Le tantrisme, voie initiatique ?
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Le tantrisme, voie initiatique ?
Bonjour. Bien que ce forum soit "tout public", je me risque à aborder ici un sujet interdit aux moins de 18 ans.
Je suis intrigué par cette discipline orientale, le tantrisme, qu'on présente parfois comme une voie initiatique. Je ne pratique pas le tantrisme, je ne connais pas le tantrisme, j'en ai juste entendu parler, et, tout ce que j'en sais, c'est que ça a un rapport avec la sexualité. L'accès au divin par la sexualité, voilà qui me paraît bien étrange ! Pour l'accès à "l'extase", je peux comprendre, mais pour ce qui est de déboucher sur le divin, par là où le catholicisme moderne voit le diable, c'est assez déroutant, non ?
Serait-ce en relation avec ce qu'on appelle parfois la "petite mort", ce moment culminant qui, lors d'un rapport de communion entre deux être, produit un choc au cœur suite à d'importantes libérations hormonales dans tout l'organisme en un temps très court, et qui, dit-on, tua le Président Félix Faure en 1899 ? Ce serait logique si on se réfère au processus de "Mort" suivi d'une "Résurrection" (symboliquement) décrit par Le Marcheur dans Définition de l'initiation.Je vois que certains participants du forum évoquent quelquefois le tantrisme, comme Logos qui l'évoque dans plusieurs fils, mais y dédie aussi un fil : Le coeur dans le Shivaisme Tantrique du Cachemire . A côté de ça, Chèvre développe aussi les implications de la sexualité dans le processus initiatique dans le Tarot des barjos, et il en avait aussi été question dans le Coin détente sous le titre Pastiches bien frais.Ça fait beaucoup ! Et même que certains disent que l'ésotérisme chrétien de la fin du Moyen Âge a fait ostensiblement allusion à la sexualité lors de l'érection des façades des cathédrales gothiques : au-dessus du porche par où on pénètre se trouve une grande rosace qui, selon certains, représente un nombril, et les deux tours pointues seraient une allusion aux seins féminins ! Peut-être n'est-ce pas tellement tordu, lorsqu'on se souvient que Freud voyait les clochers des églises comme des symboles phalliques, là où moi, personnellement, je ne vois que des édifices nécessaires à la bonne propagation du son des cloches. Idem pour les minarets par rapport à la portée de voix du muezzin qui appelle à la prière. Il est pourtant vrai que les religions semblent attacher un grand intérêt au concept de virginité, et semblent très portées à régenter le comportement intime des adeptes.
Constatons donc que la sexualité est à la fois une composante capitale dans le cycle de la vie, et une pulsion motrice qui régit nos comportements individuels et nos organisations sociales. Mais, bigre, de cela, tout adulte n'est-il pas au courant ? Est-il besoin de le rappeler via le Tarot ou via les symboles des édifices religieux ? Ou bien faudrait-il comprendre que, un peu comme pour les enseignements religieux, il existerait une sexualité exotérique, ordinaire, "pour les masses populaires", et une sexualité ésotérique, conduisant à l'initiation, moyennant un enseignement particulier, moyennant des disciplines particulières, et qui soit sans rapport avec des déviances sexuelles qui utiliseraient des formes perverties du tantrisme comme paravent d'honteuses turpitudes ?
Je suis intrigué par cette discipline orientale, le tantrisme, qu'on présente parfois comme une voie initiatique. Je ne pratique pas le tantrisme, je ne connais pas le tantrisme, j'en ai juste entendu parler, et, tout ce que j'en sais, c'est que ça a un rapport avec la sexualité. L'accès au divin par la sexualité, voilà qui me paraît bien étrange ! Pour l'accès à "l'extase", je peux comprendre, mais pour ce qui est de déboucher sur le divin, par là où le catholicisme moderne voit le diable, c'est assez déroutant, non ?
Serait-ce en relation avec ce qu'on appelle parfois la "petite mort", ce moment culminant qui, lors d'un rapport de communion entre deux être, produit un choc au cœur suite à d'importantes libérations hormonales dans tout l'organisme en un temps très court, et qui, dit-on, tua le Président Félix Faure en 1899 ? Ce serait logique si on se réfère au processus de "Mort" suivi d'une "Résurrection" (symboliquement) décrit par Le Marcheur dans Définition de l'initiation.Je vois que certains participants du forum évoquent quelquefois le tantrisme, comme Logos qui l'évoque dans plusieurs fils, mais y dédie aussi un fil : Le coeur dans le Shivaisme Tantrique du Cachemire . A côté de ça, Chèvre développe aussi les implications de la sexualité dans le processus initiatique dans le Tarot des barjos, et il en avait aussi été question dans le Coin détente sous le titre Pastiches bien frais.Ça fait beaucoup ! Et même que certains disent que l'ésotérisme chrétien de la fin du Moyen Âge a fait ostensiblement allusion à la sexualité lors de l'érection des façades des cathédrales gothiques : au-dessus du porche par où on pénètre se trouve une grande rosace qui, selon certains, représente un nombril, et les deux tours pointues seraient une allusion aux seins féminins ! Peut-être n'est-ce pas tellement tordu, lorsqu'on se souvient que Freud voyait les clochers des églises comme des symboles phalliques, là où moi, personnellement, je ne vois que des édifices nécessaires à la bonne propagation du son des cloches. Idem pour les minarets par rapport à la portée de voix du muezzin qui appelle à la prière. Il est pourtant vrai que les religions semblent attacher un grand intérêt au concept de virginité, et semblent très portées à régenter le comportement intime des adeptes.
Constatons donc que la sexualité est à la fois une composante capitale dans le cycle de la vie, et une pulsion motrice qui régit nos comportements individuels et nos organisations sociales. Mais, bigre, de cela, tout adulte n'est-il pas au courant ? Est-il besoin de le rappeler via le Tarot ou via les symboles des édifices religieux ? Ou bien faudrait-il comprendre que, un peu comme pour les enseignements religieux, il existerait une sexualité exotérique, ordinaire, "pour les masses populaires", et une sexualité ésotérique, conduisant à l'initiation, moyennant un enseignement particulier, moyennant des disciplines particulières, et qui soit sans rapport avec des déviances sexuelles qui utiliseraient des formes perverties du tantrisme comme paravent d'honteuses turpitudes ?
Henri Schersch- Nombre de messages : 330
Age : 54
Date d'inscription : 21/07/2008
Re: Le tantrisme, voie initiatique ?
Salut Henri
Je dirais qu'il faut d'abord oublier l'équation moderne : tantrisme = sexualité... N'importe quel article un tant soit peu sérieux sur le sujet s'empressera de préciser que les techniques ostensiblement sexuelles ne représentent qu'un ensemble mineur au sein de l'arsenal tantrique.
Voilà un extrait du "Chemin des Flammes" de Pierre Feuga - auteur de l'article sur le coeur dans le shivaïsme tantrique du Cachemire - qui est une biographie romancée du bonhomme.
Et quelques éléments supplémentaires :
" La rencontre du aleph et du dalet compose le mot ed qui commence le nom de l'Homme adam... ed est l'énergie créatrice divine (aleph) au sein de la matrice-porte (dalet) de la Création... ed est cette vapeur qui se dégage de la terre et crie si intensément son désir pour son Créateur, qui Dieu répond en plantant l'Arbre en eden... ed est la toute première naissance de l'Eros cosmique. " (Annick de Souzenelle)
ED : vapeur, humidité.
Les traités d'alchimie n'évoquent-ils pas cette vapeur - "humidité de l'air mêlée avec chaleur" - sous le nom de Mercure ?
Je dirais qu'il faut d'abord oublier l'équation moderne : tantrisme = sexualité... N'importe quel article un tant soit peu sérieux sur le sujet s'empressera de préciser que les techniques ostensiblement sexuelles ne représentent qu'un ensemble mineur au sein de l'arsenal tantrique.
Voilà un extrait du "Chemin des Flammes" de Pierre Feuga - auteur de l'article sur le coeur dans le shivaïsme tantrique du Cachemire - qui est une biographie romancée du bonhomme.
Le tantra ne fut longtemps pour moi qu'une planète fascinante et inaccessible. Je lisais des livres, souvent fort obscurs, je rêvais devant leur iconographie troublante ou terrifiante : déesses tirant des langues écarlates, brandissant au bout de leurs multiples bras des épées sanglantes ou des têtes coupées, couples enlacés dans des contorsions inimitables [...] Ne s'agissait-il que d'une "magie rouge", d'un moyen élitiste et raffiné que l'Orient avait trouvé pour accroître la volupté des sens ? Par quel miracle celle-ci pouvait-elle aboutir à cette transcendante sagesse, à ce merveilleux sourire détaché qui illumine les statues dites érotiques des temples de Khajurao ou de Konarak ? Au demeurant, je ne songeais pas à réduire tout le tantra à son aspect sexuel : les tentatives modernes en ce sens (entre autres, le "néo-Tantra" façon Rajneesh) me semblaient fleurer l'escroquerie. Dans le Vijnana-Bhairava par exemple, dont je reparlerai, trois ou quatre seulement des cent douze "voies d'accès" vers Shiva se réfèrent - et encore à travers quel prisme symbolique ! - à l'union amoureuse.
[...]
Accepte, vis, étreins chaque situation dans sa réalité immédiate. Ne fuis pas ce qui surgit en toi, n'imite personne, ne t'accroche à aucun modèle ou idéal. N'imagine pas qu'en te jetant soudain dans la débauche ou en te droguant ou en braquant ton banquier tu vas devenir tantrique [...] "Le sexe n'est pas un problème pour moi, me disait récemment une jeune femme, mais il reste un mystère". C'est un bon point de départ pour le tantra, en limitant désormais cette voie à son aspect érotique. En effet, tant que la sexualité reste un "problème", source de conflits ou de pulsions incontrôlables, il est vain et dangereux d'entreprendre cette voie. Il faut que tout cela ait été purgé ou brûlé, comme on voudra, que l'homme ou la femme ne se sente plus coupable de désirer (ou de ne pas désirer d'ailleurs) et qu'il ne cherche plus dans la jouissance une "compensation" à diverses "frustrations", pour employer le jargon psychologique habituel. Le tantra s'adresse à des êtres sains de corps et d'esprit.
Et quelques éléments supplémentaires :
" La rencontre du aleph et du dalet compose le mot ed qui commence le nom de l'Homme adam... ed est l'énergie créatrice divine (aleph) au sein de la matrice-porte (dalet) de la Création... ed est cette vapeur qui se dégage de la terre et crie si intensément son désir pour son Créateur, qui Dieu répond en plantant l'Arbre en eden... ed est la toute première naissance de l'Eros cosmique. " (Annick de Souzenelle)
ED : vapeur, humidité.
Les traités d'alchimie n'évoquent-ils pas cette vapeur - "humidité de l'air mêlée avec chaleur" - sous le nom de Mercure ?
Logos- Nombre de messages : 551
Date d'inscription : 23/12/2009
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