L'Analogie pour les Nuls (et les chèvres)
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L'Analogie pour les Nuls (et les chèvres)
Bonjour,
je vais d'abord me soutenir d'une citation de Charly Alverda...
... pour demander simplement : Qu'est-ce au juste que l'analogie ?
Nombreux sont les post soulignant l'importance de l'analogie, en particulier pour la lecture des auteurs de la Renaissance, les successeurs de Marsile Ficin, Paracelse, etc. Charly indique bien que la clef de la Science Hermétique est l'analogie, comme par exemple :
Ou, pour aborder le problème autrement,comment réactive-t-on l'analogisme qui, peut-être, somnole tranquillement dans le hamac moelleux de nos cerveaux ? Est-il nécessaire de fréquenter comme Ph. Descola des jivaros ? (en tout cas, j'atteste qu'il y a des apaches dans ma banlieue !). Ce travail peut-il se faire en chambre? Et de préférence avant 19H (car je dois passer reprendre la petite chez sa nounou) ?
Peut-être simplement en regardant les tarots (ou autre chose) avec un esprit ouvert? En les lisant, lisant et relisant? En les dessinant? En regardant ces images bizarres, comment elles se répondent? En se mettant au dessin, à la gouache, à l'aquarelle? En lisant ou écrivant de la poésie? En écoutant Mozart? En lisant Zodiaque de Marcelle Schneider? En choisissant un auteur hermétique que nous pressentons pouvoir nous parler? Tout ça à la fois?
J'ai bien une vague idée de ce que pourrait être l'analogie... mais c'est celle de la Renaissance que j'veux, moi !! La vraie ! Celle dont parle Charly Alverda!!
je vais d'abord me soutenir d'une citation de Charly Alverda...
" L'alchimie est analogue à l'agriculture et n' a aucun rapport avec la métallurgie. "
... pour demander simplement : Qu'est-ce au juste que l'analogie ?
Nombreux sont les post soulignant l'importance de l'analogie, en particulier pour la lecture des auteurs de la Renaissance, les successeurs de Marsile Ficin, Paracelse, etc. Charly indique bien que la clef de la Science Hermétique est l'analogie, comme par exemple :
" Cette science basée sur l'analogie qu’est l’hermétisme vit ses plus
belles fleurs s’épanouir au tout début du XVIIè siècle dans le
mouvement Rose-Croix. "
Très bien, je comprends que c'est une clef de première force, la clef des Tarots, de l'Astrologie,.... Les citations de Philippe Descola (Lege Lege et Relege ) nous font entrevoir les présupposés qui sous-tendent l'animisme, le totémisme, l'analogisme et le rationalisme. Mais quid des travaux pratiques ? Comment peut-on se défaire de ce (grrrrr...) rationalisme, avec lequel je fonctionne (au moins majoritairement) depuis, euh.... 48 ans !?belles fleurs s’épanouir au tout début du XVIIè siècle dans le
mouvement Rose-Croix. "
Ou, pour aborder le problème autrement,comment réactive-t-on l'analogisme qui, peut-être, somnole tranquillement dans le hamac moelleux de nos cerveaux ? Est-il nécessaire de fréquenter comme Ph. Descola des jivaros ? (en tout cas, j'atteste qu'il y a des apaches dans ma banlieue !). Ce travail peut-il se faire en chambre? Et de préférence avant 19H (car je dois passer reprendre la petite chez sa nounou) ?
Peut-être simplement en regardant les tarots (ou autre chose) avec un esprit ouvert? En les lisant, lisant et relisant? En les dessinant? En regardant ces images bizarres, comment elles se répondent? En se mettant au dessin, à la gouache, à l'aquarelle? En lisant ou écrivant de la poésie? En écoutant Mozart? En lisant Zodiaque de Marcelle Schneider? En choisissant un auteur hermétique que nous pressentons pouvoir nous parler? Tout ça à la fois?
J'ai bien une vague idée de ce que pourrait être l'analogie... mais c'est celle de la Renaissance que j'veux, moi !! La vraie ! Celle dont parle Charly Alverda!!
Chèvre- Nombre de messages : 350
Date d'inscription : 06/06/2009
Re: L'Analogie pour les Nuls (et les chèvres)
Bonjour
Il n'y a pas de quoi devenir "chèvre" avec l'analogie ! (rires)
RAPPEL : Le mot “ analogie “ signifie en Grec à la fois proportion et « rapport des parties entre elles, et avec leur tout »
L’opposition nature/culture n’existe qu’en Occident et ce depuis le milieu du XVIIè siècle. L’homme de la Renaissance voyait le monde, la nature, comme un monde de signes inscrits par Dieu, et qu’il faut déchiffrer, interpréter (cfr Pic de la Mirandole).
“Lire “ un emblème de la Renaissance nécessite donc de recourir à l’analogie. En effet, si en 1624 Clovis Hesteau de Nuysement dans ses “ Visions Hermétiques “ pouvait écrire cela :
“ Mille et mille avant moy, comme moy curieux,
Ont consommé leur aage, et leur bien, et leur peine,
A chercher incertains, une chose certaine,
Et a qui la cognoist, tousjours présente aux yeux
Mais mille et mille aussi ( plus favoris des cieux )
Avant moy, comme moy ont cognu la fontaine
Qui sur un sablon d’or son eau vive pourmène;
Eau d’immortalité dont s’ abreuvent les Dieux.
Les uns comme aveuglez erroient à l’advanture,
Les autre mieux appris, disciples de Nature,
Au Ciel de ses secrets adressèrent leur pas,
Ceux-là firent naufrage et de biens et de vie;
Ceux cy guidez au port, francs de crainte et d’envie,
Vainquirent toute angoisse, et presque le trespas.”
“ Mille et mille comme moi “! Pour les "initiés" celà ressemble à du Joker de Carreau ! Cela confirme surtout l’énorme production de livres d’alchimie (de haut niveau) parus au XVIè et XVIIè siècle, et cela induit ainsi une double contrainte pour les hommes du XXIè siècle, d’une part avoir une bonne connaissance de la nouvelle vision alchimique ternaire (avec l’adjonction du principe Sel) et d’autre part de réintégrer le système de pensée de l’époque.
Pour cela, seule la pratique intensive de l’analogie est requise. Les emblèmes alchimiques (ou le Tarot) livrent beaucoup plus d’informations que les livres.
Alors cette pratique ? Tout se passe un peu comme avec une image hologramme où toute partie conserve l’image de l’ensemble. Le plus petit élément d’une carte de tarot pointe vers l’unité de la compréhension, il en est de même pour les autres gravures Renaissantes.
Si je prends comme exemple la célèbre gravure de Dürer apellée la Mélencolie :
http://www.chgs.umn.edu/museum/responses/bak/images/melancholia/durer23.jpg
Une lecture “moderne” conduira à voir un ange et le seul mot écrit : Melancholia I fera nommer cette gravure : Melancholia 1, ou, l’ange de la mélencolie. Mais Dürer a toujours offert deux gravures à ses proches, celle-ci et son Saint Jérôme. On voit tout de suite ce qui les oppose, le désordre dans l’une et l’ordre dans l’autre, de plus il n’y a jamais eu de Melancholia 2.
Pour l’étude de la seule gravure de l’Ange, on constatera la présence des 4 “éléments” : terre-eau-air-feu, des outils de construction, de réalisation, des outils de mesure (le compas est au premier plan) et le désordre apparent, le seul élément non rationnel étant le carré de Jupiter.
Des chiffres et des lettres sont visibles dans la gravure, chiffres dans le carré magique de Jupiter et lettres sur les ailes de la chauve souris qui quitte le champ, on les mettra en “correspondance” et l’on traduira que l’influence bénéfique du plus haut des dieux “ contrecarre “ celle de la mélancolie démente, noire et folle du Saturne moyen-âgeux. On lira donc Mélencolia i , dans le sens de l'impératif latin ”ire” (aller) - : Mélancolie ! Fuyez !
C'est la vision de l'expérience qui troubla tant le traducteur du corpus hermétique.
L’échelle des correspondances part du pied de la pierre, sept barreaux sont visibles. Si l’on fait correspondre tous les éléments de la gravure en les opposant puis les reliant un à un, la conclusion sera que le grand ange massif au livre et au compas n’est pas dans une attitude de mélencolie, mais dans une intense réflexion créatrice. C’est effectivement l’ange, l’esprit, de la plus haute créativité, Saturne, qui est représenté là et dont la présence chasse l’obscurantisme passé.
En reliant tous les éléments qui se correspondent, éléments qui s’opposent puis deviennent complémentaires, vous trouverez toutes les analogies avec le Saint Jérôme.
Je reconnais qu’il faut de bonnes connaissances de Ficin, de Giorgi et d’Agrippa pour gagner du temps ! Mais relier ce qui est en "haut" avec ce qui est en "bas" pour la vision de l'Unique est la première pratique.
Cordialement,
C...a
Il n'y a pas de quoi devenir "chèvre" avec l'analogie ! (rires)
RAPPEL : Le mot “ analogie “ signifie en Grec à la fois proportion et « rapport des parties entre elles, et avec leur tout »
L’opposition nature/culture n’existe qu’en Occident et ce depuis le milieu du XVIIè siècle. L’homme de la Renaissance voyait le monde, la nature, comme un monde de signes inscrits par Dieu, et qu’il faut déchiffrer, interpréter (cfr Pic de la Mirandole).
“Lire “ un emblème de la Renaissance nécessite donc de recourir à l’analogie. En effet, si en 1624 Clovis Hesteau de Nuysement dans ses “ Visions Hermétiques “ pouvait écrire cela :
“ Mille et mille avant moy, comme moy curieux,
Ont consommé leur aage, et leur bien, et leur peine,
A chercher incertains, une chose certaine,
Et a qui la cognoist, tousjours présente aux yeux
Mais mille et mille aussi ( plus favoris des cieux )
Avant moy, comme moy ont cognu la fontaine
Qui sur un sablon d’or son eau vive pourmène;
Eau d’immortalité dont s’ abreuvent les Dieux.
Les uns comme aveuglez erroient à l’advanture,
Les autre mieux appris, disciples de Nature,
Au Ciel de ses secrets adressèrent leur pas,
Ceux-là firent naufrage et de biens et de vie;
Ceux cy guidez au port, francs de crainte et d’envie,
Vainquirent toute angoisse, et presque le trespas.”
“ Mille et mille comme moi “! Pour les "initiés" celà ressemble à du Joker de Carreau ! Cela confirme surtout l’énorme production de livres d’alchimie (de haut niveau) parus au XVIè et XVIIè siècle, et cela induit ainsi une double contrainte pour les hommes du XXIè siècle, d’une part avoir une bonne connaissance de la nouvelle vision alchimique ternaire (avec l’adjonction du principe Sel) et d’autre part de réintégrer le système de pensée de l’époque.
Pour cela, seule la pratique intensive de l’analogie est requise. Les emblèmes alchimiques (ou le Tarot) livrent beaucoup plus d’informations que les livres.
Alors cette pratique ? Tout se passe un peu comme avec une image hologramme où toute partie conserve l’image de l’ensemble. Le plus petit élément d’une carte de tarot pointe vers l’unité de la compréhension, il en est de même pour les autres gravures Renaissantes.
Si je prends comme exemple la célèbre gravure de Dürer apellée la Mélencolie :
http://www.chgs.umn.edu/museum/responses/bak/images/melancholia/durer23.jpg
Une lecture “moderne” conduira à voir un ange et le seul mot écrit : Melancholia I fera nommer cette gravure : Melancholia 1, ou, l’ange de la mélencolie. Mais Dürer a toujours offert deux gravures à ses proches, celle-ci et son Saint Jérôme. On voit tout de suite ce qui les oppose, le désordre dans l’une et l’ordre dans l’autre, de plus il n’y a jamais eu de Melancholia 2.
Pour l’étude de la seule gravure de l’Ange, on constatera la présence des 4 “éléments” : terre-eau-air-feu, des outils de construction, de réalisation, des outils de mesure (le compas est au premier plan) et le désordre apparent, le seul élément non rationnel étant le carré de Jupiter.
Des chiffres et des lettres sont visibles dans la gravure, chiffres dans le carré magique de Jupiter et lettres sur les ailes de la chauve souris qui quitte le champ, on les mettra en “correspondance” et l’on traduira que l’influence bénéfique du plus haut des dieux “ contrecarre “ celle de la mélancolie démente, noire et folle du Saturne moyen-âgeux. On lira donc Mélencolia i , dans le sens de l'impératif latin ”ire” (aller) - : Mélancolie ! Fuyez !
C'est la vision de l'expérience qui troubla tant le traducteur du corpus hermétique.
L’échelle des correspondances part du pied de la pierre, sept barreaux sont visibles. Si l’on fait correspondre tous les éléments de la gravure en les opposant puis les reliant un à un, la conclusion sera que le grand ange massif au livre et au compas n’est pas dans une attitude de mélencolie, mais dans une intense réflexion créatrice. C’est effectivement l’ange, l’esprit, de la plus haute créativité, Saturne, qui est représenté là et dont la présence chasse l’obscurantisme passé.
En reliant tous les éléments qui se correspondent, éléments qui s’opposent puis deviennent complémentaires, vous trouverez toutes les analogies avec le Saint Jérôme.
Je reconnais qu’il faut de bonnes connaissances de Ficin, de Giorgi et d’Agrippa pour gagner du temps ! Mais relier ce qui est en "haut" avec ce qui est en "bas" pour la vision de l'Unique est la première pratique.
Cordialement,
C...a
Charly Alverda- Nombre de messages : 534
Date d'inscription : 02/10/2008
Re: L'Analogie pour les Nuls (et les chèvres)
D'accord avec Charly Alverda.
Par ailleurs, la langue des oiseaux permet aussi de s'entraîner à cette pratique analogique. Par-delà les racines sémantiques, les similarités se répondent et interpellent; un mot en appelle un autre tantôt par synonymie, tantôt par homophonie; ici c'est une anagramme qui nous amène à associer deux concepts, là c'est par jeu d'attribution de valeurs mathématiques aux lettres qu'on découvre des équivalences pouvant s'avérer significatives, ou bien c'est la décomposition phonétique d'un mot qui suggère d'autres sens.
Et la Kabbale hébraïque ne fonctionne pas différemment, mais l'enseignement actuel visant la seule productivité, les langues à orientation commerciale sont préférées à celles porteuses de signifiance.
Par ailleurs, la langue des oiseaux permet aussi de s'entraîner à cette pratique analogique. Par-delà les racines sémantiques, les similarités se répondent et interpellent; un mot en appelle un autre tantôt par synonymie, tantôt par homophonie; ici c'est une anagramme qui nous amène à associer deux concepts, là c'est par jeu d'attribution de valeurs mathématiques aux lettres qu'on découvre des équivalences pouvant s'avérer significatives, ou bien c'est la décomposition phonétique d'un mot qui suggère d'autres sens.
Et la Kabbale hébraïque ne fonctionne pas différemment, mais l'enseignement actuel visant la seule productivité, les langues à orientation commerciale sont préférées à celles porteuses de signifiance.
Trinity- Nombre de messages : 116
Date d'inscription : 03/04/2008
Re: L'Analogie pour les Nuls (et les chèvres)
Bonjour. En cherchant sur internet, j'ai trouvé un site intéressant réalisé par G. Audebrand et I. Ravier qui donne une bonne description de la loi d'analogie.
Henri Schersch- Nombre de messages : 330
Age : 54
Date d'inscription : 21/07/2008
Laposse- Nombre de messages : 242
Age : 55
Date d'inscription : 05/04/2008
Re: L'Analogie pour les Nuls (et les chèvres)
Si je vous suis bien, la technique consiste donc à laisser apparaître des analogies entre les choses et voir si les correspondances peuvent être porteuses d'une signification qui permet d'aller plus loin.
Ainsi, par exemple, le titre "L'analogie" peut s'entendre comme "l'âne a logis". Car il a un logis, l'âne : l'étable d'émeraude, nous dit Hermès, car tout ce qui en (hi-han) haut est est comme ce qui est en bât. Par jeux d'associations, l'esprit de l'âne à listes s'efface face aux ruades de l'âne à logique; mais des deux ânes, lequel est le plus logique ? Et lequel mérite le bonnet d'âne ?
(Sachant qu'en matière d'âneries, il paraîtrait que je sois moi-même un peu hors concours !)
Ainsi, par exemple, le titre "L'analogie" peut s'entendre comme "l'âne a logis". Car il a un logis, l'âne : l'étable d'émeraude, nous dit Hermès, car tout ce qui en (hi-han) haut est est comme ce qui est en bât. Par jeux d'associations, l'esprit de l'âne à listes s'efface face aux ruades de l'âne à logique; mais des deux ânes, lequel est le plus logique ? Et lequel mérite le bonnet d'âne ?
(Sachant qu'en matière d'âneries, il paraîtrait que je sois moi-même un peu hors concours !)
Laposse- Nombre de messages : 242
Age : 55
Date d'inscription : 05/04/2008
Re: L'Analogie pour les Nuls (et les chèvres)
Hum…
Les examens terminés, je dispose enfin de temps pour vous lire. Et que vois-je ? Que Laposse semble consommer d'étranges substances ...
Pourtant, si l'analogie de l'âne à logis est de la pure déconnade [sorry!] il faut reconnaître que la mise en pratique de la lecture analogique ressemble tout de même un peu à ça. Ce que Laposse fait ici par jeu est une parodie de l'authentique manière de faire, celle qui cherche à s'affranchir de la très cartésienne subdivision du cerveau en deux hémisphères, et vise à réconcilier cerveau gauche et cerveau droit en un seul individu réunifié, reconnecté à lui-même. Et le tout est plus grand que l'ensemble de ses parties.
La langue des oiseaux est un des outils les plus adéquats pour s'entraîner à ce jeu des analogies. En son temps, j'en avais trouvé une bonne présentation sur cette page du site belge d'Anne De Vreught et Baudouin Labrique Retrouver son Nord.
Retrouver son or ? N'est-ce pas une démarche alchimique ?
A lire, lire, et relire.
Les examens terminés, je dispose enfin de temps pour vous lire. Et que vois-je ? Que Laposse semble consommer d'étranges substances ...
Pourtant, si l'analogie de l'âne à logis est de la pure déconnade [sorry!] il faut reconnaître que la mise en pratique de la lecture analogique ressemble tout de même un peu à ça. Ce que Laposse fait ici par jeu est une parodie de l'authentique manière de faire, celle qui cherche à s'affranchir de la très cartésienne subdivision du cerveau en deux hémisphères, et vise à réconcilier cerveau gauche et cerveau droit en un seul individu réunifié, reconnecté à lui-même. Et le tout est plus grand que l'ensemble de ses parties.
La langue des oiseaux est un des outils les plus adéquats pour s'entraîner à ce jeu des analogies. En son temps, j'en avais trouvé une bonne présentation sur cette page du site belge d'Anne De Vreught et Baudouin Labrique Retrouver son Nord.
Retrouver son or ? N'est-ce pas une démarche alchimique ?
A lire, lire, et relire.
Sherlock- Nombre de messages : 78
Date d'inscription : 09/04/2008
Re: L'Analogie pour les Nuls (et les chèvres)
Elément terre, mon cher Lock. (to lock = verrouiller; hermétiquement, of course !)
Et les menteurs ? Qu'en faire ? Enfer !
Eléments taire et enfermer, rétorqueront les partisans du Grand Secret.
Et les menteurs ? Qu'en faire ? Enfer !
Eléments taire et enfermer, rétorqueront les partisans du Grand Secret.
Laposse- Nombre de messages : 242
Age : 55
Date d'inscription : 05/04/2008
post intermédiaire
... merci pour ces pistes extrêmement intéressantes ! En particulier
• celle de Trinity : ma propre approche du Tarot (de Nicolas Conver, I760), quoique très limitée par rapport à celle d'un érudit comme Charly, s'est basée sur une approche numérique des lettres, proche de la guematria. Etrange, sans doute, mais ça m'a tout de même amené quelque part (au moins à constater la présence ... d'autre chose).
• celle d'Henri Schersch, renvoyant à astro-tradition. En effet, en quelques pages, se dessinent quelques principes très éclairants, même pour une chèvre ! Les auteurs font largement référence à René Guénon.
• celles de Charly - en particulier Clovis Hesteau de Nuysement. On trouve son long poème hermétique POEME PHILOSOPHIC - DE LA VERITE DE LA PHISIQUE MINERALLE sur Gallica. Pour Dürer, autant j'admire les gravures, autant jusqu'à présent je n'y entends goutte .
• celle de Sherlock. Le site "Retrouver son Nord" évoque largement un autre site, consacré au tarot celui-ci, dont je suis carrément fan, celui de Cript Kabbale. L'auteur a une approche bien à lui (pour autant que je puisse en juger) de la Langue des Oiseaux... mais pour une fois j'y comprends quelque chose ! (car la dite langue a le don de m'énerver...) L'approche particulière de Cript Kabbale, qui s'appuie sur le tarot de... Paul Marteau (1930 ! un comble! pas vrai Charly ?) est un petit bijou.
• enfin, celle de Laposse ! Moi je dis : cet homme est extrêmement doué ! (ce qu'a du reste souligné Sherlock)
A propos d'analogie et de symbolisme, j'en profite pour vous demander
1/ si vous connaissez // ce que vous pensez des oeuvres de René Guénon
2/ idem de Plotin et de la "Grande Chaîne de l'Etre"
Chèvre
• celle de Trinity : ma propre approche du Tarot (de Nicolas Conver, I760), quoique très limitée par rapport à celle d'un érudit comme Charly, s'est basée sur une approche numérique des lettres, proche de la guematria. Etrange, sans doute, mais ça m'a tout de même amené quelque part (au moins à constater la présence ... d'autre chose).
• celle d'Henri Schersch, renvoyant à astro-tradition. En effet, en quelques pages, se dessinent quelques principes très éclairants, même pour une chèvre ! Les auteurs font largement référence à René Guénon.
• celles de Charly - en particulier Clovis Hesteau de Nuysement. On trouve son long poème hermétique POEME PHILOSOPHIC - DE LA VERITE DE LA PHISIQUE MINERALLE sur Gallica. Pour Dürer, autant j'admire les gravures, autant jusqu'à présent je n'y entends goutte .
• celle de Sherlock. Le site "Retrouver son Nord" évoque largement un autre site, consacré au tarot celui-ci, dont je suis carrément fan, celui de Cript Kabbale. L'auteur a une approche bien à lui (pour autant que je puisse en juger) de la Langue des Oiseaux... mais pour une fois j'y comprends quelque chose ! (car la dite langue a le don de m'énerver...) L'approche particulière de Cript Kabbale, qui s'appuie sur le tarot de... Paul Marteau (1930 ! un comble! pas vrai Charly ?) est un petit bijou.
• enfin, celle de Laposse ! Moi je dis : cet homme est extrêmement doué ! (ce qu'a du reste souligné Sherlock)
A propos d'analogie et de symbolisme, j'en profite pour vous demander
1/ si vous connaissez // ce que vous pensez des oeuvres de René Guénon
2/ idem de Plotin et de la "Grande Chaîne de l'Etre"
Chèvre
Chèvre- Nombre de messages : 350
Date d'inscription : 06/06/2009
Re: L'Analogie pour les Nuls (et les chèvres)
Bonjour à tous,
Pour répondre aux deux dernières questions de Chèvre, j'avoue que non. Je ne connais ni Plotin ni Guénon, sinon de réputation. Malheureusement, dirais-je, car j'aimerais bien explorer aussi ces anciens auteurs, mais on ne peut être partout, et ma vie professionnelle est assez chronophage.
Une brève présentation de Guénon a été postée ici par Henri Schersch en janvier 2009, mais elle n'a pas encore connu de suite.
Pour répondre aux deux dernières questions de Chèvre, j'avoue que non. Je ne connais ni Plotin ni Guénon, sinon de réputation. Malheureusement, dirais-je, car j'aimerais bien explorer aussi ces anciens auteurs, mais on ne peut être partout, et ma vie professionnelle est assez chronophage.
Une brève présentation de Guénon a été postée ici par Henri Schersch en janvier 2009, mais elle n'a pas encore connu de suite.
Calcédoine- Admin
- Nombre de messages : 325
Date d'inscription : 02/04/2008
Re: L'Analogie pour les Nuls (et les chèvres)
Ma che, due ?Chèvre a écrit:Laposse ! Moi je dis : cet homme est extrêmement doué !
Non siamo due in uno ! Sono solo meco medésimo!
¨¨¨¨¨¨¨¨¨¨¨¨¨¨¨¨¨¨¨¨¨¨¨¨¨¨¨¨¨¨¨¨¨¨¨¨¨¨¨¨¨¨¨¨¨¨¨¨¨¨¨¨¨¨¨¨¨¨
Parce que dire que quelqu'un est doué, ou qu'il a un don, ça signifie qu'il a reçu quelque chose. Un cadeau du ciel en quelque sorte. Un don de Dieu ou bien - pour ceux que le concept "Dieu" dérange - un don de la nature, du genre chromosome bien construit.
Ce n'est peut-être pas faux dans l'absolu, mais ça me dérange cette histoire de don, ou d'être doué, parce que ça introduit une notion de passivité. Celui qui serait doué, celui qui aurait reçu un don dès sa naissance, serait une sorte de privilégié prédestiné ou choisi par un démiurge sans avoir rien eu d'autre à faire que laisser ce don s'épanouir, ou le cultiver pour le sublimer. On peut le voir comme ça. Surtout si on admet la réincarnation et le karma. Et il est clair qu'il existe de prédispositions à réussir mieux que d'autres certaines tâches : peu de nains deviennent champions de basket, et les kényans longiformes sont naturellement bien profilés pour remporter des sprints.
Mais un autre regard est possible parce que, fondamentalement, nous sommes tous potentiellement des dieux. On a vu des hypnotiseurs faire faire des choses incroyablement merveilleuses à leurs patients (peindre comme Rembrandt, rester rigides comme une poutre en chêne, apprendre des langues, et ainsi de suite), ce qui prouve que nous avons en nous plein de possibilités non exprimées et qui pourraient se développer. Évidemment, chacun de nous ne peut pas à la fois composer comme Mozart et peindre comme Rembrandt et grimper le Ventoux comme Anquetil et piloter comme un pro et être expert comptable et devenir prêtre et enseigner les sciences et programmer en Cobol et réaliser un long métrage et réparer des montres et cultiver l'orge et explorer l'Amazonie et cœtera. Bien entendu, de même que nos cellules souches originelles se sont différentiées en organes, nous nous spécialisons dans certains domaines. La vie nous amène à faire des choix et à laisser tomber des options pour en perfectionner d'autres, mais n'empêche : les potentialités sont là ! Et pour celui qui souhaite changer d'orientation, le travail sur soi peut être performant sans qu'il soit question d'être doué.
Je crois qu'il en va de même avec la pratique de l'analogie. Peu importe d'être doué ou non au départ, la pratique répétitive et la persévérance sont des outils extrêmement efficaces. Et en plus les jeux d'analogie sont plaisants. Pourquoi s'en priver ?
Laposse- Nombre de messages : 242
Age : 55
Date d'inscription : 05/04/2008
Re: L'Analogie pour les Nuls (et les chèvres)
Bonjour. Lorsqu'on connait l'importance du sel en alchimie, est-ce par jeu d'analogie que l'alchimiste Eugène Canseliet avait choisi comme devise "Quand sel y est" ?
pluviose- Nombre de messages : 78
Date d'inscription : 09/07/2009
Re: L'Analogie pour les Nuls (et les chèvres)
Nouveau ici, je me risque quand même à vous donner mon avis sur la question.Avant moy, comme moy ont cognu la fontaine
Qui sur un sablon d’or son eau vive pourmène;
Eau d’immortalité dont s’ abreuvent les Dieux.
Quelqu'un de mes connaissances, désireux de devenir disciple d'un maitre soufi, lui posa cette même question sur la "machine à fabriquer des analogies"... apparemment nécessaire dans ce domaine autant que dans celui-çi.
On lui demanda tout d'abord s'il buvait du vin; en bon postulant à cette voie islamique il crut bon de minimiser sa consommation... Résultat : la condition pour avoir droit à l'entretien suivant fut qu'il devait (sans radiner) s'initier à l'oenologie; bref savoir un peu distinguer les saveurs et nuances, etc... composant ces nobles breuvages.
Etonné par cette "provocation" de la part d'un musulman, il obtint en réponse ceci : en cette voie, comme en toutes autres ne menant pas nulle-part, le vrai sens (quelqu'en soit le mode de transmission ponctuel) se goûte.
Faute de quoi, toute approche de l'ésotérique (bâtin en arabe : le... ventre) le convertit en exotérisme.
Bref le problème du Roi Midas.
cordialement
aliboron.
aliboron- Nombre de messages : 208
Age : 67
Date d'inscription : 15/07/2009
Re: L'Analogie pour les Nuls (et les chèvres)
. . . . Analogie . . . . Œnologie |
. .
Phonétiquement...
Quand on a bu...
. .
Laposse- Nombre de messages : 242
Age : 55
Date d'inscription : 05/04/2008
Re: L'Analogie pour les Nuls (et les chèvres)
Bonjour aliboron. Et bienvenue.
L'histoire que tu nous racontes semble vraiment vécue : un témoignage moderne, pas une citation ancienne extraite d'un livre de sagesse.
Etrange histoire. Qu'est-ce que cette "machine à fabriquer des analogies" ? Je suppose que ça n'a rien à voir avec le ludique logotron ?
(De toute manière, une machine analogène ne nous servirait à rien, puisque nous avons mis en évidence qu'il était utile de s'entraîner à penser différemment. Faire faire le travail par une machine nous fournirait des quantités de résultats, mais ne nous rendrait pas plus ouverts à l'univers, me semble-t-il.)
L'histoire de ce "quelqu'un de tes connaissances" m'intrigue à plusieurs niveaux.
Quelque part, il est logique que quelqu'un appréciant le vin se voie incité à se former à l'œnologie. Logique d'inciter à explorer à fond une tendance latente, indépendamment du cliché traditionnel du musulman qui s'interdit l'alcool, mais pourtant étrange comme "voie ne menant pas nulle-part". L'œnologie, voie initiatique nouvelle et originale à ajouter à notre fil dédié ? Je vois d'ici les adeptes affluer en masse ! A commencer, peut-être, par l'ami Laposse ?
Mais que veut donc dire "le vrai sens se goûte" au risque de convertir l'ésotérisme en exotérisme ? Ça ressemble presque à un kôan...
L'histoire que tu nous racontes semble vraiment vécue : un témoignage moderne, pas une citation ancienne extraite d'un livre de sagesse.
Etrange histoire. Qu'est-ce que cette "machine à fabriquer des analogies" ? Je suppose que ça n'a rien à voir avec le ludique logotron ?
(De toute manière, une machine analogène ne nous servirait à rien, puisque nous avons mis en évidence qu'il était utile de s'entraîner à penser différemment. Faire faire le travail par une machine nous fournirait des quantités de résultats, mais ne nous rendrait pas plus ouverts à l'univers, me semble-t-il.)
L'histoire de ce "quelqu'un de tes connaissances" m'intrigue à plusieurs niveaux.
Quelque part, il est logique que quelqu'un appréciant le vin se voie incité à se former à l'œnologie. Logique d'inciter à explorer à fond une tendance latente, indépendamment du cliché traditionnel du musulman qui s'interdit l'alcool, mais pourtant étrange comme "voie ne menant pas nulle-part". L'œnologie, voie initiatique nouvelle et originale à ajouter à notre fil dédié ? Je vois d'ici les adeptes affluer en masse ! A commencer, peut-être, par l'ami Laposse ?
Mais que veut donc dire "le vrai sens se goûte" au risque de convertir l'ésotérisme en exotérisme ? Ça ressemble presque à un kôan...
Calcédoine- Admin
- Nombre de messages : 325
Date d'inscription : 02/04/2008
WORDS
Bonjour et merci de me souhaiter la bienvenue,
Je vais donc m'efforcer d'assumer (autant que possible) les "prises de tête" qui pourraient découler de mon précédent post. Non pas que je connaisse la ou les réponses, mais juste pour le plaisir de papoter en aggravant la situation.... ce qui parfois peut la simplifier.
Ou rectifier pour rester dans le lexique requis ici.
N'ayant aucune qualité pour m'aventurer sur ces plates-bandes, et la Querelle des universaux n'étant qu'un membre fantôme qui gratouille trop peu de pélerins, je me retrancherai donc lâchement derrière une meute de citations, disposées de manière à donner le change (ou un gentil tournis) à défaut d'hallali.
Donc, "histoire vécue" certes, jouant sur des propensions sans doute, mais dont la logique me semble déjà participer du versant "opposé" à celui de la seule raison. Car avec le pinard, on est d'emblée dans un domaine anté d'analogies.
Du "vin nouveau dans les vieilles outres" à celui de la Dive Bouteille, on peut copieusement se cuiter en route, (sur un chemin des écoliers faisant le tour de globe), vu la multitude de "témoignages" rendant compte, ici et là, des oenologiques analogies tentant d'exprimer ou de désigner la Merveille. Tout ceci fleure bon l'alambic...n'est-ce pas.
On peut aussi s'en dispenser en plaidant le "fait" (???) que la mystique est une chose et le laboratoire une autre, mais ce serait oublier que nos grands chymistes n'ont cessé de souligner que la Pierre en est justement la synthèse, Rébis.
Sur-fait... et toc !
"O Bouteille pleine toute de mystère d'une aureille, je t'écoute, ne diffères et le mot profères auquel pend mon coeur; en ta tant divine liqueur, Bacchus qui fut d'Inde vainqueur, tient toute vérité enclose."
Rabelais.
Ou ceci, d'un soufi, qui a mon sens prend bien la suite : "Le verre est mince, le vin est clair ! Les deux sont pareils, confuse est la question : car voici qu'il y a vin mais pas de verre, car voici qu'il y a verre mais pas de vin !"
Bref, il y a en cette unanimité à célébrer le vin plutôt que le calendos, par ex, (qu'on ne s'est pas donné la peine d'inventer partout) de quoi faire ses premières gammes analogiques. Ou les dernières...
Mais, il s'agit néanmoins de ne pas devenir fou (ou flou) n'importe comment.
Selon les cultures (et les voies qui les nervent) les "méthodes" diffèrent, jusqu'à sembler antinomiques. La considération apportée au symbolique étant viscéralement assortie à l'axiome de base soutendant telle ou telle représentation collective, son mode de rationalité inclu bien sur.
Nous avons la chance, nous, en ce beau début de XXIème siècle (qui sera peut-être... spiritueux), de n'habiter que des ruines, voir nulle-part... quoiqu'en dise notre récepteur de télévision.
De l'imaginal nous n'avons conservé que la folle du logis, récemment remise en liberté surveillée pour cause de... rentabilité.
Ca peut simplifier le comment du pourquoi, si l'on a atteint un niveau de désespoir tel qu'il suffit juste de l'inverser (comme au développement d'une photo : négatif basculant en positif) pour se trouver à pied d'Oeuvre
ou l'aggraver facheusement si, se croyant en bonne santé l'on croit pouvoir ingurgiter "tel quel", (sans le cuisiner... façon commissariat au moins) tel ou tel lambeau d'ésotérisme plus ou moins exotique, amené par la marée ou tombé dans le caddy.
Tout dépend de l'état du sujet; de l'in-dividu.... donc de sa capacité à discerner les esprits comme on disait, et ce, aujourd'hui, sans l'avoir appris... vu l'état de l'éducation (au sens large).
Pas évident.
Aussi, mis à part l'inspiration individuelle qui a souvent le souffle court et capricieux, et qui participe plus qu'elle n'aime le supposer de l'air du temps (mal inspiré celui-là), je ne vois pas d'autre solution que l'étude des anciens. Pas forcément tous morts du reste.
L'avantage par rapport aux "modernes", c'est qu'ils participent encore d'une représentation du monde moins "désenchantée". Ou moins "solidifiée". Et dans notre domaine de prédilection, le volatil ne peut pas être qu'un concept. Il lui faut un peu de chair, au moins poétique.
A défaut de tout piger, on a une chance d'être contaminé, par capillarité... par sym-pathie, et à force de suivre leurs traces, de se re-trouver dans les nôtres.
Je ne m'étendrais pas sur cet indispensable recours aux anciens, Charly Alverda l'ayant idoinement mis en avant sur ce site.
Juste, en sympathie, une citation (taoiste, je crois):
"Sens de l'humanité sans étude, rend stupide. Sagesse sans étude est superficialité. Honneteté sans étude tourne à la forfanterie. Droiture sans étude mène à l'intolérance. Courage sans étude bascule dans l'insoumission. Rigueur sans étude débouche sur le fanatisme."
Je vous accorde que ce n'est pas aussi "sympa" que la version du tao couramment disponible, qui met son projo sur le naturel, le spontané, etc, en omettant de nous préciser que pour ces Adeptes, ces termes ne désignent pas du tout la direction qu'on laisse supposer. Et que pour "poètiques" qu'elles paraissent les indications symboliques en rapport avec l'ouvrage, n'en relèvent pas moins d'une logique "souple".... des plus rigoureuses.
Bref, plutot l'inverse de ce que l'on tient pour "naturel": soit une sévère réincrudation préliminaire, suivie de laborieuses mises au diapason. Art de musique... entre matière et lumière, où l'on devient ce que l'on ... est. Soit le comble du naturel. OUF !
Donc, l'analogie.
Ainsi, des étrusques dit-on, pour lesquels la pluie ne tombait pas parce que des nuages se rencontraient; mais pour lesquels les nuages se rencontraient pour qu'il pleuve.
Sous un certain angle, les deux propositions se tiennent... à la limite où rationalité et analogie s'annulent réciproquement... en s'épousant.
C'est cette limite (ligne, chère à Khunrath, entre autres) qui me semble digne d'attention. La viser au moins. A défaut de l'atteindre... ou plutot : d'etre saisi, par sa proximité.
Car avant ce faîte, quoiqu'on en pense ou rêve, que la grimpette se fasse coté raison (où les choses sont définies par ce qu'elles ne sont pas), ou coté symbole (fasseyant entre vessies et lanternes) :
"la réalité n'est pas ce qu'elle semble; et elle n'est pas autre non plus".
Ou, variante bouddhisante : "L'apparence est pure sagesse, mais en croire quoi que ce soit engendre le cercle de la souffrance".
Ou pour rester dans le sujet de départ : "Vous ne pouvez y parvenir en y pensant; vous ne pouvez le chercher en n'y pensant pas".
Le noeud du problème me parait étre chymique à souhait (ora ou labora confondus), puisque ce qui précède tend à suggérer que le sujet (inclu sa doublure préposé aux cascades... dans l'athanor) doit faire preuve, et ce, le plus tôt possible vu la longueur éventuelle de la quète, d'aptitudes diablement paradoxales.
A la fois extrèmement motivé, voir passionné (fixe), ET particulièrement souple (volatil) pour ne pas se prendre les yeux et l'égo dans les signes, tout en en tenant compte.
Soit une sorte d'humilité, mais sacrément tonique !
Partant de là, on peut supposer que le mixte images-idées qui essaimera autour du patient (telles les abeilles nées du Taureau...) soit traité d'une manière plus proche de la transmutation que du... recyclage.
Ce à quoi aboutissent trop souvent de nos jours les "ruminations"... ou : "comment obtenir du lait à partir du foin, sans passer par la Vache".
La méthode, pour obtenir cet effet-soupline d'origine bovine, m'a paru indiqué par le Philalèthe in"Traité du ciel terrestre", quand, citant Zoroastre parlant des IDEES (:"Nombreuses, silencieuses, dominant les mondes lumineux, elles ont trois sommets; le pré primitif, au-dessous d'elles, s'étend".),
il précise quant à lui ceci : "Cette prairie des idées est un lieu bien connu des Philosophes, Flamel l'appelle leur jardin et la montagne des sept métaux, voyez à ce sujet son Sommaire où il le décrit fort intelligemment, car il fut instruit par un juif.
C'est une certaine région secrète universelle. Certains la nomment Regio Lucis ou région de la lumière, mais pour le Cabaliste c'est Nox corporis, (nuit du corps) terme exact et significatif. C'est en peu de mots, le rendez-vous de tous les esprits, car c'est en cet endroit que sont incorporées les Idées descendant du monde brillant au monde obscur."
Je vous accorde que le tirant d'obscurité ici dépasse la dose autorisée par la... raison raisonnante. Mais, sous un certain angle, René Alleau a éclairci le problème : "c'est le corps lui-même qui doit en quelque sorte réinventer complètement son image, comme la conscience son langage; ce, à travers les épreuves de cette nouvelle naissance. La langue de l'esprit, mais aussi celle des profondeurs du corps."
Il conviendrait peut-etre de développer plus avant, pourquoi pas vers la Bible qui nous dit que l'or, tout comme le mal, vient du nord.
Le dit "mal" étant à sa racine notre part d'animalité.... que la kabbale prétend être ontologiquement supérieure (antérieure...) à notre humanité. On pourait aussi explorer les affinités profondément électives entre théologie négative et cosmologies alchimiques, etc... mais ce serait peut-etre hasardeux de ma part.
Aussi, prudemment je vous laisse sur une dernière citation (de Bernard Roger), à l'évidence plus en phase avec le sujet débattu à présent entre nous :
"Si l'art lui-même peut être dit cabalistique, on est en droit de penser que le secret de l'alchimie opérative se confond avec celui du langage, au sens le plus étendu de ce terme. Le langage, en effet, n'est pas réservé aux seuls humains, ni même aux êtres que nous reconnaissons comme vivants. Les minéraux ont le leur puisqu'ils communiquent entre eux par les signes en fonction desquels ils agissent les uns sur les autres. Tout individu d'une espèce minérale échange avec les individus d'une autre espèce ou de la sienne propre des signaux dont l'ensemble caractérise, selon les règles d'une grammaire, sa spécificité.
Transmuer un métal, c'est à dire le faire passer d'une espèce à une autre, revient à changer son langage, à modifier ces règles en faisant acquérir aux signes par lesquels il se manifeste une combinaison grammaticale différente et un autre sens comme il est fait dans la caballe phonétique, du son des paroles.
Si par exemple on arrive, au moyen d'une technique appropriée, à transmuer une pièce de plomb en or, celà veut dire que l'on a réussi à transformer le sens des signes qu'elle échange avec son environnement de telle façon qu'elle y est désormais perçue comme une pièce d'or; elle est réellement or parce que tous les êtres et toutes les choses de la nature réagissent devant cet or artificiel comme devant de l'or naturel.
La technique de la transmutation matérielle est par conséquent en rapport étroit avec les mystères du verbe ou de la voix de la nature, qu'il est permis de comprendre voie de la nature."
Pour ne pas conclure, on dirait que le type de poissons dépend hénormément (comme disait le père UBU) du type de filet.
Cordialement
aliboron.
Je vais donc m'efforcer d'assumer (autant que possible) les "prises de tête" qui pourraient découler de mon précédent post. Non pas que je connaisse la ou les réponses, mais juste pour le plaisir de papoter en aggravant la situation.... ce qui parfois peut la simplifier.
Ou rectifier pour rester dans le lexique requis ici.
N'ayant aucune qualité pour m'aventurer sur ces plates-bandes, et la Querelle des universaux n'étant qu'un membre fantôme qui gratouille trop peu de pélerins, je me retrancherai donc lâchement derrière une meute de citations, disposées de manière à donner le change (ou un gentil tournis) à défaut d'hallali.
Donc, "histoire vécue" certes, jouant sur des propensions sans doute, mais dont la logique me semble déjà participer du versant "opposé" à celui de la seule raison. Car avec le pinard, on est d'emblée dans un domaine anté d'analogies.
Du "vin nouveau dans les vieilles outres" à celui de la Dive Bouteille, on peut copieusement se cuiter en route, (sur un chemin des écoliers faisant le tour de globe), vu la multitude de "témoignages" rendant compte, ici et là, des oenologiques analogies tentant d'exprimer ou de désigner la Merveille. Tout ceci fleure bon l'alambic...n'est-ce pas.
On peut aussi s'en dispenser en plaidant le "fait" (???) que la mystique est une chose et le laboratoire une autre, mais ce serait oublier que nos grands chymistes n'ont cessé de souligner que la Pierre en est justement la synthèse, Rébis.
Sur-fait... et toc !
"O Bouteille pleine toute de mystère d'une aureille, je t'écoute, ne diffères et le mot profères auquel pend mon coeur; en ta tant divine liqueur, Bacchus qui fut d'Inde vainqueur, tient toute vérité enclose."
Rabelais.
Ou ceci, d'un soufi, qui a mon sens prend bien la suite : "Le verre est mince, le vin est clair ! Les deux sont pareils, confuse est la question : car voici qu'il y a vin mais pas de verre, car voici qu'il y a verre mais pas de vin !"
Bref, il y a en cette unanimité à célébrer le vin plutôt que le calendos, par ex, (qu'on ne s'est pas donné la peine d'inventer partout) de quoi faire ses premières gammes analogiques. Ou les dernières...
Mais, il s'agit néanmoins de ne pas devenir fou (ou flou) n'importe comment.
Selon les cultures (et les voies qui les nervent) les "méthodes" diffèrent, jusqu'à sembler antinomiques. La considération apportée au symbolique étant viscéralement assortie à l'axiome de base soutendant telle ou telle représentation collective, son mode de rationalité inclu bien sur.
Nous avons la chance, nous, en ce beau début de XXIème siècle (qui sera peut-être... spiritueux), de n'habiter que des ruines, voir nulle-part... quoiqu'en dise notre récepteur de télévision.
De l'imaginal nous n'avons conservé que la folle du logis, récemment remise en liberté surveillée pour cause de... rentabilité.
Ca peut simplifier le comment du pourquoi, si l'on a atteint un niveau de désespoir tel qu'il suffit juste de l'inverser (comme au développement d'une photo : négatif basculant en positif) pour se trouver à pied d'Oeuvre
ou l'aggraver facheusement si, se croyant en bonne santé l'on croit pouvoir ingurgiter "tel quel", (sans le cuisiner... façon commissariat au moins) tel ou tel lambeau d'ésotérisme plus ou moins exotique, amené par la marée ou tombé dans le caddy.
Tout dépend de l'état du sujet; de l'in-dividu.... donc de sa capacité à discerner les esprits comme on disait, et ce, aujourd'hui, sans l'avoir appris... vu l'état de l'éducation (au sens large).
Pas évident.
Aussi, mis à part l'inspiration individuelle qui a souvent le souffle court et capricieux, et qui participe plus qu'elle n'aime le supposer de l'air du temps (mal inspiré celui-là), je ne vois pas d'autre solution que l'étude des anciens. Pas forcément tous morts du reste.
L'avantage par rapport aux "modernes", c'est qu'ils participent encore d'une représentation du monde moins "désenchantée". Ou moins "solidifiée". Et dans notre domaine de prédilection, le volatil ne peut pas être qu'un concept. Il lui faut un peu de chair, au moins poétique.
A défaut de tout piger, on a une chance d'être contaminé, par capillarité... par sym-pathie, et à force de suivre leurs traces, de se re-trouver dans les nôtres.
Je ne m'étendrais pas sur cet indispensable recours aux anciens, Charly Alverda l'ayant idoinement mis en avant sur ce site.
Juste, en sympathie, une citation (taoiste, je crois):
"Sens de l'humanité sans étude, rend stupide. Sagesse sans étude est superficialité. Honneteté sans étude tourne à la forfanterie. Droiture sans étude mène à l'intolérance. Courage sans étude bascule dans l'insoumission. Rigueur sans étude débouche sur le fanatisme."
Je vous accorde que ce n'est pas aussi "sympa" que la version du tao couramment disponible, qui met son projo sur le naturel, le spontané, etc, en omettant de nous préciser que pour ces Adeptes, ces termes ne désignent pas du tout la direction qu'on laisse supposer. Et que pour "poètiques" qu'elles paraissent les indications symboliques en rapport avec l'ouvrage, n'en relèvent pas moins d'une logique "souple".... des plus rigoureuses.
Bref, plutot l'inverse de ce que l'on tient pour "naturel": soit une sévère réincrudation préliminaire, suivie de laborieuses mises au diapason. Art de musique... entre matière et lumière, où l'on devient ce que l'on ... est. Soit le comble du naturel. OUF !
Donc, l'analogie.
Ainsi, des étrusques dit-on, pour lesquels la pluie ne tombait pas parce que des nuages se rencontraient; mais pour lesquels les nuages se rencontraient pour qu'il pleuve.
Sous un certain angle, les deux propositions se tiennent... à la limite où rationalité et analogie s'annulent réciproquement... en s'épousant.
C'est cette limite (ligne, chère à Khunrath, entre autres) qui me semble digne d'attention. La viser au moins. A défaut de l'atteindre... ou plutot : d'etre saisi, par sa proximité.
Car avant ce faîte, quoiqu'on en pense ou rêve, que la grimpette se fasse coté raison (où les choses sont définies par ce qu'elles ne sont pas), ou coté symbole (fasseyant entre vessies et lanternes) :
"la réalité n'est pas ce qu'elle semble; et elle n'est pas autre non plus".
Ou, variante bouddhisante : "L'apparence est pure sagesse, mais en croire quoi que ce soit engendre le cercle de la souffrance".
Ou pour rester dans le sujet de départ : "Vous ne pouvez y parvenir en y pensant; vous ne pouvez le chercher en n'y pensant pas".
Le noeud du problème me parait étre chymique à souhait (ora ou labora confondus), puisque ce qui précède tend à suggérer que le sujet (inclu sa doublure préposé aux cascades... dans l'athanor) doit faire preuve, et ce, le plus tôt possible vu la longueur éventuelle de la quète, d'aptitudes diablement paradoxales.
A la fois extrèmement motivé, voir passionné (fixe), ET particulièrement souple (volatil) pour ne pas se prendre les yeux et l'égo dans les signes, tout en en tenant compte.
Soit une sorte d'humilité, mais sacrément tonique !
Partant de là, on peut supposer que le mixte images-idées qui essaimera autour du patient (telles les abeilles nées du Taureau...) soit traité d'une manière plus proche de la transmutation que du... recyclage.
Ce à quoi aboutissent trop souvent de nos jours les "ruminations"... ou : "comment obtenir du lait à partir du foin, sans passer par la Vache".
La méthode, pour obtenir cet effet-soupline d'origine bovine, m'a paru indiqué par le Philalèthe in"Traité du ciel terrestre", quand, citant Zoroastre parlant des IDEES (:"Nombreuses, silencieuses, dominant les mondes lumineux, elles ont trois sommets; le pré primitif, au-dessous d'elles, s'étend".),
il précise quant à lui ceci : "Cette prairie des idées est un lieu bien connu des Philosophes, Flamel l'appelle leur jardin et la montagne des sept métaux, voyez à ce sujet son Sommaire où il le décrit fort intelligemment, car il fut instruit par un juif.
C'est une certaine région secrète universelle. Certains la nomment Regio Lucis ou région de la lumière, mais pour le Cabaliste c'est Nox corporis, (nuit du corps) terme exact et significatif. C'est en peu de mots, le rendez-vous de tous les esprits, car c'est en cet endroit que sont incorporées les Idées descendant du monde brillant au monde obscur."
Je vous accorde que le tirant d'obscurité ici dépasse la dose autorisée par la... raison raisonnante. Mais, sous un certain angle, René Alleau a éclairci le problème : "c'est le corps lui-même qui doit en quelque sorte réinventer complètement son image, comme la conscience son langage; ce, à travers les épreuves de cette nouvelle naissance. La langue de l'esprit, mais aussi celle des profondeurs du corps."
Il conviendrait peut-etre de développer plus avant, pourquoi pas vers la Bible qui nous dit que l'or, tout comme le mal, vient du nord.
Le dit "mal" étant à sa racine notre part d'animalité.... que la kabbale prétend être ontologiquement supérieure (antérieure...) à notre humanité. On pourait aussi explorer les affinités profondément électives entre théologie négative et cosmologies alchimiques, etc... mais ce serait peut-etre hasardeux de ma part.
Aussi, prudemment je vous laisse sur une dernière citation (de Bernard Roger), à l'évidence plus en phase avec le sujet débattu à présent entre nous :
"Si l'art lui-même peut être dit cabalistique, on est en droit de penser que le secret de l'alchimie opérative se confond avec celui du langage, au sens le plus étendu de ce terme. Le langage, en effet, n'est pas réservé aux seuls humains, ni même aux êtres que nous reconnaissons comme vivants. Les minéraux ont le leur puisqu'ils communiquent entre eux par les signes en fonction desquels ils agissent les uns sur les autres. Tout individu d'une espèce minérale échange avec les individus d'une autre espèce ou de la sienne propre des signaux dont l'ensemble caractérise, selon les règles d'une grammaire, sa spécificité.
Transmuer un métal, c'est à dire le faire passer d'une espèce à une autre, revient à changer son langage, à modifier ces règles en faisant acquérir aux signes par lesquels il se manifeste une combinaison grammaticale différente et un autre sens comme il est fait dans la caballe phonétique, du son des paroles.
Si par exemple on arrive, au moyen d'une technique appropriée, à transmuer une pièce de plomb en or, celà veut dire que l'on a réussi à transformer le sens des signes qu'elle échange avec son environnement de telle façon qu'elle y est désormais perçue comme une pièce d'or; elle est réellement or parce que tous les êtres et toutes les choses de la nature réagissent devant cet or artificiel comme devant de l'or naturel.
La technique de la transmutation matérielle est par conséquent en rapport étroit avec les mystères du verbe ou de la voix de la nature, qu'il est permis de comprendre voie de la nature."
Pour ne pas conclure, on dirait que le type de poissons dépend hénormément (comme disait le père UBU) du type de filet.
Cordialement
aliboron.
aliboron- Nombre de messages : 208
Age : 67
Date d'inscription : 15/07/2009
Re: L'Analogie pour les Nuls (et les chèvres)
aliboron a écrit:[...]Avant moy, comme moy ont cognu la fontaine
Qui sur un sablon d’or son eau vive pourmène;
Eau d’immortalité dont s’ abreuvent les Dieux.
analogies
[...]
l'oenologie
La Vache ! Venu ici demander des explications, je trouve ce post-fleuve (façon Amazonie) d´Aliboron. Bien, je demande tout de même mes explications d´abord! Tout ce qui suit sera marqué du sceau de mon ignorance... j´en suis bien désolé, mais d´un autre côté, je suis là pour ça...
Je ne comprends pas cette utilisation du poeme philosophique de Clovis Hesteau de Nuisement : il ne me semble pas ressortir du domaine de la Langue des Oiseaux, mais d´une forme d´expression différente. Vos posts successifs semblent suggérer le contraire... Y a t-il donc un "niveau de lecture" du très beau poème de Nuysement relevant de ce type de jeu de langage? L´expression n´est-elle pas plutôt purement poétique ? (ce qui ne signifie en rien qu´elle n´est pas aussi rigoureuse, voire descriptive.)
...
La Langue des Oiseaux maintenant : il ressort de ces posts qu´elle est elle-même une voie d´approche de l´analogie. Il me semble cependant qu´elle ne l´épuise pas. Ainsi, je viens de lire "La crise du Monde Moderne" de René Guénon. Vous m´accorderez qu´il s´y connait en Analogie. Mais la Langue des Oiseaux n´a pas l´air d´être son truc... mais alors pas du tout.
Maintenant, le second post d´Aliboron, extremement riche, vient susciter bcp de reflexions, pour une chèvre... A plus tard !
Chèvre- Nombre de messages : 350
Date d'inscription : 06/06/2009
Re: L'Analogie pour les Nuls (et les chèvres)
Aliboron, j'ai pris grand plaisir à lire ton texte.
* * *
* * *
C'est bien légitime, Chèvre. Mais, vois-tu, les fils des forums dérivent souvent, développant des points particuliers, rebondissant sur des détails qui font vibrer telle ou telle corde sensible chez tel ou tel participant. En contrepartie, les dérives offrent aussi des occasions de croiser des chemins différents, parfois inconnus; et c'est là la raison d'exister du forum "GR00 – A la Croisée des Chemins". Avantages vs inconvénients…Chèvre a écrit:Venu ici demander des explications […] je demande tout de même mes explications d´abord !
Le fil actuel ne dérive pas vraiment du sujet initial, mais c'est vrai qu'en matière d'analogies, il offre plus d'exemples pratiques qu'il ne fournit de définitions intellectuelles. Et quelque part, c'est "logique", puisque la technique de l'analogie sert précisément à court-circuiter l'intellect analytique (la "raison raisonnante").
Quoiqu'il en soit, si tu l'estimes nécessaire, n'hésite pas à reposer et reposer encore les questions restées sans réponses, autant que nécessaire, sur le même fil, ou sur un autre, sous une autre forme, sous un autre titre. Et si une réponse n'est pas connue aujourd'hui par les intervenants, il est possible que dans un an ou deux, grâce aux moteurs de recherche, quelque nouveau membre viendra peut-être apporter des éléments inédits.
Calcédoine- Admin
- Nombre de messages : 325
Date d'inscription : 02/04/2008
Re: L'Analogie pour les Nuls (et les chèvres)
Pour ne pas dévier du présent fil, je commente la citation d'Aliboron "la réalité n'est pas ce qu'elle semble; et elle n'est pas autre non plus" dans le fil Qu'est-ce que le réel ?.
Trinity- Nombre de messages : 116
Date d'inscription : 03/04/2008
Re: L'Analogie pour les Nuls (et les chèvres)
Eh ben je vais faire pareil :
Pour ne pas dévier du présent fil, je commente la citation d'Aliboron "la Bible qui nous dit que l'or, tout comme le mal, vient du nord" dans un nouveau fil de la section Spiritualités - Sujets variés, ou nous pourrons disserter alors du mal d'Eléonore !
Mais pas avant d'avoir mis en avant l'analogie entre le Père "UBU" et la phonétique anglaise :
On dirait du Jonathan Livingstone pur jus !
Pour ne pas dévier du présent fil, je commente la citation d'Aliboron "la Bible qui nous dit que l'or, tout comme le mal, vient du nord" dans un nouveau fil de la section Spiritualités - Sujets variés, ou nous pourrons disserter alors du mal d'Eléonore !
Mais pas avant d'avoir mis en avant l'analogie entre le Père "UBU" et la phonétique anglaise :
U B U . . => . . You Be You . . => . . Toi, sois Toi.
On dirait du Jonathan Livingstone pur jus !
Laposse- Nombre de messages : 242
Age : 55
Date d'inscription : 05/04/2008
Re: L'Analogie pour les Nuls (et les chèvres)
Bien sûr, Calcédoine, et c'est aussi et d'abord pour celà que je viens ici. Je serais euh... débile de m'en plaindre.Calcédoine a écrit:[...]vois-tu [Chèvre], les fils des forums dérivent souvent, développant des points particuliers, rebondissant sur des détails qui font vibrer telle ou telle corde sensible chez tel ou tel participant. En contrepartie, les dérives offrent aussi des occasions de croiser des chemins différents, parfois inconnus; et c'est là la raison d'exister du forum "GR00 – A la Croisée des Chemins". Avantages vs inconvénients…
Si mon post a semblé revendicatif, eh bien, désolé, ce n'était pas du tout mon intention. Je voulais simplement être précis au sujet de C. H. de Nuisement. Suite au post de Charly Alverda, eh bien... je l'ai lu intégralement, ce "poeme philosophic" et bien sûr je m'interroge : de quel type de cabale, ou pas, s'agit-il? J'ai simplement l'impression qu'il s'agit d'un poème, de la plus belle... eau ! Et ce premier degré... poétique, d'ailleurs, me va très bien (Mais si ça me plait tant que ça, je devrais peut-être créer un fil... sur Nuisement ! )
J'ai bien dit que le post d'Aliboron était extrement riche. Et il est plein d'exemples, comme tu le soulignes : une vraie mine. D'ailleurs :
Carrément "Court-circuiter l'intellect analytique" : Vache ! Pas facile pour un biquet bien gentil bien poli comme mézigues !! Et je présume que je ne suis pas tout à fait le seul dans ce triste cas sur cette belle planète. Comme chacun l'aura remarqué, nous ne fonctionnons pas tous de la même façon, et que ce qui marche chez les uns fait un flop chez les autres. Pas de voie royale qui marche à tout les coups, donc, pour déconnecter l'intellect analytique, sinon les rues regorgeraient d'initiés, d'adeptes, d'éveillés bienveillants etc etc au lieu de regorger de paumés en tout genre plus ou moins desespérés.Calcédoine a écrit:[...]la technique de l'analogie sert précisément à court-circuiter l'intellect analytique (la "raison raisonnante").
Dans le même genre, ce génie de Lacan disait : "Je ne parle pas pour les imbéciles"... Ce n'est pas sa phrase la plus inspirée, à mon avis. Je préfère l'Autre, qui disait... comment déjà... "Heureux les simples d'esprit". Faut-il déborder d'amour, pour dire un truc pareil !
... mais tes indications, et tout ce qui a été posté jusqu'ici, + les exemples en question d'Aliboron : exactement le genre d'infos qui est du Sel béni pour une Chèvre... Tout espoir n'est donc pas perdu...
(... et quand je dis "du Sel" ici, hein.... j'me comprends !!)
Dernière édition par Chèvre le Sam 18 Juil 2009, 06:37, édité 1 fois
Chèvre- Nombre de messages : 350
Date d'inscription : 06/06/2009
Re: L'Analogie pour les Nuls (et les chèvres)
Bonjour,
Mille excuses Chèvre de ne pas avoir répondu directement à vos questions précises sur de Nuysement, Guénon et Plotin. J'ai un peu fréquenté ces trois auteurs mais ne pensais pas que mon "opinion" de nain sur ces géants puisse apporter de l'eau au moulin.
La question de l'analogie m'ayant semblé centrale sur ce fil, je me suis donc risqué... au centre. Enfin, le plus près possible.
Aussi, suis-je un peu surpris que pour répondre à quelques-unes de mes élucubrations, il faille se déporter sur d'autres fils... nom d'une Aragne ! But why not.
Le poème de Nuysement cité par Charly Alverda, mis à part les 2 ou 3 vers évoquant (de façon convenue quoique bien tournée) l'alchimie, ne relève en rien de la caballe. Il dit clairement ce qu'il dit sans aucun double sens en repons, ou en filigranne. Donc, relax... même si la question posée par Charly, sous son apparence benoite, est en fait : redoutable ... et que comme vous je ferai semblant de ne pas l'avoir vu .
Pour en venir ici à Guénon, on peut supposer qu'il savait de quoi retourne la Langue des Oiseaux, aussi bien sous sa forme de "caballe phonétique" (abusivement sollicitée de nos jours) que sous celle, plus orthodoxe de Langue Syriaque, ou solaire (appelation d'origine soufie, je crois).
Le livre de lui que vous mentionnez ne me parait pas en traiter; voyez plutot "symboles fondamentaux de la science sacrée". Maitre-livre présentant beaucoup d'intéret pour qui souhaite s'aventurer plus avant dans les symboles, en évitant le n'importe-quoi.
Je dis qu'on peut le supposer, parce que (outre ce qu'on peut savoir de ses fréquentations) ici et là dans son oeuvre, on trouve des recours à l'éthymologie grecque pour justifier telle ou telle exègèse; et que ce procédé en particulier est typique de cette caballe.
Mais son goût pour l'ordre, la tradition avec un grand Tau... et une certaine condescendance envers ce qu'il qualifiait de "cosmologique" (par opposition au méta-physique, d'après lui) l'inclinera plutot à chercher des cautionnements du coté de la Kaballe juive, ou de la Science des Lettres soufie.
On reste toujours chez les "oiseaux", certes; mais ces deux derniers sont plus gros... c'est un peu comme la différence entre un bimoteur de tourisme et des avions de chasse.
Mur du son, et compagnie...
Voilà le peu que je puisse en dire en rapport avec ce fil.
Quant à Plotin (toujours en rapport avec ce site et fil) sa grecquitude comme dirait Ségolaine de chez royal-canin, l'empecha de bruler les roses comme Platon (vite lu) y invite en n'accordant de valeur qu'aux noumènes.
Plotin tenta, non sans quelques succès de vivre, d'expérimenter, ce que son illustre prédecesseur théorisait. On note, en conséquence sans doute, que sur l'astrologie par exemple il avait un point de vue subtilement favorable.
Là où ces 3 auteurs se rencontrent aujourd'hui (au Présent...), c'est à mon humble avis de baudet en ce qu'ils ont, chacun selon son génie, contribué au "combat pour l'âme du monde", comme disait Henry Corbin. Si vous préférez : le Spiritus Mundi.
En termes plus précis : le réel ne se dévoilant qu'à ceux qui ... l'inventent, il convient peut-etre d'établir, d'instaurer par l'art (au sens large, mais avisé si possible) un mésocosme entre terre et ciel pour participer à la fète. Au banquet, disait Platon.
Voir, à la Noce, comme disent tous nos chymistes... toujours plus ou moins planqués sous le lit des amours entre Vénus et Mars. Aussi, vu la position sans doute, on y entend mieux qu'on ne voit.
Je me risquerai donc à supposer qu'en notre art, l'entendement est plus sollicité que les autres sens. Peut-etre aussi qu'à force de roder sous les lits, on se décoince et, qu'il en résulte (entre autre) une langue plus verte...
Dumézil, grand équarrisseur de mythes, en un brillant essai sur le dieu Loki des scandinaves, (équivalent fripon de notre Hermès) y a émis l'hypothèse d'un "complexe de Loki".... entrainant le malade à fouiner dans les angles-morts, là où ils se passent des choses louches, que la morale réprouve.
Yvonne Carroutch, de même, (dans un cahier de l'herne consacré à G. Meyrinck, je crois) s'est fendue d'un plaisant article sur l'alchimie à l'époque de Rodolphe, à Prague, où elle établit des liens entre certain érotisme "morbide" (?) et le gout pour l'occulte. Tout une ambiance...
A savourer avec modération...
Bref, je délire asinement pour en venir (avec mes gros sabots) à un modeste bouquin, trop rarement mentionné, et qui me parait etre une excellente introduction à la caballe phonétique qui vous... turlupine : La chevalerie amoureuse, troubadours, félibres et rose-croix; de Pierre Dujols.
Cordialement
aliboron.
Mille excuses Chèvre de ne pas avoir répondu directement à vos questions précises sur de Nuysement, Guénon et Plotin. J'ai un peu fréquenté ces trois auteurs mais ne pensais pas que mon "opinion" de nain sur ces géants puisse apporter de l'eau au moulin.
La question de l'analogie m'ayant semblé centrale sur ce fil, je me suis donc risqué... au centre. Enfin, le plus près possible.
Aussi, suis-je un peu surpris que pour répondre à quelques-unes de mes élucubrations, il faille se déporter sur d'autres fils... nom d'une Aragne ! But why not.
Le poème de Nuysement cité par Charly Alverda, mis à part les 2 ou 3 vers évoquant (de façon convenue quoique bien tournée) l'alchimie, ne relève en rien de la caballe. Il dit clairement ce qu'il dit sans aucun double sens en repons, ou en filigranne. Donc, relax... même si la question posée par Charly, sous son apparence benoite, est en fait : redoutable ... et que comme vous je ferai semblant de ne pas l'avoir vu .
Pour en venir ici à Guénon, on peut supposer qu'il savait de quoi retourne la Langue des Oiseaux, aussi bien sous sa forme de "caballe phonétique" (abusivement sollicitée de nos jours) que sous celle, plus orthodoxe de Langue Syriaque, ou solaire (appelation d'origine soufie, je crois).
Le livre de lui que vous mentionnez ne me parait pas en traiter; voyez plutot "symboles fondamentaux de la science sacrée". Maitre-livre présentant beaucoup d'intéret pour qui souhaite s'aventurer plus avant dans les symboles, en évitant le n'importe-quoi.
Je dis qu'on peut le supposer, parce que (outre ce qu'on peut savoir de ses fréquentations) ici et là dans son oeuvre, on trouve des recours à l'éthymologie grecque pour justifier telle ou telle exègèse; et que ce procédé en particulier est typique de cette caballe.
Mais son goût pour l'ordre, la tradition avec un grand Tau... et une certaine condescendance envers ce qu'il qualifiait de "cosmologique" (par opposition au méta-physique, d'après lui) l'inclinera plutot à chercher des cautionnements du coté de la Kaballe juive, ou de la Science des Lettres soufie.
On reste toujours chez les "oiseaux", certes; mais ces deux derniers sont plus gros... c'est un peu comme la différence entre un bimoteur de tourisme et des avions de chasse.
Mur du son, et compagnie...
Voilà le peu que je puisse en dire en rapport avec ce fil.
Quant à Plotin (toujours en rapport avec ce site et fil) sa grecquitude comme dirait Ségolaine de chez royal-canin, l'empecha de bruler les roses comme Platon (vite lu) y invite en n'accordant de valeur qu'aux noumènes.
Plotin tenta, non sans quelques succès de vivre, d'expérimenter, ce que son illustre prédecesseur théorisait. On note, en conséquence sans doute, que sur l'astrologie par exemple il avait un point de vue subtilement favorable.
Là où ces 3 auteurs se rencontrent aujourd'hui (au Présent...), c'est à mon humble avis de baudet en ce qu'ils ont, chacun selon son génie, contribué au "combat pour l'âme du monde", comme disait Henry Corbin. Si vous préférez : le Spiritus Mundi.
En termes plus précis : le réel ne se dévoilant qu'à ceux qui ... l'inventent, il convient peut-etre d'établir, d'instaurer par l'art (au sens large, mais avisé si possible) un mésocosme entre terre et ciel pour participer à la fète. Au banquet, disait Platon.
Voir, à la Noce, comme disent tous nos chymistes... toujours plus ou moins planqués sous le lit des amours entre Vénus et Mars. Aussi, vu la position sans doute, on y entend mieux qu'on ne voit.
Je me risquerai donc à supposer qu'en notre art, l'entendement est plus sollicité que les autres sens. Peut-etre aussi qu'à force de roder sous les lits, on se décoince et, qu'il en résulte (entre autre) une langue plus verte...
Dumézil, grand équarrisseur de mythes, en un brillant essai sur le dieu Loki des scandinaves, (équivalent fripon de notre Hermès) y a émis l'hypothèse d'un "complexe de Loki".... entrainant le malade à fouiner dans les angles-morts, là où ils se passent des choses louches, que la morale réprouve.
Yvonne Carroutch, de même, (dans un cahier de l'herne consacré à G. Meyrinck, je crois) s'est fendue d'un plaisant article sur l'alchimie à l'époque de Rodolphe, à Prague, où elle établit des liens entre certain érotisme "morbide" (?) et le gout pour l'occulte. Tout une ambiance...
A savourer avec modération...
Bref, je délire asinement pour en venir (avec mes gros sabots) à un modeste bouquin, trop rarement mentionné, et qui me parait etre une excellente introduction à la caballe phonétique qui vous... turlupine : La chevalerie amoureuse, troubadours, félibres et rose-croix; de Pierre Dujols.
Cordialement
aliboron.
aliboron- Nombre de messages : 208
Age : 67
Date d'inscription : 15/07/2009
Re: L'Analogie pour les Nuls (et les chèvres)
... décidément, Al-Birouni, vous voici "asiné" à résidence !!
Voilà ce qu'il en "coûte" de vous demander des réponses précises. Merci de votre érudition inspirée, que vous partagez avec grande générosité...
Voilà ce qu'il en "coûte" de vous demander des réponses précises. Merci de votre érudition inspirée, que vous partagez avec grande générosité...
Chèvre- Nombre de messages : 350
Date d'inscription : 06/06/2009
Re: L'Analogie pour les Nuls (et les chèvres)
A la base, la loi d'analogie découle de la bien connue Table d'Emeraude attribuée à Hermès Trismégiste :
C'est dans ce cadre qu'il y a lieu de rechercher des analogies pertinentes, et il ne sert à rien de faire des jeux de mots tous azimuts.
Oh bien sûr on peut s'amuser à rechercher des analogies entre toutes les choses du monde terrestre. Elles sont forcément nombreuses, puisque tout ce qui est matérialisé dans le monde phénoménal procède d'une nature unique, modulée à l'infini. J'admets que rechercher ces petites analogies amusantes peut être instructif pour éveiller un débutant à la découverte de l'unicité de l'univers, mais je ne pense pas qu'il faille se complaire à ce seul niveau ludique alors que l'Infini nous propose de s'unir à Lui.
Dans la thèque du forum est présenté l'ouvrage de Bernard Roger A la découverte de l'alchimie. Un item du premier chapitre est intitulé "Art d'Amour et analogie". On y lit que l'Art d'Amour est une notion antique dont l'Alchimie est une version plus récente. Et aussi :
Ce qui est en bas est comme ce qui est en haut, et ce qui est en haut est comme ce qui est en bas; . . par ces choses se font les miracles d'une seule chose . . |
Oh bien sûr on peut s'amuser à rechercher des analogies entre toutes les choses du monde terrestre. Elles sont forcément nombreuses, puisque tout ce qui est matérialisé dans le monde phénoménal procède d'une nature unique, modulée à l'infini. J'admets que rechercher ces petites analogies amusantes peut être instructif pour éveiller un débutant à la découverte de l'unicité de l'univers, mais je ne pense pas qu'il faille se complaire à ce seul niveau ludique alors que l'Infini nous propose de s'unir à Lui.
Dans la thèque du forum est présenté l'ouvrage de Bernard Roger A la découverte de l'alchimie. Un item du premier chapitre est intitulé "Art d'Amour et analogie". On y lit que l'Art d'Amour est une notion antique dont l'Alchimie est une version plus récente. Et aussi :
Bernard Roger prend alors un exemple issu de l'étude de la psychologie de l'enfance :Dans son principe, l'opération centrale de l'Art d'Amour consiste à glorifier la Nature en l'aidant à réaliser « l'union des natures contraires » telles que la lumière et la matière. Le rôle de l'artiste est en premier lieu de préparer la « matrice » que constitue cette matière, appelée aussi la femelle de l'œuvre, pour la rendre apte à recevoir la semence lumineuse du mâle, venue « d'en haut ».
[…]
C'est en effet, comme le fait remarquer Limojon de St-Didier, parce que la « nature supérieure » et la « nature inférieure » sont semblables – d'autres disent issues d'une même racine – « qu'on peut par elles faire les miracles d'une seule chose ».
Aussi l'Art d'Amour est-il lié de façon très intime au principe d'analogie sur lequel reposent d'ailleurs toutes les sciences traditionnelles et qui méritent de retenir un instant notre attention.
De ce constat, l'auteur en tire les enseignements suivants :Si vous avez un enfant de quatre ou cinq ans, donnez-lui une feuille de papier et des crayons de couleurs. Au bout de quelques minutes vous verrez très souvent apparaître le dessin d'une maison éclairée par un beau soleil. Tous les psychologues reconnaîtront qu votre enfant vient tout simplement d'exprimer, de la façon la plus claire, une vision intime de ce que fut pour lui l'univers, depuis le commencement des temps où sa mère lui a donné l'abri de son corps, où son père lui a transmis la semence lumineuse de la vie. Personne pourtant ne lui a appris que sa mère était comme la maison et son père comme le soleil, personne si ce n'est une certaine voix venant d'un lieu profond de sa conscience, en relation avec l'intimité des choses.
Dans quelques années cependant, votre enfant aura une certaine expérience du monde extérieur dans lequel il évolue. Un jour la voix intérieure sera couverte par celle du pédagogue qui, pour rendre possible sa vie en société, lui fera entendre qu'un chat est un chat et rien d'autre, que son père est un monsieur nanti d'une profession et remplissant ses devoirs civiques, tandis qu'autour du soleil tourne la terre en 365 jours ¼.
Votre enfant acceptera sans peine ce nouvel aspect de l'univers, cloisonné et quelque peu sévère, parce qu'il correspondra à ses expériences sensorielles : ce qui est bon et ce qui est mauvais, ce qui est chaud et ce qui est froid, ce qui est grand et ce qui est petit, ainsi que la permanence ou identité des objets dans le temps. Le raisonnement analytique auquel on l'exercera s'accordera avec ses perceptions du monde extérieur pour affirmer la valeur pragmatique du principe d'identité; sans l'empêcher toutefois, dans la pratique de ses jeux (où tout objet peut en figurer un autre, où un morceau de bois peut devenir un bébé, un avion ou un cheval, sans perdre pour cela sa dignité première de morceau de bois), de continuer à mettre en pratique sa certitude intime de la vérité supérieure de l'analogie : « Tout est dans Tout.»
L'approche du réel repose par conséquent sur deux fondements qui coexistent dans la conscience et dont ils déterminent deux modalités : autour du principe d'identité se cristallisent les notions de la conscience dite claire de l'état de veille, tandis que l'analogie court sans cesse comme une source souterraine pour donner la vie à tous les êtres, affirmant l'unité originelle du Tout.
L'analogie s'adresse à l'intelligence du cœur et à sa créativité. Elle relève, comme l'a souligné René Alleau, de la poétique et constitue le fondement de l'alchimie traditionnelle.
Christian Hersey- Nombre de messages : 100
Date d'inscription : 04/04/2008
Re: L'Analogie pour les Nuls (et les chèvres)
Je suis souvent surpris par certaines "coïncidences". Tantôt par leur précision, tantôt par leur pertinence, tantôt par leur redondance. Et parfois par plusieurs de ces aspects combinés. J'apprends aujourd'hui la sortie prochaine d'un nouveau livre du journaliste Pierre Jovanovic. Ces derniers mois, cet auteur tient sur son blog ( Le Blog de l'Apocalypse) une sorte de journal économique où il collectionne les coupures de presse relatives aux (dés)informations financières qu'il commente et analyse avec autant d'acidité que de lucidité.Citant Hermès 3M, Christian Hersey a écrit:Ce qui est en bas est comme ce qui est en haut,
et ce qui est en haut est comme ce qui est en bas;
par ces choses se font les miracles d'une seule chose
C'est dans ce cadre qu'il y a lieu de rechercher des analogies pertinentes
Son nouveau livre, 777, a attiré mon attention parce qu'il révèle que par une extraordinaire "coïncidence", l'indice Dow Jones a perdu 777,7 points au moment précis de la clôture du 29/09/2009, une journée plutôt particulière puisqu'il s'agissait du Nouvel An juif (Roch Hachana, sachant qu'à l'heure de la clôture à Wall Street, on était déjà le 30 septembre à Jérusalem).Je ne connais pas le contenu du livre, présenté sur le site de l'auteur et je ne sais pas s'il faut accorder foi à ses conclusions, mais il relève sans ambiguïté une coïncidente plus que troublante. Une de plus !
Henri Schersch- Nombre de messages : 330
Age : 54
Date d'inscription : 21/07/2008
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