PARABOLE, par Madathanus
2 participants
Page 1 sur 1
PARABOLE, par Madathanus
(Henricus Madathanus alias Adrian von Mynsicht (1603-1638), Médecin, Alchimiste, Théosophe et Rose+Croix Allemand)
Texte traduit depuis la version anglaise par Geneviève et André Ricordeau (15 janvier 2011).
Texte traduit depuis la version anglaise par Geneviève et André Ricordeau (15 janvier 2011).
. . . | omme je marchais dans une jeune forêt, verte et belle, méditant et déplorant les difficultés de la vie, considérant qu’à cause de la grave Chute de nos premiers Parents ; nous sommes tombés dans une si grande détresse et un si grand chagrin. Je quittais la route habituelle et arrivais, je ne sais comment, sur un étroit sentier, très cahoteux, vierge, difficile, envahi par la végétation et tant de buissons et de ronces, qu’il était facile de voir qu’il avait été très peu emprunté. Considérant tout cela, je fus effrayé et voulu retourner sur mes pas. Mais cela ne me fut pas possible, car un fort vent soufflait vigoureusement derrière moi de telle façon que pour dix pas en avant j’en faisais un en arrière. Alors je dus continuer en dépit de l’inégalité du terrain. Ayant avancé ainsi un bon moment, j’arrivais enfin dans une belle prairie entourée d’arbres chargé de fruits, et appelée par les habitants : « Le champ de la Bienheureuse ». Là, je rencontrais un groupe de vieux hommes avec des barbes blanches comme neige, l’un d’eux était jeune et arborait une barbe noire. Un homme encore plus jeune était aussi présent dont je connaissais le nom mais dont je ne pouvais apercevoir d’emblée le visage. Ces hommes parlaient de beaucoup de sujets particulièrement d’un grand et important secret dans la Nature que Dieu tenait caché à la multitude ; ne le révélant qu’à quelques uns aimés de lui. Je les écoutais un long moment et leurs paroles me plurent énormément. Mais certains d’entre eux semblaient marmonner bêtement non pas à propos des objectifs ou du travail, mais à propos de Paraboles, de comparaisons et autres ‘‘Parergons’’. En cela, ils suivaient l’Imaginaire d’Aristote, de Pline et des autres ; chacun d’eux ayant copié sur l’autre. En entendant cela je ne pus garder plus longtemps le silence, mais je mis dans ma réponse beaucoup de choses futiles sur les bases de l’expérience ; si bien que beaucoup m’écoutaient, me testant dans leur spécialité, me soumettant à de durs tests ; mais ma formation était si bonne que je m’en sortis avec tous les honneurs. Ils en furent stupéfaits. Alors, à l’unanimité, ils m’acceptèrent dans leur Confrérie. Je m’en réjouis chaleureusement. Mais ils dirent que je ne pouvais être confrère à part entière tant que je ne connaissais pas leur Lion ; et que je n’étais pas pleinement conscient de ce qu’il pouvait réaliser sur le plan spirituel et sur le plan physique. Je commençais donc avec zèle à lui faire acte de soumission. En toute confiance je leur promis de faire de mon mieux, car j’appréciais tant leur compagnie que je ne voulais les quitter pour rien au monde. Alors ils me conduisirent vers le Lion ; ils me l’ont décrit avec grand soin. Mais personne ne m’indiqua ce que je devais faire avec lui. Certains d’entre eux avaient effectivement fait certaines allusions, mais cela était si confus que pas une personne sur mille n’aurait pu les comprendre. Cependant lorsque je l’eus attaché et que je fus certain que ses griffes acérées, que ses dents pointues ne pouvaient me blesser, je n’obtins rien en retour. Sa crinière jaune pendait autour de son cou, il paraissait vraiment invincible. J’étais presque frappé de terreur, si ce n’avais été par ma bravoure et l’encouragement des hommes âgés qui se tenaient autour de moi -, afin de voir comment j’allais débuter -, je me serais enfui. Je m’approchais, confiant du Lion dans sa caverne, je commençais à le cajoler. Il me regarda si sévèrement de ses yeux brillants que je fus sur le point de me liquéfier de terreur. Cet à cet instant que je me suis souvenu que lorsque nous sommes venus dans la caverne du Lion, l’un des vieux hommes m’a dit ‘‘que beaucoup de gens ont essayé de vaincre le Lion, mais très peu ont réussi’’. Par conséquent que je ne pouvais échouer ; je me suis souvenu de nombreuses prises que j’avais apprises dans un entraînement sportif minutieux, de plus, j’étais bien entraîné à la Magie de la Naturae. J’oubliais ainsi les plaisanteries et j’attaquais le Lion si habilement et subtilement qu’avant qu’il ait pu réaliser, je l’avais vidé de son sang jusque dans son cœur lui-même. Le sang était merveilleusement rouge, mais très colérique. Puis j’ai examiné son anatomie et trouvé des choses qui m’ont grandement surpris ; ses os étaient blancs comme neige et en plus la quantité importante que son sang versé. Lorsque mes vieux hommes qui se tenaient debout autour de la caverne en m’observant, réalisèrent ce que j’avais fait, ils commencèrent à se disputer violemment entre eux de telle façon que je pouvais voir leurs gestes. Mais je ne pouvais pas comprendre ce qu’ils disaient car j’étais trop loin à l’intérieur de la caverne. Quand ils commencèrent à parler très fort, j’en ai entendu un qui hurlait : « Il doit aussi ramener le Lion à la vie, sinon il ne pourra pas être notre confrère ». Je ne voulais pas m’attirer des ennuis. Je sortais donc de la caverne et traversais un vaste espace. Puis arrivé je ne sais pas comment tout près d’un très haut mur ; celui-ci s’élevait de plus de cent aunes dans les nuages. Le plus étonnant, c’est qu’il n’avait même pas la largeur d’une chaussure. Depuis l’endroit où j’étais parvenu jusqu’à sa fin, il y avait une rampe de fer longeant le haut du mur ; il elle était attaché par de nombreux supports. Je m’avançais tout le long haut de ce mur ; alors je crus apercevoir quelqu’un avancer devant moi sur la droite de la rampe. Je le suivis un instant. Puis, je vis alors quelqu’un marcher derrière moi de l’autre côté de la rampe – {jusqu’à ce jour je ne sais si c’était un homme ou une femme} – ce dernier m’appelait et il me dit ‘‘qu’il valait mieux marcher de ce côté plutôt que du côté où je me trouvais’’. Je le crus facilement car la rampe qui se situait au milieu du mur laissait un passage très étroit de telle façon qu’il était difficile d’avancer à une telle hauteur. Puis je vis, toujours derrière moi, quelques personnes qui voulaient emprunter le même chemin. C’est alors que je me suis balancé sous la rampe me tenant ainsi très prestement avec les deux mains. Je continuais de l’autre côté jusqu’à ce que j’arrive à un endroit du mur où il était particulièrement dangereux de descendre. Maintenant je regrettais de ne pas être resté de l’autre côté, car je ne pouvais pas passer à nouveau sous la rampe ; il m’était alors impossible de faire demi tour pour emprunter l’autre chemin. C’est pourquoi je rassemblais mon courage, confiant en mon agilité, me tenant fermement ; je descendis sans me blesser. Après un moment de marche, j’avais en vérité, tout oublié des dangers. Je ne savais plus non plus ce qu’étaient advenu du mur et de la rampe ils avaient disparus. Après être descendu, je vis un magnifique rosier où fleurissaient de belles roses rouges et blanches ; il y avait plus de rouges que de blanches, j’en coupais quelques-unes et les mis sur mon chapeau. Bientôt je vis un mur entourant un grand jardin dans lequel se trouvaient des jeunes gens. Leurs jeunes filles auraient aimé être aussi dans le jardin, mais elles ne voulaient pas faire l’effort de faire une longue marche le long de la clôture jusqu’à la porte. J’étais désolé pour elles et je refis entièrement le parcours en sens inverse, puis suivant un chemin plus doux, je marchais si vite que j’arrivais bientôt devant plusieurs maisons. Là j’espérais trouver la maison du jardinier. Puis je rencontrais de nombreuses personnes, chacune avait sa propre chambre ; souvent deux personnes travaillaient ensemble, lentement et avec zèle ; mais chacune d’elles avait son propre travail. Et il m’apparut que tout ce qu’ils étaient en train de faire, je l’avais fait bien avant eux et je connaissais très bien tout cela. Je pensais alors : ‘‘Regarde si tant d’autres personnes font un travail aussi sale et si bâclé, simplement pour sauver les apparences et chacun selon ses propres idées, mais pas en accord avec la Naturae, alors tu dois toi-même être indulgent’’. C’est pourquoi je ne voulus pas rester plus longtemps car je savais qu’un tel art disparaîtrait en fumée, je continuais donc sur le chemin de mon destin. Comme je retournais maintenant vers la porte du jardin, certains me regardaient avec aigreur et je craignais qu’ils ne veuillent me freiner dans l’accomplissement de mes desseins. Cependant d’autres disaient : « Regardez il veut entrer dans le jardin mais nous qui avons si longtemps travaillé à son service (au service du Lion – NdT), nous y sommes jamais entrés. Nous nous moquerons de lui s’il fait une bourde ». Mais je ne fis pas attention à eux, car je connaissais mieux qu’eux le plan du jardin, même si je n’y étais jamais entré, et j’avançais directement vers la porte. Elle avait été promptement verrouillée, ainsi de l’extérieur il n’était même pas possible de découvrir un trou de serrure. Toutefois je vis dans la porte un tout petit trou rond qu’un œil [de taille] normale n’aurait pu distinguer, alors je pensais qu’il fallait ouvrir cette porte. Je pris mon passe-partout, préparé spécialement à cet effet, j’ouvris la porte, puis je la franchis. Après avoir franchi la porte je trouvais d’autres portes verrouillées, je les ouvris sans aucune difficulté. Mais [derrière l’une d’elles] je découvris que c’était un couloir comme s’il s’agissait d’une maison bien construite ; sa largeur était d’environ six chaussures et sa longueur de vingt, l’ensemble recouvert d’un plafond. Et bien que les autres portes demeurèrent fermées je pus à travers elles voir suffisamment dans le jardin, dès que la première porte fut ouverte. Ainsi au Nom de Dieu, je me promenais plus avant dans le jardin. Là, en son centre, je découvris un parterre carré empli de fleurs chacun de ses côtés mesurant six tiges et recouvert de rosiers sur lesquels poussaient de magnifique roses. Comme auparavant il avait un peu plu et que le soleil brillait, un bel arc-en-ciel apparut. Après avoir quitté ce parterre de fleurs et être parvenu à l’endroit où je devais aider les jeunes filles, voyez ! à la place des murs se dressait une clôture basse en clayonnage. La plus belle des jeunes filles toute vêtue de satin blanc, avec les plus beaux jeunes gens vêtus d’écarlate passèrent la roseraie, se tenant chacun d’eux par le bras et portant des roses parfumées dans leurs mains. Je leur parlais, leur demandant comment ils étaient passés par-dessus la clôture : « Mon cher fiancé ici m’a aidé » dit-elle « Et maintenant nous quittons ce beau jardin pour aller ensemble en notre chambre ». «Je suis heureux » répondis-je « Que sans effort supplémentaire de ma part vous puissiez réaliser vos souhaits. Néanmoins vous pouvez constater que j’ai couru un si long parcours en si peu de temps, seulement pour vous servir ». Après cela je suis allé dans un grand moulin construit dans l’enceinte de murs en pierres ; à l’intérieur il n’y avait pas de récipient de farine, ni d’autres choses nécessaires à la mouture d’ailleurs ; à travers le mur on pouvait voir que nul roue à eau ne tournait dans le ruisseau. Je me suis demandé comment cet état de choses avait pu arriver ; et un vieux meunier me répondit que la machinerie à moudre avait été enfermée de l’autre côté. Ensuite j’ai vu l’aide-meunier y entrer par un passage couvert, je le suivis de près. Comme j’avançais dans le passage ayant les roues à eau sur ma gauche, je me suis arrêté étonné de ce que je voyais là-bas. Jusqu’à maintenant les roues à eau étaient en dessus du niveau de passage ; l’eau était noire comme du charbon, même si les gouttes qui en tombaient étaient blanches; le passage couvert lui-même n’était pas plus large que trois doigts. Néanmoins, je me risquais à me retourner, saisissant rapidement les poutres au-dessus du passage ; je traversais donc l’eau en toute sécurité. Je demandais au vieux meunier combien il avait de roues à eau. Il me répondit : « Dix ». Je me souviendrais longtemps de cette aventure dont j’ai sincèrement souhaitée savoir ce qu’elle signifiait. Mais lorsque je vis que le meunier ne voudrait rien me révéler de plus, j’ai passé mon chemin. Face au moulin s’élevait une haute colline pavée à son sommet ; quelques-uns des vieillards que j’ai mentionnés, se promenaient dans la chaleur du soleil. Ils avaient une lettre de la Fraternité et en discutaient entre eux. Je devinais rapidement son contenu, j’allais donc vers eux et demandais : « Messieurs, ce que vous lisez me concerne-t-il » ? Ils me répondirent : « Oui, vous devez garder dans le mariage la jeune femme que vous avez récemment épousée, sinon nous devrons avertir le Prince ». Je dis : « Qu’il n’y avait pas de problème, car elle et moi étions nés ensemble pour ainsi dire ; pendant l’enfance nous avions été élevés ensemble et parce que je l’avais épousée je devrais toujours la garder ; la mort elle-même ne pouvait nous séparer. Car je l’aime de tout mon cœur ». «Alors de quoi vous plaignions-nous » ? demandèrent-ils : « La mariée est heureuse aussi et nous savions que son souhait est que vous soyez unis ». «J’en suis très heureux » répondis-je. «Et bien » dit l’un d’entre eux : « Le Lion va revenir à la vie, plus puissant et plus fort qu’avant » ! Puis je me suis souvenu de mon combat précédent et de mes efforts ; pour une curieuse raison, je sentis que cela ne me concernait pas mais concernait quelqu’un d’autre que je connaissais bien. À ce moment, je vis notre fiancée s’avancer avec son fiancé, habillée comme auparavant ; (Ils étaient) prêts et préparés pour la noce ce dont je fus heureux, car j’avais eu très peur que ces choses me concernent. Lorsque, comme cela a été dit, notre fiancé vêtu d’écarlate vint vers les vieillards avec sa chère fiancée dont les vêtements blancs brillaient intensément ; ils furent bientôt unis et j’étais très étonné que la jeune fille, qui aurait pu être la mère du fiancé, fut malgré tout si jeune, qu’elle semblait pour ainsi dire, nouvellement née. Maintenant, je ne sais pas comment les deux avaient péché, peut-être comme frère et sœur, unis dans l’amour de telle manière qu’ils ne pouvaient pas être séparés ; ils avaient été accusés d’inceste. Au lieu d’un lit de noces et d’un mariage brillant, ils furent condamnés à une solide prison éternelle. Cependant, en raison de leur noble naissance et de leur position, afin qu’ils ne puissent rien faire ensemble en secret, ainsi tous leurs faits et gestes devaient toujours être vus de leurs gardes ; leur prison était transparente comme du cristal et ronde comme un dôme céleste. Mais avant qu’ils ne soient placés à l’intérieur, tous leurs vêtements et leurs bijoux leur furent ôtés de telle façon qu’ils devaient vivre ensemble entièrement nus dans leur prison. Personne ne fut mis à leur service, mais tout ce qui leur était nécessaire en nourriture et en boisson – cette dernière provenant du ruisseau mentionné plus haut – avait été placé à l’intérieur avant que la pièce ne soit bien fermée, verrouillée et scellée du sceau de la Fraternité. Je fus placé comme garde à l’extérieur. Lorsque l’hiver approcha, je dus chauffer correctement la pièce de façon à ce qu’ils n’aient jamais ni froid ni chaud ; mais sous condition qu’ils ne puissent ni sortir ni s’évader. Mais si par négligence de ces instructions, quelque dommage se produisait, je recevrai indubitablement un châtiment grand et sévère. Je ne me sentais pas bien par rapport à cela, ma peur et mon inquiétude me rendaient timoré, et je me suis dit ‘‘Ce n’est pas une mince tâche qui m’a été confiée’’. Je savais également que la Fraternité n’avait pas menti, elle faisait toujours ce qu’elle disait, et qu’elle exécutait certainement son travail avec zèle. Cependant je ne pouvais rien changer et d’ailleurs, la pièce fermée à clef était située au centre d’une puissante tour, entourée de solides remparts et de hautes murailles, et comme il est possible de chauffer la pièce par un feu modéré mais constant, je repris ma tâche au Nom de Dieu, commençant à chauffer la pièce afin de protéger du froid les mariés emprisonnés. Mais que s’est-il passé ? Dès qu’ils sentirent un léger souffle de chaleur ils s’étreignirent avec tant d’amour que rien de semblable n’a été vu depuis. Ils demeurèrent ensemble dans une telle ardeur que le cœur du jeune marié disparu dans un amour ardent, et son corps entier fondit et tomba dans les bras de sa bien-aimée. Lorsque celle-ci, qui ne l’avait pas moins aimé que lui l’avait aimée, vit cela, elle commença à se lamenter, pleurant amèrement sur lui, et pour ainsi dire, l’ensevelit sous un tel torrent de larmes qu’il n’était plus possible de voir ce qui lui était arrivé. Mais ses lamentations et ses pleurs ne durèrent qu’un court moment, car, à cause de la grande tristesse de son cœur elle souhaitait ne plus vivre plus longtemps et mourut de sa propre volonté. Ah, malheur à moi ! Dans quelle anxiété, dans quel chagrin et dans quel désarroi étais-je lorsque je les vis tous deux que j’avais dû aider, entièrement dissous dans l’eau et étendus morts devant moi. Cet échec était là-devant mes yeux et de plus, ce qui pour moi fut le plus amer et que je craignais le plus, fut l’arrivée des railleries, des rires méprisants comme une punition que je devrais subir. Je passais quelques jours dans une réflexion profonde, examinant ce que je pouvais faire lorsque je me souvins comment Médée avait rendu la vie au cadavre de Jason, et ainsi je me suis demandé ‘‘Si Médée a pu faire cela, pourquoi ne puis-je pas le faire aussi’’ ? Je commençais alors à penser comment m’y prendre ; je ne trouvais pas de meilleur moyen que de maintenir une chaleur constante jusqu’à ce que l’eau se replie et que je puisse à nouveau voir les corps des amants. Puis j’espérais échapper à tout danger à mes plus grands profits et louanges. Par conséquent je continuais pendant quarante jours à maintenir la chaleur, j’avais commencé et je voyais que plus je le faisais plus l’eau disparaissait, et les deux corps noirs comme du charbon devinrent visibles. En effet, cela aurait pu arriver plus tôt si la chambre n’avait été si bien verrouillée et scellée. Mais je l’ouvris sans condition. Ensuite je remarquais clairement que l’eau montait haut vers les nuages, recueillie sur le plafond de la pièce et redescendait en pluie, rien ne pouvait s’échapper ainsi ; notre jeune marié était étendu avec son épouse bien-aimée devant mes yeux, morts et pourris, puants au delà de toute mesure. Pendant ce temps je vis dans la pièce un arc-en-ciel des plus belles couleurs, provoqué par le rayon de soleil dans l’atmosphère humide, ce qui ne fut pas sans me réjouir au milieu de mes peines. Aussitôt je devins plutôt heureux de voir mes deux amants allongés devant moi. Toutefois aucune joie n’est si grande que la peine n’y soit mélangée, par conséquent dans ma joie je fus triste car je voyais ceux que j’avais eu à garder étendus sans vie devant moi. Mais étant donné que la pièce était faite de matériaux si purs et si solides et qu’elle était bien fermée, je savais que leur âme et leur esprit ne pouvaient s’échapper. Mais ils y étaient toujours enfermés ; alors je continuais nuits et jours à produire la chaleur constante, je faisais mon devoir comme prévu, car je croyais que tous deux ne pouvaient retourner dans leurs corps aussi longtemps que l’humidité serait présente. Ce que je trouvais effectivement vrai. Par de nombreuses observations minutieuses, j’ai constaté que vers le soir, beaucoup de vapeurs s’élevaient de la terre par le puissance du soleil, et s’élevaient en altitude comme si le soleil lui-même attirait l’eau vers le haut. Cependant, pendant la nuit elles se rassemblaient en une rosée belle et fertile, descendant tôt le matin enrichissait la terre et lavant les corps de nos défunts ; si bien que de jour en jour, plus ils furent baignés et lavés, plus ils devinrent plus blancs et plus beaux ; plus ils perdaient leur humidité, jusqu’à ce qu’enfin lorsque l’air devint lumineux et limpide, et que toutes les brumes et l’humidité disparurent, l’esprit et l’âme de la jeune mariée ne purent demeurer plus longtemps dans l’air pur, ils retournèrent dans le corps Transfiguré et Glorifié de la Reine et dès que le corps sentit leur présence, il revint instantanément à la vie. Comme vous pouvez l’imaginer cela ne me procura pas que peu de joie, surtout lorsque je la vis se lever, vêtue d’un riche vêtement de ceux que peu d’entre nous sur terre ont vu ; portant une précieuse couronne ornée de purs diamants, et que je l’entendis dire : « Prêtez l’oreille, vous enfants des hommes ! Apprenez, vous tous qui êtes nés des femmes, que le Très Haut a le pouvoir d’introniser des rois et les détrôner. Il fait les riches et les pauvres selon sa volonté. Il tue et rend la vie. Et voyez tout cela en moi comme un exemple vivant. J’étais grande et je suis devenue petite. Mais après cela je suis devenue humble. J’ai été nommée reine dans de nombreux royaumes. J’ai été tuée et je suis ressuscitée. Pour moi, c’est au pauvre qu’ont été confiés et donnés les grands trésors de la sagesse et de la puissance. Par conséquent il m’a été donné le pouvoir de rendre les pauvres riches, d’étendre la miséricorde aux humbles et d’apporter la santé aux malades. Mais je ne suis pas encore comme mon très cher frère, le grand, le puissant roi qui doit être également réveillé d’entre les morts. Lorsqu’il viendra, il prouvera que me mes paroles sont vraies ». Pendant qu’elle disait cela, le soleil brillait avec éclat, les jours devinrent plus chauds et la canicule fut à portée de mains. Mais, bien avant le somptueux mariage et la grande noce de notre nouvelle reine, de nombreuses robes précieuses furent préparées, en velours noir ; en damas de couleur gris-cendre ; en soie blanc comme neige ; effectivement une pièce d’argent d’une extraordinaire beauté, brodée avec des perles coûteuses et travaillée avec de merveilleux diamants étincelants fut aussi préparée. Des vêtements pour le jeune roi furent aussi préparés à savoir rose avec des auréoles de couleurs jaune de fabrication coûteuse et enfin un vêtement de velours rouge orné de rubis et d’escarboucles en très grand nombre. Les tailleurs qui avaient confectionné ces vêtements étaient invisibles, je fus émerveillé lorsque je vis les manteaux l’un après l’autre, et l’un après l’autre, les vêtements en cours de finition, car je savais que personne à part le marié et sa promise n’était entré dans la chambre. Mais ce qui m’étonna le plus fut que dès qu’un manteau ou un vêtement était fini, les plus anciens disparaissaient sous mes yeux, et je ne savais pas où ils avaient disparus, ni qui les avait enfermés. Lorsque ce manteau précieux fut prêt le grand et puissant roi apparu dans toute sa puissance et sa gloire, il n’y avait rien de pareil à lui. Quand il découvrit qu’il était enfermé, il me demanda de manière courtoise et avec des mots aimables de lui ouvrir la porte afin qu’il puisse sortir ; il dit qu’il m’en serait très reconnaissant. Bien qu’il m’ait été formellement interdit d’ouvrir la porte de la pièce, je fus tellement submergé par la grande prestance, et le courtois pouvoir persuasif du roi que j’ai volontiers ouvert la porte. En sortant, il était si sympathique, aimable et même humble, que l’on pouvait en effet constater que rien ne donne plus de grâces à ces nobles personnes que ces vertus. Comme il avait traversé la période de la canicule, cette grande chaleur, il avait très soif, il était faible et fatigué ; il me demanda alors de lui apporter de l’eau qui provenait du courant rapide qui passait sous les roues à eau du moulin. Ce que je fis. Il la bu avec beaucoup d’empressement. Puis il retourna à sa chambre et me demanda de verrouiller rapidement la porte derrière lui de peur que quelqu’un ne le dérange ou ne le réveille de son sommeil. Il se reposa là quelques jours, ensuite il m’appela pour rouvrir la porte. Alors je vis qu’il était devenu beaucoup plus beau, plus vigoureux et splendide ; il le remarqua également ; il pensa que l’eau était merveilleuse et bonne pour la santé. C’est pourquoi il en demanda davantage ; il en bu alors une plus grande quantité que la première fois. Je décidais d’agrandir la chambre. Après que le roi ait bu tout son content de ce merveilleux breuvage dont les ignorants ne connaissent pas la valeur, il devint si beau et si glorieux, que de toute ma vie je n’ai jamais vu une apparence aussi splendide, ni quelqu’un de plus nobles manières et de caractère. Ensuite il me fit entrer dans son royaume et me montra tous les trésors et toutes les richesses de ce monde, de sorte que je pouvais non seulement confirmer que la reine avait dit la vérité, mais aussi qu’il a donné la plus grande partie de celui-ci à ceux qui connaissent le trésor et peuvent le décrire. Il y avait de l’or, des escarboucles de pierres précieuses à n’en plus finir, et le rajeunissement ainsi que le rétablissement de ses pouvoirs naturels, ainsi que le rétablissement de sa santé et l’élimination de toute maladie se produisaient chaque jour. Mais le plus merveilleux de tout dans ce royaume était que les gens connaissaient, révéraient et priaient leur Créateur ; recevant de sa part la sagesse, la connaissance et enfin après ce bonheur dans le monde du temps, ils atteignaient une béatitude éternelle. Puisse Dieu : (Le) Père, (Le) Fils et (Le) Saint Esprit nous aider tous. | . . . |
Ludivine- Nombre de messages : 220
Date d'inscription : 04/04/2010
Re: PARABOLE, par Madathanus
impressionné !!! pas mal de travail !!! mais qu'ils sont durs avec nous !!! en espérant qu'eux même aient compris ..
loup- Nombre de messages : 182
Date d'inscription : 29/11/2010
Page 1 sur 1
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum