L'or, comme le mal, vient du Nord
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L'or, comme le mal, vient du Nord
Dans le fil L'analogie pour les nuls, aliboron m'a donné l'idée de ce nouveau sujet :
Ça n'a probablement rien à voir avec un slogan tiers-mondiste, même s'il y a une analogie à relever, puisque les € et les $ nordiques arrosent les dirigeants du Sud pour amplifier les dettes des peuples.
Quelqu'un connaîtrait la référence de cette citation biblique ?
Bon. J'avoue que je n'ai pas tout compris.Il conviendrait peut-etre de développer plus avant, pourquoi pas vers la Bible qui nous dit que l'or, tout comme le mal, vient du nord.
Le dit "mal" étant à sa racine notre part d'animalité.... que la kabbale prétend être ontologiquement supérieure (antérieure...) à notre humanité.
Ça n'a probablement rien à voir avec un slogan tiers-mondiste, même s'il y a une analogie à relever, puisque les € et les $ nordiques arrosent les dirigeants du Sud pour amplifier les dettes des peuples.
Quelqu'un connaîtrait la référence de cette citation biblique ?
Laposse- Nombre de messages : 242
Age : 55
Date d'inscription : 05/04/2008
Re: L'or, comme le mal, vient du Nord
Bonjour Laposse. Dans la Bible, je n'ai pas trouvé textuellement la phrase "l'or, comme le mal, vient du nord". Par contre, dans le livre de Job, 37:22, on peut lire la traduction suivante : L'or (autre traduction La lumière) vient du nord, Dieu, enveloppé d'une majesté redoutable ;
Henri Schersch- Nombre de messages : 330
Age : 54
Date d'inscription : 21/07/2008
Re: L'or, comme le mal, vient du Nord
Oui.... Admettons.......
Mais de quel contexte cette phrase sort-elle ?
Je lis bien que vous l'extrayez d'ici ou là, mais dans quel contexte plus global en vient-on à parler ainsi ?
Que vient faire le nord dans cette histoire ?
Ne serait-ce pas – une fois de plus – un symbole à décoder ?
A ma connaissance, il faut vivre en Afrique du Sud pour que la lumière vienne du Nord.
A moins qu'on ne parle d'une "lumière" (connaissance) liée à l'Hyperborée, Thulé, etc. ?
Mais de quel contexte cette phrase sort-elle ?
Je lis bien que vous l'extrayez d'ici ou là, mais dans quel contexte plus global en vient-on à parler ainsi ?
Que vient faire le nord dans cette histoire ?
Ne serait-ce pas – une fois de plus – un symbole à décoder ?
A ma connaissance, il faut vivre en Afrique du Sud pour que la lumière vienne du Nord.
A moins qu'on ne parle d'une "lumière" (connaissance) liée à l'Hyperborée, Thulé, etc. ?
Calcédoine- Admin
- Nombre de messages : 325
Date d'inscription : 02/04/2008
Re: L'or, comme le mal, vient du Nord
Bonjour,
Vu qu'il est temps que je justifie l'origine "biblique" de mes élucubrations (mille excuses pour ce retard, j'avais la tête ailleurs), je vous propose, en attendant de développer (si ça interresse quelqu'un) un petit patchwork de citations en rapport avec le sujet.
Pour simplifier, je ne vais pas allourdir ce post de références bibliographiques mais juste mettre les guillemets qui conviennent quand ma syntaxe (laborieuse) ne me permettra pas de rajouter gentiment ces précisions.
Bien sur, si une curiosité se manifestait concernant l'origine de tel ou tel propos, je me tiens à sa disposition.
Henri Schersch a raison : la première partie de l'équation de base se trouve dans le livre de Job, 37, 22 : "Si l'or vient du septentrion, Dieu lui, demeure couvert d'une redoutable majesté ". Traduction du rabbinat français.
Et la deuxième, de Jérémie 1, 14 : "Le mal se répandra sur tous les habitants de la terre à partir du septentrion".
En attendant de faire intervenir les interprétations kabbalistiques (essentiellement zohariques), on peut déjà rappeler que la tradition juive prolonge, à sa façon certes, des considérations cosmologiques chaldéennes et égyptiennes. Soit, ante-diluviennes... pour ne pas dire "primordiales" (comme Guénon) pour ce qui est des premières, et en rapport avec une nouvelle ère pour ce qui est du second apport.
Baistrocchi, qui a défriché une partie du problème posé par de tels héritages constate ceci : " Pour des raisons peu claires, à ces aspects croissants et décroissants du périple annuel du soleil, caractérisé par les deux solstices, il fut substituée une conception caractérisée par les deux équinoxes, et axée sur les phases lumineuses -ou visibles- et, obscures -ou invisibles- du mouvement cyclique du soleil".
Soit, un basculement de 90 ° des valeurs spatiales; et ce, dans toutes les grandes civilisations d'alors. Le nord devenant l'ouest, etc....
Même s'il rappelle que les hébreux, héritiers de la tradition égyptienne équinoxiale, faisaient commencer l'année en automne; il n'en demeure pas moins que le judaisme en tant qu'héritier des chaldéens véhiculait parallèlement un symbolisme axé sur les solstices....
Mais, il observe surtout que :
"avec ce déplacement du baricentre cosmique de l'axe des solstices à celui des équinoxes, la cosmologie égyptiennne originellle (comme les autres) subit une transformation radicale : en particulier le Nord : siège de l'étoile polaire -source occulte de la lumière, et de tout autre aspect positif et primordial, et donc demeure appropriée des dieux- ... finit avec cette translation par devenir le symbole de la mort éternelle, et de l'obscurité; le bouclier des puissances ténébreuses et telluriques; l'antre de Seth".
Si on pouvait s'arreter à ce constat, ça serait relativement simple; mais on observe dans les civilisations concernées qu'en filigranne, en douce... sous la couche de négativité, la valorisation de l'axe solsticial perdure; notemment quant à l'importance du nord.
Un exemple en passant : dans la maçonnerie, ce fil à plomb reliant la polaire au point G . Etc...
Si l'on en vient maintenant à la kabbale, son exégèse diablement ésotérique des deux versets mentionnés plus haut, pourrait donner à penser qu'une autre ère plus loin (la prochaine ...apocalyptique, dont la proximité se ferait déjà sentir) l'ambiguité connotant ce nord serait actuellement dans une phase d'intensification vertigineuse. Avant de retourner "aimablement" à la case-départ....
"La Porte septentrionale est la base du feu fondamental. Cette porte ne s'ouvre jamais et reste fermée, car elle est le mystère de l'or enfermé. Elle est appelée terreur d'Isaac, puissance, mesure du jugement sévère"
"Porte fermée mais qui se peut contourner pour atteindre l'or caché, en passant de l'autre coté, lieu de l'amour et de la grace".
"Cet oeuvre relève du mystère du monde à venir, puisque cette lumière, cet or, fut mis en réserve à l'intention des justes de l'époque eschatologique qui doit venir". ( Bahir).
L'Aech Mezareph traitera de ce "contournement" (énoncé en mode alchimique et devenu d'actualité), en plaçant au coeur de l'arbre des sephirots cet or directement sous le fer; soit en tipheret.
Innovation "remarquable", avec en vue une medicine... universelle au sens premier du terme.
Paracelse, et plus encore Elie-artiste rodent en coulisse....
Bref, comme le résume Mopsik, le symbolisme de l'or est inséparable d'une spiritualité du "coté gauche", celle du jugement et de la justice.
Et voilà qui nous amène à scruter la "gauche" en question. A ma connaissance, les rare lumières judaiques disponibles sur ce sujet se trouvent dans le hassidisme.
"Le mal, à sa racine, occupe en effet un rang supérieur au bien; mais dans la réalité concrète, dans le monde d'en-bas plein de mensonges et d'illusions, c'est le contraire".
"L'ame animale a une grande force; elle fait plus de bruit que l'ame divine car, dans sa racine, devant le Roi des Rois, elle la dépasse".
"Dans son essence de (mauvais) penchant, le mal contient un dynamisme supérieur qui lui permet d'éveiller celui qui sommeille, dans le monde divin, et d'en embrasser la flamme".
Etc.....
Si on poursuit l'enquète ailleurs, dans d'autres traditions, on peut rencontrer des propos similaires émanant d'auteurs dont les vies furent, tout autant, des modèles de sagesse et de bienveillance...
Certes, peu se sont étendus sur ce sujet, particulièrement périlleux et réservé.
On rencontre aussi, évidemment, des tentatives un peu trop "littérales" d'applications de ce mystère. Ainsi, pour en rester à la tradition juive, ce qu'on appelle la "rédemption par le péché". Etc...
Ne chevauche pas le Lion Vert qui veut....
Cette allusion "perfide" de ma part, juste pour rappeler (à la suite de René Alleau) que tout bien pesé, les ouvrages signés Fulcanelli portent essentiellement sur .... la Mort.
La "vraie"...
Cordialement
aliboron.
Vu qu'il est temps que je justifie l'origine "biblique" de mes élucubrations (mille excuses pour ce retard, j'avais la tête ailleurs), je vous propose, en attendant de développer (si ça interresse quelqu'un) un petit patchwork de citations en rapport avec le sujet.
Pour simplifier, je ne vais pas allourdir ce post de références bibliographiques mais juste mettre les guillemets qui conviennent quand ma syntaxe (laborieuse) ne me permettra pas de rajouter gentiment ces précisions.
Bien sur, si une curiosité se manifestait concernant l'origine de tel ou tel propos, je me tiens à sa disposition.
Henri Schersch a raison : la première partie de l'équation de base se trouve dans le livre de Job, 37, 22 : "Si l'or vient du septentrion, Dieu lui, demeure couvert d'une redoutable majesté ". Traduction du rabbinat français.
Et la deuxième, de Jérémie 1, 14 : "Le mal se répandra sur tous les habitants de la terre à partir du septentrion".
En attendant de faire intervenir les interprétations kabbalistiques (essentiellement zohariques), on peut déjà rappeler que la tradition juive prolonge, à sa façon certes, des considérations cosmologiques chaldéennes et égyptiennes. Soit, ante-diluviennes... pour ne pas dire "primordiales" (comme Guénon) pour ce qui est des premières, et en rapport avec une nouvelle ère pour ce qui est du second apport.
Baistrocchi, qui a défriché une partie du problème posé par de tels héritages constate ceci : " Pour des raisons peu claires, à ces aspects croissants et décroissants du périple annuel du soleil, caractérisé par les deux solstices, il fut substituée une conception caractérisée par les deux équinoxes, et axée sur les phases lumineuses -ou visibles- et, obscures -ou invisibles- du mouvement cyclique du soleil".
Soit, un basculement de 90 ° des valeurs spatiales; et ce, dans toutes les grandes civilisations d'alors. Le nord devenant l'ouest, etc....
Même s'il rappelle que les hébreux, héritiers de la tradition égyptienne équinoxiale, faisaient commencer l'année en automne; il n'en demeure pas moins que le judaisme en tant qu'héritier des chaldéens véhiculait parallèlement un symbolisme axé sur les solstices....
Mais, il observe surtout que :
"avec ce déplacement du baricentre cosmique de l'axe des solstices à celui des équinoxes, la cosmologie égyptiennne originellle (comme les autres) subit une transformation radicale : en particulier le Nord : siège de l'étoile polaire -source occulte de la lumière, et de tout autre aspect positif et primordial, et donc demeure appropriée des dieux- ... finit avec cette translation par devenir le symbole de la mort éternelle, et de l'obscurité; le bouclier des puissances ténébreuses et telluriques; l'antre de Seth".
Si on pouvait s'arreter à ce constat, ça serait relativement simple; mais on observe dans les civilisations concernées qu'en filigranne, en douce... sous la couche de négativité, la valorisation de l'axe solsticial perdure; notemment quant à l'importance du nord.
Un exemple en passant : dans la maçonnerie, ce fil à plomb reliant la polaire au point G . Etc...
Si l'on en vient maintenant à la kabbale, son exégèse diablement ésotérique des deux versets mentionnés plus haut, pourrait donner à penser qu'une autre ère plus loin (la prochaine ...apocalyptique, dont la proximité se ferait déjà sentir) l'ambiguité connotant ce nord serait actuellement dans une phase d'intensification vertigineuse. Avant de retourner "aimablement" à la case-départ....
"La Porte septentrionale est la base du feu fondamental. Cette porte ne s'ouvre jamais et reste fermée, car elle est le mystère de l'or enfermé. Elle est appelée terreur d'Isaac, puissance, mesure du jugement sévère"
"Porte fermée mais qui se peut contourner pour atteindre l'or caché, en passant de l'autre coté, lieu de l'amour et de la grace".
"Cet oeuvre relève du mystère du monde à venir, puisque cette lumière, cet or, fut mis en réserve à l'intention des justes de l'époque eschatologique qui doit venir". ( Bahir).
L'Aech Mezareph traitera de ce "contournement" (énoncé en mode alchimique et devenu d'actualité), en plaçant au coeur de l'arbre des sephirots cet or directement sous le fer; soit en tipheret.
Innovation "remarquable", avec en vue une medicine... universelle au sens premier du terme.
Paracelse, et plus encore Elie-artiste rodent en coulisse....
Bref, comme le résume Mopsik, le symbolisme de l'or est inséparable d'une spiritualité du "coté gauche", celle du jugement et de la justice.
Et voilà qui nous amène à scruter la "gauche" en question. A ma connaissance, les rare lumières judaiques disponibles sur ce sujet se trouvent dans le hassidisme.
"Le mal, à sa racine, occupe en effet un rang supérieur au bien; mais dans la réalité concrète, dans le monde d'en-bas plein de mensonges et d'illusions, c'est le contraire".
"L'ame animale a une grande force; elle fait plus de bruit que l'ame divine car, dans sa racine, devant le Roi des Rois, elle la dépasse".
"Dans son essence de (mauvais) penchant, le mal contient un dynamisme supérieur qui lui permet d'éveiller celui qui sommeille, dans le monde divin, et d'en embrasser la flamme".
Etc.....
Si on poursuit l'enquète ailleurs, dans d'autres traditions, on peut rencontrer des propos similaires émanant d'auteurs dont les vies furent, tout autant, des modèles de sagesse et de bienveillance...
Certes, peu se sont étendus sur ce sujet, particulièrement périlleux et réservé.
On rencontre aussi, évidemment, des tentatives un peu trop "littérales" d'applications de ce mystère. Ainsi, pour en rester à la tradition juive, ce qu'on appelle la "rédemption par le péché". Etc...
Ne chevauche pas le Lion Vert qui veut....
Cette allusion "perfide" de ma part, juste pour rappeler (à la suite de René Alleau) que tout bien pesé, les ouvrages signés Fulcanelli portent essentiellement sur .... la Mort.
La "vraie"...
Cordialement
aliboron.
aliboron- Nombre de messages : 208
Age : 67
Date d'inscription : 15/07/2009
Re: L'or, comme le mal, vient du Nord
On croirait lire Immanuel Velikovsky ("Mondes en Collision"). Ce qui, dans mon propos, n'est nullement péjoratif, mais marque la surprise.aliboron a écrit:Soit, un basculement de 90 ° des valeurs spatiales; et ce, dans toutes les grandes civilisations d'alors. Le nord devenant l'ouest, etc....
Bien que contesté dans ses conclusions, Vélikovsky a eu le mérite de remettre au premier plan l'idée de l'instabilité de ce qui paraît immuable : la grande horloge stellaire, la course apparemment bien réglée des planètes et des comètes. Ses théories évoquant des bouleversements planétaires soudains et catastrophiques proviennent précisément de ses études portant sur les anciennes chronologies comparées entre différentes civilisations. Il note aussi un changement de la durée de l'année (de 360 à 365,256 jours). A quoi est dû ce changement de référentiel simultané ? Au choix d'une symbolique différente, ou à un événement sidéral ?
Comme suggère Calcédoine, le Nord évoque toute une mythologie : la cosmologie des Vikings, partiellement récupérée par le Nazisme, Hyperborée, Thulé, mais aussi les passages situés "au-delà du pôle" ouvrant périodiquement sur un monde intérieur, qu'on évoque Agartha ou les contrées explorées par Arne Saknussem, le héros alchimiste inventé par Jules Verne, dont le "Voyage au Centre de la Terre" débute par un volcan éteint d'Islande.
Avec cette lumière (ou or) qui, comme le mal, vient du Nord, est-on dans l'analogique, dans la symbolique, ou dans la cryptohistoire ? A moins qu'une symbolique analogique ait émergé suite à un événement historique occulté ?
Henri Schersch- Nombre de messages : 330
Age : 54
Date d'inscription : 21/07/2008
Re: L'or, comme le mal, vient du Nord
Et n'oublions pas Ezechiel, qui évoque la terrible menace nordique que constitue Gog !
Alors tu partiras de ton pays, des extrémités du septentrion, toi et de nombreux peuples avec toi, tous montés sur des chevaux, une grande multitude, une armée puissante.Ezechiel, XXXVIII, 15
in L'agonie de notre vieille planète, Hal Lindsay, 1970
(ouvrage de propagande anti-soviétique associant Gog à l'URSS)
Mais, plus fondamentalement, dans un pays chaud comme Israël, je me demande si la crainte d'un grave danger venant du nord ne se réfère pas tout simplement... au FROID !C'est pourquoi, fils d'homme, tu rendras à Gog l'oracle suivant : Voici ce que dit le Seigneur Yahvé : Assurément, en ce jour-là, quand mon peuple Israël habitera son pays en toute sécurité, tu te mettras en marche; tu viendras de ton pays, du fin fond du nord, suivi de ta puissante armée, ta horde immense de cavaliers.Ezechiel, XXXVIII, 14-15
in La Sainte Bible, Moines de Maredsous, 1968
Laposse- Nombre de messages : 242
Age : 55
Date d'inscription : 05/04/2008
Re: L'or, comme le mal, vient du Nord
Bonjour,
A Henri Schersch :
mon humble avis sur notre "situation" face à cette lumière,
boréale si l'on y tient (Maldoror ?),
c'est qu'on est tout simplement DANS la.... réalité, ou pas loin.
Sans prothèses en -ique (symbolik-analogik-cryptik)...
La survivance de points de vue sur celle-ci, remontant à des traditions "ante-diluviennes" (telles celles rapportées sur mon dernier post) renvoie à une antériorité qui n'est pas tant historique que "métaphysique".
En faire de l'histoire, même "crypto", c'est se priver de l'actualité, toujours disponible, de ce qui est ainsi désigné.
Le passé, collectif ou individuel, n'est pas faux (ni vrai), au mieux vraisemblable.
Ce mieux me parait carcéral si l'on s'y arrete trop.
Peut-etre que ce poème d'Omar Khayam donne le bon HIC (et nunc) :
"Cette voûte, sous laquelle nous vivons stupéfaits,
est pour ainsi dire la lanterne magique de Dieu :
avec le soleil pour lampe et le monde comme vaste écran,
pour d'innombrable silhouettes ressassant un mensonge".
Que ce "mensonge" soit vrai ou faux, ne change rien...
A Laposse :
merci de tes citations bibliques (qui m'avaient échappé).
Elles feraient plaisir aux palestiniens...
Cela dit, je n'ai rien contre la géopolitique, même enrichie de climatologie, mais je crains que ce ne soit hors sujet...
Cordialement
aliboron.
A Henri Schersch :
mon humble avis sur notre "situation" face à cette lumière,
boréale si l'on y tient (Maldoror ?),
c'est qu'on est tout simplement DANS la.... réalité, ou pas loin.
Sans prothèses en -ique (symbolik-analogik-cryptik)...
La survivance de points de vue sur celle-ci, remontant à des traditions "ante-diluviennes" (telles celles rapportées sur mon dernier post) renvoie à une antériorité qui n'est pas tant historique que "métaphysique".
En faire de l'histoire, même "crypto", c'est se priver de l'actualité, toujours disponible, de ce qui est ainsi désigné.
Le passé, collectif ou individuel, n'est pas faux (ni vrai), au mieux vraisemblable.
Ce mieux me parait carcéral si l'on s'y arrete trop.
Peut-etre que ce poème d'Omar Khayam donne le bon HIC (et nunc) :
"Cette voûte, sous laquelle nous vivons stupéfaits,
est pour ainsi dire la lanterne magique de Dieu :
avec le soleil pour lampe et le monde comme vaste écran,
pour d'innombrable silhouettes ressassant un mensonge".
Que ce "mensonge" soit vrai ou faux, ne change rien...
A Laposse :
merci de tes citations bibliques (qui m'avaient échappé).
Elles feraient plaisir aux palestiniens...
Cela dit, je n'ai rien contre la géopolitique, même enrichie de climatologie, mais je crains que ce ne soit hors sujet...
Cordialement
aliboron.
aliboron- Nombre de messages : 208
Age : 67
Date d'inscription : 15/07/2009
Re: L'or, comme le mal, vient du Nord
Bonsoir Aliboron. Je vais essayer de reformuler tes idées, pour moi-même (quoique publiquement), pour voir si j'ai bien perçu l'essentiel. N'hésite pas à me reprendre si je m'égare.
Pour les aspects propres aux symbolismes alchimik et kabbalistik, là, désolé, je passe…
Franchement, ça m'intéresse, mais j'avoue que ça me dépasse un peu…
1) | D'accord pour concéder que ma géopolitique "qui jette un froid" soit hors sujet : mes traits d'humour sont là pour agrémenter les fils et ouvrir des pistes de réflexion éventuellement connexes ( marquées par ) mais ne sont pas toujours en totale adéquation avec le fil principal. | |
2) | On peut s'autoriser à envisager que l'origine de la tradition "primordiale" puisse être antérieure à l'Egypte (donc antédiluvienne, et même éventuellement évoquer l'Atlantide ou une exocivilisation), mais cette quête historique, bien que potentiellement passionnante sur le plan de l'intellect, | |
a) | risquerait de mener à une impasse logique à cause de l'indiscernabilité physique/métaphysique de ces événements, | |
b) | ne permettrait aucune avancée significative à un chercheur sincèrement en quête d'Absolu, pour lequel l'essentiel reste nécessairement dans l'ici et maintenant et non dans des "distractions secondaires". |
Franchement, ça m'intéresse, mais j'avoue que ça me dépasse un peu…
Laposse- Nombre de messages : 242
Age : 55
Date d'inscription : 05/04/2008
Re: L'or, comme le mal, vient du Nord
Fort mal à propos, sans doute, je rebondis sur les citations bibliques de Laposse pour mettre en garde contre l'interprétation de textes (bibliques ou non) aussi anciens hors contexte.
Pour illustration : prenez, par exemple, cette stèle, récemment découverte.
L'article de l'express (07/07/2008) indique que
pour certains chercheurs, [cette] stèle pourrait bouleverser la perception du christianisme des origines en révélant que des Juifs croyaient déjà avant Jésus à la venue d'un messie ressuscité.
Mais par ailleurs, d'autres chercheurs (indépendants) affirment que la partie la plus lisible du texte signifie:
... à suivre (avec prudence) , donc...
Pour illustration : prenez, par exemple, cette stèle, récemment découverte.
L'article de l'express (07/07/2008) indique que
pour certains chercheurs, [cette] stèle pourrait bouleverser la perception du christianisme des origines en révélant que des Juifs croyaient déjà avant Jésus à la venue d'un messie ressuscité.
Mais par ailleurs, d'autres chercheurs (indépendants) affirment que la partie la plus lisible du texte signifie:
Par décret municipal
les jazz-bands sont strictement interdits après 19H00
le Maire de Jéricho
les jazz-bands sont strictement interdits après 19H00
le Maire de Jéricho
... à suivre (avec prudence) , donc...
Chèvre- Nombre de messages : 350
Date d'inscription : 06/06/2009
Re: L'or, comme le mal, vient du Nord
Cher Laposse,
On coopère quand tu veux... (j'ai un mal de chien avec la concision qui, manifestement, est un jeu d'enfant pour toi).
A part ça, sache que je n'ai rien (mais vraiment rien....) contre les distractions secondaires !
La gravité (ponctuelle) n'a rien à voir avec le sérieux... et je ne suis vraiment pas un gars sérieux.
P.S. si jamais on te cherche des noises à cause de ta "légèreté", fais moi signe : j'ai concocté tout un arsenal d'arguments "justificateurs"... imparable. Pus ésotériques, tu meurs !
aliboron
On coopère quand tu veux... (j'ai un mal de chien avec la concision qui, manifestement, est un jeu d'enfant pour toi).
A part ça, sache que je n'ai rien (mais vraiment rien....) contre les distractions secondaires !
La gravité (ponctuelle) n'a rien à voir avec le sérieux... et je ne suis vraiment pas un gars sérieux.
P.S. si jamais on te cherche des noises à cause de ta "légèreté", fais moi signe : j'ai concocté tout un arsenal d'arguments "justificateurs"... imparable. Pus ésotériques, tu meurs !
aliboron
aliboron- Nombre de messages : 208
Age : 67
Date d'inscription : 15/07/2009
Re: L'or, comme le mal, vient du Nord
Très honorable Docteur Chèvre,
Comme me le confiait tout récemment Mr Seguin (professeur émérit à l'université de Trifouilli-les-oisillons), duquel vous futes le plus brillant disciple, "bière qui mouille n'amasse pas mousse" !
J'ai tout de suite saisi que, ce malicieux vieillard m'offrait là une allusion des plus hermétiques : soit vos communs rattachements à la très secrète confrèrie de la "Cuite au Rosé".
Félicitations !!!
Mais trève d'allusions (irritantes, pour ceux qui cherchent en vain l'accès à cette "fermentation"). Juste vous dire que la suite de notre entretien fut consacré au sujet dont vous nous faites part ici : son appréhension à l'idée qu'une armada de drakkars, remplis de fiers skinneads, ne remonte bientot le Jourdain (de nuit), à la recherche des lieux de débauche que vous mentionnez.... avec cette élégance "diplomatique" que vous singularise.
Votre obligé
Boron
Comme me le confiait tout récemment Mr Seguin (professeur émérit à l'université de Trifouilli-les-oisillons), duquel vous futes le plus brillant disciple, "bière qui mouille n'amasse pas mousse" !
J'ai tout de suite saisi que, ce malicieux vieillard m'offrait là une allusion des plus hermétiques : soit vos communs rattachements à la très secrète confrèrie de la "Cuite au Rosé".
Félicitations !!!
Mais trève d'allusions (irritantes, pour ceux qui cherchent en vain l'accès à cette "fermentation"). Juste vous dire que la suite de notre entretien fut consacré au sujet dont vous nous faites part ici : son appréhension à l'idée qu'une armada de drakkars, remplis de fiers skinneads, ne remonte bientot le Jourdain (de nuit), à la recherche des lieux de débauche que vous mentionnez.... avec cette élégance "diplomatique" que vous singularise.
Votre obligé
Boron
aliboron- Nombre de messages : 208
Age : 67
Date d'inscription : 15/07/2009
Re: L'or, comme le mal, vient du Nord
Bonjour
Juste un Pomme F (ctrl F en pécé) sur NORD dans le Message Retrouvé et... deux occurences :
VII, 42
Le Sauveur s'incarne dans la neige du nord et se manifeste dans le sable du midi.
XXIV, 33'
Le maître visitant la demeure du disciple, cassa tout sauf une bouteille, puis il brûla ce qui pouvait brûler, excepté les saintes Écritures, ensuite il éteignit les cendres avec de l'eau, excepté un tison. Enfin il ouvrit toutes les fenêtres, excepté celle qui regardait vers le Nord, puis il sortit par le Sud sans dire un mot.
Cordialement,
C...a
Juste un Pomme F (ctrl F en pécé) sur NORD dans le Message Retrouvé et... deux occurences :
VII, 42
Le Sauveur s'incarne dans la neige du nord et se manifeste dans le sable du midi.
XXIV, 33'
Le maître visitant la demeure du disciple, cassa tout sauf une bouteille, puis il brûla ce qui pouvait brûler, excepté les saintes Écritures, ensuite il éteignit les cendres avec de l'eau, excepté un tison. Enfin il ouvrit toutes les fenêtres, excepté celle qui regardait vers le Nord, puis il sortit par le Sud sans dire un mot.
Cordialement,
C...a
Charly Alverda- Nombre de messages : 534
Date d'inscription : 02/10/2008
Re: L'or, comme le mal, vient du Nord
Bonjour à tous,
Les pays du Tiers-Monde éprouvent une méfiance certaine envers l'or du Nord, qu'ils assimilent au Grand Satan.
Serait-ce dû à des traumatismes anciens ? Les Chroniques de l'Hägar Dünor semblent abonder en ce sens.
Les guerriers du Nord auraient-ils bel et bien atteint les rives du Jourdain ?
Blague à part (parce que rigoler, c'est bon, mais il faut bien retourner au charbon), je vous remercie tous pour vos citations. Il en ressort que les directions cardinales prennent une certaine place dans la symbolique ésotérique.
Mais, tout comme notre ami Laposse, je me sens un peu dépassé et reste perplexe quant aux enseignements éventuels à en tirer.
Les pays du Tiers-Monde éprouvent une méfiance certaine envers l'or du Nord, qu'ils assimilent au Grand Satan.
Serait-ce dû à des traumatismes anciens ? Les Chroniques de l'Hägar Dünor semblent abonder en ce sens.
Les guerriers du Nord auraient-ils bel et bien atteint les rives du Jourdain ?
Blague à part (parce que rigoler, c'est bon, mais il faut bien retourner au charbon), je vous remercie tous pour vos citations. Il en ressort que les directions cardinales prennent une certaine place dans la symbolique ésotérique.
Mais, tout comme notre ami Laposse, je me sens un peu dépassé et reste perplexe quant aux enseignements éventuels à en tirer.
Calcédoine- Admin
- Nombre de messages : 325
Date d'inscription : 02/04/2008
Re: L'or, comme le mal, vient du Nord
Bonjour Charly,
Ravi de te retrouver ici, et merci de ces deux citations d'un Message vraiment retrouvé.
La 1ère occurence ne me pose pas trop de problème, elle coincide avec ce que j'avais entrevu du processus chez d'autres auteurs, moins charitables...
De plus, j'avais fait quelques recherches du coté des yogas tantriques sur ce qu'ils appelent la "science des moments favorables"; soit comme la définit Alain Danièlou : ".... des indications sur le role de l'ensemble des énergies qui constituent l'état de vie et sur l'utilisation de leurs manifestations".
Ainsi, aussi bien sur le versant indou (traité du Shiva-Svarodaya) que sur le tibétain (traité du Kalachakra), la conception qui nous interresse a lieu en Capricorne et la naissance en Cancer.
Assertions confirmant celles de Rabelais (voir l'étude de Gaignebet; A plus hault sens).
En revanche, je te serai reconnaissant de m'éclairer (si possible), sur la 2ème occurence.
Ma fréquentation du Message en est encore à ces débuts, et je n'ai pas encore pris assez goût à son style pour me risquer dans une éxégèse.
Cordialement
aliboron.
Ravi de te retrouver ici, et merci de ces deux citations d'un Message vraiment retrouvé.
La 1ère occurence ne me pose pas trop de problème, elle coincide avec ce que j'avais entrevu du processus chez d'autres auteurs, moins charitables...
De plus, j'avais fait quelques recherches du coté des yogas tantriques sur ce qu'ils appelent la "science des moments favorables"; soit comme la définit Alain Danièlou : ".... des indications sur le role de l'ensemble des énergies qui constituent l'état de vie et sur l'utilisation de leurs manifestations".
Ainsi, aussi bien sur le versant indou (traité du Shiva-Svarodaya) que sur le tibétain (traité du Kalachakra), la conception qui nous interresse a lieu en Capricorne et la naissance en Cancer.
Assertions confirmant celles de Rabelais (voir l'étude de Gaignebet; A plus hault sens).
En revanche, je te serai reconnaissant de m'éclairer (si possible), sur la 2ème occurence.
Ma fréquentation du Message en est encore à ces débuts, et je n'ai pas encore pris assez goût à son style pour me risquer dans une éxégèse.
Cordialement
aliboron.
aliboron- Nombre de messages : 208
Age : 67
Date d'inscription : 15/07/2009
Re: L'or, comme le mal, vient du Nord
Bonjour,
Le malicieux Laposse m'ayant entrainé (par la ruse) à développer sur ce fil une allusion inconsidérée de ma part, effectuée dans un autre fil (l'analogie pour les nuls) : soit ce thème de l'or lié au mal....
et, voyant qu'il en résulte plus d'obscurité que de lumière, je vous dois donc quelques explications quant "aux enseignements éventuels à en tirer".
N'ayant aucune qualification "initiatique", (merci Seigneur !) ce ne sera donc que des suppositions, histoire de papoter entre "curieux de nature". Hypothèses lachées en vrac, pour jouer....
Je laisse de coté le mystère de la nigredo proprement chymique pour concentrer mes quelques neurones sur sa "doublure", dans l'Oratoire.
Concernant l'intrusion de la kabale : l'alchimie R+C (chère à Charly ), s'élabora dans un milieu où les études bibliques (régénérées), occupaient les meilleurs esprits. De George de Venise et Pic de la Mirandole, à Vigenère, en passant par Postel (cher à Dujols), jusqu'à Jacob Boehme, etc...
Cette architectonique kabbalistique, pas toujours visible, en filigranne donc servira à orienter idoinement la "métaphysique expérimentale" qu'est l'alchimie, comme le rappelle R. Alleau, synthétisant la magistrale définition qu'en donna Savoret.
Kabbale, d'après eux, plus à même de prendre en considération la "hauteur ET la profondeur" que les arrangements théoriques (theoria=vision) antérieurs. Celle-ci incluant d'emblée la matière dans son Tout.
Echelle de Jacob dotée de tous ses barreaux.... ouf !
Bref, cet usage (rigoureusement initiatique) de la kabale "chrétienne" fut par la suite systématiquement à l'honneur chez les roses-croix allemands, jusqu'à l'excès parfois. On en trouve une survivance, plutot "magicienne" , dans la Golden Dawn. La quintessence de cette approche semble néanmoins conservée ailleurs, discrètement.
La "méditation" sur l'origine commune du mal et de l'or se rapporte aux mystère des origines, soit au V.I.T.R.I.O.L. (pour aller vite...).
Mr Coton-Alvart (dans son zoodiaque alchimique et chimique) y renvoie lorsqu'il dit ceci : "Le baptème de Jésus par Jean est le symbole du 1er sacrifice du Verbe en vue de la création du monde. Jésus est l'Agneau qui désire et accepte son sacrifice, et Jean celui qui le tue, qui le plonge dans la passivité du non-être, figurée ici par l'eau".
Non-être : "En Soph" des kabalistes... tel que vécu ( subi, si vous préférez) par ces rose-croix.
L'utilisation du Baptiste dans la symbolique alchimique étant connue et aisément accessible, je rappelerai juste qu'il est dit etre né AVANT le Christ. Et que son assimilation à l' "homme sauvage" de nos mythologies galliques désigne l'antériorité ontologique de l'animalité, telle que proposée dans mon post précédent. Hypothèse bien sur.....
F. Trojani (dans sa superbe préface à la Nuée sur le sanctuaire d'Eckartshausen) précise que "le noir le plus noir" des textes alchimiques est un rappel de la voie apophatique précédant le grand oeuvre.
Pour en finir provisoirement avec ces estrangères intrusions dans nos athanors hyperboréens, permettez-moi de rappeler que la juive ne fut pas la seule; en effet dans le légendaire R.+C. il est souvent fait allusion à une assistance islamique.
Et pour en rester au sujet de ce fil, et dans notre "modernité", je suggère qu'il conviendrait peut-être de porter (un peu ) l'attention sur les amitiés entre les Fulcanellisables et certains soufis. Canseliet ouvre la piste (malgrè lui ?) avec son Mahmoud Moktar Pacha; De Lessep fut l'ami très cher de l'immense Abd El Kader.... lequel séjourna dans un "pavillon mauresque" parisien.... où Fulcanelli avait ses entrées... et P. Dujols (dans une de ses notices bibliographiques) de souligner l'importance "d'une même tradition secrète émanée de cette Maison de la Sagesse, Dar-el-hickmet, fondée au Caire vers le XI siècle"... R. Alleau, lui, la situera antérieurement à Balkh... why not ?
Etc.
Mais revenons-en à notre dragon avec le maitre d'Abd el kader, Ibn'Arabi.
Il enseigne dans son ouvrage "le livre des contemplations divines", dans un chapitre où l'alchimie n'est pas oubliée que l'essence de l'humain (à la différence des autres créatures) s'origine dans la ténèbre de l'essence divine. Soit, la version soufie de l'Angst de J. Boehme, ou le Rien du Traité du ciel terrestre de Philalèthe.
Pour ma part, chaussé de besicles , je vois là de profondes sym-pathies avec ce qui préoccuppait les cénacles où naquit la R.+C. et son alchimie. La Famille de Charité, Plantin, Montano, etc.... faisaient tout commencer là.
Louis Cattiaux de même, vu que tout bien considéré, il n'y a pas d'autre solution digne de ce nom. Sauf à se contenter de demi-mesures....
Histoire de redescendre un peu vers l'athanor, charitablement R. Alleau nous entretient de Latone, "fille d'un titan, plus ancien que saturne". Il s'étend un peu sur les rapports entre les dits titans et les Veilleurs du livre d'Hénoch avant de préciser que "Latone est noire, mère ténébreuse du soleil et de la lune de l'opus".
Et pour finir : "C'est l'ancienne, la Vierge noire, parcelle du chaos primordial dont une île constellée prépare l'heureuse délivrance".
Cordialement
aliboron.
Le malicieux Laposse m'ayant entrainé (par la ruse) à développer sur ce fil une allusion inconsidérée de ma part, effectuée dans un autre fil (l'analogie pour les nuls) : soit ce thème de l'or lié au mal....
et, voyant qu'il en résulte plus d'obscurité que de lumière, je vous dois donc quelques explications quant "aux enseignements éventuels à en tirer".
N'ayant aucune qualification "initiatique", (merci Seigneur !) ce ne sera donc que des suppositions, histoire de papoter entre "curieux de nature". Hypothèses lachées en vrac, pour jouer....
Je laisse de coté le mystère de la nigredo proprement chymique pour concentrer mes quelques neurones sur sa "doublure", dans l'Oratoire.
Concernant l'intrusion de la kabale : l'alchimie R+C (chère à Charly ), s'élabora dans un milieu où les études bibliques (régénérées), occupaient les meilleurs esprits. De George de Venise et Pic de la Mirandole, à Vigenère, en passant par Postel (cher à Dujols), jusqu'à Jacob Boehme, etc...
Cette architectonique kabbalistique, pas toujours visible, en filigranne donc servira à orienter idoinement la "métaphysique expérimentale" qu'est l'alchimie, comme le rappelle R. Alleau, synthétisant la magistrale définition qu'en donna Savoret.
Kabbale, d'après eux, plus à même de prendre en considération la "hauteur ET la profondeur" que les arrangements théoriques (theoria=vision) antérieurs. Celle-ci incluant d'emblée la matière dans son Tout.
Echelle de Jacob dotée de tous ses barreaux.... ouf !
Bref, cet usage (rigoureusement initiatique) de la kabale "chrétienne" fut par la suite systématiquement à l'honneur chez les roses-croix allemands, jusqu'à l'excès parfois. On en trouve une survivance, plutot "magicienne" , dans la Golden Dawn. La quintessence de cette approche semble néanmoins conservée ailleurs, discrètement.
La "méditation" sur l'origine commune du mal et de l'or se rapporte aux mystère des origines, soit au V.I.T.R.I.O.L. (pour aller vite...).
Mr Coton-Alvart (dans son zoodiaque alchimique et chimique) y renvoie lorsqu'il dit ceci : "Le baptème de Jésus par Jean est le symbole du 1er sacrifice du Verbe en vue de la création du monde. Jésus est l'Agneau qui désire et accepte son sacrifice, et Jean celui qui le tue, qui le plonge dans la passivité du non-être, figurée ici par l'eau".
Non-être : "En Soph" des kabalistes... tel que vécu ( subi, si vous préférez) par ces rose-croix.
L'utilisation du Baptiste dans la symbolique alchimique étant connue et aisément accessible, je rappelerai juste qu'il est dit etre né AVANT le Christ. Et que son assimilation à l' "homme sauvage" de nos mythologies galliques désigne l'antériorité ontologique de l'animalité, telle que proposée dans mon post précédent. Hypothèse bien sur.....
F. Trojani (dans sa superbe préface à la Nuée sur le sanctuaire d'Eckartshausen) précise que "le noir le plus noir" des textes alchimiques est un rappel de la voie apophatique précédant le grand oeuvre.
Pour en finir provisoirement avec ces estrangères intrusions dans nos athanors hyperboréens, permettez-moi de rappeler que la juive ne fut pas la seule; en effet dans le légendaire R.+C. il est souvent fait allusion à une assistance islamique.
Et pour en rester au sujet de ce fil, et dans notre "modernité", je suggère qu'il conviendrait peut-être de porter (un peu ) l'attention sur les amitiés entre les Fulcanellisables et certains soufis. Canseliet ouvre la piste (malgrè lui ?) avec son Mahmoud Moktar Pacha; De Lessep fut l'ami très cher de l'immense Abd El Kader.... lequel séjourna dans un "pavillon mauresque" parisien.... où Fulcanelli avait ses entrées... et P. Dujols (dans une de ses notices bibliographiques) de souligner l'importance "d'une même tradition secrète émanée de cette Maison de la Sagesse, Dar-el-hickmet, fondée au Caire vers le XI siècle"... R. Alleau, lui, la situera antérieurement à Balkh... why not ?
Etc.
Mais revenons-en à notre dragon avec le maitre d'Abd el kader, Ibn'Arabi.
Il enseigne dans son ouvrage "le livre des contemplations divines", dans un chapitre où l'alchimie n'est pas oubliée que l'essence de l'humain (à la différence des autres créatures) s'origine dans la ténèbre de l'essence divine. Soit, la version soufie de l'Angst de J. Boehme, ou le Rien du Traité du ciel terrestre de Philalèthe.
Pour ma part, chaussé de besicles , je vois là de profondes sym-pathies avec ce qui préoccuppait les cénacles où naquit la R.+C. et son alchimie. La Famille de Charité, Plantin, Montano, etc.... faisaient tout commencer là.
Louis Cattiaux de même, vu que tout bien considéré, il n'y a pas d'autre solution digne de ce nom. Sauf à se contenter de demi-mesures....
Histoire de redescendre un peu vers l'athanor, charitablement R. Alleau nous entretient de Latone, "fille d'un titan, plus ancien que saturne". Il s'étend un peu sur les rapports entre les dits titans et les Veilleurs du livre d'Hénoch avant de préciser que "Latone est noire, mère ténébreuse du soleil et de la lune de l'opus".
Et pour finir : "C'est l'ancienne, la Vierge noire, parcelle du chaos primordial dont une île constellée prépare l'heureuse délivrance".
Cordialement
aliboron.
aliboron- Nombre de messages : 208
Age : 67
Date d'inscription : 15/07/2009
Re: L'or, comme le mal, vient du Nord
Comment taire ?
Il y a évidemment un "ici", mais il y a aussi un discret "ailleurs". Vivement que s'ouvrent les portes !
(En évitant les courants d'air, bien sûr; mais pas les appels d'air !)
Tout chercheur n'aspire-t-il pas à trouver ?
Les appels à l'aide ne resteront-ils donc pas éternellement sans réponse ?
Mais quant à percevoir un lien entre l'or et le mal ou le mal et le Nord, là je reste dans le cirage !
Je vois bien une relation duelle entre l'or et le Nord (non-or), mais ce serait faire du Laposse et tirer les mots par la queue. A moins que l'or soit extirpable du "mal" si on considère le mal non pas comme une entité en soit, personnifiable (tel qu'aimait le faire le grand connétable Georges de Belioux-Bouche), mais comme la partie d'où est absente de lumière, la bogue qui enveloppe le fruit, la gangue de terrestréités qui contient l'or et l'empêche de s'exprimer en pleine lumière, telle une vierge noire qui ne demande qu'à enfanter la Lumière ?
___________________________________________
[1] Chayr al-Jabal, surnom donné à Hassan ibn al-Sabbah (1036-1124), fondateur d'un mouvement islamique fondamentaliste (les Assassins) à Alamut vers 1090.
niark niark niark niarkLe malicieux Laposse m'ayant entrainé (par la ruse) à développer sur ce fil une allusion inconsidérée de ma part [...]
Ah mais c'est que ça devient intéressant !Bref, cet usage (rigoureusement initiatique) de la kabale "chrétienne" fut par la suite systématiquement à l'honneur chez les roses-croix allemands, jusqu'à l'excès parfois. On en trouve une survivance, plutot "magicienne", dans la Golden Dawn. La quintessence de cette approche semble néanmoins conservée ailleurs, discrètement.
Il y a évidemment un "ici", mais il y a aussi un discret "ailleurs". Vivement que s'ouvrent les portes !
(En évitant les courants d'air, bien sûr; mais pas les appels d'air !)
Tout chercheur n'aspire-t-il pas à trouver ?
Les appels à l'aide ne resteront-ils donc pas éternellement sans réponse ?
Il existe un niveau d'élévation où les différences de rites deviennent accessoires, où les différences culturelles s'estompent pour faire place à une perception commune à toutes les filières. On pourrait prendre l'exemple des Templiers (chrétiens installés à Jérusalem et entretenant des contacts avec le Vieux de la Montagne[1]) comme symbole de la recherche d'une sagesse transculturelle.Pour en finir provisoirement avec ces estrangères intrusions dans nos athanors hyperboréens, permettez-moi de rappeler que la juive ne fut pas la seule; en effet dans le légendaire R.+C. il est souvent fait allusion à une assistance islamique.
Mais quant à percevoir un lien entre l'or et le mal ou le mal et le Nord, là je reste dans le cirage !
Je vois bien une relation duelle entre l'or et le Nord (non-or), mais ce serait faire du Laposse et tirer les mots par la queue. A moins que l'or soit extirpable du "mal" si on considère le mal non pas comme une entité en soit, personnifiable (tel qu'aimait le faire le grand connétable Georges de Belioux-Bouche), mais comme la partie d'où est absente de lumière, la bogue qui enveloppe le fruit, la gangue de terrestréités qui contient l'or et l'empêche de s'exprimer en pleine lumière, telle une vierge noire qui ne demande qu'à enfanter la Lumière ?
___________________________________________
[1] Chayr al-Jabal, surnom donné à Hassan ibn al-Sabbah (1036-1124), fondateur d'un mouvement islamique fondamentaliste (les Assassins) à Alamut vers 1090.
Laposse- Nombre de messages : 242
Age : 55
Date d'inscription : 05/04/2008
Re: L'or, comme le mal, vient du Nord
Bonjour
Pour paraphraser humoristiquement Aliboron :
l'alchimie R+C sel-labora dans un mille lieux où mille yeux faisent des exégèses bibliques (régénérées) !
" George de Venise et Pic de la Mirandole, à Vigenère, en passant par Postel (cher à Dujols), jusqu'à Jacob Boehme, etc. "
De George de Venise et Pic de la Mirandole à Vigenère, il y a toute une évolution de l'utilisation de la kabbale qui se trouve infléchie en cabale par le milieu des imprimeurs qui diffusent John Dee. La kabbale chrétienne ne voulait au départ que prouver que la présence du Christ dans la Thorah, mais dès 1567, avec la parution de la Monade Hiéroglyphique, la kabbale source permutatrice des lettres devient cabale géométrique, science des permutations des symboles alchimiques, concept repris par Monte Snyder et le Marquis de Palombara.
Je ne comprends pas l'allégorie des actions du sage de Cattiaux, j'attends des "lumières" à ce sujet !
Cordialement,
C...a
Pour paraphraser humoristiquement Aliboron :
l'alchimie R+C sel-labora dans un mille lieux où mille yeux faisent des exégèses bibliques (régénérées) !
" George de Venise et Pic de la Mirandole, à Vigenère, en passant par Postel (cher à Dujols), jusqu'à Jacob Boehme, etc. "
De George de Venise et Pic de la Mirandole à Vigenère, il y a toute une évolution de l'utilisation de la kabbale qui se trouve infléchie en cabale par le milieu des imprimeurs qui diffusent John Dee. La kabbale chrétienne ne voulait au départ que prouver que la présence du Christ dans la Thorah, mais dès 1567, avec la parution de la Monade Hiéroglyphique, la kabbale source permutatrice des lettres devient cabale géométrique, science des permutations des symboles alchimiques, concept repris par Monte Snyder et le Marquis de Palombara.
Je ne comprends pas l'allégorie des actions du sage de Cattiaux, j'attends des "lumières" à ce sujet !
Cordialement,
C...a
Charly Alverda- Nombre de messages : 534
Date d'inscription : 02/10/2008
Re: L'or, comme le mal, vient du Nord
Good evening, Ladies and Gentlemen,aliboron a écrit:je suggère qu'il conviendrait peut-être de porter (un peu ) l'attention sur les amitiés entre les Fulcanellisables et certains soufis. Canseliet ouvre la piste (malgrè lui ?) avec son Mahmoud Moktar Pacha; De Lessep fut l'ami très cher de l'immense Abd El Kader.... lequel séjourna dans un "pavillon mauresque" parisien.... où Fulcanelli avait ses entrées... et P. Dujols (dans une de ses notices bibliographiques) de souligner l'importance "d'une même tradition secrète émanée de cette Maison de la Sagesse, Dar-el-hickmet, fondée au Caire vers le XI siècle"... R. Alleau, lui, la situera antérieurement à Balkh... why not ?
Etc.
Why not ?
Parmi les "Etc.", je relève un autre indice de collusion entre l'entité Fulcanelli (qui que ce soit, ou soient) et l'Islam. Les Frères d'Héliopolis se réfèrent explicitement à la cité du Nil, ancienne capitale religieuse de la Basse-Egypte, isn't it ?
Ce lieu subsiste encore aujourd'hui en tant que quartier englobé dans la mégalopole du Caire.
Sherlock- Nombre de messages : 78
Date d'inscription : 09/04/2008
Re: L'or, comme le mal, vient du Nord
En soutien "logistique" à la suggestion de Sherlock, ceci résumé par Wikipedia :
Dhul-Nun al-Misri (Arabe ذو النون المصري; né en 796 à Akhmîm, Haute-Égypte - mort en 859) est un saint soufi égyptien. Considéré comme le saint patron des médecins au début de l'ère islamique en Égypte, il passe pour avoir introduit le concept de gnose dans l'islam.
Dhul-Nun al-Misri est considéré comme un des saints principaux des débuts du soufisme. Étudiant sous l'autorité de nombreux maîtres il voyage beaucoup en Arabie et en Syrie où il rencontre des ermites chrétiens[1]. De part ses audaces et sa rupture avec la charia, il est arrêté comme hérétique et envoyé en prison à Bagdad, mais il est libéré sur les ordres du calife Jafar al-Mutawakkil impressionné par ses qualités morales et retourne au Caire où il meurt en 859, sa tombe étant encore visible dans la « cité des morts »[2].
Comme alchimiste et thaumaturge, il est supposé connaitre le secret du déchiffrement des hiéroglyphes. Aucuns de ses écrits ne nous sont parvenus, mais une vaste collection d'aphorismes, poèmes et paroles continue à survivre dans la tradition orale[3].
Bibliographie :
Ibn Arabi, Vie merveilleuse de Dhu-l-Nun l'Égyptien, Sindbad-Actes Sud, 1990 (ISBN 2727401574)
Il faut savoir qu'Ibn Arabi (maitre d'Abd el Kader) était particulièrement compétent pour livrer cette "biographie" étant lui-même l'auteur d'une "alchimie du bonheur parfait", (spéculative certes, comme on aime le dire aujourd'hui non sans condescendance...) très estimée par les alchimistes opératifs musulmans. Qui peut le plus... ?
Cordialement
aliboron.
Dhul-Nun al-Misri (Arabe ذو النون المصري; né en 796 à Akhmîm, Haute-Égypte - mort en 859) est un saint soufi égyptien. Considéré comme le saint patron des médecins au début de l'ère islamique en Égypte, il passe pour avoir introduit le concept de gnose dans l'islam.
Dhul-Nun al-Misri est considéré comme un des saints principaux des débuts du soufisme. Étudiant sous l'autorité de nombreux maîtres il voyage beaucoup en Arabie et en Syrie où il rencontre des ermites chrétiens[1]. De part ses audaces et sa rupture avec la charia, il est arrêté comme hérétique et envoyé en prison à Bagdad, mais il est libéré sur les ordres du calife Jafar al-Mutawakkil impressionné par ses qualités morales et retourne au Caire où il meurt en 859, sa tombe étant encore visible dans la « cité des morts »[2].
Comme alchimiste et thaumaturge, il est supposé connaitre le secret du déchiffrement des hiéroglyphes. Aucuns de ses écrits ne nous sont parvenus, mais une vaste collection d'aphorismes, poèmes et paroles continue à survivre dans la tradition orale[3].
Bibliographie :
Ibn Arabi, Vie merveilleuse de Dhu-l-Nun l'Égyptien, Sindbad-Actes Sud, 1990 (ISBN 2727401574)
Il faut savoir qu'Ibn Arabi (maitre d'Abd el Kader) était particulièrement compétent pour livrer cette "biographie" étant lui-même l'auteur d'une "alchimie du bonheur parfait", (spéculative certes, comme on aime le dire aujourd'hui non sans condescendance...) très estimée par les alchimistes opératifs musulmans. Qui peut le plus... ?
Cordialement
aliboron.
aliboron- Nombre de messages : 208
Age : 67
Date d'inscription : 15/07/2009
Re: L'or, comme le mal, vient du Nord
Une citation de Sainte Thérèse d'Avila, qui est dans le thème (je pense) :
L'amour est dur et inflexible comme l'enfer
C'est un peu comme la coque d'un fruit... Elle est dure et radicale, mais elle protège la dimension douce et liquide... Un bouclier devient une coupe quand il se retourne, (contourne ?)
L'amour est dur et inflexible comme l'enfer
C'est un peu comme la coque d'un fruit... Elle est dure et radicale, mais elle protège la dimension douce et liquide... Un bouclier devient une coupe quand il se retourne, (contourne ?)
Logos- Nombre de messages : 551
Date d'inscription : 23/12/2009
Re: L'or, comme le mal, vient du Nord
Ta citation me fait penser à un propos d'Evola, dans sa "Métaphysique du sexe", chapitre sur "volupté et souffrance"...
Association d'idée sans doute issue de la sculpture du Bernin représentant Sainte Thérèse en proie à .... quoi ?
"Quelles qu'en soient les causes, du coté intérieur chaque douleur est la forme sous laquelle la conscience de l'individu expérimente quelque chose qui a un caractère plus ou moins destructeur, mais qui, par celà même, contient un facteur de transcendance par rapport à l'unité fermée et figée de l'être fini.; c'est pourquoi, dans un certain sens : la souffrance a la saveur de l'infini.
Le caractère douloureux de la douleur est dû à la passivité que, dans presque tous les cas, a cette expérience; c'est dû au fait que, lorsque se produit l'altération de l'unité existentielle, le Moi, presque par peur, s'identifie non à la force qui altère et porte virtuellement au-delà, mais à ce qui subit l'altération.
Non à ce qui frappe, mais à ce qui est frappé. S'il n'en était pas ainsi, on aurait, comme dit Novalis, le passage aux formes positives d'une sensation exaltée".
Une sorte de "syndrome de Stockholm" ?
Association d'idée sans doute issue de la sculpture du Bernin représentant Sainte Thérèse en proie à .... quoi ?
"Quelles qu'en soient les causes, du coté intérieur chaque douleur est la forme sous laquelle la conscience de l'individu expérimente quelque chose qui a un caractère plus ou moins destructeur, mais qui, par celà même, contient un facteur de transcendance par rapport à l'unité fermée et figée de l'être fini.; c'est pourquoi, dans un certain sens : la souffrance a la saveur de l'infini.
Le caractère douloureux de la douleur est dû à la passivité que, dans presque tous les cas, a cette expérience; c'est dû au fait que, lorsque se produit l'altération de l'unité existentielle, le Moi, presque par peur, s'identifie non à la force qui altère et porte virtuellement au-delà, mais à ce qui subit l'altération.
Non à ce qui frappe, mais à ce qui est frappé. S'il n'en était pas ainsi, on aurait, comme dit Novalis, le passage aux formes positives d'une sensation exaltée".
Une sorte de "syndrome de Stockholm" ?
aliboron- Nombre de messages : 208
Age : 67
Date d'inscription : 15/07/2009
Re: L'or, comme le mal, vient du Nord
Merci Ali... Syndrome de Stockholm, oui !
Ô vive flamme d’amour
Comme vous me blessez avec tendresse
Dans le centre le plus profond de mon âme !
Puisque vous ne me causez plus de chagrin,
Achevez votre oeuvre, si vous le voulez bien,
Déchirez la toile qui s’oppose à notre douce rencontre.
Ô brûlure suave,
Ô plaie délicieuse,
Ô douce main, ô touche délicate
Qui a la saveur de la vie éternelle
Qui paye toute dette !
Qui donne la mort et change la mort en vie.
Ô lampes de feu
Dans les splendeurs desquelles
Les profondes cavernes du sens
Qui était obscur et aveugle
Donnent avec une perfection extraordinaire
Et chaleur et lumière à leur Bien-Aimé !
Avec quelle douceur et quel amour
Vous vous réveillez dans mon sein
Où vous demeurez seul en secret
Et avec votre aspiration savoureuse
Pleine de biens et de gloire,
Avec quelle délicatesse vous m’embrasez d’amour !
(La vive flamme d'Amour, Saint Jean de la Croix)
Ô vive flamme d’amour
Comme vous me blessez avec tendresse
Dans le centre le plus profond de mon âme !
Puisque vous ne me causez plus de chagrin,
Achevez votre oeuvre, si vous le voulez bien,
Déchirez la toile qui s’oppose à notre douce rencontre.
Ô brûlure suave,
Ô plaie délicieuse,
Ô douce main, ô touche délicate
Qui a la saveur de la vie éternelle
Qui paye toute dette !
Qui donne la mort et change la mort en vie.
Ô lampes de feu
Dans les splendeurs desquelles
Les profondes cavernes du sens
Qui était obscur et aveugle
Donnent avec une perfection extraordinaire
Et chaleur et lumière à leur Bien-Aimé !
Avec quelle douceur et quel amour
Vous vous réveillez dans mon sein
Où vous demeurez seul en secret
Et avec votre aspiration savoureuse
Pleine de biens et de gloire,
Avec quelle délicatesse vous m’embrasez d’amour !
(La vive flamme d'Amour, Saint Jean de la Croix)
Logos- Nombre de messages : 551
Date d'inscription : 23/12/2009
Re: L'or, comme le mal, vient du Nord
"La vérité ne demande pas mieux que de faire alliance avec l'homme ; mais elle veut que ce soit avec l'homme seul, et sans aucun mélange de tout ce qui n'est pas fixe et éternel comme elle.
Elle veut que cet homme se lave et se régénère perpétuellement, et en entier dans la piscine du feu, et dans la soif de l'unité ; elle veut qu'il fasse boire chaque jour ses péchés à la terre, c'est-à-dire, qu'il lui fasse boire toute sa matière, puisque c'est là son vrai péché ; elle veut qu'il tienne sans cesse son corps prêt à la mort et aux douleurs, son âme prête à l'activité de toutes les vertus, son esprit prêt à saisir toutes les lumières, et à les faire fructifier pour la gloire de la source d'où elles lui viennent ; elle veut qu'il se regarde dans tout son être comme une armée toujours sur pied, et prête à marcher au premier ordre qu'elle lui donnera ; elle veut qu'il ait une résolution et une constance que rien ne puisse altérer, et qu'étant prévenu qu'en avançant dans la carrière, il n'y peut trouver que des souffrances, puisque le mal va s'offrir à lui à tous les pas, cette perspective ne l'arrête point dans sa marche, et qu'il ne porte pas moins sa vue exclusivement sur le terme qui l'attend à la fin de la course."
(Louis Claude de Saint-Martin, le Nouvel Homme)
Elle veut que cet homme se lave et se régénère perpétuellement, et en entier dans la piscine du feu, et dans la soif de l'unité ; elle veut qu'il fasse boire chaque jour ses péchés à la terre, c'est-à-dire, qu'il lui fasse boire toute sa matière, puisque c'est là son vrai péché ; elle veut qu'il tienne sans cesse son corps prêt à la mort et aux douleurs, son âme prête à l'activité de toutes les vertus, son esprit prêt à saisir toutes les lumières, et à les faire fructifier pour la gloire de la source d'où elles lui viennent ; elle veut qu'il se regarde dans tout son être comme une armée toujours sur pied, et prête à marcher au premier ordre qu'elle lui donnera ; elle veut qu'il ait une résolution et une constance que rien ne puisse altérer, et qu'étant prévenu qu'en avançant dans la carrière, il n'y peut trouver que des souffrances, puisque le mal va s'offrir à lui à tous les pas, cette perspective ne l'arrête point dans sa marche, et qu'il ne porte pas moins sa vue exclusivement sur le terme qui l'attend à la fin de la course."
(Louis Claude de Saint-Martin, le Nouvel Homme)
Logos- Nombre de messages : 551
Date d'inscription : 23/12/2009
Re: L'or, comme le mal, vient du Nord
"Volupté et souffrance", "Syndrome de Stockholm"…
Il existe aussi un seuil de tolérance à la douleur, lequel peut se traduire de deux manières :
- fuite, déconnexion (syncope)
- transcendance (insensibilité)
En deçà de ce point, quelles sont les possibilités ? Subir (souffrance) ou gérer (acceptation, refus, accommodation). Mais de là à rechercher la douleur pour ses potentielles vertus supposées ? On vire vers le masochisme !
Les masochistes ont-ils un cerveau "câblé" comme la plupart des gens ? On sait que si les nerfs qui rejoignent habituellement la zone cérébrale gérant la douleur sont exceptionnellement connectés au lobe traitant la récompense ou le désir, il en résultera un comportement de recherche de la douleur comme source de plaisir. Etrange, mais logique. Ce "câblage" cérébral particulier est-il d'origine génétique ? Un accident prénatal ? Une évolution inhabituelle lors de la maturation du cerveau au cours de l'enfance ? Ou bien un "recâblage" peut-il survenir par programmation à l'âge adulte ? Que penser des mortifications, des auto-flagellations à connotation religieuse ? Que recherchent ceux qui se font souffrir ? Leur expérience personnelle est-elle transposable, ou généralisable ?
Je parle ici de douleur physique, mais il y a aussi des gens qui ont l'art de se rendre malheureux moralement et psychologiquement, et qui semblent se complaire dans cette situation lorsqu'on cherche à les aider à en sortir. Est-ce par besoin d'attention de la part d'autrui ? Une sorte d'appel à l'aide social, pérennisé ? Ou par incapacité à percevoir la scène du monde autrement qu'à travers le filtre de la nécessaire souffrance "expiatoire" ?
Pourquoi la douleur, qui devrait normalement n'être qu'un signal d'alerte envoyé par un organe du corps vers la centrale de gestion/réaction (cerveau), se retrouve-t-elle parfois glorifiée pour elle-même ?
Pourquoi la "nécessaire" souffrance du Christ en croix ?
Pourquoi les sacrifices "expiatoires" ?
S'il est astucieux d'encourager les privations pour contrebalancer la tendance naturelle à rechercher un confort excessif, pourquoi y a-t-il des systèmes de pensée qui basculent dans l'extrême contraire et érigent la souffrance infligée à soi-même comme passage obligatoire vers un ailleurs meilleur ? Parce que ça fait du bien quand on arrête ?
Parfois, le système est sadique et consiste à infliger la douleur aux autres en les persuadant que c'est pour leur bien.
Je ne sais pas si nous parlons toujours bien du mal qui, comme l'or, viendrait du nord, mises à part les gerçures volontaires pour raisons religieuses. Pourtant, l'usage de la douleur auto-infligée comme voie initiatique concerne l'ésotérisme autant que d'autres états de conscience alternatifs.
N'était-ce pas là une thématique récurrente chez Aleister Crowley ?
Quoiqu'il en soit, il n'y a pas lieu de confondre "douleur" et "mal". Oui, la douleur fait mal, par définition, mais il y a des douleurs nécessaires à un mieux, et des anti-douleurs qui masquent les problèmes croissants.
Il existe aussi un seuil de tolérance à la douleur, lequel peut se traduire de deux manières :
- fuite, déconnexion (syncope)
- transcendance (insensibilité)
En deçà de ce point, quelles sont les possibilités ? Subir (souffrance) ou gérer (acceptation, refus, accommodation). Mais de là à rechercher la douleur pour ses potentielles vertus supposées ? On vire vers le masochisme !
Les masochistes ont-ils un cerveau "câblé" comme la plupart des gens ? On sait que si les nerfs qui rejoignent habituellement la zone cérébrale gérant la douleur sont exceptionnellement connectés au lobe traitant la récompense ou le désir, il en résultera un comportement de recherche de la douleur comme source de plaisir. Etrange, mais logique. Ce "câblage" cérébral particulier est-il d'origine génétique ? Un accident prénatal ? Une évolution inhabituelle lors de la maturation du cerveau au cours de l'enfance ? Ou bien un "recâblage" peut-il survenir par programmation à l'âge adulte ? Que penser des mortifications, des auto-flagellations à connotation religieuse ? Que recherchent ceux qui se font souffrir ? Leur expérience personnelle est-elle transposable, ou généralisable ?
Je parle ici de douleur physique, mais il y a aussi des gens qui ont l'art de se rendre malheureux moralement et psychologiquement, et qui semblent se complaire dans cette situation lorsqu'on cherche à les aider à en sortir. Est-ce par besoin d'attention de la part d'autrui ? Une sorte d'appel à l'aide social, pérennisé ? Ou par incapacité à percevoir la scène du monde autrement qu'à travers le filtre de la nécessaire souffrance "expiatoire" ?
Pourquoi la douleur, qui devrait normalement n'être qu'un signal d'alerte envoyé par un organe du corps vers la centrale de gestion/réaction (cerveau), se retrouve-t-elle parfois glorifiée pour elle-même ?
Pourquoi la "nécessaire" souffrance du Christ en croix ?
Pourquoi les sacrifices "expiatoires" ?
S'il est astucieux d'encourager les privations pour contrebalancer la tendance naturelle à rechercher un confort excessif, pourquoi y a-t-il des systèmes de pensée qui basculent dans l'extrême contraire et érigent la souffrance infligée à soi-même comme passage obligatoire vers un ailleurs meilleur ? Parce que ça fait du bien quand on arrête ?
Parfois, le système est sadique et consiste à infliger la douleur aux autres en les persuadant que c'est pour leur bien.
Je ne sais pas si nous parlons toujours bien du mal qui, comme l'or, viendrait du nord, mises à part les gerçures volontaires pour raisons religieuses. Pourtant, l'usage de la douleur auto-infligée comme voie initiatique concerne l'ésotérisme autant que d'autres états de conscience alternatifs.
N'était-ce pas là une thématique récurrente chez Aleister Crowley ?
Quoiqu'il en soit, il n'y a pas lieu de confondre "douleur" et "mal". Oui, la douleur fait mal, par définition, mais il y a des douleurs nécessaires à un mieux, et des anti-douleurs qui masquent les problèmes croissants.
Henri Schersch- Nombre de messages : 330
Age : 54
Date d'inscription : 21/07/2008
Re: L'or, comme le mal, vient du Nord
La souffrance dissout les limites, oblige à sortir de soi... Elle "brise les essences finies"... Il ne s'agit pas de glorifier la douleur mais d'en expérimenter l'intensité jusqu'au franchissement d'un seuil... Au point où l'intensité devient la plus extrême elle s'annule... Baudelaire parle de "la cruauté et la volupté, sensations identiques, comme le chaud extrême et le froid extrême"... Il faut se soumettre à la générosité de la souffrance et en connaître l'alphabet pour "saluer du même don sans limite ce qui vaut la peine d'être vécu" dirait Breton... Le Désir est folie comme le tir à l'arc les yeux rivés vers le dedans décrit par Herrigel...
Deleuze et Guattari ont développé le concept de "corps sans organes" (from Artaud) et abordé le masochisme... "Le corps sans organes n’est pas vide, c’est un corps plein de flux d’intensités, de sensations et de désirs qui travaillent et rongent l’organisme, c'est-à-dire qui altèrent les automatismes corporels"... (Je ne développe pas plus car ces gens ont mauvaise réputation). Dans un style encore plus profane : on est jamais aussi exigeant avec soi-même que lorsqu'on prend des coups dans la gueule... (Une application du théorème de Gödel)... Une "voie" qui ne fait pas de ce "contact" (viril) son "fond de commerce" n'est-elle pas réduite à peu de choses ?
Oh ! la bonne douleur qui nous fait l’âme forte !
Quelle paix bienheureuse et durable elle apporte,
Comme un vase rempli de miel jusques au bord,
Pour endormir le mal qu’elle engendra d’abord !
C’est dans le feu sacré de sa divine forge,
Malgré nos pleurs honteux, nos cris à pleine gorge,
Qu’elle assouplit, redresse, éprouve le métal
De notre âme, et le fait luisant comme un cristal.
Solitude du coeur, silence de la chambre,
Calme du soir autour de la lampe qui luit,
Pendant que sur les toits la neige de décembre
Scintille au clair de lune épandu dans la nuit.
Monotonie exquise, intimité de l’heure
Que rythme également l’horloge au bruit léger,
Voix paisible et si douce que la demeure
Familière l’entend, toujours sans y songer.
Possession de soi, plénitude de l’être,
Recueillement profond et sommeil du désir.
Douceur d’avoir sa part du ciel à la fenêtre,
Et de ne pas rêver qu’ailleurs est le plaisir !
Heureuse solitude ! Onde fraîche où se baigne
L’âme enfiévrée et triste et lasse infiniment,
Où le coeur qu’a meurtri l’existence, et qui saigne,
Embaume sa blessure ardente, en la fermant !...
(Albert Lozeau)
La douleur seule, la grande douleur, cette longue et lente douleur qui prend son temps et nous fait cuire comme au bois vert, nous oblige, nous philosophes, à descendre au dernier repli de nos profondeurs, à rejeter toutes ces confiances, ces bonhomies, voiles, douceurs et moyens-termes dans lesquels nous placions peut-être, jusqu'alors, notre humanité.
(Nietzsche)
Soyez béni, mon Dieu, qui donnez la souffrance
Comme un divin remède à nos impuretés
Et comme la meilleure et la plus pure essence
Qui prépare les forts aux saintes voluptés !
Je sais que vous gardez une place au Poète
Dans les rangs bienheureux des saintes Légions,
Et que vous l'invitez à l'éternelle fête
Des Trônes, des Vertus, des Dominations.
Je sais que la douleur est la noblesse unique
Où ne mordront jamais la terre et les enfers,
Et qu'il faut pour tresser ma couronne mystique
Imposer tous les temps et tous les univers.
Mais les bijoux perdus de l'antique Palmyre,
Les métaux inconnus, les perles de la mer,
Par votre main montés, ne pourraient pas suffire
A ce beau diadème éblouissant et clair ;
Car il ne sera fait que de pure lumière,
Puisée au foyer saint des rayons primitifs,
Et dont les yeux mortels, dans leur splendeur entière,
Ne sont que des miroirs obscurcis et plaintifs !
(Charles Baudelaire, Les Fleurs du Mal)
L'or vient du contact avec le poison, qui tourmente en creusant nos entrailles chtoniennes...
Deleuze et Guattari ont développé le concept de "corps sans organes" (from Artaud) et abordé le masochisme... "Le corps sans organes n’est pas vide, c’est un corps plein de flux d’intensités, de sensations et de désirs qui travaillent et rongent l’organisme, c'est-à-dire qui altèrent les automatismes corporels"... (Je ne développe pas plus car ces gens ont mauvaise réputation). Dans un style encore plus profane : on est jamais aussi exigeant avec soi-même que lorsqu'on prend des coups dans la gueule... (Une application du théorème de Gödel)... Une "voie" qui ne fait pas de ce "contact" (viril) son "fond de commerce" n'est-elle pas réduite à peu de choses ?
Oh ! la bonne douleur qui nous fait l’âme forte !
Quelle paix bienheureuse et durable elle apporte,
Comme un vase rempli de miel jusques au bord,
Pour endormir le mal qu’elle engendra d’abord !
C’est dans le feu sacré de sa divine forge,
Malgré nos pleurs honteux, nos cris à pleine gorge,
Qu’elle assouplit, redresse, éprouve le métal
De notre âme, et le fait luisant comme un cristal.
Solitude du coeur, silence de la chambre,
Calme du soir autour de la lampe qui luit,
Pendant que sur les toits la neige de décembre
Scintille au clair de lune épandu dans la nuit.
Monotonie exquise, intimité de l’heure
Que rythme également l’horloge au bruit léger,
Voix paisible et si douce que la demeure
Familière l’entend, toujours sans y songer.
Possession de soi, plénitude de l’être,
Recueillement profond et sommeil du désir.
Douceur d’avoir sa part du ciel à la fenêtre,
Et de ne pas rêver qu’ailleurs est le plaisir !
Heureuse solitude ! Onde fraîche où se baigne
L’âme enfiévrée et triste et lasse infiniment,
Où le coeur qu’a meurtri l’existence, et qui saigne,
Embaume sa blessure ardente, en la fermant !...
(Albert Lozeau)
La douleur seule, la grande douleur, cette longue et lente douleur qui prend son temps et nous fait cuire comme au bois vert, nous oblige, nous philosophes, à descendre au dernier repli de nos profondeurs, à rejeter toutes ces confiances, ces bonhomies, voiles, douceurs et moyens-termes dans lesquels nous placions peut-être, jusqu'alors, notre humanité.
(Nietzsche)
Soyez béni, mon Dieu, qui donnez la souffrance
Comme un divin remède à nos impuretés
Et comme la meilleure et la plus pure essence
Qui prépare les forts aux saintes voluptés !
Je sais que vous gardez une place au Poète
Dans les rangs bienheureux des saintes Légions,
Et que vous l'invitez à l'éternelle fête
Des Trônes, des Vertus, des Dominations.
Je sais que la douleur est la noblesse unique
Où ne mordront jamais la terre et les enfers,
Et qu'il faut pour tresser ma couronne mystique
Imposer tous les temps et tous les univers.
Mais les bijoux perdus de l'antique Palmyre,
Les métaux inconnus, les perles de la mer,
Par votre main montés, ne pourraient pas suffire
A ce beau diadème éblouissant et clair ;
Car il ne sera fait que de pure lumière,
Puisée au foyer saint des rayons primitifs,
Et dont les yeux mortels, dans leur splendeur entière,
Ne sont que des miroirs obscurcis et plaintifs !
(Charles Baudelaire, Les Fleurs du Mal)
L'or vient du contact avec le poison, qui tourmente en creusant nos entrailles chtoniennes...
Logos- Nombre de messages : 551
Date d'inscription : 23/12/2009
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