L'or, comme le mal, vient du Nord
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Re: L'or, comme le mal, vient du Nord
Un message pour si peu, pas grave. C'est de Bernanos.
"Qui cherche la vérité de l'homme doit s'emparer de sa douleur"
"Qui cherche la vérité de l'homme doit s'emparer de sa douleur"
Logos- Nombre de messages : 551
Date d'inscription : 23/12/2009
Re: L'or, comme le mal, vient du Nord
Bonjour,
"Je ne sais pas si nous parlons toujours bien du mal qui, comme l'or, viendrait du nord, mises à part les gerçures volontaires pour raisons religieuses".
A mon avis de bourriquot, on est au coeur du sujet, ou dans une de ses proches banlieux... En effet le titre de ce fil renvoie à une constellation symbolique activée par les jeux torrides (sur tous les niveaux) de Mars et Vénus.
Le parc-à-jouets lui, serait caniculaire et apocalyptique à souhait, (anté-christ compris, bien sur... donc en quelque sorte ce Lion Vert, à propos duquel Fulcanelli fut si inspiré).
La jeune fille et la mort... scénario débutant à la Renaissance, au coeur du buisson ardent irriguant de sa sève l'hermétisme, pour s'achever de nos jours en Lolita aussi débile que capricieuse : l'âme de l'homo economicus.
Jacques Bonnet, par exemple, en ses études a brillament tourné autour du pot : Sirius.
Robert Triomphe, dans "le lion, la vierge et le miel", nous en redonne la syntaxe mythologique;
R. Guénon, dans son "Roi du monde", plus ouvertement qu'ailleurs, porte au rouge l'ambivalence inquiétante de l'ange Metatron (Mikael-Samael); etc...
Bref, un traffic d'influences où les pièces maîtresses de l'échiquier, noires et blanches échangent en douce leurs maillots.
Concernant le parallèle fait avec le masochisme, l'affaire me semble plus subtile (ou à défaut, plus complexe) pour la simple raison que cette "propension" sans le désir sexuel n'est que maladie mentale . Libido à considérer peut-être d'une manière plus large que le point de vue freudien qui, certes "simplifié", reste néanmoins prédominant y compris "en creux" dans le new-age et environs.
Concernant le "cablage" requis, je ne partage pas l'avis d'Henri Schersch faisant de "l'homme neuronal" le comment-du-parce-que. Le dit-cerveau est encore loin de nous avoir livré tous ses secrets; ainsi : on sait que telle zone couramment préposée à telle fonction, peut en cas de destruction ou d'ablation d'une voisine remplir en sus son office, contre toute attente, etc...
"un "recâblage" peut-il survenir par programmation à l'âge adulte ?"
Why not ? Même si au bout du compte la nouvelle "programmation" s'inscrira à l'intérieur d'une programmation antérieure et plus ample, en gros : celle qui nous différencie des "enfants-loup" qui, devant l'hygiaphone, n'ont que quelques grognements à proposer.
Programme donc, (sur l'infra-structure duquel il y aurait à dire... archétypes ?) et qui organise notre mixte "percepts-concepts" de telle sorte que nous soyons à peu près en phase avec un délire collectif donné, nommé "culture".
Pour en revenir au masochisme, permettez-moi de soumettre à votre attention quelques propos de B. Andrieu, tiré d'un article intitulé "Disparition du sujet dans son corps".
M'est avis que le style "intello" usité n'altère pas vraiment la pertinence de l'hypothèse soutenue... qui, (toutes proportions gardées), rappelle étrangement ce que les alchimistes appellent "réincrudation".
Il s'oppose d'emblée aux fausses évidences "dominant-dominé", en contestant la soit disant réduction du "patient" au statut d'objet... , rappelant à la suite de Deleuze (sa préface à "la vénus à la fourrure", de Sacher Masoch) que le seul dialogue possible entre un vrai sadique et son autre serait trop bref : "Fais moi mal !"; réponse : "Non !"
"Le maitre, dit-il, est en état de dépendance totale par rapport à son esclave; il n'existe et ne trouve sa place ou sa justification que par rapport à l'esclave".
Cette co-dépendance me semble refléter, quelques sous-sols plus bas (sans jugement de ma part), celle profondément mystique entre Seigneur et vassal, que Corbin décrit dans "l'imagination créatrice". Action et passion formant un ruban de Moebius. Interactivité totale.
Le jeu de role y a sa place mais comme combustible pour le moteur: le désir; une façon paradoxale de s'affranchir du cadre en se faisant la belle, non par les bords mais le FOND.
Car, par ce jeu où, en fait, le pouvoir innocente, il s'agit plutot de "nous confronter à l'en-deça du désir, à une sorte de trouble primordial qui anticiperait le désir, et où serait la houle en fomentant les vagues", nous dit Annie Lebrun.
F. Tristan donne la formule : "profaner le profane pour révèler le sacré qu'il contient".
Andrieux creuse la chose : "La jouissance masochiste est telle que le sujet cherche à n'être plus qu'un corps"; (je dirais : une chair) ; soit l'opposé de la maitrise habituelle qui nous fait plus seul... que UN : se contenir, se dominer, s'anesthésier, etc... Bref propets mais séquestrés dans not' pendule.
"Le masochisme favorise l'approndissement du sujet par son corps. Comme par la maladie incurable (façon A. Artaud) le sujet tend à l'antéforme : ce reflux d'informe dans le corps, non pas l'appel de la mort, mais l'infiltration profonde de cette force informe où le corps se puise, se rappelle d'où il vient. Retour de flamme de ce qui fonde et irrigue le corps, le "forme", et qui ne consiste ni en une forme ni en un "moi", ni meme en un "corps" ou une maladie, mais en un temps; s'y disoudre pour s'atteindre, faire-corps avec soi-meme".
D'une manière proche de celle de nos anciens chymistes, le poète J.J. Barbier dit :" L'authentique se communique sous les espèces de la matière. Il n'y a pas de communion sans transmutation préalables des désirs en matière. C'est en second lieu que l'on reconnait la forme. La première reconnaissance se fait toujours avec la matière. En elle, imaginaire et réel ne font qu'un".
Bref, je ne crois pas qu'une telle recherche (le plus souvent en aveugle, certes) se puisse résumer à un disfonctionnement neuronal; l'ombilic des limbes s'y trouve peut-etre, mais n'y réside pas !
En aveugle, disions-nous, chevauché par des pulsions et non l'inverse, plus idoine. Chögyam Trungpa, tantrika confirmé, insistera un max sur la lucidité ardente requise quand on s'aventure sous la ligne de flottaison.
Voici ce qu'il décrit d'une étape qui à mes yeux permet mieux de saisir le sens des "pratiques" cochonnes évoquées plus haut :
"A ce stade on ne met plus d'habits ordinaires, on revient plutot à l'instinct simiesque, on porte une coiffure de crânes. Au lieu d'une robe ordinaire, on porte un pagne en peau de tigre; au lieu d'un châle ordinaire, un châle en peau humaine.
Il y a une touche de sauvagerie, de folie; à ce niveau du Mahayoga, la conscience commence à se modifier. Une certaine dignité commence à se manifester : l'intrépidité. On n'a pas peur du sang, de la terre, de la peau et des ossement humains.
A ce stade, nous consentons à retourner nager dans notre tas de merde; c'est très organique. On pourrait même dire que c'est macrobiotique dans un sens ultime...
Maintenant nous acquérons un sens de la réalité dont la nature est très différente. La névrose en tant que telle cesse tout à fait d'être considérée comme quelque chose de mauvais. Elle est perçue telle une parure ravissante et un ornement réel.
Nous pouvons nous parer de toutes sortes de névroses; en fait c'est une fantastique proclamation de la santé mentale".
Aussi, même si la direction prise est la même, il en résultera chez nos "patients" plus de fascination que de communion, comme dirait Abellio; on reste les doigts dans la prise, complaisemment, au lieu de passer outre...
Elliade, plus précis dira que toutes les modes de coïncidences des opposés, meme si des similitudes apparaissent, ne s'équivalent pas. Se perdre n'est pas se donner. C'est ballot !
Ceci étant, je suis néanmoins enclin à supposer qu'il y a potentiellement plus d'initiables chez les débauchés que chez ceux "qui font où on leur dit de faire"... Voir St Paul, prude à l'excès pourtant, (les extrèmes se touchent ?) sur sagesse divine = folie aux yeux des hommes; et Alleau sur éveil = révolution absolue.
Cordialement
aliboron.
"Je ne sais pas si nous parlons toujours bien du mal qui, comme l'or, viendrait du nord, mises à part les gerçures volontaires pour raisons religieuses".
A mon avis de bourriquot, on est au coeur du sujet, ou dans une de ses proches banlieux... En effet le titre de ce fil renvoie à une constellation symbolique activée par les jeux torrides (sur tous les niveaux) de Mars et Vénus.
Le parc-à-jouets lui, serait caniculaire et apocalyptique à souhait, (anté-christ compris, bien sur... donc en quelque sorte ce Lion Vert, à propos duquel Fulcanelli fut si inspiré).
La jeune fille et la mort... scénario débutant à la Renaissance, au coeur du buisson ardent irriguant de sa sève l'hermétisme, pour s'achever de nos jours en Lolita aussi débile que capricieuse : l'âme de l'homo economicus.
Jacques Bonnet, par exemple, en ses études a brillament tourné autour du pot : Sirius.
Robert Triomphe, dans "le lion, la vierge et le miel", nous en redonne la syntaxe mythologique;
R. Guénon, dans son "Roi du monde", plus ouvertement qu'ailleurs, porte au rouge l'ambivalence inquiétante de l'ange Metatron (Mikael-Samael); etc...
Bref, un traffic d'influences où les pièces maîtresses de l'échiquier, noires et blanches échangent en douce leurs maillots.
Concernant le parallèle fait avec le masochisme, l'affaire me semble plus subtile (ou à défaut, plus complexe) pour la simple raison que cette "propension" sans le désir sexuel n'est que maladie mentale . Libido à considérer peut-être d'une manière plus large que le point de vue freudien qui, certes "simplifié", reste néanmoins prédominant y compris "en creux" dans le new-age et environs.
Concernant le "cablage" requis, je ne partage pas l'avis d'Henri Schersch faisant de "l'homme neuronal" le comment-du-parce-que. Le dit-cerveau est encore loin de nous avoir livré tous ses secrets; ainsi : on sait que telle zone couramment préposée à telle fonction, peut en cas de destruction ou d'ablation d'une voisine remplir en sus son office, contre toute attente, etc...
"un "recâblage" peut-il survenir par programmation à l'âge adulte ?"
Why not ? Même si au bout du compte la nouvelle "programmation" s'inscrira à l'intérieur d'une programmation antérieure et plus ample, en gros : celle qui nous différencie des "enfants-loup" qui, devant l'hygiaphone, n'ont que quelques grognements à proposer.
Programme donc, (sur l'infra-structure duquel il y aurait à dire... archétypes ?) et qui organise notre mixte "percepts-concepts" de telle sorte que nous soyons à peu près en phase avec un délire collectif donné, nommé "culture".
Pour en revenir au masochisme, permettez-moi de soumettre à votre attention quelques propos de B. Andrieu, tiré d'un article intitulé "Disparition du sujet dans son corps".
M'est avis que le style "intello" usité n'altère pas vraiment la pertinence de l'hypothèse soutenue... qui, (toutes proportions gardées), rappelle étrangement ce que les alchimistes appellent "réincrudation".
Il s'oppose d'emblée aux fausses évidences "dominant-dominé", en contestant la soit disant réduction du "patient" au statut d'objet... , rappelant à la suite de Deleuze (sa préface à "la vénus à la fourrure", de Sacher Masoch) que le seul dialogue possible entre un vrai sadique et son autre serait trop bref : "Fais moi mal !"; réponse : "Non !"
"Le maitre, dit-il, est en état de dépendance totale par rapport à son esclave; il n'existe et ne trouve sa place ou sa justification que par rapport à l'esclave".
Cette co-dépendance me semble refléter, quelques sous-sols plus bas (sans jugement de ma part), celle profondément mystique entre Seigneur et vassal, que Corbin décrit dans "l'imagination créatrice". Action et passion formant un ruban de Moebius. Interactivité totale.
Le jeu de role y a sa place mais comme combustible pour le moteur: le désir; une façon paradoxale de s'affranchir du cadre en se faisant la belle, non par les bords mais le FOND.
Car, par ce jeu où, en fait, le pouvoir innocente, il s'agit plutot de "nous confronter à l'en-deça du désir, à une sorte de trouble primordial qui anticiperait le désir, et où serait la houle en fomentant les vagues", nous dit Annie Lebrun.
F. Tristan donne la formule : "profaner le profane pour révèler le sacré qu'il contient".
Andrieux creuse la chose : "La jouissance masochiste est telle que le sujet cherche à n'être plus qu'un corps"; (je dirais : une chair) ; soit l'opposé de la maitrise habituelle qui nous fait plus seul... que UN : se contenir, se dominer, s'anesthésier, etc... Bref propets mais séquestrés dans not' pendule.
"Le masochisme favorise l'approndissement du sujet par son corps. Comme par la maladie incurable (façon A. Artaud) le sujet tend à l'antéforme : ce reflux d'informe dans le corps, non pas l'appel de la mort, mais l'infiltration profonde de cette force informe où le corps se puise, se rappelle d'où il vient. Retour de flamme de ce qui fonde et irrigue le corps, le "forme", et qui ne consiste ni en une forme ni en un "moi", ni meme en un "corps" ou une maladie, mais en un temps; s'y disoudre pour s'atteindre, faire-corps avec soi-meme".
D'une manière proche de celle de nos anciens chymistes, le poète J.J. Barbier dit :" L'authentique se communique sous les espèces de la matière. Il n'y a pas de communion sans transmutation préalables des désirs en matière. C'est en second lieu que l'on reconnait la forme. La première reconnaissance se fait toujours avec la matière. En elle, imaginaire et réel ne font qu'un".
Bref, je ne crois pas qu'une telle recherche (le plus souvent en aveugle, certes) se puisse résumer à un disfonctionnement neuronal; l'ombilic des limbes s'y trouve peut-etre, mais n'y réside pas !
En aveugle, disions-nous, chevauché par des pulsions et non l'inverse, plus idoine. Chögyam Trungpa, tantrika confirmé, insistera un max sur la lucidité ardente requise quand on s'aventure sous la ligne de flottaison.
Voici ce qu'il décrit d'une étape qui à mes yeux permet mieux de saisir le sens des "pratiques" cochonnes évoquées plus haut :
"A ce stade on ne met plus d'habits ordinaires, on revient plutot à l'instinct simiesque, on porte une coiffure de crânes. Au lieu d'une robe ordinaire, on porte un pagne en peau de tigre; au lieu d'un châle ordinaire, un châle en peau humaine.
Il y a une touche de sauvagerie, de folie; à ce niveau du Mahayoga, la conscience commence à se modifier. Une certaine dignité commence à se manifester : l'intrépidité. On n'a pas peur du sang, de la terre, de la peau et des ossement humains.
A ce stade, nous consentons à retourner nager dans notre tas de merde; c'est très organique. On pourrait même dire que c'est macrobiotique dans un sens ultime...
Maintenant nous acquérons un sens de la réalité dont la nature est très différente. La névrose en tant que telle cesse tout à fait d'être considérée comme quelque chose de mauvais. Elle est perçue telle une parure ravissante et un ornement réel.
Nous pouvons nous parer de toutes sortes de névroses; en fait c'est une fantastique proclamation de la santé mentale".
Aussi, même si la direction prise est la même, il en résultera chez nos "patients" plus de fascination que de communion, comme dirait Abellio; on reste les doigts dans la prise, complaisemment, au lieu de passer outre...
Elliade, plus précis dira que toutes les modes de coïncidences des opposés, meme si des similitudes apparaissent, ne s'équivalent pas. Se perdre n'est pas se donner. C'est ballot !
Ceci étant, je suis néanmoins enclin à supposer qu'il y a potentiellement plus d'initiables chez les débauchés que chez ceux "qui font où on leur dit de faire"... Voir St Paul, prude à l'excès pourtant, (les extrèmes se touchent ?) sur sagesse divine = folie aux yeux des hommes; et Alleau sur éveil = révolution absolue.
Cordialement
aliboron.
aliboron- Nombre de messages : 208
Age : 67
Date d'inscription : 15/07/2009
Re: L'or, comme le mal, vient du Nord
Bonjour
Aliboron avait bien parlé d'entrée de l'Aesh Metzareph, mais à ma connaissance n'avait pas cité le passage. Ne perdant pas le nord, je le propose derechef !
Aesh Metzareph ou Le Feu Purificateur
Chapitre I.
Elie était un Prophète parmi les plus éminents, un exemple de Sagesse de la Nature. Méprisant les Richesses (comme nous le rapporte l’histoire de la guérison de Naaman, Rois 2, c.5, v. 16), il était véritablement riche. C’est pourquoi il est dit ceci dans le Pirqué Aboth : Qui est Riche ? Celui qui se réjouit de sa Part, chap.4. Car le véritable Médecin des Métaux impurs ne présente pas une apparence extérieure de Richesse, mais ressemble plutôt au Tohu de la Nature Primordiale, L’abîme, la vacuité. Ce mot a un nombre égal à celui du mot Elie, soit 411. Car il est dit dans le Baba Bathra, p.71, col. 2 : la source de la Richesse (comme la Sagesse de la Nature) est donnée au lieu des Richesses.
Apprends donc à purifier Naaman, qui vient du Nord, par delà la Syrie, et découvre le pouvoir du Jourdain ; celui-ci est comme le Jardin, la rivière du Jugement qui coule depuis le Nord.
Et souviens toi de ce qui est dit dans le Baba Bathra, p. 25, col. 2. Que celui qui veut devenir un Sage vive dans le Sud ; et que celui qui veut devenir Riche, qu’il se retourne vers le Nord etc. Cependant, dans le même passage Rabbi Joshua Ben Levi dit : qu’il vive toujours dans le Sud, car en même temps qu’il obtiendra la Sagesse, il deviendra Riche. « De longues années à sa droite, la Gloire et la Richesse à sa gauche », Prov. c. 3, v. 16. Ainsi tu ne désireras point d’autres Richesses."
(Aesh Metzareph ou Feu Purificateur, Traité Chymico-kabalistique composé à partir de la Kabalah Denudata de Knorr Von Rosenroth, Collectanea Hermetica. Edité par W. Wynn Westcott. Traduit en Anglais en 1714. Préface, Notes et Commentaires de Frater Sapere Aude.)
Ce qui ne manque pas de me rappeler l'Hortulus Sacer et Le Mystère de la Croix de Douzetemps :
" C'est le soleil qui donne à toutes choses l'âme et l'esprit de quinte-essence,
qui anime et vivifie tout : et c'est la lune qui leur donne le corps et l'humidité,
qui résiste à tout ; du soleil vient la chaleur naturelle, de la lune l'humide
radical, permanent et conservant le feu du soleil. Ces deux luminaires agissant
de concert doivent produire un fruit ou enfant qui soit digne d'une si grande
parenté. : C'est le premier de tous les sels, ou le premier être des sels : je le
nommerai après de son propre nom, connu de tout le monde ; mais que
chacun prenne garde à soi ; car tout faible et petit oiseau qu'il est dans son
origine, il devient un terrible dragon...
Grand fléau de tout le genre humain, mais aussi sa grande médecine, s'il
tombe en des mains intelligentes et industrieuses. Les sages, qui l'ont connu,
l'ont aussi honoré par des noms et des titres magnifiques, l'appelant le fils du
soleil et de la lune, l'aîné de la Sagesse créée, Iliastre salin, Lumière
d'intelligence, Limbe angélique. Si vous réfléchissez bien sur son origine,
dont nous avons dit quelque chose de fort particulier, vous connaîtrez la
raison et la vérité de ces noms, et surtout celui de limbe angélique. je ne
crois point, après ce que je viens de dire, d'être obligé de tenir parole et
d'accomplir ma promesse, en le nommant par son nom propre ; car par ma
description vous touchez au doigt, que c'est le salpêtre, ou nitre de nature
céleste et terrestre, mais comme il y en a de plusieurs sortes, je vous en laisse le choix libre.
Le grand mystère de ce sel des sels consiste dans la croix : les anciens
sages ont été des trompeurs envieux, quand il ne lui ont donné qu'une origine
céleste, en le dépeignant par un cercle et une ligne perpendiculaire , car il
renferme aussi la ligne diamétrale, dont ils ont marqué le sel : de sorte que
ces deux figures, qui sont infailliblement dans le nitre, font la figure du verd
de gris des sages, c'est-à-dire la croix entière et parfaite dans le cercle
figure qui est le commencement et la consommation de tous les mystères de
la nature : car ayant les quatre éléments, plus de feu et d'air que d'eau et de
terre, il doit par conséquent les représenter aussi par sa figure : Or, la figure
que nous avons marquée, renferme les quatre éléments et le mystère de la
croix.
Mais si vous êtes un véritable connaisseur et amateur de la croix, en lui
ouvrant ses entrailles, vous y trouverez un esprit rouge, soufre solaire, ou
le sang du soleil, d'une volatilité extraordinaire ; et puis vous trouverez dans
la partie inférieure de son corps, une terre virginale saline , qui est le lait
de la lune, la partie fixe et fixative de son propre esprit et de son âme :
Sendivogius l'appelle sel armoniac, caché dans le ventre de notre
magnésie.
Vous me direz que vous voulez bien le croire, mais que vous aimeriez
mieux le voir : je vous réponds que... le tout consiste dans l'artifice que les
sages appellent leur magistère dont l'invention est aussi difficile que la
pratique en est aisée, à cause de sa simplicité. je n'oserais vous l'écrire, parce
que l'écrit pourrait tomber entre des mains indignes : mais j'ose bien vous dire
deux mots à l'oreille : écoutez-les et prenez-y bien garde ! « Soyez le
secourable et miséricordieux Samaritain : apprenez bien sa médecine, son
application et son usage » ; voilà tout ce que j'en puis dire ; et c'est bien
assez...
... Christ disait : Cherchez et vous trouverez, heurtez et il vous sera ouvert ; il vous a donné aussi la parabole du bon Samaritain. C'est une représentation ouverte de la corruption humaine, et de celle de la terre, maudite de Dieu. Or, si tu veux être un mage, fais comme ce Samaritain; autrement tu ne saurais guérir ce qui a été blessé ; car le corps du patient est à demi-mort, son vrai vêtement lui a été enlevé, de sorte que tu ne peux le reconnaître que difficilement, à moins que tu ne possèdes les yeux et la volonté du Samaritain. »
Cordialement,
C...a
Aliboron avait bien parlé d'entrée de l'Aesh Metzareph, mais à ma connaissance n'avait pas cité le passage. Ne perdant pas le nord, je le propose derechef !
Aesh Metzareph ou Le Feu Purificateur
Chapitre I.
Elie était un Prophète parmi les plus éminents, un exemple de Sagesse de la Nature. Méprisant les Richesses (comme nous le rapporte l’histoire de la guérison de Naaman, Rois 2, c.5, v. 16), il était véritablement riche. C’est pourquoi il est dit ceci dans le Pirqué Aboth : Qui est Riche ? Celui qui se réjouit de sa Part, chap.4. Car le véritable Médecin des Métaux impurs ne présente pas une apparence extérieure de Richesse, mais ressemble plutôt au Tohu de la Nature Primordiale, L’abîme, la vacuité. Ce mot a un nombre égal à celui du mot Elie, soit 411. Car il est dit dans le Baba Bathra, p.71, col. 2 : la source de la Richesse (comme la Sagesse de la Nature) est donnée au lieu des Richesses.
Apprends donc à purifier Naaman, qui vient du Nord, par delà la Syrie, et découvre le pouvoir du Jourdain ; celui-ci est comme le Jardin, la rivière du Jugement qui coule depuis le Nord.
Et souviens toi de ce qui est dit dans le Baba Bathra, p. 25, col. 2. Que celui qui veut devenir un Sage vive dans le Sud ; et que celui qui veut devenir Riche, qu’il se retourne vers le Nord etc. Cependant, dans le même passage Rabbi Joshua Ben Levi dit : qu’il vive toujours dans le Sud, car en même temps qu’il obtiendra la Sagesse, il deviendra Riche. « De longues années à sa droite, la Gloire et la Richesse à sa gauche », Prov. c. 3, v. 16. Ainsi tu ne désireras point d’autres Richesses."
(Aesh Metzareph ou Feu Purificateur, Traité Chymico-kabalistique composé à partir de la Kabalah Denudata de Knorr Von Rosenroth, Collectanea Hermetica. Edité par W. Wynn Westcott. Traduit en Anglais en 1714. Préface, Notes et Commentaires de Frater Sapere Aude.)
Ce qui ne manque pas de me rappeler l'Hortulus Sacer et Le Mystère de la Croix de Douzetemps :
" C'est le soleil qui donne à toutes choses l'âme et l'esprit de quinte-essence,
qui anime et vivifie tout : et c'est la lune qui leur donne le corps et l'humidité,
qui résiste à tout ; du soleil vient la chaleur naturelle, de la lune l'humide
radical, permanent et conservant le feu du soleil. Ces deux luminaires agissant
de concert doivent produire un fruit ou enfant qui soit digne d'une si grande
parenté. : C'est le premier de tous les sels, ou le premier être des sels : je le
nommerai après de son propre nom, connu de tout le monde ; mais que
chacun prenne garde à soi ; car tout faible et petit oiseau qu'il est dans son
origine, il devient un terrible dragon...
Grand fléau de tout le genre humain, mais aussi sa grande médecine, s'il
tombe en des mains intelligentes et industrieuses. Les sages, qui l'ont connu,
l'ont aussi honoré par des noms et des titres magnifiques, l'appelant le fils du
soleil et de la lune, l'aîné de la Sagesse créée, Iliastre salin, Lumière
d'intelligence, Limbe angélique. Si vous réfléchissez bien sur son origine,
dont nous avons dit quelque chose de fort particulier, vous connaîtrez la
raison et la vérité de ces noms, et surtout celui de limbe angélique. je ne
crois point, après ce que je viens de dire, d'être obligé de tenir parole et
d'accomplir ma promesse, en le nommant par son nom propre ; car par ma
description vous touchez au doigt, que c'est le salpêtre, ou nitre de nature
céleste et terrestre, mais comme il y en a de plusieurs sortes, je vous en laisse le choix libre.
Le grand mystère de ce sel des sels consiste dans la croix : les anciens
sages ont été des trompeurs envieux, quand il ne lui ont donné qu'une origine
céleste, en le dépeignant par un cercle et une ligne perpendiculaire , car il
renferme aussi la ligne diamétrale, dont ils ont marqué le sel : de sorte que
ces deux figures, qui sont infailliblement dans le nitre, font la figure du verd
de gris des sages, c'est-à-dire la croix entière et parfaite dans le cercle
figure qui est le commencement et la consommation de tous les mystères de
la nature : car ayant les quatre éléments, plus de feu et d'air que d'eau et de
terre, il doit par conséquent les représenter aussi par sa figure : Or, la figure
que nous avons marquée, renferme les quatre éléments et le mystère de la
croix.
Mais si vous êtes un véritable connaisseur et amateur de la croix, en lui
ouvrant ses entrailles, vous y trouverez un esprit rouge, soufre solaire, ou
le sang du soleil, d'une volatilité extraordinaire ; et puis vous trouverez dans
la partie inférieure de son corps, une terre virginale saline , qui est le lait
de la lune, la partie fixe et fixative de son propre esprit et de son âme :
Sendivogius l'appelle sel armoniac, caché dans le ventre de notre
magnésie.
Vous me direz que vous voulez bien le croire, mais que vous aimeriez
mieux le voir : je vous réponds que... le tout consiste dans l'artifice que les
sages appellent leur magistère dont l'invention est aussi difficile que la
pratique en est aisée, à cause de sa simplicité. je n'oserais vous l'écrire, parce
que l'écrit pourrait tomber entre des mains indignes : mais j'ose bien vous dire
deux mots à l'oreille : écoutez-les et prenez-y bien garde ! « Soyez le
secourable et miséricordieux Samaritain : apprenez bien sa médecine, son
application et son usage » ; voilà tout ce que j'en puis dire ; et c'est bien
assez...
... Christ disait : Cherchez et vous trouverez, heurtez et il vous sera ouvert ; il vous a donné aussi la parabole du bon Samaritain. C'est une représentation ouverte de la corruption humaine, et de celle de la terre, maudite de Dieu. Or, si tu veux être un mage, fais comme ce Samaritain; autrement tu ne saurais guérir ce qui a été blessé ; car le corps du patient est à demi-mort, son vrai vêtement lui a été enlevé, de sorte que tu ne peux le reconnaître que difficilement, à moins que tu ne possèdes les yeux et la volonté du Samaritain. »
Cordialement,
C...a
Charly Alverda- Nombre de messages : 534
Date d'inscription : 02/10/2008
Re: L'or, comme le mal, vient du Nord
Aliboron, Charly, vous tous
VII, 42
Le Sauveur s'incarne dans la neige du nord et se manifeste dans le sable du midi.
XXIV, 33'
Le maître visitant la demeure du disciple, cassa tout sauf une bouteille, puis il brûla ce qui pouvait brûler, excepté les saintes Écritures, ensuite il éteignit les cendres avec de l'eau, excepté un tison. Enfin il ouvrit toutes les fenêtres, excepté celle qui regardait vers le Nord, puis il sortit par le Sud sans dire un mot.
(Louis Cattiaux, Le Message Retrouvé)
Voilà ce que propose mon ami Stelio (il parle beaucoup pour un absent... c'est un marseillais ):
je trouve ce toast cattésien pas mal !
Ça signifie que le disciple est prêt pour croître par ses propres forces...le maître a fait ce qu'il avait à faire...
la demeure du disciple c'est son corps...(corps pris dans l'acceptation de tout ce qu'il est).
Alors le maître ne laisse qu'une bouteille...qui est le flacon encore fermé car ce qu'il doit renfermer c'est le secret qui se produit par fermentation (d'où la nécessité qu'il s'agisse d'un récipient fermé...plus tard il deviendra vase)...le processus ou le devenir...tout autre usage du corps émotionnel est cassé car il faut se focaliser sur le travail...
Il brûle toute forme de connaissances car arrivé à ce point elles ne sont plus nécessaires comme support mais plutôt comme combustible...excepté les saintes écritures qui sont le langage du vivant, ce qui va activer le devenir...
Il noie les cendres avec de l'eau mais conserve un tison qui est le feu qui brûle au coeur de toute chose...la manifestation primitive du vivant, du désir le plus pur...nécessaire à enflammer le mouvement de retour vers lui-même...
Puis il indique en exceptant le nord la "tonalité" du processus...le nord c'est le solstice d'hiver...le moment ou le soleil meurt pour renaître...le soleil noir...le maître se casse vers le sud, le solstice d'été, le point où le soleil est à son maximum d'intensité mais qui indique qu'il va se casser...partir au loin....c'est toujours à ce moment que le maitre s'en va...et cet axe nord-sud indique la verticalisation du processus...les fenêres qui donnent sur est-ouest sont ouvertes...l'horizontalité n'est plus un problème...le vent peut souffler et les choses se passer car tout le travail est dans le vertical...il est devenu solaire...
Et puis la bouteille, c'est l'eau, les saintes écritures, l'air, le tison, le feu et les points cardinaux, la terre...les quatre éléments qui vont servir d'ingrédients à la cuisinne personelle du disciple...voilà voilà...
VII, 42
Le Sauveur s'incarne dans la neige du nord et se manifeste dans le sable du midi.
XXIV, 33'
Le maître visitant la demeure du disciple, cassa tout sauf une bouteille, puis il brûla ce qui pouvait brûler, excepté les saintes Écritures, ensuite il éteignit les cendres avec de l'eau, excepté un tison. Enfin il ouvrit toutes les fenêtres, excepté celle qui regardait vers le Nord, puis il sortit par le Sud sans dire un mot.
(Louis Cattiaux, Le Message Retrouvé)
Aliboron a écrit:En revanche, je te serai reconnaissant de m'éclairer (si possible), sur la 2ème occurence.
Ma fréquentation du Message en est encore à ces débuts, et je n'ai pas encore pris assez goût à son style pour me risquer dans une éxégèse.
Charly a écrit:Je ne comprends pas l'allégorie des actions du sage de Cattiaux, j'attends des "lumières" à ce sujet !
Voilà ce que propose mon ami Stelio (il parle beaucoup pour un absent... c'est un marseillais ):
je trouve ce toast cattésien pas mal !
Ça signifie que le disciple est prêt pour croître par ses propres forces...le maître a fait ce qu'il avait à faire...
la demeure du disciple c'est son corps...(corps pris dans l'acceptation de tout ce qu'il est).
Alors le maître ne laisse qu'une bouteille...qui est le flacon encore fermé car ce qu'il doit renfermer c'est le secret qui se produit par fermentation (d'où la nécessité qu'il s'agisse d'un récipient fermé...plus tard il deviendra vase)...le processus ou le devenir...tout autre usage du corps émotionnel est cassé car il faut se focaliser sur le travail...
Il brûle toute forme de connaissances car arrivé à ce point elles ne sont plus nécessaires comme support mais plutôt comme combustible...excepté les saintes écritures qui sont le langage du vivant, ce qui va activer le devenir...
Il noie les cendres avec de l'eau mais conserve un tison qui est le feu qui brûle au coeur de toute chose...la manifestation primitive du vivant, du désir le plus pur...nécessaire à enflammer le mouvement de retour vers lui-même...
Puis il indique en exceptant le nord la "tonalité" du processus...le nord c'est le solstice d'hiver...le moment ou le soleil meurt pour renaître...le soleil noir...le maître se casse vers le sud, le solstice d'été, le point où le soleil est à son maximum d'intensité mais qui indique qu'il va se casser...partir au loin....c'est toujours à ce moment que le maitre s'en va...et cet axe nord-sud indique la verticalisation du processus...les fenêres qui donnent sur est-ouest sont ouvertes...l'horizontalité n'est plus un problème...le vent peut souffler et les choses se passer car tout le travail est dans le vertical...il est devenu solaire...
Et puis la bouteille, c'est l'eau, les saintes écritures, l'air, le tison, le feu et les points cardinaux, la terre...les quatre éléments qui vont servir d'ingrédients à la cuisinne personelle du disciple...voilà voilà...
Logos- Nombre de messages : 551
Date d'inscription : 23/12/2009
Re: L'or, comme le mal, vient du Nord
Bonjour. Je relisais hier un vieux roman de science-fiction au format poche, genre "littérature de gare", précisément en attendant un train en retard : "Le Retour des Dieux", par Jimmy Guieu (Fleuve Noir, 1967). Surprise ! En décrivant le terroir des Saintes-Maries de la Mer, où débute l'action, l'auteur dit ceci :
Mais ici, point de fortins aux hautes palissages de pieux : des mas entourés d'oliviers, des maisonnettes au toit de roseaux brunâtres, aux murs éclatants de blancheur ou d'humbles cabanes de sagno pourvues d'une abside arrondie, face au nord, afin de résister aux furieux assauts du mistral. Presque toujours, à l'extrémité de la poutre faîtière, une Croix pour chasser les mauvais génies qui – c'est bien connu – viennent du nord !
Garfield- Nombre de messages : 176
Age : 43
Date d'inscription : 20/07/2008
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