Frères de la Rosée Cuite
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Sherlock
Nelly Foulcat
6 participants
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Frères de la Rosée Cuite
Bonjour à tous les participants de ce forum. Je viens de lire que Calcédoine ne connait pas les Frères de la Rosée Cuite dont nous parlait Charly Alverda, alors je me permets de rappeler les propos d'un grand alchimiste bien connu.
Fulcanelli nous apprend dans « Le mystère des Cathédrales, partie Paris, chap. VI » que Thomas Corneille appelait les grands maîtres de la Rose-Croix, Frères de la Rosée-Cuite, signification qu’ils donnaient eux-mêmes aux initiales de leur ordre : F.R.C. Il nous donne une explication du choix de ces termes :
Fulcanelli nous apprend dans « Le mystère des Cathédrales, partie Paris, chap. VI » que Thomas Corneille appelait les grands maîtres de la Rose-Croix, Frères de la Rosée-Cuite, signification qu’ils donnaient eux-mêmes aux initiales de leur ordre : F.R.C. Il nous donne une explication du choix de ces termes :
« Rosée de Mai (Maïa était mère d’Hermès), - humidité vivifiante du mois de Marie, la Vierge Mère. »L’Esprit universel, corporifié dans les minéraux sous le nom alchimique de Soufre, constitue le principe et l’agent efficace de toutes les teintures métalliques. Mais on ne peut obtenir cet Esprit, ce sang rouge des enfants qu’en décomposant ce que la nature avait d’abord assemblé en eux. Il est donc nécessaire que le corps périsse, qu’il soit crucifié et qu’il meure si l’on veut extraire l’âme, vie métallique et Rosée céleste, qu’il tenait enfermée. Et cette quintessence, transfusée dans un corps pur, fixe, parfaitement digéré, donnera naissance à une nouvelle créature, plus resplendissante qu’aucune de celles dont elle provient. Les corps n’ont point d’action les uns sur les autres ; l’esprit, seul, est actif et agissant.
C’est pourquoi les Sages, sachant que le sang minéral dont ils avaient besoin pour animer le corps fixe et inerte de l’or n’était qu’une condensation de l’Esprit universel, âme de toute chose ; que cette condensation sous la forme humide, capable de pénétrer et rendre végétatifs les mixtes sublunaires, ne s’accomplissait que la nuit, à la faveur des ténébres, du ciel pur et de l’air calme ; qu’enfin la saison pendant laquelle elle se manifestait avec le plus d’activité et d’abondance correspondait au printemps terrestres, les Sages, pour ces raisons combinées, lui donnèrent le nom de Rosée de Mai.
Nelly Foulcat- Nombre de messages : 108
Date d'inscription : 03/10/2008
Re: Frères de la Rosée Cuite
Bonjour.
Mes enquêtes ont ramené à la surface cette information au sujet des Frères de la Rosée Cuite : Eugène Canseliet, dans " Les Cahiers d’Hermès", en 1947, tentait d’établir un lien entre eux et les propos tenus par Cyrano de Bergerac au sujet de la Lune.
Ici encore se mêlent les auteurs et les époques, ce qui rend l’exercice suspect . Nous interprétons aujourd’hui ce qu’a écrit Canseliet, qui lui-même interprètait des bouts de phrases écrites par Cyrano, sorties de leur contexte, et donnant un semblant de légitimité à sa démarche en comparant à un autre auteur encore. Peut-être la conclusion à laquelle aboutit Canseliet est-elle correcte, mais la manière pour y arriver est des plus inélégantes car cette façon de faire n’est pas sans rappeler Fontbrune cherchant bien maladroitement, mais à tout prix, à faire coller les Centuries de Nostradamus aux événements de notre époque.
Mes enquêtes ont ramené à la surface cette information au sujet des Frères de la Rosée Cuite : Eugène Canseliet, dans " Les Cahiers d’Hermès", en 1947, tentait d’établir un lien entre eux et les propos tenus par Cyrano de Bergerac au sujet de la Lune.
Comme l’alchimiste anglais Robert Fludd, dit de Fluctibus, qui rappelle, par son sobriquet, les flots et leurs ondulations, et qui, surtout, fit tant de cas de la rosée, Cyrano, dès ses premières lignes, attire l’attention de son lecteur sur l’astre des nuits, influençant l’élément humide, et présidant à ses mystères : " La lune étoit en son plein, le ciel étoit découvert, et 9 heures du soir étoient sonnées... " Il prend, à son point d’exaltation extrême, l’astre céleste, dont l’action sur le mercure des sages, encore dénommé par eux, lune philosophique, se manifeste dans la condensation nocturne recueillie par le feu. Ainsi s’explique cette rosée cuite, par laquelle les Rose-Croix sont étroitement liés, au sein de leur fraternité invisible et universelle. |
Ici encore se mêlent les auteurs et les époques, ce qui rend l’exercice suspect . Nous interprétons aujourd’hui ce qu’a écrit Canseliet, qui lui-même interprètait des bouts de phrases écrites par Cyrano, sorties de leur contexte, et donnant un semblant de légitimité à sa démarche en comparant à un autre auteur encore. Peut-être la conclusion à laquelle aboutit Canseliet est-elle correcte, mais la manière pour y arriver est des plus inélégantes car cette façon de faire n’est pas sans rappeler Fontbrune cherchant bien maladroitement, mais à tout prix, à faire coller les Centuries de Nostradamus aux événements de notre époque.
Sherlock- Nombre de messages : 78
Date d'inscription : 09/04/2008
Re: Frères de la Rosée Cuite
Konnichiwa !
Je vous prie de m’excuser d’intervenir ici, mais j’ai pensé que la petite anecdote que voici vous étonnerait.
Sur ce site spécialisé dans les arts de la Chine et du Japon, on parle beaucoup des poteries et céramiques, à toutes les époques historiques.
Il se fait qu’on y parle de rosée cuite. A première vue, c’est sans rapport avec le sujet, puisque c’est le nom donné à une glaçure plombifère noire qui revêtait des bols légers aux parois droites.
Or, ces bols en céramique, de style Chojiro (ou dérivé), cuits au four comme oeuvraient parallèlement les alchimistes européens, à quelle période les produisait-on à Kyoto ? Je vous le donne en mille ! C’était durant la période Azuchi-Momoyama (1573-1603), c’est à dire exactement à l’époque où Charly Alverda situe l’existence discrète en Europe (Anvers, Londres) des Frères de la Rosée Cuite (voir son post). Pas avant ; pas après.
Amusante coïncidence, non ?
Qui a dit qu’il n’y avait pas de rapports entre l’alchimie et Harry Potter (le potier) ?
Sayonara
Je vous prie de m’excuser d’intervenir ici, mais j’ai pensé que la petite anecdote que voici vous étonnerait.
Sur ce site spécialisé dans les arts de la Chine et du Japon, on parle beaucoup des poteries et céramiques, à toutes les époques historiques.
Il se fait qu’on y parle de rosée cuite. A première vue, c’est sans rapport avec le sujet, puisque c’est le nom donné à une glaçure plombifère noire qui revêtait des bols légers aux parois droites.
Or, ces bols en céramique, de style Chojiro (ou dérivé), cuits au four comme oeuvraient parallèlement les alchimistes européens, à quelle période les produisait-on à Kyoto ? Je vous le donne en mille ! C’était durant la période Azuchi-Momoyama (1573-1603), c’est à dire exactement à l’époque où Charly Alverda situe l’existence discrète en Europe (Anvers, Londres) des Frères de la Rosée Cuite (voir son post). Pas avant ; pas après.
Amusante coïncidence, non ?
Qui a dit qu’il n’y avait pas de rapports entre l’alchimie et Harry Potter (le potier) ?
Sayonara
Sakado Wan- Nombre de messages : 22
Date d'inscription : 11/07/2008
Re: Frères de la Rosée Cuite
Bien vu, Sakado Wan.
Bien qu'étant informé de la façon dont agissent certaines forces dans l'univers, je reste toujours étonné - et amusé - lorsque j'observe comment des formes archétypales prennent corps en même temps dans différentes régions sous différentes variantes. L'analogie est ici étonnante.
Sauf si on considère que les deux régions, Europe et Chine, pouvaient entretenir de bons contacts commerciaux - ce que j'ignore.
Dans ce cas l'appellation chinoise aurait pu être connue en Europe et utilisée de manière allégorique par les érudits anversois et/ou londoniens, les deux villes étant de très grands ports commerciaux. Il ne s'agirait alors pas de la manifestation concomitante d'un même archétype, mais d'une "contamination" culturelle.
Bien qu'étant informé de la façon dont agissent certaines forces dans l'univers, je reste toujours étonné - et amusé - lorsque j'observe comment des formes archétypales prennent corps en même temps dans différentes régions sous différentes variantes. L'analogie est ici étonnante.
Sauf si on considère que les deux régions, Europe et Chine, pouvaient entretenir de bons contacts commerciaux - ce que j'ignore.
Dans ce cas l'appellation chinoise aurait pu être connue en Europe et utilisée de manière allégorique par les érudits anversois et/ou londoniens, les deux villes étant de très grands ports commerciaux. Il ne s'agirait alors pas de la manifestation concomitante d'un même archétype, mais d'une "contamination" culturelle.
Calcédoine- Admin
- Nombre de messages : 325
Date d'inscription : 02/04/2008
Re: Frères de la Rosée Cuite
Hahem !
Manifestation d'un archétype ou contamination culturelle ne devraient pas faire perdre de vue une troisième possibilité : Rosée Cuite en Occident et rosée cuite en Orient pourraient être sans aucun rapport l'une avec l'autre. Juste une pure coïncidence !
Manifestation d'un archétype ou contamination culturelle ne devraient pas faire perdre de vue une troisième possibilité : Rosée Cuite en Occident et rosée cuite en Orient pourraient être sans aucun rapport l'une avec l'autre. Juste une pure coïncidence !
Sherlock- Nombre de messages : 78
Date d'inscription : 09/04/2008
Re: Frères de la Rosée Cuite
Bonjour !
Coïncidence, Sherlock ?
Ça, c'est pour ceux qui croient au hasard !
Aucune chance que ça m'arrive !
Je ne partage pas cette religion matérialiste.
Amitiés
Coïncidence, Sherlock ?
Ça, c'est pour ceux qui croient au hasard !
Aucune chance que ça m'arrive !
Je ne partage pas cette religion matérialiste.
Amitiés
Aube-Aurore- Nombre de messages : 238
Age : 44
Date d'inscription : 15/04/2008
Re: Frères de la Rosée Cuite
On ne trouve que le témoignage de Thomas Corneille pour l'appellation « frères de la rosée cuite » à propos des Rose-Croix ?
Perso, je n'ai trouvé que Fulcanelli qui utilisait ce terme.
Perso, je n'ai trouvé que Fulcanelli qui utilisait ce terme.
Ludivine- Nombre de messages : 220
Date d'inscription : 04/04/2010
Re: Frères de la Rosée Cuite
Pourquoi Rosée Cuite ?
D'une part, tout le magistère consiste uniquement à cuire nous dit Salomon Trismosin dans "La toyson d'or ou la Fleur des Thresors". :
D'une part, tout le magistère consiste uniquement à cuire nous dit Salomon Trismosin dans "La toyson d'or ou la Fleur des Thresors". :
D'autre part, la rosée est importante comme le souligne Cyliani dans "Hermès dévoilé", lorsque la nymphe lui dit :Tout notre magistère n'est que cuire, Coque, coque, et iterum coque, nec te taedat. Plus tu cuiras, plus tu dissoudras ; plus tu cuiras, plus tu blanchiras et plus tu cuiras, plus tu rougiras : enfin cuis au commencement, cuis au milieu et cuis à la fin, puisque cet art ne consiste qu'à cuire…
Eugène Canseliet nous dit dans son ouvrage "Alchimie – Nouvelles études diverses sur la Discipline alchimique et le Sacré hermétique" :Pense à la rosée de mai, elle devient indispensable comme véhicule et comme étant le principe de toutes choses.
Cuire la condensation des nuits printanières et belles, voilà le dessein, tant difficile à réaliser, des fils de science qui se recherchent et s'assemblent pour un mutuel appui dans la rude entreprise. Ils deviennent alors les frères de la rosée cuite, les roses-croix éternels et invisibles ; la rose évoquant, de manière phonétique, l'influx nocturne dont elle est la fille, et la croix étant le symbole spagyrique du creuset – anciennement croiset –, ainsi que le schème radiant du centre unique et lumineux.
Ex uno, per unum, in uno – Omnia in uno – Per me totum : "D'un, par un, en un – Toutes choses en un – Tout par moi", conclut la salamandre enflammée de la gravure sur bois ornant le Texte d'Alchimie et le Songe-Verd dont l'auteur inconnu, certainement Adepte, prononce en sa préface, l'invocation révélatrice du conventus très ancien et supérieur, depuis deux siècles stupidement galvaudé : "Mais comme ce n'est que par la Croix que doivent être eprouvez les veritables Fideles, c'est à vous, Freres de la vraye Rose-Croix, qui possedez tous les tresors du Monde, c'est à vous à qui j'ai recours. Je me soûmets entierement à vos pieux et sages conseils ; je sçai qu'ils ne sçauroient être que bons, parce que je sçai combien vous êtes doüez de vertus pardessus le reste des hommes."
Rien, au demeurant, ne pouvait renforcer notre thèse, mieux ni plus opportunément, que la mise au point d'un livre rare et profondément érudit, qu'il nous parait utile, si ce n'est indispensable, de traduire en ce lieu : "Il est très évident que, par le nom de Rosée des crucifiés, sont entendus les philosophes chimiques qui partagent l'étude de la religion avec la recherche des mystères de la chimie. Ce nom est purement chimique et ceux-là seuls en tirent une signification qui connaissent le langage propre à la secte des chimistes. Il n'est pas composé, comme beaucoup en sont convaincus, de Rose et croix, mais des mots Rosée et croix. De tous les corps naturels, la Rosée est le plus puissant pour dissoudre l'or. Mais la croix appartient également à leur genre d'expression, et ils la considèrent venant du feu, comme la Lumière, parce que la figure de la croix reproduit les trois lettres qui forment le nom Lux (lumière). Or, cette association appelle la Lumière la semence ou le menstrue du dragon rouge, mais c'est une lumière grossière et corporelle qui, convenablement cuite et digérée, produit l'or. La rosée des crucifiés est donc le philosophe qui, par le moyen de la rosée, cherche la lumière, c'est-à-dire la matière de la pierre des philosophes."
(Io. LAUR. MOSHEMII, Institutionem Historiae Ecclesiastice Antiquae et Recentioris. Libri quatuor. Helmstadii, 1764, Sectio prima, p.748, § XXX).
Ludivine- Nombre de messages : 220
Date d'inscription : 04/04/2010
Re: Frères de la Rosée Cuite
Bravo à Ludivine qui, après un an de persévérantes recherches, a trouvé elle-même réponse à sa propre question !
Notez qu'en cherchant bien, on trouve ci ou là des allusions aux Frères de la Rosée Cuite. Ainsi, dans son ouvrage "L'Alchimie expliquée sur ses Textes classiques", Eugène Canseliet se réfère à la caution morale de ces gens pour déroger à une pratique séculaire et choisir d'évoquer les étapes de la réalisation du Grand-Œuvre dans l'ordre successif :
Notez qu'en cherchant bien, on trouve ci ou là des allusions aux Frères de la Rosée Cuite. Ainsi, dans son ouvrage "L'Alchimie expliquée sur ses Textes classiques", Eugène Canseliet se réfère à la caution morale de ces gens pour déroger à une pratique séculaire et choisir d'évoquer les étapes de la réalisation du Grand-Œuvre dans l'ordre successif :
Faut-il en déduire qu'au moins à l'époque de la rédaction de ce livre (1972), E. Canseliet restait persuadé de l'existence contemporaine des F.R.C. ?Eugène Canseliet a écrit:Devant le mouvement grand et louable de réel intérêt, qui se développe sans cesse, nous ne doutons pas que l'aréopage des Adeptes, celui des frères de la véritable Rose Croix ou Rosée Cuite, n'approuve pleinement notre décision d'enseigner plus clairement et d'avantage.
Calcédoine- Admin
- Nombre de messages : 325
Date d'inscription : 02/04/2008
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