La Pierre, pour quoi faire ?
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La Pierre, pour quoi faire ?
Bonjour,
Ma question s'adresse aux opératifs du forum.
Connaissez-vous la motivation profonde qui vous pousse à oeuvrer ?
Pourquoi ces joies profondes, ces désespoirs aussi parfois, au fil des mutations de la matière dans le ballon ou le creuset ?
J'ai pour ma part tendance à fonctionner dans une sorte de logique négative : je ne sais pas ce que je veux, je sais par contre ce que je ne veux pas ou plus.
Ce qui me pousse à rechercher la Pierre m'est inconnu.
La transmutation, la guérison de toutes les maladies, cela est certes bien beau, mais ça n'est pas suffisant.
Cela ne représente à mon sens qu'un plus, une sorte de cerise sur le gâteau.
Mais alors ce gâteau, quel est-il ?
Ma question s'adresse aux opératifs du forum.
Connaissez-vous la motivation profonde qui vous pousse à oeuvrer ?
Pourquoi ces joies profondes, ces désespoirs aussi parfois, au fil des mutations de la matière dans le ballon ou le creuset ?
J'ai pour ma part tendance à fonctionner dans une sorte de logique négative : je ne sais pas ce que je veux, je sais par contre ce que je ne veux pas ou plus.
Ce qui me pousse à rechercher la Pierre m'est inconnu.
La transmutation, la guérison de toutes les maladies, cela est certes bien beau, mais ça n'est pas suffisant.
Cela ne représente à mon sens qu'un plus, une sorte de cerise sur le gâteau.
Mais alors ce gâteau, quel est-il ?
Sakapus- Nombre de messages : 24
Date d'inscription : 26/09/2010
Re: La Pierre, pour quoi faire ?
Bonsoir Sakapus.
- qu'est-ce que le ballon ?
- qu'est-ce que le creuset ?
Les réponses à ces questions me semblent bien moins évidentes qu'il n'y paraît, au vu d'ébauches de réponses qui ont déjà été proposées sur quelques autres fils de ce forum. Mais ce domaine est à la fois riche et complexe, et pourtant si simple, dit-on !
Puisse un lecteur de passage ici nous apporter quelque Lumière…
Bonne question, dirais-je ! Et, dans la foulée, j'irais même plus loin dans le questionnement, à cause de tous les pièges que nous tendent les mots, à cause des interprétations individuelles diverses, à cause du sens que chacun des auteurs des différentes époques a voulu mettre dans ses textes, à cause des analogies qui se veulent significatives mais qui parfois obscurcissent :Sakapus a écrit:Connaissez-vous la motivation profonde qui vous pousse à oeuvrer ?
- qu'est-ce qu'un opératif ?Sakapus a écrit: Ma question s'adresse aux opératifs du forum.
- qu'est-ce que la matière ?Sakapus a écrit:au fil des mutations de la matière dans le ballon ou le creuset
- qu'est-ce que le ballon ?
- qu'est-ce que le creuset ?
- qu'est-ce que la Pierre ?Sakapus a écrit:Mais alors ce gâteau, quel est-il ?
Les réponses à ces questions me semblent bien moins évidentes qu'il n'y paraît, au vu d'ébauches de réponses qui ont déjà été proposées sur quelques autres fils de ce forum. Mais ce domaine est à la fois riche et complexe, et pourtant si simple, dit-on !
Puisse un lecteur de passage ici nous apporter quelque Lumière…
Garfield- Nombre de messages : 176
Age : 43
Date d'inscription : 20/07/2008
Re: La Pierre, pour quoi faire ?
Bonjour
Je vais faire une tentative d'ébauche de réponse provisoire aux questions de Sakapus et Garfield !
Hardi, not' gars !
La question primordiale me semble être : qu'est-ce que la Pierre philosophale ? La réponse, ne serait-ce qu'entrevue, permettant de répondre à toutes les autres.
Qu'en disent les adeptes ? En quoi sont-ils d'accord ? En ceci que tout est vivant de la pierre à l'étoile, et que tout correspond avec tout, d'où l'image célèbre de l'échelle de Jacob du Mutus Liber où les Energies montent et descendent. Il y a en effet un double mouvement d'une énergie appelée Mercure ou pierre des philosophes, un mouvement de descente des astres, sur et à l'intérieur de la terre, qui fait naître toutes choses sensibles, et un mouvement de remontée (après un travail souterrain) du centre de la terre vers les astres. Cette énergie, qui est de la nature d'un feu, est invisible aux yeux de chair, elle ne peut être vue que par les "yeux de l'esprit", le "voyant" est appelé "à bon droyt" philosophe du Feu, ou par le Feu (per ignem).
" Tout est esprit, Tout est matière, selon que l'Unique se dilate ou se condense." (Le Message Retrouvé)
Le Cosmopolite, principalement, donne tous les détails des transformations qu'opère ce Feu dans son double mouvement. Mais il est de loin préférable de "voir" cette lumière de Nature plutôt que de chercher à comprendre intellectuellement les adeptes, car si avec une longue accoutumance des textes un processus peut-être mis en pratique, un piège considérable est caché dans lequel le "souffleur" tombe. Ce dernier ayant compris que le feu/lumière étant en tout, choisit une "matière" minérale/métallique dont il va l'extraire, il va donc procéder à la mort de cette matière, une dissolution, un "solve", puis après épurations/sublimations une "coagulation" et cuire le "produit" jusqu'à ce qu'il devienne d'une parfaite densité, une "pierre". Mais cette pierre issue d'un feu/lumière "spécifié" en terre ne pourra servir qu'à la transmutation métallique, c'est un "particulier".
C'est ce qu'on appelle l'alchimie de nos jours, une néo-chimie avec des ballons et des creusets.
Mais l'alchYmie véritable, si on prend garde de s'imprégner de la poésie, du parfum des textes, avec la droiture de coeur et d'esprit requise, permet d'appréhender qu'elle n'a rien de commun avec la chimie, mais à tout à voir avec une forme d'agriculture, fut-elle céleste. Quel est ce feu qui en terre fait que les métaux et le grain de blé apparaisse ? Quel est ce Feu qui fait sortir le poussin de sa prison ? et dont on voit la trace dans les écorces et les branches des arbres, cette énergie qui soutient le brin d'herbe et la fleur ? Ne faut-il pas capter cette énergie quand elle descend quand elle “baise les bourgeons des arbres”, non spécifiée plutôt que spécifiée ?
" L'amour de l'or le fait rechercher jusque dans l'ordure, mais peu d'hommes sont capables de le saisir dans le ciel et de le fixer dans la terre. "(Message Retrouvé)
Répondre affirmativement à cette question induit de se pencher sur l'Aimant des Sages, Philalèthe et Limojon de Saint Didier sont les plus diserts à ce sujet, mais on se rend compte que jamais l'intellect ne résoudra cette énigme de captation du mercure non spécifié, il faut une Révélation, seule la Lumière de la grâce donne la solution. D'où la nécessité, selon les adeptes, de prier puis de s'abandonner en se vidant de tous concept. ORA précède LABORA.
La Pierre serait la pure lumière du soleil coagulée, et paraît-il d'une densité incroyable eu égard à son volume. Cette pierre, aurait cette fois pouvoir de métamorphose sur les trois plans : minéral, végétal et animal, elle comprendrait donc une action possible sur le corps animal humain, elle serait la "vraie" communion.
Tout cela n'est pas à la portée du premier velu ! Mais redevenir un "enfant de science" est à la "portée" de tout homme de "bonne volonté". On comprendra que bien que Sakapus se soit adressé à des opératifs, j'ai quelque peu répondu, bien que je ne pratique rien... hélas ! Car si on ne pratique pas la métallurgie à quoi servirait un creuset ? La chimie, des ballons ?
Qu'est-ce qu'un "fournel" ? Certainement pas un athanor ! Qu'est-ce qu'un athanor ? Analogiquement un fourneau ! Car comment indiquer ce qu'est un réceptacle contenant un feu qui sert à cuire ? On dessine un "fourneau" ! comme celui de Lambsprink ou les TROIS tours de l'avant dernière image du Mutus Liber.
La lecture analogique des traités et des emblèmes alchimiques est une formidable clef de compréhension, cependant il ne faut jamais oublier que JAMAIS l'intellect ne fournira la réponse au grand arcane, la santé psychique est à ce prix !
Lumiere sortant par soi même des ténèbres:
" Si tu sais trouver cette terre , il te reste peu de chemin a faire pour atteindre à la perfection de l'oeuvre . Ce n'est point une terre commune,mais une terre vierge .Ce n'est pas non plus celle que les fous cherchent dans la terre sur laquelle nous marchons ou il n'est nul germe et nulle semence, mais c'est celle qui s'élève souvent au dessus de nos têtes et sur laquelle le Soleil terrestre n'a point encore imprimé ses actions.
Cette terre infectée de vapeurs pestilentielles et de venins mortifiés , desquels il faut la purger avec beaucoup de soin et l'aiguiser par son menstrue cru ,afin qu'elle acquière plus de vertus pour dissoudre. Il faut pour la terminer, lui donner les embrassements de la semence Solaire,elle est désignée sous le nom de Mercure!!!!
C'est une terre vierge tres pure,quoiqu'on la trouve au milieux des places publiques, elle est en tout corps....."
Notez l’expression : “Soleil terrestre” !
L'Ancienne Guerre des Chevaliers :
« Le feu secret des sages est un feu que l'artîste prépare selon l'art... ; ce feu n’est pas actuellement chaud, mais il est un esprit igné introduit dans un sujet d'une mesme nature que la pierre ; et estant médiocrement excité par le feu extérieur, la calcine, la dissout, la sublime et la resout en eau seiche, ainsi que le dit le Cosmopolite. "
Notez : “médiocrement excité par le feu extérieur”
" ... Ainsi chers amis, qui avez la crainte de Dieu devant les yeux, ce que je viens de vous dire, doit vous faire connoistre la verité, & vous éclairer l'esprit autant qu'il est nécessaire, pour comprendre le fondement du plus grand, & du plus precieux de tous les tresors qu'aucun Philosophe n'a si clairement exposé, découvert, ny mis au jour.
Vous n'avés donc pas besoin d'autre chose. Il ne vous reste qu'à prier Dieu, qu'il veuille bien vous faire parvenir à la possession d'un joyau, qui est d'un prix inestimable. Eguisés après cela la pointe de vos Esprits ; lisés les escrits des Sages avec prudence ; travaillés avec diligence (& exactitude), n'agissés pas avec précipitation dans un oeuvre si précieux. Il a son temps ordonné par la nature; tout de mesme que les fruits, qui sont sur les arbres, & les grappes de raisins que la vigne porte. Ayés la droiture dans le coeur, & proposés vous (dans vostre travail) une fin honneste; autrement Dieu ne vous accordera rien - car il ne communique un (si grand) don, qu'à ceux qui veulent en faire un bon usage ; & il en prive ceux qui ont dessein de s'en servir pour commettre le mal. je prie Dieu qu'il vous donne sa (sainte) bénédiction. Ainsi soit-il. “
Voila me semble-t'il quelques réflexions basiques sur l'alchymie. Il est fort possible que je me trompe, n'acceptez jamais rien de seconde main ! Je crois que l'amour de la poésie des VRAIS textes alchymiques (les emblèmes sont plus "parlants") provoque une connexion en nous avec la connaissance. L'autre face de l'amour est la connaissance, c'est ce Rebis (Y) que je nous souhaite d'obtenir !
Cordialement,
C...a
Je vais faire une tentative d'ébauche de réponse provisoire aux questions de Sakapus et Garfield !
Hardi, not' gars !
La question primordiale me semble être : qu'est-ce que la Pierre philosophale ? La réponse, ne serait-ce qu'entrevue, permettant de répondre à toutes les autres.
Qu'en disent les adeptes ? En quoi sont-ils d'accord ? En ceci que tout est vivant de la pierre à l'étoile, et que tout correspond avec tout, d'où l'image célèbre de l'échelle de Jacob du Mutus Liber où les Energies montent et descendent. Il y a en effet un double mouvement d'une énergie appelée Mercure ou pierre des philosophes, un mouvement de descente des astres, sur et à l'intérieur de la terre, qui fait naître toutes choses sensibles, et un mouvement de remontée (après un travail souterrain) du centre de la terre vers les astres. Cette énergie, qui est de la nature d'un feu, est invisible aux yeux de chair, elle ne peut être vue que par les "yeux de l'esprit", le "voyant" est appelé "à bon droyt" philosophe du Feu, ou par le Feu (per ignem).
" Tout est esprit, Tout est matière, selon que l'Unique se dilate ou se condense." (Le Message Retrouvé)
Le Cosmopolite, principalement, donne tous les détails des transformations qu'opère ce Feu dans son double mouvement. Mais il est de loin préférable de "voir" cette lumière de Nature plutôt que de chercher à comprendre intellectuellement les adeptes, car si avec une longue accoutumance des textes un processus peut-être mis en pratique, un piège considérable est caché dans lequel le "souffleur" tombe. Ce dernier ayant compris que le feu/lumière étant en tout, choisit une "matière" minérale/métallique dont il va l'extraire, il va donc procéder à la mort de cette matière, une dissolution, un "solve", puis après épurations/sublimations une "coagulation" et cuire le "produit" jusqu'à ce qu'il devienne d'une parfaite densité, une "pierre". Mais cette pierre issue d'un feu/lumière "spécifié" en terre ne pourra servir qu'à la transmutation métallique, c'est un "particulier".
C'est ce qu'on appelle l'alchimie de nos jours, une néo-chimie avec des ballons et des creusets.
Mais l'alchYmie véritable, si on prend garde de s'imprégner de la poésie, du parfum des textes, avec la droiture de coeur et d'esprit requise, permet d'appréhender qu'elle n'a rien de commun avec la chimie, mais à tout à voir avec une forme d'agriculture, fut-elle céleste. Quel est ce feu qui en terre fait que les métaux et le grain de blé apparaisse ? Quel est ce Feu qui fait sortir le poussin de sa prison ? et dont on voit la trace dans les écorces et les branches des arbres, cette énergie qui soutient le brin d'herbe et la fleur ? Ne faut-il pas capter cette énergie quand elle descend quand elle “baise les bourgeons des arbres”, non spécifiée plutôt que spécifiée ?
" L'amour de l'or le fait rechercher jusque dans l'ordure, mais peu d'hommes sont capables de le saisir dans le ciel et de le fixer dans la terre. "(Message Retrouvé)
Répondre affirmativement à cette question induit de se pencher sur l'Aimant des Sages, Philalèthe et Limojon de Saint Didier sont les plus diserts à ce sujet, mais on se rend compte que jamais l'intellect ne résoudra cette énigme de captation du mercure non spécifié, il faut une Révélation, seule la Lumière de la grâce donne la solution. D'où la nécessité, selon les adeptes, de prier puis de s'abandonner en se vidant de tous concept. ORA précède LABORA.
La Pierre serait la pure lumière du soleil coagulée, et paraît-il d'une densité incroyable eu égard à son volume. Cette pierre, aurait cette fois pouvoir de métamorphose sur les trois plans : minéral, végétal et animal, elle comprendrait donc une action possible sur le corps animal humain, elle serait la "vraie" communion.
Tout cela n'est pas à la portée du premier velu ! Mais redevenir un "enfant de science" est à la "portée" de tout homme de "bonne volonté". On comprendra que bien que Sakapus se soit adressé à des opératifs, j'ai quelque peu répondu, bien que je ne pratique rien... hélas ! Car si on ne pratique pas la métallurgie à quoi servirait un creuset ? La chimie, des ballons ?
Qu'est-ce qu'un "fournel" ? Certainement pas un athanor ! Qu'est-ce qu'un athanor ? Analogiquement un fourneau ! Car comment indiquer ce qu'est un réceptacle contenant un feu qui sert à cuire ? On dessine un "fourneau" ! comme celui de Lambsprink ou les TROIS tours de l'avant dernière image du Mutus Liber.
La lecture analogique des traités et des emblèmes alchimiques est une formidable clef de compréhension, cependant il ne faut jamais oublier que JAMAIS l'intellect ne fournira la réponse au grand arcane, la santé psychique est à ce prix !
Lumiere sortant par soi même des ténèbres:
" Si tu sais trouver cette terre , il te reste peu de chemin a faire pour atteindre à la perfection de l'oeuvre . Ce n'est point une terre commune,mais une terre vierge .Ce n'est pas non plus celle que les fous cherchent dans la terre sur laquelle nous marchons ou il n'est nul germe et nulle semence, mais c'est celle qui s'élève souvent au dessus de nos têtes et sur laquelle le Soleil terrestre n'a point encore imprimé ses actions.
Cette terre infectée de vapeurs pestilentielles et de venins mortifiés , desquels il faut la purger avec beaucoup de soin et l'aiguiser par son menstrue cru ,afin qu'elle acquière plus de vertus pour dissoudre. Il faut pour la terminer, lui donner les embrassements de la semence Solaire,elle est désignée sous le nom de Mercure!!!!
C'est une terre vierge tres pure,quoiqu'on la trouve au milieux des places publiques, elle est en tout corps....."
Notez l’expression : “Soleil terrestre” !
L'Ancienne Guerre des Chevaliers :
« Le feu secret des sages est un feu que l'artîste prépare selon l'art... ; ce feu n’est pas actuellement chaud, mais il est un esprit igné introduit dans un sujet d'une mesme nature que la pierre ; et estant médiocrement excité par le feu extérieur, la calcine, la dissout, la sublime et la resout en eau seiche, ainsi que le dit le Cosmopolite. "
Notez : “médiocrement excité par le feu extérieur”
" ... Ainsi chers amis, qui avez la crainte de Dieu devant les yeux, ce que je viens de vous dire, doit vous faire connoistre la verité, & vous éclairer l'esprit autant qu'il est nécessaire, pour comprendre le fondement du plus grand, & du plus precieux de tous les tresors qu'aucun Philosophe n'a si clairement exposé, découvert, ny mis au jour.
Vous n'avés donc pas besoin d'autre chose. Il ne vous reste qu'à prier Dieu, qu'il veuille bien vous faire parvenir à la possession d'un joyau, qui est d'un prix inestimable. Eguisés après cela la pointe de vos Esprits ; lisés les escrits des Sages avec prudence ; travaillés avec diligence (& exactitude), n'agissés pas avec précipitation dans un oeuvre si précieux. Il a son temps ordonné par la nature; tout de mesme que les fruits, qui sont sur les arbres, & les grappes de raisins que la vigne porte. Ayés la droiture dans le coeur, & proposés vous (dans vostre travail) une fin honneste; autrement Dieu ne vous accordera rien - car il ne communique un (si grand) don, qu'à ceux qui veulent en faire un bon usage ; & il en prive ceux qui ont dessein de s'en servir pour commettre le mal. je prie Dieu qu'il vous donne sa (sainte) bénédiction. Ainsi soit-il. “
Voila me semble-t'il quelques réflexions basiques sur l'alchymie. Il est fort possible que je me trompe, n'acceptez jamais rien de seconde main ! Je crois que l'amour de la poésie des VRAIS textes alchymiques (les emblèmes sont plus "parlants") provoque une connexion en nous avec la connaissance. L'autre face de l'amour est la connaissance, c'est ce Rebis (Y) que je nous souhaite d'obtenir !
Cordialement,
C...a
Charly Alverda- Nombre de messages : 534
Date d'inscription : 02/10/2008
Re: La Pierre, pour quoi faire ?
Bonjour.
Je suis d'accord avec Charly Alverda : la question principale est très probablement "qu'est-ce que la Pierre philosophale ?". C'est vrai dans l'absolu. Mais au niveau individuel, rien n'interdit de s'intéresser à l'Alchimie et de "se mettre en marche" sans avoir déjà trouvé réponse à cette question.
Mais la question initiale de Sakapus n'est pas moins capitale :
Eh bien… non ! Je ne connais pas.
Je pourrais, bien sûr, vous déclarer quelles "petites" motivations m'animent aujourd'hui, ou quelles étaient les motivations qui m'ont fait aller vers l'Alchimie il y a des années – et qui ne sont plus nécessairement les mêmes actuellement : curiosité intellectuelle, goût de l'aventure ou du mystère, intérêt pour les sciences et le fonctionnement subtil de l'univers, sympathie envers des gens qui s'intéressaient à l'Alchimie, suite logique d'un parcours rosicrucien, goût pour démêler les intrigues historiques, insatisfaction des explications traditionnelles face à des faits marginaux mais avérés, etc., etc. Parce que, oui, il y a (il y a eu) un peu de tout ça.
Mais la question de Sakapus porte sur la motivation profonde : la différence est importante. Il ne s'agit donc pas vraiment ici de décrire pourquoi ou comment on se retrouve à œuvrer en Alchimie, mais d'aller explorer un niveau plus basiquement fondamental. Et là, j'avoue, je ne peux le décrire.
Il s'agit à la fois de ressenti (une pulsion intérieure ?) et d'incitations extérieures (des phénomènes redondants, ou des "hasards" impossibles) qui font que je ne parviens pas à expliquer, mais que je sens, que je sais, que c'est la voie que je dois suivre. Comme, par exemple, un sentiment de vide et de démarche inadéquate ("marcher à côté de ses pompes" !) lorsque je délaisse l'Alchimie pour des activités plus futiles, ou comme des incidents surprenants, et hautement improbables, qui surviennent à répétition lorsque je "gaspille" mon temps à des activités alternatives. Ce sont des faits qui, bien que respectueux de mon libre choix, ne peuvent que difficilement être ignorés !
Donc voilà. Je crains de parvenir à exposer quelle est ma motivation profonde, puisque celle-ci semble échapper à la description (=> intellect), mais le mieux que je puisse faire pour tenter d'expliquer, c'est de parler d'attraction, ou de pulsion, ou – mieux – d'une combinaison des deux : un humain poussé de l'intérieur vers un "état d'être" qui l'attire, et qui est symbolisé par la Pierre.
Je suis d'accord avec Charly Alverda : la question principale est très probablement "qu'est-ce que la Pierre philosophale ?". C'est vrai dans l'absolu. Mais au niveau individuel, rien n'interdit de s'intéresser à l'Alchimie et de "se mettre en marche" sans avoir déjà trouvé réponse à cette question.
Mais la question initiale de Sakapus n'est pas moins capitale :
Connaissez-vous la motivation profonde qui vous pousse à oeuvrer ? |
Je pourrais, bien sûr, vous déclarer quelles "petites" motivations m'animent aujourd'hui, ou quelles étaient les motivations qui m'ont fait aller vers l'Alchimie il y a des années – et qui ne sont plus nécessairement les mêmes actuellement : curiosité intellectuelle, goût de l'aventure ou du mystère, intérêt pour les sciences et le fonctionnement subtil de l'univers, sympathie envers des gens qui s'intéressaient à l'Alchimie, suite logique d'un parcours rosicrucien, goût pour démêler les intrigues historiques, insatisfaction des explications traditionnelles face à des faits marginaux mais avérés, etc., etc. Parce que, oui, il y a (il y a eu) un peu de tout ça.
Mais la question de Sakapus porte sur la motivation profonde : la différence est importante. Il ne s'agit donc pas vraiment ici de décrire pourquoi ou comment on se retrouve à œuvrer en Alchimie, mais d'aller explorer un niveau plus basiquement fondamental. Et là, j'avoue, je ne peux le décrire.
Il s'agit à la fois de ressenti (une pulsion intérieure ?) et d'incitations extérieures (des phénomènes redondants, ou des "hasards" impossibles) qui font que je ne parviens pas à expliquer, mais que je sens, que je sais, que c'est la voie que je dois suivre. Comme, par exemple, un sentiment de vide et de démarche inadéquate ("marcher à côté de ses pompes" !) lorsque je délaisse l'Alchimie pour des activités plus futiles, ou comme des incidents surprenants, et hautement improbables, qui surviennent à répétition lorsque je "gaspille" mon temps à des activités alternatives. Ce sont des faits qui, bien que respectueux de mon libre choix, ne peuvent que difficilement être ignorés !
Donc voilà. Je crains de parvenir à exposer quelle est ma motivation profonde, puisque celle-ci semble échapper à la description (=> intellect), mais le mieux que je puisse faire pour tenter d'expliquer, c'est de parler d'attraction, ou de pulsion, ou – mieux – d'une combinaison des deux : un humain poussé de l'intérieur vers un "état d'être" qui l'attire, et qui est symbolisé par la Pierre.
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Quant à la signification du mot "œuvrer", j'y vois là source de bien des malentendus ! De même que les orientaux (bouddhisme, je crois) évoquent, un peu sous l'apparence d'un oxymore, "l'action immobile", de même je dirais, en observant les occidentaux obnubilés par le productivisme harcelant : "ce n'est pas celui qui s'agite le plus qui travaille le mieux". Œuvrer ne signifie donc pas s'agiter devant un fourneau ou un réchaud, comme le font certains comiques. On œuvre mieux en Alchimie en restant assis sur son lit, dans l'obscurité, qu'en faisant mijoter des substances sur un bec de gaz.
Montaléchel- Nombre de messages : 173
Date d'inscription : 25/07/2008
Re: La Pierre, pour quoi faire ?
Bonjour,
Montalechel : " ...au niveau individuel, rien n'interdit de s'intéresser à l'Alchimie et de "se mettre en marche" sans avoir déjà trouvé réponse à cette question."
"se mettre en marche", certes ! Trouvons quelques paroles de sagesse pour nous encourager !
C’est (peut-être) le philosophe Sénèque qui a dit ceci: “ Pour celui qui ne sait où il va, il n’y a pas de vent favorable “ et un proverbe indien rappelle notre toute puissante identification aux données de nos sens : “ pour l’homme qui porte des semelles de cuir, la terre entière est recouverte de cuir. “
Mais en premier “lieu” : “ Qui vous meut ? Qui vous poinct ? Qui vous dict que blanc signifie foy et bleu fermeté ? Un (dictes vous) livre trepelu, qui se vend par les bisouars et porteballes, au titre : le Blason des couleurs. Qui l’a faict ? Quiconques il soit, en ce a esté prudent qu’il n’y a poinct mis son nom. Mais, au reste, je ne sçay. “ (Rabelais, Gargantua)
Des amis trouvent Nassrudin la tête baissée, semblant examiner le sol sous un lampadaire, ils lui demandent ce qu’il fait là, il leur dit qu’il cherche ses clés perdues, ils cherchent rapidement avec lui et lui demandent : “tu es sur de les avoir perdues ici “, il désigne l’obscurité environnante et leur dit “je les ai perdues par là-bas, mais il n’y qu’ici qu’il y a de la lumière.” (j'en ai d'autres, et vous !)
Trouver la chose unique dont la Table d’Emeraude affirme que c’est un “miracle” implique un autre mode de raisonnement que le notre “naturaliste” qui nous a fait séparer la Nature de la nature humaine. La Table pointe sur le “raisonnement” analogique qui est une voie royale comme je l’ai précédemment esquissé, pour nous amener à la conclusion finale que l’homme-animal ne vivant que des “états” de conscience (provisoires parce qu’ils naissent et donc meurent) ne pourra jamais par ses efforts trouver la chose unique, la Perle de grand prix, qui est la source immortelle de tous les états de conscience, pure conscience sans objet.
Personnellement, je crois qu’un “adepte” est avant tout un “éveillé”, ce qui implique que ce “qui nous meut et nous poinct” est la conscience cosmique voulant par nous - animal-humain - se retrouver consciente d’elle-même. Il me semble que présentant les choses ainsi, Montaléchel je te précède et je te suis ? (sourire !) :
“le mieux que je puisse faire pour tenter d'expliquer, c'est de parler d'attraction, ou de pulsion, ou – mieux – d'une combinaison des deux : un humain poussé de l'intérieur vers un "état d'être" qui l'attire, et qui est symbolisé par la Pierre.”
Je crois que c’est René Alleau qui a dit que l’alchymie rendait le symbole observable.
Cordialement,
C...a
Montalechel : " ...au niveau individuel, rien n'interdit de s'intéresser à l'Alchimie et de "se mettre en marche" sans avoir déjà trouvé réponse à cette question."
"se mettre en marche", certes ! Trouvons quelques paroles de sagesse pour nous encourager !
C’est (peut-être) le philosophe Sénèque qui a dit ceci: “ Pour celui qui ne sait où il va, il n’y a pas de vent favorable “ et un proverbe indien rappelle notre toute puissante identification aux données de nos sens : “ pour l’homme qui porte des semelles de cuir, la terre entière est recouverte de cuir. “
Mais en premier “lieu” : “ Qui vous meut ? Qui vous poinct ? Qui vous dict que blanc signifie foy et bleu fermeté ? Un (dictes vous) livre trepelu, qui se vend par les bisouars et porteballes, au titre : le Blason des couleurs. Qui l’a faict ? Quiconques il soit, en ce a esté prudent qu’il n’y a poinct mis son nom. Mais, au reste, je ne sçay. “ (Rabelais, Gargantua)
Des amis trouvent Nassrudin la tête baissée, semblant examiner le sol sous un lampadaire, ils lui demandent ce qu’il fait là, il leur dit qu’il cherche ses clés perdues, ils cherchent rapidement avec lui et lui demandent : “tu es sur de les avoir perdues ici “, il désigne l’obscurité environnante et leur dit “je les ai perdues par là-bas, mais il n’y qu’ici qu’il y a de la lumière.” (j'en ai d'autres, et vous !)
Trouver la chose unique dont la Table d’Emeraude affirme que c’est un “miracle” implique un autre mode de raisonnement que le notre “naturaliste” qui nous a fait séparer la Nature de la nature humaine. La Table pointe sur le “raisonnement” analogique qui est une voie royale comme je l’ai précédemment esquissé, pour nous amener à la conclusion finale que l’homme-animal ne vivant que des “états” de conscience (provisoires parce qu’ils naissent et donc meurent) ne pourra jamais par ses efforts trouver la chose unique, la Perle de grand prix, qui est la source immortelle de tous les états de conscience, pure conscience sans objet.
Personnellement, je crois qu’un “adepte” est avant tout un “éveillé”, ce qui implique que ce “qui nous meut et nous poinct” est la conscience cosmique voulant par nous - animal-humain - se retrouver consciente d’elle-même. Il me semble que présentant les choses ainsi, Montaléchel je te précède et je te suis ? (sourire !) :
“le mieux que je puisse faire pour tenter d'expliquer, c'est de parler d'attraction, ou de pulsion, ou – mieux – d'une combinaison des deux : un humain poussé de l'intérieur vers un "état d'être" qui l'attire, et qui est symbolisé par la Pierre.”
Je crois que c’est René Alleau qui a dit que l’alchymie rendait le symbole observable.
Cordialement,
C...a
Charly Alverda- Nombre de messages : 534
Date d'inscription : 02/10/2008
Re: La Pierre, pour quoi faire ?
Ah ben oui on en a d'autres !Charly Alverda a écrit:“je les ai perdues par là-bas, mais il n’y qu’ici qu’il y a de la lumière.” (j'en ai d'autres, et vous !)
Au sujet de "se mettre en marche, il y a :
Dans "Un Taxi pour Tobrouck", Michel Audiard a écrit:Deux intellectuels assis vont moins loin qu'une brute qui marche
Moralité :
Lorsqu'on est perdu au milieu de rien,
que le désert spirituel vous entoure de toutes parts,
qu'aucun secours ne peut venir d'aucun côté,
mais qu'on aspire à la Vie,
n'y a-t-il pas lieu de prendre son destin en mains, de se mettre en marche, même si on ne sait pas pour où, pour trouver quoi ?
Ça ressemble à l'éternelle querelle (de pacotille) entre pseudo-spéculatifs et pseudo-opératifs !
Laposse- Nombre de messages : 242
Age : 55
Date d'inscription : 05/04/2008
Re: La Pierre, pour quoi faire ?
La citation est amusante, mais, plus sérieusement, de même qu'il y a "œuvrer" et "œuvrer", il y a "marcher" et "marcher".
D'accord pour "marcher", dans le sens de générer une mentalité positive, de créer une dynamique, mais il ne s'agit pas de marcher sans but, errer. Je vois "marcher" dans le sens de "partir à la découverte", ce qui, à l'occasion, permet de glaner des informations qui mettent sur la voie.
Et parfois, même tourner en rond peut, en fin de compte, ramener à soi-même (par le sentier GR 00 ?) peut se révéler une "dé-marche" efficace, si on revient à son point de départ transformé. Un peu comme le fit "l'Alchimiste" dans le bouquin de Paulo Cuelho, déjà évoqué dans la Thèque.
D'accord pour "marcher", dans le sens de générer une mentalité positive, de créer une dynamique, mais il ne s'agit pas de marcher sans but, errer. Je vois "marcher" dans le sens de "partir à la découverte", ce qui, à l'occasion, permet de glaner des informations qui mettent sur la voie.
Et parfois, même tourner en rond peut, en fin de compte, ramener à soi-même (par le sentier GR 00 ?) peut se révéler une "dé-marche" efficace, si on revient à son point de départ transformé. Un peu comme le fit "l'Alchimiste" dans le bouquin de Paulo Cuelho, déjà évoqué dans la Thèque.
Montaléchel- Nombre de messages : 173
Date d'inscription : 25/07/2008
Re: La Pierre, pour quoi faire ?
Bonjour,
Je pense en effet que le moteur de notre travail au labo se situe dans l'inconscient et que la notion de pulsion est dès lors assez appropriée.
On peut même je crois, parler de libido au sens jungien du terme, c'est à dire d'énergie psychique non différenciée, non spécifiée, issue de l'inconscient
Les explications rationnelles de la pratique ne sont à mon sens qu'une tentative du mental d'expliquer ce qui ne s'explique pas mais se vit.
On peut aussi voir dans ces explications rationnelles, une forme de négation de l'inconscient par le mental.
Je voudrais revenir aussi sur ce qui, à mon sens, différencie le chimiste de l'alchimiste.
Je pense que la chose se résume en une posture, une relation à la Vie, une implication psychique forte, au point d'instaurer un lien indéniable entre le ballon (ou le creuset) et l'opérateur.
On peut vivre alors des instants de joie comme de détresse profondes au gré des mutations de la matière, du vivant.
Ce lien induit régulièrement des rêves qui sont une forme de communication/communion entre les profondeurs de l'être, et sa surface (on retrouve ici notre échelle de Jacob).
Je pense en effet que le moteur de notre travail au labo se situe dans l'inconscient et que la notion de pulsion est dès lors assez appropriée.
On peut même je crois, parler de libido au sens jungien du terme, c'est à dire d'énergie psychique non différenciée, non spécifiée, issue de l'inconscient
Les explications rationnelles de la pratique ne sont à mon sens qu'une tentative du mental d'expliquer ce qui ne s'explique pas mais se vit.
On peut aussi voir dans ces explications rationnelles, une forme de négation de l'inconscient par le mental.
Je voudrais revenir aussi sur ce qui, à mon sens, différencie le chimiste de l'alchimiste.
Je pense que la chose se résume en une posture, une relation à la Vie, une implication psychique forte, au point d'instaurer un lien indéniable entre le ballon (ou le creuset) et l'opérateur.
On peut vivre alors des instants de joie comme de détresse profondes au gré des mutations de la matière, du vivant.
Ce lien induit régulièrement des rêves qui sont une forme de communication/communion entre les profondeurs de l'être, et sa surface (on retrouve ici notre échelle de Jacob).
Sakapus- Nombre de messages : 24
Date d'inscription : 26/09/2010
Re: La Pierre, pour quoi faire ?
Bonjour à tous,
Je viens de lire le fil Science-Fiction dans la section "Sujets connexes" et je me demande si, dans tout le processus alchimique, n'intervient pas une perception différente du temps ?
Je vous livre à ce sujet un passage trouvé chez Fulcanelli dans "Le Mystère des Cathédrales" qui nous parle du temps :
Je pense que l’Alchimie se fonde sur une Initiation. Et comme pour toute initiation, l'homme doit passer par le processus mort/résurrection : mourir pour renaître différemment. (Voir définition par Le Marcheur) Dans la préface à la première édition du "Mystère des Cathédrales" (Fulcanelli), Eugène Canseliet écrit :
Ludy.
Je viens de lire le fil Science-Fiction dans la section "Sujets connexes" et je me demande si, dans tout le processus alchimique, n'intervient pas une perception différente du temps ?
Je vous livre à ce sujet un passage trouvé chez Fulcanelli dans "Le Mystère des Cathédrales" qui nous parle du temps :
La figure de l’étoile serait différente, d’après cette autre légende, d’époque inconnue : « Durant le voyage, qui dura treize jours, les Mages ne prirent ni repos ni nourriture ; le besoin ne s’en fit pas sentir, et cette période leur sembla n’avoir que la durée d’un jour. Plus ils approchaient de Bethléem, plus l’étoile brillait avec éclat ; elle avait la forme d’un aigle, volant à travers les airs et agitant ses ailes; au-dessus était une croix."
Je ne sais pas te répondre Sakapus mais bizarrement, je ressens également ces alternances de joies et de tristesses au fur et à mesure que je progresse sur le chemin de la Divine Science…Sakapus a écrit:Pourquoi ces joies profondes, ces désespoirs aussi parfois, au fil des mutations de la matière dans le ballon ou le creuset ?
Je pense que l’Alchimie se fonde sur une Initiation. Et comme pour toute initiation, l'homme doit passer par le processus mort/résurrection : mourir pour renaître différemment. (Voir définition par Le Marcheur) Dans la préface à la première édition du "Mystère des Cathédrales" (Fulcanelli), Eugène Canseliet écrit :
Amicalement,Sous l’effet de cette flamme divine, le vieil homme est tout entier consumé. Nom, famille, patrie, toutes les illusions, toutes les erreurs, toutes les vanités tombent en poussière. Et de ces cendres comme le phénix des poètes, une personnalité nouvelle renaît. Ainsi, du moins le veut la Tradition philosophique.
Ludy.
Ludivine- Nombre de messages : 220
Date d'inscription : 04/04/2010
Re: La Pierre, pour quoi faire ?
Bonjour,
La durée de cette phase varie selon divers paramètres de quelques heures à quelques jours.
Je précise pour info que je connais assez peu les textes.
Ma connaissance de l'oeuvre est avant tout pratique et empirique; ça a ses inconvénients mais aussi ses avantages
Certains parleraient de dissolution du karma, d'autres de restaurartion de l'être dans sa plénitude, de sa libération du cycle des incarnations successives.
Ici il me semble reconnaître une partie du second oeuvre durant laquelle il faut cuire la matière sans y ajouter quoi que ce soit.La figure de l’étoile serait différente, d’après cette autre légende, d’époque inconnue : « Durant le voyage, qui dura treize jours, les Mages ne prirent ni repos ni nourriture ; le besoin ne s’en fit pas sentir, et cette période leur sembla n’avoir que la durée d’un jour. Plus ils approchaient de Bethléem, plus l’étoile brillait avec éclat ; elle avait la forme d’un aigle, volant à travers les airs et agitant ses ailes; au-dessus était une croix."
La durée de cette phase varie selon divers paramètres de quelques heures à quelques jours.
Je précise pour info que je connais assez peu les textes.
Ma connaissance de l'oeuvre est avant tout pratique et empirique; ça a ses inconvénients mais aussi ses avantages
C'est là en quelque sorte l'effet que j'escompte de la Pierre, celui de dissoudre les mémoires, des engrammes du passé, aussi lointains soient-ils.Sous l’effet de cette flamme divine, le vieil homme est tout entier consumé. Nom, famille, patrie, toutes les illusions, toutes les erreurs, toutes les vanités tombent en poussière. Et de ces cendres comme le phénix des poètes, une personnalité nouvelle renaît. Ainsi, du moins le veut la Tradition philosophique.
Certains parleraient de dissolution du karma, d'autres de restaurartion de l'être dans sa plénitude, de sa libération du cycle des incarnations successives.
Sakapus- Nombre de messages : 24
Date d'inscription : 26/09/2010
Re: La Pierre, pour quoi faire ?
Bonjour
Ce sont là de bonnes questions.
D'abord, je pense que la personne qui œuvre a déjà un certain parcours derrière lui ou elle.
Un parcours très probablement très long, fait de tâtonnements, d'erreurs et de vérités.
Mais (je sais je radote), il a aussi forcément fait des expériences concrètes qui lui ont donnés le feedback nécessaire pour construire son discernement.
Son état d'esprit est un état d'esprit de collaboration totale avec l'évolution.
Car chaque chose ici bas évolue, mue par une même force en quelque sorte.
Il a observé le chemin qu'emprunte la nature et particulièrement "la première force" à laquelle "nous sommes tous" soumis, soit la force de gravité.
Après il y a l'Art, ou le moyen de faire en sorte de corriger ce que l'on peut appeler justement le dé centrage subi durant l'époque d'errance ou de recherche.
Toujours avec ce même moyen, il agit avec la nature, mais ce faisant il permet une certaine accélération du processus naturel d'évolution.
Alors quelle est sa motivation ? sa motivation c'est la même que la nature toute entière, l'évolution.
Simplement il a compris qu'il pouvait prendre une part active dans le processus, a trouvé le moyen et le met en application pour le bénéfice de tous.
Peu à peu les attachements qui forment sa structure mentale se dissolvent, laissant place à ce qui ne nous as jamais quitté, mais était seulement recouvert de choses, croyances etc inutiles pour la plupart.
L'être.
Voila, c'est mon point de vue.
Merci
Kunlun
Ce sont là de bonnes questions.
D'abord, je pense que la personne qui œuvre a déjà un certain parcours derrière lui ou elle.
Un parcours très probablement très long, fait de tâtonnements, d'erreurs et de vérités.
Mais (je sais je radote), il a aussi forcément fait des expériences concrètes qui lui ont donnés le feedback nécessaire pour construire son discernement.
Son état d'esprit est un état d'esprit de collaboration totale avec l'évolution.
Car chaque chose ici bas évolue, mue par une même force en quelque sorte.
Il a observé le chemin qu'emprunte la nature et particulièrement "la première force" à laquelle "nous sommes tous" soumis, soit la force de gravité.
Après il y a l'Art, ou le moyen de faire en sorte de corriger ce que l'on peut appeler justement le dé centrage subi durant l'époque d'errance ou de recherche.
Toujours avec ce même moyen, il agit avec la nature, mais ce faisant il permet une certaine accélération du processus naturel d'évolution.
Alors quelle est sa motivation ? sa motivation c'est la même que la nature toute entière, l'évolution.
Simplement il a compris qu'il pouvait prendre une part active dans le processus, a trouvé le moyen et le met en application pour le bénéfice de tous.
Peu à peu les attachements qui forment sa structure mentale se dissolvent, laissant place à ce qui ne nous as jamais quitté, mais était seulement recouvert de choses, croyances etc inutiles pour la plupart.
L'être.
Voila, c'est mon point de vue.
Merci
Kunlun
kunlun- Nombre de messages : 51
Date d'inscription : 14/08/2010
Re: La Pierre, pour quoi faire ?
Second oeuvre ? Il y a donc un premier oeuvre alors ? Je sais, cette question peut paraître stupide mais je connais très peu le langage alchimique.Sakapus a écrit:Ici il me semble reconnaître une partie du second oeuvre durant laquelle il faut cuire la matière sans y ajouter quoi que ce soit.
pluviose- Nombre de messages : 78
Date d'inscription : 09/07/2009
Re: La Pierre, pour quoi faire ?
Bonjour,
Voilà, c'est çapluviose a écrit:Second oeuvre ? Il y a donc un premier oeuvre alors ?
Il serait peut-être bon dans ce cas d'étudier les Adeptes.pluviose a écrit:Je sais, cette question peut paraître stupide mais je connais très peu le langage alchimique.
Sakapus- Nombre de messages : 24
Date d'inscription : 26/09/2010
Re: La Pierre, pour quoi faire ?
Tu as raison, je lis pour l'instant Fulcanelli et j'essaie de comprendre le vocabulaire alchimique avant de passer au laboratoire.Sakapus a écrit:Il serait peut-être bon dans ce cas d'étudier les Adeptes.
pluviose- Nombre de messages : 78
Date d'inscription : 09/07/2009
Re: La Pierre, pour quoi faire ?
Fulcanelli est très bien pour commencer.
N'hésite pas à prendre des notes des passages qui te semblent importants afin de te constituer progressivement une sorte de trame de l'Oeuvre.
Tu enrichiras ces notes au fil de tes lectures.
Et ne t'inquiètes pas des contradictions que tu trouveras ici et là; elles seront levées un jour au labo.
N'hésite pas à prendre des notes des passages qui te semblent importants afin de te constituer progressivement une sorte de trame de l'Oeuvre.
Tu enrichiras ces notes au fil de tes lectures.
Et ne t'inquiètes pas des contradictions que tu trouveras ici et là; elles seront levées un jour au labo.
Sakapus- Nombre de messages : 24
Date d'inscription : 26/09/2010
Re: La Pierre, pour quoi faire ?
Pour Henri-Coton-Alvart, la Pierre philosophale est présente partout et n'est pas une création ni une fabrication de l'alchimiste. Dans son ouvrage "Les Deux Lumières" il la décrit en ces termes :
… Celle-ci n'est pas une anomalie exceptionnelle dans le monde naturel ; elle existe partout présente ; car sans une étincelle de cet agent il n'y aurait ni vie ni permanence. Une semence n'est féconde que par ce ferment divin ; une nourriture n'entretient la vie que par la transmission de ce précieux grain. Un cristal minéral ou un membre organique ne se reconstitue dans son espèce et dans sa forme que par son action. La Pierre Philosophale n'est ni une création ni une fabrication de l'alchimiste. Tout ce que celui-ci peut faire est de la prendre là où elle est, la rassembler, la séparer de sa gangue, la purifier, la placer dans son vaisseau, et suivant le cas l'administrer à ce qui en bénéficiera, ou la renvoyer dans sa pureté de lumière au monde céleste d'où elle est venue.
On notera que par le vaisseau on entend non seulement le récipient instrumental du travail, mais aussi et surtout l'excipient qui fixe sous une forme concrète cette immatérielle substance qu'est la quintessence de vie. Le nom de Pierre s'applique d'ailleurs mieux à l'excipient qu'à ce qu'il contient.
Ludivine- Nombre de messages : 220
Date d'inscription : 04/04/2010
Re: La Pierre, pour quoi faire ?
J'ai retrouvé dans "Le Rosaire des Philosophes" une description de notre Pierre et je vous donne ici quelques passages que j'ai trouvés particulièrement pertinents :
La pierre est donc dite "toute chose", parce qu'elle possède en elle-même et d'elle-même toute chose nécessaire en raison de sa perfection. On la trouve partout, à cause de sa participation aux éléments ; on lui donne tous les noms à cause de la variété admirable et digne d'elle offerte par ses couleurs ; on l'appelle très vile à cause de la putréfaction et très chère à cause de sa vertu. Ce magistère est caché et voilé chez les philosophes.
On dit que notre pierre est une seule chose lorsque la substance du corps et l'eau sont préparées d'une façon indivise de telle sorte que l'un d'eux ne puisse être séparé de l'autre. On dit que notre pierre est faite d'une matière combustible, et seul le mercure est un esprit incombustible et aérien : il faut pour cette raison, qu'il soit présent dans le magistère. En outre, la pierre que recherchent les philosophes et dans laquelle sont les éléments premiers des minéraux, la teinture et la chaux, l'âme et l'esprit avec le corps, le fixe et le volatil, c'est le mercure, non pas n'importe lequel, mais celui autour duquel la nature a établi ses premières opérations en vue de produire la nature métallique, et qu'elle a laissé imparfait. Si tu extrais cette pierre de la chose dans laquelle elle se trouve, et si tu commences à opérer sur elle en vue de sa perfection, en commençant là où la nature l'a laissée, tu trouveras la perfection en elle et tu te réjouiras.
L'Argent-vif ne vaut rien par lui-même, mais quand il est mortifié au moyen de son corps occulte, alors il est puissant et il vit d'une vie incorruptible, et ce corps est de la nature du soleil. C'est pourquoi il est nécessaire que ce corps convertisse tout l'argent-vif en la nature du soleil, de même que le ferment convertit toute la pâte dans la nature du ferment, et non inversement, car ce qui est dominé passe toujours à ce qui le domine.
Chez tous les philosophes, notre pierre est appelée Mercure non né, contrairement à ce que beaucoup pensent, mais extrait du corps. La pierre des philosophes est faite de trois choses : le soleil, la lune et le mercure. Cela veut dire : Fais le mercure à partir du soleil et de la lune, dans son être, sans mercure vulgaire, mais par la voie philosophique.
Tout notre magistère se fait avec notre eau et elle-même est le sperme de tous les métaux et tous les métaux se résolvent en elle comme cela a été montré.
De plus, le sel des métaux est la pierre des philosophes, car notre pierre est de l'eau congelée en or et en argent et elle résiste au feu et se résout en son eau, dont la nature est composée. Donc la réduction des corps en matière première ou en argent-vif n'est rien d'autre que la dissolution de la matière congelée, grâce à laquelle la serrure s'ouvre par l'entrée d'une forme dans une autre.
C'est pourquoi les philosophes ont dit : " Le soleil n'est rien d'autre que du vif-argent mûr. Car dans le mercure il y a seulement deux éléments en acte, à savoir l'eau et la terre, qui sont passives. Les éléments actifs, comme sont l'air et le feu, ne sont en lui qu'en puissance. Mais puisque dans le mercure purifié ceux-ci sont amenés de la pure puissance à l'acte, au moyen de la digestion requise et la cuisson proportionnée, on obtient ainsi l'or. C'est pourquoi il y a dans l'or quatre éléments proportionnés en proportion égale. Et le soufre mûr et actif s'y trouve donc.
Note : Cette pierre est unique dans le monde entier, et celui qui aura erré en ce seul point au début de l'œuvre travaille en vain. Il n'est dans le monde entier aucune autre chose nécessaire à notre œuvre, à part cette pierre qui nous est donnée à nous, seul fils (de l'enseignement).
Ludivine- Nombre de messages : 220
Date d'inscription : 04/04/2010
Re: La Pierre, pour quoi faire ?
Dans son ouvrage "Trois anciens Traités d'Alchimie", Eugène Canseliet nous dit de bien différencier les deux Pierres : philosophale et transmutatoire.
L'adjectif philosophal montre combien la Pierre, au niveau du Grand Œuvre, échappe au moindre lien de toute temporalité : "l'étudiant, avons-nous donc écrit, sait maintenant que l'or des Sages ne peut être l'or métallique dont l'absolue perfection s'oppose à toute progression nouvelle. Rien, dans ce sens, ne peut plus venir de lui, si ce n'est que la Médecine Universelle le transforme, par projection, en Pierre transmutatoire qui agit sur les métaux inférieurs, les gemmes et les pierres précieuses.".
La Pierre Philosophale est la Médecine Universelle qui concerne, uniformément, les trois règnes de la Nature, et qui, pour chacun de ceux-ci, réclame le véhicule convenable de la meilleure présentation. En effet, la Grande Pierre, afin qu'elle devienne transmutatoire, et qu'elle guérisse la lèpre des métaux imparfaits, doit être projetée sur l'or métallique et de grande pureté, lequel devient alors rouge rubis, éminemment fusible, sec et cassant, autant qu'il résistait au feu et qu'il se montrait d'extrême malléabilité.
Ainsi s'expliquent les dangereuses fautes d'alchimistes non Adeptes, qui, n'ayant point la Médecine Universelle, ni "absorbé", conséquemment, la Sagesse sempiternelle, ne possédaient, de quelque manière que cela eût été, que la seule Pierre transmutatoire, ou, si l'on veut, la fameuse poudre de projection
Ludivine- Nombre de messages : 220
Date d'inscription : 04/04/2010
Re: La Pierre, pour quoi faire ?
Qu'est-ce que la Pierre ?
Pour moi, j'ai été très soulagé, par rapport à cette question quand j'ai admis qu'il n'existait pas une pierre, mais une philosophie pratique avec un tas de manières d'y travailler. Pour moi donc, il n'existe pas une pierre, mais plusieurs, qui ont les vertus correspondant au travail qui a présidé à leur élaboration. J'admets quand même que "la pierre" sert à (cf Fulcanelli) la régénération de l'être (physique, sans doute aussi spirituel), à l'accroissement des végétaux, et à la transmutation. Ces trois buts sont en fait le même, mais pour chacun des règnes. Je pense aussi qu'une pierre qui sert à l'un de ces buts ne marche pas pour les autres (sauf en la "dulcifiant", concept développé par La Nature Dévoilée).
Le point commun à relever dans ces trois buts est l'aspect médecine. L'étude de la médecine alchimique (ou les médecines qui en sont issues : spagyrie, et même homéopathie, fleurs de Bach…) est pour moi une voie pratique (avec l'agriculture, chère à Charly, )
En résumé, je ne suis pas un monolythe
Pour moi, j'ai été très soulagé, par rapport à cette question quand j'ai admis qu'il n'existait pas une pierre, mais une philosophie pratique avec un tas de manières d'y travailler. Pour moi donc, il n'existe pas une pierre, mais plusieurs, qui ont les vertus correspondant au travail qui a présidé à leur élaboration. J'admets quand même que "la pierre" sert à (cf Fulcanelli) la régénération de l'être (physique, sans doute aussi spirituel), à l'accroissement des végétaux, et à la transmutation. Ces trois buts sont en fait le même, mais pour chacun des règnes. Je pense aussi qu'une pierre qui sert à l'un de ces buts ne marche pas pour les autres (sauf en la "dulcifiant", concept développé par La Nature Dévoilée).
Le point commun à relever dans ces trois buts est l'aspect médecine. L'étude de la médecine alchimique (ou les médecines qui en sont issues : spagyrie, et même homéopathie, fleurs de Bach…) est pour moi une voie pratique (avec l'agriculture, chère à Charly, )
En résumé, je ne suis pas un monolythe
Alambic- Nombre de messages : 40
Date d'inscription : 12/04/2011
Re: La Pierre, pour quoi faire ?
Fulcanelli dans son ouvrage "Les Demeures Philosophales" – partie "Le Merveilleux Grimoire du Château de Dampierre", chapitre IV, nous entretient de la Pierre Philosophale et nous dit qu'elle n'est pas due au hasard mais est un présent de Dieu obtenue par révélation. L'Alchimie ne se réduit pas à l'acquisition de techniques spéciales de laboratoire mais nous amène à la connaisance du Sublime. En voici l'extrait :
En quelque manière, c’est-à-dire d’une façon analogue, ce qui pourrait laisser croire que la découverte de la pierre serait due au hasard, et qu’ainsi la connaissance du Magistère resterait tributaire d’un heureux coup de dé. Mais nous savons pertinemment que la science, véritable présent de Dieu, lumière spirituelle obtenue par révélation, ne saurait être sujette à de tels aléas. Ce n’est pas qu’on ne puisse trouver fortuitement, là comme ailleurs, le tour de main qu’exige une opération rebelle ; cependant, si l’alchimie se bornait à l’acquisition d’une technique spéciale, de quelque artifice de laboratoire, elle se réduirait à fort peu de chose et n’excéderait pas la valeur d’une simple formule. Or, la science dépasse de beaucoup la fabrication synthétique des métaux précieux, et la pierre philosophale elle-même n’est que le premier échelon positif permettant à l’Adepte de s’élever jusqu’aux plus sublimes connaissances. En demeurant même dans le domaine physique, qui est celui des manifestations matérielles et des certitudes fondamentales, nous pouvons assurer que l’Oeuvre n’est point soumis à l’imprévu. Il a ses lois, ses principes, ses conditions, ses agents secrets et résulte de trop d’actions combinées et d’influences diverses pour obéir à l’empirisme. Il faut le découvrir, en comprendre le processus, bien connaître ses causes et ses accidents avant de passer à son exécution. Et quiconque ne le peut voir « en esprit » perd son temps et son huile à le vouloir trouver par la pratique. « Le sage a ses yeux en sa tête, dit l’Ecclésiaste (ch. II, 14), et l’insensé marche dans les ténèbres.»
Nelly Foulcat- Nombre de messages : 108
Date d'inscription : 03/10/2008
Re: La Pierre, pour quoi faire ?
La Pierre philosophale est souvent considérée comme une chimère dans notre monde d'aujourd'hui et on dit des gens qui la cherchent qu'ils sont fous. Je vous livre un extrait un peu long tiré de l'Essai sur l'art d'Alchymie par Emmanuel d'Hooghvorst :
La recherche de la Pierre philosophale n'est plus de mode aujourd'hui. Un alchymiste du XVIIe siècle, Alexandre Sethon, plus connu sous le nom du Cosmopolite, écrivait déjà de son temps :Autrefois, c'était une folie pour la plupart des hommes ; de nos jours, c'est une absurdité. Cette science est tombée dans un tel discrédit que presque tous, nous sommes ignorants de son but et de ses moyens.On regarde la Pierre philosophale comme une chimère pure et les gens qui la cherchent sont regardés comme fous. Ce mépris, disent les philosophes hermétiques, est un effet du juste jugement de Dieu qui ne permet pas qu'un secret si précieux soit connu des méchants et des ignorants.
Si nous ouvrons par hasard un vieux livre d'Alchymie, le style nous en paraît confus, les recettes bizarres, la chimie fantaisiste et sans fondement ; nous nous étonnons de ce que tant d'hommes des siècles écoulés aient pu passer leur vie dans une étude si chimérique. Tel est le jugement sommaire que porte l'homme du XXe siècle sur l'enseignement des anciens Sages. Nous pouvons nous demander pourtant, en lisant ces livres, si nous avons affaire à des charlatans cachant leur ignorance sous les apparences d'un jargon prétentieux, ou à des Sages cachant jalousement leur savoir sous les épines d'un style obscur dans le but d'éprouver la sagacité et la constance du lecteur.
Les deux hypothèses sont vraies.
La plupart des alchymistes n'ont été que des usurpateurs de ce titre, des souffleurs de charbon, comme on disait autrefois. Ceux-là ont erré toute leur vie et se sont ruinés dans la poursuite d'une chimère parce qu'ils ne connaissaient pas la vraie matière sur laquelle il leur fallait travailler, ni la nature du Feu des Philosophes. Les plus heureux d'entre eux ont fini par découvrir un sel purgatif, un procédé de fabrication de la porcelaine ou d'allumettes soufrées. Ce sont les ancêtres de la science moderne. Nos hommes de science, toutes proportions gardées, ont fait progresser les connaissances humaines sur le même terrain. Eux aussi ignorent, quoi qu'ils en disent, la vraie matière et la nature de l'universel Agent. Leur science n'a pas donné aux hommes la connaissance, mais l'égarement ; ni la liberté, mais un esclavage plus grand ; elle ne les a pas non plus enrichis, puisque leurs désirs s'étendent toujours davantage.
Mais il en est d'autres que les souffleurs ; tous n'ont pas été des charlatans. Certains alchymistes des temps passés ont signé leur passage ici-bas et attesté la réalité de leur science par de véritables transmutations métalliques.
Bien que l'Art des Sages n'ait aucune confirmation à demander à la science moderne, remarquons que nos savants saluent quelquefois au passage les intuitions géniales des anciens alchymistes, depuis qu'ils ont fait la découverte de l'unité de la matière, que l'Art des transmutations postule en effet. Un moderne défenseur de l'Alchymie écrit à ce propos ces lignes pertinentes :Et l'auteur conclut ses réflexions par ces mots :Puisque nous parlons du Grand Oeuvre, profitons-en pour revenir sur un point capital déjà effleuré, c'est-à-dire sur l'abîme qui le sépare des essais de transmutation par voie physico-chimique, essais auxquels la dissociation atomique donne un regain d'actualité. Tout d'abord, remarquons à quels frais, avec quel gaspillage d'énergie, dans quels laboratoires titanesques (que nulle fortune privée ne pourrait s'offrir le luxe de financer) opèrent, en rang serré, nos modernes Faust. Cela pour aboutir d'ailleurs à des transmutations de l'ordre d'un dix millionième de gramme.
C'est la montagne qui enfante une souris.
En regard, le Grand Oeuvre physique ne nécessite que quelques corps assez répandus, un peu de charbon, deux ou trois vases très simples, aucune des sources d'énergie que consomme en véritable ogresse, la science actuelle, et peut être accompli en entier par un seul homme avec patience et longueur de temps. Ceci pour obtenir des transmutations éventuellement massives.Les abîmes qui séparent la science moderne du Grand Oeuvre sont absolument infranchissables et c'est la raison pour laquelle notre époque en a perdu la nostalgie et presque le souvenir. Tant que nous nous pencherons vers l'Alchymie avec les préjugés d'un homme du XXe siècle, cette science nous sera hermétiquement fermée.En dépit d'une terminologie barbare qui s'allonge tous les jours, où les ions, les électrons, les protons, les neutrons, les deutons et autres ingrédients de la cuisine nucléaire jouent un rôle impressionnant, la matière demeure terre inconnue.
Les Adeptes disent que leur science est celle de Dieu même ; que sans son inspiration, il est impossible de parvenir à la possession de cette benoîte Pierre des Sages qui confère à celui qui la possède, la santé, la richesse, la royauté sur toute la nature ; qui lui vient en aide dans tous ses besoins, qui lui assure même la possession inaliénable de la vie, éternellement fixée en lui-même. Leur piété, leur foi, leur amour du Dieu Tout-Puissant les séparent radicalement de nos modernes savants qui n'ont pas pour habitude de demander l'inspiration de l'Esprit-Saint. Tous les livres des vrais Adeptes sont remplis d'exhortations au lecteur pour lui recommander de se tourner vers Dieu.(Sources : Editions Beya)
Ludivine- Nombre de messages : 220
Date d'inscription : 04/04/2010
Re: La Pierre, pour quoi faire ?
bj, merci à Ludivine, car pour moi c'est la stricte vérité. Pour faire cette Pierre (qui n'est pas la poudre de projection) sans le "feu vert" d'une puissance autre que la nôtre, c'est IMPOSSIBLE, car les énergies et la pratique sont du domaine de la croyance de nos "scientistes". Même si, par "hasard", elle était connue, je ne pense pas qu'elle puisse se faire, car l'opérateur est AUSSI le "récepteur". L'Aimant (l'acier des sages) a une polarité qui est L'homme. L'homme de l'ORA. Et ça, ce ne sera jamais démontrable !!! Et l'Aimantation ne se fera pas !!!!
Prenez ceci comme un avis...
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loup- Nombre de messages : 182
Date d'inscription : 29/11/2010
Re: La Pierre, pour quoi faire ?
La Pierre, pour quoi faire ? Bonne question car la plupart des gens répondent que lorsqu'ils auront la Pierre soit ils donneront aux pauvres l'argent qu'ils auront récolté en vendant l'or qu'ils auront fabriqué soit ils guériront les malades de leur entourage. Toutefois, pour être bénéficiaire de la Connaissance, de la richesse ou de la santé que pourrait nous offrir la Pierre Philosophale ou la Médecine Universelle, il faut que l'artiste reçoive, selon les textes anciens traditionnels, le Don de Dieu.
Eugène Canseliet nous le confirme en ces termes dans son ouvrage "Alchimie - Nouvelles études diverses sur la Discipline alchimique et le Sacré hermétique" :
Eugène Canseliet nous le confirme en ces termes dans son ouvrage "Alchimie - Nouvelles études diverses sur la Discipline alchimique et le Sacré hermétique" :
Quel est, en vérité, le but de l'alchimie ? Il est uniquement de mériter, dans le constant souci de purification, le DON DE DIEU, manifesté dans la tangible Médecine ou la Pierre Philosophale. Ainsi, le Philosophe, devenu Adepte, pénètre sur le plan divin, entre dans l'éternel présent et y reçoit la Connaissance infuse, en même temps que le pouvoir de prolonger son existence sur la terre, au-delà des limites ordinairement concédées aux humains. La Médecine Universelle assure donc à l'Adepte la longévité, si ce n'est l'immortalité, dans un état constant de parfaite santé. La source principale des richesses temporelles, également, coule pour lui, par la Pierre Philosophale dont il projette une fraction sur l'or très pur. Celui-ci se change aussitôt en la pierre transmutatoire qui est aussi appelée poudre de projection.
Ludivine- Nombre de messages : 220
Date d'inscription : 04/04/2010
Re: La Pierre, pour quoi faire ?
Ici plus haut, Ludivine nous entretenait d'une possible perception différente du temps dans tout le processus alchimique. Or, je viens de trouver dans mon ouvrage "Des Mages alchimistes à Nostradamus" (Guy Trédaniel 1982) que Guy Béatrice considérait l'alchimiste comme le maître du temps pour les métaux.
Voici ce que nous pouvons lire dans son ouvrage :
Voici ce que nous pouvons lire dans son ouvrage :
L'Adepte n'a que faire des trésors de ce monde. Il sait que ce qui importe, c'est le rétablissement de la matière à sa dignité première, cette matière qui est bien une création divine et le support sans lequel nul ne saurait avoir une quelconque existence dans le temps.
Nous ne le répéterons jamais assez.
Seul, Dieu EST hors du Temps, sans que la matière, celle d'avant la chute, ne lui soit nécessaire, puisqu'elle procède de lui. L'homme créé de matière – certes, elle n'avait que peu de points commun, semble-t-il, avec celle d'après le Péché Originel – devait, par la Grâce du Saint-Esprit, c'est-à-dire en usant des fruits de l'Arbre de Vie, et par ses propres efforts, s'élever jusqu'au Créateur pour participer à sa Divinité. C'est ce que les Pères grecs nommaient "Divinisation de l'homme".
L'Adepte le constate dans son creuset. Il participe à la régénération des métaux vils qui, ainsi, par l'accélération de leur processus vital c'est-à-dire de leur "mûrissement", se changent en "corps glorieux" du règne minéral, en métal solaire.
"Si l'on fermente la Médecine universelle, solide, avec l'or ou l'argent très purs par fusion directe, on obtient la Poudre de projection, troisième forme de la pierre. C'est une masse translucide, rouge ou blanche selon le métal choisi, pulvérisable, propre seulement à la transmutation métallique. Orientée, déterminée et spécifiée au règne minéral, elle est inutile et sans action pour les deux autres règnes." (citations reprises de Fulcanelli : "Les Demeures Philosophales" t. I, p. 183)
Comme l'écrit Constantin Andronikoff (citations reprises dans son ouvrage "Le sens des fêtes", p. 143) :
"Offert au "Roi des siècles", l'or signifie la dimension du temps, qui prend sa source dans l'intemporel, appelé "les siècles des siècles", "les éons des éons"."
Garfield- Nombre de messages : 176
Age : 43
Date d'inscription : 20/07/2008
Re: La Pierre, pour quoi faire ?
Les Alchimistes, lorsqu'ils parlaient de "pierre", de "poudre de projection" et de "médecine universelle" désignaient des réalités moins vulgaires que les utilisations banales telles guérir les maladies ou transmuter les métaux vils en argent ou en or. En effet, pourquoi nos anciens Alchimistes se seraient-ils fatigués durant de longues années aux travaux du Grand Œuvre si la Pierre Philosophale n'avait qu'une fonction bassement matérialiste ? Il était plus facile de gagner de l'or par quelque trafic licite ou non que d'en fabriquer et il existait des moyens de guérir très efficaces et variés.
René Alleau dans "Aspects de l'alchimie traditionnelle" nous explique ce qu'avaient découvert nos alchimistes d'antan au sujet de la fameuse "Pierre" :
René Alleau dans "Aspects de l'alchimie traditionnelle" nous explique ce qu'avaient découvert nos alchimistes d'antan au sujet de la fameuse "Pierre" :
L'illumination ouvrait, en effet, à l'adepte les portes d'un royaume auprès duquel l'or, la santé, le pouvoir temporel, la célébrité mondaine, ne représentent que des hochets indignes d'un philosophe. Ce royaume était – et il est encore – celui de la transconscience ou de l'éveil que l'on doit, plus simplement, considérer comme l'état "VERITABLE", "MUR" et "ADULTE" de la conscience sinon de notre conscience actuelle.
Or cet état, comme le prouvent de trop rares éclairs produits en nous en certaines circonstances par des intuitions d'une beauté, d'une vérité, d'un accord enfin PARFAITS, ne représente dans notre condition habituelle qu'un accident imprévisible, une série de chances heureuses, de rencontres bouleversantes dont nous doutons dès qu'elles cessent tant elles sont fugitives. Nous ne pouvons même pas imaginer ce que serait une conscience qui se maintiendrait sans cesse au sommet de cette pointe d'extrême lucidité. Certes, pour elle, non seulement les métaux vils mais toutes les formes, toutes les apparences, seraient définitivement changées.
Ni l'espace, ni le temps de cette conscience ne seraient identiques à notre sens du temps et de l'espace.
[…]
Ainsi existe-t-il un monde du rêve comme un monde de l'éveil où, non seulement la relation de la conscience et des objets est différente de la relation maintenue, collectivement, dans le monde de la veille mais où, encore, le déterminisme phénoménal de celui-ci ne semble plus cohérent ni valable. Une conception scientifique de l'Univers ne représente donc que la conception d'UN univers dans l'Univers. Le consentement commun ne saurait suffire à établir l'autorité, la vérité et la validité générales des lois.
Les efforts incessants qu'exigeait l'élaboration du Grand-Œuvre semblent donc avoir été destinés à produire, d'une part, la "projection" de la conscience de l'état de veille sur le plan d'un état transrationnel d'éveil, et, d'autre part, l'"ascension" de la matière jusqu'à la lumière ignée qui en constitue la limite.
Si l'on veut bien réfléchir, maintenant, au fait que la limite collective de l'état de veille est la mort, on comprendra dans quel sens il convient d'entendre l'expression d'"élixir d'immortalité" appliquée à la "pierre philosophale" qui, absorbée, transférait la conscience au-delà des bornes du "moi" périssable, dans un monde "nouveau" qui, normalement, est séparé du nôtre par un rideau de feu.
Ludivine- Nombre de messages : 220
Date d'inscription : 04/04/2010
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