Saint Pierre
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Saint Pierre
Bonjour.
Saint-Pierre n'est vraisemblablement pas sans rapport avec la symbolique alchimique. L'alchimie, c'est la quête de la Pierre, non ?
Car à l'origine, Pierre ne s'appelait pas Pierre, mais Shimon; puis, la Bible raconte que Jésus décide de fonder un mouvement qui perpétuera son message et aurait désigné cet apôtre pour en être le leader :
Dans l'attente du réel démarrage de ce fil, rappelons que Saint Pierre a déjà été évoqué dans le sujet :
Maredsous, refuge Rose-Croix ?
Saint-Pierre n'est vraisemblablement pas sans rapport avec la symbolique alchimique. L'alchimie, c'est la quête de la Pierre, non ?
Car à l'origine, Pierre ne s'appelait pas Pierre, mais Shimon; puis, la Bible raconte que Jésus décide de fonder un mouvement qui perpétuera son message et aurait désigné cet apôtre pour en être le leader :
Et moi, je te dis que tu es Pierre, et que sur cette pierre je bâtirai mon Église, et que les portes du séjour des morts ne prévaudront point contre elle. Je te donnerai les clefs du royaume des cieux : ce que tu lieras sur la terre sera lié dans les cieux, et ce que tu délieras sur la terre sera délié dans les cieux.Matthieu 16 :18-19
Dans l'attente du réel démarrage de ce fil, rappelons que Saint Pierre a déjà été évoqué dans le sujet :
Maredsous, refuge Rose-Croix ?
Calcédoine- Admin
- Nombre de messages : 325
Date d'inscription : 02/04/2008
Re: Saint Pierre
Et comment ne pas non plus l'y associer via les clefs, de deux jusqu'à trois, selon certaines iconographies ...
Son rapport à la magie "noire" face à son "double" Simon le magicien jusqu'à sa crucifixion à l'envers.
Saint Pierre est l'homme des liens, de ce qui lie et délie selon une chaîne ... mais j'extra-pôle
Saint Pierre dépeint par le Caravage en 1600 :
Cela me fait me demander, depuis quelques mois, si l'on trouve dans le corpus hermeticum l'existence des larmes (de Saint Pierre, de la Pierre ¿ ) ?
Son rapport à la magie "noire" face à son "double" Simon le magicien jusqu'à sa crucifixion à l'envers.
Saint Pierre est l'homme des liens, de ce qui lie et délie selon une chaîne ... mais j'extra-pôle
Saint Pierre dépeint par le Caravage en 1600 :
Cela me fait me demander, depuis quelques mois, si l'on trouve dans le corpus hermeticum l'existence des larmes (de Saint Pierre, de la Pierre ¿ ) ?
Resedac- Nombre de messages : 14
Date d'inscription : 16/12/2011
Re: Saint Pierre
Bonjour.
Je ne sais pas répondre à ta question concernant l'existence des larmes (de Saint Pierre, de la Pierre ¿ ), dans le corpus hermeticum ; par contre en recherchant la symbolique de Saint Pierre, j'ai trouvé ce site : http://www.mythofrancaise.asso.fr/mythes/figures/PIEmytho.htm dont je reproduis ici un grand extrait car je le trouve intéressant :
Je ne sais pas répondre à ta question concernant l'existence des larmes (de Saint Pierre, de la Pierre ¿ ), dans le corpus hermeticum ; par contre en recherchant la symbolique de Saint Pierre, j'ai trouvé ce site : http://www.mythofrancaise.asso.fr/mythes/figures/PIEmytho.htm dont je reproduis ici un grand extrait car je le trouve intéressant :
Pierre, symbole de la pierre de fondation tout d'abord ; mais les traditions populaires retiendront surtout le mot "pierre", et ce sera parfois l'existence d'anciennes pierres sacrées - pierres naturelles ou mégalithes érigés par l'homme - qui induira des consécrations à saint Pierre, ces pierres païennes devenant ainsi des "saintes pierres". Saint Pierre est le plus souvent représenté avec deux clefs (d'or et d'argent), parfois avec une seule (celle du Paradis), ou encore avec trois (celles du Ciel, de la Terre et de l'Enfer). Mais ce qu'on lui demande souvent de délier, c'est la fièvre, ou bien la rage (saint Pierre n'a-t-il pas mis en fuite les chiens enragés de Simon le Magicien, et n'est-il pas apparu à saint Hubert pour lui remettre les clefs ayant pouvoir contre ce mal ?) : on appose aux hommes ou aux bêtes les "clefs de saint Pierre" (en fait : un fer chaud).
Rome conserve, entre autres reliques, avec ses clefs et sa chaire, les chaînes provenant de ses deux prisons (Jérusalem et Rome), qui se sont miraculeusement soudées ensemble. La libération de saint Pierre par l'ange reste un point fort de la légende. Elle justifie la consécration d'un certain nombre d'églises à "Saint-Pierre-aux-Liens", et elle se traduit par une fête spécifique le 1er août, qui confirme l'apôtre dans son rôle de lieur et de délieur ("Ce que tu lieras sur la terre sera lié dans les cieux, et ce que tu délieras sur la terre sera délié dans les cieux"). Or cette date parle aux mythologues, puisqu'elle correspond à l'ancienne Lugnasad, la fête du dieu Lug, qui ainsi a pu être perpétuée, d'autant plus que l'on trouve des églises Saint-Pierre sur d'anciens sites apparemment consacrés au dieu gaulois, comme sur le Montmartre de Paris ou à Lisieux. Elle s'inscrit également dans le calendrier agricole, puisque les moissonneurs, dont Pierre est le saint patron, sont eux-mêmes des lieurs de gerbes.
La célébration de la Saint-Pierre elle-même, le jour et la veille au soir du 29 juin, s'inscrit également dans le cycle des fêtes saisonnières. Elle se rapproche par bien des aspects (feux de joie, collecte d'herbes chargées de pouvoirs ...) de celle de la Saint-Jean. Van Gennep rattache ces deux fêtes à une possible survivance d'un "Cycle cérémoniel autonome du 23 au 30 juin" de la Gaule protohistorique, les feux visant à protéger par magie sympathique les récoltes et les bêtes des orages et incendies. Et ce cycle semble faire écho à celui des douze jours, qui lui est diamétralement opposé sur le calendrier.
Garfield- Nombre de messages : 176
Age : 43
Date d'inscription : 20/07/2008
Re: Saint Pierre
Merci Garfield. Ton lien me fait voir combien le Caravage, par la disposition de la pelle montre ce rapport du haut et du bas, mouvement réfléchi, lors même que la terre, son agriculture (le labour, le labeur etc...) peut s'y retrouver également présent, passant, survivant en tant que référence pré-chrétienne. Le peintre montre bel et bien tout autant la force ou tension du lien et celle de la pierre. Pierre semble résister cela dit à "son choiX". Je ne sais surtout ce que cette étoffe grise vient signifier sur la branche. En tous les cas, la symétrie du pêcheur (son métier) au pécheur (le mensonge) fonctionne parfaitement en langue française.
Resedac- Nombre de messages : 14
Date d'inscription : 16/12/2011
Re: Saint Pierre
Dans le fil Maredsous, Refuge Rose-Croix ?, je signalais la présence d'une statue de St. Pierre qui semblait veiller sur une porte ornée d'une croix sur laquelle était centrée une rose.
J'avais tiqué en constatant cette association (peut-être pas fortuite du tout) entre une porte toujours fermée à clef ornée du symbole de la Rose-Croix, et le saint gardien des clefs de "l'Autre Monde". Voici une photo de cette statue, issue de ma collection perso :
On y note une particularité : Le bras gauche du saint (donc à la droite de la photo), celui qui tient les clefs, est "en écharpe", un peu comme les blessés qui, sans être plâtrés, doivent maintenir leur bras immobilisé.
Eh bien, figurez-vous ma surprise lorsque j'ai récemment retrouvé cette statue, à l'identique, à la même taille, en la cathédrale de Beauvais. Il s'agit bien d'identité totale, au détail près, même gestes, mêmes traits, même bras gauche en écharpe, même pied droit en avant, mêmes sandales, même vêtement, au pli près ! Même le siège est identique, au détail près. A Beauvais, St. Pierre veille, là aussi, sur une porte. On l'aperçoit derrière lui.
Trois exceptions minuscules nuancent mon propos.
- À Maredsous, le siège est en bois, tandis qu'à Beauvais, il est, logiquement, en… pierre ! C'est le trône de Pierre.
- À Beauvais, les clefs sont cassées, probablement accidentellement, œuvre du temps qui passe.
- Les auréoles sont différentes et posées différemment, mais il est clair que ces accessoires sont distincts de la sculpture proprement dite.
A mon avis, à moins que les deux statues soient issues du même atelier à la même époque, celle de Beauvais est l'originale, celle de Maredsous est une copie.
Pur hasard ?
Reproduction de statues à l'identique en grande série par un atelier populaire et bon marché ?
Ou indication d'un rapport analogique entre Beauvais et Maredsous ?
J'avais tiqué en constatant cette association (peut-être pas fortuite du tout) entre une porte toujours fermée à clef ornée du symbole de la Rose-Croix, et le saint gardien des clefs de "l'Autre Monde". Voici une photo de cette statue, issue de ma collection perso :
On y note une particularité : Le bras gauche du saint (donc à la droite de la photo), celui qui tient les clefs, est "en écharpe", un peu comme les blessés qui, sans être plâtrés, doivent maintenir leur bras immobilisé.
Eh bien, figurez-vous ma surprise lorsque j'ai récemment retrouvé cette statue, à l'identique, à la même taille, en la cathédrale de Beauvais. Il s'agit bien d'identité totale, au détail près, même gestes, mêmes traits, même bras gauche en écharpe, même pied droit en avant, mêmes sandales, même vêtement, au pli près ! Même le siège est identique, au détail près. A Beauvais, St. Pierre veille, là aussi, sur une porte. On l'aperçoit derrière lui.
Trois exceptions minuscules nuancent mon propos.
- À Maredsous, le siège est en bois, tandis qu'à Beauvais, il est, logiquement, en… pierre ! C'est le trône de Pierre.
- À Beauvais, les clefs sont cassées, probablement accidentellement, œuvre du temps qui passe.
- Les auréoles sont différentes et posées différemment, mais il est clair que ces accessoires sont distincts de la sculpture proprement dite.
A mon avis, à moins que les deux statues soient issues du même atelier à la même époque, celle de Beauvais est l'originale, celle de Maredsous est une copie.
Pur hasard ?
Reproduction de statues à l'identique en grande série par un atelier populaire et bon marché ?
Ou indication d'un rapport analogique entre Beauvais et Maredsous ?
Bruce Hellaire- Nombre de messages : 49
Date d'inscription : 11/11/2008
Tous les chemins mènent à...
A Rome, on trouve celle-ci:
Dans la nef, une célèbre statue de Saint Pierre, tenant les clefs des cieux est datée du XIIIème siècle. Les pèlerins la vénèrent encore en lui embrassant ou en lui frottant le pied, usé au fil du temps.
L'originale, cette fois?
Ce pied droit, c'est vrai qu'il est usé!... mais, mis en avant dans ce dessein?
Usagi
Dans la nef, une célèbre statue de Saint Pierre, tenant les clefs des cieux est datée du XIIIème siècle. Les pèlerins la vénèrent encore en lui embrassant ou en lui frottant le pied, usé au fil du temps.
L'originale, cette fois?
Ce pied droit, c'est vrai qu'il est usé!... mais, mis en avant dans ce dessein?
Usagi
Usagi- Nombre de messages : 6
Date d'inscription : 03/11/2011
Re: Saint Pierre
Mgr Albert Battandier, auteur d’un célèbre « Annuaire Pontifical Catholique », fait une longue description de cette statue, dans un de ses ouvrages daté de 1909.
Pour lui, elle daterait du XIIIème, mème si plusieurs autres pistes ont pu être avancées.
Elle aurait été réalisée sur le modèle d'une statue en marbre du IIIème, quasiment identique bien que légèrement plus petite (1,50m) acuellement dans les grottes du Vatican. Cette statue en marbre a la tête, le bras droit et la main gauche refaits: il s'agirait donc d'une statue d'un Consul, qui aurait été remaniée pour représenter Saint Pierre et qui, plus tard, aurait servi de modèle à celle que l'on connait, légèrement plus grande (1,80m) et en bronze.
Pour ce qui est de ce bras « en écharpe », il n’y voit qu’une maladresse de l’artiste lors de l’exécution des plis de la toge… Une extrême rigidité….
Pourtant, à bien regarder, le bras gauche est bel et bien soutenu. En tout cas, c'est bien mon avis!
Il rapporte qu'au XVIème s., elle se trouvait devant la grande porte de la basilique et que le jour de la St Pierre, on avait coutume de l'habiller pontificalement avec la chape et la mitre.
Il signale que la statue est miraculeuse : elle a pu guérir.
Elle sait également punir les outrages:
"Sous Urbain VIII, un jeune ouvrier, Giovanni-Antonio Stafetia, se mit à oindre de lait et de beurre en putréfaction le pied de la statue; puis, caché dans un angle, il se divertit des grimaces que faisaient les fidèles allant baiser le pied de la statue. A quelques jours de là, le 17 avril 1728, se trouvant sur un échafaudage, il tombe et meurt sur le coup."
Enfin, elle a, de façon attestée depuis le XVème siècle toujours été entourée par la dévotion des fidèles.
Il précise :
« Pie IX, par le Bref Ad augendam, du 15 mai 1857, a accordé une indulgence de 40 jours pour tous ceux qui baisent dévotement le pied de la statue. De plus, pour mieux étendre la dévotion envers Saint Pierre, le pape Pie IX, par décret des Indulgences et Reliques du 4 février 1877, et Léon XIII, par décret du 27 avril 1880, ont accordé à tous ceux qui possèdent un fac-similé de la statue de saint Pierre, pourvu qu'il soit béni par le Souverain Pontife, une indulgence de 5o jours pour eux et leur famille, une fois par jour pourvu qu'ils en baisent le pied avec dévotion. »
Pour lui, elle daterait du XIIIème, mème si plusieurs autres pistes ont pu être avancées.
Elle aurait été réalisée sur le modèle d'une statue en marbre du IIIème, quasiment identique bien que légèrement plus petite (1,50m) acuellement dans les grottes du Vatican. Cette statue en marbre a la tête, le bras droit et la main gauche refaits: il s'agirait donc d'une statue d'un Consul, qui aurait été remaniée pour représenter Saint Pierre et qui, plus tard, aurait servi de modèle à celle que l'on connait, légèrement plus grande (1,80m) et en bronze.
Pour ce qui est de ce bras « en écharpe », il n’y voit qu’une maladresse de l’artiste lors de l’exécution des plis de la toge… Une extrême rigidité….
Pourtant, à bien regarder, le bras gauche est bel et bien soutenu. En tout cas, c'est bien mon avis!
Il rapporte qu'au XVIème s., elle se trouvait devant la grande porte de la basilique et que le jour de la St Pierre, on avait coutume de l'habiller pontificalement avec la chape et la mitre.
Il signale que la statue est miraculeuse : elle a pu guérir.
Elle sait également punir les outrages:
"Sous Urbain VIII, un jeune ouvrier, Giovanni-Antonio Stafetia, se mit à oindre de lait et de beurre en putréfaction le pied de la statue; puis, caché dans un angle, il se divertit des grimaces que faisaient les fidèles allant baiser le pied de la statue. A quelques jours de là, le 17 avril 1728, se trouvant sur un échafaudage, il tombe et meurt sur le coup."
Enfin, elle a, de façon attestée depuis le XVème siècle toujours été entourée par la dévotion des fidèles.
Il précise :
« Pie IX, par le Bref Ad augendam, du 15 mai 1857, a accordé une indulgence de 40 jours pour tous ceux qui baisent dévotement le pied de la statue. De plus, pour mieux étendre la dévotion envers Saint Pierre, le pape Pie IX, par décret des Indulgences et Reliques du 4 février 1877, et Léon XIII, par décret du 27 avril 1880, ont accordé à tous ceux qui possèdent un fac-similé de la statue de saint Pierre, pourvu qu'il soit béni par le Souverain Pontife, une indulgence de 5o jours pour eux et leur famille, une fois par jour pourvu qu'ils en baisent le pied avec dévotion. »
Usagi- Nombre de messages : 6
Date d'inscription : 03/11/2011
Re: Saint Pierre
Merci pour toutes ces précisions, Usagi.
A mon avis, tu as trouvé la source originelle de ces statues : Rome, dans les caves du Vatican, date incertaine mais multiséculaire. Puis vint la copie en bronze siégeant dans la Basilique St-Pierre, en surface. Les différentes copies ultérieures font donc référence à cette statue pour permettre aux fidèles de partout vénérer la figure de Pierre sans être obligés d'effectuer le voyage jusqu'à Rome car, jusqu'à récemment (train, avion, voiture), ce périple était long, coûteux, risqué, et pénible. Les décrets de Pie IX et Léon XIII ont naturellement encouragé la fabrication de copies de cette statue en octroyant des jours d'indulgence.
Cependant, la statue n'a peut-être pas encore livré tous ses secrets, puisqu'elle est évidemment une figure "à clef", à décoder. J'ai, moi aussi, quelque difficulté à avaler l'idée que le bras "en écharpe" ne soit
La preuve nous vient de la cathédrale de Poitiers, où on pourrait croire, à première vue, qu'il s'agit encore d'une copie de la même statue, alors qu'il n'en est rien.
Nous pouvons négliger l'auréole et la clef (ou les clefs, en principe : deux, l'une en or, l'autre en argent) car ce sont des accessoires pouvant être indépendants, donc mobiles, susceptible d'être abîmés, ôtés et remis à volonté, cassés accidentellement, ou volés. Nous pouvons aussi ne pas nous focaliser sur le siège, dont l'allure reste baroque, mais présente plusieurs différences. Par contre, nous ne pouvons pas ne pas remarquer que la jambe droite du saint est moins avancée : les pieds sont presque alignés, les genoux sont à la même hauteur, contrairement aux exemplaires de Rome, Beauvais, et Maredsous. Ce détail nous montre d'ailleurs bien que l'artiste qui a réalisé la sculpture de Rome n'était pas malhabile, puisqu'à l'avancée du pied droit correspond un léger abaissement du genou droit, respectant ainsi avec précision la mécanique de l'ossature corporelle. Et tant qu'à observer les jambes, constatons qu'à Poitiers, le drap qui les recouvre présente des plis, en particulier sur les tibias, ce qui n'est pas le cas sur les autres statues qui présentent un drapé lisse. Aussi, à Poitiers, la main droite, qui bénit, n'a pas la même position que celle des autres statues : la paume fait face au public, alors qu'ailleurs la main présente frontalement le tranchant et l'auriculaire. Cette rotation de 90° de la main nous prouve bien que la statue de Poitiers est inspirée de celle de Rome, mais n'en est pas une copie.
Or, le bras gauche y est néanmoins bel et bien en écharpe !
Ce qui nous confirme que c'est là une caractéristique volontairement représentée, et non une innocente maladresse d'artisan.
A mon avis, tu as trouvé la source originelle de ces statues : Rome, dans les caves du Vatican, date incertaine mais multiséculaire. Puis vint la copie en bronze siégeant dans la Basilique St-Pierre, en surface. Les différentes copies ultérieures font donc référence à cette statue pour permettre aux fidèles de partout vénérer la figure de Pierre sans être obligés d'effectuer le voyage jusqu'à Rome car, jusqu'à récemment (train, avion, voiture), ce périple était long, coûteux, risqué, et pénible. Les décrets de Pie IX et Léon XIII ont naturellement encouragé la fabrication de copies de cette statue en octroyant des jours d'indulgence.
Cependant, la statue n'a peut-être pas encore livré tous ses secrets, puisqu'elle est évidemment une figure "à clef", à décoder. J'ai, moi aussi, quelque difficulté à avaler l'idée que le bras "en écharpe" ne soit
Bien sûr, cette œuvre ne présente pas l'extrême finesse du drapé des statues issues de l'art grec, mais, tout de même, il est assez visible sur les photos ci-dessus qu'il ne s'agit nullement d'une manche ordinaire, mais bien d'un soutien du bras. Il y a très probablement là un décodage qui nous manque encore.qu’une maladresse de l’artiste lors de l’exécution des plis de la toge…
La preuve nous vient de la cathédrale de Poitiers, où on pourrait croire, à première vue, qu'il s'agit encore d'une copie de la même statue, alors qu'il n'en est rien.
Nous pouvons négliger l'auréole et la clef (ou les clefs, en principe : deux, l'une en or, l'autre en argent) car ce sont des accessoires pouvant être indépendants, donc mobiles, susceptible d'être abîmés, ôtés et remis à volonté, cassés accidentellement, ou volés. Nous pouvons aussi ne pas nous focaliser sur le siège, dont l'allure reste baroque, mais présente plusieurs différences. Par contre, nous ne pouvons pas ne pas remarquer que la jambe droite du saint est moins avancée : les pieds sont presque alignés, les genoux sont à la même hauteur, contrairement aux exemplaires de Rome, Beauvais, et Maredsous. Ce détail nous montre d'ailleurs bien que l'artiste qui a réalisé la sculpture de Rome n'était pas malhabile, puisqu'à l'avancée du pied droit correspond un léger abaissement du genou droit, respectant ainsi avec précision la mécanique de l'ossature corporelle. Et tant qu'à observer les jambes, constatons qu'à Poitiers, le drap qui les recouvre présente des plis, en particulier sur les tibias, ce qui n'est pas le cas sur les autres statues qui présentent un drapé lisse. Aussi, à Poitiers, la main droite, qui bénit, n'a pas la même position que celle des autres statues : la paume fait face au public, alors qu'ailleurs la main présente frontalement le tranchant et l'auriculaire. Cette rotation de 90° de la main nous prouve bien que la statue de Poitiers est inspirée de celle de Rome, mais n'en est pas une copie.
Or, le bras gauche y est néanmoins bel et bien en écharpe !
Ce qui nous confirme que c'est là une caractéristique volontairement représentée, et non une innocente maladresse d'artisan.
Bruce Hellaire- Nombre de messages : 49
Date d'inscription : 11/11/2008
Re: Saint Pierre
Bonjour. Votre étude comparative des statues de Pierre m'a intriguée. Comme il se doit, et par facilité, j'ai commencé par aller voir ce qu'en disait Wikipédia. Une page déjà bien étoffée y est intitulée Pierre (apôtre). On remarque d'emblée que la statuaire représentant saint Pierre est multiple, variée, très diversifiée, comme le montre cet exemple issu de la cathédrale saint Isaac à Saint-Petersbourg :
La ville tirant son nom du saint et étant placées sous son patronage, il est logique que ce dernier y soit naturellement en bonne place. On le voit debout, marchant, les clés dans sa main gauche et… pas de bras en écharpe !
Sur la même wikipage, on voit aussi une représentation graphique de style byzantin (donc sans rapport direct avec les statues occidentales).
La ville tirant son nom du saint et étant placées sous son patronage, il est logique que ce dernier y soit naturellement en bonne place. On le voit debout, marchant, les clés dans sa main gauche et… pas de bras en écharpe !
Sur la même wikipage, on voit aussi une représentation graphique de style byzantin (donc sans rapport direct avec les statues occidentales).
Henri Schersch- Nombre de messages : 330
Age : 54
Date d'inscription : 21/07/2008
Re: Saint Pierre
bj, en regardant cette statue, on peut se rendre compte que le bras qui tient les clefs (ou clous) est BLOQUE !! Il bénit, façon dogme de l'Eglise, mais pour les clefs de l'initiation, il y a bloquage !!! Par l'Eglise, je présume... et pas forcément de manière consciente. Mais s'il n'y a rien ICI, il faut voir ailleurs !!!! Par la porte que ce St "protège" ?????
loup- Nombre de messages : 182
Date d'inscription : 29/11/2010
Re: Saint Pierre
Bonjour !
C'est une bonne idée que Loup a eue : considérer le concept de BLOCAGE.
Aujourd'hui, il est vrai que beaucoup voient l'Eglise catholique comme un système socio-politico-financier détourné des objectifs qu'elle prône officiellement. En a-t-il toujours été ainsi ? Peut-être pas depuis toujours, ni partout, mais trop souvent et depuis trop longtemps, ça c'est vrai.
A côté de ça, l'Eglise a aussi permis, dans l'ombre, la transmission d'une tradition ésotérique que nous redécouvrons de nos jours, bribes par bribes.
Alors, avec cette histoire de blocage, de porte et de clés, ou de passage surveillé, St. Pierre n'est-il pas le symbole du "Gardien du Seuil" ?
Je le vois un peu comme le représentant (successeur) du Christ, mais aussi comme l'équivalent, dans d'autres cultures, d'Osiris, celui qui pèse les âmes avant d'orienter la suite de leur destinée ; ou de Charon, le nautonier qui fait passer les âmes des trépassés sur l'autre rive du Styx ; ou du Sphinx, qui pose des énigmes à résoudre avant d'autoriser le voyageur à aller de l'avant ; ou de l'Ange au glaive flamboyant barrant l'accès au Paradis terrestre à Adam et Eve ; ou comme le dragon gardien de la toison d'or ou de la porte du jardin des Hespérides, comme disait Pernety.
Je vois Saint Pierre un peu comme le vieillard du Tarot, l'Hermite, celui qui est plus ou moins vers le milieu du jeu, avec une lanterne (pour attirer et éclairer) et un bâton (pour refouler), celui qui replace l'hermétiste-en-herbe face à lui-même pour ensuite le laisser aller de l'avant ou le renvoyer à ses études.
Pierre du Seuil... Le jeu de mot est tentant !
Bien sûr, tenant compte des dogmes officiels actuels de l'Eglise, ce "passage du Seuil" ne peut correspondre qu'à la mort. Mais quelle mort ? La mort physique ? Pas sûr, puisque la Bible elle-même fait dire à Jésus qu'il faut faire mourir le vieil homme qui est en nous pour faire naître un homme nouveau. Or, ces mots-là sont rattachés à la symbolique du baptême, et non pas de la mort physique. Donc, le "Passage du Seuil" bloqué par saint Pierre pourrait symboliser une conversion, une transmutation, un changement de mentalité, durant notre vie, et non pas (ou pas seulement) le passage vers un Au-delà par la mort physique.
Amitiés.
C'est une bonne idée que Loup a eue : considérer le concept de BLOCAGE.
Aujourd'hui, il est vrai que beaucoup voient l'Eglise catholique comme un système socio-politico-financier détourné des objectifs qu'elle prône officiellement. En a-t-il toujours été ainsi ? Peut-être pas depuis toujours, ni partout, mais trop souvent et depuis trop longtemps, ça c'est vrai.
A côté de ça, l'Eglise a aussi permis, dans l'ombre, la transmission d'une tradition ésotérique que nous redécouvrons de nos jours, bribes par bribes.
Alors, avec cette histoire de blocage, de porte et de clés, ou de passage surveillé, St. Pierre n'est-il pas le symbole du "Gardien du Seuil" ?
Je le vois un peu comme le représentant (successeur) du Christ, mais aussi comme l'équivalent, dans d'autres cultures, d'Osiris, celui qui pèse les âmes avant d'orienter la suite de leur destinée ; ou de Charon, le nautonier qui fait passer les âmes des trépassés sur l'autre rive du Styx ; ou du Sphinx, qui pose des énigmes à résoudre avant d'autoriser le voyageur à aller de l'avant ; ou de l'Ange au glaive flamboyant barrant l'accès au Paradis terrestre à Adam et Eve ; ou comme le dragon gardien de la toison d'or ou de la porte du jardin des Hespérides, comme disait Pernety.
Je vois Saint Pierre un peu comme le vieillard du Tarot, l'Hermite, celui qui est plus ou moins vers le milieu du jeu, avec une lanterne (pour attirer et éclairer) et un bâton (pour refouler), celui qui replace l'hermétiste-en-herbe face à lui-même pour ensuite le laisser aller de l'avant ou le renvoyer à ses études.
Pierre du Seuil... Le jeu de mot est tentant !
Bien sûr, tenant compte des dogmes officiels actuels de l'Eglise, ce "passage du Seuil" ne peut correspondre qu'à la mort. Mais quelle mort ? La mort physique ? Pas sûr, puisque la Bible elle-même fait dire à Jésus qu'il faut faire mourir le vieil homme qui est en nous pour faire naître un homme nouveau. Or, ces mots-là sont rattachés à la symbolique du baptême, et non pas de la mort physique. Donc, le "Passage du Seuil" bloqué par saint Pierre pourrait symboliser une conversion, une transmutation, un changement de mentalité, durant notre vie, et non pas (ou pas seulement) le passage vers un Au-delà par la mort physique.
Amitiés.
Aube-Aurore- Nombre de messages : 238
Age : 44
Date d'inscription : 15/04/2008
Re: Saint Pierre
En m'inspirant de l'idée proposée par loup, je me risque à proposer un autre décodage possible : et si le bras immobilisé en écharpe signifiait que "la clé est l'immobilité" ? On l'a vu par ailleurs sur ce forum, et le bouddhisme ne dit pas autre chose : l'immobilité de l'esprit, le non-penser, est la clé qui ouvre toutes les portes.
Mais le message est occulté, évidemment, puisque saint Pierre est le symbole par excellence représentant l'Eglise exotérique, celle destinée à tous et non aux seuls initiés. C'est peut-être pour cela qu'il présente un pied en avant, ou plus exactement un genou en avant. Un genou voilé, signe d'occultation, à l'opposé du genou découvert qui est un signe de révélation, d'initiation.
Mais le message est occulté, évidemment, puisque saint Pierre est le symbole par excellence représentant l'Eglise exotérique, celle destinée à tous et non aux seuls initiés. C'est peut-être pour cela qu'il présente un pied en avant, ou plus exactement un genou en avant. Un genou voilé, signe d'occultation, à l'opposé du genou découvert qui est un signe de révélation, d'initiation.
Henri Schersch- Nombre de messages : 330
Age : 54
Date d'inscription : 21/07/2008
Re: Saint Pierre
Fulcanelli dans son ouvrage "Les Mystères des Cathédrales" – chapitre IV, nous confirme discrètement le lien entre la figure de Pierre et le fait que Jésus a fondé l'Eglise sur base de la quête de la Pierre philosophale, comme Calcédoine l'a sugéré dans le premier message inaugurant le présent sujet.
C'est pourquoi Fulcanelli associe encore la croix à Saint Pierre lorsqu'il évoque ce dernier dans son ouvrage "Les demeures philosophales" – partie "Louis d'Estissac" – chapitre IV. La croix pouvant être aussi un X, La croiX de St. André, mais la clef en est aussi un symbole ésotérique équivalent :
Ce constat devrait attirer l'attention de tout aspirant alchimiste sur "l'Eglise de Pierre". Et donc aussi, par analogie, sur les églises de pierre, car ces dernières ont un plan général de construction en forme de croix latine (nef principale croisée à angle droit par le transept). St. Pierre et la croix sont intimement associés par le récit de la "crucifixion de St. Pierre".Et c’est ainsi que le plan de l’édifice chrétien nous révèle les qualités de la matière première, et sa préparation, par le signe de la Croix ; ce qui aboutit, pour les alchimistes, à l’obtention de la Première pierre, pierre angulaire du Grand Œuvre philosophal. C’est sur cette pierre que Jésus a bâti son Eglise ; et les francs-maçons médiévaux ont suivi symboliquement divin. Mais avant d’être taillée pour servir de base à l’ouvrage d’art gothique aussi bien qu’à l’œuvre d’art philosophique, on donnait souvent à la pierre brute, impure, matérielle et grossière, l'image du diable.
C'est pourquoi Fulcanelli associe encore la croix à Saint Pierre lorsqu'il évoque ce dernier dans son ouvrage "Les demeures philosophales" – partie "Louis d'Estissac" – chapitre IV. La croix pouvant être aussi un X, La croiX de St. André, mais la clef en est aussi un symbole ésotérique équivalent :
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Aussi donne-t-on, en iconographie religieuse, une clef à saint Pierre, comme attribut particulier permettant de distinguer, parmi les apôtres du Christ, celui qui fut l’humble pêcheur Simon (cabal. C-monos, le seul rayon) et devait devenir, après la mort du Sauveur, son représentant spirituel terrestre. C’est ainsi que nous le trouvons figuré sur une fort belle statue du XVIe siècle, sculptée sur bois de chêne et conservée à l’église Saint-Etheldreda de Londres (pl. XVIII - ci-contre). Saint Pierre, debout, tient une clef et montre la Véronique, singularité qui fait de cette remarquable image une œuvre unique, d’exceptionnel intérêt. Il est certain qu’au point de vue hermétique le symbolisme s’y trouve doublement exprimé, puisque le sens de la clef se répète dans la Sainte-Face, sceau miraculeux de notre pierre.
(…)
Le signe de la croix, monogramme du Christ dont l’X de Saint-André et la clef de saint Pierre sont deux répliques d’égale valeur ésotérique, est donc bien cette marque capable d’assurer la victoire par l’identification certaine de l’unique substance exclusivement affectée au labeur philosophal.
Saint Pierre détient les clefs du Paradis, bien qu’une seule suffise à assurer l’accès au céleste séjour. Mais la clef première se dédouble et ces deux symboles entrecroisés, l’un d’argent, l’autre d’or, constituent, avec la trirègne, les armes du souverain pontife, héritier du trône de Pierre. La croix du Fils de l’Homme reflétée dans les clefs de l’Apôtre, révèle aux hommes de bonne volonté les arcanes de la science universelle et les trésors de l’art hermétique. Elle seule permet à celui qui en possède le sens d’ouvrir la porte du jardin clos des Hespérides et de cueillir, sans crainte pour son salut, la Rose de l’Adeptat
Nelly Foulcat- Nombre de messages : 108
Date d'inscription : 03/10/2008
Re: Saint Pierre
bj, je pense avoir été mal compris ; je recommence. Cela pourrait dire, pour les "initiés", que le bras de l'Eglise (de Pierre donc) est bloqué et qu'il ne faut pas s'attendre à en avoir les clefs !!!!!!! La vraie église est celle de Jean. Une cache l'autre. Tout a été "remodelé" au Concile de Nicée, pour la seule gloire de l'Empereur Constantin. Même l'Apocalypse est pour son avènement !!!. Les "mystères" ne viennent pas de l'église dogmatique de Rome ; c'est tout au moins "ma" vision !!! ; les R+C ne sont pas "romains" !!!
loup- Nombre de messages : 182
Date d'inscription : 29/11/2010
Re: Saint Pierre
Bonjour loup. Je ne peux pas parler au nom des autres, mais, pour ma part, je ne crois pas t'avoir mal compris. Je suis bien conscient que le Concile de Nicée, en l'an 325, a d'une certaine manière "tué" l'Eglise (= la vraie spiritualité) pour en faire un outil politique de contrôle des populations. Il n'empêche que les chrétiens ont appris à vivre avec cette "police des consciences", un peu comme les Russes sont parvenus à faire circuler des idées libertaires dans l'empire soviétique stalinien malgré la toute-puissance du KGB. La "vraie" Eglise a survécu, cachée, sous les apparences de l'Eglise "officielle". Donc, bien des indices utiles ont été disséminés au fil des siècles, "cachés bien en vue" dans les symboles qu'autorise l'Eglise de Rome, lisibles uniquement pour ceux qui savent lire.
C'est le cas - me semble-t-il - avec cette statue de saint Pierre. Elle semble anodine, mais suite à une "action de la Résistance" (dont faisaient partie certains évêques !), elle en montre plus que ce qu'elle paraît montrer.
C'est le cas - me semble-t-il - avec cette statue de saint Pierre. Elle semble anodine, mais suite à une "action de la Résistance" (dont faisaient partie certains évêques !), elle en montre plus que ce qu'elle paraît montrer.
Henri Schersch- Nombre de messages : 330
Age : 54
Date d'inscription : 21/07/2008
Re: Saint Pierre
Ce bandeau et cette main "bloquée" m'ont fait penser à La Justice.
Elle aussi, est souvent affublée d'un bandeau. Pas pour immobiliser son bras, mais pour cacher ses yeux cette fois. Ne dit-on pas que la justice est aveugle? ... autre infirmité s'il en est!
L'idée sans doute, c'est que celle qui la personnifie ne fasse pas intervenir ses sens, ses émotions, ses sentiments, ni même simplement son libre arbitre, soit, tout ce qui définit l'Homme sur la Terre...
En Kabbale, on dirait qu'elle est au-delà de Assiah, sur un plan supérieur. C'est l'idée que la Loi s'interpose entre l'action libre de la volonté individuelle et l'essence mème de l'Etre. Derrière la loi se trouve la Réalité ultime.
La Justice, vertu cardinale, vertu divine est entre la liberté de l'homme et la liberté de Dieu. .
Dans le Tarot, on retrouve cette idée, me semble-t-il, mais sous une sous une forme un peu différente puisque La Justice n'a pas les yeux bandés.
Si son bras n'est pas (re)tenu par un bandeau, elle ne semble pas pour autant tenir librement son glaive: celui-ci est comme fixé, retenu par un petit support, à gauche, sous le pommeau. Là aussi, il y a comme un BLOQUAGE, non?
Dans les 2 cas, donc, la main est bloquée, comme retenue... ou soutenue? ... en tout cas, je vois là la mème idée.
Après celà, il y a aussi la remarque d'Henri:
Décidément, clés ou clous, voilà un fardeau manifestement bien lourd à porter ! ... il en va donc de mème avec le glaive, semble-t-il! ... Et on comprend pourquoi:
"Le pouvoir des clefs est celui qui permet de lier et de délier, d'ouvrir ou de fermer le Ciel, ... c'est le pouvoir de coaguler et de dissoudre." Dictionnaire des Symboles
Elle aussi, est souvent affublée d'un bandeau. Pas pour immobiliser son bras, mais pour cacher ses yeux cette fois. Ne dit-on pas que la justice est aveugle? ... autre infirmité s'il en est!
L'idée sans doute, c'est que celle qui la personnifie ne fasse pas intervenir ses sens, ses émotions, ses sentiments, ni même simplement son libre arbitre, soit, tout ce qui définit l'Homme sur la Terre...
En Kabbale, on dirait qu'elle est au-delà de Assiah, sur un plan supérieur. C'est l'idée que la Loi s'interpose entre l'action libre de la volonté individuelle et l'essence mème de l'Etre. Derrière la loi se trouve la Réalité ultime.
La Justice, vertu cardinale, vertu divine est entre la liberté de l'homme et la liberté de Dieu. .
Dans le Tarot, on retrouve cette idée, me semble-t-il, mais sous une sous une forme un peu différente puisque La Justice n'a pas les yeux bandés.
Si son bras n'est pas (re)tenu par un bandeau, elle ne semble pas pour autant tenir librement son glaive: celui-ci est comme fixé, retenu par un petit support, à gauche, sous le pommeau. Là aussi, il y a comme un BLOQUAGE, non?
Dans les 2 cas, donc, la main est bloquée, comme retenue... ou soutenue? ... en tout cas, je vois là la mème idée.
Après celà, il y a aussi la remarque d'Henri:
Décidément, clés ou clous, voilà un fardeau manifestement bien lourd à porter ! ... il en va donc de mème avec le glaive, semble-t-il! ... Et on comprend pourquoi:
"Le pouvoir des clefs est celui qui permet de lier et de délier, d'ouvrir ou de fermer le Ciel, ... c'est le pouvoir de coaguler et de dissoudre." Dictionnaire des Symboles
Usagi- Nombre de messages : 6
Date d'inscription : 03/11/2011
Re: Saint Pierre
Association d'idées, langue des oiseaux :
la carte du Tarot LA JUSTICE commentée par Usagi appelle un rapprochement entre un autre saint très populaire : Saint Roch, et une carte du Tarot : LE MAT.
En effet, Saint Roch est quasiment toujours figuré avec un bâton et un chien. Dans les représentations, bien souvent Saint Roch dévoile sa jambe, découvrant ainsi le gros bubon qui affecte le haut de sa cuisse, et qu'un ange soigne (voir aussi Le genou découvert). Cela le rapproche du Mat, du Tarot, dont le haut de la cuisse (voire même la fesse) est toujours découvert. Un autre élément de rapprochement est le lien qu'on fait souvent entre St Jacques de Compostelle et Saint Roch, grands pélerins, d'une part, et entre ce même St Jacques et Le Mat (ou maître Jacques) d'autre part. Il est remarquable que le bâton du MAT et sa jambe forment toujours un X, ce qui rappelle le X de Fulcanelli (ou Croix de St André) mentionné plus haut dans ce fil par Nelly... et ailleurs par René Alleau (in "La science des symboles"). Ce X bâton/jambe est aussi présent dans le "proto-Tarot" (?) dit "Tarot de Mantegna". Le bâton de St Roch et sa jambe, au contraire, ne forment JAMAIS un X dans les représentations (d'ailleurs toutes postérieures à la fin du XIVème siècle : 1380).
Ce Saint Roch mériterait peut-être un fil à part, n'était, bien sûr, le rapprochement sonore entre Saint Pierre et Saint Roch...
Ci-dessous, le MAT, de Viéville (circa 1650), et celui du "Conver" (1760-61 au plus tard pour l'édition), et Saint Roch :
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la carte du Tarot LA JUSTICE commentée par Usagi appelle un rapprochement entre un autre saint très populaire : Saint Roch, et une carte du Tarot : LE MAT.
En effet, Saint Roch est quasiment toujours figuré avec un bâton et un chien. Dans les représentations, bien souvent Saint Roch dévoile sa jambe, découvrant ainsi le gros bubon qui affecte le haut de sa cuisse, et qu'un ange soigne (voir aussi Le genou découvert). Cela le rapproche du Mat, du Tarot, dont le haut de la cuisse (voire même la fesse) est toujours découvert. Un autre élément de rapprochement est le lien qu'on fait souvent entre St Jacques de Compostelle et Saint Roch, grands pélerins, d'une part, et entre ce même St Jacques et Le Mat (ou maître Jacques) d'autre part. Il est remarquable que le bâton du MAT et sa jambe forment toujours un X, ce qui rappelle le X de Fulcanelli (ou Croix de St André) mentionné plus haut dans ce fil par Nelly... et ailleurs par René Alleau (in "La science des symboles"). Ce X bâton/jambe est aussi présent dans le "proto-Tarot" (?) dit "Tarot de Mantegna". Le bâton de St Roch et sa jambe, au contraire, ne forment JAMAIS un X dans les représentations (d'ailleurs toutes postérieures à la fin du XIVème siècle : 1380).
Ce Saint Roch mériterait peut-être un fil à part, n'était, bien sûr, le rapprochement sonore entre Saint Pierre et Saint Roch...
Ci-dessous, le MAT, de Viéville (circa 1650), et celui du "Conver" (1760-61 au plus tard pour l'édition), et Saint Roch :
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Information : Voir aussi les développements similaires postés par calonna112 sur le fil Le genou découvert. |
Chèvre- Nombre de messages : 350
Date d'inscription : 06/06/2009
Re: Saint Pierre
Si St-Pierre représente classiquement l'Eglise catholique actuelle, certains des attributs qui lui sont associés trahissent la survivance discrète d'un ésotérisme profond, inaccessible à la plupart des gens.
Ainsi en va-t-il des clefs. Elles ont la réputation d'être celles qui ouvrent les portes du Paradis, dont St-Pierre serait le "gardien". Gardien, oui, tel un Sphinx, tel un "gardien du seuil", tel Anubis pesant les âmes pour autoriser – ou non – l'accès au "Saint-des-Saints".
Ce Paradis, ce Saint-des-Saints, ce Royaume des Cieux, nous est souvent présenté comme la récompense post mortem d'une vie vertueuse. Et si, au contraire, il fallait y voir la récompense d'un travail laborieux ? En effet, nous n'ignorons pas que bien des éléments de l'iconographie chrétienne masquent en fait des indices propres au labeur alchimique ! Lorsque nous considérons qu'à l'origine l'apôtre s'appelait Simon, mais que c'est Jésus qui le "transmute" et déclare que, dorénavant, il s'appellerait Pierre, ce détail ne peut qu'interpeller quiconque cherche à réaliser la Pierre philosophale ! Voir l'Evangile de Matthieu, Chapitre XVI, versets 18 et 19 :
Il n'est donc pas étonnant de découvrir une annotation de Fulcanelli à ce sujet. Nous la trouvons dans "Le Mystère des Cathédrales", section "Amiens", en commentaire d'un bas-relief représentant un renard ainsi qu'un coq perché sur un chêne. Il nous explique qu'une certaine opération (sur laquelle nous ne nous étendrons pas ici) doit avoir lieu trois fois :
Ainsi en va-t-il des clefs. Elles ont la réputation d'être celles qui ouvrent les portes du Paradis, dont St-Pierre serait le "gardien". Gardien, oui, tel un Sphinx, tel un "gardien du seuil", tel Anubis pesant les âmes pour autoriser – ou non – l'accès au "Saint-des-Saints".
Ce Paradis, ce Saint-des-Saints, ce Royaume des Cieux, nous est souvent présenté comme la récompense post mortem d'une vie vertueuse. Et si, au contraire, il fallait y voir la récompense d'un travail laborieux ? En effet, nous n'ignorons pas que bien des éléments de l'iconographie chrétienne masquent en fait des indices propres au labeur alchimique ! Lorsque nous considérons qu'à l'origine l'apôtre s'appelait Simon, mais que c'est Jésus qui le "transmute" et déclare que, dorénavant, il s'appellerait Pierre, ce détail ne peut qu'interpeller quiconque cherche à réaliser la Pierre philosophale ! Voir l'Evangile de Matthieu, Chapitre XVI, versets 18 et 19 :
On pourra ergoter, comme sur la page Wikipedia, en disant qu'il s'agit d'un jeu de mots polyglotte associant des mots araméens, grecs, et latins, mais il n'en reste pas moins le sens profond : ce qui fonde l'Eglise, c'est la Pierre !St-Matthieu a écrit:Et moi, je te dis que tu es Pierre, et que sur cette pierre je bâtirai mon Église, et que les portes du séjour des morts ne prévaudront point contre elle.
Je te donnerai les clefs du royaume des cieux : ce que tu lieras sur la terre sera lié dans les cieux, et ce que tu délieras sur la terre sera délié dans les cieux.
Il n'est donc pas étonnant de découvrir une annotation de Fulcanelli à ce sujet. Nous la trouvons dans "Le Mystère des Cathédrales", section "Amiens", en commentaire d'un bas-relief représentant un renard ainsi qu'un coq perché sur un chêne. Il nous explique qu'une certaine opération (sur laquelle nous ne nous étendrons pas ici) doit avoir lieu trois fois :
Les deux clefs, d'or et d'argent, représenteraient donc rien moins que Solve et Coagula. Un secret lourd à porter, qui justifierait le bras en écharpe afin de pouvoir maintenir ce symbole bien visible, sans faillir, durant des siècles.Fulcanelli a écrit:[…] Ainsi naîtra la première pierre, non absolument fixe ni absolument volatile, toutefois assez permanente au feu, très pénétrante et très fusible, propriétés qu'il vous faudra augmenter à l'aide d'une troisième réitération de la même technique. Alors le coq, attribut de saint Pierre, pierre véritable et fluente sur laquelle repose l'édifice chrétien, le coq aura chanté trois fois. Car c'est lui, le premier Apôtre, qui détient les deux clefs entrecroisées de la solution et de la coagulation ; c'est lui qui est le symbole de la pierre volatile que le feu rend fixe et dense en la précipitant. Saint pierre, nul ne l'ignore, fut crucifié la tête en bas…
Nelly Foulcat- Nombre de messages : 108
Date d'inscription : 03/10/2008
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