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Le tarot de Jacques Vieville est Rose+Croix

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Le tarot de Jacques Vieville est Rose+Croix Empty Le tarot de Jacques Vieville est Rose+Croix

Message  Myriam Jeu 02 Oct 2008, 16:37

Le tarot de Jacques Vieville est un authentique Tarot CheminCroisé Rose+Croix.
Voici la démonstration qu'en a fait Charly Alverda sur un autre forum, reproduite ici avec son accord, car ce texte très intéressant méritait d'être porté à votre connaissance ici aussi.

"Le tarot Vieville est exclusivement hermétique et ce qui est - à ma connaissance - unique, de signature Rose-Croix et c'est ce que je démontre ici.

Les cartes de la Quinte Essence, les 22 “ triomphes “, sont des emblèmes ou hiéroglyphes au sens du XVIè siècle car leur création depuis la découverte des pseudos hiéroglyphes d'Horappolon était censée véhiculer la science “ égyptienne” d’Hermès, synthèse de pythagorisme, de néo-platonisme et de Kabbale hébraïque qui fit toute la Renaissance artistique. Cette science basée sur l'analogie qu’est l’hermétisme vit ses plus belles fleurs s’épanouir au tout début du XVIIè siècle dans le mouvement Rose-Croix. (Lire Frances Yates : La philosophie occulte à l’époque élisabèthaine et Pierre Béhar : Les langues occultes de la Renaissance.)

Le Chef d’Oeuvre de Vieville cartier parisien, notons le, signe cette reconnaissance envers les Manifestes R + C : la Fama, la Confessio et les Noces chymiques de Christian Rozenkreutz, et ceci dans un contexte très défavorable.
En 1623 des affiches sybillines étaient parues à Paris. Gabriel Naudé (bibliothécaire de Richelieu) nous relate les faits dans ses « Révélations à la France sur la vérité de l'histoire des Frères de la Rose-Croix » Voici le texte de la première affiche apparue sur les quais de Paris :

« Nous, députés du Collège des Frères de la Rose-Croix, faisons séjour visible et invisible dans cette ville par la grâce du Très-Haut, vers lequel se tourne le coeur des justes. Nous montrons et enseignons, sans livres ni marques, à parler toutes sortes de langues des pays où nous voulons être, pour tirer les hommes, nos semblables, d'erreur et de mort ».

Ces affiches et d'autres aussi étranges qui paraîtront quelques jours plus tard, rappelleront à l'élite intellectuelle française certains manifestes circulant en cinq langues dans toute l'Europe depuis une dizaine d'années. Le plus fameux de ces manifestes : la FAMA est intitulé : La Renommée de la Fraternité de l'Ordre très illustre des Rose-Croix. Thomas Corneille, à propos de la Pierre Philosophale - et non concernant sa pièce de théâtre du même nom - écrivait : « Mille gens en parlent, et plusieurs pourtant n'en connoissent que le nom. Les Roze-Croix ont grande relation avec ceux qui la cherchent, et avec une Secte particulière de Gens qu'on appelle Cabalistes ». Et, poursuivant sur les R + C : « Beaucoup de leurs visions, et surtout les ridicules pensées qu'ils avoient que chaque Elément estoit remply d'Habitants invisibles, et qu'ils pouvoient prendre alliance parmy eux comme Sages et en 1623, on ne parloit d'autre chose à Paris ».
Tout au long du XVIIè siècle, en france, les R + C (par ailleurs protestants) furent inquiétés. « l'affaire des poisons » n'arrangea rien à cause du groupe d'« alchimistes » douteux qui avait fabriqué les poisons. On trouva un poème alchimique dans les papiers de la Voisin et Glaser se trouvait, par ailleurs, impliqué dans l'affaire comme complice de la Brinvilliers. Tout cela était lié dans l'imaginaire collectif aux R + C et aux Cabalistes.

Vieville risquait le bûcher, tout au moins les galères, il le savait. Descartes qui était parti dans les Allemagnes à la recherche des R+C et de retour à Paris à cette date fut obligé de prouver sa non appartenance au mouvement, ce qu'il fit en arguant qu'il ne pouvait appartenir à la Secte des Invisibles faisant preuve de sa visibilité !.

C'’est donc avec un certain courage que notre cartier dissimula dans ses cartes sa connaissance de l’hermétisme R + C.
Toutes ses cartes sont inversées et doivent être regardées dans un miroir. Contrairement à l'usage répandu dès cette époque ses cartes ne sont pas légendées mais les noms sont inscrits sur son As de Deniers et son 2 de Coupes, ce qui lui permet d’appeler Dame la Tempérance, Viel art l’Hermite...
Et d'éviter de mettre des nombres en regard.
L’ordre de certains triomphes est lui même inversé, ce qui n'était pas rare à cause des techniques de gravure, nombre de cartiers ont inversé le IX et le XI, mais c'est ici intentionnel, le Viellard, à la barbe mercurielle fournie, aimante et condense l'énergie d'en-bas quand elle remonte de terre principalement au printemps. Il inverse aussi VII et VIII. VII avec la Balance est le 7è signe d'Air et le Chariot est tiré par des sphinx

La Dame de toutes ses pensées nous oblige à utiliser certain miroir…

Dans ce miroir serpentiforme apparaissent deux mots, SOL et FAMA, mots ne pouvant se lier grammaticalement. Ainsi, maître Jacques attire notre attention sur la FAMA (la Renommée) des Rose-Croix, leur Art du Soleil et, aussi sur la SEULE FEMME (ne dit-on pas, par ignorance, « des remèdes de bonne femme » pour des remèdes de bonne renommée, bone fama ?)

La dame couronnée de pourpre élève de sa main gauche un sceptre ailé et de sa droite abaisse un vase doré qui répand un liquide couleur mercure dans une urne soulignée de rouge, tout en « fixant » du regard le double serpent de la banderole ou mercure double. Le mercure est appelé par les maîtres « miroir où l'on voit toute la nature à découvert ». Très subtilement, le cartier joue ainsi avec l'image traditionnelle de la Tempérance et la figure secrète du caducée, attribut du mercure ailé. Selon le dictionnaire mytho-hermétique de Dom Pernety, « l'un de ces serpents représente la partie volatile de la matière philosophique, l'autre signifie la partie fixe, qui se combattent dans le vase. L'or philosophique les met d'accord en les fixant l'un à l'autre et en les réunissant en un seul corps inséparablement. »

La Tempérance des tarots est toujours représentée avec des ailes d'ange ; dans les tarots plus anciens elle prend le nom archaïque d'attrempance et le Comte de la Marche trévisane de dire dans sa Parole délaissée : « Notre œuvre n'est autre chose que vapeur et eau, qui est dite mondifiante, ou nettoyant, blanchissant, rubifiant et déjetant la noirceur des corps, et les philosophes l'ont nommée Eau permanente […] Alphidius a nommé cette eau attrempance ou mesure des sages. »

Vieville semble bien considérer son Tarot comme le Livre T des R + C.
Selon la Fama, en 1604, le Frère N.N. chef « du cercle intérieur » modifiant une partie des bâtiments de la fraternité découvre la porte cachée d'une crypte faite de sept côtés et de sept angles illuminée par un soleil artificiel, « un autre soleil qui avait apprit cela auprès du Soleil ». Au centre de la crypte, sur un autel circulaire est gravée une inscription : « j'ai fait de ce sépulcre un unique résumé de l'univers », puis quatre autres inscriptions accompagnées des quatre animaux évangéliques. En déplaçant l'autel on découvre le corps du Père Rosenkreutz parfaitement conservé et tenant dans sa main le Livre T. La Fama précise qu'il « est immédiatement après la Bible, notre trésor le plus grand que nous ne devons pas livrer à la critique du monde ».

Vieville remplace la Maison-Dieu par la Foudre désignant ainsi non plus l’athanor-contenant mais le contenu avec la Toison d’or sous CheminCroisé le chêne recueillant le mercure. “Note ce chesne” dira laconiquement Flamel dans son livre aux 3 X 7 feuillets : le Livre des Figures Hiéroglyphiques.
Il montre l’Etoile Flamboyante - symbole de l’esprit universel de la Nature - avec la carte XVII au dessus de la cathédrale au vitrail - lui aussi flamboyant - et au dessus du Temple aux 2 colonnes et au pavé mosaïque. Il fait ensuite glisser la traditionnelle fileuse sous le soleil dans la XVIIIè carte, cette fileuse aimante l’influx universel vu avec la Foudre et que revoie la lune montante au printemps. En XVIII, l’enfant du Soleil sur son cheval de bois indique que ce n’est plus que : lusus puerorum : jeu d’enfant et travail de femme d’obtenir la Quinte Essence symbolisée dans le 3è tarot : Le Monde et l'hermaphrodite auréolé revêtu de la cape aux 3 couleurs de l'Oeuvre.
Les métamorphose nécessaires à l’obtention de cet “enfant hermaphrodite du Soleil et de la Lune” en XXI est décrite par Flamel sensiblement avec la même symbolique : « Sur un champ vert trois ressuscitants, deux hommes et une femme entièrement blancs, deux anges au-dessus, et sur les anges, la figure du Sauveur, venant juger le monde, vêtu d'une robe parfaitement citrine blanche. J'ai donc fait ici peindre un corps, une âme et un esprit tous blancs comme s'ils ressuscitaient, pour te montrer que le soleil, la lune et le mercure sont ressuscités en cette opération, c'est-à-dire sont faits éléments de l'air et blanchis. »
Ces métamorphoses de la matière et de l’esprit sont détaillées à l’extrême avec le quaternaire du tarot : dans les 4 X 4 Honneurs ou ENSEIGNEs et les 4 X 10 numérales (1+2+3+4). Il faut un livre pour évoquer les déclinaisons des mutations de ce Mercure des Philosophes, je les ai déjà beaucoup disséminées sur notre cher forum. Ici, ma surprise est toujours totale de voir qu’il y ait si peu d’hermétistes chez les tarologues, l’hermétisme étant pourtant le fondement de leur pratique : divination, magie cérémonielle...

Pour conclure provisoirement (il y aurait encore tant de choses à dire !!) avec Vieville le Rose-Croix, je le crois protestant car il préfère le symbolisme mythologique au catholique. Je n'emploierai donc pas le terme de Lys-Croix comme pour Flamel.
Il place d'ailleurs le signe de l’or et du soleil au centre du Temple aux 2 colonnes payennes et au centre de la coiffure en “bouche de poisson” du Pape. Sa papesse entrouvre le Livre M de la Nature (MWMW), elle est la Vierge Noire qui s’illumine à la 3è rotae (des R + C), la triple coiffe le souligne de rouge.
Au Pendu qui reflète la structure du Tarot, Vieville fait faire le "4 de chiffre" qui était un symbole de la société très secrète appelée AGLA regroupant les "gens du papier". Au Mat, aux ailes dans les yeux, il fait porter un sabot (de cabaliste). Il a également placé les 2 couleurs du soufre et du mercure dans sa “marque” en 4 de Deniers... et deux Roses Rouges en 3 de Deniers.

Nous n'aurons plus de nouvelles de Vieville après 1664 quand les cartiers reçurent l'ordre de se grouper dans hôtel de Nemours sous la surveillance du fermier général.

N. B. Je précise que le Flamel que j'ai évoqué ici n'est nullement le riche Flamel du moyen-âge, mais un alchimiste contemporain de Vieville."


Sources : @ http://traditiontarot.com/forum/viewtopic.php?id=241
Site miroir : @ http://www.letarot.com/jacques-vieville/pages/Charly-Alverda.html
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Le tarot de Jacques Vieville est Rose+Croix Empty Re: Le tarot de Jacques Vieville est Rose+Croix

Message  Henri Schersch Lun 13 Oct 2008, 18:34

Merci Myriam pour ce texte dense et... ardu !
J’ai trouvé des commentaires intéressants sur ce Tarot de Viéville sur la page @ http://www.letarot.com/jacques-vieville/index.html, avec une comparaison entre ce tarot et celui de Jean Noblet, tous deux originellement édités vers 1650.
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Le tarot de Jacques Vieville est Rose+Croix Empty L'As de la Belle selon Vieville et le Mutus Liber

Message  Charly Alverda Sam 25 Oct 2008, 18:05

On sait par la règle du dix-septième siècle l'importance donnée aux cartes "rondes" : Coupes et Deniers. Les joueurs inversaient l'ordre de ces cartes, l'As venant immédiatement sous le Valet.
Une autre particularité vient de la valeur accordée à l'As de Deniers : "Celuy qui a l'az de deniers appellée la carte de la belle gaigne une marque de chacun en la jouant soit qu'on la perde ou qu'on ne la perde pas."

" Trois Roys valent une marque de chacun.
Quatre Roys valent quatre marques de chacun a cause de l'impériale & des quatre Tarots, autrement si l'on vouloit compter cinq ou six Tarots, lesdicts quatre Roys ne valent que trois marques....

... Les sept Tarots & la belle, cinq."

Vieville ne légende pas ses cartes contrairement au nouvel usage. Dans une orthographe fantaisiste lisible sur l'As de Deniers (l'As de la Belle donc) et le Deux de Coupes nous identifions la série des "atouts", terme seulement employé qu cours du siècle suivant.

Sur l'As de Deniers et au dessus nous lisons en forme de prière - " Pére Sainct fais moy Yustice ... " - la liste de six triomphes et un nombre. Sous l'As : sept autres triomphes enfin sur le Deux de Coupes : les sept derniers. Nous avons donc deux septénaires sur l'As et UN sur le Deux de Coupes.

Je complète arbitrairement mais logiquement le premier septénaire de l'As, en effet le texte est ainsi énoncé : PERE-SAINCT-FAIT MOY-YUSTICE-DE CE-VIELART-MA-E-BAGA AMOUREUX-DE---CESTE-DAMEQVV-

Je traduis : cette "dame que" par cette DAME X (la Roue de Fortune)

Ce Denier a la particularité d'ajouter, au centre de la rose à quatre pétales, une croix, ce qui signe encore une fois la reconnaissance de la Rose-Croix. En dessous le texte se poursuit avec le deuxième septénaire : SOIT-CRYÉ-ASON DE TROMPE PAR TOUT L-E MONDE DEPAR LEPAPEL APAPESSE-LANPEREVRLINPERAT. (R au-dessus du point) YCE LE SOLEIL (point au-dessus de la barre horizontale du L).

Le R de l'Impératrice inexplicablement décalé me renvoie au Mutus Liber... Le Livre Muet "... dans lequel cependant toute la Philosophie hermétique est représentée en figures
hiéroglyphiques, qui est consacré au Dieu miséricordieux, trois fois très bon et très grand, et dédié aux seuls fils de l'art, par l'auteur de qui le nom est Altus."

Ce Dieu "trois fois très bon et très grand" nous évoque autant la trinité chrétienne que "Hermès le trois fois grand" patron des "seuls fils de l'art". La mention des hiéroglyphes rattache ce livre "emblèmatique" à ceux du Tarot. Le texte est d'inspiration rose-croix lui aussi, la double rose sauvage de la première planche et les versets traditionnels (inversés) relatifs à la rosée parlent d'eux-mêmes (si je puis dire ici!)

Je n'ai généralement pas suivi Fulcanelli et Canseliet quand ils prétendent que les anciens s'exprimaient par jeux de mots ou cabale phonétique, mais l'analyse de l'R du Mutus Liber peut cependant paraître pertinente.

Dans l'édition Rocheloise, le texte est ainsi partagé par l'échelle de Jacob (et des philosophes) : MUTUS LIBE R (virgule sous le R) IN QUO TAMEN, c'est en fait davantage la grande aile de l'ange sur l'échelle qui cacherait l'R. L'ange est bien un messager de l'air, la "trompe' du Jugement est significative. Une autre édition montre le même texte parfaitement libellé : MUTUS LIBER, IN QUO TAMEN et la suite du texte présentant les mêmes césures que "notre" édition.

On peut admettre que nos deux Mutus Liber contemporains, le tarot et celui-ci, se répondent parfaitement dans leurs singularités, l'As de la Belle à la Belle d'argent et l' R de l'Impératrice à celui du bétyle. On pourrait objecter que la couleur dorée du Deniers correspond mal à l'argent mercuriel, la Lune seule est présente sur la première planche du Mutus Liber. La Table d'Emeraude dit : " Le Soleil est son père, la Lune est sa mère, le vent l'a porté dans son ventre". Le Denier correspond à l'ELEMENT Terre, il a la forme du Soleil et la rose-croix quaternaire en son centre indique qu'il est le Feu caché "au ventre d'Ariès". L'As de la belle serait vu comme le père, le Deux de Coupe comme la mère, la polarisation (lunaire) est évidente dans l'iconographie de cette carte.

Après cette tentative d’exégèse, je laisse la "parole" à Eugène Canseliet :

" Le maître de Sendivogius désigna clairement, par les Gémeaux et les animaux du zodiaque, la période printanière au cours de laquelle est tirée, des rayons de la lune, - a radiis lunae trahebatur, - l'eau merveilleuse, dénommée par Magophon, la belle d'argent, et, toujours selon le Cosmopolite, réservée à la nymphe Vénus de la forêt des philosophes:

" En ce même lieu paissaient des taureaux et des béliers, et se trouvaient deux jeunes pasteurs que l'alchimiste interrogea."

Cette eau pontique vient de l'air, de l'R (è-re) qui est rejetée, en insolite enjambement, à droite de l'échelle, dans la longue phrase du titre et qu pique vivement la curiosité de tout inquisiteur de science. Celui-ci sait combien les alchimistes étaient coutumiers de ce genre d'acrobatie cabalistique, consistant à tirer la signification secrète du langage, par
l'à-peu-près phonétique que recèle toujours l'ordinaire prononciation. Ce n'est pas sans motif encore, que notre Adepte rochelois a disposé en majuscules les cinq mots de sa première ligne:

MUTUS LIBE R IN QUO TAMEN, qu'il faut donc lire, - inquo étant pris pour inquio, - à la manière d'un rébus anagrammatique:

SUM BETULI R INQUO TAMEN:
je suit l'air du bétyle, je parle néanmoins.

Suivant tous les anciens auteurs, l'air est le mercure, et le bétyle, pour Altus, répond au béthel de Jacob, qui veut dire, en hébreu, la maison de Dieu:

Et tremblant d'effroi: “Combien, dit-il (jacob), ce lieu est terrible! Ce n'est ici d'autre que la maison de Dieu et la porte du ciel.”

Le bétyle s'identifie avec la pierre noire tombée du ciel, que dévora Saturne et qui possède la double vertu d'oracle et de divination. On la verra, brute d'abord, puis multiple et taillée, sur les emblèmes xii et xxxvi, parmi les cinquante que Jean-Théodore de Bry grava somptueusement pour l'Atalante Fugiens de Michaelis Maierus (1618)." (E.Canseliet, Commentaire de la 1ère planche du Mutus Liber)

C...a

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Le tarot de Jacques Vieville est Rose+Croix Empty Re: Le tarot de Jacques Vieville est Rose+Croix

Message  Myriam Sam 25 Oct 2008, 18:24

Charly ?
Vous, sur ce fil, précisément au moment où je creusais cette question de tarots ?

Quelle coïncidence horaire !
(Pour ceux qui croient aux coïncidences, comme dirait Aube-Aurore, et tenant compte du temps mis pour écrire ceci)

Je faisais précisément une recherche sur la carte de CheminCroisé la Maison-Dieu dans l’idée de poster ici sous peu mes réflexions.
Mais la question n’est pas simple et demande beaucoup de perspicacité, donc du temps surtout que je ne suis pas spécialiste.

A bientôt, probablement.

Bien amicalement.
Myriam
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Le tarot de Jacques Vieville est Rose+Croix Empty Re: Le tarot de Jacques Vieville est Rose+Croix

Message  Myriam Sam 25 Oct 2008, 23:12

Bonjour à tous,

Les textes de Charly Alverda sont aussi intéressants que denses. Il faut bien du temps pour explorer les abondantes pistes qu’il nous fournit !

En ce qui concerne le tarot, son histoire, ses variantes, il y a un site qui se pose en référence incontournable : celui de Jean-Claude FLORNOY déniché par Henri Schersch, et accessible par ce lien : CheminCroisé http://letarot.com/. J'invite les passionnés de cette matière à le consulter.

Je me suis attachée aujourd’hui à explorer la lame du tarot CheminCroisé La Maison-Dieu, qui se voit attribuer le n° 16, et dont Charly nous dit :
Vieville remplace la Maison-Dieu par la Foudre désignant ainsi non plus l’athanor-contenant mais le contenu avec la Toison d’or sous CheminCroisé le chêne recueillant le mercure. “Note ce chesne” dira laconiquement Flamel dans son livre aux 3 X 7 feuillets : le Livre des Figures Hiéroglyphiques.
De fait : si la plupart des lames se ressemblent très fort d’une version à l’autre, là où la quasi totalité des tarots représentent une tour semblant frappée par la foudre, Jacques Vieville dessine un arbre :
Le tarot de Jacques Vieville est Rose+Croix 081025092442385002659708
(Illustrations publiées avec l'autorisation écrite de Jean-Claude Flornoy)
En elle-même, dans sa version « classique », cette carte est riche en éléments à interpréter. La tour symbolise de la possibilité de s’élever. Mais comment, et jusqu’où ? La ziggourat de Babel est l’exemple montrant que si les humains veulent orgueilleusement se prendre pour les égaux de Dieu, les puissances célestes réagissent pour réduire à néant cette ambition hors propos. Est-ce ceci que montre cette lame ? Oui et non. On voit effectivement le couronnement de la tour propulsé au loin par une (explosion ? énergie ?) reliant le sommet de la tour au ciel, comme si la foudre envoyée par un Zeus colérique, un Jupiter tonnant, intervenait pour rabaisser l’orgueil des humains. La plupart des dessins montrent d’ailleurs deux personnages tombant au sol. Victimes de la colère divine ? Pas nécessairement, sauf à considérer comme ‘victimes’ l’ego rabaissé et l’orgueil déçu.

Car, hors Vieville, les différentes variantes de cette lame montrent chacune que le corps de la tour reste intact ; seule la couronne est affectée, le couronnement, le chef-d’oeuvre. Doit-on voir là une allusion à l’alchimie opérative, matérielle, qui signalerait un risque d’explosion à l’approche de la phase finale dans la réalisation du grand-oeuvre ? On trouve cette explication chez certains auteurs, mais je lui préfère l’interprétation plus spiritualiste qui dit qu’à un moment de l’oeuvre, la tour (qui représente aussi l’athanor) est ouverte et permet une connexion entre ciel et terre, entre l’humain et le divin, mais cette relation n’est possible que par l’intervention (la permission) du divin et non par l’orgueil des hommes.

Remarquez cependant que si dans la version de Conver le souffle semble venir de l’Astre, dans celle de Dodal, on dirait plutôt que l’énergie s’échappe de la tour pour se diriger vers l’entité céleste. La version de Noblet et celle de Ferrare semblent plus nettement évoquer des flammes. Mais quelles flammes ? Les flammes de l’incendie destructeur ? Du feu purificateur ? Du Feu Secret ? Du feu similaire à celui descendu sur les Apôtres lors de la Pentecôte ? Du feu qui ne brûla pas le buisson de Moïse ?

Les artisans qui ont bâti la tour (oeuvré à leur athanor) sont arrivés à cette phase cruciale du couronnement de l’oeuvre, et le contact se fait. Mais la forme que prend ce contact est différente de celle à laquelle on s’attendrait : le couronnement n’est pas matériel, et la couronne, qu’elle soit de pierre ou d’or (selon les versions) est à rejeter. Ce qui laisse la tour libre d’éventuellement recevoir de nouveaux développements.
rien n’est définitif, entre le haut et le bas il n’y a pas de rejet, mais un perpétuel aller et retour ; du reste les deux bâtisseurs culbutés par la catastrophe n’atterrissent-ils pas indemnes ? C’est dire qu’ils pourront, qu’ils vont reprendre leur ouvrage, car une tour sans sommet, une vie non couronnée n’est pas achevée, n’est pas accomplie. Le symbole de la Maison-Dieu se fait alors positif, il devient, selon le mot de F.-X. Chaboche l’expression d’une mutation inattendue, d’une crise salutaire, ou encore, comme le suggère Virel, la prise de conscience véritable, la chute de la foudre sur la couronne de l ‘édifice rappelant le coup de hache de Vulcain sur le front de Jupiter sans lequel Minerve, incarnation de la Raison, ne pourrait voir le jour. La Maison-Dieu symbolise le coup d’arrêt du destin dont la brutalité, à la mesure des ambitions qu’il frappe, peut seul ouvrir à celles-ci l’unique chemin que les dieux leur autorisent, chemin non plus matériel mais spirituel.
Si ce coup de semonce n’est pas entendu ni accepté dans la plénitude de son sens, les ouvriers de l’édifice humain seront condamnés à tenter perpétuellement de couronner l’incouronnable, pour chaque fois rouler dans l’abîme et reprendre leur effort.
Dictionnaire des Symboles (J.Chevalier, A. Gheerbrant, éd. Robert Laffont)
En un sens, ce coup de foudre n’est pas sans analogies avec la tradition bouddhiste concernant l’ouverture du troisième oeil. Et je ne peux m’empêcher de renvoyer aussi au CheminCroisé texte du Marcheur qui décrit le processus initiatique en termes d’épreuve inattendue traumatisante (Mort / Résurrection) débouchant sur un nouveau mode de perception. La Maison-Dieu représente une rupture brutale par rapport aux bases qu’on croyait solides. Elle symbolise l’événement qui bouscule, secoue, dérange, bouleverse, déséquilibre, déstructure, remet en cause les préjugés, les concepts périmés.

Cette lame montre encore un autre élément que nous n’avons pas encore évoqué : les petits cercles colorés qui emplissent l’air. Ils sont en rapport avec l’événement (explosion sur la tour) mais je ne vois pas en quoi.

Maintenant, pourquoi Vieville a-t-il jugé important de remplacer cette imagerie déjà si riche symboliquement par un arbre sous lequel se trouvent moutons et chèvres (allusion à la Toison d’Or) ? Peut-être Charly pourrait-il nous en dire plus. J’observe néanmoins que Vieville ne met en scène qu’un seul personnage dont le regard est tourné vers le haut contrairement aux autres versions. On dirait que lorsque les autres versions montrent l’événement traumatisant qui accompagne l’accession à l’illumination, Vieville insiste plutôt sur le résultat positif qui en découle : l’illumination à laquelle l’oeuvrant a accédé.

Ceux qui souhaiteraient découvrir encore d’autres aspects liés à cette lame (entre autres), il existe ce site : CheminCroisé Le Tarot alchimique.

Bien amicalement.
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Message  Aube-Aurore Dim 26 Oct 2008, 09:55

Ensoleillé Bonjour chaleureux à chacune et chacun.

Tous ces commentaires sont fort intellectuels, je trouve. Tout ça est probablement vrai parce que je le ressens, mais je trouve que c’est beaucoup se casser la tête pour vivre le tarot. Scratch

C’est sûr que le tarot a un rapport avec l’alchimie et donc aussi avec la Rose-Croix. Alors je conçois pour ma part le tarot comme un outil permettant la relation avec un autre plan de l’univers, un peu comme l’alphabet qui a été donné aux hébreux par le Très-Haut (béni soit-Il) et qui permet de se rapprocher de Lui par les outils que sont la lecture, l’écriture sacrée, la Kabbale et la guématria.
Studieux
Le tarot utilisé avec art permet de se brancher sur une autre réalité et a en lui-même la potentialité que Myriam décrit pour la tour de la Maison-Dieu Roi c’est-à-dire faire sauter le bouchon !

Quand on fait un tirage on se met dans un état particulier comme une prière. On ne fait pas un tirage sans marquer un décalage par rapport aux agitations de la vie quotidienne. Tirer les tarots est un acte sacré qui se fait avec sérieux, dignité et respect, comme un prêtre le fait avec sa messe. On ne tire pas les tarots pour s’amuser. Pas non plus par curiosité mesquine. Et alors, quand on travaille dans ces conditions, les cartes s’expriment avec une précision à couper le souffle.

Je comprends bien qu’on puisse disserter intellectuellement Monsieur sur les tarots en les regardant comme des images codées chargées d’une signification ésotérique, parce que c’est aussi ça, et j’ai connu un rabbi qui disséquait lui aussi son alphabet comme ça. Mais je vous assure que quand on bat les cartes dans un état d’esprit de communion et qu’on les sent vivre entre ses mains, modestement, et à son niveau, l’outil-tarot tout entier devient le véritable moyen de communication entre deux mondes symbolisé par la Maison-Dieu.

Que Paix et Amour emplissent vos Aimer coeurs. Fleur
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Message  Charly Alverda Dim 26 Oct 2008, 12:28

Bonjour à tous

Je répondrai tout d'abord à Aube Aurore qui considère qu'il ne faut pas se "prendre la tête" avec les tarots, tout en ajoutant par ailleurs : " Quand on fait un tirage on se met dans un état particulier comme une prière. On ne fait pas un tirage sans marquer un décalage par rapport aux agitations de la vie quotidienne. Tirer les tarots est un acte sacré qui se fait avec sérieux, dignité et respect, comme un prêtre le fait avec sa messe."

Le Tarot qui m'intéresse est celui des Maîtres-cartiers qui ont conçus des JEUX de cartes du XVIè siècle au XVIIIè. Il est évident que ce Compagnonnage spécifique des "gens du papier", graveurs et peintres, en fait le seul véritable (NOTE), a exprimé la nouvelle vision de la Renaissance basée sur l'hermétisme néo-platonicien et kabbalistique. Il n'a jamais été dans l'intention des cartiers de créer des cartes pour la divination, c'est seulement après la disparition des Maîtres que la Franc-Maçonnerie s'empare des jeux et leur donnent cette direction. De la fin du XVIIIè siècle jusqu'au début du XXè, il n' y a que des francs-maçons qui s'intéressent aux cartes. Ne sachant vraiment qu'en faire et pour ne pas passer pour ignorants, ils inventent les termes de "lames", "d'arcanes" majeurs pour les cartes qu'ils prétendent interpréter et mineurs pour les autres. Ils redessinent les jeux fustigeant "l'ignorance crasse des cartiers" et proposent de les utiliser comme supports de divination! Près de cent ans après, on est toujours là ? Oui ! Alors le prêtre assimilé à la diseuse de "bonne aventure" cette nouvelle aurait ravi nos maçons aux grands égos !

Pour ceux qui s'intéressent aux enseignements des cartiers voici une petite analyse de la XVI selon la requête de Myriam :

Fulcanelli décrit ainsi un médaillon de la cathédrale d'Amiens: « Le Maître anonyme qui sculpta les médaillons du porche de la Vierge-Mère a très curieusement interprété la condensation de l'Esprit universel ; un adepte contemple le flot de la rosée céleste tombant sur une masse que nombre d'auteurs ont prise pour une toison. Sans infirmer cette opinion, il est tout aussi vraisemblable d'y soupçonner un corps différent, tel que le minéral désigné sous le nom de Magnésie ou d'Aimant philosophique... Archée céleste, Crachat de Lune, Beurre de Terre, Graisse de rosée, Vitriol végétal, Flos Coeli, etc., selon qu'ils (les Maîtres) le regardaient comme réceptacle de l'Esprit universel, ou comme matière terrestre exhalée du centre à l'état de vapeur, puis coagulée par refroidissement au contact de l'air » (Le Mystère des Cathédrales).

Le Maître-cartier Vieville n'interprète pas différemment le phénomène exprimé dans la carte de la Foudre. Son orageux berger est vêtu à la grecque pour rappeler la Fable hermétique de Jason et la toison d'or. Hermès fit don d'un bélier à la toison d'or à Néphélê pour qu'elle sauve ses enfants : au moment d'être sacrifiés, Phrixos et sa sœur Hellê s'enfuirent dans les airs en chevauchant le bélier divin. Hellê tomba dans la mer ; son frère, parvenu en Colchide auprès du roi Aiétès, remit à celui-ci la toison après avoir offert le bélier en sacrifice à Zeus. Le roi la cloua à CheminCroisé un chêne dans un bois sacré dédié à Arès. Elle y était gardée par un dragon, jusqu'à ce que Jason pût s'en emparer, avec la complicité de Médée la magicienne.

Dans le tarot milanais tel celui de Nicolas Conver la carte dite Maison-Dieu apparaît en seizième triomphe. Bien loin que soit représenté sur cette carte la foudre frappant une tour (à trois ouvertures) d'où tomberaient deux personnages, telle que Wirth et tous les « tireurs de cartes » à sa suite l'ont vue !
C'est au contraire au pied de leur athanor, transportés d'extase et tout « retournés » par leur découverte que nous sont montrés ces personnages, car ils viennent de trouver l'herbe magique, leur lunaire. De cette manne, ce flos coeli coagulé, matière à la fois minérale et végétative, Dom Pernety précise : « Non que ce mercure soit en effet le suc d'une plante appelée lunaire, mais parce qu'ils (les alchimistes) nomment Lune leur mercure. »

Il s'agit de cet esprit universel (l'eau qui ne mouille pas les mains) dont le tarot exprime, du XVI au XX, les modalités d'apparition terrestre de cette quintessence solaire ne pouvant être recueillie que la nuit. C'est la raison pour laquelle, dans le dix-huitième triomphe, maître Jacques transforme la traditionnelle fileuse du soleil d'été en parque filant de nuit la laine de ses moutons mercuriels.

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CheminCroisé http://traditiontarot.com/forum/viewtopic.php?id=159&p=2
Voici une image extraite d'un livre d'alchimie : La Pandora de Jérôme Reussner (1582). C'est une des innombrables représentation de l'athanor sous forme de tour. Je privilègie celle-ci pour la représentation de la descente des énergies célestes : les flacons aux étoiles, et leur remontée : les flacons aux oiseaux.

Une "légende" dit : la lettre A = ascension, B = descension, DD = le corps est dissous, E (bas de la tour) = le sel est liquéfié, S (haut de la tour) = le sel en l'état solide est liquéfié et s'élève dans les airs.

Charly Alverda

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