Rembrandt Harmensz (ou Harmenszoon) van Rijn (1606-1669)
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Rembrandt Harmensz (ou Harmenszoon) van Rijn (1606-1669)
Le Docteur Faust (1650 - 1652)
Dimensions : Hauteur 209 mm - Largeur 161 mm.
Gravure sur cuivre, eau-forte.
On reconnaît au centre du disque lumineux le mot INRI et les lettres du tour composeraient l’anagramme d’une prière
Garfield- Nombre de messages : 176
Age : 43
Date d'inscription : 20/07/2008
Re: Rembrandt Harmensz (ou Harmenszoon) van Rijn (1606-1669)
Dans l’inventaire des planches de Rembrandt de 1679 que possédait Clément de Jonghe, cette oeuvre fut appelée "Practisierende Alchemist" soit "L'Alchimiste au travail" ou "L’Alchimiste à l’œuvre".
Roger Guasco dans un Extrait de : " AZOTH ": Le Soufre : nous parle de la représentation du Docteur Faust par Rembrandt en ces termes :
Roger Guasco dans un Extrait de : " AZOTH ": Le Soufre : nous parle de la représentation du Docteur Faust par Rembrandt en ces termes :
Rembrandt dans une de ses eaux-fortes, intitulée " Le Docteur FAUSTUS ", représente un Alchimiste en contemplation devant une apparition rayonnante où s´inscrit dans un médaillon les mots ALGAR, ADAM, AGLA, sur fond de soleil. Le mot ALGAR est l´anagramme de GRAAL et tout s´interprète à la façon d´un rébus - le Soleil - RE se soude comme un préfixe au mot ALGAR pour donner le REALGAR, sulfure naturel d´arsenic, né du feu des mines qui est de couleur rouge.
Enfin, l´arsenic vient du mot arsen qui veut dire mâle.
On ne peut trouver de définition plus claire et plus complète de la matière première.
Henri Schersch- Nombre de messages : 330
Age : 54
Date d'inscription : 21/07/2008
Re: Rembrandt Harmensz (ou Harmenszoon) van Rijn (1606-1669)
Hum hum...Garfield a écrit:On reconnaît au centre du disque lumineux le mot INRI
Admettons, Garfield, mais constatons aussi que les lettres RIIN sont également en rapport avec le patronyme du peintre, dont ce pourrait être une forme de signature.
Examinons les indices.
En cette époque du XVIIème siècle, l'orthographe n'était pas codifiée. Les lettrés transcrivaient les noms qu'ils entendaient selon les codes phonétiques locaux. "van RIIN", ou "van RIJN", en flamand, cela signifie "du Rhin" (ou "de Rhénanie", dirait-on de nos jours). Un francophone non habitué à prononcer les noms flamands retranscrirait approximativement ce nom comme ceci : "Rèynn" ou "Rêhine" (avec un e muet en fin de mot).
Bien que le Rhin coulât majoritairement parmi les terres du Saint-Empire Romain Germanique, la partie basse du fleuve et l'embouchure en Mer du Nord étaient territoires de la République des Provinces-Unies (actuels Pays-Bas). On y parlait flamand. Rembrandt était fils d'un meunier habitant Leiden, une ville située dans le delta du Rhin. Le moulin était peut-être précisément situé en bord du Rhin ou d'une de ses nombreuses ramifications, tel que celui-ci, peint par Rembrandt en 1650 :
Bien que Rembrandt lui-même n'ait, à ma connaissance, jamais signé "van Riin", on sait que l'orthographe de sa signature a changé à plusieurs reprises sans que la prononciation en soit modifiée. La similitude entre le I et le J explique que l'orthographe "VAN RIIN" ne soit pas très rare. En néerlandais actuel, le son "êye" s'écrit assez fréquemment "Y" à la devanture des commerces, et dans le nom de certaines villes, comme Leyden par exemple.
Rembrandt a pu ajouter un jeu de mot patronymique à l'abréviation latine INRI, elle-même déjà sujette à interprétations diverses.
Signalons aussi aux amateurs d'anagrammes qu'en néerlandais, le mot "DAM" signifie "digue". Et des digues, dans le delta Meuse-Rhin, il y en a pléthore !
Sherlock- Nombre de messages : 78
Date d'inscription : 09/04/2008
Re: Rembrandt Harmensz (ou Harmenszoon) van Rijn (1606-1669)
Bonjour
La précision de Henri me paraît très importante : " cette oeuvre fut appelée "Practisierende Alchemist" soit "L'Alchimiste au travail" ou "L’Alchimiste à l’œuvre". "
Je ne la connaissais que sous le nom de Doctor Faustus, ce qui m'inclinait à penser à une pratique théurgique, la tête de mort visible étant ambigue; comment lier magie noire et lumière ?
Si c'est un alchimiste qui est représenté, cela s'éclaire (rire) considérablement. Après d'intenses méditations, notre "philosophe" reçoit le Donum Dei. En d'autres termes, il reçoit la révélation de la lumière de Nature, d'où l'astuce de la fenêtre-vitrail. Cette Lumière manifestée par les yeux intérieurs permet de copier, et seulement copier, son activité, celle-ci ne faisant depuis toute éternité que des métamorphoses, des transmutations, c'est son Grand Oeuvre. Cette lumière est intensément blanche, mais n'aveugle pas. Tel le photographe prenant un cliché, il faut rester suffisament calme pour voir, dans cette blancheur intense, son activité. le philosophe a simplement reçu "permission" de copier le processus de métamorphose de l'univers.
Je vois donc exprimé ici les 3 mondes traditionnels par les 3 cercles. les croix délimitant 4 points indiquent les 4 éléments qui se retrouvent au centre (quintessence) produisant toute la création par le Verbe I N R I, d'où les lettres de l'alphabet.
On sait que les 4 éléments s'opposent 2 à 2 dans leur transmutations incessantes, les 2 invisibles Feu et Air unis contre les 2 visibles Eau et Terre. je propose les 2 lettres I + I comme la formulation (binaire) du feu s'opposant à l'Eau (N + R). la bizarre graphie à gauche de la 2è roue du E implique-t'elle d'utiliser l'alphabet grec ? La "cabale" alchimique semble en tout cas requise, souvenons nous que le tetragrammaton désigne les 4 éléments et la rosée.
Encore merci à Henri pour cette précision fondamentale (pour moi !). J'espère que Sherlock et Watson vont pouvoir éclairer davantage cette "cabale" !!
Cordialement,
C...a
La précision de Henri me paraît très importante : " cette oeuvre fut appelée "Practisierende Alchemist" soit "L'Alchimiste au travail" ou "L’Alchimiste à l’œuvre". "
Je ne la connaissais que sous le nom de Doctor Faustus, ce qui m'inclinait à penser à une pratique théurgique, la tête de mort visible étant ambigue; comment lier magie noire et lumière ?
Si c'est un alchimiste qui est représenté, cela s'éclaire (rire) considérablement. Après d'intenses méditations, notre "philosophe" reçoit le Donum Dei. En d'autres termes, il reçoit la révélation de la lumière de Nature, d'où l'astuce de la fenêtre-vitrail. Cette Lumière manifestée par les yeux intérieurs permet de copier, et seulement copier, son activité, celle-ci ne faisant depuis toute éternité que des métamorphoses, des transmutations, c'est son Grand Oeuvre. Cette lumière est intensément blanche, mais n'aveugle pas. Tel le photographe prenant un cliché, il faut rester suffisament calme pour voir, dans cette blancheur intense, son activité. le philosophe a simplement reçu "permission" de copier le processus de métamorphose de l'univers.
Je vois donc exprimé ici les 3 mondes traditionnels par les 3 cercles. les croix délimitant 4 points indiquent les 4 éléments qui se retrouvent au centre (quintessence) produisant toute la création par le Verbe I N R I, d'où les lettres de l'alphabet.
On sait que les 4 éléments s'opposent 2 à 2 dans leur transmutations incessantes, les 2 invisibles Feu et Air unis contre les 2 visibles Eau et Terre. je propose les 2 lettres I + I comme la formulation (binaire) du feu s'opposant à l'Eau (N + R). la bizarre graphie à gauche de la 2è roue du E implique-t'elle d'utiliser l'alphabet grec ? La "cabale" alchimique semble en tout cas requise, souvenons nous que le tetragrammaton désigne les 4 éléments et la rosée.
Encore merci à Henri pour cette précision fondamentale (pour moi !). J'espère que Sherlock et Watson vont pouvoir éclairer davantage cette "cabale" !!
Cordialement,
C...a
Charly Alverda- Nombre de messages : 534
Date d'inscription : 02/10/2008
Re: Rembrandt Harmensz (ou Harmenszoon) van Rijn (1606-1669)
Il y a quelques infos intéressantes ici :
http://expositions.bnf.fr/rembrandt/grand/093.htm
Notamment cette affirmation : " De la main gauche, il tient un objet rond, un miroir, qu'il montre de la droite."
Le mercure, " miroir où l'on voit toute la nature à découvert".
Je resigne !
C...a
http://expositions.bnf.fr/rembrandt/grand/093.htm
Notamment cette affirmation : " De la main gauche, il tient un objet rond, un miroir, qu'il montre de la droite."
Le mercure, " miroir où l'on voit toute la nature à découvert".
Je resigne !
C...a
Charly Alverda- Nombre de messages : 534
Date d'inscription : 02/10/2008
Re: Rembrandt Harmensz (ou Harmenszoon) van Rijn (1606-1669)
Hum hum…
Beaucoup de spéculations, mais peu de certitudes au sujet de cette "eau-vive".
Au niveau du "miroir", on est là aussi en train de "spéculer" (du latin "SPECVLVM" signifiant "miroir"), mais n'y sommes-nous pas contraints, faute de certitudes ? Tentons de syntoniser nos deux hémisphères cérébraux; associons logique et analogique.
Y a-t-il miroir ou pas miroir ? A première vue, je ne voyais qu'une vitre ronde, vue en perspective, et touchant exactement le bord du cercle contenant les inscriptions. Comme s'il s'agissait non pas d'un miroir mais de la partie centrale, ronde, ouvrante, du vitrail. Comme si une charnière permettait d'ouvrir cette partie de la verrière, la vitre ronde se retrouvant dans un plan presque perpendiculaire à la vitre.
Mais il y a ces troublantes mains…
Positionnées comme si un personnage vu de face tenait de sa main gauche un miroir et y indiquant quelque chose de sa main droite (donc, pour nous : celle de gauche). Dans ce cas, le cercle lumineux chargé d'inscriptions occuperait grosso modo la place du visage du personnage.
Alors, fenêtre ou miroir ? La thématique est un peu similaire. Une fenêtre donne sur un autre espace (surtout si une partie est ouvrante); le miroir a un fil qui lui est dédié dans la section Sujets connexes :: Symbolisme
Pour y voir clair, la BNF met à disposition des internautes un outil vraiment pratique pour distinguer les moindres détails de cette œuvre : Rembrandt – à la loupe.
En flamand, "miroir" se traduit par "spiegel" (le premier 'e' ne se prononce pas mais allonge le son 'i'; on prononcera donc "spîîgueul". On voit assez aisément la ressemblance avec la racine latine. Le verbe "spiegelen" (prononcer "spîîgueleune") signifie "prendre exemple". Peut-on voir le divin en face, ou faut-il utiliser le miroir afin de ne pas "s'y brûler les yeux" ?
Autre matière à spéculations : le texte à l'intérieur du cercle. Les lettrés de l'époque pratiquaient le latin, le grec, l'hébreu, et la langue locale (soit, dans ce cas, le flamand). Rembrandt était-il l'un d'eux ? Je ne l'ai pas encore découvert, mais à cause de la graphie particulière d'un E un peu raté qui ressemble fort à un epsilon grec, Charly a raison de soupçonner de possibles jeux de mots par glissement d'une langue vers une autre. Je signalais dans mon post précédent que le mot néerlandais DAM, qu'on retrouve dans ADAM, signifiait "digue". Ce n'était qu'une hypothèse, d'ailleurs assez faible, car plus un mot est court, plus on a de possibilités de le retrouver dans un mot plus long. Si Rembrandt était porté vers l'ésotérisme, il aurait pu faire réellement allusion à l'Adam Kadmon, à l'Adam biblique de la Genèse, à moins qu'il s'agisse d'une anagramme ou d'un code lettrique quelconque.
Il en va de même avec l'étrange mot DAGERAM, parfois vu comme étant DAGLRAM, ou DAGIRAM, à cause, une fois de plus, d'un E un peu raté. En flamand d'alors, comme en néerlandais moderne, "dag" signifie "jour", et "ram" signifie "bélier" (l'animal, mais aussi le signe zodiacal homonyme). Mais une fois ceci constaté, peut-on se risquer à une traduction/trahison/interprétation ?
jour du bélier ?
bélier du jour ?
jour 1 Bélier ? (DAG I RAM)
jour 50 Bélier ? (DAG L RAM)
Franchement, ce ne serait pas sérieux; cela résulterait plutôt d'une volonté inconsciente de trouver à tout prix une solution à un code qui reste à ce jour indéchiffrable, à Watson comme à moi-même, à mon GRANDDAM.
Beaucoup de spéculations, mais peu de certitudes au sujet de cette "eau-vive".
Au niveau du "miroir", on est là aussi en train de "spéculer" (du latin "SPECVLVM" signifiant "miroir"), mais n'y sommes-nous pas contraints, faute de certitudes ? Tentons de syntoniser nos deux hémisphères cérébraux; associons logique et analogique.
Y a-t-il miroir ou pas miroir ? A première vue, je ne voyais qu'une vitre ronde, vue en perspective, et touchant exactement le bord du cercle contenant les inscriptions. Comme s'il s'agissait non pas d'un miroir mais de la partie centrale, ronde, ouvrante, du vitrail. Comme si une charnière permettait d'ouvrir cette partie de la verrière, la vitre ronde se retrouvant dans un plan presque perpendiculaire à la vitre.
Mais il y a ces troublantes mains…
Positionnées comme si un personnage vu de face tenait de sa main gauche un miroir et y indiquant quelque chose de sa main droite (donc, pour nous : celle de gauche). Dans ce cas, le cercle lumineux chargé d'inscriptions occuperait grosso modo la place du visage du personnage.
Alors, fenêtre ou miroir ? La thématique est un peu similaire. Une fenêtre donne sur un autre espace (surtout si une partie est ouvrante); le miroir a un fil qui lui est dédié dans la section Sujets connexes :: Symbolisme
Pour y voir clair, la BNF met à disposition des internautes un outil vraiment pratique pour distinguer les moindres détails de cette œuvre : Rembrandt – à la loupe.
En flamand, "miroir" se traduit par "spiegel" (le premier 'e' ne se prononce pas mais allonge le son 'i'; on prononcera donc "spîîgueul". On voit assez aisément la ressemblance avec la racine latine. Le verbe "spiegelen" (prononcer "spîîgueleune") signifie "prendre exemple". Peut-on voir le divin en face, ou faut-il utiliser le miroir afin de ne pas "s'y brûler les yeux" ?
Autre matière à spéculations : le texte à l'intérieur du cercle. Les lettrés de l'époque pratiquaient le latin, le grec, l'hébreu, et la langue locale (soit, dans ce cas, le flamand). Rembrandt était-il l'un d'eux ? Je ne l'ai pas encore découvert, mais à cause de la graphie particulière d'un E un peu raté qui ressemble fort à un epsilon grec, Charly a raison de soupçonner de possibles jeux de mots par glissement d'une langue vers une autre. Je signalais dans mon post précédent que le mot néerlandais DAM, qu'on retrouve dans ADAM, signifiait "digue". Ce n'était qu'une hypothèse, d'ailleurs assez faible, car plus un mot est court, plus on a de possibilités de le retrouver dans un mot plus long. Si Rembrandt était porté vers l'ésotérisme, il aurait pu faire réellement allusion à l'Adam Kadmon, à l'Adam biblique de la Genèse, à moins qu'il s'agisse d'une anagramme ou d'un code lettrique quelconque.
Il en va de même avec l'étrange mot DAGERAM, parfois vu comme étant DAGLRAM, ou DAGIRAM, à cause, une fois de plus, d'un E un peu raté. En flamand d'alors, comme en néerlandais moderne, "dag" signifie "jour", et "ram" signifie "bélier" (l'animal, mais aussi le signe zodiacal homonyme). Mais une fois ceci constaté, peut-on se risquer à une traduction/trahison/interprétation ?
jour du bélier ?
bélier du jour ?
jour 1 Bélier ? (DAG I RAM)
jour 50 Bélier ? (DAG L RAM)
Franchement, ce ne serait pas sérieux; cela résulterait plutôt d'une volonté inconsciente de trouver à tout prix une solution à un code qui reste à ce jour indéchiffrable, à Watson comme à moi-même, à mon GRANDDAM.
Sherlock- Nombre de messages : 78
Date d'inscription : 09/04/2008
Re: Rembrandt Harmensz (ou Harmenszoon) van Rijn (1606-1669)
" le cercle lumineux chargé d'inscriptions occuperait grosso modo la place du visage du personnage." dit Sherlock. C'est bien ainsi que je vois la Lumière de Nature personnifiée tenant son symbole : le mercure.
Si l'on accepte que les cercles concentriques soient les 3 mondes, nous avons au centre le monde divin avec INRI, le 2è cercle (intermédiaire), monde de l'homme, avec le mot Adam et le 3è cercle serait celui de la nature. Aglagla !
Affaire à suivre à la loupe Sherlock !
Cordialement,
Charly
Si l'on accepte que les cercles concentriques soient les 3 mondes, nous avons au centre le monde divin avec INRI, le 2è cercle (intermédiaire), monde de l'homme, avec le mot Adam et le 3è cercle serait celui de la nature. Aglagla !
Affaire à suivre à la loupe Sherlock !
Cordialement,
Charly
Charly Alverda- Nombre de messages : 534
Date d'inscription : 02/10/2008
Re: Rembrandt Harmensz (ou Harmenszoon) van Rijn (1606-1669)
Bonsoir Charly. Effectivement, à l'époque de Rembrandt, les miroirs de qualité étaient réalisés au moyen d'une fine pellicule de mercure fixée au verso d'une plaque de verre. Ce savoir faire réservé à une guilde était convoité. Ainsi, en mai 1665, Colbert expédie à Venise un agent secret pour organiser la fuite de verriers vers Paris. Il y aura en tout trois expéditions de débauchage. Cette péripétie historique montre à quel point le miroir au mercure était vu comme une richesse, comme un symbole de qualité, avec aussi une petite touche exotique liée à la glorieuse aura vénitienne.
On peut donc établir une relation d'équivalence symbolique entre : miroir, mercure, richesse, savoir-faire secret, maîtrise de la lumière.
Tous ces termes, déclinés ici en rapport avec la technicité, font partie du langage alchimique en tant qu'allusion imagée.
On peut donc établir une relation d'équivalence symbolique entre : miroir, mercure, richesse, savoir-faire secret, maîtrise de la lumière.
Tous ces termes, déclinés ici en rapport avec la technicité, font partie du langage alchimique en tant qu'allusion imagée.
Sherlock- Nombre de messages : 78
Date d'inscription : 09/04/2008
Re: Rembrandt Harmensz (ou Harmenszoon) van Rijn (1606-1669)
Bonsoir
Glané dans Alexander von Bernus
In "Médecine et Alchimie"
“ L'abbé Monfaucon de Villars disserte dans son livre fameux d’un miroir concave et de la possibilité d'établir des rapports magiques avec les "habitants de l'élément igné " par ce moyen : "Il n'y a qu'à concentrer le feu du monde par des miroirs concaves, dans un globe de verre ; c'est ici l'artifice que tous les Anciens ont caché religieusement, et que le divin Théophraste a découvert. Il se forme dans ce globe une poudre solaire, laquelle s'étant purifiée d'ellemême, du mélange des autres Eléments ; et étant préparée selon l'art, devient en fort peu de temps souverainement propre à exalter le feu qui est en nous. " D'accord avec cette conception, un théosophe de notre temps, Van der Meulen écrit en 1922: " L'éther est mis en mouvement par les rayons du soleil. Celui qui réussirait à concentrer ces rayons par des miroirs ou par des lentilles, serait capable de provoquer certaines ondes dans l'éther (il s'agit du Prana des Hindous et non pas de l'éther hypothétique, d'ailleurs dépassé, de la science). Ainsi, celui qui saura unir la force du feu élémentaire à celle de l'ignis essentialis, verra apparaître, très lentement mais régulièrement, goutte à goutte, un liquide, un remède incomparable contre beaucoup de maladies tuberculose, hydropisie, etc. "
Notons que le prana des Hindous est bien “notre” mercure. Je poursuis ma mercurielle idée , vais-je enfin la capturer ?
Tout un faisceau de convergences nous a amenés à penser que Rembrandt possèdait bien quelques teintures ésotériques. La grande armoire à teintures de cette époque est encore le De occulta philosophia de Agrippa, que je ne possède pas, mais il me paraîtrait très intéressant de le consulter pour des anagrammes possibles ou autres "spéculations".
Le Dr Watson a peut-être un exemplaire original ?!
Cordialement,
C...a
Glané dans Alexander von Bernus
In "Médecine et Alchimie"
“ L'abbé Monfaucon de Villars disserte dans son livre fameux d’un miroir concave et de la possibilité d'établir des rapports magiques avec les "habitants de l'élément igné " par ce moyen : "Il n'y a qu'à concentrer le feu du monde par des miroirs concaves, dans un globe de verre ; c'est ici l'artifice que tous les Anciens ont caché religieusement, et que le divin Théophraste a découvert. Il se forme dans ce globe une poudre solaire, laquelle s'étant purifiée d'ellemême, du mélange des autres Eléments ; et étant préparée selon l'art, devient en fort peu de temps souverainement propre à exalter le feu qui est en nous. " D'accord avec cette conception, un théosophe de notre temps, Van der Meulen écrit en 1922: " L'éther est mis en mouvement par les rayons du soleil. Celui qui réussirait à concentrer ces rayons par des miroirs ou par des lentilles, serait capable de provoquer certaines ondes dans l'éther (il s'agit du Prana des Hindous et non pas de l'éther hypothétique, d'ailleurs dépassé, de la science). Ainsi, celui qui saura unir la force du feu élémentaire à celle de l'ignis essentialis, verra apparaître, très lentement mais régulièrement, goutte à goutte, un liquide, un remède incomparable contre beaucoup de maladies tuberculose, hydropisie, etc. "
Notons que le prana des Hindous est bien “notre” mercure. Je poursuis ma mercurielle idée , vais-je enfin la capturer ?
Tout un faisceau de convergences nous a amenés à penser que Rembrandt possèdait bien quelques teintures ésotériques. La grande armoire à teintures de cette époque est encore le De occulta philosophia de Agrippa, que je ne possède pas, mais il me paraîtrait très intéressant de le consulter pour des anagrammes possibles ou autres "spéculations".
Le Dr Watson a peut-être un exemplaire original ?!
Cordialement,
C...a
Charly Alverda- Nombre de messages : 534
Date d'inscription : 02/10/2008
Re: Rembrandt Harmensz (ou Harmenszoon) van Rijn (1606-1669)
De Occulta Philosophia est un ouvrage de magie achevé vers 1510, constitué de 3 livres. Comme Agrippa le signale lui-même au début de l'ouvrage : cette division en 3 tomes se calque sur la division tripartite de l'univers : élémentaire (matérielle), céleste (astrologique et mathématique) et intellectuelle (les intelligences et les démons). De fait, dans le Livre I, on trouve des réflexions sur les planètes, la divination, les influences occultes répandues dans la nature; le Livre II centré sur les nombres traite de l'âme du monde; le Livre III explore les noms divins, l'angélologie, et les disciplines spirituelles. Cette division pourrait bien correspondre aux trois cercles concentriques qui sont au cœur de la gravure de Rembrandt. Cette division serait déjà décrite dans un grimoire plus ancien, le Picatrix. Elle ferait donc référence au 17ème siècle.
Mais le mot division n'est peut-être pas le terme le plus approprié, car les trois niveaux sont intimement liés les uns aux autres. Le Créateur exerce son pouvoir et son influence au travers de ces trois ordres, depuis les puissances angéliques spirituelles supérieures (l’étage le plus proche de Dieu) jusqu'aux êtres animés et inanimés terrestres, au travers des corps célestes. Ces trois niveaux ne doivent donc pas être vus comme un ordonnancement en strates, mais doivent être considérés un ensemble vivant, un grand être vivant dont chaque partie est dépendante des autres dans une influence réciproque universelle. C'est du moins ce qu'expose Spartakus FreeMann (pseudonyme) dans son exposé pour le magazine en ligne EzoOccult.
Mais le mot division n'est peut-être pas le terme le plus approprié, car les trois niveaux sont intimement liés les uns aux autres. Le Créateur exerce son pouvoir et son influence au travers de ces trois ordres, depuis les puissances angéliques spirituelles supérieures (l’étage le plus proche de Dieu) jusqu'aux êtres animés et inanimés terrestres, au travers des corps célestes. Ces trois niveaux ne doivent donc pas être vus comme un ordonnancement en strates, mais doivent être considérés un ensemble vivant, un grand être vivant dont chaque partie est dépendante des autres dans une influence réciproque universelle. C'est du moins ce qu'expose Spartakus FreeMann (pseudonyme) dans son exposé pour le magazine en ligne EzoOccult.
Henri Schersch- Nombre de messages : 330
Age : 54
Date d'inscription : 21/07/2008
Re: Rembrandt Harmensz (ou Harmenszoon) van Rijn (1606-1669)
Merci Henri
En effet E. Garin, le spécialiste de la Renaissance confirme ces propos, on notera dans ce qui suit une occurence très ancienne du philosophe : amoureux de science, que tous les alchimistes reprirent du XVè siècle... à nos jours ! :
" ... La circulation au Quattrocento des textes clairement magiques se faisait assez fréquente. Avec la fascination pour l'occulte et la tentation des opérations magiques, agissait la séduction d'une rencontre entre la connaissance des structures profondes des choses et la conquête d'une puissance opératoire dans la nature, et tout cela reposant sur une vision unitaire de la réalité qui accentue les correspondances entre l'homme et le monde en une poursuite sans fin d'images exemplaires et de plans réfléchis cherchant à dire l'ineffable.
C'est dans un semblable horizon que se situent des oeuvres comme le Picatrix, traité arabe de magie dont l'auteur est incertain (Ghayat al-hakim du pseudo-al-Majriti) dont la version latine circulait sous forme manuscrite en Italie, en particulier pendant la seconde moitié du Quattrocento, suscitant tout ensemble admiration et scandale tant parmi les chrétiens que parmi les musulmans chez qui, comme on l'a vu, il fut réfuté par un savant tel qu'Ibn Khaldun. Le Picatrix était une oeuvre bien connue de Ficin qui reconnaissait en avoir tiré l'essentiel du troisième livre de son De vita, en en acceptant le pouvoir thérapeutique des talismans. Pic, qui en possédait un manuscrit dans sa propre bibliothèque, le lira ; Ludovico Lazzarelli le citera, Corneille Agrippa l'utilisera, pour n'en mentionner immédiatement que quelques-uns. Il est possible que Campanella se soit souvenu de la civitas Adocentyn (Picatrix, IV, 3), quand il dressait les plans de la cité du Soleil. Mais le plus intéressant était le lien, clairement exposé dans le Picatrix, entre des présupposés théoriques et des pratiques opératoires, entre hermétisme spéculatif aux nuances platonisantes et magie, entre théurgie et théosophie orientale. "Sachez que la science, lit-on dans le Picatrix (I, VI, i), est quelque chose de très noble et de très élevé ; qui s'y emploiera et agira par son moyen en retirera noblesse et grandeur. Et la science procède par degrés - si l'on en connaît un, un autre aussitôt apparaît qu'il faut apprendre. Est parfait dans la science celui qui atteint l'ultime degré, et qui apprécie et aime tous les degrés de la science. Les Grecs l'appellent philosophe, ce qui se traduit en latin par amoureux de la science. Celui qui ne s'est pas fatigué dans les sciences est plein de défauts et d'une faible autorité et par conséquent ne doit par être appelé homme, même s'il a le nom, la forme et l'aspect d'un homme." Mais il y a plus : à travers la science, l'homme fait des miracles, comprend tout, et réussit en quelque sorte à devenir tout. "Le coq, le chien, le lion ne peuvent changer leur voix ; l'homme, avec sa voix naturelle, a le pouvoir de reproduire les sons de tous les autres animaux, de changer leur forme à sa convenance." Il est à peine besoin de rappeler ici la valeur qu'ont dans l'hermétisme les mots, le langage, les formules ("avec sa voix devenant semblable à n'importe quel animal, quand il lui plaît; avec ses propres mains il modèle des formes semblables à eux; avec ses mots il compte, décrit et explique leur natures et leurs actes"). En réalité, l'homme a le pouvoir de transformer sa propre nature.” (E. Garin, Hermétisme et Renaissance)
Cordialement,
C...a
En effet E. Garin, le spécialiste de la Renaissance confirme ces propos, on notera dans ce qui suit une occurence très ancienne du philosophe : amoureux de science, que tous les alchimistes reprirent du XVè siècle... à nos jours ! :
" ... La circulation au Quattrocento des textes clairement magiques se faisait assez fréquente. Avec la fascination pour l'occulte et la tentation des opérations magiques, agissait la séduction d'une rencontre entre la connaissance des structures profondes des choses et la conquête d'une puissance opératoire dans la nature, et tout cela reposant sur une vision unitaire de la réalité qui accentue les correspondances entre l'homme et le monde en une poursuite sans fin d'images exemplaires et de plans réfléchis cherchant à dire l'ineffable.
C'est dans un semblable horizon que se situent des oeuvres comme le Picatrix, traité arabe de magie dont l'auteur est incertain (Ghayat al-hakim du pseudo-al-Majriti) dont la version latine circulait sous forme manuscrite en Italie, en particulier pendant la seconde moitié du Quattrocento, suscitant tout ensemble admiration et scandale tant parmi les chrétiens que parmi les musulmans chez qui, comme on l'a vu, il fut réfuté par un savant tel qu'Ibn Khaldun. Le Picatrix était une oeuvre bien connue de Ficin qui reconnaissait en avoir tiré l'essentiel du troisième livre de son De vita, en en acceptant le pouvoir thérapeutique des talismans. Pic, qui en possédait un manuscrit dans sa propre bibliothèque, le lira ; Ludovico Lazzarelli le citera, Corneille Agrippa l'utilisera, pour n'en mentionner immédiatement que quelques-uns. Il est possible que Campanella se soit souvenu de la civitas Adocentyn (Picatrix, IV, 3), quand il dressait les plans de la cité du Soleil. Mais le plus intéressant était le lien, clairement exposé dans le Picatrix, entre des présupposés théoriques et des pratiques opératoires, entre hermétisme spéculatif aux nuances platonisantes et magie, entre théurgie et théosophie orientale. "Sachez que la science, lit-on dans le Picatrix (I, VI, i), est quelque chose de très noble et de très élevé ; qui s'y emploiera et agira par son moyen en retirera noblesse et grandeur. Et la science procède par degrés - si l'on en connaît un, un autre aussitôt apparaît qu'il faut apprendre. Est parfait dans la science celui qui atteint l'ultime degré, et qui apprécie et aime tous les degrés de la science. Les Grecs l'appellent philosophe, ce qui se traduit en latin par amoureux de la science. Celui qui ne s'est pas fatigué dans les sciences est plein de défauts et d'une faible autorité et par conséquent ne doit par être appelé homme, même s'il a le nom, la forme et l'aspect d'un homme." Mais il y a plus : à travers la science, l'homme fait des miracles, comprend tout, et réussit en quelque sorte à devenir tout. "Le coq, le chien, le lion ne peuvent changer leur voix ; l'homme, avec sa voix naturelle, a le pouvoir de reproduire les sons de tous les autres animaux, de changer leur forme à sa convenance." Il est à peine besoin de rappeler ici la valeur qu'ont dans l'hermétisme les mots, le langage, les formules ("avec sa voix devenant semblable à n'importe quel animal, quand il lui plaît; avec ses propres mains il modèle des formes semblables à eux; avec ses mots il compte, décrit et explique leur natures et leurs actes"). En réalité, l'homme a le pouvoir de transformer sa propre nature.” (E. Garin, Hermétisme et Renaissance)
Cordialement,
C...a
Charly Alverda- Nombre de messages : 534
Date d'inscription : 02/10/2008
Re: Rembrandt Harmensz (ou Harmenszoon) van Rijn (1606-1669)
Excellent !
Nous ne sommes donc pas encore tout à fait en mesure de confirmer si "l'ovale à côté du cercle" de la gravure de Rembrandt est un miroir ou un carreau ouvrant, mais l'hypothèse du miroir semble un peu plus solide. Gardons cependant aussi à l'esprit que les deux hypothèses ne s'excluent pas mutuellement.
Sur la question des inscriptions dans le cercle, le détour par le De Occulta Philosophia d'Agrippa et par le Picatrix nous conforte dans l'idée que Rembrandt, en gravant la rencontre entre le "Practisierende Alchemist" et le Divin, a représenté ce dernier contenant en son sein ces trois strates interdépendantes, conformément aux traditions occultistes à la mode en son temps. Avec une allusion nette au mercure comme voie d'approche du dit Divin.
Si l'hypothèse tient, les trois couches du cercle pourraient alors contenir chacune un texte révélateur de la "division" correspondante décrite par Agrippa.
Remarquons que dans une autre œuvre, une copie de la gravure de Rembrandt réalisée à l'encre sur papier fin par David d'Angers, certains traits sont mieux marqués que sur le document original, ce qui facilite le repérage de certains détails :
Feuille attribuée à David d'Angers (Pierre Jean David, 1788-1856), probablement exécutée chez les professeurs Marchand et Delusse,
enseignants à l'Ecole centrale d'Angers vers 1806/1807, au cours de ses études. Le dessin est inspiré des maitres anciens, lesquels
servaient traditionnellement de base à l'enseignement classique pendant la formation à l'Ecole des Beaux Arts.
Dessin provenant de la dispersion des collections de Maurice Fenaille (1855-1937)
Attention
Cette copie est aussi une réinterprétation de l'original. Bien que pratique pour nous, elle n'est pas exempte de différences.
Raison pour laquelle nous devons toujours nous retourner vers l'œuvre d'origine.
Questionnons-nous. Que connaissait Rembrandt de l'ésotérisme ? Sa démarche était-elle personnelle ou bien sa gravure était-elle une œuvre de commande pour le compte d'un commanditaire anonyme ?
De la réponse à cette question dépendra l'intérêt d'examiner d'autres oeuvres postérieures de Rembrandt, susceptibles de contenir - ou non - d'autres clés.
Nous ne sommes donc pas encore tout à fait en mesure de confirmer si "l'ovale à côté du cercle" de la gravure de Rembrandt est un miroir ou un carreau ouvrant, mais l'hypothèse du miroir semble un peu plus solide. Gardons cependant aussi à l'esprit que les deux hypothèses ne s'excluent pas mutuellement.
Sur la question des inscriptions dans le cercle, le détour par le De Occulta Philosophia d'Agrippa et par le Picatrix nous conforte dans l'idée que Rembrandt, en gravant la rencontre entre le "Practisierende Alchemist" et le Divin, a représenté ce dernier contenant en son sein ces trois strates interdépendantes, conformément aux traditions occultistes à la mode en son temps. Avec une allusion nette au mercure comme voie d'approche du dit Divin.
Si l'hypothèse tient, les trois couches du cercle pourraient alors contenir chacune un texte révélateur de la "division" correspondante décrite par Agrippa.
Remarquons que dans une autre œuvre, une copie de la gravure de Rembrandt réalisée à l'encre sur papier fin par David d'Angers, certains traits sont mieux marqués que sur le document original, ce qui facilite le repérage de certains détails :
Feuille attribuée à David d'Angers (Pierre Jean David, 1788-1856), probablement exécutée chez les professeurs Marchand et Delusse,
enseignants à l'Ecole centrale d'Angers vers 1806/1807, au cours de ses études. Le dessin est inspiré des maitres anciens, lesquels
servaient traditionnellement de base à l'enseignement classique pendant la formation à l'Ecole des Beaux Arts.
Dessin provenant de la dispersion des collections de Maurice Fenaille (1855-1937)
Attention
Cette copie est aussi une réinterprétation de l'original. Bien que pratique pour nous, elle n'est pas exempte de différences.
Raison pour laquelle nous devons toujours nous retourner vers l'œuvre d'origine.
Questionnons-nous. Que connaissait Rembrandt de l'ésotérisme ? Sa démarche était-elle personnelle ou bien sa gravure était-elle une œuvre de commande pour le compte d'un commanditaire anonyme ?
De la réponse à cette question dépendra l'intérêt d'examiner d'autres oeuvres postérieures de Rembrandt, susceptibles de contenir - ou non - d'autres clés.
Sherlock- Nombre de messages : 78
Date d'inscription : 09/04/2008
Re: Rembrandt Harmensz (ou Harmenszoon) van Rijn (1606-1669)
Bonjour
Cherchant à déchiffrer les mots de la gravure, j'ai repris sans grande conviction mes recherches sur l'Agla. Je n'avais trouvé aucune preuve jusqu'à ce jour. Ambelain en avait parlé avec assurance, sans donner de preuves, et il était assez fantaisiste, seules les Sept Instructions aux Frères en Saint Jean, un texte vraisemblablement émané de l'Estoile Internelle, mentionnait cette société. J'ai suivi Paracelse qui ne " craignait pas d'apprendre fusse de barbiers ou de bourreaux les choses utiles à son art ". Et j'ai plongé dans les délires paranoïaques des Rennistes (le Château) affirmant que le peintre Van Eyck avait discrètement mentionné son appartenance. Quoiqu'il en soit vous pouvez vérifier que le mot AGLA est bien peint sur le carrelage des anges musiciens de son fameux retable (grossir à 150 %).
==> The Ghent Altarpiece (1432)
==> Open, upper section (2)
http://www.wga.hu/frames-e.html?/html/e/eyck_van/jan/index.html
Cordialement,
C...a
Cherchant à déchiffrer les mots de la gravure, j'ai repris sans grande conviction mes recherches sur l'Agla. Je n'avais trouvé aucune preuve jusqu'à ce jour. Ambelain en avait parlé avec assurance, sans donner de preuves, et il était assez fantaisiste, seules les Sept Instructions aux Frères en Saint Jean, un texte vraisemblablement émané de l'Estoile Internelle, mentionnait cette société. J'ai suivi Paracelse qui ne " craignait pas d'apprendre fusse de barbiers ou de bourreaux les choses utiles à son art ". Et j'ai plongé dans les délires paranoïaques des Rennistes (le Château) affirmant que le peintre Van Eyck avait discrètement mentionné son appartenance. Quoiqu'il en soit vous pouvez vérifier que le mot AGLA est bien peint sur le carrelage des anges musiciens de son fameux retable (grossir à 150 %).
==> The Ghent Altarpiece (1432)
==> Open, upper section (2)
http://www.wga.hu/frames-e.html?/html/e/eyck_van/jan/index.html
Cordialement,
C...a
Charly Alverda- Nombre de messages : 534
Date d'inscription : 02/10/2008
Re: Rembrandt Harmensz (ou Harmenszoon) van Rijn (1606-1669)
Sherlock ayant crée un fil spécifique consacré à l' AGLA dans la section Esotéristes, symbolistes, etc., nous pouvons continuer à échanger ci-dessous les informations concernant Rembrandt.
Calcédoine- Admin
- Nombre de messages : 325
Date d'inscription : 02/04/2008
Re: Rembrandt Harmensz (ou Harmenszoon) van Rijn (1606-1669)
C'est peut être tordu, mais pourrait-on envisager une "bijection" entre le Verbe INRI et le Tétragramme YHWH ?Charly Alverda a écrit:Je vois donc exprimé ici les 3 mondes traditionnels par les 3 cercles. les croix délimitant 4 points indiquent les 4 éléments qui se retrouvent au centre (quintessence) produisant toute la création par le Verbe I N R I, d'où les lettres de l'alphabet.
On sait que les 4 éléments s'opposent 2 à 2 dans leur transmutations incessantes, les 2 invisibles Feu et Air unis contre les 2 visibles Eau et Terre. Je propose les 2 lettres I + I comme la formulation (binaire) du feu s'opposant à l'Eau (N + R). la bizarre graphie à gauche de la 2è roue du E implique-t'elle d'utiliser l'alphabet grec ? La "cabale" alchimique semble en tout cas requise, souvenons nous que le tetragrammaton désigne les 4 éléments et la rosée.
Chose intéressante, la guématrie du Tétragramme donne 26, et celle de INRI le double : 52.
Pourquoi un double ? Et surtout, est-il légitime de "calculer" (sur INRI) avec notre alphabet moderne dégénéré ?
Les I pourraient correspondre au Iod et Waw... Souzenelle place parfois le Iod à l'aplomb du Waw, interprétant ainsi le Tétragramme comme une Épée, dont "le Yod est le pommeau, le Wav la lamme, les deux Hé les deux tranchants"... Figurant ainsi l'axe vertical de la Croix-Verbe.
N et R pourraient être mis en relation avec les 2 Hé, figurant la dualité. Je pencherais pour un couple Noir et Rouge, gauche et droite... Figurant l'axe horizontal.
Logos- Nombre de messages : 551
Date d'inscription : 23/12/2009
Re: Rembrandt Harmensz (ou Harmenszoon) van Rijn (1606-1669)
guématrie... tordu... dégénéré...
Logos, tu veux me demander en mariage, ou quoi ???
Faut pas trop s'inquiéter de l'apparente absurdité de la chose, car on guématrie rime bien souvent avec folie... Pour ma part, c'est Charly Alverda qui m'a in extremis autrefois donné à croquer autre chose que cette arithmétique obsessionnelle, ce dont je lui suis fort redevable... bref :
je vais regarder ça de près dès que possible, mais d'ores et déjà je te signale que INRI, à proprement parler, vaut 50 et non 52 :
C'est un grand classique de la guématrie de noter que les personnages importants de l'ancien testament ont un nom dont le "nombre" est multiple de 13.
Or, c'est intéressant de constater que, dans INRI, I est pour "Jésus" et l'autre I pour "Juifs", donc ce sont des I qui valent J, et donc 10 et non 9...
Donc, JNRJ vaut en effet 52. Ainsi, notre alphabet soi-disant "dégénéré" serait celui qui révèle cette parenté de Jésus avec les cadors de l'ancien Testament.
Si maintenant, tu considères que le "I" final est pour Israel, alors, INRI est pour JRNI qui vaut 51.
51, outre d'être le chiffre du pastis, est la guématrie de "LE MAT"
à suivre...
Logos, tu veux me demander en mariage, ou quoi ???
Faut pas trop s'inquiéter de l'apparente absurdité de la chose, car on guématrie rime bien souvent avec folie... Pour ma part, c'est Charly Alverda qui m'a in extremis autrefois donné à croquer autre chose que cette arithmétique obsessionnelle, ce dont je lui suis fort redevable... bref :
je vais regarder ça de près dès que possible, mais d'ores et déjà je te signale que INRI, à proprement parler, vaut 50 et non 52 :
I | 9 |
N | 14 |
R | 18 |
I | 9 |
Or, c'est intéressant de constater que, dans INRI, I est pour "Jésus" et l'autre I pour "Juifs", donc ce sont des I qui valent J, et donc 10 et non 9...
Donc, JNRJ vaut en effet 52. Ainsi, notre alphabet soi-disant "dégénéré" serait celui qui révèle cette parenté de Jésus avec les cadors de l'ancien Testament.
Si maintenant, tu considères que le "I" final est pour Israel, alors, INRI est pour JRNI qui vaut 51.
51, outre d'être le chiffre du pastis, est la guématrie de "LE MAT"
à suivre...
Chèvre- Nombre de messages : 350
Date d'inscription : 06/06/2009
Re: Rembrandt Harmensz (ou Harmenszoon) van Rijn (1606-1669)
Oups en effet... J'ai assimilé inconsciemment le I ou Yod et du coup l'ai compté pour 10, sans utiliser ma main.
Oui sinon tu as raison pour J.
Je crois que l'interprétation "igne natura renovatur integra" est une reprise alchimique.
Il est aussi intéressant de remarquer que Nazareth, en tant que berceau du Christ-Verbe, "colle" avec la couleur noire ; et Rex colle avec la couleur rouge.
Oui sinon tu as raison pour J.
Je crois que l'interprétation "igne natura renovatur integra" est une reprise alchimique.
Il est aussi intéressant de remarquer que Nazareth, en tant que berceau du Christ-Verbe, "colle" avec la couleur noire ; et Rex colle avec la couleur rouge.
Logos- Nombre de messages : 551
Date d'inscription : 23/12/2009
Re: Rembrandt Harmensz (ou Harmenszoon) van Rijn (1606-1669)
Vous faites bien d'attirer notre attention sur ce mot INRI dont la signification peut varier selon qu'on interprète le I comme un I ou comme un J. Car dans la gravure, ces lettres sont disposées en cercle :
En conséquence, peut-on dire où commence le mot, et où il finit ?
Si vous estimez qu'un des I peut correspondre à un J, on peut alors admettre qu'il pourrait s'agir non pas (seulement) de l'inscription christique
I N R I, mais (aussi, en plus) d'une signature de l'auteur, comme le suggérait déjà Sherlock :
R I J N (qui est l'orthographe actuelle du nom du fleuve, le Rhin, en néerlandais).
Ce peintre dynamique ne manquait pas d'N R J I !
En conséquence, peut-on dire où commence le mot, et où il finit ?
I N R I, mais (aussi, en plus) d'une signature de l'auteur, comme le suggérait déjà Sherlock :
R I J N (qui est l'orthographe actuelle du nom du fleuve, le Rhin, en néerlandais).
R . . . . I . . . . J . . . . N |
Calcédoine- Admin
- Nombre de messages : 325
Date d'inscription : 02/04/2008
Re: Rembrandt Harmensz (ou Harmenszoon) van Rijn (1606-1669)
Doctes correspondants, bonjour
Quelques informations qui je l'espère apporteront peut-être de l'eau à votre moulin à-gla gla, en résolvant au passage la question de Sherlock : « Les lettrés de l'époque pratiquaient le latin, le grec, l'hébreu, et la langue locale (soit, dans ce cas, le flamand). Rembrandt était-il l'un d'eux ? ».
Tout porte à croire qu'il l'était, lettré; et ce au sens fort que ce qualificatif pouvait avoir à son époque où les lettres du « texte » de la nature étaient mise en parrallèle avec celles de la bible.
Arguments :
Un manuscrit de la main-même de Rembrandt, paraît-il, et qui avait été confié à Stella, une de ses femmes, avait été remis à « un groupe d'initiés de la Kabbale ». Ce manuscrit retrouvé permis, en 1948, à Mr Raoul Mourgues d'en faire un livre, intitulé « Rembrandt kabbaliste », et publié à La Baconnière. On y apprend que Rembrandt découvrit sur le tard que son père était juif.
Ce manuscrit « vient expliquer et enlever toute ambiguïté sur les rapports qu’entretenait Rembrandt avec la communauté juive d’Amsterdam ainsi que sur l’origine de plusieurs de ses œuvres illustrant la Torah. »
Extraits :
« Ainsi, à mon tour, j’unissais sur ma toile la gloire hautaine des aïeux de mon père à la gloire que je rêvais pour l’éternité de mon Art. Plus tard seulement, lorsque j’ai mieux compris la vie, j’ai senti les bienfaits de mon origine. J’ai compris que si je n’avais pas eu du sang juif, je n’aurais pas été si terriblement attiré vers ces êtres misérables et honteux que l’on écrasait de mépris. Vers leur ghetto sordide, répugnant de crasse et de puanteur. Vers les sages d’Israël, à la science millénaire. Vers les splendeurs et les ténèbres de la Kabbale fantastique… »
-« …Siméon Bar Yochaï, sans cesse j’ai pensé à toi. Si j’ai gravé tant de Vieillards et tant de Sages, de philosophes et d’ermites, c’est toujours toi que j’ai gravé. »
- « …Tous mes hommes au visage flétri mais au front de majesté, au regard d’éternité, c’était toujours Toi, le Grand Vieillard Juif… Toi, Bar Yochaï, la Lampe Sainte, dont l’intelligence se mouvait parmi les siècles et les astres et les nombres… »
Indépendament de ce manuscrit, il est de notoriété publique que Rembrandt fut un ami très proche de Menasseh Ben Israël (1604-1657), grande figure du judaïsme d'Amsterdam, talmudiste, kabbaliste « qui connaît bien les kabbalistes chrétiens et renseigne les curieux sur la kabbale ». En outre, ce dernier fut aussi imprimeur et éditeur, fondateur de la première presse juive (Emeth Meerets Titsma`h) à Amsterdam dès 1626. Grâce à son imprimerie, il fournira, en hébreu, en espagnol, en portugais et en latin, fournira non seulement la communauté, mais l'Europe savante, de textes et réflexions sur le judaïsme.
Ecrivain, il publia entre autre « La Piedra Gloriosa », « Esperança d'Israël », et le Sefer Nishmath hayyim (Sur l’immortalité de l’âme), Amsterdam, 1651.
Il comparait les Livres de Moïse au corps de l’homme, les commentaires appelés Mishna à l’âme, et la Kabbale qu’il appelait Esprit de l’âme : « les gens ignorants peuvent étudier les premiers, les gens instruits les seconds, mais les plus sages dirigent leur contemplation aux troisièmes » ; c’est eux qu’il appelait les kabbalistes – les divins théologiens possédant les treize règles par lesquelles ils peuvent pénétrer les mystères liés aux Écritures.
Bref, Rembrandt fit son portrait, (toujours visible je ne sais où), et n'hésita pas à produire 4 gravures pour illustrer un livre de celui ci publié en espagnol.
On connait d'autres amis Kabbalistes de Rembrandt (qu'un de ses proches n'hésitait pas à qualifier de « peintre émérite des rabbins d'Amsterdam ») : Rabbi Eliezar, Ephraïm Bonus, et d'autres moins connus. Rembrandt, qui d'après son docteur (Van Loon), lui avait confié que « rien, en ce monde, ne comptait, si ce n'est l'esprit secret des choses. »
De là à affirmer que Rembrandt connaissait l'hébreu et la kabbale, je ne sais. Quoiqu'il en soit, il n'en reste pas moins que l'inscription figurant sur son « Festin de Balthazar », inspiré du Livre de Daniel, doit beaucoup à son ami Menasseh. "Mané Thécel Pharès", "Compté, pesé, divisé", ou "M nê, m nê tgêl ûpharsin" : "Tu as été pesé et tu ne fais pas le poids, tes biens seront partagés."
N'oublions pas « qu'Amsterdam est alors surnommée "la Nouvelle Jérusalem" et les protestants s'estiment, comme les juifs, appartenir à un peuple élu. En outre, leur intérêt pour l'Ancien Testament les rapproche de la culture juive. »
Quant à l'Agla (félicitations à Charly pour le pavage de Van Eyck !), j'en sais rien de plus que ce qu'en rapportèrent Luc de Goustine et Charbonneau-Lassay; les infos de ce dernier figurant dans le tome 2 des articles de Jean Reyor consacrés à l'ésotérisme chrétien.
On notera de curieux rapprochements entre Rembrandt et l'Abbé Nicolas Boon, qui comme lui naquit à Leyde, à proximité de la maison de Rembrandt... qu'il déclara considérer comme « un frère selon le sang de l'esprit, le vrai sang ».
Cet intérêt « orienta ses pas vers les quartiers juifs d'Amsterdam où il noua une amitié avec un libraire israélite qui l'initia, nous ne savons comment, à certaines merveilles de la littérature rabbinique. »
D'aucun parmi ses « disciples » prétendent, sans pouvoir le prouver, que l'oeuvre de notre abbé serait une "émanation ", des doctrines de l'Agla. Il s'agirait d'une initiation d'imprimeurs.
Comme le commente un auteur publiant sur le net mais dont je n'ai pas trouvé la signature :
« Mais si l'on observe que Rembrandt, Menasseh l'auteur-imprimeur-éditeur et le libraire juif ami de Boon alors étudiants aux Beaux-Arts relevaient du monde des Arts Graphiques, le rapprochement devient très troublant. A plus forte raison quand on s'aperçoit que l'Abbé Boon semble avoir destiné plus spécialement ses productions à un groupe d'élus centré autour des Cahiers de Bourgogne.
La Bourgogne, comme cela est étrange ! Rappelons que Philippe le Hardi a acquis la Hollande (héritage des Wittelsbach) en 1394, que Charles le Téméraire a formé une alliance antifrançaise contre Louis XI grâce au concours de l'Angleterre et de la Castille... Quoique vassaux de la France et de l'Empire, c'est sous le règne des ducs de Bourgognes que la bourgeoisie des Pays-Bas a pris conscience d'une culture propre avec Van Eyck et Van de Weyden, la puissance de ces princes reposant sur la concentration exceptionnelle des richesses économiques dans les Flandres et le Brabant. »
Pour finir, l'auteur anonyme en question condense quelques caractéristiques « dogmatiques » de l'Agla, qu'on trouve ailleurs, mais éparses.
Dans les infos de Reyor, « Il est question de l'Estoile Internelle ainsi que d'autres groupements plus répandus au contraire, tel l'Agla, qui s'appuyait sur la Kabbale juive et ont dépassé le cadre du dogme catholique et sont entrés de plain pied dans le domaine que la Sainte Église réprouve. C'est dans un de ces groupements que fut acceptée une assimilation complète entre la Personne du Saint-Esprit et celle de la Vierge Marie.
L'AGLA est cité à titre d'exemple mais il n'est pas dit qu'il s'agit bien du groupement ayant postulé en faveur de l'assimilation décrite. On peut cependant le penser. On note en effet des convergences étranges : l'appel que ressentit Nicolas Boon se serait traduit par une intelligence subite du Mystère de laMaternité de Marie, auquel il avait été jusque la obstinément fermé. Si nous nous reportons au livre cité nous voyons que le chapitre final (ce peut être le premier pour un esprit sémite) est consacré à Marie, Vierge et Mère. Dans ce chapitre, l'auteur rapproche l'affirmation de Marie selon laquelle elle déclare être l'Immaculée Conception du fait que le Saint Esprit est l'acte de
conception, la Conception tout court et l'assimilation prohibée par la Sainte Église se trouve littéralement réalisée par le fait que la Vierge a pris le nom de son époux, à savoir l'Esprit Saint. Nous ne nous chargerons pas de déterminer si c'est là une hérésie mais nous ne pouvons nous empêcher de noter une parenté évidente avec le phénomène de déviation décrit par Charbonneau-Lassay. »
Concernant le pentacle et ses inscriptions, j'avoue mon incompétence... qui pencherait toutefois vers une kabbale chrétienne « inspirée », ce qui consonnerait génétiquement avec les origines de Rembrandt.
N'oublions pas que dans l'Amsterdam de cette époque on pouvait avec un peu de chance croiser la route de F.Mercurius van Helmont, de son ami Knorr von Rosenroth allant y chercher l'enseignement du rabbin kabbaliste Meir Stern, de disciples de Boëhme à la recherche d'un éditeur (son « Aurore naissante » y fut publié en 1602), etc...
Cordialement
aliboron
Quelques informations qui je l'espère apporteront peut-être de l'eau à votre moulin à-gla gla, en résolvant au passage la question de Sherlock : « Les lettrés de l'époque pratiquaient le latin, le grec, l'hébreu, et la langue locale (soit, dans ce cas, le flamand). Rembrandt était-il l'un d'eux ? ».
Tout porte à croire qu'il l'était, lettré; et ce au sens fort que ce qualificatif pouvait avoir à son époque où les lettres du « texte » de la nature étaient mise en parrallèle avec celles de la bible.
Arguments :
Un manuscrit de la main-même de Rembrandt, paraît-il, et qui avait été confié à Stella, une de ses femmes, avait été remis à « un groupe d'initiés de la Kabbale ». Ce manuscrit retrouvé permis, en 1948, à Mr Raoul Mourgues d'en faire un livre, intitulé « Rembrandt kabbaliste », et publié à La Baconnière. On y apprend que Rembrandt découvrit sur le tard que son père était juif.
Ce manuscrit « vient expliquer et enlever toute ambiguïté sur les rapports qu’entretenait Rembrandt avec la communauté juive d’Amsterdam ainsi que sur l’origine de plusieurs de ses œuvres illustrant la Torah. »
Extraits :
« Ainsi, à mon tour, j’unissais sur ma toile la gloire hautaine des aïeux de mon père à la gloire que je rêvais pour l’éternité de mon Art. Plus tard seulement, lorsque j’ai mieux compris la vie, j’ai senti les bienfaits de mon origine. J’ai compris que si je n’avais pas eu du sang juif, je n’aurais pas été si terriblement attiré vers ces êtres misérables et honteux que l’on écrasait de mépris. Vers leur ghetto sordide, répugnant de crasse et de puanteur. Vers les sages d’Israël, à la science millénaire. Vers les splendeurs et les ténèbres de la Kabbale fantastique… »
-« …Siméon Bar Yochaï, sans cesse j’ai pensé à toi. Si j’ai gravé tant de Vieillards et tant de Sages, de philosophes et d’ermites, c’est toujours toi que j’ai gravé. »
- « …Tous mes hommes au visage flétri mais au front de majesté, au regard d’éternité, c’était toujours Toi, le Grand Vieillard Juif… Toi, Bar Yochaï, la Lampe Sainte, dont l’intelligence se mouvait parmi les siècles et les astres et les nombres… »
Indépendament de ce manuscrit, il est de notoriété publique que Rembrandt fut un ami très proche de Menasseh Ben Israël (1604-1657), grande figure du judaïsme d'Amsterdam, talmudiste, kabbaliste « qui connaît bien les kabbalistes chrétiens et renseigne les curieux sur la kabbale ». En outre, ce dernier fut aussi imprimeur et éditeur, fondateur de la première presse juive (Emeth Meerets Titsma`h) à Amsterdam dès 1626. Grâce à son imprimerie, il fournira, en hébreu, en espagnol, en portugais et en latin, fournira non seulement la communauté, mais l'Europe savante, de textes et réflexions sur le judaïsme.
Ecrivain, il publia entre autre « La Piedra Gloriosa », « Esperança d'Israël », et le Sefer Nishmath hayyim (Sur l’immortalité de l’âme), Amsterdam, 1651.
Il comparait les Livres de Moïse au corps de l’homme, les commentaires appelés Mishna à l’âme, et la Kabbale qu’il appelait Esprit de l’âme : « les gens ignorants peuvent étudier les premiers, les gens instruits les seconds, mais les plus sages dirigent leur contemplation aux troisièmes » ; c’est eux qu’il appelait les kabbalistes – les divins théologiens possédant les treize règles par lesquelles ils peuvent pénétrer les mystères liés aux Écritures.
Bref, Rembrandt fit son portrait, (toujours visible je ne sais où), et n'hésita pas à produire 4 gravures pour illustrer un livre de celui ci publié en espagnol.
On connait d'autres amis Kabbalistes de Rembrandt (qu'un de ses proches n'hésitait pas à qualifier de « peintre émérite des rabbins d'Amsterdam ») : Rabbi Eliezar, Ephraïm Bonus, et d'autres moins connus. Rembrandt, qui d'après son docteur (Van Loon), lui avait confié que « rien, en ce monde, ne comptait, si ce n'est l'esprit secret des choses. »
De là à affirmer que Rembrandt connaissait l'hébreu et la kabbale, je ne sais. Quoiqu'il en soit, il n'en reste pas moins que l'inscription figurant sur son « Festin de Balthazar », inspiré du Livre de Daniel, doit beaucoup à son ami Menasseh. "Mané Thécel Pharès", "Compté, pesé, divisé", ou "M nê, m nê tgêl ûpharsin" : "Tu as été pesé et tu ne fais pas le poids, tes biens seront partagés."
N'oublions pas « qu'Amsterdam est alors surnommée "la Nouvelle Jérusalem" et les protestants s'estiment, comme les juifs, appartenir à un peuple élu. En outre, leur intérêt pour l'Ancien Testament les rapproche de la culture juive. »
Quant à l'Agla (félicitations à Charly pour le pavage de Van Eyck !), j'en sais rien de plus que ce qu'en rapportèrent Luc de Goustine et Charbonneau-Lassay; les infos de ce dernier figurant dans le tome 2 des articles de Jean Reyor consacrés à l'ésotérisme chrétien.
On notera de curieux rapprochements entre Rembrandt et l'Abbé Nicolas Boon, qui comme lui naquit à Leyde, à proximité de la maison de Rembrandt... qu'il déclara considérer comme « un frère selon le sang de l'esprit, le vrai sang ».
Cet intérêt « orienta ses pas vers les quartiers juifs d'Amsterdam où il noua une amitié avec un libraire israélite qui l'initia, nous ne savons comment, à certaines merveilles de la littérature rabbinique. »
D'aucun parmi ses « disciples » prétendent, sans pouvoir le prouver, que l'oeuvre de notre abbé serait une "émanation ", des doctrines de l'Agla. Il s'agirait d'une initiation d'imprimeurs.
Comme le commente un auteur publiant sur le net mais dont je n'ai pas trouvé la signature :
« Mais si l'on observe que Rembrandt, Menasseh l'auteur-imprimeur-éditeur et le libraire juif ami de Boon alors étudiants aux Beaux-Arts relevaient du monde des Arts Graphiques, le rapprochement devient très troublant. A plus forte raison quand on s'aperçoit que l'Abbé Boon semble avoir destiné plus spécialement ses productions à un groupe d'élus centré autour des Cahiers de Bourgogne.
La Bourgogne, comme cela est étrange ! Rappelons que Philippe le Hardi a acquis la Hollande (héritage des Wittelsbach) en 1394, que Charles le Téméraire a formé une alliance antifrançaise contre Louis XI grâce au concours de l'Angleterre et de la Castille... Quoique vassaux de la France et de l'Empire, c'est sous le règne des ducs de Bourgognes que la bourgeoisie des Pays-Bas a pris conscience d'une culture propre avec Van Eyck et Van de Weyden, la puissance de ces princes reposant sur la concentration exceptionnelle des richesses économiques dans les Flandres et le Brabant. »
Pour finir, l'auteur anonyme en question condense quelques caractéristiques « dogmatiques » de l'Agla, qu'on trouve ailleurs, mais éparses.
Dans les infos de Reyor, « Il est question de l'Estoile Internelle ainsi que d'autres groupements plus répandus au contraire, tel l'Agla, qui s'appuyait sur la Kabbale juive et ont dépassé le cadre du dogme catholique et sont entrés de plain pied dans le domaine que la Sainte Église réprouve. C'est dans un de ces groupements que fut acceptée une assimilation complète entre la Personne du Saint-Esprit et celle de la Vierge Marie.
L'AGLA est cité à titre d'exemple mais il n'est pas dit qu'il s'agit bien du groupement ayant postulé en faveur de l'assimilation décrite. On peut cependant le penser. On note en effet des convergences étranges : l'appel que ressentit Nicolas Boon se serait traduit par une intelligence subite du Mystère de laMaternité de Marie, auquel il avait été jusque la obstinément fermé. Si nous nous reportons au livre cité nous voyons que le chapitre final (ce peut être le premier pour un esprit sémite) est consacré à Marie, Vierge et Mère. Dans ce chapitre, l'auteur rapproche l'affirmation de Marie selon laquelle elle déclare être l'Immaculée Conception du fait que le Saint Esprit est l'acte de
conception, la Conception tout court et l'assimilation prohibée par la Sainte Église se trouve littéralement réalisée par le fait que la Vierge a pris le nom de son époux, à savoir l'Esprit Saint. Nous ne nous chargerons pas de déterminer si c'est là une hérésie mais nous ne pouvons nous empêcher de noter une parenté évidente avec le phénomène de déviation décrit par Charbonneau-Lassay. »
Concernant le pentacle et ses inscriptions, j'avoue mon incompétence... qui pencherait toutefois vers une kabbale chrétienne « inspirée », ce qui consonnerait génétiquement avec les origines de Rembrandt.
N'oublions pas que dans l'Amsterdam de cette époque on pouvait avec un peu de chance croiser la route de F.Mercurius van Helmont, de son ami Knorr von Rosenroth allant y chercher l'enseignement du rabbin kabbaliste Meir Stern, de disciples de Boëhme à la recherche d'un éditeur (son « Aurore naissante » y fut publié en 1602), etc...
Cordialement
aliboron
aliboron- Nombre de messages : 208
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Re: Rembrandt Harmensz (ou Harmenszoon) van Rijn (1606-1669)
Merci, Aliboron pour ce précieux éclairage sur Rembrandt ! Lui-même maître du... clair-obscur. (et moi qui croyais en connaître un rayon... )
Bravo Calcédoine pour le RIJN... ça, ça me scotche ! Eu égard à '51', guématrie de LE MAT, force est de reconnaître que Rembrandt est bien un Mat... dans la grande tradition des vadrouilleurs... quasiment inattrapable. Présent partout, d'ailleurs, jusque dans ses propres tableaux.
Pour ce qui est de l'AGLA et du 4 de chiffre, en consultant récemment un bel album consacré aux gravures de Rembrandt, j'ai été surpris de constater qu'un bon tiers du livre était consacré à la photographie des filigranes des papiers employés par le maître. Ces filigranes permettent en effet aujourd'hui aux experts d'authentifier, ou de dater, les gravures, très nombreuses. Beaucoup d'entre elles ne sont ni datées ni répertoriées. Mais le recoupement avec les autres gravures authentifiées permet de recueillir des tonnes d'informations, et d'augmenter et préciser considérablement le catalogue des oeuvres.
Voici deux photos prises avec le portable :
Il s'agit de filigranes de papiers portant différentes versions de sa gravure : Saint Jérôme écrivant sous un saule.
On voit que le 4, à l'endroit ou à l'envers, est présent sur les deux filigranes. Il l'est, en fait, sur la plupart des papiers montrés dans cet album (bien plus de cent).
Il parait impossible que Rembrandt, qui choisissait évidemment avec soin ses papiers (ceux-ci permettant de s'assurer de la qualité des gravures), ait ignoré ce signe... Le cercle cabalistique étudié ci-dessus a d'ailleurs un petit air de filigrane. Les deux ont en tout cas en commun leur qualité diaphane ( étymologie: διαϕανειν dia - phanein : paraître à travers.)
Je voudrais revenir sur l'INRI. Voici la "Descente de Croix" peinte par Rembrandt conservée à l'Alte Pinakothek de Munich :
Qui peut la voir sans émotion ? Qui pouvait peindre un Christ aussi simple, aussi nu, aussi humain? Notre frère...
Les infos données par Aliboron ne permettent peut-être pas (tant mieux?) de décider si Rembrandt était un 'initié' ou davantage, mais l'on ne peut douter que Rembrandt ait été un homme de coeur. Il suffit de voir son visage... celui de l'homme en bleu :
Bravo Calcédoine pour le RIJN... ça, ça me scotche ! Eu égard à '51', guématrie de LE MAT, force est de reconnaître que Rembrandt est bien un Mat... dans la grande tradition des vadrouilleurs... quasiment inattrapable. Présent partout, d'ailleurs, jusque dans ses propres tableaux.
Pour ce qui est de l'AGLA et du 4 de chiffre, en consultant récemment un bel album consacré aux gravures de Rembrandt, j'ai été surpris de constater qu'un bon tiers du livre était consacré à la photographie des filigranes des papiers employés par le maître. Ces filigranes permettent en effet aujourd'hui aux experts d'authentifier, ou de dater, les gravures, très nombreuses. Beaucoup d'entre elles ne sont ni datées ni répertoriées. Mais le recoupement avec les autres gravures authentifiées permet de recueillir des tonnes d'informations, et d'augmenter et préciser considérablement le catalogue des oeuvres.
Voici deux photos prises avec le portable :
Il s'agit de filigranes de papiers portant différentes versions de sa gravure : Saint Jérôme écrivant sous un saule.
On voit que le 4, à l'endroit ou à l'envers, est présent sur les deux filigranes. Il l'est, en fait, sur la plupart des papiers montrés dans cet album (bien plus de cent).
Il parait impossible que Rembrandt, qui choisissait évidemment avec soin ses papiers (ceux-ci permettant de s'assurer de la qualité des gravures), ait ignoré ce signe... Le cercle cabalistique étudié ci-dessus a d'ailleurs un petit air de filigrane. Les deux ont en tout cas en commun leur qualité diaphane ( étymologie: διαϕανειν dia - phanein : paraître à travers.)
Je voudrais revenir sur l'INRI. Voici la "Descente de Croix" peinte par Rembrandt conservée à l'Alte Pinakothek de Munich :
Qui peut la voir sans émotion ? Qui pouvait peindre un Christ aussi simple, aussi nu, aussi humain? Notre frère...
Les infos données par Aliboron ne permettent peut-être pas (tant mieux?) de décider si Rembrandt était un 'initié' ou davantage, mais l'on ne peut douter que Rembrandt ait été un homme de coeur. Il suffit de voir son visage... celui de l'homme en bleu :
Chèvre- Nombre de messages : 350
Date d'inscription : 06/06/2009
Re: Rembrandt Harmensz (ou Harmenszoon) van Rijn (1606-1669)
En suivant ce lien, on peut lire un article très complet, et fort bien illustré, de La Tribune de l'Art, sur l’exposition actuellement au Louvre à Paris (et bientôt à Philadelphie, puis Detroit) intitulée Rembrandt et la figure du Christ, et dont voici les premières lignes :
Rembrandt et la figure du Christ
Paris, musée du Louvre, Hall Napoléon, du 21 mars au 18 juillet 2011
Philadelphie, Philadelphia Museum of Art, du 3 août au 30 octobre 2011
Détroit, Detroit Institue of Arts, du 20 novembre 2011 au 12 février 2012
Si à Lille Alain Tapié s’interroge magistralement sur la manière de représenter picturalement la Pensée (voir l’article), le Louvre a choisi de se demander, à partir d’une formule écrite dans l’inventaire des biens auquel la justice néerlandaise procéda en juillet 1656 à la requête de Rembrandt alors au bord de la faillite, quelle avait été la relation interprétative de l’artiste par rapport au Messie. En effet, sous le numéro 326 dudit inventaire est mentionnée « Une tête du Christ d’après nature ». Rembrandt aurait-il eu une apparition christique gardée secrète ? Alors que faut-il entendre, en ce mitan de XVIIe siècle, par « une tête du Christ d’après nature » ? C’est tout l’enjeu de cette exposition remarquable qui propose, très sobrement mises en scène mais avec pertinence, quatre-vingt cinq œuvres (peintures, gravures, dessins), pour la plupart de Rembrandt mais aussi de quelques grands prédécesseurs (Dürer, Schongauer, Lucas de Leyde, Mantegna, Goltzius… et le merveilleux Triptyque Braque de Van Der Weyden descendu de sa salle 4 du deuxième étage où il déploie habituellement ses panneaux) : comment et pourquoi Rembrandt a-t-il refusé les représentations traditionnelles de Jésus et s’est-il attaché à en proposer une approche picturale renouvelée ?
... Une tête du Christ d’après nature...
Rembrandt et la figure du Christ
Paris, musée du Louvre, Hall Napoléon, du 21 mars au 18 juillet 2011
Philadelphie, Philadelphia Museum of Art, du 3 août au 30 octobre 2011
Détroit, Detroit Institue of Arts, du 20 novembre 2011 au 12 février 2012
Si à Lille Alain Tapié s’interroge magistralement sur la manière de représenter picturalement la Pensée (voir l’article), le Louvre a choisi de se demander, à partir d’une formule écrite dans l’inventaire des biens auquel la justice néerlandaise procéda en juillet 1656 à la requête de Rembrandt alors au bord de la faillite, quelle avait été la relation interprétative de l’artiste par rapport au Messie. En effet, sous le numéro 326 dudit inventaire est mentionnée « Une tête du Christ d’après nature ». Rembrandt aurait-il eu une apparition christique gardée secrète ? Alors que faut-il entendre, en ce mitan de XVIIe siècle, par « une tête du Christ d’après nature » ? C’est tout l’enjeu de cette exposition remarquable qui propose, très sobrement mises en scène mais avec pertinence, quatre-vingt cinq œuvres (peintures, gravures, dessins), pour la plupart de Rembrandt mais aussi de quelques grands prédécesseurs (Dürer, Schongauer, Lucas de Leyde, Mantegna, Goltzius… et le merveilleux Triptyque Braque de Van Der Weyden descendu de sa salle 4 du deuxième étage où il déploie habituellement ses panneaux) : comment et pourquoi Rembrandt a-t-il refusé les représentations traditionnelles de Jésus et s’est-il attaché à en proposer une approche picturale renouvelée ?
... Une tête du Christ d’après nature...
Chèvre- Nombre de messages : 350
Date d'inscription : 06/06/2009
Re: Rembrandt Harmensz (ou Harmenszoon) van Rijn (1606-1669)
Bonsoir,
Je penche pour l’interprétation de l’auteur ci-joint:
“ En juillet 1656, Rembrandt, ruiné, est obligé de vendre sa maison d'Amsterdam pour en acheter une plus petite. La justice dresse alors l'inventaire de ses biens. Pour l'un des tableaux elle note: “ Une tête de Christ d'après nature. “ Diantre! Le peintre hollandais aurait-il vu le Fils de Dieu ? Et cette figure qu'il reproduit de tableau en tableau, toujours sous les mêmes traits, est-elle la véritable face de Jésus ? Plus sérieusement, elle est la façon dont Rembrandt imagine le visage du Christ: un homme jeune, portant les cheveux longs et bruns aux reflets auburn, au visage apaisé et lumineux, à la fois pensif et inspiré avec, dans le regard sombre, une profondeur bouleversante - l'image d'un poète.
Jusqu'alors, le visage du Christ obéit à des codes bien précis que tous les artistes respectent. Le concile d'Aix-la-Chapelle en 836 en a fixé les traits : il est très jeune, gracile, au visage poupin mangé par une barbe courte noire. Il est « à la ressemblance de sa Mère », précise la lettre synodique. Les artistes s'appuient aussi sur les reliques : le voile de Véronique (le visage en sueur du Christ portant sa croix imprimé sur le tissu), le saint suaire (aujourd'hui à Turin) et le Mandylion, dit aussi l'Image d'Edesse, tissu rectangulaire où se serait aussi imprimé le visage du Christ de son vivant. Ces visages se ressemblent. Aucun n'a le type sémite. Or Rembrandt, lui, n'oublie pas que Jésus était juif ; à Amsterdam il portraiture beaucoup de membres de cette communauté - et peut-être trouve-il chez elle un jeune homme dont le visage lui convient ? Ainsi pourrait se comprendre le mot « nature » : peindre le Christ, c'est avant toute chose peindre un homme. “
OLIVIER CENA « Rembrandt et la figure du Christ » Jusqu'au 18 juillet 1 Musée du Louvre, Paris Il
Bô Yin Ra a aussi peint le Christ d’après nature: “tel qu’il voyageait en Galilée”
.
http://www.boyinra-france.eu/Oeuvre/tableaux/Page_4/Peinture_p4_4.html
Cordialement,
C...a
Je penche pour l’interprétation de l’auteur ci-joint:
“ En juillet 1656, Rembrandt, ruiné, est obligé de vendre sa maison d'Amsterdam pour en acheter une plus petite. La justice dresse alors l'inventaire de ses biens. Pour l'un des tableaux elle note: “ Une tête de Christ d'après nature. “ Diantre! Le peintre hollandais aurait-il vu le Fils de Dieu ? Et cette figure qu'il reproduit de tableau en tableau, toujours sous les mêmes traits, est-elle la véritable face de Jésus ? Plus sérieusement, elle est la façon dont Rembrandt imagine le visage du Christ: un homme jeune, portant les cheveux longs et bruns aux reflets auburn, au visage apaisé et lumineux, à la fois pensif et inspiré avec, dans le regard sombre, une profondeur bouleversante - l'image d'un poète.
Jusqu'alors, le visage du Christ obéit à des codes bien précis que tous les artistes respectent. Le concile d'Aix-la-Chapelle en 836 en a fixé les traits : il est très jeune, gracile, au visage poupin mangé par une barbe courte noire. Il est « à la ressemblance de sa Mère », précise la lettre synodique. Les artistes s'appuient aussi sur les reliques : le voile de Véronique (le visage en sueur du Christ portant sa croix imprimé sur le tissu), le saint suaire (aujourd'hui à Turin) et le Mandylion, dit aussi l'Image d'Edesse, tissu rectangulaire où se serait aussi imprimé le visage du Christ de son vivant. Ces visages se ressemblent. Aucun n'a le type sémite. Or Rembrandt, lui, n'oublie pas que Jésus était juif ; à Amsterdam il portraiture beaucoup de membres de cette communauté - et peut-être trouve-il chez elle un jeune homme dont le visage lui convient ? Ainsi pourrait se comprendre le mot « nature » : peindre le Christ, c'est avant toute chose peindre un homme. “
OLIVIER CENA « Rembrandt et la figure du Christ » Jusqu'au 18 juillet 1 Musée du Louvre, Paris Il
Bô Yin Ra a aussi peint le Christ d’après nature: “tel qu’il voyageait en Galilée”
.
http://www.boyinra-france.eu/Oeuvre/tableaux/Page_4/Peinture_p4_4.html
Cordialement,
C...a
Charly Alverda- Nombre de messages : 534
Date d'inscription : 02/10/2008
Re: Rembrandt Harmensz (ou Harmenszoon) van Rijn (1606-1669)
cf Matthieu 14, 30-31 :
30 Mais devant la violence du vent, il prit peur et, sur le point de couler, il s'écria : "Seigneur, au secours !"
31 Aussitôt Jésus tendit la main et le rattrapa : "Homme de peu de foi, dit-il, pourquoi as-tu douté ?"
Chèvre- Nombre de messages : 350
Date d'inscription : 06/06/2009
Re: Rembrandt Harmensz (ou Harmenszoon) van Rijn (1606-1669)
"Le philosophe en méditation" peint par Rembrandt en 1632.
Le pendant "philosophe en contemplation ou philosophe au livre ouvert" peint vers 1645 par Salomon Koninck (1609–1656), un suiveur de Rembrandt.
Le sujet manifeste et certains motifs du tableau de Salomon Koninck semblent avoir été tirés directement d'une gravure de Rembrandt datée de 1642 et représentant "Saint Jérôme" dans sa cellule.
http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/6/6a/B105_Rembrandt.jpg
Le pendant "philosophe en contemplation ou philosophe au livre ouvert" peint vers 1645 par Salomon Koninck (1609–1656), un suiveur de Rembrandt.
L'interprétation erronée du Philosophe en méditation s'explique surtout par le fait que ce tableau a été vendu et exposé dès le milieu du XVIIIe siècle avec un pendant ayant les mêmes dimensions (28 x 33,5 cm) et représentant certains des mêmes motifs, dont l'escalier en spirale d'une volée. Les deux tableaux étaient attribués à Rembrandt et exposés ensemble, avec des titres interchangeables, Philosophe en méditation ou Philosophe en contemplation, quand on ne les appelait pas tout simplement les Philosophes. Le pendant en question montre – à part l'escalier en spirale – un vieillard dans un intérieur voûté assis à une fenêtre, devant une table sur laquelle se trouvent des tomes, un globe terrestre et un crucifix. Ces objets, ainsi que la solitude du vieillard, font de lui un meilleur candidat pour la méditation philosophique que le vieillard du soi-disant Philosophe en méditation. Malgré les différences évidentes de conception et d'exécution, l'attribution du pendant à Rembrandt n'a pas été mise en échec jusqu'au milieu des années 1950. Une exception majeure est l'historien d'art américain John C. Van Dyke qui dans son catalogue de 1923 réduit l'œuvre peinte de Rembrandt à moins de cinquante tableaux et ne s'encombre pas de menu fretin tel que les Philosophes du Louvre : « Des petits tableaux sur lesquels on a beaucoup ergoté autrefois sans qu'il en soit sorti grand-chose. Ces tableaux ne sont pas remarquables... » (trad.).
En 1955, des examens aux rayons X et à l'infrarouge effectués par le Laboratoire du Louvre révèlent des différences notoires de traitement et entraînent le déclassement définitif du tableau. Jacques Foucart (1982), conservateur des écoles flamandes et hollandaises au Louvre, avec Horst Gerson (1968) et Werner Sumowski (1983), attribue ce tableau à Salomon Koninck (1609–1656), un suiveur de Rembrandt, le datant vers 1645 et lui donnant le titre Philosophe en contemplation ou Philosophe au livre ouvert. Mais c'est à John C. Van Dyke que revient l'honneur de cette nouvelle attribution, car il écrivait déjà en 1923 : « En fait, on pourrait pousser l'hérésie jusqu'à croire qu'ils aient pu être peints par Koninck ou Dou... » (trad.). ( Voir suite : http://fr.wikipedia.org/wiki/Philosophe_en_m%C3%A9ditation )
Le sujet manifeste et certains motifs du tableau de Salomon Koninck semblent avoir été tirés directement d'une gravure de Rembrandt datée de 1642 et représentant "Saint Jérôme" dans sa cellule.
http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/6/6a/B105_Rembrandt.jpg
Garfield- Nombre de messages : 176
Age : 43
Date d'inscription : 20/07/2008
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