La trilogie des Qatsi
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La trilogie des Qatsi
Bonsoir,
Pour les amateurs, le film Millenium Manbo fait l’inverse en produisant la même sensation de plaisir, il ne passe que des musiques techno et filme de temps en temps (calculés) au ralenti des humains dans leurs histoires de voyous, de femme fatale, de drogue.
Quand je travaillais à Roissy, j’écoutais toute la journée des musiques répétitives, quand je sortais tout continuait à être rythmé, les bruits des roulettes des bagages sur le ciment, normalement assez insupportables, étaient musique et rythme. Dans Millenium Mambo, l’auteur joue sur ces impressions, normalement je ne raffole pas de la musique techno (surtout très fort !) mais avec le rythme des images (dérangeantes pourtant) on se sent porté. L’apothéose, le grand art, c’est quand brutalement dans un train il coupe le son de la musique qu’est censée écouter une voyageuse, pendant... je ne sais combien de temps, on n’entend plus alors que le bruit des roues sur les rails, et c’est toujours de la musique.
Je trouve Koyaanisqatsi 1 superbe, le 2 raté, et le 3 peut-être le meilleur. Qu’en pensez-vous de cette HYPER subjectivité.
Cordialement,
C...a
Je ne crois pas, et cela ne semble pas l’intention de l’auteur, qui adapte merveilleusement une vision indienne (U.S.) “apocalyptique”. C’est Coppola (producteur du film) qui a créé ce procédé d’accélération intensive d’images dans Rumble Fish, en français Rusty James !, qui est aussi un drame. C’est je pense la superposition de l’hyper vitesse des images avec l’immobilité que confère la musique répétitive de Glass qui donne un “sentiment” de beauté à la vision de l’atrocité de ces fourmis fonçant dans le noir que nous sommes. Notre coeur reste premier tout le temps du film car il s’accorde à ce faux rythme créé par l’art, le mental court-circuité enregistre mais ne peut s’insurger.Laposse a écrit:Il peut aussi y avoir de la beauté dans l'hyper-industrialisation, si l'œil de l'artiste parvient à mettre en exergue cette beauté qui passerait inaperçue s'il n'y avait pas un initiateur pour nous montrer ce que nous n'avions pu voir. Exemple extrait de Koyaanisqatsi, de Godfrey Reggio (1983), sur une musique de Philip Glass(extrait du texte posté sur Sujets divers \ Beauté et volonté esthétique)
Pour les amateurs, le film Millenium Manbo fait l’inverse en produisant la même sensation de plaisir, il ne passe que des musiques techno et filme de temps en temps (calculés) au ralenti des humains dans leurs histoires de voyous, de femme fatale, de drogue.
Quand je travaillais à Roissy, j’écoutais toute la journée des musiques répétitives, quand je sortais tout continuait à être rythmé, les bruits des roulettes des bagages sur le ciment, normalement assez insupportables, étaient musique et rythme. Dans Millenium Mambo, l’auteur joue sur ces impressions, normalement je ne raffole pas de la musique techno (surtout très fort !) mais avec le rythme des images (dérangeantes pourtant) on se sent porté. L’apothéose, le grand art, c’est quand brutalement dans un train il coupe le son de la musique qu’est censée écouter une voyageuse, pendant... je ne sais combien de temps, on n’entend plus alors que le bruit des roues sur les rails, et c’est toujours de la musique.
Je trouve Koyaanisqatsi 1 superbe, le 2 raté, et le 3 peut-être le meilleur. Qu’en pensez-vous de cette HYPER subjectivité.
Cordialement,
C...a
Charly Alverda- Nombre de messages : 534
Date d'inscription : 02/10/2008
Re: La trilogie des Qatsi
Bonsoir Charly,
J'ai vu Powaqqatsi au cinéma lors de sa sortie en 1988, sans avoir précédemment vu le premier volet Koyaanisqatsi (1982). Donc, pour moi, ça a été une découverte, et j'ai aimé, parce que c'était original. La presse en disait du bien, mais sans évoquer le scénario: et pour cause : il n'y a pas vraiment d'histoire structurée, pas de dialogues; uniquement des images brutes rythmées par la musique répétitive de Philip Glass (que je découvrais aussi, par la même occasion). J'ai été le premier surpris de ne pas avoir vu passer les 100 minutes que durait le film.
Au début, ça surprend, on ne voit pas trop où l'auteur veut en venir avec ces images apparemment décousues, mais après quelques minutes, on s'y fait, on se laisse emporter par le regard de l'auteur, par ses images parfois superbes mais souvent fortes et on ne peut pas s'empêcher de se poser des questions sur les gens, leurs vies pénibles, comme celles de ces travailleurs "librement devenus esclaves" dans une mine à ciel ouvert, qui pataugent dans la gadoue pour remonter à grand peine des sacs d'une boue qui contient un peu de minerais utile.
.
Les images disent mieux que mille mots.
Ce n'est que bien plus tard que j'ai pu voir Koyaanisqatsi, donc, de mon point de vue, il n'y avait plus cette magie de la découverte d'une forme d'art inconnue. C'est probablement pour cette raison que je continue à préférer Powaqqatsi, le deuxième volet de ce qui est maintenant devenu "La Trilogie des Qatsi".
Je n'ai pas encore vu le troisième opus, Naqoyqatsi (2002), mais il me semble que tous ces films sont visibles sur internet en qualité moyenne (par tronçons d'une dizaine de minutes) grâce à Youtube et Dailymotion (ce n'est peut-être pas très légal, mais ça existe).
La bande-annonce de Koyaanisqatsi
J'ai vu Powaqqatsi au cinéma lors de sa sortie en 1988, sans avoir précédemment vu le premier volet Koyaanisqatsi (1982). Donc, pour moi, ça a été une découverte, et j'ai aimé, parce que c'était original. La presse en disait du bien, mais sans évoquer le scénario: et pour cause : il n'y a pas vraiment d'histoire structurée, pas de dialogues; uniquement des images brutes rythmées par la musique répétitive de Philip Glass (que je découvrais aussi, par la même occasion). J'ai été le premier surpris de ne pas avoir vu passer les 100 minutes que durait le film.
Au début, ça surprend, on ne voit pas trop où l'auteur veut en venir avec ces images apparemment décousues, mais après quelques minutes, on s'y fait, on se laisse emporter par le regard de l'auteur, par ses images parfois superbes mais souvent fortes et on ne peut pas s'empêcher de se poser des questions sur les gens, leurs vies pénibles, comme celles de ces travailleurs "librement devenus esclaves" dans une mine à ciel ouvert, qui pataugent dans la gadoue pour remonter à grand peine des sacs d'une boue qui contient un peu de minerais utile.
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Les images disent mieux que mille mots.
Ce n'est que bien plus tard que j'ai pu voir Koyaanisqatsi, donc, de mon point de vue, il n'y avait plus cette magie de la découverte d'une forme d'art inconnue. C'est probablement pour cette raison que je continue à préférer Powaqqatsi, le deuxième volet de ce qui est maintenant devenu "La Trilogie des Qatsi".
Je n'ai pas encore vu le troisième opus, Naqoyqatsi (2002), mais il me semble que tous ces films sont visibles sur internet en qualité moyenne (par tronçons d'une dizaine de minutes) grâce à Youtube et Dailymotion (ce n'est peut-être pas très légal, mais ça existe).
La bande-annonce de Koyaanisqatsi
Laposse- Nombre de messages : 242
Age : 55
Date d'inscription : 05/04/2008
Re: La trilogie des Qatsi
Comme c'est bien dit !Laposse a écrit:Les images disent mieux que mille mots.
C'est le principe même du Mutus Liber, le "Livre muet".
Bon, bien entendu, le Mutus Liber n'est pas facile à "comprendre", mais il procède un peu de la même logique que la Trilogie des Qatsi : apprendre à regarder, voir ce qu'il y a à voir. Dans un cas comme dans l'autre, même si les images sont agencées de manière partisane (puisque le but est d'ouvrir à un mode particulier de compréhension), l'absence de paroles offre un degré de liberté qu'un discours ex cathedra ne permettrait pas. Au lieu de recevoir des explications (formatage) comme du pain bénit, l'observateur (lecteur ou spectateur, selon le cas) est amené à exercer son propre esprit critique. Le processus se veut donc libérateur, non dogmatique. La grande variété des interprétations et des avis est la preuve que cette démarche opère.
Par nature, le discours, le commentaire, est réducteur, limitatif. Un œuvre comme Koyaanisqatsi exerce l'esprit à la pratique de l'analogie, puisqu'il invite le spectateur à ne rien faire d'autre, pendant plus d'une heure, qu'observer.Il importe de ne pas s'y trompe ; en alchimie, l'image et le symbole se montrent plus sincères et plus précis que le langage écrit, à condition, assurément, de savoir en faire la lecture :L'initié ou simplement le chercheur, à la contemplation de quelques traits ébauchés, sentent s'éveiller en leur âme des multitudes d'idées intraduisibles dans l'écriture alphabétique et même dans le discours ; car le symbole enseigne simultanément dans son ensemble et dans ses détails toute la science qui est son objectif.Paul de Charliac : l'Antéchrist du moine Adson et les origines des Prophéties modernes. Le dernier Roi des Francs,
Dujarric et Cie, Paris, 1905, préface, p. VIIIEugène Canseliet, in "Alchimie" (Guy Trédaniel, 2007), partie 1, Chapitre 9, p. 121
Nelly Foulcat- Nombre de messages : 108
Date d'inscription : 03/10/2008
Re: La trilogie des Qatsi
Bonjour,
Je ne connaissais pas les films dont vous parlez, mais vous m'avez intrigué. J'ai cherché, et j'ai trouvé sur la Toile la version complète de chacun des trois films de la trilogie. Vu le taux de compression, il n'est pas confortable de le regarder en plein écran pour ceux qui disposent de grands écrans supérieurs à 20 pouces. Ce ne sont que des échantillons, sans commune mesure avec les versions en DVD, mais chacun des trois supporte quand même un affichage suffisant pour se rendre compte de ce que sont ces films.
Koyaanisqatsi
http://video.google.com/videoplay?docid=5539613947839465921#
Powaqqatsi
http://static.video.yandex.ru/lite/pugachev-alexander/wkfepotxlr.1106/
Naqoyqatsi
http://video.google.com/videoplay?docid=-3148674515022831957#
Je ne connaissais pas les films dont vous parlez, mais vous m'avez intrigué. J'ai cherché, et j'ai trouvé sur la Toile la version complète de chacun des trois films de la trilogie. Vu le taux de compression, il n'est pas confortable de le regarder en plein écran pour ceux qui disposent de grands écrans supérieurs à 20 pouces. Ce ne sont que des échantillons, sans commune mesure avec les versions en DVD, mais chacun des trois supporte quand même un affichage suffisant pour se rendre compte de ce que sont ces films.
Koyaanisqatsi
http://video.google.com/videoplay?docid=5539613947839465921#
Powaqqatsi
http://static.video.yandex.ru/lite/pugachev-alexander/wkfepotxlr.1106/
Naqoyqatsi
http://video.google.com/videoplay?docid=-3148674515022831957#
Henri Schersch- Nombre de messages : 330
Age : 54
Date d'inscription : 21/07/2008
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