Fusion avec un arbre
Page 1 sur 1
Fusion avec un arbre
A la demande de Chèvre, je vous raconte ce qu'il m'est un jour arrivé.
Certains diront peut-être que mon vécu relève de l'autosuggestion. Je ne les en blâmerai pas, tellement il est logique de l'envisager ainsi, mais vu qu'il s'agit de ce que j'ai observé moi-même, je me permets néanmoins de croire que c'est vraiment arrivé.
C'était il y a plusieurs années. Le contexte était un peu particulier, c'était dans le cadre d'un stage d'une semaine consacré à la méditation chamanique. Il s'agissait d'une sorte de retraite en forêt, d'un samedi au suivant, autour d'un centre d'hébergement moderne et confortable situé en zone verdoyante à l'écart de la civilisation. Là, un monsieur barbu, un peu âgé, qui avait jadis vécu parmi les tribus et y avait été partiellement initié à certaines techniques, essayait de nous transmettre l'enseignement qu'il y avait reçu. En gros, il s'agissait d'essayer, durant le temps imparti, de nous apprendre à nous déconnecter du stress de la vie quotidienne pour renouer le contact avec la nature, et découvrir qu'une forme de communication avec celle-ci est possible. Comme dit en introduction, on pourrait penser à une mise en condition propice à une autohypnose, mais pour ma part, j'y vois plutôt une ouverture vers un mode de relation homme-nature proche de ce qu'ont décrit Lévi-Strauss et Descola.
Parmi les exercices proposés, il y avait la "Fusion avec un Arbre". Il s'agissait d'errer à sa guise dans les bois proches du centre d'hébergement, l'esprit libre et décontracté, ouvert, et d'essayer de ressentir si un arbre ou un autre (parmi des milliers) ne nous interpellait pas plus particulièrement. Après une demi heure de déambulation, j'ai trouvé un gros et grand hêtre bien sympathique, et je m'y suis adossé, debout, pieds nus dans la mousse, pour tenter de ressentir ce qui pouvait bien en émaner.
Je l'avoue, j'étais sceptique. Il ne fallut pourtant que quelques secondes pour ressentir une sorte de vibration sourde.
Enfin, vibration n'est pas le mot juste, parce qu'il n'y avait pas vraiment de tremblement. L'arbre ne bougeait pas, la terre ne bougeait pas, je ne bougeais pas, je n'entendais rien, et pourtant je ressentais en moi quelque chose qui était comme une vibration, une ondulation rapide, qui évoquait en moi comme le grondement du ralenti d'un moteur puissant d'un gros camion. En m'écartant de l'arbre, le phénomène cessait. C'était une question de quelques centimètres à peine. Tout contre, ou très proche, je ressentais, mais éloigné de plus de 10 cm, je ne percevais plus rien.
Tout étonné de découvrir qu'il y avait vraiment "quelque chose", j'ai poursuivi l'exercice en m'adossant à nouveau au tronc, fermant les yeux en me détendant (sans tomber !) et en laissant venir à ma conscience tout ce qui "voulait" s'y exprimer. Après quelques minutes de divagations internes, sans fondement, et sur lesquelles je passe, survint l'expérience qui m'a marqué. Ce fut brutal et bref. Depuis le sommet de l'arbre, je voyais toutes les cimes environnantes et tout le paysage au loin, par-dessus la forêt. Comme si j'avais été l'arbre, et que je regardais par "ses yeux" situés haut dans la ramure. Bien sûr, intellectuellement, je sais que les arbres n'ont pas d'yeux. De surprise, je rouvris les miens, constatant que j'étais toujours bien adossé au bas du tronc, les pieds dans la mousse.
Je ne suis pas parvenu à reproduire ce phénomène.
Certains diront peut-être que mon vécu relève de l'autosuggestion. Je ne les en blâmerai pas, tellement il est logique de l'envisager ainsi, mais vu qu'il s'agit de ce que j'ai observé moi-même, je me permets néanmoins de croire que c'est vraiment arrivé.
C'était il y a plusieurs années. Le contexte était un peu particulier, c'était dans le cadre d'un stage d'une semaine consacré à la méditation chamanique. Il s'agissait d'une sorte de retraite en forêt, d'un samedi au suivant, autour d'un centre d'hébergement moderne et confortable situé en zone verdoyante à l'écart de la civilisation. Là, un monsieur barbu, un peu âgé, qui avait jadis vécu parmi les tribus et y avait été partiellement initié à certaines techniques, essayait de nous transmettre l'enseignement qu'il y avait reçu. En gros, il s'agissait d'essayer, durant le temps imparti, de nous apprendre à nous déconnecter du stress de la vie quotidienne pour renouer le contact avec la nature, et découvrir qu'une forme de communication avec celle-ci est possible. Comme dit en introduction, on pourrait penser à une mise en condition propice à une autohypnose, mais pour ma part, j'y vois plutôt une ouverture vers un mode de relation homme-nature proche de ce qu'ont décrit Lévi-Strauss et Descola.
Parmi les exercices proposés, il y avait la "Fusion avec un Arbre". Il s'agissait d'errer à sa guise dans les bois proches du centre d'hébergement, l'esprit libre et décontracté, ouvert, et d'essayer de ressentir si un arbre ou un autre (parmi des milliers) ne nous interpellait pas plus particulièrement. Après une demi heure de déambulation, j'ai trouvé un gros et grand hêtre bien sympathique, et je m'y suis adossé, debout, pieds nus dans la mousse, pour tenter de ressentir ce qui pouvait bien en émaner.
Je l'avoue, j'étais sceptique. Il ne fallut pourtant que quelques secondes pour ressentir une sorte de vibration sourde.
Enfin, vibration n'est pas le mot juste, parce qu'il n'y avait pas vraiment de tremblement. L'arbre ne bougeait pas, la terre ne bougeait pas, je ne bougeais pas, je n'entendais rien, et pourtant je ressentais en moi quelque chose qui était comme une vibration, une ondulation rapide, qui évoquait en moi comme le grondement du ralenti d'un moteur puissant d'un gros camion. En m'écartant de l'arbre, le phénomène cessait. C'était une question de quelques centimètres à peine. Tout contre, ou très proche, je ressentais, mais éloigné de plus de 10 cm, je ne percevais plus rien.
Tout étonné de découvrir qu'il y avait vraiment "quelque chose", j'ai poursuivi l'exercice en m'adossant à nouveau au tronc, fermant les yeux en me détendant (sans tomber !) et en laissant venir à ma conscience tout ce qui "voulait" s'y exprimer. Après quelques minutes de divagations internes, sans fondement, et sur lesquelles je passe, survint l'expérience qui m'a marqué. Ce fut brutal et bref. Depuis le sommet de l'arbre, je voyais toutes les cimes environnantes et tout le paysage au loin, par-dessus la forêt. Comme si j'avais été l'arbre, et que je regardais par "ses yeux" situés haut dans la ramure. Bien sûr, intellectuellement, je sais que les arbres n'ont pas d'yeux. De surprise, je rouvris les miens, constatant que j'étais toujours bien adossé au bas du tronc, les pieds dans la mousse.
Je ne suis pas parvenu à reproduire ce phénomène.
pluviose- Nombre de messages : 78
Date d'inscription : 09/07/2009
Page 1 sur 1
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum