Michael Maïer
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Michael Maïer
Michael Maïer est né à Rindsberg près de Kiel en 1568 et est décédé en 1622. Il fut médecin et alchimiste et sera le conseiller de l'empereur romain germanique Rodolphe II de Hasbourg.
Il étudie la philosophie et la médecine à Rostock (1587), Francfort-sur-Oder (1592) et Padoue. Il obtient son doctorat de médecine en 1596 à Bâle, et revient à Rostock pour exercer. En 1608 il va à Prague, et en 1609 il devient médecin et conseiller impérial de Rodolphe II, du fait de la passion de l'empereur pour l'alchimie et l'occulte.
En 1612, à la mort de l'empereur, Michael Maïer se rend en Angleterre. Son premier ouvrage "Arcana arcanissima" sera diffusé à Londres. Michael Maier est l'un des principaux commentateurs des manifestes Rose-Croix (1614-1616) et il donne des précisions sur l'existence de cet ordre philosophique dans plusieurs de ses ouvrages. En 1617, il publie "Atalanta fugiens" (voir ici), un livre d'emblèmes alchimiques ; outre des gravures et des poèmes, il contient cinquante morceaux de musique.
En 1619 il devient le médecin du landgrave Maurice de Hesse-Cassel. En 1620, il part pratiquer la médecine à Magdebourg où il meurt en 1622, laissant de nombreux travaux non-publiés. (source : http://fr.wikipedia.org/wiki/Michael_Maier )
Il étudie la philosophie et la médecine à Rostock (1587), Francfort-sur-Oder (1592) et Padoue. Il obtient son doctorat de médecine en 1596 à Bâle, et revient à Rostock pour exercer. En 1608 il va à Prague, et en 1609 il devient médecin et conseiller impérial de Rodolphe II, du fait de la passion de l'empereur pour l'alchimie et l'occulte.
En 1612, à la mort de l'empereur, Michael Maïer se rend en Angleterre. Son premier ouvrage "Arcana arcanissima" sera diffusé à Londres. Michael Maier est l'un des principaux commentateurs des manifestes Rose-Croix (1614-1616) et il donne des précisions sur l'existence de cet ordre philosophique dans plusieurs de ses ouvrages. En 1617, il publie "Atalanta fugiens" (voir ici), un livre d'emblèmes alchimiques ; outre des gravures et des poèmes, il contient cinquante morceaux de musique.
En 1619 il devient le médecin du landgrave Maurice de Hesse-Cassel. En 1620, il part pratiquer la médecine à Magdebourg où il meurt en 1622, laissant de nombreux travaux non-publiés. (source : http://fr.wikipedia.org/wiki/Michael_Maier )
Ludivine- Nombre de messages : 220
Date d'inscription : 04/04/2010
Re: Michael Maïer
Parmi les autres ouvrages de Maïer, il convient de citer Symbola aureae mensae, Silentium post clamores, Themis aurea, Lusus serius et Verum Inventum.
Maïer s'est beaucoup préoccupé de l'interprétation alchimique des mythes égyptiens, grecs et romains. Cela se voit dès son magistral Arcana arcanissima (pour une récente traduction intégrale en français, voir: http://www.beyaeditions.com/livre5.htm ), dont Pernety s'est largement inspiré en rédigeant ses Fables dévoilées.
Il écrit par exemple au cinquième livre d'Arcana:
Maïer s'est beaucoup préoccupé de l'interprétation alchimique des mythes égyptiens, grecs et romains. Cela se voit dès son magistral Arcana arcanissima (pour une récente traduction intégrale en français, voir: http://www.beyaeditions.com/livre5.htm ), dont Pernety s'est largement inspiré en rédigeant ses Fables dévoilées.
Il écrit par exemple au cinquième livre d'Arcana:
L'actualité lui donne d'ailleurs raison.Nous prédisons et nous garantissons qu'il sera plus facile d'arracher la massue de la main d'Hercule lui-même que d'extraire de l'esprit des intelligents et de détruire sans injure envers nous la présente interprétation philosophique que nous avons proposée des légendes sur ces exploits et ces héros!
Scénon- Nombre de messages : 29
Date d'inscription : 28/05/2011
Re: Michael Maïer
Bonjour,
Quelqu’un parlait récemment sur ce forum d’un livre du Cosmopolite avec aspirine intégrée, que ne lût-il pas, pour se délasser quelque peu les neurones, la présentation de cette thèse sur l'Atalanta Fugiens de notre cher Maïer.
Avertissons toutefois le débonnaire lecteur que : “Quelques-unes de ces représentations iconiques posent un problème de lecture et provoquent chez le sujet récepteur un conflit perceptivo-cognitif dont la cause (ou l'origine) se situe au niveau de la perception de certaines incongruités iconiques (ou dissonances iconiques).”
Oh ? Euh ! Vraiment ?
Descripción: Cette thèse s'inscrit dans le cadre d'une théorie de la réception de l'image: il s'agit d'une méthode qui permet d'établir la sémiogenèse d'images issues d'un contexte spécifique, la symbolique alchimique. Parce que ce type de symbolique est conditionné par une philosophie singulière, l'alchimie, et est tributaire d'une problématique du secret, les images qui la composent ne se donnent pas à comprendre d'emblée. Présentées sous la forme d'une iconographie complexe et audacieuse, elles montrent des figurations illustrant autant des formes convenues et mimétiques qu'inhabituelles et insolites. En mode de réception, nous pensons que la saisie visuo-cognitive du trajet sémantique de ces images dépend de leur complexité figurative. Autrement dit, chaque type d'image convoque un parcours sémantique distinct pour signaler des niveaux de sens variés. En analysant le fonctionnement de ces gestalts visuelles, nous entendons statuer sur les modalités énonciatives et interprétatives qui régissent leur sémiogenèse et voir comment celles-ci s'imbriquent pour donner lieu à des parcours différents. Afin de mettre en évidence le fonctionnement sémiotique des images alchimiques, nous postulons que la symbolique s'inscrit d'abord dans les dimensions plastiques et iconiques. Pour mener à bien notre réflexion théorique, nous choisissons de travailler à partir d'un corpus spécifique: Atalanta fugiens. Réalisé en 1617 par Michael Maier, ce traité alchimique présente cinquante emblèmes singuliers composés de gravures, de molto, d'épigrammes et de fugues musicales. Nous voulons nous concentrer sur l'étude des signes gravés et particulièrement sur l'interaction des signes plastiques (Wassily Kandinsky, Albert Flocon, Groupe µ.., Fernande Saint-Martin, Jean-Marie Floch), des signes iconiques (Groupe µ.., Umberto Eco) et des signes plastico-iconiques, puisque ceux-ci engendrent des modes d'énonciation de la symbolique. En nous inspirant de la méthodologie des théoriciens susmentionnés, nous proposons un modèle théorique sous la forme d'une typologie des iconicités et d'une typologie des symbolicités, l'imbrication des deux permettant de théoriser le fonctionnement de la symbolique alchimique dans les gravures de l'Atalanta fugiens. La typologie des iconicités distingue sémiotiquement divers types de codages iconiques participant à la reconnaissance des représentations. En effet, ce ne sont pas les mêmes stratégies plastico-iconiques qui nous permettent de reconnaître l'icône d'une «femme» de celle d'un «homme enceint» et d'un «hermaphrodite». Quelques-unes de ces représentations iconiques posent un problème de lecture et provoquent chez le sujet récepteur un conflit perceptivo-cognitif dont la cause (ou l'origine) se situe au niveau de la perception de certaines incongruités iconiques (ou dissonances iconiques). Celles-ci conjointes à d'autres formes figuratives moins problématiques, induisent, dépendamment de la typologie des iconicités, des niveaux interprétatifs distincts. Dans la mouvance de la typologie des iconicités, nous présentons donc une typologie des symbolicités et définissons la nature de relation qui unit les deux niveaux iconiques et symboliques. Dès lors, nous mettons en évidence l'existence de trois modalités participant au processus de symbolisation de la philosophie alchimique: les iconicités, les degrés de symbolicité et les espaces narratifs. Les iconicités s'inscrivent dans des espaces de référence que nous appelons «espaces narratifs», lesquels relèvent de différents domaines (mythologie, sciences de la nature, alchimie, astronomie, etc.). Selon l'espace narratif, l'analogie entre iconicités et symbolicités sera plus ou moins complexe, ce qui nous amène à dégager l'existence d'une échelle de symbolicité: iconicités, espaces narratifs et taux de symbolicité se conjuguent pour générer divers trajets sémantiques et déterminer différents types de symbolicité. Afin de valider la fonctionnalité de notre modèle, nous procédons à une analyse descriptive en choisissant un thème fondateur de l'alchimie, soit l'union des principes masculin et féminin, que nous examinons à partir du concept d'altérité sexuelle. Cette étude sert à démontrer que notre outil conceptuel permet de systématiser la constance méthodique d'une symbolique alchimique tributaire de la problématique du secret, de cerner ses différents niveaux de sens, de comprendre sa logique et par conséquent de saisir les enjeux épistémologiques d'une philosophie que certains disent parfois en désuétude, mais qui nous apparaît au terme de cette thèse très vivace et fascinante à considérer d'un point de vue sémiotique. ______________________________________________________________________________
MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Théorie de la réception des images, Sémiotique visuelle, Symbolique, Alchimie, Altérité sexuelle.
Autor(es): Granjon, Émilie -
http://biblioteca.universia.net/html_bura/ficha/params/title/semiogenese-symbolique-alchimique-etude-des-gravures-l-atalanta-fugiens-1617/id/49802990.html
Cordialement,
C...a
Quelqu’un parlait récemment sur ce forum d’un livre du Cosmopolite avec aspirine intégrée, que ne lût-il pas, pour se délasser quelque peu les neurones, la présentation de cette thèse sur l'Atalanta Fugiens de notre cher Maïer.
Avertissons toutefois le débonnaire lecteur que : “Quelques-unes de ces représentations iconiques posent un problème de lecture et provoquent chez le sujet récepteur un conflit perceptivo-cognitif dont la cause (ou l'origine) se situe au niveau de la perception de certaines incongruités iconiques (ou dissonances iconiques).”
Oh ? Euh ! Vraiment ?
Descripción: Cette thèse s'inscrit dans le cadre d'une théorie de la réception de l'image: il s'agit d'une méthode qui permet d'établir la sémiogenèse d'images issues d'un contexte spécifique, la symbolique alchimique. Parce que ce type de symbolique est conditionné par une philosophie singulière, l'alchimie, et est tributaire d'une problématique du secret, les images qui la composent ne se donnent pas à comprendre d'emblée. Présentées sous la forme d'une iconographie complexe et audacieuse, elles montrent des figurations illustrant autant des formes convenues et mimétiques qu'inhabituelles et insolites. En mode de réception, nous pensons que la saisie visuo-cognitive du trajet sémantique de ces images dépend de leur complexité figurative. Autrement dit, chaque type d'image convoque un parcours sémantique distinct pour signaler des niveaux de sens variés. En analysant le fonctionnement de ces gestalts visuelles, nous entendons statuer sur les modalités énonciatives et interprétatives qui régissent leur sémiogenèse et voir comment celles-ci s'imbriquent pour donner lieu à des parcours différents. Afin de mettre en évidence le fonctionnement sémiotique des images alchimiques, nous postulons que la symbolique s'inscrit d'abord dans les dimensions plastiques et iconiques. Pour mener à bien notre réflexion théorique, nous choisissons de travailler à partir d'un corpus spécifique: Atalanta fugiens. Réalisé en 1617 par Michael Maier, ce traité alchimique présente cinquante emblèmes singuliers composés de gravures, de molto, d'épigrammes et de fugues musicales. Nous voulons nous concentrer sur l'étude des signes gravés et particulièrement sur l'interaction des signes plastiques (Wassily Kandinsky, Albert Flocon, Groupe µ.., Fernande Saint-Martin, Jean-Marie Floch), des signes iconiques (Groupe µ.., Umberto Eco) et des signes plastico-iconiques, puisque ceux-ci engendrent des modes d'énonciation de la symbolique. En nous inspirant de la méthodologie des théoriciens susmentionnés, nous proposons un modèle théorique sous la forme d'une typologie des iconicités et d'une typologie des symbolicités, l'imbrication des deux permettant de théoriser le fonctionnement de la symbolique alchimique dans les gravures de l'Atalanta fugiens. La typologie des iconicités distingue sémiotiquement divers types de codages iconiques participant à la reconnaissance des représentations. En effet, ce ne sont pas les mêmes stratégies plastico-iconiques qui nous permettent de reconnaître l'icône d'une «femme» de celle d'un «homme enceint» et d'un «hermaphrodite». Quelques-unes de ces représentations iconiques posent un problème de lecture et provoquent chez le sujet récepteur un conflit perceptivo-cognitif dont la cause (ou l'origine) se situe au niveau de la perception de certaines incongruités iconiques (ou dissonances iconiques). Celles-ci conjointes à d'autres formes figuratives moins problématiques, induisent, dépendamment de la typologie des iconicités, des niveaux interprétatifs distincts. Dans la mouvance de la typologie des iconicités, nous présentons donc une typologie des symbolicités et définissons la nature de relation qui unit les deux niveaux iconiques et symboliques. Dès lors, nous mettons en évidence l'existence de trois modalités participant au processus de symbolisation de la philosophie alchimique: les iconicités, les degrés de symbolicité et les espaces narratifs. Les iconicités s'inscrivent dans des espaces de référence que nous appelons «espaces narratifs», lesquels relèvent de différents domaines (mythologie, sciences de la nature, alchimie, astronomie, etc.). Selon l'espace narratif, l'analogie entre iconicités et symbolicités sera plus ou moins complexe, ce qui nous amène à dégager l'existence d'une échelle de symbolicité: iconicités, espaces narratifs et taux de symbolicité se conjuguent pour générer divers trajets sémantiques et déterminer différents types de symbolicité. Afin de valider la fonctionnalité de notre modèle, nous procédons à une analyse descriptive en choisissant un thème fondateur de l'alchimie, soit l'union des principes masculin et féminin, que nous examinons à partir du concept d'altérité sexuelle. Cette étude sert à démontrer que notre outil conceptuel permet de systématiser la constance méthodique d'une symbolique alchimique tributaire de la problématique du secret, de cerner ses différents niveaux de sens, de comprendre sa logique et par conséquent de saisir les enjeux épistémologiques d'une philosophie que certains disent parfois en désuétude, mais qui nous apparaît au terme de cette thèse très vivace et fascinante à considérer d'un point de vue sémiotique. ______________________________________________________________________________
MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Théorie de la réception des images, Sémiotique visuelle, Symbolique, Alchimie, Altérité sexuelle.
Autor(es): Granjon, Émilie -
http://biblioteca.universia.net/html_bura/ficha/params/title/semiogenese-symbolique-alchimique-etude-des-gravures-l-atalanta-fugiens-1617/id/49802990.html
Cordialement,
C...a
Charly Alverda- Nombre de messages : 534
Date d'inscription : 02/10/2008
Re: Michael Maïer
Bonjour.
Merci à Charly (et à Chèvre ) pour leurs trouvailles.
A mon lever, ce matin, en découvrant ce texte, j'ai d'abord cru un moment qu'Emilie Granjon sortait d'un stage d'écriture de chez Aliboron. Puis, après une tasse de café fort, je me suis aperçu que ce texte (qui n'est que l'introduction d'une thèse complète) était structuré et compréhensible. Donc, je l'ai lu.
Dans l'ensemble, je trouve que ce n'est pas mal pensé : les différents éléments de l'Atalanta Fugiens (textes, images, morceaux musicaux) et les différents niveaux de complexité inclus dans ces éléments, concourent simultanément à forcer le cerveau à fonctionner différemment, puisqu'aucun schéma de perception classique n'est adéquat pour percevoir l'entièreté de l'œuvre. Vu ainsi, on pourrait dire qu'Emilie Granjon n'écrit rien d'autre que ce que nous décrivons sur ce forum en divers endroits. Elle l'écrit de manière fort compliquée pour le commun des mortels, bien sûr, mais c'est une forme d'expression usuelle dans le milieu scientifique; donc, cela parle à ses pairs, et c'est ainsi qu'un ouvrage à caractère initiatique (re)trouve (insidieusement ?) sa place dans le corpus scientifique contemporain. S'il s'agissait d'intéresser discrètement les scientifiques à l'alchimie, je dirais que c'est tactiquement bien joué !
De plus, la thèse d'Emilie Granjon montre le processus par lequel opère la transmutation initiatique. L'intense sollicitation de nos différents organes de perception (vue, ouïe) et d'interprétation contraint les différents éléments d'information à transiter par des circuits différents de ceux que nous utilisons traditionnellement, lesquels, d'une certaine manière, font que nous sommes ce que nous sommes ( Gestalt, configuration). La saturation de nos circuits interprétatifs par des éléments non directement intégrables nous contraint à innover de nouvelles structures interprétatives, ce qui, à son tour, nous pousse à accéder à une autre manière de penser (changement de paradigme), et, en conséquence, à une autre manière d'être (voir aussi le texte du Marcheur Définition de l'initiation).
Finalement, on pourrait presque dire que cette thèse sur l'œuvre de Maïer est une tentative d'approche scientifique de l'initiation. Une contribution qui méritait vraiment d'être mentionnée ici. Je regrette seulement un détail : l'auteur évoque le concept de "secret" lié à l'alchimie, ce que je conteste, à l'instar de ce qui a déjà été publié dans le fil Le Grand Secret; par contre, j'accepte que la quasi incommunicabilité naturellement intrinsèque du corpus alchimique affecte ce dernier d'une incompréhension potentielle, équivalente, pour le profane, à un embroullamini incompréhensible, vu comme un message codé, secret.
Merci à Charly (et à Chèvre ) pour leurs trouvailles.
A mon lever, ce matin, en découvrant ce texte, j'ai d'abord cru un moment qu'Emilie Granjon sortait d'un stage d'écriture de chez Aliboron. Puis, après une tasse de café fort, je me suis aperçu que ce texte (qui n'est que l'introduction d'une thèse complète) était structuré et compréhensible. Donc, je l'ai lu.
Dans l'ensemble, je trouve que ce n'est pas mal pensé : les différents éléments de l'Atalanta Fugiens (textes, images, morceaux musicaux) et les différents niveaux de complexité inclus dans ces éléments, concourent simultanément à forcer le cerveau à fonctionner différemment, puisqu'aucun schéma de perception classique n'est adéquat pour percevoir l'entièreté de l'œuvre. Vu ainsi, on pourrait dire qu'Emilie Granjon n'écrit rien d'autre que ce que nous décrivons sur ce forum en divers endroits. Elle l'écrit de manière fort compliquée pour le commun des mortels, bien sûr, mais c'est une forme d'expression usuelle dans le milieu scientifique; donc, cela parle à ses pairs, et c'est ainsi qu'un ouvrage à caractère initiatique (re)trouve (insidieusement ?) sa place dans le corpus scientifique contemporain. S'il s'agissait d'intéresser discrètement les scientifiques à l'alchimie, je dirais que c'est tactiquement bien joué !
De plus, la thèse d'Emilie Granjon montre le processus par lequel opère la transmutation initiatique. L'intense sollicitation de nos différents organes de perception (vue, ouïe) et d'interprétation contraint les différents éléments d'information à transiter par des circuits différents de ceux que nous utilisons traditionnellement, lesquels, d'une certaine manière, font que nous sommes ce que nous sommes ( Gestalt, configuration). La saturation de nos circuits interprétatifs par des éléments non directement intégrables nous contraint à innover de nouvelles structures interprétatives, ce qui, à son tour, nous pousse à accéder à une autre manière de penser (changement de paradigme), et, en conséquence, à une autre manière d'être (voir aussi le texte du Marcheur Définition de l'initiation).
Finalement, on pourrait presque dire que cette thèse sur l'œuvre de Maïer est une tentative d'approche scientifique de l'initiation. Une contribution qui méritait vraiment d'être mentionnée ici. Je regrette seulement un détail : l'auteur évoque le concept de "secret" lié à l'alchimie, ce que je conteste, à l'instar de ce qui a déjà été publié dans le fil Le Grand Secret; par contre, j'accepte que la quasi incommunicabilité naturellement intrinsèque du corpus alchimique affecte ce dernier d'une incompréhension potentielle, équivalente, pour le profane, à un embroullamini incompréhensible, vu comme un message codé, secret.
Montaléchel- Nombre de messages : 173
Date d'inscription : 25/07/2008
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