René Guénon
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René Guénon
René Guénon est né le 15 novembre 1886 à Blois en France et il est mort le 7 janvier 1951 au Caire en Égypte. Il a publié 17 ouvrages de son vivant ( plus dix ouvrages regroupant divers articles ayant été publiés à titre posthume, soit au total vingt-sept titres), tous régulièrement réédités, qui ont trait, principalement, à la métaphysique, à l'ésotérisme et à la critique du monde moderne.
Dans son œuvre, il se propose, soit d'exposer directement certains aspects des doctrines métaphysiques de l'Orient (doctrines métaphysiques que René Guénon définissait comme étant « universelles »), soit d'adapter ces mêmes doctrines pour des lecteurs occidentaux en restant toujours strictement fidèle à leur esprit. Il ne revendiqua que la fonction de « transmetteur » de ces doctrines, dont il déclarait qu'elles sont de nature essentiellement « non-individuelle », reliées à une connaissance supérieure, « directe et immédiate » qu'il nomme « intuition intellectuelle ».
Son œuvre, qui oppose aux civilisations orientales restées selon lui fidèles à l'« esprit traditionnel », l'ensemble de la civilisation moderne considérée comme déviée, a modifié en profondeur la réception de l'ésotérisme en Occident dans la seconde moitié du XXe siècle.
Ses ouvrages :
• Aperçus sur l'Initiation, (1946)
• Autorité spirituelle et pouvoir temporel, (1952)
• Introduction générale à l'étude des doctrines hindoues, (1921)
• L'Erreur spirite, (1923)
• L'Homme et son devenir selon le Vêdânta, (1925)
• La Crise du monde moderne, (1927)
• La Grande Triade, (1946)
• La Métaphysique orientale, (1939)
• Le Règne de la Quantité et les Signes des Temps, (1945)
• Le Roi du Monde, (1927)
• Le Symbolisme de la Croix, (1931)
• Le Théosophisme, histoire d'une pseudo-religion, (1921)
• Les États multiples de l'Être, (1932)
• Les Principes du Calcul infinitésimal, (1946)
• Orient et Occident, (1924)
• Saint Bernard, (1929)
• L’Ésotérisme de Dante, (1925)
Recueils posthumes d'articles de René Guénon
• Aperçus sur l'ésotérisme chrétien
• Aperçus sur l'ésotérisme islamique et le taoïsme
• Comptes rendus
• Études sur l'Hindouisme
• Études sur la Franc-maçonnerie et le Compagnonnage, t. 1
• Études sur la Franc-maçonnerie et le Compagnonnage, t. 2
• Formes traditionnelles et cycles cosmiques
• Initiation et Réalisation spirituelle
• Mélanges
• Symboles de la Science sacrée
Sources : http://fr.wikipedia.org/wiki/Ren%C3%A9_Gu%C3%A9non
Dans son œuvre, il se propose, soit d'exposer directement certains aspects des doctrines métaphysiques de l'Orient (doctrines métaphysiques que René Guénon définissait comme étant « universelles »), soit d'adapter ces mêmes doctrines pour des lecteurs occidentaux en restant toujours strictement fidèle à leur esprit. Il ne revendiqua que la fonction de « transmetteur » de ces doctrines, dont il déclarait qu'elles sont de nature essentiellement « non-individuelle », reliées à une connaissance supérieure, « directe et immédiate » qu'il nomme « intuition intellectuelle ».
Son œuvre, qui oppose aux civilisations orientales restées selon lui fidèles à l'« esprit traditionnel », l'ensemble de la civilisation moderne considérée comme déviée, a modifié en profondeur la réception de l'ésotérisme en Occident dans la seconde moitié du XXe siècle.
Ses ouvrages :
• Aperçus sur l'Initiation, (1946)
• Autorité spirituelle et pouvoir temporel, (1952)
• Introduction générale à l'étude des doctrines hindoues, (1921)
• L'Erreur spirite, (1923)
• L'Homme et son devenir selon le Vêdânta, (1925)
• La Crise du monde moderne, (1927)
• La Grande Triade, (1946)
• La Métaphysique orientale, (1939)
• Le Règne de la Quantité et les Signes des Temps, (1945)
• Le Roi du Monde, (1927)
• Le Symbolisme de la Croix, (1931)
• Le Théosophisme, histoire d'une pseudo-religion, (1921)
• Les États multiples de l'Être, (1932)
• Les Principes du Calcul infinitésimal, (1946)
• Orient et Occident, (1924)
• Saint Bernard, (1929)
• L’Ésotérisme de Dante, (1925)
Recueils posthumes d'articles de René Guénon
• Aperçus sur l'ésotérisme chrétien
• Aperçus sur l'ésotérisme islamique et le taoïsme
• Comptes rendus
• Études sur l'Hindouisme
• Études sur la Franc-maçonnerie et le Compagnonnage, t. 1
• Études sur la Franc-maçonnerie et le Compagnonnage, t. 2
• Formes traditionnelles et cycles cosmiques
• Initiation et Réalisation spirituelle
• Mélanges
• Symboles de la Science sacrée
Sources : http://fr.wikipedia.org/wiki/Ren%C3%A9_Gu%C3%A9non
Henri Schersch- Nombre de messages : 330
Age : 54
Date d'inscription : 21/07/2008
Guénon et l'alchimie
Ce texte est le chapitre V d'un 'classique' de René Guénon, Le Symbolisme de la Croix. Quoique s'attachant principalement à donner un aperçu des trois gunas des doctrines hindoues, en rapport avec le symbole de la croix, il a un certain parfum d'alchimie.
Avant d’aller plus loin, nous devons, à propos de ce qui vient d’être dit, rappeler les indications que nous avons déjà données ailleurs sur la théorie hindoue des trois gunas (1); notre intention n’est pas de traiter complètement cette théorie avec toutes ses applications, mais seulement d’en présenter un aperçu en ce qui se rapporte à notre sujet. Ces trois gunas sont des qualités ou attributions essentielles, constitutives et primordiales, des êtres envisagés dans leurs différents états de manifestation (2) : ce ne sont pas des états, mais des conditions générales auxquelles les êtres sont soumis, par lesquelles ils sont liés en quelque sorte (3), et dont ils participent suivant des proportions indéfiniment variées, en vertu desquelles ils sont répartis hiérarchiquement dans l’ensemble des «trois mondes» (Tribhuvana), c’est-à-dire de tous les degrés de l’Existence universelle.
Les trois gunas sont : sattwa, la conformité à l’essence pure de l’Être (Sat), qui est identique à la lumière de la Connaissance (Jnâna), symbolisé par la luminosité des sphères célestes qui représentent les états supérieurs de l’être ; rajas, l’impulsion qui provoque l’expansion de l’être dans un état déterminé, c’est-à-dire le développement de celles de ses possibilités qui se situent à un certain niveau de l’Existence ; enfin, tamas, l’obscurité, assimilée à l’ignorance (avidyâ), racine ténébreuse de l’être considéré dans ses états inférieurs. Ceci est vrai pour tous les états manifestés de l’être, quels qu’ils soient, mais on peut aussi, naturellement, considérer plus particulièrement ces qualités ou ces tendances par rapport à l’état humain : sattwa, tendance ascendante, se réfère toujours aux états supérieurs, relativement à l’état particulier pris pour base ou pour point de départ de cette répartition hiérarchique, et tamas, tendance descendante, aux états inférieurs par rapport à ce même état ; quant à rajas, il se réfère à ce dernier, considéré comme occupant une situation intermédiaire entre les états supérieurs et les états inférieurs, donc comme défini par une tendance qui n’est ni ascendante ni descendante, mais horizontale ; et, dans le cas présent, cet état est le «monde de l’homme» (mânava-loka) , c’est-à-dire le domaine ou le degré occupé dans l’Existence universelle par l’état individuel humain. On peut voir maintenant sans peine le rapport de tout ceci avec le symbolisme de la croix, que ce symbolisme soit d’ailleurs envisagé au point de vue purement métaphysique ou au point de vue cosmologique, et que l’application en soit faite dans l’ordre «macrocosmique» ou dans l’ordre «microcosmique». Dans tous les cas, nous pouvons dire que rajas correspond à toute la ligne horizontale, ou mieux, si nous considérons la croix à trois dimensions, à l’ensemble des deux lignes qui définissent le plan horizontal ; tamas correspond à la partie inférieure de la ligne verticale, c’est à-dire à celle qui est située au-dessous de ce plan horizontal, et sattwa à la partie supérieure de cette même ligne verticale, c’est-à-dire à celle qui est située au-dessus du plan en question, lequel divise ainsi en deux hémisphères, supérieur et inférieur, la sphère indéfinie dont nous avons parlé plus haut.
Dans un texte du Vêda , les trois gunas sont présentés comme se convertissant l’un dans l’autre, en procédant selon un ordre ascendant : «Tout était tamas (à l’origine de la manifestation considérée comme sortant de l’indifférenciation primordiale de Prakriti). Il (c’est-à-dire le Suprême Brahma) commanda un changement, et tamas prit la teinte (c’est-à-dire la nature) (4) de rajas (intermédiaire entre l’obscurité et la luminosité) ; et rajas, ayant reçu de nouveau un commandement, revêtit la nature de sattwa.» Si nous considérons la croix à trois dimensions comme tracée à partir du centre d’une sphère, ainsi que nous venons de le faire et que nous aurons souvent à le faire encore par la suite, la conversion de tamas en rajas peut être représentée comme décrivant la moitié inférieure de cette sphère, d’un pôle à l’équateur, celle de rajas en sattwa comme décrivant la moitié supérieure de la même sphère, de l’équateur à l’autre pôle. Le plan de l’équateur, supposé horizontal, représente alors, comme nous l’avons dit, le domaine d’expansion de rajas, tandis que tamas et sattwa tendent respectivement vers les deux pôles, extrémités de l’axe vertical (5). Enfin, le point d’où est ordonné la conversion de tamas en rajas, puis celle de rajas en sattwa, est le centre même de la sphère, ainsi qu’on peut s’en rendre compte immédiatement en se reportant aux considérations exposées dans le chapitre précédent (6) ; nous aurons d’ailleurs, dans ce qui suivra, l’occasion de l’expliquer plus complètement encore (7).
Ceci est également applicable, soit à l’ensemble des degrés de l’Existence universelle, soit à celui des états d’un être quelconque ; il y a toujours une parfaite correspondance entre ces deux cas, chaque état d’un être se développant, avec toute l’extension dont il est susceptible (et qui est indéfinie), dans un degré déterminé de l’Existence. En outre, on peut en faire certaines applications plus particulières, notamment, dans l’ordre cosmologique, à la sphère des éléments ; mais, comme la théorie des éléments ne rentre pas dans notre présent sujet, il est préférable de réserver tout ce qui la concerne pour une autre étude, dans laquelle nous nous proposons de traiter des conditions de l’existence corporelle.
————————————————
1 — Voir Introduction générale à l’étude des doctrines hindoues, p. 244, et L’Homme et son devenir selon le Vêdânta, ch. IV.
2 — Les trois gunas sont en effet inhérents à Prakriti même, qui est la « racine » (mûla) de la manifestation universelle ; ils sont d’ailleurs en parfait équilibre dans son indifférenciation primordiale, et toute manifestation représente une rupture de cet équilibre.
3 — Dans son acception ordinaire et littérale, le mot guna signifie « corde » ; de même, les termes bandha et pâsha, qui signifient proprement «lien», s’appliquent à toutes les conditions particulières et limitatives d’existence (upâdhis) qui définissent plus spécialement tel ou tel état ou mode de la manifestation. Il faut dire cependant que la dénomination de guna s’applique plus particulièrement à la corde d’un arc ; elle exprimerait donc, sous un certain rapport tout au moins, l’idée de « tension » à des degrés divers, d’où, par analogie, celle de « qualification » ; mais peut-être est-ce moins l’idée de « tension » qu’il faut voir ici que celle de « tendance », qui lui est d’ailleurs apparentée comme les mots mêmes l’indiquent, et qui est celle qui répond le plus exactement à la définition des trois gunas.
4 — Le mot varna, qui signifie proprement « couleur », et par généralisation « qualité », est employé analogiquement pour désigner la nature ou l’essence d’un principe ou d’un être ; de là dérive aussi son usage dans le sens de « caste », parce que l’institution des castes, envisagée dans sa raison profonde, traduit essentiellement la diversité des natures propres aux différents individus humains (voir Introduction générale à l’étude des doctrines hindoues, 3e partie, ch. VI). D’ailleurs, en ce qui concerne les trois gunas, ils sont effectivement représentés par des couleurs symboliques : tamas par le noir, rajas par le rouge, et sattwa par le blanc (Chhândogya Upanishad, 6e Prapâthaka, 3e Khanda, shruti 1 ; cf. Autorité spirituelle et pouvoir temporel, 2e éd., p. 53).
5 — Ce symbolisme nous semble éclairer et justifier suffisamment l’image de la « corde d’arc » qui se trouve, comme nous l’avons dit, impliquée dans la signification du terme guna.
6 — C’est à ce rôle du Principe, dans le monde et dans chaque être, que se réfère l’expression d’« ordonnateur interne » (antaryâmî) : il dirige toutes choses de l’intérieur, résidant lui-même au point le plus intérieur de tous, qui est le centre (voir L’Homme et devenir selon le Vêdânta, ch. XIV, 3e éd.).
7 — Sur ce même texte considéré comme donnant un schéma de l’organisation des « trois mondes », en correspondance avec les trois gunas, voir L’Ésotérisme de Dante, ch. VI.
Chapitre V
Théorie hindoue des trois gunas
Théorie hindoue des trois gunas
Avant d’aller plus loin, nous devons, à propos de ce qui vient d’être dit, rappeler les indications que nous avons déjà données ailleurs sur la théorie hindoue des trois gunas (1); notre intention n’est pas de traiter complètement cette théorie avec toutes ses applications, mais seulement d’en présenter un aperçu en ce qui se rapporte à notre sujet. Ces trois gunas sont des qualités ou attributions essentielles, constitutives et primordiales, des êtres envisagés dans leurs différents états de manifestation (2) : ce ne sont pas des états, mais des conditions générales auxquelles les êtres sont soumis, par lesquelles ils sont liés en quelque sorte (3), et dont ils participent suivant des proportions indéfiniment variées, en vertu desquelles ils sont répartis hiérarchiquement dans l’ensemble des «trois mondes» (Tribhuvana), c’est-à-dire de tous les degrés de l’Existence universelle.
Les trois gunas sont : sattwa, la conformité à l’essence pure de l’Être (Sat), qui est identique à la lumière de la Connaissance (Jnâna), symbolisé par la luminosité des sphères célestes qui représentent les états supérieurs de l’être ; rajas, l’impulsion qui provoque l’expansion de l’être dans un état déterminé, c’est-à-dire le développement de celles de ses possibilités qui se situent à un certain niveau de l’Existence ; enfin, tamas, l’obscurité, assimilée à l’ignorance (avidyâ), racine ténébreuse de l’être considéré dans ses états inférieurs. Ceci est vrai pour tous les états manifestés de l’être, quels qu’ils soient, mais on peut aussi, naturellement, considérer plus particulièrement ces qualités ou ces tendances par rapport à l’état humain : sattwa, tendance ascendante, se réfère toujours aux états supérieurs, relativement à l’état particulier pris pour base ou pour point de départ de cette répartition hiérarchique, et tamas, tendance descendante, aux états inférieurs par rapport à ce même état ; quant à rajas, il se réfère à ce dernier, considéré comme occupant une situation intermédiaire entre les états supérieurs et les états inférieurs, donc comme défini par une tendance qui n’est ni ascendante ni descendante, mais horizontale ; et, dans le cas présent, cet état est le «monde de l’homme» (mânava-loka) , c’est-à-dire le domaine ou le degré occupé dans l’Existence universelle par l’état individuel humain. On peut voir maintenant sans peine le rapport de tout ceci avec le symbolisme de la croix, que ce symbolisme soit d’ailleurs envisagé au point de vue purement métaphysique ou au point de vue cosmologique, et que l’application en soit faite dans l’ordre «macrocosmique» ou dans l’ordre «microcosmique». Dans tous les cas, nous pouvons dire que rajas correspond à toute la ligne horizontale, ou mieux, si nous considérons la croix à trois dimensions, à l’ensemble des deux lignes qui définissent le plan horizontal ; tamas correspond à la partie inférieure de la ligne verticale, c’est à-dire à celle qui est située au-dessous de ce plan horizontal, et sattwa à la partie supérieure de cette même ligne verticale, c’est-à-dire à celle qui est située au-dessus du plan en question, lequel divise ainsi en deux hémisphères, supérieur et inférieur, la sphère indéfinie dont nous avons parlé plus haut.
Dans un texte du Vêda , les trois gunas sont présentés comme se convertissant l’un dans l’autre, en procédant selon un ordre ascendant : «Tout était tamas (à l’origine de la manifestation considérée comme sortant de l’indifférenciation primordiale de Prakriti). Il (c’est-à-dire le Suprême Brahma) commanda un changement, et tamas prit la teinte (c’est-à-dire la nature) (4) de rajas (intermédiaire entre l’obscurité et la luminosité) ; et rajas, ayant reçu de nouveau un commandement, revêtit la nature de sattwa.» Si nous considérons la croix à trois dimensions comme tracée à partir du centre d’une sphère, ainsi que nous venons de le faire et que nous aurons souvent à le faire encore par la suite, la conversion de tamas en rajas peut être représentée comme décrivant la moitié inférieure de cette sphère, d’un pôle à l’équateur, celle de rajas en sattwa comme décrivant la moitié supérieure de la même sphère, de l’équateur à l’autre pôle. Le plan de l’équateur, supposé horizontal, représente alors, comme nous l’avons dit, le domaine d’expansion de rajas, tandis que tamas et sattwa tendent respectivement vers les deux pôles, extrémités de l’axe vertical (5). Enfin, le point d’où est ordonné la conversion de tamas en rajas, puis celle de rajas en sattwa, est le centre même de la sphère, ainsi qu’on peut s’en rendre compte immédiatement en se reportant aux considérations exposées dans le chapitre précédent (6) ; nous aurons d’ailleurs, dans ce qui suivra, l’occasion de l’expliquer plus complètement encore (7).
Ceci est également applicable, soit à l’ensemble des degrés de l’Existence universelle, soit à celui des états d’un être quelconque ; il y a toujours une parfaite correspondance entre ces deux cas, chaque état d’un être se développant, avec toute l’extension dont il est susceptible (et qui est indéfinie), dans un degré déterminé de l’Existence. En outre, on peut en faire certaines applications plus particulières, notamment, dans l’ordre cosmologique, à la sphère des éléments ; mais, comme la théorie des éléments ne rentre pas dans notre présent sujet, il est préférable de réserver tout ce qui la concerne pour une autre étude, dans laquelle nous nous proposons de traiter des conditions de l’existence corporelle.
————————————————
1 — Voir Introduction générale à l’étude des doctrines hindoues, p. 244, et L’Homme et son devenir selon le Vêdânta, ch. IV.
2 — Les trois gunas sont en effet inhérents à Prakriti même, qui est la « racine » (mûla) de la manifestation universelle ; ils sont d’ailleurs en parfait équilibre dans son indifférenciation primordiale, et toute manifestation représente une rupture de cet équilibre.
3 — Dans son acception ordinaire et littérale, le mot guna signifie « corde » ; de même, les termes bandha et pâsha, qui signifient proprement «lien», s’appliquent à toutes les conditions particulières et limitatives d’existence (upâdhis) qui définissent plus spécialement tel ou tel état ou mode de la manifestation. Il faut dire cependant que la dénomination de guna s’applique plus particulièrement à la corde d’un arc ; elle exprimerait donc, sous un certain rapport tout au moins, l’idée de « tension » à des degrés divers, d’où, par analogie, celle de « qualification » ; mais peut-être est-ce moins l’idée de « tension » qu’il faut voir ici que celle de « tendance », qui lui est d’ailleurs apparentée comme les mots mêmes l’indiquent, et qui est celle qui répond le plus exactement à la définition des trois gunas.
4 — Le mot varna, qui signifie proprement « couleur », et par généralisation « qualité », est employé analogiquement pour désigner la nature ou l’essence d’un principe ou d’un être ; de là dérive aussi son usage dans le sens de « caste », parce que l’institution des castes, envisagée dans sa raison profonde, traduit essentiellement la diversité des natures propres aux différents individus humains (voir Introduction générale à l’étude des doctrines hindoues, 3e partie, ch. VI). D’ailleurs, en ce qui concerne les trois gunas, ils sont effectivement représentés par des couleurs symboliques : tamas par le noir, rajas par le rouge, et sattwa par le blanc (Chhândogya Upanishad, 6e Prapâthaka, 3e Khanda, shruti 1 ; cf. Autorité spirituelle et pouvoir temporel, 2e éd., p. 53).
5 — Ce symbolisme nous semble éclairer et justifier suffisamment l’image de la « corde d’arc » qui se trouve, comme nous l’avons dit, impliquée dans la signification du terme guna.
6 — C’est à ce rôle du Principe, dans le monde et dans chaque être, que se réfère l’expression d’« ordonnateur interne » (antaryâmî) : il dirige toutes choses de l’intérieur, résidant lui-même au point le plus intérieur de tous, qui est le centre (voir L’Homme et devenir selon le Vêdânta, ch. XIV, 3e éd.).
7 — Sur ce même texte considéré comme donnant un schéma de l’organisation des « trois mondes », en correspondance avec les trois gunas, voir L’Ésotérisme de Dante, ch. VI.
Chèvre- Nombre de messages : 350
Date d'inscription : 06/06/2009
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