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La Danse des Orishas

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Message  Logos Sam 10 Avr 2010, 15:57

Poème de Neno D’Oxalá :

Noir de couleur et l’âme emplie de sagesse ; j’observe les étoiles et tente d’imaginer où pourrait être la demeure de notre grand Seigneur… de notre père bien aimé Oshala.
Chasseur de lettres, je tente d’exprimer par les mots, cette recherche qui est la nôtre, et qui parait ne pas avoir de fin... quand j’entends au loin le vent qui m’appelle :

- « Pèlerin… tu veux danser ?... Veux-tu participer à la fête des Orishas ? »

- Quelle fête ? demande l’homme, qui semblant tant attaché au tronc de l’ignorance, reste prisonnier de la demeure qui est son corps.

Le vent répond :

- « Laisse-moi donc te guider un peu, jusqu’à ce que tu saisisses le sens de mon invitation et jusqu’à ce que tu rassembles tes forces pour voler de tes propres ailes, pour danser de tes propres jambes ».

Erê (Gamin) dans le cœur… j’acceptai l’invitation et volai avec le vent… c’était comme si je sentais sur mon visage les tout premiers rayons du soleil de la matinée. Curieux, je demande au vent de connaître son nom, et j’entends alors un rire féminin qui me répond dans un souffle de grâce :

- « Je suis Oya – je suis Yansan... je suis la déesse des vents ».

Et la déesse des vents devint nuages amoncelés… qui me livrait à la forêt en forme de pluie. Devenu gouttes d’eau, je me posai sur les feuillages pour courir ensuite jusqu’à la terre. C’est alors que, de gouttes d’eau, je devins boue argileuse et de l’argile je me suis formé.

Je suis le chasseur qui chasse dans les bois, l’indigène qui se faufile délicatement dans la jungle ; je suis Oshossi le propriétaire de l’arc et de la flèche qui dessine sur le sol avec la ‘pemba’ (« craie »). Je suis Oshossi, pérégrinant de forêt en forêt à la recherche de mon chemin… je chasse la connaissance, je cherche la sagesse des montagnes.

J’apprends à sourire à chacun des dangers que je rencontre et respecte toujours mes adversaires… j’accepte tous les défis ! Chaque pas est pour moi une expérience ; chaque virage un nouveau cycle et finalement en apercevant la montagne de l’amour…

je crie : Kaô Shangô !!!

Shangô me reçoit vêtu de montagnes et à ses pieds je laisse ma connaissance.

Recevant mon offrande, il la taille dans le feu pour la transformer en pierres et roches. De sa hache à deux faces, Shango martèle la pierre et devient alors Tonnerre. Le son étincelant de la connaissance contre la roche est entendu aux quatre coins de la terre et la lumière des étincelles se reflète dans la lune, qu’Ogoun s’en va chercher pour la transformer en machette et disant :

- « Mon cher guerrier, ta connaissance sera ton arme... utilise cette machette pour contribuer au tout (à l’équilibre et l’harmonie) dans le monde ; et n’oublie jamais de respecter et d’honorer ce don que tu as reçu."

- "Néanmoins… un conseil : ne te préoccupe pas de la gratitude des autres, car quiconque œuvre à l’équilibre et à l’harmonie du monde en restera détaché ; et tout le monde sait bien également que pour le travail bien fait, chacun est récompensé par d’autres dons en retour."

Je remerciai pour le cadeau, et me séparai du cavalier de la lune pour rejoindre le bord de mer, au moment même où le soleil atteignit le zénith de sa course céleste quotidienne.

C’est au bord de l’océan que je devins marée et gentiment – par intermittence – je fus livré à la plage. C’est alors que je regardai à nouveau vers les eaux marines et vis des vagues bleues s’élever… le soleil naissant devenir sourire et lorsque mes yeux étaient emplis d’eaux… surgit alors Yémoja que j’honorai en criant de joie : Yêêêêê Odô Iya !... Honneur à toi Mère des Eaux… Reine des Océans ! Merci à toi… ma Mère.

Et la Dame des vagues s’éloigna sans oublier de m’envoyer un baiser affectueux de brise marine…

Puis je sentis que mon corps était sur le point de se réveiller… mais avant le réveil complet, je perçus que de l’autre coté de la plage s’écoulait une cascade d’eau qui se transformait peu à peu en une splendide rivière. Sur les rives de ce fleuve, une femme à la beauté somptueuse pleurait doucement. En m’approchant, je vis que c’était Oshun qui, même en pleurant, ne se lassait pas de rire également… puis Elle finit par m’inviter à s’assoir à ses cotés.

Je lui demandai alors… enchanté par sa beauté :

- « Pourquoi pleures-tu donc, Guerrière des eaux douces »

- « Je pleure pour les hommes, mon petit pèlerin des étoiles… mais ne t’y trompes pas… je n’ai pas de tristesse dans mes larmes… bien au contraire : c’est de joie que je pleure !... je pleure comme celui qui rend hommage… mes larmes sont mes offrandes ; ainsi quelque soit l’homme qui étanche sa soif à ma source se réveille peu à peu… chacun à son rythme, chacun avec son style… jusqu’à se transformer lui-même en Orisha. »

- « Est-il réellement possible de faire un miracle de cette ampleur ? Demandais-je. Est-il réellement possible que l’argile devienne étoile et l’Etoile un morceau d’argile ? »

- « Petit pèlerin… si un jour l’argile avait été une étoile, il serait encore très difficile de croire que l’argile peut briller à nouveau, ne penses-tu pas ? »

Continuant à me parler… Elle me demanda :

« Mon fils chéri… réfléchis à ces mots que je vais te dire : l’homme regarde toujours vers le ciel à la recherche des Orishas… sans percevoir ni comprendre que la plupart des Dieux habitent en nous-mêmes… !!!
Maintenant je te demande : « Où pensais-tu que se trouvait la demeure de notre bon Père Oshala ? »

Ashé ô !

Texte de Neno D'Oxalá, traduit par Kamaléo
Source :
@ http://forum.alliance-magique.com/topic462.html#p1703
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