Qu'est-ce que l'alchimie ?
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Re: Qu'est-ce que l'alchimie ?
bj, sacré, oui ---, secret un peu car cela demande du bon sens, que nous n'avons plus !!!! Quel est le "fou" qui pense donner la "vie" en détruisant par le feu ???? Je parle du feu violent des fourneaux.... Comment la Nature fait-elle pour que toutes choses croissent et se multiplient ??????? Avec quels instruments ?? L'homme pense-t-il avoir inventé une nouvelle technique ?? Il détruit, oui !!!! Au-delà de la température d'environ +50°C, "l'énergie" de toutes choses disparaît... Voir la pasteurisation... Celui qui, grâce à un "médiateur", unit le "ciel" et la" terre " est un Adepte...
loup- Nombre de messages : 182
Date d'inscription : 29/11/2010
Re: Qu'est-ce que l'alchimie ?
Chèvre a raison de souligner ces quelques mots de René Alleau, car ce qui est dit, au fond, c'est que les ouvrages d'alchimie sont codés, et donc à décoder ("systèmes arbitraires d'interprétation" => "régler les processus de substitution des symboles entre eux selon des normes" => "appliquer rigoureusement ces principes aussi bien à l'élaboration des textes qu'à leur explication systématique").
Conséquence : tenter un décodage en aveugle est très aléatoire. Le texte codé n'est lisible que par ceux qui disposent de la clef du codage. Soit que cette clef leur ait été transmise (initiation), soit qu'ils l'aient découverte par eux-mêmes (inspiration, aussi appelée "don de Dieu", ou évolution personnelle par travail persévérant dans la bonne direction). Toutes les tentatives de décodage "par la force" risquent de se heurter à la résistance naturelle du "code", et générer des années gaspillées, des frustrations, de la rancœur, du dépit, de l'aigreur, et à des opérations "technico-chimiques" dangereuses aussi bien dans les processus opératoires (explosions, brûlures, intoxications) que dans la folle ambition d'accéder à l'immortalité par l'ingestion de substances à haut potentiel létal, comme jadis suggéré par Laposse sur le mode ironique dans le sujet La Spermatothérapie.
Conséquence : tenter un décodage en aveugle est très aléatoire. Le texte codé n'est lisible que par ceux qui disposent de la clef du codage. Soit que cette clef leur ait été transmise (initiation), soit qu'ils l'aient découverte par eux-mêmes (inspiration, aussi appelée "don de Dieu", ou évolution personnelle par travail persévérant dans la bonne direction). Toutes les tentatives de décodage "par la force" risquent de se heurter à la résistance naturelle du "code", et générer des années gaspillées, des frustrations, de la rancœur, du dépit, de l'aigreur, et à des opérations "technico-chimiques" dangereuses aussi bien dans les processus opératoires (explosions, brûlures, intoxications) que dans la folle ambition d'accéder à l'immortalité par l'ingestion de substances à haut potentiel létal, comme jadis suggéré par Laposse sur le mode ironique dans le sujet La Spermatothérapie.
Montaléchel- Nombre de messages : 173
Date d'inscription : 25/07/2008
Re: Qu'est-ce que l'alchimie ?
Je vous avais prévenus : Qui est encore là pour croire en l’impossible !!!
Le codex alchimique ne pourrait être qu’un « processus de substitution des symboles », menant ce faisant à des « systèmes arbitraires d'interprétation ». Chacun pourrait alors y voir son « chemin » pour y trouver sa « vérité »…
Le codex alchimique ne serait que cela si il était un codex bassement humain, un codex de notre monde situé en bas, un codex issu du Gouf, qui parfois peut être un gouffre sans fond.
Mais voilà, cela était sans compter sur l’impossible…
Car le codex alchimique est en effet sacré, il vient du dessus, il vient du monde de l’invisible, il n’a rien d’humain… Il est divin. Il ressort de la même dialectique que celle d’un spermatozoïde créant une fusion puis une fission nucléaire dans sa rencontre avec une ovule… Il est de la même dialectique qu’un big bang se déroulant sans cesse tant dans le macro que le micro cosmos.
On peut lancer un débat d’opinion autour des sciences inventées par l’homme, et ce faisant se disperser dans la discussion.
Mais quand on se trouve face à une science qui descend du ciel, dont la logique évolue avec la même certitude que le soleil se lève à l’est et se couche à l’ouest, et qu’on meurt après avoir vécu et bien :
- Soit on ne croit pas à l’impossible, ce qui est signe qu’on n’est pas près pour aller à sa rencontre.
- Soit on y croit et dans ce cas on se met à l’étude de cette étrange dialectique, qui est la dialectique de l’âme et qui se trouve encodée en alchimie mais aussi ailleurs dans la bible, dans la kabbale, dans le tarot, le kundalini etc … Et qu’on peut voir à l’œuvre partout dans la nature si tout simplement on sait ouvrir l’œil et s’armer de patience, de bon sens, de curiosité, de cette force interne qui est de vouloir savoir la vérité plus que tout autre chose…. Et si on est un élève sérieux discipliné motivé alors un jour le Maïtre arrive…
Et s’il vient ainsi à votre rencontre c’est pour vous montrer que le Roi des Alchimistes est aussi le plus grand de tous les magiciens, un Maïtre de l’illusion, qui sait couper en deux votre conscience comme certaines images du Mutus Liber sont coupées en deux, et par émanation il vous montre en bas ce qu’il fait en haut avec votre âme… Et il ne vient pas seul, il a toute une armada d’anges, de dieux, de demis dieux, d’égrégores et de puissances qui l’accompagnent. Dans le Mutus l’alchimistes n’est pas là où on le voit : Il est dans le brulot ou il se fait épurer les trois parties de son âme par le feu. Un feu allumé par la force des 04 désirs de son âme, qui sont un moteur animé par l’énergie libre et perpétuelle… Le Maïtre va incendier ces désirs, au point d’en faire un enfer qu’il va enfler en soufflant dessus, au point que l’âme se met à rougeoyer… Durant tout le processus de purification qui va s’ensuivre, l’eau du corps va entrer en ébullition…
Mais à l’époque les alchimistes ont employé l’eau car c’est l’image qui leur est venu…. Ceux qu’on enferme au 21éme siècle dans un brûlot pour les chauffer jusqu’à la mort de tout ce qui est noir dans l’âme, auraient tendance à ressortir en évoquant une autre image : Le cristal liquide. Celui de l’ADN.
Et c’est en parlant de cristal qu’on commence à comprendre toutes ces couleurs que les alchimistes nous sortent au fur et à mesure de leur prospection…
Jusqu’à la reconstruction, ou pure comme du diamant leur âme peut faire la synthèse de toutes ces couleurs, les focaliser et en faire jaillir la lumière de tout ce qu’elle a reçu…
J’ignore si la science pourra un jour chopper comme cobaye un initié pour vérifier si toute cette expérience conduit vraiment à la transmutation du corps, puisque l’esprit et l’âme eux sont transmutés…
Mais je crois que si un jour elle y arrive, elle ressentira face aux résultats, comme de nombreux prophètes et alchimistes, le sol vibrer sous ses pieds.
On cherche la preuve de Dieu au ciel, mais je crois que c’est dans l’ADN qu’elle se trouve ;
Pour être claire : Je ne vous propose pas une énième tentative d’interprétation de l’Alchimie.
Je vous propose la vérité d’une balance chimique formée entre Aleph (le début) et Lamed (La connaissance)… Une vérité éprouvée depuis que l’homme pense. Une vérité impossible à notre entendement bien qu’elle soit inscrite partout en langage symbolique.
Ce n’est pas chacun son chemin, ou plutot cela est un temps. Car tous ces chemins au bout d’un moment arrivent devant la même porte.
Cette porte marque le franchissement vers l’impossible, car derrière coulent les fleuves nés au pied de l’arbre de la vérité.
Mais avant de se précipiter tête baissé dans le brulot, si on veut pas y bruler ou y vendre son âme et ainsi voir avorter le processus, il faut d’abord faire un voyage par delà le monde, un voyage initiatique sur le navire Argos. S’entraîner à affronter les monstres qui peuplent nos esprits de grands enfants… Car cette expérience je ne vous le cache pas génère des revers très dangereux pour l’équilibre psychique tout en images et imaginaire… d’où que ceux qui l’expriment semblent parfois descendus des soucoupes du Commandant Ashtar, et se croient revenus Moise Jesus ou la Vierge, sans compter les Djihadistes. On n’a pas inventé l’initiation d’homme à homme par hasard. C’est une nécessité préalable pour éviter le pullulement du désordre et des faux prophètes, des ces expériences manquées, qui ne résultent pas du fait du Magicien qui lui comme toujours est parfait, mais de l’homme et de sa faiblesse à résister à son alchimie, à son sens de la mesure chimique exprimé dans la balance du AL, entendez : à son jugement …
Donc apprenez à sortir du tarot la carte 11 : La force quand vous sortez la 20 : Le jugement.
Pour conclure : L’enseignement du Maïtre, son Alchimie, c’est FireFox l’arme absolue de la science éso. Une telle arme se présente, se regarde, se laisse déballer, avant de se laisser comprendre et ensuite manier puis seulement commenter… Comme dit : Ici sur ce forum se trouve Excalibur … Alors qui est l’ As de l’Epée qui se sent capable de remonter à Keter : la Couronne. Y’a-t-il des preux chevaliers qui ressentent en eux l’appel de l’âme au point d’accepter de défier la pierre en venant s’inscrire sur Argos. Et à ceux qui se diront : Cela est impossible… Qu’ils restent à quai… Le navire repasse tous les cent ans… Cela sera peut être pour la prochaine fois … dans la prochaine vie….
Bien à vous tous.
Le codex alchimique ne pourrait être qu’un « processus de substitution des symboles », menant ce faisant à des « systèmes arbitraires d'interprétation ». Chacun pourrait alors y voir son « chemin » pour y trouver sa « vérité »…
Le codex alchimique ne serait que cela si il était un codex bassement humain, un codex de notre monde situé en bas, un codex issu du Gouf, qui parfois peut être un gouffre sans fond.
Mais voilà, cela était sans compter sur l’impossible…
Car le codex alchimique est en effet sacré, il vient du dessus, il vient du monde de l’invisible, il n’a rien d’humain… Il est divin. Il ressort de la même dialectique que celle d’un spermatozoïde créant une fusion puis une fission nucléaire dans sa rencontre avec une ovule… Il est de la même dialectique qu’un big bang se déroulant sans cesse tant dans le macro que le micro cosmos.
On peut lancer un débat d’opinion autour des sciences inventées par l’homme, et ce faisant se disperser dans la discussion.
Mais quand on se trouve face à une science qui descend du ciel, dont la logique évolue avec la même certitude que le soleil se lève à l’est et se couche à l’ouest, et qu’on meurt après avoir vécu et bien :
- Soit on ne croit pas à l’impossible, ce qui est signe qu’on n’est pas près pour aller à sa rencontre.
- Soit on y croit et dans ce cas on se met à l’étude de cette étrange dialectique, qui est la dialectique de l’âme et qui se trouve encodée en alchimie mais aussi ailleurs dans la bible, dans la kabbale, dans le tarot, le kundalini etc … Et qu’on peut voir à l’œuvre partout dans la nature si tout simplement on sait ouvrir l’œil et s’armer de patience, de bon sens, de curiosité, de cette force interne qui est de vouloir savoir la vérité plus que tout autre chose…. Et si on est un élève sérieux discipliné motivé alors un jour le Maïtre arrive…
Et s’il vient ainsi à votre rencontre c’est pour vous montrer que le Roi des Alchimistes est aussi le plus grand de tous les magiciens, un Maïtre de l’illusion, qui sait couper en deux votre conscience comme certaines images du Mutus Liber sont coupées en deux, et par émanation il vous montre en bas ce qu’il fait en haut avec votre âme… Et il ne vient pas seul, il a toute une armada d’anges, de dieux, de demis dieux, d’égrégores et de puissances qui l’accompagnent. Dans le Mutus l’alchimistes n’est pas là où on le voit : Il est dans le brulot ou il se fait épurer les trois parties de son âme par le feu. Un feu allumé par la force des 04 désirs de son âme, qui sont un moteur animé par l’énergie libre et perpétuelle… Le Maïtre va incendier ces désirs, au point d’en faire un enfer qu’il va enfler en soufflant dessus, au point que l’âme se met à rougeoyer… Durant tout le processus de purification qui va s’ensuivre, l’eau du corps va entrer en ébullition…
Mais à l’époque les alchimistes ont employé l’eau car c’est l’image qui leur est venu…. Ceux qu’on enferme au 21éme siècle dans un brûlot pour les chauffer jusqu’à la mort de tout ce qui est noir dans l’âme, auraient tendance à ressortir en évoquant une autre image : Le cristal liquide. Celui de l’ADN.
Et c’est en parlant de cristal qu’on commence à comprendre toutes ces couleurs que les alchimistes nous sortent au fur et à mesure de leur prospection…
Jusqu’à la reconstruction, ou pure comme du diamant leur âme peut faire la synthèse de toutes ces couleurs, les focaliser et en faire jaillir la lumière de tout ce qu’elle a reçu…
J’ignore si la science pourra un jour chopper comme cobaye un initié pour vérifier si toute cette expérience conduit vraiment à la transmutation du corps, puisque l’esprit et l’âme eux sont transmutés…
Mais je crois que si un jour elle y arrive, elle ressentira face aux résultats, comme de nombreux prophètes et alchimistes, le sol vibrer sous ses pieds.
On cherche la preuve de Dieu au ciel, mais je crois que c’est dans l’ADN qu’elle se trouve ;
Pour être claire : Je ne vous propose pas une énième tentative d’interprétation de l’Alchimie.
Je vous propose la vérité d’une balance chimique formée entre Aleph (le début) et Lamed (La connaissance)… Une vérité éprouvée depuis que l’homme pense. Une vérité impossible à notre entendement bien qu’elle soit inscrite partout en langage symbolique.
Ce n’est pas chacun son chemin, ou plutot cela est un temps. Car tous ces chemins au bout d’un moment arrivent devant la même porte.
Cette porte marque le franchissement vers l’impossible, car derrière coulent les fleuves nés au pied de l’arbre de la vérité.
Mais avant de se précipiter tête baissé dans le brulot, si on veut pas y bruler ou y vendre son âme et ainsi voir avorter le processus, il faut d’abord faire un voyage par delà le monde, un voyage initiatique sur le navire Argos. S’entraîner à affronter les monstres qui peuplent nos esprits de grands enfants… Car cette expérience je ne vous le cache pas génère des revers très dangereux pour l’équilibre psychique tout en images et imaginaire… d’où que ceux qui l’expriment semblent parfois descendus des soucoupes du Commandant Ashtar, et se croient revenus Moise Jesus ou la Vierge, sans compter les Djihadistes. On n’a pas inventé l’initiation d’homme à homme par hasard. C’est une nécessité préalable pour éviter le pullulement du désordre et des faux prophètes, des ces expériences manquées, qui ne résultent pas du fait du Magicien qui lui comme toujours est parfait, mais de l’homme et de sa faiblesse à résister à son alchimie, à son sens de la mesure chimique exprimé dans la balance du AL, entendez : à son jugement …
Donc apprenez à sortir du tarot la carte 11 : La force quand vous sortez la 20 : Le jugement.
Pour conclure : L’enseignement du Maïtre, son Alchimie, c’est FireFox l’arme absolue de la science éso. Une telle arme se présente, se regarde, se laisse déballer, avant de se laisser comprendre et ensuite manier puis seulement commenter… Comme dit : Ici sur ce forum se trouve Excalibur … Alors qui est l’ As de l’Epée qui se sent capable de remonter à Keter : la Couronne. Y’a-t-il des preux chevaliers qui ressentent en eux l’appel de l’âme au point d’accepter de défier la pierre en venant s’inscrire sur Argos. Et à ceux qui se diront : Cela est impossible… Qu’ils restent à quai… Le navire repasse tous les cent ans… Cela sera peut être pour la prochaine fois … dans la prochaine vie….
Bien à vous tous.
VillaChicoubis- Nombre de messages : 83
Date d'inscription : 21/02/2012
Re: Qu'est-ce que l'alchimie ?
Bonjour. Je viens de retomber sur quelques paragraphes qui m'ont paru clairement répondre à la question initiale posée par le titre de ce fil. D'abord, l'auteur (Jean Biès, in "Les Alchimistes", éd. Philippe Lebaud, 2000) dépose sur la table toutes les pièces d'un puzzle complexe, en résumant toutes les contradictions apparentes qui se présentent d'emblée à toute personne qui décide de s'affranchir des clichés et de partir à la découverte de l'alchimie. Outre les mystères propres à la nature même de cette science ancienne, il faut aussi compter avec l'obscurantisme des auteurs du passé qui usent chacun de leur langage personnel (selon le lieu, la culture et l'époque) et leurs analogies propres, et dont leur approche ne recoupe pas nécessairement les écrits des autres auteurs : tantôt un même mot recouvre plusieurs concepts, tantôt plusieurs mots apparemment sans rapport s'appliquent en fait au même concept. Tout ceci concourt à rebuter les chercheurs curieux qui, avant même d'envisager un cheminement dans cette discipline, sont simplement désireux de comprendre ce qu'est l'alchimie.
Dans cette optique, il est normal que nous trouvions sur notre forum un sujet tel que Un périple alchimique, proposé par VillaChicoubis, ou un voyage allégorique comme celui du Mat à travers tout le jeu du Tarot, ou encore comme celui, transformateur, de Jonathan Livingston, le Goéland. Oh bien sûr, il existe aussi tout un lot de similitudes entre l'alchimie et une discipline scolaire plus "classique" puisque, d'une part, l'ensemble d'un parcours scolaire vise aussi à transformer les mentalités, à aider à changer de point de vue sur le monde, à le comprendre mieux, et, d'autre part, l'alchimie propose aussi l'étude, la lecture… Cependant, la grande différence est que l'étude scolaire donne la priorité à une compréhension par l'intellect (et les travaux pratiques qui vont de pair n'en sont que l'application), tandis que l'alchimie s'adresse à l'âme, avec laquelle la communication ne pourra s'établir que si l'intellect cesse de se poser en obstacle. Voilà pourquoi les gens qui abordent l'alchimie avec l'illusion que leur puissant intellect va leur permettre de la maîtriser vont souvent se fourvoyer dans des années d'expériences de chimie de laboratoire (même des décennies pour certains !), alors que les gens de cœur, dont les poètes peut-être, ou les jardiniers amoureux de leur rose, se retrouveront (éventuellement) un jour Alchimistes sans même avoir eu le sentiment de trimer dur en études de matières compliquées.
Voilà aussi pourquoi l'alchimie a peu droit de cité dans notre monde hyper matérialiste. Elle n'est pas en adéquation avec la manière dont le système d'enseignement nous formate. Le chemin de l'alchimie est déroutant pour ceux qui se veulent "rationnels" à l'excès : "Le dépaysement y est total ; il est d'abord celui des chemins qui ne mènent nulle part, des clés qui n'ouvrent nulle porte (…)". Par contre, une fois l'intellect placé sous le contrôle de l'intelligence et du "cœur", alors, nous dit Jean Biès, "des élucidations se font, où l'on commence à entrevoir de quel monde mental il s'agit". On est là bien loin des fourneaux et des délicats mélanges concoctés en vertu de secrètes formules alambiquées, conformes à l'imagerie populaire dont on affuble l'alchimie ! On est dans un processus qui permet de changer d'état d'esprit.
Ce dernier paragraphe achève de poser le problème dans toute son étendue, mais fournit aussi des clefs précieuses à ceux qui se sentiront appelés à aller plus loin dans leur cheminement. Notez en effet cette phrase : "En entrant en alchimie, nous ne pénétrons pas seulement dans un domaine mystérieux, étrange, déroutant, mais dans une atmosphère, un état d'esprit aux antipodes de ceux où notre pensée à l'habitude de se mouvoir. " C'est là un point essentiel qui échappe très souvent à ceux qui croient pouvoir comprendre l'alchimie par le moyen de l'intellect ou du rationalisme caricatural. L'alchimie n'est pas à envisager comme une matière à étudier, comme on pourrait le dire, par exemple, de la chimie, de l'histoire ou de l'astronomie, mais comme un lent processus de transformation de la conception qu'on a du monde. Il faut voir l'alchimie moins comme une discipline à assimiler que comme un outil permettant un changement de paradigme. L'alchimie se rapproche plus d'un voyage initiatique que d'un programme d'étude accompagné de travaux pratiques.L'alchimie intrigue, attire, déconcerte, stimule et décourage ; elle se donne et se refuse. Elle excelle à brouiller les pistes, se hérisse d'obscurités, de difficultés renouvelées et inattendues. Elle constitue surtout l'une des grandes énigmes du passé, qu'il s'agira d'élucider sur le mode d'une enquête policière. Et, d'entrée de jeu, les pièges nous guettent.
Il n'a jamais été précisé nulle part ce qu'était la "matière première" ; pas d'avantage la "pierre philosophale". Ce sont les deux difficultés majeures du problème. Elles résident, l'une, au tout début de l'Œuvre ; or, la materia prima est le point de départ de toutes les opérations ; et l'autre, à son ultime fin ; or, nul n'a jamais dit clairement ce qu'était la "benoîte pierre", aboutissement de toutes les opérations. Nous ne sommes renseignés que sur l'entre-deux, ne connaissons que les étapes intermédiaires.
On n'a jamais su non plus vraiment le nombre des opérations tout au long du processus, ni leur nom. Pas d'avantage l'ordre des substances et des procédés employés. Soufre, Mercure, Sel alchimiques ne sont pas le soufre, le mercure ni le sel chimiques – d'où la majuscule qui sert à les en différencier. L'Eau, l'Air, le Feu, la Terre ne sont pas ce que nous désignons par ces termes ; ils ne sont pas des éléments matériels, mais des états de la matière, voire des essences, des symboles archétypiques.
Tandis que la tripartition de l'être humain distingue successivement le corps – le véhicule physique –, l'âme – l'intermédiaire psychique –, et l'esprit – la partie spirituelle –, l'alchimie distingue le corps, l'esprit et l'âme. Autrement dit, l'esprit occupe le niveau intermédiaire et correspond à l'âme, tandis que l'âme est mise en lieu et place de l'esprit. Cependant, et sans prévenir, les alchimistes se réfèrent parfois à la répartition qui est la nôtre aujourd'hui.
Enfin, l'on n'a jamais vraiment su l'identité précise de certains alchimistes, ce qu'ils avaient écrit, ni même s'ils ont existé ; la part de légendes qui les ont entourés, restant entendu que toute légende est le merveilleux sécrété autour d'une vérité originelle. Parmi ceux dont certaine est l'existence, il faudra veiller à ne pas confondre les deux Philalèthe (Eyrénée et Eugenius), ou les deux Trévisan (l'un de Trèves, l'autre de Trévise), ou les deux Cosmopolite (Sethon et Sendivogius).
Ainsi nous situons-nous devant un puzzle inimaginable, une espèce de casse-tête, un labyrinthe cauchemardesque (et pourtant terriblement stimulant) dont on ne vient à bout qu'à force d'obstination et de discernement, à travers un nombre prodigieux d'ouvrages. L'alchimie a ceci d'original et de très moderne qu'à l'instar de l'Internet elle renvoie le chercheur d'un thème à un autre, d'un livre à un autre livre, l'éloignant toujours plus du sujet initial, comme, dans les contes de fées, le mauvais génie entraîne le héros de plus en plus loin de son but pour le perdre. C'est dire l'indispensable utilité du fil d'Ariane.
L'un des stimulants de l'alchimie est que les explications qu'on en reçoit risquent d'en augmenter la complexité, et les éclaircissements, de l'obscurcir d'avantage. En entrant en alchimie, nous ne pénétrons pas seulement dans un domaine mystérieux, étrange, déroutant, mais dans une atmosphère, un état d'esprit aux antipodes de ceux où notre pensée à l'habitude de se mouvoir. Le dépaysement y est total ; il est d'abord celui des chemins qui ne mènent nulle part, des clés qui n'ouvrent nulle porte, d'un temps antérieur à l'antiquité elle-même… Jusqu'au moment où des élucidations se font, où l'on commence à entrevoir de quel monde mental il s'agit. Pour se rendre familier cet esprit, il faut, comme pour les autres "sciences sacrées", se départir des préjugés du rationalisme et du littéralisme et se revêtir de ce qui fait la mentalité dite traditionnelle. Il faut radicalement changer de regard et de conscience, s'éveiller à une tout autre sensibilité sans être jamais sûr d'y avoir réussi, en somme, opérer un véritable retournement intérieur.
Dans cette optique, il est normal que nous trouvions sur notre forum un sujet tel que Un périple alchimique, proposé par VillaChicoubis, ou un voyage allégorique comme celui du Mat à travers tout le jeu du Tarot, ou encore comme celui, transformateur, de Jonathan Livingston, le Goéland. Oh bien sûr, il existe aussi tout un lot de similitudes entre l'alchimie et une discipline scolaire plus "classique" puisque, d'une part, l'ensemble d'un parcours scolaire vise aussi à transformer les mentalités, à aider à changer de point de vue sur le monde, à le comprendre mieux, et, d'autre part, l'alchimie propose aussi l'étude, la lecture… Cependant, la grande différence est que l'étude scolaire donne la priorité à une compréhension par l'intellect (et les travaux pratiques qui vont de pair n'en sont que l'application), tandis que l'alchimie s'adresse à l'âme, avec laquelle la communication ne pourra s'établir que si l'intellect cesse de se poser en obstacle. Voilà pourquoi les gens qui abordent l'alchimie avec l'illusion que leur puissant intellect va leur permettre de la maîtriser vont souvent se fourvoyer dans des années d'expériences de chimie de laboratoire (même des décennies pour certains !), alors que les gens de cœur, dont les poètes peut-être, ou les jardiniers amoureux de leur rose, se retrouveront (éventuellement) un jour Alchimistes sans même avoir eu le sentiment de trimer dur en études de matières compliquées.
Voilà aussi pourquoi l'alchimie a peu droit de cité dans notre monde hyper matérialiste. Elle n'est pas en adéquation avec la manière dont le système d'enseignement nous formate. Le chemin de l'alchimie est déroutant pour ceux qui se veulent "rationnels" à l'excès : "Le dépaysement y est total ; il est d'abord celui des chemins qui ne mènent nulle part, des clés qui n'ouvrent nulle porte (…)". Par contre, une fois l'intellect placé sous le contrôle de l'intelligence et du "cœur", alors, nous dit Jean Biès, "des élucidations se font, où l'on commence à entrevoir de quel monde mental il s'agit". On est là bien loin des fourneaux et des délicats mélanges concoctés en vertu de secrètes formules alambiquées, conformes à l'imagerie populaire dont on affuble l'alchimie ! On est dans un processus qui permet de changer d'état d'esprit.
Soulignons encore ce que Jean Biès a écrit:Pour se rendre familier cet esprit, il faut (…) se départir des préjugés du rationalisme et du littéralisme et se revêtir de ce qui fait la mentalité dite traditionnelle. Il faut radicalement changer de regard et de conscience, s'éveiller à une tout autre sensibilité sans être jamais sûr d'y avoir réussi, en somme, opérer un véritable retournement intérieur.
Christian Hersey- Nombre de messages : 100
Date d'inscription : 04/04/2008
Re: Qu'est-ce que l'alchimie ?
Une bonne définition de l'Alchimie que j'ai retenue est celle de Fulcanelli : " Permutation de la forme par la lumière." En effet, tout l'Art se focalise sur l'extraction de cette lumière emprisonnée dans la matière ou de la capture de cette lumière pour l'introduire dans la matière.
Après avoir détaillé plusieurs opérations chimiques qui sont plus du domaine de la chymie vulgaire que l'auteur désigne par spagyrie et archimie pour la différencier de l'Alchimie véritable ou de la Philosophie chimique, il nous décrit l'Alchimie traditionnelle en ces termes :
Fulcanelli nous démontre la différence qui existe entre la chimie et l'Alchimie. La chimie est la science des faits tandis que l'Alchimie est celles des causes.Mais nous savons, d’autre part, que le nom et la chose sont basés sur la permutation de la forme par la lumière, feu ou esprit ; tel est, du moins, le sens véritable qu’indique la langue des Oiseaux.(Les Demeures Philosophales – partie "L'Alchimie médiévale")
Tous les auteurs qui ont écrit, depuis Lavoisier, sur l’histoire chimique, s’accordent à enseigner que notre chimie provient, par filiation directe, de la vieille Alchimie. Or nous dit Fulcanelli il n'en n'est rien, c'est la spagyrie qui est l'ancêtre de la chimie. Il y a, en effet, un abîme profond entre la spagyrie et l’Alchimie.La chimie est, incontestablement, la science des faits, comme l’alchimie est celle des causes. La première, limitée au domaine matériel, s’appuie sur l’expérience ; la seconde prend de préférence ses directives dans la philosophie. Si l’une a pour objet l’étude des corps naturels, l’autre tente de pénétrer le mystérieux dynamisme qui préside à leurs transformations. C’est là ce qui fait leur différence essentielle et nous permet de dire que l’alchimie, comparée à notre science positive, seule admise et enseignée aujourd’hui, est une chimie spiritualiste, parce qu’elle nous permet d’entrevoir Dieu à travers les ténèbres de la substance.(Les Demeures Philosophales – partie "Chimie et Philosophie")
Après avoir détaillé plusieurs opérations chimiques qui sont plus du domaine de la chymie vulgaire que l'auteur désigne par spagyrie et archimie pour la différencier de l'Alchimie véritable ou de la Philosophie chimique, il nous décrit l'Alchimie traditionnelle en ces termes :
Nous répéterons une dernière fois que, de toutes les opérations décrites bénévolement en ces pages, aucune ne se rapporte, de près ou de loin, à l’alchimie traditionnelle ; aucune ne peut être comparée aux siennes. Muraille épaisse qui sépare les deux sciences, obstacle infranchissable à ceux qui sont familiarisés avec les méthodes et les formules chimiques. Nous ne voulons désespérer personne, mais la vérité nous oblige à dire que ceux-là ne sortiront jamais des voies de la chimie officielle, qui se livrent aux recherches spagyriques. Beaucoup de modernes croient, de bonne foi, s’écarter résolument de la science chimique parce qu’ils en expliquent les phénomènes d’une manière spéciale, sans pourtant employer d’autre technique que celle des savants hommes sur lesquels s’exerce leur critique. Il y eut toujours, hélas ! de ces errants et de ces abusés, et c’est pour eux sans doute que Jacques Tesson écrivit ces paroles pleines de vérité : « Ceux qui veulent faire notre Oeuvre par digestions, par distillations vulgaires et par sublimations semblables, et d’autres par triturations ; tous ceux-là sont hors du bon chemin, en grande erreur et peine, et privez de jamais y parvenir, pource que tous ces noms, et mots, et manières d’opérer, sont noms, mots et manières métaphoriques. »
Nous croyons donc avoir rempli notre dessein et démontré, autant qu’il nous a été possible de le faire, que l’aïeule de la chimie actuelle n’est pas la vieille et simple alchimie, mais la spagyrie ancienne, enrichie des apports successifs de l’archimie grecque, arabe et médiévale.
Et si l’on désire avoir quelque idée de la science secrète, que l’on reporte sa pensée sur le travail de l’agriculteur et sur celui du microbiologiste, car le nôtre est placé sous la dépendance de conditions analogues. Or, de même que la nature donne au cultivateur la terre et le grain, au microbiologiste l’agar-agar et la spore, de même elle fournit à l’alchimiste le terrain métallique propre et la semence convenable. Si toutes les circonstances favorables à la marche régulière de cette culture spéciale sont rigoureusement observées, la récolte ne pourra qu’être abondante…
En résumé, la science alchimique, d’une extrême simplicité dans ses matériaux et dans sa formule, reste cependant la plus ingrate, la plus obscure de toutes, eu égard à la connaissance exacte des conditions requises, des influences exigées. C’est là qu’est son côté mystérieux, et c’est vers la solution de ce problème ardu que convergent les efforts de tous les fils d’Hermès.(Les Demeures Philosophales – partie "Alchimie et Spagyrie")
Nelly Foulcat- Nombre de messages : 108
Date d'inscription : 03/10/2008
Re: Qu'est-ce que l'alchimie ?
Bonjour. Il n'est pas facile de définir l'Alchimie. Peut-être serait-il plus facile de cerner le problème par l'autre bout, et éliminer tout ce que l'Alchimie n'est pas. Par exemple, sur notre BlogForum, nous avons déjà émis le constat que, contrairement à ce qui est parfois enseigné, l'Alchimie n'est pas une forme ancienne de chimie, même s'il est vrai que la chimie moderne a pris son essor grâce à certains travaux exploratoires menés par des alchimistes.
Autre exemple déjà largement commenté sur notre site : l'Alchimie n'est pas, par essence, la recherche d'un mode opératoire précis (telle une recette de cuisine proposant dosage d'ingrédients, de températures, et de durées de coction) à appliquer sur des matières… non spécifiées ! Non, bien sûr. Nous serions là à la jonction entre l'archéochimie et l'art de la devinette. Imaginerait-on une recette de fabrication de crêpes bretonnes omettant de préciser que la matière première à utiliser est la farine ? Ce serait un non sens, car on verrait alors des multitudes d'artisans cuisiniers à travers le monde se lancer dans une quête de la recette de la crêpe bretonne en testant toutes sortes de matériaux de base, de la farine de plancton à la confiture de prunes, en passant par la croûte de sel ou le jambon, parfois avec un certain succès, mais souvent pour un résultat immangeable. Quel gaspillage d'énergie et de talents !
Pourtant, depuis quelques années à peine, on voit proliférer sur Internet quelques personnages qui affirment pratiquer l'Alchimie et prétendent que l'objet de leur quête consiste à découvrir une matière première non révélée par les auteurs anciens. C'est de la pure pantalonnade : c'est là une transposition de la recette de la crêpe bretonne ! En prétendant que la réalisation de la pierre philosophale n'est possible que par des moyens chimiques au départ d'une matière primordiale aurait été perdue au fil des ans, ne voient-ils pas qu'ils gaspillent énormément de temps et d'énergie, alors que la matière première est décrite par la plupart des auteurs de référence, anciens comme modernes ? Pire, pour masquer leurs échecs répétés d'années en années, ils en viennent à accuser les dits auteurs d'avoir intentionnellement dissimulé le nom de cette matière première ! Comble de la mauvaise foi, les voilà aussi qui traitent certains auteurs de menteurs, faute de bien lire ce qu'ils ont écrit, puis de persévérer malgré tout dans leur lecture biaisée, et donc d'errer d'échec en échec. Cette obstination dans la médiocrité serait sans conséquence si elle n'affectait qu'eux-mêmes, malheureusement elle finit par jeter un discrédit sur tout le noble Art qu'est l'Alchimie, et finit par faire croire aux populations que toute cette science n'est que fumisterie. Même des scientifiques de valeur en arrivent à une telle conclusion à force d'observer ces gugusses à l'ouvrage, vu la place qu'ils usurpent dans l'espace cybernétique.
Face à tant d'acharnement dans l'incompétence nous revient immanquablement à l'esprit le vieux proverbe chinois évoquant le sage qui indique la lune à l'imbécile qui ne veut regarder que le doigt. Car nous en sommes là : bien des auteurs de traités d'Alchimie (pas tous) fournissent profusion d'indices pour permettre à chacun de trouver la matière première, et le mode opératoire est également décrit de cent et cent façons ! Pas de manière claire, évidemment, puisqu'un discours clair, logique, ne ferait que renforcer l'intellectualisme ambiant, lequel est précisément l'obstacle à vaincre pour percevoir, pour ressentir, la démarche alchimique. Pas de manière claire, évidemment, puisque, comme l'enseigne l'entité "Laetitia/RI" (texte cité par Daniel Caro dans la biographie de son père, Partie 'Radiesthésie II', p.15) : «Il est difficile d'expliquer quelque choses dont les noms n'ont pas été créés sur terre, dont les termes ne sont pas exacts. Je me servirai donc d'images pour vous éclairer.»
Pour contourner l'obstacle, les meilleurs auteurs (et certains parmi les plus récents ne sont pas moins meilleurs que les anciens) se détournent de la logique pour préférer l'analogique. Ce type de discours est forcément déroutant pour celui qui ne jure que par l'intellectualisme logique, mais c'est le prix à payer pour accéder à un autre mode de perception du monde qu'est celui de l'Alchimiste, ou du Sage. La lune est non seulement visible, mais aussi accessible à ceux qui effectuent un saut conceptuel et parviennent à voir ce qu'indique le doigt du Sage au lieu de se laisser obnubiler par celui-ci.
Autre exemple déjà largement commenté sur notre site : l'Alchimie n'est pas, par essence, la recherche d'un mode opératoire précis (telle une recette de cuisine proposant dosage d'ingrédients, de températures, et de durées de coction) à appliquer sur des matières… non spécifiées ! Non, bien sûr. Nous serions là à la jonction entre l'archéochimie et l'art de la devinette. Imaginerait-on une recette de fabrication de crêpes bretonnes omettant de préciser que la matière première à utiliser est la farine ? Ce serait un non sens, car on verrait alors des multitudes d'artisans cuisiniers à travers le monde se lancer dans une quête de la recette de la crêpe bretonne en testant toutes sortes de matériaux de base, de la farine de plancton à la confiture de prunes, en passant par la croûte de sel ou le jambon, parfois avec un certain succès, mais souvent pour un résultat immangeable. Quel gaspillage d'énergie et de talents !
Pourtant, depuis quelques années à peine, on voit proliférer sur Internet quelques personnages qui affirment pratiquer l'Alchimie et prétendent que l'objet de leur quête consiste à découvrir une matière première non révélée par les auteurs anciens. C'est de la pure pantalonnade : c'est là une transposition de la recette de la crêpe bretonne ! En prétendant que la réalisation de la pierre philosophale n'est possible que par des moyens chimiques au départ d'une matière primordiale aurait été perdue au fil des ans, ne voient-ils pas qu'ils gaspillent énormément de temps et d'énergie, alors que la matière première est décrite par la plupart des auteurs de référence, anciens comme modernes ? Pire, pour masquer leurs échecs répétés d'années en années, ils en viennent à accuser les dits auteurs d'avoir intentionnellement dissimulé le nom de cette matière première ! Comble de la mauvaise foi, les voilà aussi qui traitent certains auteurs de menteurs, faute de bien lire ce qu'ils ont écrit, puis de persévérer malgré tout dans leur lecture biaisée, et donc d'errer d'échec en échec. Cette obstination dans la médiocrité serait sans conséquence si elle n'affectait qu'eux-mêmes, malheureusement elle finit par jeter un discrédit sur tout le noble Art qu'est l'Alchimie, et finit par faire croire aux populations que toute cette science n'est que fumisterie. Même des scientifiques de valeur en arrivent à une telle conclusion à force d'observer ces gugusses à l'ouvrage, vu la place qu'ils usurpent dans l'espace cybernétique.
Face à tant d'acharnement dans l'incompétence nous revient immanquablement à l'esprit le vieux proverbe chinois évoquant le sage qui indique la lune à l'imbécile qui ne veut regarder que le doigt. Car nous en sommes là : bien des auteurs de traités d'Alchimie (pas tous) fournissent profusion d'indices pour permettre à chacun de trouver la matière première, et le mode opératoire est également décrit de cent et cent façons ! Pas de manière claire, évidemment, puisqu'un discours clair, logique, ne ferait que renforcer l'intellectualisme ambiant, lequel est précisément l'obstacle à vaincre pour percevoir, pour ressentir, la démarche alchimique. Pas de manière claire, évidemment, puisque, comme l'enseigne l'entité "Laetitia/RI" (texte cité par Daniel Caro dans la biographie de son père, Partie 'Radiesthésie II', p.15) : «Il est difficile d'expliquer quelque choses dont les noms n'ont pas été créés sur terre, dont les termes ne sont pas exacts. Je me servirai donc d'images pour vous éclairer.»
Pour contourner l'obstacle, les meilleurs auteurs (et certains parmi les plus récents ne sont pas moins meilleurs que les anciens) se détournent de la logique pour préférer l'analogique. Ce type de discours est forcément déroutant pour celui qui ne jure que par l'intellectualisme logique, mais c'est le prix à payer pour accéder à un autre mode de perception du monde qu'est celui de l'Alchimiste, ou du Sage. La lune est non seulement visible, mais aussi accessible à ceux qui effectuent un saut conceptuel et parviennent à voir ce qu'indique le doigt du Sage au lieu de se laisser obnubiler par celui-ci.
En hommage à tous les auteurs en Alchimie qui ont indiqué du doigt comment pratiquer le grand Art….
. . . . . . . . .Lorsque le Sage montre la lune, l'imbécile regarde le doigt. (Proverbe chinois.)
.
. . . . . . . . .Lorsque le Sage explique que le doigt n'a aucune importance et que c'est la lune qui est intéressante, l'imbécile écoute le Sage et trouve qu'il parle vraiment bien. (Variante moderne de ce proverbe.)
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. . . . . . . . .Lorsque le Sage exige de l'imbécile qu'il regarde cette « bon sang de lune », l'imbécile a peur mais ne lève pas la tête. (Variante très moderne de ce proverbe.)
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. . . . . . . . .Lorsque le Sage finalement renonce à parler de la lune, et lance la conversation sur son doigt qui après tout semble intéresser l'imbécile, ce dernier se dit que le Sage est un homme qui sait se faire comprendre et parler de tous les sujets, même les plus incongrus. Comme les doigts. (Variante encore plus moderne dudit proverbe.)
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. . . . . . . . .Lorsque le Sage est mort, l'imbécile se demande : « Mais au fait, de quoi voulait bien nous parler le Sage quand il dressait le doigt si haut au-dessus de sa tête ? » (Variante définitive dudit proverbe.)
.(empunté au recueil de nouvelles "Paradis sur Mesure", par Bernard Werber; Albin Michel, 2008)
Christian Hersey- Nombre de messages : 100
Date d'inscription : 04/04/2008
Re: Qu'est-ce que l'alchimie ?
Bonjour.
Il est de ces textes qui offrent une excellente synthèse de l'Alchimie, de façon concise et précise. "Lapidaire" pourrait-on dire dans ce cas précis ! C'est le cas de cet extrait, traduit d'un texte attribué à Zosime de Panopolis, un égyptien du IIIème siècle de notre ère, dont une partie de l'œuvre est perdue.
Ce texte a probablement été destiné à ceux qui ont déjà parcouru un long chemin sur la voie d'Alchimie, ou bien aux poètes dont l'intellect cède naturellement la place à une perception directe de l'essence plutôt que s'attacher aux mots eux-mêmes. Alors, pour les matheux, pour les logiciens, pour les scientifiques, pour les militaires, brefs, pour tous ceux qui aiment bien que les choses soient exprimées clairement plutôt que sous-entendues dans des discours ambigus aux interprétations possiblement multiples, tentons un décodage qui leur soit plus parlant.
Passons la première phrase, qui est explicite et sert d'introduction à la suite, moins évidente : "Deux natures, mais une seule substance ; car l'une attire l'autre et l'une domine l'autre. C'est cela l'eau argentée, l'hermaphrodite, ce qui fuit sans cesse, ce qui se presse vers les réalités propres, l'eau divine, que tous ont ignorée, dont la nature est difficile à concevoir."Partons du mot "hermaphrodite". Ce mot évoque un être vivant qui possède les deux sexes, masculin et féminin ; en biologie, il s'applique à certains mollusques et végétaux. Dans le cas qui nous occupe ici, ce mot n'a pas de rapport direct avec la sexualité, mais bien avec la polarité qui sous-tend la différenciation sexuelle.
L'Alchimie se base sur une Matière, on le sait. Une matière perçue non pas comme un paquet d'atomes, mais comme une substance de nature duelle, polarisée : une substance résultant d'une rencontre entre une "chose" pénétrante et une "chose" pénétrée. Un peu comme une éponge absorbe naturellement de l'eau sans pour autant gagner en volume. Ces "choses", les Alchimistes les ont dénommées Mercure et Soufre, par analogie avec certaines propriétés observées dans ces corps chimiques. Je dis bien "par analogie avec certaines propriétés" car ces corps chimiques homonymes n'ont pas grand rapport direct avec l'Alchimie ; ne confondons pas !
Il est de ces textes qui offrent une excellente synthèse de l'Alchimie, de façon concise et précise. "Lapidaire" pourrait-on dire dans ce cas précis ! C'est le cas de cet extrait, traduit d'un texte attribué à Zosime de Panopolis, un égyptien du IIIème siècle de notre ère, dont une partie de l'œuvre est perdue.
Lapidaire, certes ! Un peu trop, peut-être…Zosime a écrit:C'est cela le divin et grand mystère, l'objet de la recherche, car c'est cela l'Universel. Deux natures, mais une seule substance ; car l'une attire l'autre et l'une domine l'autre. C'est cela l'eau argentée, l'hermaphrodite, ce qui fuit sans cesse, ce qui se presse vers les réalités propres, l'eau divine, que tous ont ignorée, dont la nature est difficile à concevoir. En effet, elle n'est ni un métal, ni une eau toujours en mouvement, ni un corps solide, car on ne peut le saisir. C'est cela l'Universel en toutes choses ; car elle possède à la fois vie et esprit, et elle a un pouvoir destructeur. Celui qui la comprend possède l'or et l'argent. Sa vertu reste cachée, mais elle est dédiée à Erotylos..
(Texte trouvé dans l'ouvrage De Vulcain Solaire à Fulcanelli, par Filostène)
Ce texte a probablement été destiné à ceux qui ont déjà parcouru un long chemin sur la voie d'Alchimie, ou bien aux poètes dont l'intellect cède naturellement la place à une perception directe de l'essence plutôt que s'attacher aux mots eux-mêmes. Alors, pour les matheux, pour les logiciens, pour les scientifiques, pour les militaires, brefs, pour tous ceux qui aiment bien que les choses soient exprimées clairement plutôt que sous-entendues dans des discours ambigus aux interprétations possiblement multiples, tentons un décodage qui leur soit plus parlant.
Passons la première phrase, qui est explicite et sert d'introduction à la suite, moins évidente : "Deux natures, mais une seule substance ; car l'une attire l'autre et l'une domine l'autre. C'est cela l'eau argentée, l'hermaphrodite, ce qui fuit sans cesse, ce qui se presse vers les réalités propres, l'eau divine, que tous ont ignorée, dont la nature est difficile à concevoir."Partons du mot "hermaphrodite". Ce mot évoque un être vivant qui possède les deux sexes, masculin et féminin ; en biologie, il s'applique à certains mollusques et végétaux. Dans le cas qui nous occupe ici, ce mot n'a pas de rapport direct avec la sexualité, mais bien avec la polarité qui sous-tend la différenciation sexuelle.
La caractéristique de ce qui est mâle, c'est l'aspect "pénétrant" ; ce qui caractérise la femelle, c'est l'aspect "pénétré". Vu que la marque Légo n'existait pas du temps de Zosime, il ne pouvait que prendre l'analogie de l'hermaphroditisme pour faire comprendre cette double nature, cette double polarité. Le Lego est hermaphrodite : pénétrant par une face, pénétré par l'autre => Donc, plus basique encore que la sexualité elle-même et que l'attirance naturelle entre masculin et féminin, est ce concept de polarité (pénétrant / pénétré), car c'est lui qui nous permet d'entrevoir le sens de l'affirmation de Zosime : "Deux natures, mais une seule substance ; car l'une attire l'autre et l'une domine l'autre". | . . |
Montaléchel- Nombre de messages : 173
Date d'inscription : 25/07/2008
Re: Qu'est-ce que l'alchimie ?
A mon avis, l'œuvre alchimique n'est pas uniquement constitué d'expériences chimiques en tant que telles, parce que le psychisme du labourant intervient également lorsqu'il travaille avec sa matière dans son laboratoire. Les Anciens, connaissant plus ou moins la chimie, devaient remarquer la différence qui existait entre leurs travaux au labo d'alchimie et la chimie ordinaire. Considérer l'alchimie uniquement sur le plan symbolique ne fonctionne pas non plus car alors comment expliquer que les alchimistes travaillent avec des creusets et des alambics dans leur laboratoire ? Aussi, pourquoi conservent-ils un voile sur les différents processus, en employant beaucoup de symboles, parfois même en se référant à la mythologie, ou en usant d'un vocabulaire bien souvent compliqué ? Ces questions ont déjà procuré beaucoup de soucis aux chercheurs en alchimie.
C.G. Jung nous dévoile son opinion au sujet du grand œuvre alchimique tout au long de son ouvrage "Psychologie et alchimie" paru aux éditions Buchet-Chastel (1970). J'en ai retenu particulièrement le chapitre intitulé "La nature psychique de l'œuvre alchimique", dont je vous livre ici quelques extraits :
C.G. Jung nous dévoile son opinion au sujet du grand œuvre alchimique tout au long de son ouvrage "Psychologie et alchimie" paru aux éditions Buchet-Chastel (1970). J'en ai retenu particulièrement le chapitre intitulé "La nature psychique de l'œuvre alchimique", dont je vous livre ici quelques extraits :
Le fait que les alchimistes soient restés mystérieux au sujet de l'oeuvre alchimique, proviendrait d'un phénomène qui n'est connu que par des allusions dont ils ne perçoivent pas l'essentiel. Selon Jung, les alchimistes ont réellement pressenti que leur œuvre était d'une façon ou d'une autre lié à la psyché humaine et à ses fonctions. Le secret essentiel de l'art nous dit-il est caché dans l'esprit humain ou, pour l'exprimer en termes modernes, dans l'inconscient.D'une part, l'alchimiste prétend qu'il dissimule intentionnellement la vérité, de façon à empêcher les gens malintentionnés ou stupides d'obtenir de l'or et, par là, de provoquer une catastrophe. Mais, d'autre part, le même auteur nous assurera que l'or qu'il cherche n'est pas – comme le supposent les gens stupides – l'or ordinaire (aurum vulgi, or du vulgaire), mais l'or philosophique ou même la pierre merveilleuse, le lapis invisibilitatis (la pierre d'invisibilité) ou le lapis aethereus (la pierre éthérée) ou enfin l'inimaginable rebis hermaphrodite, et il terminera en disant que toutes les recettes, sans exception, doivent être méprisées.
En réalité, on ne fait jamais une projection de son inconscient ; elle survient, elle est simplement là, subie. En général, on trouve la véritable origine de l'alchimie dans les expériences de projection d'inconscient qui ont déjà été faites par d'autres chercheurs ! Jung nous détaille cela dans son ouvrage cité ci-dessus :Le vrai secret n'agit pas secrètement ; toutefois, il parle un langage secret : il s'exprime par une variété d'images qui toutes indiquent sa vraie nature. Je ne parle pas ici du secret gardé personnellement par quelqu'un, et dont le possesseur connaît le contenu, mais d'une chose ou d'un phénomène qui est "secret", c'est-à-dire connu uniquement à travers de vagues allusions, mais dont l'essentiel reste inconnu. Ainsi, la véritable nature de la matière était inconnue de l'alchimiste ; il ne la connaissait que par des allusions. En cherchant à l'explorer, il projetait l'inconscient dans l'obscurité de la matière afin de l'illuminer. Pour expliquer le mystère de la matière, il projetait un autre mystère – son propre arrière-plan psychique inconnu – dans ce qu'il fallait expliquer : Obscurum per obscurius, ignotum per ignotius ! (l'obscur par le plus obscur, l'inconnu par le plus inconnu !) Ce n'était pas là, bien entendu, un procédé intentionnel, mais un fait involontaire.
Dans l'obscurité de quelque chose d'extérieur, je découvre, sans la reconnaître, ma propre vie intérieure ou psychique. [...] Ce n'est pas parce que l'alchimiste, pour des raisons théoriques, croit en une correspondance, qu'il pratique son art ; au contraire, il a une théorie des correspondances parce qu'il fait l'expérience de la présence de l'idée dans la matière. [...] J'entends par là que, pendant qu'il travaillait à ses expériences chimiques, l'adepte vivait certaines expériences psychiques qui lui apparaissaient comme le déroulement propre au processus chimique. Comme il s'agissait de projections [de l'inconscient], l'alchimiste était naturellement inconscient du fait que l'expérience n'avait rien à voir avec la matière elle-même (ou plutôt avec la matière telle que nous la connaissons aujourd'hui). Il vivait sa projection comme une propriété de la matière. Mais ce qu'il vivait était, en réalité, son propre inconscient. A cet égard, il répétait l'histoire de la connaisance de la nature. Comme nous le savons tous, la science commença par les étoiles et l'humanité découvrit en elles les dominantes de l'inconscient, les "dieux", ainsi que les singulières qualités psychologiques du zodiaque : projection d'une doctrine complète du caractère humain. L'astrologie est une expérience primordiale semblable à l'alchimie. De telles projections se répètent partout où l'homme tente d'explorer un vide obscur qu'il remplit involontairement d'une forme vivante.
Garfield- Nombre de messages : 176
Age : 43
Date d'inscription : 20/07/2008
Re: Qu'est-ce que l'alchimie ?
Oh oh ?
Exprimé ainsi, on dirait que Jung ramène l'alchimie à une illusion : la projection d'un mystère (notre inconscient) sur un autre (l'essence de la matière). Les détracteurs de l'alchimie pourraient s'en faire des gorges chaudes, tirant de ce texte l'argument que l'alchimie n'est que foutaise, une auto-mystification involontaire. A la limite, une sorte d'autohypnose.
Il n'en est rien ! Projeter un mystère sur un autre, même involontairement, est une technique qui peut porter ses fruits, et ne signifie nullement que l'un et l'autre mystère ne relèvent que de l'imaginaire ! Il en va pareillement en ufologie, lorsque certains tentent de nier les ovnis en déclarant que ce sont des avions secrets : en procédant ainsi, ils projettent un concept mystérieux (par définition, on ne que peu au sujet des avions secrets) sur un autre concept mystérieux (les ovnis), et ainsi n'expliquent rien du tout. Est-ce à dire que ni les ovnis ni les avions secrets n'existent ? Evidemment pas. Il en va pareillement pour l'alchimie vue par Jung. La projection de notre mystérieux inconscient sur la mystérieuse nature profonde de la matière ne nie en rien l'existence ni de l'un ni de l'autre, pas plus que ça ne rend inutile l'approche que tente l'alchimiste.
Au contraire, dirais-je : rien ne dit que notre mystérieux inconscient et la mystérieuse nature profonde de la matière ne procèdent pas de la même essence, avec l'humain entre les deux, certes doté de conscience, elle-même dotée d'une capacité exploratoire et expérimentale, mais qui s'autolimite en ne se voulant que rationnel.
Exprimé ainsi, on dirait que Jung ramène l'alchimie à une illusion : la projection d'un mystère (notre inconscient) sur un autre (l'essence de la matière). Les détracteurs de l'alchimie pourraient s'en faire des gorges chaudes, tirant de ce texte l'argument que l'alchimie n'est que foutaise, une auto-mystification involontaire. A la limite, une sorte d'autohypnose.
Il n'en est rien ! Projeter un mystère sur un autre, même involontairement, est une technique qui peut porter ses fruits, et ne signifie nullement que l'un et l'autre mystère ne relèvent que de l'imaginaire ! Il en va pareillement en ufologie, lorsque certains tentent de nier les ovnis en déclarant que ce sont des avions secrets : en procédant ainsi, ils projettent un concept mystérieux (par définition, on ne que peu au sujet des avions secrets) sur un autre concept mystérieux (les ovnis), et ainsi n'expliquent rien du tout. Est-ce à dire que ni les ovnis ni les avions secrets n'existent ? Evidemment pas. Il en va pareillement pour l'alchimie vue par Jung. La projection de notre mystérieux inconscient sur la mystérieuse nature profonde de la matière ne nie en rien l'existence ni de l'un ni de l'autre, pas plus que ça ne rend inutile l'approche que tente l'alchimiste.
Au contraire, dirais-je : rien ne dit que notre mystérieux inconscient et la mystérieuse nature profonde de la matière ne procèdent pas de la même essence, avec l'humain entre les deux, certes doté de conscience, elle-même dotée d'une capacité exploratoire et expérimentale, mais qui s'autolimite en ne se voulant que rationnel.
Montaléchel- Nombre de messages : 173
Date d'inscription : 25/07/2008
Re: Qu'est-ce que l'alchimie ?
En effectuant mes recherches sur le web, j'ai trouvé ce texte particulièrement intéressant sur la définition de l'alchimie par Eugène Canseliet. Je vous livre donc ici l'entièreté de ce texte :
L’Alchimie est, spirituellement, la volonté d’élévation, de progression constante et, physiquement, l’extraction du suc, de la saveur ; elle satisfait le besoin de la spéculation, de l’expérience, aux aspirations de l’esprit et de la matière. Le désir de la quête alchimique répond à un état de conscience, découlant, pour l’homme, du phénomène d’harmonie qui peut s’établir entre le rythme de son âme et celui de l’âme universelle. Ainsi la créature peut-elle échapper à la sphère limitée, ô combien décevante, de l’individu et de sa collectivité.
Tombée dans l’oubli, calomniée, ravalée au niveau de la sorcellerie, l’Alchimie pose à nouveau ses problèmes éternels et retrouve une audience sans cesse accrue. Elle apparaît comme un facteur d’apaisement à l’inquiétude générale, un acte de foi pour la pensée, une source de Science.
L’alchimiste s’applique surtout à la réalisation du Grand-Oeuvre, qui se développe sur les deux plans, spirituel et physique, et a pour but la découverte de la médecine universelle ou Pierre Philosophale. Appuyées par la discipline d’une très rigoureuse philosophie, les opérations du Grand-Oeuvre se déroulent dans le laboratoire, où elles apparaissent très semblables à celles de la chimie. Quelque chose les diffère néanmoins, qui peut être qualifié de magie naturelle et qui repose scientifiquement sur le respect de conditions extérieures et cosmiques. C’est ainsi que les matériaux qui servent aux opérations alchimiques, subissent préalablement une longue et minutieuse préparation. Il importe en effet que les substances se présentent aussi pures que possible pour le moment de leur mise en œuvre, et l’alchimiste s’applique à rester en contact avec elles, intervenant de toute la force de son être.
L’athanor, qui étymologiquement signifie privé de mort, est le fourneau secret de l’alchimiste. Exactement l’athanor enveloppe et retient le feu caché qui doit être nourri par le feu élémentaire, c’est-à-dire celui qui alimente, à l’extérieur, le gaz ou le charbon. Ce feu secret ou sel nitre recueilli de la rosée, est très véritablement l’âme du monde, et l’agent de toutes les merveilleuses métamorphoses auxquelles donne lieu la surhumaine création du Grand-Œuvre. Il est le cœur de la création alchimique et il est retenu au centre du mercure dont la vertu végétative est exubérante. Il est aussi figuré tantôt par le serpent, tantôt par la coquille Saint-Jacques. C’est un point capital de la Science qui n’est transmis que de bouche à oreille.
Le matras ou l’œuf des Philosophes est incubé progressivement, en une gradation pondérable, colorée et sonore qui a fait aussi désigner le Grand-Œuvre par l’expression d’Art de Musique. Au début de l’œuvre, l’œuf est également le symbole de la matière première qui est brutalement ouverte par l’épée. De même, les Anciens voulaient que fut une agriculture céleste leurs travaux sur la matière, qu’ils représentaient souvent par un chêne vieux et creux. Des cavernes de la montagne d’Hermès, est tiré le dragon à qui l’air ou le vent apportera les ailes de la volatilité. Ce langage, à la fois chimique et mythologique, est celui de l’antique Tour de Babel qui s’enfonce semblablement dans les cieux et la terre.
Sous les hiéroglyphes du soleil et du lion, le soufre est sublimé par degrés, dans sa course sur le zodiaque des planètes. Le globe terrestre nourrit de son sein ce soufre que les vieux alchimistes appelaient l’enfant chimique, et dont un antique précepte nous révèle que « le vent l’a porté dans son ventre ». La salamandre lui insuffle la vie, puisqu’elle demeure le symbole du feu secret qui illustre scientifiquement le fluide igné du centre de la terre. Le dragon qui se dresse entre le soleil et la lune, sous les yeux de l’homme et de la femme, n’éveille-t-il pas le danger que constitue l’exploitation du pouvoir illimité de la matière sans toute la sagesse requise ?
La mandragore, la Main de Gloire, le tour de main ou de force sans lequel ne peut être maîtrisé le monstre figurant le minerai ; pour le fuir, notre matière mondée s’est mise sous la protection des alchimistes, avec le soleil et la lune philosophiques encore dans leur enfance. Au début, la rencontre des deux matières primordiales est violente, que figure le combat fameux du chevalier et du dragon et qui s’apaise ensuite quand s’affrontent les soufres symbolisés par les deux lions.
Saturne dévore son enfant, avant que le roi-soleil et la reine-lune du Grand-Œuvre se préparent pour l’hyménée indissoluble. Avant même qu’ils entrent ensemble dans la couche nuptiale, la purification est nécessaire. La génération, en un premier temps, à lieu dans l’eau d’une caverne et s’achève sur la terre à la lumière du jour.
De l’union sans tache des deux natures, naît l’hermaphrodite, c’est-à-dire l’homme nouveau, revenu à l’état de perfection et de félicité totale qui était celui dont il jouissait au premier âge du monde. L’hermaphroditisme n’est atteint que par l’épreuve infernale qui, en alchimie, est exclusivement celle du feu. C’est une impossibilité physiologique sur le plan ordinaire de l’humain, exprimant dans l’œuvre alchimique l’union inséparable qui est celle du soufre et du mercure philosophiques. Leur association intime et radicale, se poursuit dans les flammes les plus vives en un grillage qui conforte l’hermaphrodite, et que suivra une longue période de putréfaction, au sein du matras. C’est la phase obscure du Grand-Œuvre, celle des ombres cimmériennes, celle du noir plus noir que le noir, duquel sortira l’éclatante Lumière.
La mort qui est toujours accompagnée de la putréfaction, de la dissolution physique, n’est que le prélude de la naissance à une vie nouvelle. Celui que personnifie le petit roi couronné, dans toute sa gloire, c’est lui le pur du pur, le pourpre, l’escarboucle des Adeptes et, sous son nom le plus connu : La Pierre Philosophale.
(Source : http://fr.scribd.com/doc/14860526/Alchimie-Canseliet-Eugene-LAlchimie )
Henri Schersch- Nombre de messages : 330
Age : 54
Date d'inscription : 21/07/2008
Re: Qu'est-ce que l'alchimie ?
Voici un texte du poète portugais Fernando Pessoa sur l’alchimie.
Je m’excuse de ma mauvaise traduction.
La Chimie occulte, ou Alchimie, diffère de la chimie ordinaire, ou normale, seulement par rapport à la théorie de la constitution de la matière ; extérieurement, le processus opératoire ne diffère pas, de même que pour les dispositifs qu’elle emploie. C’est le sens [signification] dans lequel les appareils sont utilisés et que les opérations sont effectuées qui établissent la différence entre la chimie et l'alchimie.
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La matière du monde physique est constituée de trois modes, tous simultanément vrais : seulement deux de ces modes sont d'intérêt à un niveau conceptuel différent et qui n'est pas atteignable par opérations, équipements ou procédés qui en aucun cas ne ressemblent à ceux qui sont utilisés dans ce que on peut appeler la « chimie » ou « physique », « cachée » ou pas.
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La matière est en réalité, et comme le croyaient le physicien et le chimiste, constituée d'un système de forces en équilibre instable, formant des corps dynamiques qu'on appelle « atomes ». Parce que cela est vrai, et la matière, considérée physiquement, étant en effet ainsi établie, sont possibles des expériences et des résultats des hommes de science, et la matière est manipulable par des moyens naturels, par des procédés physiques ou chimiques et à des fins concrètes et mesurables.
.
Mais, en même temps, les éléments qui composent la matière ont un autre sens : ils existent non pas seulement comme matière, mais aussi comme symbole. Il y a, par exemple, un élément fer-matière ; il existe cependant, et en même temps que ce même fer, un fer-symbole. Chaque élément symbolise une certaine ligne de force super-matérielle et il peut, donc, être réalisé sur lui une opération ou une action, qui le cible et le change, non seulement en tant qu'élément, mais aussi en tant que symbole. Et, en faisant cette opération, l'effet produit est supérieur transcendentalement à l'effet matériel qui reste visible, sensible et mesurable dans le vase ou l’appareil où l'expérience a été menée.
.
C’est ça l'opération alchimique.
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Et ce, dans son aspect extérieur : parce que, dans sa réalité intime, il s’agit de bien plus que cela. Le physicien (terme incluant le chimiste aussi), qui en agissant sur la matière a pour but de la transformer et la dominer, à des fins matérielles ; tandis que l'alchimiste, en opérant matériellement quant aux procédés mais transcendentalement quant aux opérations sur la matière, veut agir sur ce que la matière symbolise, et à dominer ce que elle symbolise, à des fins qui ne sont pas matérielles.
.
Cependant, la ressemblance s'arrête ici. Le résultat de l'expérience physique est un produit externe, avec lequel l'opérateur n’a rien à voir sauf l'observer, ou être son propriétaire. Mais dans l'expérience alchimique, la « force » que le corps travaillé symbolise est en contact direct avec l'esprit de l'opérateur, et pas uniquement de l'opérateur mais aussi ceux qui l'aident consciemment (même sans connaissance alchimique) dans ses expériences. Le résultat de l'expérience, par conséquent, affecte l'opérateur et ses « assistants » (comme ont dit) d'une façon diverse et diversement importante.
s.d.
Fernando Pessoa: O Amor, A Morte, A Iniciação. Yvette K. Centeno. Lisboa. Regra do Jogo, 1985. - 125.
Je m’excuse de ma mauvaise traduction.
La Chimie occulte, ou Alchimie, diffère de la chimie ordinaire, ou normale, seulement par rapport à la théorie de la constitution de la matière ; extérieurement, le processus opératoire ne diffère pas, de même que pour les dispositifs qu’elle emploie. C’est le sens [signification] dans lequel les appareils sont utilisés et que les opérations sont effectuées qui établissent la différence entre la chimie et l'alchimie.
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La matière du monde physique est constituée de trois modes, tous simultanément vrais : seulement deux de ces modes sont d'intérêt à un niveau conceptuel différent et qui n'est pas atteignable par opérations, équipements ou procédés qui en aucun cas ne ressemblent à ceux qui sont utilisés dans ce que on peut appeler la « chimie » ou « physique », « cachée » ou pas.
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La matière est en réalité, et comme le croyaient le physicien et le chimiste, constituée d'un système de forces en équilibre instable, formant des corps dynamiques qu'on appelle « atomes ». Parce que cela est vrai, et la matière, considérée physiquement, étant en effet ainsi établie, sont possibles des expériences et des résultats des hommes de science, et la matière est manipulable par des moyens naturels, par des procédés physiques ou chimiques et à des fins concrètes et mesurables.
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Mais, en même temps, les éléments qui composent la matière ont un autre sens : ils existent non pas seulement comme matière, mais aussi comme symbole. Il y a, par exemple, un élément fer-matière ; il existe cependant, et en même temps que ce même fer, un fer-symbole. Chaque élément symbolise une certaine ligne de force super-matérielle et il peut, donc, être réalisé sur lui une opération ou une action, qui le cible et le change, non seulement en tant qu'élément, mais aussi en tant que symbole. Et, en faisant cette opération, l'effet produit est supérieur transcendentalement à l'effet matériel qui reste visible, sensible et mesurable dans le vase ou l’appareil où l'expérience a été menée.
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C’est ça l'opération alchimique.
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Et ce, dans son aspect extérieur : parce que, dans sa réalité intime, il s’agit de bien plus que cela. Le physicien (terme incluant le chimiste aussi), qui en agissant sur la matière a pour but de la transformer et la dominer, à des fins matérielles ; tandis que l'alchimiste, en opérant matériellement quant aux procédés mais transcendentalement quant aux opérations sur la matière, veut agir sur ce que la matière symbolise, et à dominer ce que elle symbolise, à des fins qui ne sont pas matérielles.
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Cependant, la ressemblance s'arrête ici. Le résultat de l'expérience physique est un produit externe, avec lequel l'opérateur n’a rien à voir sauf l'observer, ou être son propriétaire. Mais dans l'expérience alchimique, la « force » que le corps travaillé symbolise est en contact direct avec l'esprit de l'opérateur, et pas uniquement de l'opérateur mais aussi ceux qui l'aident consciemment (même sans connaissance alchimique) dans ses expériences. Le résultat de l'expérience, par conséquent, affecte l'opérateur et ses « assistants » (comme ont dit) d'une façon diverse et diversement importante.
s.d.
Fernando Pessoa: O Amor, A Morte, A Iniciação. Yvette K. Centeno. Lisboa. Regra do Jogo, 1985. - 125.
Boral- Nombre de messages : 43
Date d'inscription : 20/01/2011
Re: Qu'est-ce que l'alchimie ?
Bonjour Boral,
Merci pour cet effort de traduction du texte de Fernando Pessoa, dont voici l'original, destiné aux lecteurs connaissant la langue portugaise :
Merci pour cet effort de traduction du texte de Fernando Pessoa, dont voici l'original, destiné aux lecteurs connaissant la langue portugaise :
A química oculta, ou alquimia, difere da química vulgar ou normal, apenas quanto à teoria da constituição da matéria; os processos de operação não diferem exteriormente, nem os aparelhos que se empregam. É o sentido, com que os aparelhos se empregam, e com que as operações são feitas, que estabelece a diferença entre a química e a alquimia.
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A matéria do mundo físico é constituída de três modos, todos eles simultaneamente reais: só dois desses modos interessam a um nível conceitual diferente, e não é atingível por operações, aparelhos ou processos que sequer se parecem com os que se empregam em qualquer cousa que se chame «química» ou «física» «ocultas» ou não.
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A matéria é na verdade, e como crêem o físico e o químico normais, constituída por um sistema de forças em equilíbrio instável, formando corpos dinâmicos a que se pode chamar «átomos». Porque isto é real, e a matéria, considerada fisicamente, é na verdade assim constituída, são possíveis as experiências e os resultados dos homens de ciência, e a matéria é manipulável por meios materiais, por processos apenas físicos ou químicos, e para fins tangíveis e imediatamente reais.
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Mas, ao mesmo tempo, os elementos que compõem a matéria têm um outro sentido: existem não só como matéria, mas também como símbolo. Há, por exemplo, um ferro-matéria; há, porém, e ao mesmo tempo, o mesmo ferro, um ferro-símbolo. Cada elemento simboliza determinada linha de força supermaterial e pode, portanto, ser realizada sobre ele uma operação, ou acção, que o atinja e o altere, não só no que elemento, mas também no que símbolo. E, feita essa operação, o efeito produzido excede trancendentalmente o efeito material que fica visível, sensível, mensurável no vaso ou aparelho em que a experiência se realizou.
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É esta a operação alquímica.
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E isto no seu aspecto externo: porque, na sua realidade intima, é mais alguma cousa do que isto. Como o físico (incluindo no termo o químico também), ao operar materialmente sobre a matéria, visa a transformar a matéria e a dominá-la, para fins materiais; assim o alquímico, ao operar materialmente quanto aos processos mas transcendentemente quanto às operações, sobre a matéria, visa a transformar o que a matéria simboliza, e a dominar o que a matéria simboliza, para fins que não são materiais.
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A semelhança, porém, pára aqui. O resultado da experiência física é um produto externo, com que o operador não tem nada, excepto vê-lo, ou ser dono dele, se o é. Mas na experiência alquímica a «força», que o corpo trabalhado simboliza, está em contacto directo com o espírito do operador, e não só do operador, como também de quantos conscientemente o auxiliam (embora sem conhecimento alquímico) na suas experiências. O resultado da experiência, portanto, afecta o operador e os seus «adjuntos» (como se diz) de uma forma diversa e diversamente importante.
.Fernando Pessoa: O Amor, A Morte, A Iniciação. Yvette K. Centeno. Lisboa. Regra do Jogo, 1985. - 125.
Calcédoine- Admin
- Nombre de messages : 325
Date d'inscription : 02/04/2008
Re: Qu'est-ce que l'alchimie ?
Bonjour.
Il existe bien des manières de tenter de cerner cette vaste question : Qu'est-ce que l'alchimie ?"
Voici une proposition, trouvée dans l'ouvrage "Le Dominicain blanc", de l'autrichien Gustav Meyrink (1868-1932), publié originellement en 1921, aujourd'hui disponible en français aux Editions du Rocher.
L'auteur évoque un processus de transformation qui affecte l'alchimiste, aboutissant à rien moins que la réalisation d'un Corps de Gloire, tel qu'il en est question dans l'Evangile.
Il existe bien des manières de tenter de cerner cette vaste question : Qu'est-ce que l'alchimie ?"
Voici une proposition, trouvée dans l'ouvrage "Le Dominicain blanc", de l'autrichien Gustav Meyrink (1868-1932), publié originellement en 1921, aujourd'hui disponible en français aux Editions du Rocher.
L'auteur évoque un processus de transformation qui affecte l'alchimiste, aboutissant à rien moins que la réalisation d'un Corps de Gloire, tel qu'il en est question dans l'Evangile.
Le secret entre tous les secrets, le mystère entre tous les mystères, c'est la transmutation alchimique de… la forme corporelle.
(…)
Le chemin caché qui aboutit à cette nouvelle naissance spirituelle dont il est question dans la Bible, c'est une transmutation du corps, et non de l'esprit.
Selon que la forme est créée se manifeste l'esprit; tel un sculpteur utilisant le destin en guise de ciseau, il travaille sans arrêt à la façonner; plus la forme est rigide et imparfaite, plus le mode de manifestation de l'esprit est rigide et imparfait; plus elle est docile et délicate, plus ses manifestations sont nuancées.
Seul Dieu, l'esprit universel, a pouvoir d'opérer cette transmutation et de spiritualiser les membres de sorte que ce qu'il y a de plus profond en nous, l'homme primordial, n'a plus besoin de diriger sa prière vers l'extérieur, mais sa forme propre, membre par membre, est tout entière adoration, comme si la divinité demeurait cachée dans chacune de ses parties sous un mode de manifestation différent.
Cette transmutation de la forme dont je parle ne devient visible aux yeux des autres que lorsque le processus alchimique de la transmutation approche de sa fin; le commencement se produit dans l'occulte : dans les courants magnétique qui déterminent le système axial de la structure corporelle. La transmutation affecte d'abord le mode de pensée, les tendances, les instincts; ensuite les actes, et du même coup se produit la transmutation de la forme qui doit, finalement, aboutir au corps de résurrection de l'Evangile.
C'est comme une statue de glace qui commencerait à se liquéfier de l'intérieur.
Henri Schersch- Nombre de messages : 330
Age : 54
Date d'inscription : 21/07/2008
Re: Qu'est-ce que l'alchimie ?
3 citations qui me paraissent pertinentes de Carl Gustav Jung pour cerner la définition de l'Alchimie :
"Dès les premiers temps, l'alchimie a eu une double face : d'une part, un travail chimique pratique en laboratoire ; d'autre part, un processus psychologique, en partie consciemment psychique, en partie inconsciemment projeté et vu à travers les diverses transformations de la matière." (Psychologie et Alchimie)
"Il nous apparaît aujourd'hui avec évidence que ce serait une impardonnable erreur de ne voir dans le courant de pensée alchimique que des opérations de cornues et de fourneaux. Certes, l'alchimie a aussi ce côté, et c'est dans cet aspect qu'elle constitua les débuts tâtonnants de la chimie exacte. Mais l'alchimie a aussi un côté vie de l'esprit qu'il faut se garder de sous-estimer, un côté psychologique dont on est loin d'avoir tiré tout ce que l'on peut tirer : il existait une "philosophie alchimique", précurseur titubant de la psychologie la plus moderne. Le secret de cette philosophie alchimique, et sa clé ignorée pendant des siècles, c'est précisément le fait, l'existence de la fonction transcendante, de la métamorphose de la personnalité, grâce au mélange et à la synthèse de ses facteurs nobles et de ses constituants grossiers, de l'alliage des fonctions différenciées et de celles qui ne le sont pas, en bref, des épousailles, dans l'être, de son conscient et de son inconscient, une mise en image et une parabole de l'évolution de l'individu sur le chemin de l'individuation. J'ai vu très rapidement que la psychologie analytique se recoupait singulièrement avec l'alchimie. Les expériences des alchimistes étaient mes expériences et leur monde était, en un certain sens, mon monde. Pour moi, cela fut naturellement une découverte idéale, puisque, ainsi, j'avais trouvé le pendant historique de la psychologie de l'inconscient. Celle-ci reposait dorénavant sur une base historique." (Psychologie et Alchimie + Ma Vie, entrée "Alchimie" du glossaire final)
"Certes, je suis d'avis que la psychologie peut ôter à l'alchimie son vêtement de mystère, mais elle ne déchiffre pas le secret du secret. C'est pourquoi l'on doit s'attendre qu'une époque à venir considérera également notre recherche comme métaphorique et symbolique, de même que nous l'avons fait pour l'alchimie. On verra alors le mystère du Soi développer un aspect qui est aujourd'hui encore inconscient pour nous, quoiqu'il se trouve impliqué dans nos formulations, mais d'une façon si voilée que le chercheur de demain se demandera à son tour si nous savions ce que signifiaient les mots que nous employions." (p.222 in Mysterium conjunctionis, tome 1)
"Dès les premiers temps, l'alchimie a eu une double face : d'une part, un travail chimique pratique en laboratoire ; d'autre part, un processus psychologique, en partie consciemment psychique, en partie inconsciemment projeté et vu à travers les diverses transformations de la matière." (Psychologie et Alchimie)
"Il nous apparaît aujourd'hui avec évidence que ce serait une impardonnable erreur de ne voir dans le courant de pensée alchimique que des opérations de cornues et de fourneaux. Certes, l'alchimie a aussi ce côté, et c'est dans cet aspect qu'elle constitua les débuts tâtonnants de la chimie exacte. Mais l'alchimie a aussi un côté vie de l'esprit qu'il faut se garder de sous-estimer, un côté psychologique dont on est loin d'avoir tiré tout ce que l'on peut tirer : il existait une "philosophie alchimique", précurseur titubant de la psychologie la plus moderne. Le secret de cette philosophie alchimique, et sa clé ignorée pendant des siècles, c'est précisément le fait, l'existence de la fonction transcendante, de la métamorphose de la personnalité, grâce au mélange et à la synthèse de ses facteurs nobles et de ses constituants grossiers, de l'alliage des fonctions différenciées et de celles qui ne le sont pas, en bref, des épousailles, dans l'être, de son conscient et de son inconscient, une mise en image et une parabole de l'évolution de l'individu sur le chemin de l'individuation. J'ai vu très rapidement que la psychologie analytique se recoupait singulièrement avec l'alchimie. Les expériences des alchimistes étaient mes expériences et leur monde était, en un certain sens, mon monde. Pour moi, cela fut naturellement une découverte idéale, puisque, ainsi, j'avais trouvé le pendant historique de la psychologie de l'inconscient. Celle-ci reposait dorénavant sur une base historique." (Psychologie et Alchimie + Ma Vie, entrée "Alchimie" du glossaire final)
"Certes, je suis d'avis que la psychologie peut ôter à l'alchimie son vêtement de mystère, mais elle ne déchiffre pas le secret du secret. C'est pourquoi l'on doit s'attendre qu'une époque à venir considérera également notre recherche comme métaphorique et symbolique, de même que nous l'avons fait pour l'alchimie. On verra alors le mystère du Soi développer un aspect qui est aujourd'hui encore inconscient pour nous, quoiqu'il se trouve impliqué dans nos formulations, mais d'une façon si voilée que le chercheur de demain se demandera à son tour si nous savions ce que signifiaient les mots que nous employions." (p.222 in Mysterium conjunctionis, tome 1)
Ludivine- Nombre de messages : 220
Date d'inscription : 04/04/2010
Re: Qu'est-ce que l'alchimie ?
Bonjour à tous.
Vaste sujet !
La chimie, on sait : c'est comment ça fonctionne !
L'Alchimie, c'est plus profond : c'est pourquoi ça fonctionne !
De l'eau, par exemple, corps simple en Alchimie, si on le décortique comme le fit Lavoisier, on trouve Hydrogène + Oxygène. OUI MAIS ! Est présente aussi l'INFORMATION (énergie) donnant sous certaines conditions l'autorisation d'avoir de l'eau avec ces deux gaz !
Si l'on essaye de recréer de l'eau à partir de ces deux gaz, il faut absolument rajouter de l'énergie et c'est seulement possible de nos jours, par exemple avec la pile à hydrogène.
L'Alchimie, à mon sens, est donc la connaissance de cette énergie universelle régissant toute chose ! Elle est primordiale au fonctionnement de l'univers !
Elle a pris plusieurs noms : NOÔS, TYPUS MUNDI, etc... sans parler de Dieu ! Mais la meilleur définition est : "la force forte de toute force".
L'univers étant holoscopique, cette force est présente dans tous les éléments de la nature. Le travail consiste, pour l'Alchimiste, à capter cette énergie considérable pour la concentrer et agir sur la matière.
Mais ce n'est pas si simple, capter et travailler avec cette énergie implique que l'opérant fasse partie de l'opération.
Son éveil (ou taux vibratoire) doit être à l'unisson de celui de cette énergie, et c'est tout le travail spirituel qui échappe aux chimistes.
Amitiés.
Vaste sujet !
La chimie, on sait : c'est comment ça fonctionne !
L'Alchimie, c'est plus profond : c'est pourquoi ça fonctionne !
De l'eau, par exemple, corps simple en Alchimie, si on le décortique comme le fit Lavoisier, on trouve Hydrogène + Oxygène. OUI MAIS ! Est présente aussi l'INFORMATION (énergie) donnant sous certaines conditions l'autorisation d'avoir de l'eau avec ces deux gaz !
Si l'on essaye de recréer de l'eau à partir de ces deux gaz, il faut absolument rajouter de l'énergie et c'est seulement possible de nos jours, par exemple avec la pile à hydrogène.
L'Alchimie, à mon sens, est donc la connaissance de cette énergie universelle régissant toute chose ! Elle est primordiale au fonctionnement de l'univers !
Elle a pris plusieurs noms : NOÔS, TYPUS MUNDI, etc... sans parler de Dieu ! Mais la meilleur définition est : "la force forte de toute force".
L'univers étant holoscopique, cette force est présente dans tous les éléments de la nature. Le travail consiste, pour l'Alchimiste, à capter cette énergie considérable pour la concentrer et agir sur la matière.
Mais ce n'est pas si simple, capter et travailler avec cette énergie implique que l'opérant fasse partie de l'opération.
Son éveil (ou taux vibratoire) doit être à l'unisson de celui de cette énergie, et c'est tout le travail spirituel qui échappe aux chimistes.
Amitiés.
agora- Nombre de messages : 2
Date d'inscription : 05/12/2013
Re: Qu'est-ce que l'alchimie ?
Bonjour agora.
Excellente synthèse, qui mérite quelques applaudissements :
Excellente synthèse, qui mérite quelques applaudissements :
Calcédoine- Admin
- Nombre de messages : 325
Date d'inscription : 02/04/2008
Re: Qu'est-ce que l'alchimie ?
Bonjour Calcedoine
Merci pour cette approbation
Merci pour cette approbation
agora- Nombre de messages : 2
Date d'inscription : 05/12/2013
Re: Qu'est-ce que l'alchimie ?
bj, cela peut être UNE des explications. Un Alchimiste avait écrit : "...la chimie se représente par un carré, l'Alchimie par un cube... avec la dimension S.M. en plus!" Pour la capter il faut, en plus d'avoir "l'aimant canonique", l'autre "aimant" qui est l'opérateur...
loup- Nombre de messages : 182
Date d'inscription : 29/11/2010
Re: Qu'est-ce que l'alchimie ?
Sur une page Facebook, j'ai trouvé ce petit texte intéressant écrit par Jean-Philippe Deterville au sujet de l'alchimie :
Jean-Philippe Deterville a écrit:A ceux qui veulent réduire l’alchimie à une pratique de laboratoire et qui nient l’alchimie spirituelle, il convient de rappeler que tout dans la vie est alchimie. En effet, tout est en mouvement et tout se transforme au sein du Tout. A chaque instant, une nouvelle page s’écrit dans le livre de l’Homme ou dans celui de la Nature. La parole laboratoire, elle-même, est liée intrinsèquement à l’oratoire. La démarche mystique ou spiritualiste faisant de l’oratoire, le lieu privilégié pour communier avec le Divin ou le Soi. Alors pourquoi nier l’alchimie du verbe, l’alchimie de la lumière, l’alchimie de la vie et celle de l’amour ?
L’alchimiste est un mystique pragmatique, méditatif et opératif qui travaille avec la matière de son choix, pour la parfaire, et, ce faisant, œuvre à son propre perfectionnement.
Aux souffleurs qui jouent avec leurs alambics et leurs creusets, et c’est leur droit, je dirai simplement qu’ils ne deviendront un jour les gardiens du Temple de l’Alchimie que lorsqu'ils seront dignes de servir le Grand Alchimiste de l’Univers, en attestant de leur propre transmutation et en manifestant la sagesse du cœur. Quant à l’alchimiste véritable, quelle que soit sa pratique, elle est respectable et le conduit à la communion avec tous les hommes et femmes de bonne volonté.
L'alchimie spirituelle est le cœur de toute forme d'alchimie, car l'œuvre est indissociable de l'œuvrant.
Ludivine- Nombre de messages : 220
Date d'inscription : 04/04/2010
Re: Qu'est-ce que l'alchimie ?
"La science de Thot est la science sacerdotale de tous les temps, parce qu'elle est fondée (et serait totalement absurde sans cela) sur une base irrationnelle, identique à la base de toute philosophie du commencement des choses. Aucun corps déterminé ne peut servir de point de départ pour l'"Œuvre", parce qu'il ne s'agit pas de décomposer la matière, comme le font nos atomistes, mais de générer la matière du monde, à l'image de la création. Il s'agit donc de la Connaissance révélée et non d'une science rationnelle.
Rares sont les hommes qui ont put pénétrer ce secret du commencement, mais tous ceux qui y sont parvenus ont alors, par devoir spirituel, laissé un témoignage de l'existence de cette science, en décrivant à travers des énigmes ou des allégories – mais surtout à travers des considérations théologiques – le processus de travail et les phases du devenir, sans toutefois révéler le secret essentiel."
Rares sont les hommes qui ont put pénétrer ce secret du commencement, mais tous ceux qui y sont parvenus ont alors, par devoir spirituel, laissé un témoignage de l'existence de cette science, en décrivant à travers des énigmes ou des allégories – mais surtout à travers des considérations théologiques – le processus de travail et les phases du devenir, sans toutefois révéler le secret essentiel."
R.A. Schwaller de Lubicz (1887-1961) – Le Roi de la théocratie pharaonique
Ludivine- Nombre de messages : 220
Date d'inscription : 04/04/2010
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