et que nous préférons à présent nommer culture. Enfin, tout comme Descartes, mais avec les justifications plus solides que le darwinisme nous a apportées, nous n’hésitons pas à reconnaître que la composante physique de notre humanité nous situe dans un continuum matériel au sein duquel nous n’apparaissons pas comme une singularité beaucoup plus significative que n’importe quel autre être organisé.
Or, si l’on accepte d’envisager l’ontologie moderne que nous venons de décrire comme une manière parmi d’autres de classer les entités du monde en fonction des propriétés que l’on choisit de leur attribuer, et non comme l’étalon absolu par rapport auquel doivent être mesurées les variations culturelles, alors les traits contrastifs qu’elle présente au regard d’autres formules ontologiques deviennent beaucoup plus manifestes. Confronté à un oiseau quelconque, puisque c’est des oiseaux que nous sommes partis, je peux supposer soit qu’il possède des éléments de physicalité et d’intériorité identiques aux miens, mais qui diffèrent tous ensemble de ceux que mon conjoint ou mon beau-frère partage avec un autre oiseau, et c’est ce que font les Nungar ; soit que son intériorité et sa physicalité sont distinctes des miennes tout en exhibant des écarts assez faibles pour autoriser des relations d’analogie, et c’est le cas des Otomi ; soit que nous avons des intériorités similaires et des physicalités hétérogènes, ainsi que le postulent les Achuar ; soit enfin que nos intériorités sont incommensurables et nos physicalités semblables, comme nous le présumons nous-mêmes.
Au-delà du rapport à ces objets particuliers que nous avons pris pour exemples, chacune de ces combinaisons offre donc un aperçu d’un principe plus général régissant la distribution des continuités et des discontinuités entre l’homme et les objets de son environnement sur la base des ressemblances et des contrastes de forme, de substance ou de comportement que son engagement dans le monde le conduit à inférer. Chacun de ces modes d’identification sert en outre de pierre de touche à des configurations singulières de systèmes cosmologiques, de conceptions du lien social et de théories de l’altérité, expressions instituées des mécanismes plus profonds de la reconnaissance d’autrui et matière par excellence de l’investigation anthropologique, dont le cours de cette année commencera de dresser le tableau et d’explorer les connexions.

Vous me concéderez peut-être qu’aucune de ces ontologies que j’ai évoquées précédemment n’est plus véridique qu’une autre en ce qu’elle offrirait un reflet plus exact d’une organisation taxinomique dont l’ordre objectif serait lisible depuis toujours dans la structure des choses. Mais, une fois intériorisée comme un schème directeur par une collectivité, chacune d’entre elles acquiert, pour les membres de cet ensemble, une force d’évidence si difficile à dissiper qu’elle incite à traiter les autres ontologies, pour autant que l’on puisse même concevoir leur existence ou en être informé, comme des absurdités manifestes ou des superstitions sans fondement, tout juste bonnes à conforter le sentiment de supériorité que l’on ne manque pas d’éprouver en voyant dans quels errements risibles ou criminels des voisins sont tombés. Or, c’est dans cette périphérie indécise où naissent les malentendus et les ostracismes, c’est dans ces marges où les civilisations se confrontent, s’évaluent ou choisissent de s’ignorer, que l’ethnologie a choisi de s’installer depuis plus d’un siècle, afin de mieux comprendre les différents régimes d’humanité là même où les écarts qu’ils présentent paraissent les plus significatifs, et contribuer ainsi à l’édification d’une anthropologie moins tributaire des préjugés locaux.
Qu’un tel projet ait accompagné, et parfois servi, le grand mouvement d’assujettissement des peuples et des consciences dans lequel les nations et les églises européennes se sont engagées depuis un demi-millénaire et que poursuivent à présent, sous une forme plus insidieuse, les commis de la nouvelle colonisation mercantile, cela ne fait guère de doute, mais n’invalide pas pour autant le bien-fondé de l’ambition de connaissance dont ce projet était l’émanation.
Car le savoir qui en est issu, et que vous m’avez invité à transmettre dans ces enceintes solennelles, mes chers collègues, je le tiens en partie de conversations autour d’un feu dans les aubes brumeuses de la haute Amazonie, avec des hommes et des femmes dont j’entends encore la voix lorsque je m’efforce de rapporter ce qu’ils m’ont dit, comme je le tiens aussi de tous ces dialogues que des ethnologues ont menés dans des circonstances similaires afin que survive sinon la lettre des modes de vie que nous avons partagés, du moins quelque écho de la force créatrice qui a rendu possible leur épanouissement. Aussi, plus encore que la dette de fidélité contractée par le témoin, plus encore que la reconnaissance due à qui vous enseigne et enrichit votre expérience, ce dont je suis redevable à mes compagnons amérindiens, c’est de m’avoir permis, en bouleversant mes évidences par l’assurance tranquille avec laquelle ils adhéraient aux leurs, de m’interroger en retour sur ce que j’avais tenu jusque-là, plus ou moins consciemment, pour des vérités incontestables ; m’incitant ainsi à renouer avec cette vertu fugace de l’étonnement, source du questionnement philosophique et moteur des progrès scientifiques, que j’entretiens depuis comme une sorte de talisman et dont je voudrais qu’il soit, dans l’emploi que je compte en faire parmi vous, mieux qu’un hommage rendu à ceux qui m’en ont fait don, un tribut payé pour ce qu’ils m’ont donné à penser.
Cordialement,

C...a

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Message  Henri Schersch Lun 25 Avr 2011, 09:32

Bonjour.
J'ai trouvé l'enregistrement de l'interview de la journaliste Isabelle Saporta, interview qui est, selon pluviose, à l'origine de ce fil.

Changer de modèle d'agriculture 110425093105385008050201
Isabelle Saporta

C'était sur RTBF – La Première, au matin du 10/4/2011 entre 8h et 9h, dans l'émission "Le grand huit du week-end". Durée : 7 minutes 45 secondes. C'est audible ici, en Podcast :

Audio1 http://www.rtbf.be/radio/player/lapremiere?id=926143&e=
Henri Schersch
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Message  Logos Ven 23 Sep 2011, 08:49

Bonjour

Un concept de plus en plus en vogue est celui de PERMACULTURE (permanent agriculture), que vous pourrez retrouver sur la Toile.
La manière dont on me l'a présenté m'a évoqué la théorie des sympathies : il s'agit par exemple de faire pousser à proximité des plantes qui se soutiennent mutuellement ; à une échelle plus globale, il s'agit de concevoir la ferme comme un tout intelligent, où chaque activité est "reliée" aux autres, permettant autonomie et abondance. J'imagine que cela passe avant tout par la gestion des déchets (par exemple la digestion des excréments par les micro-organismes fournit le gaz, etc...)
Au final je crois qu'il s'agit juste d'une étude en profondeur du concept d'ECOLOGIE (du grec "oikos" : maison et "logos" : science)

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Message  Logos Mer 25 Jan 2012, 13:03

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