La carte du tarot "L'amoureux"
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Aube-Aurore
Charly Alverda
6 participants
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La carte du tarot "L'amoureux"
Bonjour
Voici une petite présentation de L’AMOUREUX, le 6 è “triomphe”, pour respecter le nom qu’ont donné les cartiers durant environ 300 ans à ce qui devint (devin) plus tard les fameux (fumeux) arcanes majeurs.
L’analogie ayant présidé à l’élaboration de ce “hiéroglyphe”, terme employé dès son origine : figure hiéroglifice (*), merci Bertrand !
Il suffira de déconstruire cette image grâce aux mêmes lois de l’analogie, la toute première étant : “ ce qui est en bas est comme ce qui est en haut “.
(Avec mon vieux Mac et ses vieux logiciels, je ne peux malheureusement insérer d’images pour illustrer mes propos. Je donnerai cependant quelques liens pour aider à la compréhension.)
Le plus beau, selon moi, des tarots milanais, dits de Marseille, est celui de François Chosson, il est en ligne à l’adresse du “blogue de Rom” ci-joint, cliquez sur la carte sélectionnée pour qu’elle apparaisse en plein écran :
http://tarotchoco.quebecblogue.com/tdm-edition-de-francois-chosson-photoshoped-arcanes-majeurs/
Je prendrais comme exemples des tarots des XVIIè et XVIIè siècle, et n’aborderais pas ceux des peintres de cour antérieurs, qui ne véhiculent pas le même enseignement que ceux des cartiers.
Notre vision “naturaliste” a donné aux “occultistes” cette lecture courante de L’AMOUREUX :
Trouvé sur le site : traditiontarot.com et signé par un certain : DAIMONAX :
“ Je reviens aux deux chemins que certains ont cru bon d'ajouter à L'Amoureux, ou au Bateleur, qui soulignent le "sens classique" donné à cette image, du choix entre "vice" et "vertu".Cette interprétation recherche une référence dans une historiette mettant en scène Heraclès sur un chemin se divisant en Y, où sur les deux embranchements deux femmes sollicitent le héros pour qu'il choisisse l'une des deux, Vice ou Vertu.
Cette histoire nous est parvenue par Xénophon, qui la met dans la bouche de Socrate dans ses Mémorables (II, 1). Mais on connaît son véritable auteur, le sophiste Prodicos (que Platon raille injustement plus d'une fois), et que Xénophon connaissait fort bien. Cette double prosopopée du Vice et de la Vertu est en réalité d'abord un pur exercice de rhétorique - "ouvrière de persuasion", disait Socrate dans le Gorgias - exercice proposé par le sophiste à ses élèves, et son texte constitue en quelque sorte le "corrigé", ou l'exemple du maître. Et Xénophon, qui assistait parfois à ses conférences, l'a repris pour en proposer une autre version, prétexte à une réponse indirecte au Philèbe de Platon. Ce type d'exercice rhétorique partant de la mythologie était fort courant, opposant comme autre exemple Ajax à Ulysse (Antisthène).
C'est donc un texte mineur, propre à la Première Sophistique athénienne, assez éloigné de la philosophie en réalité, et bien plus encore d'une tradition théologique. D'autant que la vie d'Héraclès montre qu'il a épousé les deux, avec des conduites tantôt vertueuses (travaux), tantôt fort condamnables (viol, infanticide...), et cela devait être la pirouette sophistique du subtil Prodicos pour conclure son exercice.
Plus tard, Lucien, durant la Seconde Sophistique, fit faire et écrivit des dialogues aux enfers où il opposait de manière rhétorique des thèses par des morts célèbres, ou ailleurs par des dieux. Une abondante littérature rhétorique donc, développant des thèmes avec la mythologie, mais une littérature "mineure", sans grande valeur "ésotérique" pour la connaissance des religions antiques, et qui n'a pu inspirer les concepteurs du tarot, même via le socratique Xénophon, par ailleurs profondément méprisé par tout platonicien qui se respecte.
Une fois cette histoire remise à son niveau, il faut bien constater que notre Amoureux n'a en plus rien d'un Hercule, avec son air délicat et raffiné, totalement à l'opposé de l'image plus que virile qui caractérise le héros aux 12 travaux ! “
Ceci étant (bien) dit, cherchons dans le tarot une image analogue à cette carte, nous trouvons les 4 mêmes éléments, un être ailé en-haut et 3 personnages humains en-bas, dans le triomphe du JUGEMENT en 20è position. Ce qui saute aux yeux c’est que dans la carte VI les personnages occupent presque le tiers de la carte et dans la carte XX, c’est l’inverse, c’est l’ange et son rayonnement qui occupe ces 2/3 de l’espace. Tous les tarots au cours des siècles ont décliné ces cartes de cette manière. L’ange de L’AMOUREUX est en effet beaucoup plus charnel (Eros/Cupidon) que celui du JUGEMENT.
Quid de ce jugement ? Un homme céleste émerge d’une fosse par la toute puissance de la trompette de l’ange, serait-ce le JUGEMENT dernier ? Méfions-nous des trompe l’oeil, le couple nu élevant de curieuses mains en signe d’oraison, assiste autant à une naissance qu’à une résurrection, mais ce n’est pas le lieu de développer ce sujet.
Disons que la transposition inversée de la carte XX donne en VI comme lecture possible une re-naissance. Je suis porté à croire à cause de la position des bras des acteurs qu’il s’agit d’une “initiation de métier”, dans le Vieville, l’ange n’a pas d’arc, qu’un simulacre par la forme, ses deux mains désigne le jeune homme central à un personnage massif ressemblant à un homme. Ce dernier pose sa main sur l’épaule gauche du jeune homme, alors que la jeune femme pose sa main sur le coeur de celui-ci. Mais gardons à l’esprit que le métier - ou devoir - des cartiers est tout entier axé sur la “philosophie occulte” en vigueur à l’époque.
Chez Noblet, une femme âgée portant une couronne de feuilles sur un bandeau rouge (activité cérébrale) pose la main sur l’épaule du jeune homme dont le bras droit dessine une équerre, ses pieds nus dessinent un angle maximum. La jeune femme porte quatre fleurs dorées sur la tête, et en portant la main sur le coeur du jeune homme regarde sa voisine avec inquiétude quant à l’action sereine de celle-ci. Dans les Conver et Chosson, la scène est identique, mais les pieds du jeune homme sont soulignés de rouge, chez Payen et Dodal on ne voit pas ses pieds. Dans tous les tarots, il a les jambes nues et cela confère une signification d’initiation voir la symbolique F. M. où le candidat doit être “ni nu, ni vêtu”.
La flèche de Cupidon-Eros est souvent “perdue” dans la nuée rayonnante, elle peut viser le jeune homme (Payen, Noblet) ou la jeune femme, mais c’est cette nuée toute entière qui influence les trois protagonistes. Cet arc-en-ciel, symbole de l’union de la terre et du ciel unit le ternaire de la manifestation à l’unité tri-une.
Donc initiation amoureuse ? L’image est tellement contraire aux tarots des princes de la Renaissance où l’on voit vraiment un (des) amoureux. Il semble peu probable que dans cet accoutrement notre jouvenceau doive choisir une amoureuse ! Qu’en pensez-vous ?
Comme hermétiste, je suggère l’union de l’activité tellurique, le sol “ondé” et de l’Esprit universel. Les 3 principes sont Un, d’où la confusion des bras et des corps, les deux “natures” (contraires de même nature) sont désignées par l’activité et la passivité des couleurs des vêtements et par l’âge des femmes. Il faut songer aussi que le double mouvement de l’âme du monde (descentes et remontées invisibles incessantes) invite le “philosophe par le feu” à faire un choix quant à la réception de cette énergie. En terre elle est spécifiée et ne sert qu’aux métamorphoses (transmutations) du monde minéral/métallique, c’est là la multitudes des “voies”, le plan horizontal de la Chrysopée ; recueillie (aimantée) quand elle (baise les bourgeons printaniers) c’est l’unique voie (verticale) de la Pierre qui a action sur les 3 règnes (minéral, végétal, et animal donc humain).
(*) : dans le sens d’images énigmatiques et sacrées semblables à celles des égyptiens.
Sur le site du cartier-restaurateur Jean-Claude Flornoy vous pouvez voir les cartes originelles du Noblet :
http://www.letarot.com/jean-noblet/index.html
(descendre par la glissière et cliquez sur les N°)
et du Dodal :
http://www.letarot.com/jean-dodal/index.html
C...a
Voici une petite présentation de L’AMOUREUX, le 6 è “triomphe”, pour respecter le nom qu’ont donné les cartiers durant environ 300 ans à ce qui devint (devin) plus tard les fameux (fumeux) arcanes majeurs.
L’analogie ayant présidé à l’élaboration de ce “hiéroglyphe”, terme employé dès son origine : figure hiéroglifice (*), merci Bertrand !
Il suffira de déconstruire cette image grâce aux mêmes lois de l’analogie, la toute première étant : “ ce qui est en bas est comme ce qui est en haut “.
(Avec mon vieux Mac et ses vieux logiciels, je ne peux malheureusement insérer d’images pour illustrer mes propos. Je donnerai cependant quelques liens pour aider à la compréhension.)
Le plus beau, selon moi, des tarots milanais, dits de Marseille, est celui de François Chosson, il est en ligne à l’adresse du “blogue de Rom” ci-joint, cliquez sur la carte sélectionnée pour qu’elle apparaisse en plein écran :
http://tarotchoco.quebecblogue.com/tdm-edition-de-francois-chosson-photoshoped-arcanes-majeurs/
Je prendrais comme exemples des tarots des XVIIè et XVIIè siècle, et n’aborderais pas ceux des peintres de cour antérieurs, qui ne véhiculent pas le même enseignement que ceux des cartiers.
Notre vision “naturaliste” a donné aux “occultistes” cette lecture courante de L’AMOUREUX :
Trouvé sur le site : traditiontarot.com et signé par un certain : DAIMONAX :
“ Je reviens aux deux chemins que certains ont cru bon d'ajouter à L'Amoureux, ou au Bateleur, qui soulignent le "sens classique" donné à cette image, du choix entre "vice" et "vertu".Cette interprétation recherche une référence dans une historiette mettant en scène Heraclès sur un chemin se divisant en Y, où sur les deux embranchements deux femmes sollicitent le héros pour qu'il choisisse l'une des deux, Vice ou Vertu.
Cette histoire nous est parvenue par Xénophon, qui la met dans la bouche de Socrate dans ses Mémorables (II, 1). Mais on connaît son véritable auteur, le sophiste Prodicos (que Platon raille injustement plus d'une fois), et que Xénophon connaissait fort bien. Cette double prosopopée du Vice et de la Vertu est en réalité d'abord un pur exercice de rhétorique - "ouvrière de persuasion", disait Socrate dans le Gorgias - exercice proposé par le sophiste à ses élèves, et son texte constitue en quelque sorte le "corrigé", ou l'exemple du maître. Et Xénophon, qui assistait parfois à ses conférences, l'a repris pour en proposer une autre version, prétexte à une réponse indirecte au Philèbe de Platon. Ce type d'exercice rhétorique partant de la mythologie était fort courant, opposant comme autre exemple Ajax à Ulysse (Antisthène).
C'est donc un texte mineur, propre à la Première Sophistique athénienne, assez éloigné de la philosophie en réalité, et bien plus encore d'une tradition théologique. D'autant que la vie d'Héraclès montre qu'il a épousé les deux, avec des conduites tantôt vertueuses (travaux), tantôt fort condamnables (viol, infanticide...), et cela devait être la pirouette sophistique du subtil Prodicos pour conclure son exercice.
Plus tard, Lucien, durant la Seconde Sophistique, fit faire et écrivit des dialogues aux enfers où il opposait de manière rhétorique des thèses par des morts célèbres, ou ailleurs par des dieux. Une abondante littérature rhétorique donc, développant des thèmes avec la mythologie, mais une littérature "mineure", sans grande valeur "ésotérique" pour la connaissance des religions antiques, et qui n'a pu inspirer les concepteurs du tarot, même via le socratique Xénophon, par ailleurs profondément méprisé par tout platonicien qui se respecte.
Une fois cette histoire remise à son niveau, il faut bien constater que notre Amoureux n'a en plus rien d'un Hercule, avec son air délicat et raffiné, totalement à l'opposé de l'image plus que virile qui caractérise le héros aux 12 travaux ! “
Ceci étant (bien) dit, cherchons dans le tarot une image analogue à cette carte, nous trouvons les 4 mêmes éléments, un être ailé en-haut et 3 personnages humains en-bas, dans le triomphe du JUGEMENT en 20è position. Ce qui saute aux yeux c’est que dans la carte VI les personnages occupent presque le tiers de la carte et dans la carte XX, c’est l’inverse, c’est l’ange et son rayonnement qui occupe ces 2/3 de l’espace. Tous les tarots au cours des siècles ont décliné ces cartes de cette manière. L’ange de L’AMOUREUX est en effet beaucoup plus charnel (Eros/Cupidon) que celui du JUGEMENT.
Quid de ce jugement ? Un homme céleste émerge d’une fosse par la toute puissance de la trompette de l’ange, serait-ce le JUGEMENT dernier ? Méfions-nous des trompe l’oeil, le couple nu élevant de curieuses mains en signe d’oraison, assiste autant à une naissance qu’à une résurrection, mais ce n’est pas le lieu de développer ce sujet.
Disons que la transposition inversée de la carte XX donne en VI comme lecture possible une re-naissance. Je suis porté à croire à cause de la position des bras des acteurs qu’il s’agit d’une “initiation de métier”, dans le Vieville, l’ange n’a pas d’arc, qu’un simulacre par la forme, ses deux mains désigne le jeune homme central à un personnage massif ressemblant à un homme. Ce dernier pose sa main sur l’épaule gauche du jeune homme, alors que la jeune femme pose sa main sur le coeur de celui-ci. Mais gardons à l’esprit que le métier - ou devoir - des cartiers est tout entier axé sur la “philosophie occulte” en vigueur à l’époque.
Chez Noblet, une femme âgée portant une couronne de feuilles sur un bandeau rouge (activité cérébrale) pose la main sur l’épaule du jeune homme dont le bras droit dessine une équerre, ses pieds nus dessinent un angle maximum. La jeune femme porte quatre fleurs dorées sur la tête, et en portant la main sur le coeur du jeune homme regarde sa voisine avec inquiétude quant à l’action sereine de celle-ci. Dans les Conver et Chosson, la scène est identique, mais les pieds du jeune homme sont soulignés de rouge, chez Payen et Dodal on ne voit pas ses pieds. Dans tous les tarots, il a les jambes nues et cela confère une signification d’initiation voir la symbolique F. M. où le candidat doit être “ni nu, ni vêtu”.
La flèche de Cupidon-Eros est souvent “perdue” dans la nuée rayonnante, elle peut viser le jeune homme (Payen, Noblet) ou la jeune femme, mais c’est cette nuée toute entière qui influence les trois protagonistes. Cet arc-en-ciel, symbole de l’union de la terre et du ciel unit le ternaire de la manifestation à l’unité tri-une.
Donc initiation amoureuse ? L’image est tellement contraire aux tarots des princes de la Renaissance où l’on voit vraiment un (des) amoureux. Il semble peu probable que dans cet accoutrement notre jouvenceau doive choisir une amoureuse ! Qu’en pensez-vous ?
Comme hermétiste, je suggère l’union de l’activité tellurique, le sol “ondé” et de l’Esprit universel. Les 3 principes sont Un, d’où la confusion des bras et des corps, les deux “natures” (contraires de même nature) sont désignées par l’activité et la passivité des couleurs des vêtements et par l’âge des femmes. Il faut songer aussi que le double mouvement de l’âme du monde (descentes et remontées invisibles incessantes) invite le “philosophe par le feu” à faire un choix quant à la réception de cette énergie. En terre elle est spécifiée et ne sert qu’aux métamorphoses (transmutations) du monde minéral/métallique, c’est là la multitudes des “voies”, le plan horizontal de la Chrysopée ; recueillie (aimantée) quand elle (baise les bourgeons printaniers) c’est l’unique voie (verticale) de la Pierre qui a action sur les 3 règnes (minéral, végétal, et animal donc humain).
(*) : dans le sens d’images énigmatiques et sacrées semblables à celles des égyptiens.
Sur le site du cartier-restaurateur Jean-Claude Flornoy vous pouvez voir les cartes originelles du Noblet :
http://www.letarot.com/jean-noblet/index.html
(descendre par la glissière et cliquez sur les N°)
et du Dodal :
http://www.letarot.com/jean-dodal/index.html
C...a
Charly Alverda- Nombre de messages : 534
Date d'inscription : 02/10/2008
Re: La carte du tarot "L'amoureux"
Bonjour à tous,
Merci Charly pour toutes ces informations très détaillées. Qu'encore y ajouter ? Cette carte porte également d'autres noms : la décision, la beauté, le carrefour, le choix. La carte du tarot "L'Amoureux" parfois appelé "Les Amoureux" représente un jeune homme (Le Bateleur) hésitant entre deux femmes, un soleil qui darde ses rayons pour guider L'Amoureux à choisir sa destinée et Cupidon évoquant l'amour humain qui dirige sa flèche vers L'Amoureux.
"La flèche de Cupidon est chargée par l'affectivité qui portera L'Amoureux à choisir l'une ou l'autre des deux femmes ou des deux voies qui s'offrent à lui. Poursuivra-t-il sa difficile montée sur le chemin de l'initiation ou se laissera-t-il porter par la facilité et la douceur, avec le risque de redescendre le chemin déjà parcouru et de se retrouver au point de départ ? Avec cette lame, nous entrons dans le monde conscient. Elle peut être interprétée à deux niveaux, celui de l'affectivité et celui de l'expérience. Elle nous incite à nous connaître, à faire une synthèse constructive après un choix. Cette lame pose le problème du déterminisme et du libre arbitre, ainsi que celui de l'ambivalence et de l'irrésolution due aux manques d'expérience. elle symbolise la croisée des chemins qui réunit ou qui sépare : c'est la réunion ou, au contraire, l'antagonisme. C'est aussi le monde transitoire entre l'esprit et la matière qui nous ramène à l'unité par l'amour."(Sylvie Simon, auteur du guide des tarots)
Amitiés.
Merci Charly pour toutes ces informations très détaillées. Qu'encore y ajouter ? Cette carte porte également d'autres noms : la décision, la beauté, le carrefour, le choix. La carte du tarot "L'Amoureux" parfois appelé "Les Amoureux" représente un jeune homme (Le Bateleur) hésitant entre deux femmes, un soleil qui darde ses rayons pour guider L'Amoureux à choisir sa destinée et Cupidon évoquant l'amour humain qui dirige sa flèche vers L'Amoureux.
"La flèche de Cupidon est chargée par l'affectivité qui portera L'Amoureux à choisir l'une ou l'autre des deux femmes ou des deux voies qui s'offrent à lui. Poursuivra-t-il sa difficile montée sur le chemin de l'initiation ou se laissera-t-il porter par la facilité et la douceur, avec le risque de redescendre le chemin déjà parcouru et de se retrouver au point de départ ? Avec cette lame, nous entrons dans le monde conscient. Elle peut être interprétée à deux niveaux, celui de l'affectivité et celui de l'expérience. Elle nous incite à nous connaître, à faire une synthèse constructive après un choix. Cette lame pose le problème du déterminisme et du libre arbitre, ainsi que celui de l'ambivalence et de l'irrésolution due aux manques d'expérience. elle symbolise la croisée des chemins qui réunit ou qui sépare : c'est la réunion ou, au contraire, l'antagonisme. C'est aussi le monde transitoire entre l'esprit et la matière qui nous ramène à l'unité par l'amour."(Sylvie Simon, auteur du guide des tarots)
Amitiés.
Aube-Aurore- Nombre de messages : 238
Age : 44
Date d'inscription : 15/04/2008
Re: La carte du tarot "L'amoureux"
Bonjour. Dans le tarot de Charles VI, on n'y voit non pas 3 personnages mais 3 couples de 2 personnages ainsi que 2 anges et non pas 1 seul comme dans le tarot de Dodal ou de Noblet par exemple.
On y voit également des éléments représentant la fête : dans les décors, la danse, le bal ainsi que les vêtements des 6 personnages.
On y voit également des éléments représentant la fête : dans les décors, la danse, le bal ainsi que les vêtements des 6 personnages.
Henri Schersch- Nombre de messages : 330
Age : 54
Date d'inscription : 21/07/2008
Re: La carte du tarot "L'amoureux"
Bonjour,
Dans un texte posté précédemment, je vous proposais cette image extraite du tarot de Charle VI (de 1392) où on voit 3 couples :
Cette carte est traditionellement associée à "L'Amoureux" (au singulier), malgré la population visible sur cette lame.
Dans le jeu de tarot de Vieville (vers 1640), cette carte est dénommée " AMOVREVX", ce qui ne permet pas de trancher entre un pluriel ou un singulier, même si l'image montre 3 personnages, apparemment masculins (au moins pour deux d'entre eux) + un angelot sonnant trompette :
On dirait qu'un jeune homme est célestement poussé à l'amour envers une dame (si c'est une dame qu'on voit de dos), et conseillé, ou consolé, ou assisté par un ami (ou deux, si ce n'est pas une dame qu'on voit de dos). Ce qui laisserait penser que l'Amoureux est à considérer au singulier.
Dans le jeu édité par Nicolas Conver (Marseille, vers 1760), le singulier est clairement mentionné; il en va de même dans la version de Jean Noblet et celle de Camoin (ici restaurée par Alexandre Jodorowski) :
Pourquoi ce passage du pluriel au singulier ?
Le mouvement ne semble pas avoir été suivi dans les autres langues, puisque nous trouvons aisément les versions suivantes, au pluriel :
• Anglais : The Lovers
• Italien : Gli amanti
• Espagnol : Los amantes / Los enamorados
• Portuguais : Os Namorados / Os Enamorados / Os Amantes
• Allemand : Die Liebenden
• Néerlandais : De Geliefden
Et même en français, on trouve des versions dénommant cette carte "Les amants", avec des dessins parfois explicites.
La nuance entre singulier et pluriel n'a rien d'anecdotique. "Les amoureux", au pluriel, désigne deux personnes qui s'aiment mutuellement, ou plusieurs individus qui sont amoureux d'une autre personne (ou de plusieurs autres personnes ), tandis que "L'Amoureux", au singulier, indique subtilement le personnage qui vit d'un état d'amour envers autre chose, en l'occurrence la spiritualité (par exemple par le biais de l'alchimie, comme nous l'avons vu).
Dans un texte posté précédemment, je vous proposais cette image extraite du tarot de Charle VI (de 1392) où on voit 3 couples :
Cette carte est traditionellement associée à "L'Amoureux" (au singulier), malgré la population visible sur cette lame.
Dans le jeu de tarot de Vieville (vers 1640), cette carte est dénommée " AMOVREVX", ce qui ne permet pas de trancher entre un pluriel ou un singulier, même si l'image montre 3 personnages, apparemment masculins (au moins pour deux d'entre eux) + un angelot sonnant trompette :
On dirait qu'un jeune homme est célestement poussé à l'amour envers une dame (si c'est une dame qu'on voit de dos), et conseillé, ou consolé, ou assisté par un ami (ou deux, si ce n'est pas une dame qu'on voit de dos). Ce qui laisserait penser que l'Amoureux est à considérer au singulier.
Dans le jeu édité par Nicolas Conver (Marseille, vers 1760), le singulier est clairement mentionné; il en va de même dans la version de Jean Noblet et celle de Camoin (ici restaurée par Alexandre Jodorowski) :
Conver | Noblet | Camoin |
Le mouvement ne semble pas avoir été suivi dans les autres langues, puisque nous trouvons aisément les versions suivantes, au pluriel :
• Anglais : The Lovers
• Italien : Gli amanti
• Espagnol : Los amantes / Los enamorados
• Portuguais : Os Namorados / Os Enamorados / Os Amantes
• Allemand : Die Liebenden
• Néerlandais : De Geliefden
Et même en français, on trouve des versions dénommant cette carte "Les amants", avec des dessins parfois explicites.
La nuance entre singulier et pluriel n'a rien d'anecdotique. "Les amoureux", au pluriel, désigne deux personnes qui s'aiment mutuellement, ou plusieurs individus qui sont amoureux d'une autre personne (ou de plusieurs autres personnes ), tandis que "L'Amoureux", au singulier, indique subtilement le personnage qui vit d'un état d'amour envers autre chose, en l'occurrence la spiritualité (par exemple par le biais de l'alchimie, comme nous l'avons vu).
Henri Schersch- Nombre de messages : 330
Age : 54
Date d'inscription : 21/07/2008
Re: La carte du tarot "L'amoureux"
Invoquer le nom de l'Alchimie au sujet de l'unicité ou de la dualité de cet état d'amour que serait la spiritualité, ne me semble guère de mise.
Ce qu'on entend par "spiritualité" pose, bien sûr, toujours problème, mais ce qui est certain, est que le sentiment unifié n'a pas grand chose à voir avec ce que tout un chacun peut nommer "amour", quelque soit sa version locale.
Le sentiment alchimique est un. Ni un ceci ni un cela, et certainement pas quelque chose de romantique. On peut dire, au contraire, que l'accès au sentiment mercuriel est l'anéantissement de tout évanescence sentimentale dans le sentiment "vide-plein". Cela a un poids, une densité, un goût, une odeur... et si l'Alchimie a préféré nommer mercure, "notre mercure", c'est bien parce que cet état n'a pas de référant connu. La sentimentalité humaine est diversifiée par nature. Le sentiment alchimique est (relativement) fixe.
Est-il UN (mercure), ou DEUX (corps et esprit), ou TROIS (corps, âme et esprit), où QUATRE ou CINQ... jusqu'au concept de quintessence... quelle importance, Henri ?
Ce qu'on entend par "spiritualité" pose, bien sûr, toujours problème, mais ce qui est certain, est que le sentiment unifié n'a pas grand chose à voir avec ce que tout un chacun peut nommer "amour", quelque soit sa version locale.
Le sentiment alchimique est un. Ni un ceci ni un cela, et certainement pas quelque chose de romantique. On peut dire, au contraire, que l'accès au sentiment mercuriel est l'anéantissement de tout évanescence sentimentale dans le sentiment "vide-plein". Cela a un poids, une densité, un goût, une odeur... et si l'Alchimie a préféré nommer mercure, "notre mercure", c'est bien parce que cet état n'a pas de référant connu. La sentimentalité humaine est diversifiée par nature. Le sentiment alchimique est (relativement) fixe.
Est-il UN (mercure), ou DEUX (corps et esprit), ou TROIS (corps, âme et esprit), où QUATRE ou CINQ... jusqu'au concept de quintessence... quelle importance, Henri ?
betov- Nombre de messages : 28
Date d'inscription : 07/03/2011
Re: La carte du tarot "L'amoureux"
Voici une méditation musicale sur VI - L'Amoureux
i maestri cantori- Nombre de messages : 94
Date d'inscription : 23/02/2012
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