Qu'est-ce que l'alchimie ?
+20
kunlun
Scénon
Calcédoine
loup
Sakapus
Chèvre
Aube-Aurore
Diotima
Nelly Foulcat
Ludivine
Logos
Garfield
Charly Alverda
Laposse
Abbé+Pierre
Christian Hersey
Henri Schersch
Myriam
Montaléchel
pluviose
24 participants
Page 1 sur 4
Page 1 sur 4 • 1, 2, 3, 4
Qu'est-ce que l'alchimie ?
Quand j'étais môme, on m'a appris que l'alchimie était l'origine balbutiante empirique de ce qui allait devenir la chimie moderne. Mais dans tout ce que je lis sur ce forum (beaucoup de concepts m'échappent, surtout dans les noms des opérations et des corps), j'en retire que la plupart des participants en ont une autre approche que je ne perçois pas bien. L'alchimie semble pourtant un des sujets principaux de ce forum au point d'en constituer une section entière. Je vois là tout un développement d'un sujet qui m'est assez étranger, mais qui semble primordial pour certains. J'éprouve le désagréable sentiment de peut-être passer à côté de quelque chose d'important, sans pouvoir mettre le doigt dessus.
Je pose alors la question (à personne en particulier) : pour vous, qu'est-ce que l'alchimie ?
Je pose alors la question (à personne en particulier) : pour vous, qu'est-ce que l'alchimie ?
pluviose- Nombre de messages : 78
Date d'inscription : 09/07/2009
Re: Qu'est-ce que l'alchimie ?
Bonjour Pluviose. Je vais tenter de répondre à votre question. Tenter, dis-je, parce qu'elle est vaste, et complexe, mais aussi controversée !
Il est vrai de dire que l'alchimie a été à l'origine de la chimie moderne. Mais il serait faux de croire que la chimie a supplanté l'alchimie : les deux disciplines ont divergé vers des évolutions propres, même si on trouve aujourd'hui bien peu d'alchimistes par rapport aux nombreux chimistes.
Dans l'imagerie populaire, l'alchimiste est vu comme un personnage moyenâgeux un peu trouble : un peu savant mais un peu fou, moitié scientifique, moitié magicien. On le voit comme une sorte d'être asocial reclus dans un laboratoire rempli d'objets hétéroclites où les appareils expérimentaux jouxtent fioles et grimoires dans un inextricable désordre sensé évoquer plus ou moins son état d'esprit.
L'Alchimiste, par Cornelis Bega (1663)
Savant alchimiste au travail, par Thomas Wijck (vers 1650)
On dit qu'il cherche à réaliser la pierre philosophale susceptible de transformer les métaux vils en or et d'isoler la quintessence qui fournit l'élixir de jouvence sensé guérir tous les maux. Sur cette base, l'alchimiste est vu un peu comme un avide faiseur d'or (faussaire) et comme un rebouteux un peu charlatan. Et, de fait, l'histoire fourmille d'exemples donnant corps à cette réputation peu flatteuse, ce qui rejaillit fatalement sur toute personne tentée par la pratique de l'alchimie.
Mais derrière l'imagerie populaire, il y a surtout un chercheur. Un chercheur de merveilleux, dirais-je, parce que les rêves qui l'habitent sont grandioses : oui, il rêve que la pierre philosophale ne soit pas un mythe, et oui, il croit, il sait, que la réalisation du "Grand Œuvre" peut le conduire à l'union mystique, et à la production de substances aux vertus quasi magiques.
Mais là où les écoles divergent, c'est au niveau de l'interprétation à donner à ces mots. Certains disent que l'alchimie est purement allégorique, et donne les clés d'une réalisation spirituelle du vivant du pratiquant. D'autres disent que la réalisation est purement matérielle, et qu'il faut œuvrer au fourneau sur des matières chimiques pour en extraire le potentiel vital qui ne demande qu'à en émerger. D'autres encore se situent entre les deux, soit en estimant que la pratique chimique répétée et l'étude approfondie purifie l'alchimiste autant que sa matière, soit au contraire en estimant que c'est une réalisation spirituelle personnelle qui est primordiale et qui finit par produire un état fusionnel d'où découle une capacité d'action sur le monde matériel au point de pouvoir produire des transmutations. Quatre approches différentes qui engendrent parfois des débats vifs, et surtout qui troublent les débutants à cause des divergences. Pas étonnant dès lors que les scientifiques "purs et durs" adeptes de la chimie moderne aient tendance à rejeter l'alchimie dans les oubliettes de l'histoire comme un fatras d'inepties propagées par d'incultes nostalgiques d'un temps révolu.
Et pourtant, pour qui se donne la peine de chercher, il y a bel et bien une clé d'or à trouver !
Il est vrai de dire que l'alchimie a été à l'origine de la chimie moderne. Mais il serait faux de croire que la chimie a supplanté l'alchimie : les deux disciplines ont divergé vers des évolutions propres, même si on trouve aujourd'hui bien peu d'alchimistes par rapport aux nombreux chimistes.
Dans l'imagerie populaire, l'alchimiste est vu comme un personnage moyenâgeux un peu trouble : un peu savant mais un peu fou, moitié scientifique, moitié magicien. On le voit comme une sorte d'être asocial reclus dans un laboratoire rempli d'objets hétéroclites où les appareils expérimentaux jouxtent fioles et grimoires dans un inextricable désordre sensé évoquer plus ou moins son état d'esprit.
L'Alchimiste, par Cornelis Bega (1663)
Savant alchimiste au travail, par Thomas Wijck (vers 1650)
On dit qu'il cherche à réaliser la pierre philosophale susceptible de transformer les métaux vils en or et d'isoler la quintessence qui fournit l'élixir de jouvence sensé guérir tous les maux. Sur cette base, l'alchimiste est vu un peu comme un avide faiseur d'or (faussaire) et comme un rebouteux un peu charlatan. Et, de fait, l'histoire fourmille d'exemples donnant corps à cette réputation peu flatteuse, ce qui rejaillit fatalement sur toute personne tentée par la pratique de l'alchimie.
Mais derrière l'imagerie populaire, il y a surtout un chercheur. Un chercheur de merveilleux, dirais-je, parce que les rêves qui l'habitent sont grandioses : oui, il rêve que la pierre philosophale ne soit pas un mythe, et oui, il croit, il sait, que la réalisation du "Grand Œuvre" peut le conduire à l'union mystique, et à la production de substances aux vertus quasi magiques.
Mais là où les écoles divergent, c'est au niveau de l'interprétation à donner à ces mots. Certains disent que l'alchimie est purement allégorique, et donne les clés d'une réalisation spirituelle du vivant du pratiquant. D'autres disent que la réalisation est purement matérielle, et qu'il faut œuvrer au fourneau sur des matières chimiques pour en extraire le potentiel vital qui ne demande qu'à en émerger. D'autres encore se situent entre les deux, soit en estimant que la pratique chimique répétée et l'étude approfondie purifie l'alchimiste autant que sa matière, soit au contraire en estimant que c'est une réalisation spirituelle personnelle qui est primordiale et qui finit par produire un état fusionnel d'où découle une capacité d'action sur le monde matériel au point de pouvoir produire des transmutations. Quatre approches différentes qui engendrent parfois des débats vifs, et surtout qui troublent les débutants à cause des divergences. Pas étonnant dès lors que les scientifiques "purs et durs" adeptes de la chimie moderne aient tendance à rejeter l'alchimie dans les oubliettes de l'histoire comme un fatras d'inepties propagées par d'incultes nostalgiques d'un temps révolu.
Et pourtant, pour qui se donne la peine de chercher, il y a bel et bien une clé d'or à trouver !
Montaléchel- Nombre de messages : 173
Date d'inscription : 25/07/2008
Re: Qu'est-ce que l'alchimie ?
Bonjour à tous,
Qu'ajouter encore à cette définition de l'alchimie déjà bien détaillée par Montaléchel ? Pour la grande majorité des chercheurs en alchimie, le travail au laboratoire va toujours de pair avec celui de l'oratoire c'est-à-dire le travail philosophique et spirituel. Ils y voient une transformation de l'alchimiste lui-même ainsi que la transmutation des métaux vils en or. Certains voient dans l'alchimie un ensemble de réactions purement chimiques et de tours de mains concrets, d'autres n'y voient qu'une mystique intérieure, d'autres encore que la fabrication d'une médecine universelle ou l'élixir de longue vie.
Je dirais que l'alchimie est à la fois une science et une philosophie. Elle est la science spirituelle de la vie, du divin puisque le germe de toute vie se trouve enfermé dans le règne minéral, végétal, animal et humain et même dans l'air que nous respirons. En fait, par l'Alchimie, on vise à faire émerger de la matière la Vie latente qu'elle contient en germe, et on redécouvre les secrets et les mécanismes internes du fonctionnement de la Nature. Par jeu de mot sur l'étymologie, on peut décomposer Alchimie en Al (Dieu) + kymia (chimie; terre noire). Cette extrapolation, bien qu'approximative, nous remémore que l'Alchimie est une voie à la fois mystique et opérative, qui mène à la libération totale de l'Etre.
Bien amicalement.
Qu'ajouter encore à cette définition de l'alchimie déjà bien détaillée par Montaléchel ? Pour la grande majorité des chercheurs en alchimie, le travail au laboratoire va toujours de pair avec celui de l'oratoire c'est-à-dire le travail philosophique et spirituel. Ils y voient une transformation de l'alchimiste lui-même ainsi que la transmutation des métaux vils en or. Certains voient dans l'alchimie un ensemble de réactions purement chimiques et de tours de mains concrets, d'autres n'y voient qu'une mystique intérieure, d'autres encore que la fabrication d'une médecine universelle ou l'élixir de longue vie.
Je dirais que l'alchimie est à la fois une science et une philosophie. Elle est la science spirituelle de la vie, du divin puisque le germe de toute vie se trouve enfermé dans le règne minéral, végétal, animal et humain et même dans l'air que nous respirons. En fait, par l'Alchimie, on vise à faire émerger de la matière la Vie latente qu'elle contient en germe, et on redécouvre les secrets et les mécanismes internes du fonctionnement de la Nature. Par jeu de mot sur l'étymologie, on peut décomposer Alchimie en Al (Dieu) + kymia (chimie; terre noire). Cette extrapolation, bien qu'approximative, nous remémore que l'Alchimie est une voie à la fois mystique et opérative, qui mène à la libération totale de l'Etre.
Bien amicalement.
Myriam- Nombre de messages : 79
Date d'inscription : 04/04/2008
Re: Qu'est-ce que l'alchimie ?
Bien des choses ! Parce que même si les résumés sont bien faits, l'alchimie n'est pas simple à définir. Comme disait Montaléchel, la question est vaste et complexe. A commencer par les phases. Les étapes, si vous voulez. Il n'est pas facile d'y voir clair.Myriam a écrit:Qu'ajouter encore à cette définition de l'alchimie déjà bien détaillée
D'abord, il y a deux grandes phases contraires : solve (dissolution) et coagula (coagulation, agglutinement). Mais certains auteurs ajoutent une phase par devant (la préparation), et une autre par derrière (la multiplication) en les distinguant de solve et coagula. Ce qui fait de deux quatre. Et d'autres distinguent encore une pré-préparation, qui vient avant le tout.
Pourtant, on distingue aussi les trois couleurs de l'œuvre, qui sont aussi des étapes : noir (mélanosis, nigredo), blanc (leukosis, albado), rouge (iosis, rubedo). Là aussi certains auteurs estiment utile d'ajouter l'œuvre au jaune (xanthosis, citrinitas) entre blanc et rouge. D'autres encore évoquent la couleur verte.
D'autres sources utilisent de toutes autres subdivisions : préparation, putréfaction, calcination, végétation, etc. Aube-Aurore, citant Nimosus, en avait produit une liste dans le fil Tarot et Alchimie.
Comment s'y retrouver ? En simplifiant : se choisir un auteur et s'y tenir. La dispersion est la garantie d'errements, même s'il n'est pas inutile de comparer les sources et d'établir des concordances alchimiques. Concordances qui n'émergent des comparaisons que grâce à la pensée analogique.
Henri Schersch- Nombre de messages : 330
Age : 54
Date d'inscription : 21/07/2008
Re: Qu'est-ce que l'alchimie ?
Bonjour. Je n'interviens pas souvent sur ce forum, mais il se fait que j'ai entre les mains un bon roman de 2004 signé C.J.Sansom "Les larmes du Diable". L'histoire relate une enquête politico-policière à Londres en 1540. Les protagonistes enquêtent sur des meurtres motivés par l'appropriation de la formule de l'antique feu grégeois et sont donc amenés à s'informer des propriétés de substances rares auprès d'apothicaires et alchimistes. Pour le moins, ces derniers ont une réputation douteuse, d'après la rumeur populaire, mais pas partagée par tous. Jugez-en donc (POCKET, 1285A, p. 258) d'après cet échange entre trois des acteurs impliqués dans l'enquête :
Notons que l'auteur prête ici à ses personnages une vision très actuelle de l'alchimie : il projette ses propres conceptions modernes sur le monde de 1540 plutôt qu'il n'exprime vraiment la mentalité régnant alors. De même, sa description des quatre éléments relève plus d'une approche chimique actuelle que de l'authentique perception qu'en avaient les alchimiste du 16ème siècle.– L'alchimie s'est acquis une fort mauvaise réputation, qu'elle ne mérite peut-être pas entièrement. Les alchimistes aiment à s'entourer de mystère et emplissent leurs ouvrages de références qu'ils sont seuls à comprendre. Il est des textes anciens auxquels personne ne doit rien entendre à mon avis, ajouta-t-il en riant.
.
– Et cela impressionne les gens, car ils ont le sentiment de se trouver devant un grand mystère à découvrir.
.
– Oui, mais en cela les alchimistes ne sont guère différents de certains médecins, avec leurs remèdes d'autrefois et leurs formules secrètes. Ou des avocats, d'ailleurs, qui dans certains tribunaux plaident dans un vieux français que le commun des mortels ne peut comprendre. […]
.
– Pourtant, l'alchimie fait partie des sciences de la nature, de l'étude du monde qui nous entoure. Dieu a laissé dans ce monde des signes et des indices, afin que, grâce à nos efforts, nous arrivions à comprendre, à soigner les maladies, à obtenir de meilleures récoltes.
.
– À changer le plomb en or ? À enflammer l'eau ?
.
– Peut-être. Et le propos de l'astrologie, comme celui de la médecine au reste, est de savoir interpréter ces signes : comment les étoiles peuvent influer sur notre destin, quelles plantes peuvent guérir et lesquelles tuent.
.
– Au même titre que la corne de rhinocéros renforce la virilité, parce qu'elle ressemble à l'organe mâle. Vous savez, Guy, il y a une large part de supercherie dans toute cette recherche de signes et de correspondances.
.
– Je vous le concède bien volontiers. Et j'admets que la façon dont les alchimistes s'entourent de secrets et professent un savoir mystérieux n'est souvent qu'un subterfuge pour préserver l'inaccessibilité de leur art.
.
– Vous pensez donc comme la plupart des gens que l'alchimie est un commerce suspect ?
.
– Pas tout à fait. Un certain nombre d'imposteurs prétendent avoir trouvé la pierre philosophale, susceptible de transmuer en or un métal ordinaire, mais, pour chacun de ceux-là, il y a un homme honnête qui s'est efforcé de faire de réelles recherches à force d'observations minutieuses, en étudiant comment les substances sont faites et comment elles se transforment; comment les quatre éléments – la terre, l'air, l'eau et le feu – agissent les uns sur les autres pour composer toutes les choses que nous connaissons; comment la chaleur peut changer une chose en une autre, le vin en eau-de-vie par exemple. Car tout vient des quatre éléments. Toute nouvelle matière, telle cette substance étrange, se réduit nécessairement à ces quatre éléments de base, à partir desquels on peut la recomposer. Un bon alchimiste pourra découvrir, par exemple, comment fondre les minerais dans un fourneau de façon à produire un fer de meilleure qualité, ainsi qu'on le fait en ce moment dans le sud-ouest du pays.
.
– Ou comment réussir à fabriquer un étain plus solide, dis-je en me souvenant de l'histoire que m'avait racontée dame Gristwood à propos des expériences ratées de Sepultus.
.
– Exactement. Cela revient en général à éliminer une impureté de nature matérielle. Je rejoins ces penseurs qui considèrent que Dieu a voulu que nous découvrions les secrets de la terre par les moyens lents et sûrs de l'observation plutôt que par des formules mystiques sorties de vieux grimoires. […]
.
– Un fourneau, avez-vous dit ? Vous me rappelez que c'est là que sont forgés les métaux. Aussi les alchimistes travaillent-ils souvent avec les fondeurs, et tous ont des fourneaux.
.
– Certes, opina Guy. Je me sers d'un feu ici pour distiller mes plantes, mais ce serait insuffisant pour fondre minerais et métaux. […] Les alchimistes ont souvent des accommodements avec les fondeurs de Lothbury pour les aider. Il faut qu'ils travaillent avec une personne de confiance, bien entendu, s'ils doivent partager leurs secrets.
Christian Hersey- Nombre de messages : 100
Date d'inscription : 04/04/2008
Re: Qu'est-ce que l'alchimie ?
Bonjour. Je parcourais l'ouvrage de Jean-Pierre Giudicelli de Cressac Bachelerie "Pour la Rose Rouge et la Croix d'Or" (alchimie – hermétisme et ordres initiatiques), Éd. Le Mercure Dauphinois, 2007, lorsque je suis tombé sur ce résumé concis de ce que cet auteur appelle la voie externe (ou voie métallique, ou voie extérieure), dénomination qu'il applique indifféremment à la voie de l'antimoine, la voie de la stibine, du cinabre, du sulfure de plomb, etc. :
. . . . Il existe […] des constantes qui concernent l'ensemble des voies extérieures :
. . . . 1) La Matière Première est la substance noire universelle qui permit la manifestation. ISIS, la Vierge Noire, est le symbole de cette substance très dense, par rapport à la matière de notre univers, qui est un véritable trou. Il s'agit bien sûr d'une analogie, car on ne saurait la reproduire telle qu'elle était au début de l'univers. On pourrait parler d'un reflet symbolique à travers le mercure métallique.
. . . . 2) Les sels agissants qui font fonction de verbe lumière (OSIRIS). Ce mot devant se décomposer ainsi : os (verbe lumière), ir (aller), is (matière noire)*; il s'agit des principes agissants qui meuvent la matière.
. . . . 3) Les étapes de l'Œuvre (séparation, solve, coagula blanc, coagula rouge, multiplication, transmutation), pour la voie traditionnelle.
. . . . 4) La Pierre philosophale qui est rouge, parfois grise ou citrine, quelles qu'en soient les variantes, fusibles, avec parfois une odeur de sel marin calciné. On peut la trouver sous forme d'élixir.
. . . . 5) L'élixir de longue vie, comme le précise Concordance mytho-physico-cabalo-hermétique, présenté par Charles van der Linden d'Hooghvorst : « Les philosophes hermétiques n'ont pas tous été également savants; le plus grand nombre s'est contenté d'avoir atteint la transmutation des métaux en métaux parfaits… D'autres plus studieux et plus persévérants ont su se frayer le chemin de la fontaine de jauvence ou de la Panacée universelle… D'autres philosophes, encore plus profonds et plus heureux ont su élever leur corps spirituel intérieur presque au même degré de subtilité et de pureté de celui des intelligences célestes; ils sont parvenus par ce sublime moyen à les voir et à leur parler. »
. . . . Ainsi s'établit la liaison avec la voie interne.
_ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _
*Le symbolisme hermétique, bien que considérant l'éternel retour (vision cyclique ou sphérique du monde, différente du linéarisme judéo-chrétien ou des monothéismes), indique que la manifestation temporelle part d'un point infime de lumière, perdu dans une « matière noire ». Cela rejoint les thèses les plus modernes. Igor et Gritchka Bogdanov, Avant le Big Bang, Éd. Grasset, 2004.
Christian Hersey- Nombre de messages : 100
Date d'inscription : 04/04/2008
Re: Qu'est-ce que l'alchimie ?
Vu sa longueur, j'ai longtemps hésité à vous soumettre ce passage très important pour tous les chercheurs dans l'Art. Ce passage est extrait du chapitre intitulé " Simples aperçus sur le Grand-Œuvre" de l'ouvrage " Qu’est-ce que l’Alchimie ?" d'André Savoret (voir dans la Thèque) :
Tout ce qui peut être dit sur la partie matérielle de l'OEuvre l'a été par les vrais adeptes, aussi complètement que possible. Ils ont seulement réservé ou décrit par énigmes les travaux préparatoires, leur feu vivant et le nom de la matière brute d'où proviendra la pierre des philosophes. Ceux qui se sentent l'inspiration de travailler dans cette voie doivent s'adresser à eux et non à nous. Il nous suffira de leur donner quelques conseils très simples ou plutôt de les leur rappeler :
.
- 1° La vie minérale n'est pas une figure de rhétorique ; le minéral a sa fleur, son fruit, son temps de maturité.
.
- 2° Les opérations alchimiques sont - matériellement - simples. Parfois d'autant plus simples que leur description se fait plus compliquée.
.
- 3° Les conditions de temps et de température jouent un rôle capital. Comme les « vitamines » des aliments, les ferments métalliques se détruisent si la température dépasse le régime de cuisson requis.
.
- 4° Que l'inquisiteur de science se défie des petites recettes, qui traînent dans tant de bouquins : la Voie de l'Universel est universelle.
Ce n'est pas que de telles recettes soient sans enseignement, mais elles ne valent que rapportées à la recherche de la voie, comme sujets de réflexions sur la marche de la nature et le sens de ses opérations.
.
- 5° Comme le dit Jacob, l'artiste doit préparer lui-même ses instruments de travail et purifier lui-même - précautionneusement - ses matières.
.
- 6° Une seule matière est la vraie matière. Une autre cependant est matière adjuvante. C'est là le noeud d'un problème délicat à résoudre et impossible à éluder.
.
- 7° L'alchimiste n'est pas un magiste. Et le feu qu'il emploie pour son oeuvre n'est pas, malgré l'opinion de certains modernes, son propre « astral ». C'est cependant un feu « astral » si on l'envisage à un certain point de vue. Rien d'alchimique ne se fait sans lui, rien de chimique ne se fait avec lui. Connaître ce feu est aussi nécessaire avant de rien entreprendre que connaître ou soupçonner quelle est la matière.
.
- 8° Ne pas s'hypnotiser sur des questions de terminologie. Sous les étiquettes des termes de l'art se cachent des réalités fixes. Si certains ont changé les étiquettes, les réalités qu'ils désignent sont toujours semblables à elles-mêmes et c'est leur connaissance qui importe. Dans sa Révélation alchimique, concise mais assez explicite, Jacob dit (§§ 15 et 16) : « Toutes choses ont trois principes : le soufre, le sel, le mercure des sages. Tous trois forment l'Azoth vivant qui est le quatrième principe. Ces trois principes sont extraits de la matière première par l'Azoth des Sages. Cet Azoth est attiré des cieux par la glaise rouge, appelée Adama, là où la rosée est neutralisée par les vapeurs souterraines. » C'est un bel exemple de piège terminologique !
Eventer ce piège porte en soi sa précieuse récompense.
.
- 9° Il y a deux voies : la voie sèche ou voie abrégée, et la voie humide. La plus longue n'est pas moins riche en enseignements que la plus courte. La plupart des auteurs les mélangent assez inextricablement.
.
- 10° Dans la véritable Alchimie des Rose-Croix, un axiome doit être médité soigneusement : « Le grand Arcane est un esprit céleste descendant du soleil, de la lune et des étoiles, qui est rendu parfait dans l'objet saturnin par une cuisson continuelle jusqu'à ce qu'il ait atteint le degré de sublimation et la puissance nécessaire pour transformer les métaux vils en or. Cette opération s'accomplit au moyen du feu hermétique. La séparation du subtil et du grossier doit se faire avec soin, en ajoutant continuellement de l'eau ; car plus les matériaux sont terrestres, plus ils doivent être dilués pour être rendus mobiles. Continuez ce procédé jusqu'à ce que l'âme séparée soit réunie de nouveau au corps. »
.
Tout le processus est donc de séparer et de rassembler : corporiser l'esprit et spiritualiser le corps, ce, l'un par l'autre. Et l'Alchimie spirituelle procède de la même méthode. C'est pourquoi Jésus nous dit d'élever notre âme vers Dieu par la prière et de la réincorporer derechef par l'exercice de la charité, afin que nous devenions « un », comme il est « un » avec le Père.
.
-11° La théorie précède la pratique et l'accompagne. La pratique ne supplée point à la théorie mais la démontre ou la condamne. Qui pratique sans une connaissance suffisante des principes et des méthodes risque fort de mourir dans la peau d'un souffleur. L'analyse spagyrique des métaux - comme par exemple la donne Roger Bacon - les notions essentielles de soufre, de sel, de mercure, de feu, et ainsi de suite doivent être étudiées et méditées avec assiduité, jusqu'à compréhension suffisante, avant tout travail vraiment utile.
.
- 12° Observez la nature !... Conseil souvent donné et rarement suivi. De même que celui-ci qui lui est analogue : L'art doit commencer son oeuvre au point où la nature laisse la sienne. Il faut donc ouvrir ses yeux et regarder autour de soi. La terre enseigne quelque chose. La voûte étoilée aussi... Quel bon alchimiste pourrait faire un jardinier intelligent et pieux !
.
- 13° Les herbiers n'apprennent rien. Les métaux morts non plus. Une mine, fut-elle abandonnée, vaut dix laboratoires ; une promenade en forêt est parfois plus profitable à l'intellect et à l'âme que dix salles de musée. Il y a aussi une Alchimie esthétique : comment un beau clair de lune, une aurore roséeuse profitent à l'esprit et au cerveau sont un grave sujet de méditation !
.
- 14° L'oeuvre métallique et les préparations spagyriques ont quelque analogie dans certaines opérations (en particulier dans le processus de la voie humide). Il y a toutefois des différences irréductibles entre ces deux sortes de travaux. Celui qui s'exerce à comprendre et à manipuler spagyriquement, comme préface ou préparation à ses travaux sur les métaux n'a pas tort, mais à la condition de se souvenir que tirer la quintessence d'un mixte est chose différente de tirer l'Elixir de la matière. C'est tout au plus une moitié de l'OEuvre.
.
- 15° Evitez-vous des complications superflues et des dangers possibles en laissant au mercure vulgaire son emploi le plus utile, qui est, sans conteste, de remplir la boule des thermomètres.
.
- 16° Travailler sur le vrai sujet et de la juste façon entraîne à un certain moment des dangers signalés, plus ou moins ouvertement, par les auteurs sérieux. Sachez que les connaissances les plus étendues en chimie ordinaire ne vous permettent pas de les prévoir et d'y parer. Fiez-vous plutôt à l'aide et à l'inspiration du Ciel : Orare et Laborare !
.
- 17° Etudiez les vieux auteurs et n'acceptez pas sans réserve les propos des spagyristes des dix-septième et dix-huitième siècles. Lisez et relisez sans découragement et avec simplicité. N'étudiez pas un hermétiste médiéval avec une mentalité de scientiste du vingtième siècle. Souvenez-vous parfois qu'on peut être d'autant plus hyperbolique qu'on serre de plus près la réalité opératoire.
.
- 18° Négligez les fantaisies des occultistes modernes : Ni « l'électricité magnétisée» d'Eliphas Lévi, ni la « pile électrique» de Stanislas de Guaita, ni la « Volonté du Mage » de Jollivet-Castelot première manière, ne provoqueront jamais la moindre transmutation alchimique.
.
- 19° Les grandes époques de foi - et d'art - furent les époques bénies de l'Alchimie. Les époques de scepticisme marquèrent son déclin. Etre alchimiste, c'est avoir la foi !
.
- 20° La Voie est étroite qui mène à la Vie ; étroite et pierreuse. Les chemins spacieux et faciles ne manquent pas pour ceux qui craignent de se blesser les pieds ou qui rêvent de faire fortune rapidement !... Le corps a faim de repos ; l'âme a soif d'épreuves. Nul n'a jamais cueilli la « rose des neiges » sans se blesser d'abord à ses épines. Comme les débuts de l'oeuvre physique, les débuts de l'OEuvre spirituel sont « travaux d'Hercule », mais, comme son Mercure, l'alchimiste acquiert des forces en marchant.
.
- 21° Qui veut la Lumière, doit la demander d'abord à Dieu, le Père des Lumières. Qui veut parcourir la voie doit suivre Celui qui est La Voie. Vivre selon la vérité qu'on connaît, c'est faire descendre en soi un peu de la vérité qu'on ignore.
.
- 22° Que l'Esprit divin s'incarne dans les doubles eaux pour les glorifier, voilà tout le programme de l'OEuvre : Ignis et Azoth tibi sufficiunt, disent les Adeptes. Trouve d'abord en toi cette eau, dégage-la des superfluités et des ténèbres infernales, c'est là le travail préparatoire du véritable Grand-OEuvre. Quand cette purification qui t'incombe sera terminée, l'Esprit descendra. Mais ceci ne t'incombe pas. C'est Dieu qui choisira son heure. Tel est le vrai Grand-OEuvre, par lequel ton nom sera écrit dans le Livre de Vie. L'autre, le Grand-OEuvre physique, te sera donné par surcroît.
Abbé+Pierre- Nombre de messages : 80
Date d'inscription : 09/04/2008
Re: Qu'est-ce que l'alchimie ?
Etrange !
Le nombre de conseils soit 22 me font penser aux 22 arcanes majeurs du tarot ( Tarot et Alchimie).
Hasard ou pas ?
Le nombre de conseils soit 22 me font penser aux 22 arcanes majeurs du tarot ( Tarot et Alchimie).
Hasard ou pas ?
Laposse- Nombre de messages : 242
Age : 55
Date d'inscription : 05/04/2008
Re: Qu'est-ce que l'alchimie ?
Bonjour
Hasard ? Je ne crois pas du tout de la part de Savoret qui connaissait la kabbale et le livre de Kerdanec de Pornic !
Mais ceci nous avance peu, apparemment !
Cordialement,
C...a
Hasard ? Je ne crois pas du tout de la part de Savoret qui connaissait la kabbale et le livre de Kerdanec de Pornic !
Mais ceci nous avance peu, apparemment !
Cordialement,
C...a
Charly Alverda- Nombre de messages : 534
Date d'inscription : 02/10/2008
Re: Qu'est-ce que l'alchimie ?
Bonsoir C...a,
En effet. A part le constat de similitude dans ce nombre 22, et bien qu'il existe des rapports entre tarot et alchimie, je ne vois pas comment raccrocher efficacement ces 22 conseils aux 22 précieuses lames.
Pas grave. J'ai relevé ce parallélisme pour l'anecdote, sans plus.
Même si Tout est dans Tout, et même si tout l'univers est dans l'Un, il ne faut pas nécessairement tout relier à tout à tort et à travers.
Sauf pour y trouver occasion pour rire de soi-même, évidemment.
En effet. A part le constat de similitude dans ce nombre 22, et bien qu'il existe des rapports entre tarot et alchimie, je ne vois pas comment raccrocher efficacement ces 22 conseils aux 22 précieuses lames.
Pas grave. J'ai relevé ce parallélisme pour l'anecdote, sans plus.
Même si Tout est dans Tout, et même si tout l'univers est dans l'Un, il ne faut pas nécessairement tout relier à tout à tort et à travers.
Sauf pour y trouver occasion pour rire de soi-même, évidemment.
Laposse- Nombre de messages : 242
Age : 55
Date d'inscription : 05/04/2008
Re: Qu'est-ce que l'alchimie ?
Merci à tous. Dans la thèque ( Le Kybalion ), on parle d'Alchimie Hermétique Mentale. J'ai déjà entendu parler d'alchimie opérative, spéculative, interne, mais jamais d'alchimie mentale. Qu'est-ce l'alchimie mentale ? Une autre sorte d'alchimie ?
pluviose- Nombre de messages : 78
Date d'inscription : 09/07/2009
Re: Qu'est-ce que l'alchimie ?
Bonjour à tous. Pluviose, pour répondre à ta question "Qu'est-ce l'alchimie mentale", j'ai trouvé cette définition sur wikipédia :
La transmutation mentale (décrite aussi comme « alchimie mentale », « art de la chimie mentale », ou « art de la polarisation ») fait référence à un art de changer et transformer ses propres états et conditions mentales, dans le but de les améliorer. La pierre philosophale n'en serait qu'une allégorie mal comprise. Il appelle aussi cela « psychologie mystique » et engloberait aussi ce que nous appelons les « arts psychiques » (comprendre télépathie, télékinésie, etc.).
Garfield- Nombre de messages : 176
Age : 43
Date d'inscription : 20/07/2008
Re: Qu'est-ce que l'alchimie ?
Amusant, parce que cette 'alchimie mentale' sert en fait à transmuter l'individu en un être moins mental. Je veux dire : moins porté sur la cogitation ou sur la supputation, moins spéculatif, moins axé sur l'intellect. Parce que celui qui pense, mentalise, s'éloigne de la perception que propose l'alchimie.
Quoique tout dépende du sens qu'on donne au mot 'mental', bien sûr (du latin mens, esprit, raison, bon sens, sentiment, âme, pensée...).
Quoique tout dépende du sens qu'on donne au mot 'mental', bien sûr (du latin mens, esprit, raison, bon sens, sentiment, âme, pensée...).
Montaléchel- Nombre de messages : 173
Date d'inscription : 25/07/2008
Re: Qu'est-ce que l'alchimie ?
Coton-Alvart parle du mensonge comme mens-songe, songe du mens
On pourrait dire qu'il faut transmuter l'imagination fantasmatique en imagination active, agente ou vraie - imaginatio vera ?
On pourrait dire qu'il faut transmuter l'imagination fantasmatique en imagination active, agente ou vraie - imaginatio vera ?
Logos- Nombre de messages : 551
Date d'inscription : 23/12/2009
Re: Qu'est-ce que l'alchimie ?
Bonjour à tous,
Je suis assez d'accord avec la définition de l'alchimie que nous donne Erik Sablé dans son ouvrage "La pierre des sages". L'Alchimiste est le singe de la nature comme en témoignent de très nombreuses figures de l'iconographie hermétique. En effet, il imite et copie la nature dans ses moindres détails.
En voici quelques passages :
Amicalement,
Ludy.
Je suis assez d'accord avec la définition de l'alchimie que nous donne Erik Sablé dans son ouvrage "La pierre des sages". L'Alchimiste est le singe de la nature comme en témoignent de très nombreuses figures de l'iconographie hermétique. En effet, il imite et copie la nature dans ses moindres détails.
En voici quelques passages :
Je trouve qu'Erik Sablé nous explique bien, de manière simple, pas trop compliquée, ce qu'est réellement l'alchimie.Pour les Anciens, les minéraux croissent dans la minière comme une plante. Ils naissent, se développent et meurent, suivant en cela le cycle de tout organisme vivant.
Mais leur genèse s'étalant sur une période de temps beaucoup trop étendue, l'homme n'en a pas connaissance. Seuls les anciens Alchimistes, qui voyaient les forces hyperphysiques agir au sein de l'écorce terrestre, le savaient.
Non seulement ils vivent, mais ils tendent vers la perfection. De corruptibles, ils se transforment peu à peu en or incorruptible.
Et l'Alchimie opérative fait mourir et renaitre un minéral dans "l'œuf philosophique", le dissocie pour le recomposer à un stade ultérieur d'évolution ; lui fait effectuer en un minimum de temps le long parcours de la nature.
Mais la vision de la nature à la source de l'Alchimie n'est pas celle de la science moderne. Les auteurs rosicruciens nous convient à une autre lecture du monde : intuitive, magique. Et cette autre lecture est parfaitement explicite chez Paracelse qui critiquait avec virulence la méthode expérimentale qui veut découvrir les secrets de la nature en tâtonnant au hasard. Ce qui est pour lui dénué de sens.
Au contraire, c'est par sympathie, osmose, communion qu'on doit l'aborder. C'est simplement ainsi que l'on pourra soulever le "voile d'Isis". Car c'est une communion avec la plante ou le minéral qui permet de l'appréhender en son essence première et de comprendre sa vertu cachée, son mécanisme interne, l'"Astrum" qui l'anime secrètement. Et cela est possible parce qu'il existe un lien de sympathie entre le microcosme et le macrocosme, entre l'homme et le monde. Mais pour qu'il se révèle, il est nécessaire de se situer à un niveau de réalité plus profond que le niveau habituel. L'être doit "descendre" en lui-même car c'est dans ces profondeurs que se révéleront les Arcanes. Alors le voile se lèvera et la connaissance qui en résultera sera un "Tout" cohérent, où chaque être vivant, chaque minéral, chaque plante sera à sa place. Et dans cette opération, la rationalité est un obstacle. Elle est fondamentalement une fiction, une dégénérescence de l'homme. Cette forme de connaissance intuitive se retrouve très exactement chez Rudolph Steiner.
Cette communion-identification avec les forces naturelles agissant derrière les apparences sensibles est donc la source du savoir des Alchimistes. C'est ainsi qu'ils voyaient, à l'exemple du Cosmopolite, comment l'Archée distille dans le centre de la terre une vapeur humide, qui se coagule pour devenir la semence des métaux. Cette perception des opérations secrètes en jeu au sein de la matière était le fondement de tout le travail de laboratoire. C'est en fait elle qui distinguait l'Alchimiste du simple souffleur. Ce dernier n'était pas différent du chimiste moderne qui erre au hasard à la surface des choses sans jamais pénétrer derrière le "Voile d'Isis"…
Amicalement,
Ludy.
Ludivine- Nombre de messages : 220
Date d'inscription : 04/04/2010
Re: Qu'est-ce que l'alchimie ?
Bonjour à tous. Dans la préface à la troisième édition de l'ouvrage de Fulcanelli "Le Mystère des Cathédrales", Eugène Canseliet nous dévoile ce qu'est l'alchimie et nous donne quelques conseils pour ceux qui souhaitent la pratiquer dans leur laboratoire :
Qu’est-ce que l’alchimie pour l’homme, sinon, très véritablement, issus d’un certain état d’âme qui relève de la grâce réelle et efficace, la recherche et l’éveil de la Vie secrètement assoupie sous l’épaisse enveloppe de l’être et la rude écorce des choses. Sur les deux plans universels, où siègent ensemble la matière et l’esprit, le processus est absolu, qui consiste en une permanente purification, jusqu’à la perfection ultime.
Dans ce but, rien ne fournit mieux le mode d’opérer, que l’apophtegme antique et tant précis en son impérative brièveté: Solve et coagula; dissous et coagule. La technique est simple et linéaire, qui exige la sincérité, la résolution et la patience, et qui appelle l’imagination, hélas ! presque totalement abolie chez le plus grand nombre, à notre époque d’agressive et stérilisante saturation. Rares sont ceux qui s’appliquent à l’idée vivante, à l’image fructueuse, au symbole restant inséparable de toute philosophale élaboration ou de toute aventure poétique, et s’ouvrant peu à peu, en lente progression, vers plus de lumière et de connaissance.
Nelly Foulcat- Nombre de messages : 108
Date d'inscription : 03/10/2008
Re: Qu'est-ce que l'alchimie ?
Dans son ouvrage "Le Matin des Magiciens", Jacques Bergier raconte qu'il a rencontré Fulcanelli en 1937 et que celui-ci lui aurait confié :
Le secret de l'alchimie, le voici : il existe un moyen de manipuler la matière et l'énergie de façon à produire ce que les scientifiques contemporains nommeraient un champ de forces. Ce champ de forces agit sur l'observateur et le met dans une situation privilégiée en face de l'univers. De ce point privilégié, il a accès à des réalités que l'espace et le temps, la matière et l'énergie, nous masquent d'habitude. C'est ce que les alchimistes appellent le Grand Œuvre : la compréhension universelle de l'univers.
Henri Schersch- Nombre de messages : 330
Age : 54
Date d'inscription : 21/07/2008
Re: Qu'est-ce que l'alchimie ?
A mon avis, pratiquer l’alchimie, c’est créer une harmonie entre soi et la matière qu’on a choisie. Je crois que c'est, en quelque sorte, reproduire, de manière accélérée, l'acte de création, que Dieu, ou le Créateur, ou le Grand Architecte de l'Univers, ou appelez-le comme vous voulez, a créé et a fait évoluer en plusieurs milliards d’années…
Microcosme = macrocosme…
Ce qui est en haut (l'univers et tout ce qu'il contient) est comme ce qui est en bas (ballon et tout ce qu'il contient)…
Devenir Alchimiste, c'est un peu, en quelque sorte, devenir un créateur, un magicien, un mage, un sage… un apprenti-Dieu pourrait-on dire…
Contrairement à ce que j'ai parfois lu concernant des artisans au fourneau qui prônaient la domination sur la matière en la faisant souffrir, en la triturant, sans même une once de spiritualité, je crois qu'il ne faut pas la combattre pour la soumettre, mais plutôt l'éduquer avec amour comme on peut éduquer un enfant qu'on aime… Dieu est Amour; un "apprenti-Dieu" ne devrait-il pas s'inspirer de cette attitude ?
Je sais que mon idée n'est pas facile à faire passer par des mots ordinaires. Je voudrais dire que l'objectif, entrer peu à peu dans un processus créateur, ce serait d'arriver à "fusionner" avec sa matière, comme dans un intense acte d'amour, comme par exemple fusionnent l’homme et la femme qui s'aiment et qui reproduisent en accéléré le processus de création en donnant vie à un enfant…
Je pourrais aussi dire, pour essayer de faire comprendre mon idée, qu'il faut chercher à "entrer en vibration avec sa matière", s'harmoniser à elle pour qu'elle et soi ne fassent plus qu'un, la palper, la caresser, l'apprivoiser, comme le Petit Prince apprivoise le Renard à la demande expresse de celui-ci, apprendre à faire nous d'elle, comme nous-mêmes, dans la petite enfance, avons appris peu à peu à considérer nos bras et jambes comme des parties de nous et non plus comme d'étranges objets indépendants. Ceci demande évidemment un sacré travail sur soi-même, de l'humilité, de l'observation, de la compréhension intrinsèque, de la patience, de la remise en question de la nature de soi et de ce qui est apparemment non-soi.
Finalement, par cette "fusion" de deux en un, notre matière et nous-mêmes évoluons vers plus de conscience vivante, plus de spiritualité, enrichis mutuellement par cette expérience créatrice.
Amicalement,
Ludy
Microcosme = macrocosme…
Ce qui est en haut (l'univers et tout ce qu'il contient) est comme ce qui est en bas (ballon et tout ce qu'il contient)…
Devenir Alchimiste, c'est un peu, en quelque sorte, devenir un créateur, un magicien, un mage, un sage… un apprenti-Dieu pourrait-on dire…
Contrairement à ce que j'ai parfois lu concernant des artisans au fourneau qui prônaient la domination sur la matière en la faisant souffrir, en la triturant, sans même une once de spiritualité, je crois qu'il ne faut pas la combattre pour la soumettre, mais plutôt l'éduquer avec amour comme on peut éduquer un enfant qu'on aime… Dieu est Amour; un "apprenti-Dieu" ne devrait-il pas s'inspirer de cette attitude ?
Je sais que mon idée n'est pas facile à faire passer par des mots ordinaires. Je voudrais dire que l'objectif, entrer peu à peu dans un processus créateur, ce serait d'arriver à "fusionner" avec sa matière, comme dans un intense acte d'amour, comme par exemple fusionnent l’homme et la femme qui s'aiment et qui reproduisent en accéléré le processus de création en donnant vie à un enfant…
Je pourrais aussi dire, pour essayer de faire comprendre mon idée, qu'il faut chercher à "entrer en vibration avec sa matière", s'harmoniser à elle pour qu'elle et soi ne fassent plus qu'un, la palper, la caresser, l'apprivoiser, comme le Petit Prince apprivoise le Renard à la demande expresse de celui-ci, apprendre à faire nous d'elle, comme nous-mêmes, dans la petite enfance, avons appris peu à peu à considérer nos bras et jambes comme des parties de nous et non plus comme d'étranges objets indépendants. Ceci demande évidemment un sacré travail sur soi-même, de l'humilité, de l'observation, de la compréhension intrinsèque, de la patience, de la remise en question de la nature de soi et de ce qui est apparemment non-soi.
Finalement, par cette "fusion" de deux en un, notre matière et nous-mêmes évoluons vers plus de conscience vivante, plus de spiritualité, enrichis mutuellement par cette expérience créatrice.
Amicalement,
Ludy
Ludivine- Nombre de messages : 220
Date d'inscription : 04/04/2010
Re: Qu'est-ce que l'alchimie ?
labourant a écrit:L'alchimie est bien la science qui permet la mise en vibration de l'environnement extérieur et de la matière ouvrable.
Henri Schersch- Nombre de messages : 330
Age : 54
Date d'inscription : 21/07/2008
Re: Qu'est-ce que l'alchimie ?
Bonjour
Je trouve très belle, très poétique et donc très véridique, l'approche alchimique de Ludy ! Par contre celle du Matin des Magiciens me paraît nécessiter de "sérieuses" précisions. Je n'opposerais à Bergier que deux citations de Roger Godel écrivant dans les années 50, la première à propos de l'erreur d'appréciation du "miracle de l'Unique" que le cerveau par la pensée dualiste - par nature - nous fait apparaître multiple, et la seconde au sujet d'un "champ de forces" et de sa "relation privilégiée" avec un "observateur" :
Première citation :
C...a
Je trouve très belle, très poétique et donc très véridique, l'approche alchimique de Ludy ! Par contre celle du Matin des Magiciens me paraît nécessiter de "sérieuses" précisions. Je n'opposerais à Bergier que deux citations de Roger Godel écrivant dans les années 50, la première à propos de l'erreur d'appréciation du "miracle de l'Unique" que le cerveau par la pensée dualiste - par nature - nous fait apparaître multiple, et la seconde au sujet d'un "champ de forces" et de sa "relation privilégiée" avec un "observateur" :
Première citation :
Seconde citation :le jeu des phénomènes se laisse saisir sous l’aspect de termes complémentaires. Mais le règne de la dualité n’est ici qu’une apparence puisque les pôles antinomiques solidairement couplés se déterminent réciproquement et se résolvent l’un par l’autre.
Leur opposition relative correspond au mode d’approche d’une pensée que limite son propre dynamisme investigateur. La réalité est au-delà de cette surimposition d’attributs dualistiques ; pour l’atteindre il faut rompre avec les formes temporo-spatiales d’appréhension et laisser surgir dans sa spontanéité la connaissance intemporelle, présente en nous à notre insu. En ce foyer de conscience non-dimensionnel cesse tout déploiement d’apparences.
Cordialement,MENON. - Votre théorie moderne est une fiction commode. Elle remplit une fonction indispensable parce qu'elle fournit un support provisoire à la pensée. L'intellect ne pouvant opérer dans le vide de l'abstraction pure, se donne des images subtiles. On aurait tort de les prendre trop au sérieux. Je reconnais à ces créations la même valeur qu'à nos mythes ; leur imagerie pointe dans la direction d'une réalité en elle-même informulable. Lorsque vous avez déployé devant moi votre théorie du champ, je croyais entendre, à nouveau, Platon exposer son étrange vision de la « chora » primordiale. Il y a sûrement du vrai dans votre image de l'océan illimité. je me le représente bien avec ses fluctuations de polarité d'où jaillissent des grains de lumière et une poussière de particules sans dimensions. Mais la vérité est autre. Pour en atteindre authentiquement l'au-delà, il faut laisser les formes, si subtiles soient-elles, S'effacer.
Au cours du dialogue, vous avez fait une remarque dont l'importance m'a frappé. Cela revient à dire ceci : l'étude du champ d'observation nous livre des lois ; dans leur énoncé réside l'intelligibilité du champ ; mais on doit reconnaître aussi, à travers leur formulation, un attribut propre à ce champ. Et ma pensée formulante - comme, d'ailleurs, mon être entier - est une particularité du champ se révélant à lui-même en termes de conscience mentale. Je suis cela : l'observateur, l'instrument et l'objet d'observation tout à la fois. Notre cerveau en fonction est une singularité du cosmos. Il porte dans l'intimité de sa structure l'inscription de la loi qui a procédé à sa genèse et dont il est l'expression vivante. En déchiffrant le monde, il se déchiffre lui-même, car la loi cosmique figure dans son plan d'organisation. Elle est manifeste dans l'arrangement du réseau et dans son jeu fonctionnel aux degrés infinis de liberté.
Un authentique chercheur s'arrête-t-il jamais en chemin ? D'étape en étape, il corrige et reconstruit la dialectique de sa recherche. Semblable au «champ » dont il explore les phénomènes, lui-même est polarisé ; son attention, entraînée par l'irrésistible exigence de la vérité, oscille entre l'objet et le sujet, entre les observables et l'observateur. Elle passe de l'examen des faits objectifs à la méditation. Finira-t-elle par découvrir, sous l'infrastructure des formulations changeantes, la Loi des lois ?
LE PHYSICIEN. - J'hésite à croire qu'il existe réellement une Loi des lois, vérité dernière. Cependant admettons à titre d'hypothèse, que cette entité existe, serait-elle accessible à notre investigation ?
MENON. - Pour l'atteindre, il faut nécessairement substituer aux outils ordinaires de nature mentale un instrument de pénétration plus aigu. Nous savions cela au temps de Socrate et de Platon, c'était une notion élémentaire. Aussi avions-nous recours à l'épistémé, à la noésis pour atteindre la Vérité - l'Alethéia. "
(Dialogues sur l'expérience libératrice)
C...a
Charly Alverda- Nombre de messages : 534
Date d'inscription : 02/10/2008
Re: Qu'est-ce que l'alchimie ?
Bonjour. Je lisais cette semaine un petit livret intitulé "Les alchimistes", commis par Michel Caron et Serge Hutin aux éditions du Seuil (1959), et j'y ai trouvé ce petit extrait que je trouve très pertinent :
Ces auteurs, eux aussi, mettent donc bien en évidence l'importance – voire la priorité – de la démarche spirituelle par rapport à la pratique au laboratoire, qu'il ne faut pourtant négliger non plus.Jusqu'à la fin du Moyen Age, l'expérience scientifique a été constamment liée à l'expérience spirituelle. Elles s'interpénétraient, se recoupaient sans cesse. Il faut, sans faire abstraction de son aspect de recherche concrète, de ses visées pratiques, considérer l'alchimie comme étant essentiellement une méthode de "réalisation spirituelle". Les formulations, parfois contradictoires, des principes de l'alchimie ne sont pas l'aboutissement d'un raisonnement ou d'une série de tentatives pratiques, plus ou moins désordonnée, mais se présentent comme déduites de certaines connaissances métaphysiques acquises à partir d'une initiation. Comprendre cela, et se placer, par conséquent, dans la même perspective que les alchimistes eux-mêmes, est la condition sine qua non d'une étude sérieuse sur pareil sujet.
Montaléchel- Nombre de messages : 173
Date d'inscription : 25/07/2008
Re: Qu'est-ce que l'alchimie ?
Bonjour
" Ces auteurs, eux aussi, mettent donc bien en évidence l'importance – voire la priorité – de la démarche spirituelle par rapport à la pratique au laboratoire, qu'il ne faut pourtant négliger non plus. "
Je pense Montaléchel qu'en ces temps où l'on confond le développement personnel avec la voie spirituelle, il faut sans cesse resituer l'alchimie. C'est uniquement par "révélation" qu'un tel secret est donné, donc " l'oratoire " avec plein de guillemets ! est premier, et comme le dit un texte "qui connaîtra la "matéria" saura bien trouver un pot pour la cuire". Le pot c'est le laboratoire ! Nul besoin de creuset en alchimie, les ferments métalliques n'y résisteraient pas !
La première opération alchimique étant la mortification, la disolution, que seul le Feu secret peut opérer, il est bien impossible de commencer à oeuvrer sans la Révélation. Voilà en peu de mots ce qui replace l'alchimiste dans sa véritable "perspective". Evidemment les avides matèrialistes ne veulent pas entendre parler de cette alchYmie ! Ils font croire à tous qu'ils cherchent la Pierre, qu'ils font le Grand Oeuvre, en habits de forgerons, alors qu'ils ne cherchent qu'à réaliser des transmutations métalliques pour être reconnus... à la téloche !
Je crois, j'espère, que ceux qui aiment vraiment les textes et les "emblèmes" des anciens peuvent se faire abuser un certain temps, mais que leur amour les ramènera à l'Agriculture céleste, loin des fours des métallos. Quand on sait que la science des hommes met la terre à feu et à sang, il n'est pas difficile de comprendre que le secret de la création ne peut être donné qu'à des êtres de haute spiritualité, c'est-à-dire humbles et pleins d'amour, on comprend qu'ils soient si rares et se cachent.
Cordialement,
Charly
" Ces auteurs, eux aussi, mettent donc bien en évidence l'importance – voire la priorité – de la démarche spirituelle par rapport à la pratique au laboratoire, qu'il ne faut pourtant négliger non plus. "
Je pense Montaléchel qu'en ces temps où l'on confond le développement personnel avec la voie spirituelle, il faut sans cesse resituer l'alchimie. C'est uniquement par "révélation" qu'un tel secret est donné, donc " l'oratoire " avec plein de guillemets ! est premier, et comme le dit un texte "qui connaîtra la "matéria" saura bien trouver un pot pour la cuire". Le pot c'est le laboratoire ! Nul besoin de creuset en alchimie, les ferments métalliques n'y résisteraient pas !
La première opération alchimique étant la mortification, la disolution, que seul le Feu secret peut opérer, il est bien impossible de commencer à oeuvrer sans la Révélation. Voilà en peu de mots ce qui replace l'alchimiste dans sa véritable "perspective". Evidemment les avides matèrialistes ne veulent pas entendre parler de cette alchYmie ! Ils font croire à tous qu'ils cherchent la Pierre, qu'ils font le Grand Oeuvre, en habits de forgerons, alors qu'ils ne cherchent qu'à réaliser des transmutations métalliques pour être reconnus... à la téloche !
Je crois, j'espère, que ceux qui aiment vraiment les textes et les "emblèmes" des anciens peuvent se faire abuser un certain temps, mais que leur amour les ramènera à l'Agriculture céleste, loin des fours des métallos. Quand on sait que la science des hommes met la terre à feu et à sang, il n'est pas difficile de comprendre que le secret de la création ne peut être donné qu'à des êtres de haute spiritualité, c'est-à-dire humbles et pleins d'amour, on comprend qu'ils soient si rares et se cachent.
Cordialement,
Charly
Charly Alverda- Nombre de messages : 534
Date d'inscription : 02/10/2008
Re: Qu'est-ce que l'alchimie ?
Bonjour à tous. En complément à vos développements très intéressants, je viens de trouver un numéro de la revue Acropolis (Nouvelle Acropole n° 193 – mai - août 2006) consacrée à l'alchimie et téléchargeable en format pdf à cette adresse : http://www.revue-acropolis.com/PDF/revue193.pdf
Avertissement : L'association "Nouvelle Acropole" a été considérée comme sectaire par certains, sa technique de recrutement étant basée sur l'attractivité d'idées alléchantes, généreuses et spirituelles, mais débouchant sur un privation de liberté et un conditionnement. Certaines dérives vers l'extrême droite de la part de certains de ses dirigeants ont jadis fait la Une de la presse. Il ne nous appartient pas de trancher, mais rappelons aux chercheurs soucieux de vérité qu'il importe de bien s'informer, de faire la part des choses, et de rester vigilants. http://fr.wikipedia.org/wiki/Nouvelle_Acropole - Il n'est néanmoins pas inutile de s'informer du contenu des publications de ce mouvement. Calcédoine |
Garfield- Nombre de messages : 176
Age : 43
Date d'inscription : 20/07/2008
Re: Qu'est-ce que l'alchimie ?
Merci beaucoup Garfield, je ne connaissais pas ce Fernand Schwarz qui est vraiment excellent. Voilà bien formulée cette dimension verticale de l'alchimie que j'essaie de partager.
Cordialement,
C...a
Cordialement,
C...a
Charly Alverda- Nombre de messages : 534
Date d'inscription : 02/10/2008
Re: Qu'est-ce que l'alchimie ?
Bonjour à tous. J'ai entre les mains un petit texte qu'il me paraît bien intéressant de signaler dans ce fil. Je ne prétends pas qu'il réponde fondamentalement à la question "Qu'est-ce que l'alchimie ?", mais il explique néanmoins en quelques lignes comment se développe le processus de compréhension de celle-ci.
La transmission des connaissances alchimiques, qui s'est faite d'abord oralement et de façon initiatique à la manière des mystères antiques, a été ensuite confiée à des écrits codés et totalement incompréhensibles pour qui voudrait les lire comme des manuels de bricolage destinés à enseigner la transformation du plomb en or. Cette obscurité, définitivement décourageante pour de tels lecteurs, a largement contribué aux accusations de charlatanisme intéressé adressées aux alchimistes. Mais la difficulté d'accès, volontairement sélective, du discours alchimique est propre à susciter chez le lecteur assidu et patient (Ô combien !) des modifications mentales nécessaires à sa compréhension, une réorganisation psychique très particulière, lui permettant d'en saisir la signification et d'accéder ainsi aux opérations de l'alchimie pratique. La forme d'écriture des traités d'alchimie, si impénétrable au lecteur profane, est ainsi la seule à même de transmettre réellement le savoir alchimique.
.
Une telle reconstruction de l'univers mental, de ses formes, de ses articulations, de ses mouvements intimes, ouvre la voie non seulement au dynamisme vivant universel, à "la transformation des choses en d'autres choses" (Ovide), simultanément chez l'alchimiste et dans l'objet de son étude, mais permet encore de participer intentionnellement à de tels mouvements, à de telles transformations.
.Michel BOUNAN, mai 2008, dans la préface à la réédition de "Alchimie" (René Alleau), Éd. Allia.
Garfield- Nombre de messages : 176
Age : 43
Date d'inscription : 20/07/2008
Page 1 sur 4 • 1, 2, 3, 4
Page 1 sur 4
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum