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Aïkido, voie initiatique

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Message  Sakado Wan Ven 11 Juil 2008, 19:26

Chinois Konnichiwa !

En ce qui me concerne, c’est l’aïkido qui a été un cheminement initiatique.

Suite à une agression urbaine, j’étais devenu peureux et méfiant, et c’est un médecin, assez fin psychologue, qui m’a suggéré la pratique d’un art martial. Après quelque tâtonnements j’ai découvert l’aïkido, qui est un peu à part dans les arts martiaux japonais, car axé exclusivement sur l’aspect défensif puisque les mouvements sont uniquement des parades qui utilisent l’énergie amenée par un agresseur. Donc, il est impossible d’organiser des compétitions d’aïkido, puisque pour que l’aïkidoka puisse exprimer son art, il faut d’abord qu’un partenaire extérieur accepte de l’attaquer avec une énergie certaine.

Avec les années et la pratique régulière, je suis « monté en grade » comme disent les gens qui imaginent avec orgueil qu’il faut en imposer aux autres pour s’élever. A partir du grade de ceinture noire, là, on peut vraiment commencer à travailler de manière intéressante, une fois que le corps est décrassé de ses lourdeurs, que des mouvements basiques sont acquis (presque au niveau réflexe), et qu’on commence à ressentir dans sa chair les énergies qu’on met en action, qu’on prend conscience par le geste que l’univers tout entier n’est qu’énergie avec laquelle il faut fusionner. Comme le disait le fondateur de l’aïkido, fusionner avec l’univers rend invincible : est fou celui qui s’attaque à l’univers et s’imagine le vaincre Geek !

Après cette prise de conscience enthousiasmante, on ne peut ensuite qu’aspirer à progresser encore et encore, vers plus de fusion avec l’univers.

Chinois Sayônara.
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Message  Laposse Mer 16 Juil 2008, 15:18

Salut ! Chinois

C’est une bonne idée de pratiquer l’aïkido. Non seulement, on pratique de l’exercice physique (ce qui est très bon pour la santé lorsqu’on a plutôt une vie sédentaire) mais on apprend également à être en harmonie avec les autres.

Au revoir. Hello
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Message  Aube-Aurore Jeu 17 Juil 2008, 19:43

Bonsoir. Je ne comprends pas pourquoi un "art" martial apparait ici comme voie initiatique. Taper sur les autres et les envoyer voler aux 4 coins du tapis, je ne vois pas en quoi ça conduit à l'harmonie ou à une initiation. Enfonce

Pourquoi d'ailleurs appeler ça un "art" ? La boxe aussi serait un art, peut-être ? Alors que se mettre au diapason des autres et aimer Aimer jusqu'à ses ennemis, ça c'est autrement difficile !
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Message  Sherlock Dim 20 Juil 2008, 22:52

Hum hum...

Voyons, voyons, Aube-Aurore; un examen un peu plus approfondi des faits vous aurait aisément montré que l'aïkido n'est pas une discipline où l'on se tape dessus comme chez Harrod's à l'ouverture des soldes. Un peu de perspicacité. Il me semble d'ailleurs que l'aïkido est une référence en matière d'autodéfense chez les pacifistes et les partisans de la non-violence.
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Message  Sakado Wan Mar 19 Aoû 2008, 21:47

Chinois Konnichiwa !

Vos commentaires à tous sont pleins de bon sens. Je comprends Aube-Aurore qui s’attache à un des aspects extérieurs des arts martiaux, mais je crois que l’essentiel est invisible aux yeux et se passe à l’intérieur de soi. Bien sûr, comme ça, vu du dehors, on pourrait dire que l’aïkido c’est faire voler des gens un peu dans tous les sens. D’autres m’ont dit que ça ressemblait à une danse ; et c’est vrai aussi parce que mettre des corps en mouvement en tenant compte des énergies et des harmonies, c’est ce qu’on fait quand on danse. Il y a un rapport c’est sûr.

Sherlock est perspicace en soulignant le pacifisme de l’aïkido. C’est évidemment un art martial, donc, il y a combat, mais un combat sans violence. Toute la vie est un combat, un combat de notre corps contre les virus et les bactéries qui cherchent à le submerger, un combat de nos cellules contre les forces qui tendent à les dissoudre, un combat de notre conscience contre l’endormissement et la stagnation, etc. Mais combattre ne veut pas dire porter en son coeur la violence. Si un fou se cogne la tête contre le mur, il peut se faire très mal et même se blesser, mais peut-on accuser le mur d’avoir été violent ? Non bien sûr. Le mur est fort, parce qu’il est solidement bâti, mais il n’est pas violent. La force et la violence, ce n’est pas la même chose. Je dirais même au contraire qu’il faut être fort pour ne pas se laisser aller à la violence. Et pour rester serein face aux aléas de la vie, il faut une certaine force.

A Laposse, je dirais que oui, l’aïkido peut être vu comme un sport, car il y a des cours, des exercices, et je peux témoigner que c’est parfois intense et qu’on en ressort en sueur. Mais ici, dans un forum centré sur les voies initiatiques, je voulais surtout insister sur un aspect qui n’est plus du domaine du physique. Au-delà des exercices parfois exténuants pratiqués durant des années, il existe un point où les aspects techniques s’estompent, où on n’est plus qu’un être en mouvement virevoltant dans des flux d’énergie que l’on ressent vraiment, et avec lesquels il suffit de s’harmoniser pour que les gestes en découlent tout naturellement sans que le mental ne vienne plus s’en mêler. A ce stade, l’aïkido est plus «art» que «martial», c’est toute une façon de vivre, tout un art de gestion des relations entre son corps et les autres objets en tenant compte des énergies qui les animent ou les figent (comme la pesanteur, ou l’inertie). A ce stade, on sent que son propre corps est un support consentant d’énergies en transit, et ce type de relation avec l’environnement est, selon moi, un mode de progression vers la connaissance de Soi et du Tout. Une véritable voie initiatique.

Mais je conçois très bien que cet aspect ne puisse devenir apparent qu’après bien des années de pratique régulière.

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Message  Mills Sam 23 Aoû 2008, 17:36

Bonjour,

J'aimerais amener quelques precisions, mais c'est mon point de vue et je ne désire aucunement l'imposer.
Concernant l'Aikido et la violence.

Tout d'abord l'Aikido est l'exemple même du raccourci utilisé dans le cheminement vers la sagesse ou vers l'accomplissement ou voire même vers ce que l'on voudra.
Pourquoi j'utilise le terme raccourci ?
Il faut savoir qu'à ses débuts le dojo de maître Ueshiba était surnommé "le dojo de l'enfer" parce que ce qu'il faisait subir à ses élèves était digne de tous les enfers. En fait dans l'évolution de ce maître on voit bien une approche complètement physique dès le début et qui peu à peu, et n'est ce pas le but d'un apprentissage, a evolué vers le spirituel.
Aujourdhui nombre d'Aikidoka tentent d'aller directement vers l'enseignement final du maître et ce sans passer par les étapes dites "dures"...
De ce fait beaucoup vivent dans un monde mystique et évoluent dans un cocon bien douillet qui est la représentation de leurs souhaits et loupent le cote primordiale, la base même de cet art: éviter la violence.
En fait en pratiquant dans la violence, en la connaissant et en l'apprivoisant on ne peut que mieux s'en défaire.

Comment éviter ce qui nous est inconnus?
Comment maîtriser des émotions et des forces si celles-ci ne nous sont jamais apparues auparavant?

La sont les questions et la formation qu'il faudrait entreprendre pour accéder à la sagesse d'un maître d'art martial.


Concernant "Je ne comprends pas pourquoi un "art" martial apparaît ici comme voie initiatique. Taper sur les autres et les envoyer voler aux 4 coins du tapis, je ne vois pas en quoi ça conduit à l'harmonie ou à une initiation."
On voit ici le manque de culture propre aux occidentaux, sans vouloir offenser, concernant l'aspect martial.
L'attaque à outrance, l'aggression est propre aux sports de combats et n'est pas une voie martiale.
Toute les voies martiales apprennent à cesser d'être agressif et prônent la non-violence.
L'essence même des ats martiaux est l'esquive et uniquement contre-attaquer lorsque cela n'est plus possible et que l'on risque sa vie.
N'oublions pas de noter au passage que même des pacifistes comme Gandhi ont dit que quelque fois l'utilisation de la violence est inévitable.
Quand je disais "le manque de culture martiale des occidentaux", je pense surtout au fait que le Japon sort depuis peu de son moyen-age et de ses guerres/batailles/duels aux armes blanches et au sabre comparativement à l'Europe et que la culture y etant attachée est différente.
Dans l'une c'est des sports de combats à vocation ludique, de loisir et sportif, et dans l'autre la survie sur un terrain de guerre.


Maintenant à propos de l'harmonie et de l'initiation.
Comme dit au-dessus, tout dépend ce que l'on va pratiquer et pourquoi.
Dans un premier temps je dirais que toute activité physique permettra d'avoir un meilleur rendement hormonal ainsi qu'une meilleure oxygénation du cerveau, et là on voit les bénéfices que l'on peut en attendre.
Dans un second temps, dans la pratique sportive naissent certains sentiments difficilement reproductibles ailleurs, comme ceux de l'empathie et de l'abnégation.
Cela peut être, et selon moi doit être, la dimension physique du développement spirituel, car on ne doit pas oublier que le corps est le siège de l'esprit.
Et pour revenir à Maître Ueshiba, je copierais ici une partie des événements de sa vie, facilement trouvable sur le net:

"En Novembre 1919, il rencontra un grand Maître mystique doué de rares pouvoirs spirituels: Wanisaburo DEGUCHI.
Pour lui, cette rencontre fut capitale, car il avait conscience que, s'il maîtrisait la force et la technique, son énergie spirituelle restait fragile et chancelante à la moindre épreuve psychologique."

"quelques disciples, dont Me Moriheï UESHIBA, avec l'intention de bâtir en Mongolie, où s'affrontaient les armées chinoises et japonaises, un Royaume de la Paix."

"Ce fut à cette époque qu'il comprit que le vrai Budo n'était pas de vaincre un adversaire par la force, mais de garder la paix en ce monde, d'accepter et de favoriser l'épanouissement de tous les êtres.
Si la recherche spirituelle était présente dans tous les arts martiaux japonais, jamais personne ne l'avait approfondie jusqu'à englober en son sein l'amour de l'humanité."

Sa biographie ici: http://aikido.dojothionville.com/fr/index.php?p=http://aikido.dojothionville.com/fr/artmartial/histoire/ueshiba.html

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Message  Le Marcheur Dim 24 Aoû 2008, 10:09

Bonjour Mills. J’aime bien que tu soulignes les débuts de maître Ueshiba et de son dojo "infernal". En effet, on ne sait évoluer que par rapport à ce qu’on a expérimenté (même si l’expérience et l’enseignement d’autrui permettent des raccourcis ; les pionniers sont des défricheurs). En montrant ce monde de violence qui était aux origines de l’aïkido, tu mets l’accent sur une phase fondamentale du processus initiatique, décrite ici : https://ora-et-labora.frenchboard.com/voies-initiatiques-f12/definition-de-l-initiation-t8.htm à savoir Mort => Résurrection. Comme dans le baptême essénien où, par presque noyade, on amenait les postulants au seuil de la mort, dans les arts martiaux, c’est celui qui a mis réellement sa vie en danger au point de risquer de la perdre qui peut le mieux en percevoir la valeur et l’unicité universelle. Il me semble que c’est en ce sens qu’un art martial puisse être une voie (-DO) vers une authentique initiation.

Dans le monde occidental moderne, évidemment, on ne pourrait admettre une mise en danger de mort réelle, et malgré des exercices physiques longuement répétés, parfois intenses, on passe donc plutôt par l’intellect, les analogies, l’enseignement théorique et le symbolisme, d’où l’incompréhension bien naturelle de la part de ceux qui voient ça de l’extérieur comme un sport élégant mais un peu brutal.
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Message  Mills Dim 24 Aoû 2008, 17:19

La mise en danger réel, avec possibilité de mort, permet d'activer des parties du cerveau très peu utilisées qui entrent en action uniquement dans les cas de survie.
Un peu comme un instinct primordial.
Peut-on dire que cette activation répétée élève le champ de la conscience ?
Pour ma part je dirais que oui, on voit souvent l'attitude pacifique, d'humilité et de compassion qu'ont des personnes qui ont vécu des situations ultra-violentes (des vrais, pas des rituels de quartiers chauds) comme les anciens combattants par exemple.

Une phrase que j'ai soulignée dans ton lien, Le Marcheur:
"Et personne ne pourra marcher à sa place !
Ni l’empêcher d’errer, d’ailleurs…"

Ceci m'a tout de suite fait penser à l'enseignement des arts martiaux en Asie.
Quand en Occident le professeur corrige toutes tes erreurs et de ce fait parle beaucoup, utilise son cerveau mammifère en fait, en Asie l'enseignant laisse l'élève faire ses erreurs, parle très peu mais montre.
Par ailleurs je crois que l'on apprend beaucoup plus de ses erreurs, quand celles-ci sont faites on sait définitivement pourquoi cela ne fonctionne pas.
Le cheminement est peut-être plus long, comparé à l'autoroute de l'information, mais la promenade est bien plus bucolique et permet de trouver des trésors inaccessibles aux gens pressés.


Une autre anecdote, dans certains dojo, les élèves ne reçoivent uniquement que la ceinture blanche et celle-ci se salit avec le temps pour obtenir par l'expérience la couleur noire.
A l'inverse d'autres utilisent le noir pour tout le monde... et on atteint le blanc, signe spirituel, quand on est suffisamment formé.

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Message  Le Marcheur Lun 25 Aoû 2008, 20:01

Oui, l’approche de la mort provoque des états de conscience modifiés. Les récits de NDE en témoignent.
Maintenant, faut-il voir là un mécanisme physico-chimique ? Partiellement, oui, évidemment ; mais comme dans le problème insoluble de l’antériorité de l’œuf ou de la poule, pourra-t-on déterminer si c’est l’état de conscience modifié qui provoque des décharges hormonales, ou bien des décharges hormonales psychologiquement induites qui modifient le mode de conscience ? Je me garderais bien de trancher, car les deux processus sont probablement concomitants, se renforçant mutuellement.
Yin-Yang
Alors, donc des mises en danger répétées élèveraient le champ de conscience ? Possible. Mais il me semble qu’une seule expérience, unique, pourrait avoir un impact initiatique majeur ; je ne sais pas si des répétitions de ce genre d’expérience pourraient avoir un effet de renforcement. Peut-être que oui, puisque, par la répétition de situation, on apprend, on s'habitue, on se familiarise avec ce qui représente le nouveau mode de perception du réel. Ce qui peut engendrer un nouveau mode de vie, et, à terme, une nouvelle envie d’aller plus loin encore.
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Message  Aube-Aurore Lun 25 Aoû 2008, 20:32

Je rigole Bonsoir à tous !

Cette approche n'est-elle pas trop intellectuelle ? Suspect Interloqué (2) Peut-être parce que je ne comprends pas tout, mais je crois parfois que tout ce qu'on dit au sujet de l'initiation par les arts martiaux ce n'est au fond qu'un baratin pour justifier qu'on se tape dessus.
Enfonce Chevalier

Un sport, ça je veux bien. Mais mon beau-frère a voulu faire de l'aïkido parce qu'il trouvait ça plus soft que du karaté, et à la première leçon il s'est cassé la clavicule Malade . Un autre de mes amis a eu un "partenaire" un peu brutal qui l'a mis à genou "avec vigueur" par une clé qui s'appelle d'un nom bizarre que je n'ai pas retenu. Résultat, il s'est pété les cartilages Très triste .
Alors, vous comprenez, comme processus initiatique, je préfère la méditation zen. Zen

Paix et Amour Bisou
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Message  Sakado Wan Mar 26 Aoû 2008, 22:05

Chinois Konnichiwa !

Aube-Aurore, je comprends qu’une discipline physique puisse ne pas te plaire. Il y a tellement de voies ! A chacun la sienne. L’Univers est tellement vaste et riche en possibilités ; chacun a à y trouver son chemin. Pour certains ce sera une voie très physique, dure et épuisante, pour d’autres une voie chimique, pour d’autres encore une voie intellectuelle introspective, d’autres encore une voie méditative spirituelle etc.

Chacun est différent, et cela permet à l’Unité qui s’exprime au travers de nos êtres de se découvrir dans sa riche multiplicité par autant d’éclairages différents. Et au passage, les parcelles de vie momentanément individualisées qui nous donnent l’illusion d’être des entités distinctes s’enrichissent d’expériences qui entretiennent une évolution. Comprends donc que pour certains, une voie martiale à dominante physique puisse être une des possibilités d’évolution.

Je partage le point de vue de Mills concernant le dojo de l’enfer de Me Ueshiba, car méditer dans son coin sans être confronté aux dures conditions de l’expérimentation du réel me semble assez stérile. Il est facile d’être sage et pacifique dans le désert ou perché sur sa montagne ; c’est autrement plus difficile, et plus méritoire, et plus enrichissant aussi, de vivre sa quête spirituelle dans une société faite de confrontations avec les motivations des autres qui servent en quelque sorte de miroir et permettent d’évaluer nos belles théories à l’aune de leur efficacité concrète.

D’ailleurs, je n’estime pas qu’on puisse considérer l’aïkido comme une manière politiquement correcte de casser la figure aux autres. L’aïkido, dans sa forme aboutie, est fondamentalement non-violent et respectueux d’autrui, mais tient compte de la réalité de l’éventuelle violence d’autrui. Quand on conduit une voiture, est-il raisonnable de ne pas tenir compte de la présence des autres usagers et de l’éventuel danger qu’ils peuvent représenter ? On ne peut pas tout le temps rouler pépère à 60 km sur les routes de campagne : parfois, il faut se fouetter un peu, tenir compte des convois agricoles qui obstruent, des stressés qui klaxonnent, du samu qu’il faut laisser passer, de l’agent qui siffle, et aussi des furieux qui veulent vous voler votre voiture, ou bien veulent à tout prix être devant sans tenir compte des virages sans visibilité etc. La vie n’est pas qu’une longue retraite méditative, c’est un champ d’expérimentation du réel !

L’aïkido est un art tellement non-violent qu’il n’est pas possible d’organiser des compétitions. Non seulement parce que la notion même de compétition n’y a pas sa place, mais aussi parce qu’un combat entre deux personnes qui ne pratiquent que des techniques de défense ne pourra jamais démarrer, chacun attendant de l’autre une attaque qui ne vient pas ! Au dojo, pour l’entraînement, il est nécessaire de décider qui doit simuler une attaque afin que l’autre élève puisse étudier les mouvements adéquats.

Maintenant, qu’il existe des accidents, je peux le comprendre. Malgré la prévention et le respect de règles de prudence, toute discipline physique comporte une petite part de risque. Il existe des accidents de vélo, de montagne, de natation, de plongée, d’athlétisme, de parachutisme etc. J’ai connu un cas de blessure par javelot. J’ai même connu un monsieur qui s’est tué sur le seuil de sa maison, en glissant sur le trottoir, sa nuque percutant la marche. Vivre, c’est dangereux. Mortel, même : au bout de quelques décennies, tôt ou tard, tout le monde y passe.

As-tu entendu parler de l’employé de bureau devenu borgne en s’effondrant de fatigue (ou d’ennui) sur le bout de son crayon ?
Studieux => Sommeil=> Cyclope => Horreur => Malade

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Message  Sherlock Lun 23 Mar 2009, 18:07

Bonjour.

J'interviens sur ce fil suite à une découverte fortuite : un texte intitulé

J'ai pensé à vous tous, car, voyez-vous, hum... hum...
Comment dirais-je... Hum... Ce texte est un peu une synthèse de ce qui a déjà été évoqué sur ce forum. Il parle de budo et d'aïkido, donc il devrait plaire à Sakado1. Il parle surtout de l'ésotérisme qui sert de base à la discipline technique du budo, et sans laquelle le budo ne serait rien. Il parle aussi de la dissolution de l'égo, de la dissolution du soi, et cette phase dissolutive me fait dire qu'il plaira aux alchimistes parmi vous.
Car sans cette première phase solvatrice LangueDesOiseaux1 préalablement indispensable à toute reconstruction coagulante, ré-agglutinante, aucune véritable alchimie n'est possible. C'est élémentaire.

J'ai aussi pensé au Marcheur, puisque l'auteur, Michel Coquet, cet humaniste orientaliste ésotériste, a aussi écrit un livre intitulé "O.V.N.I. à la lumière de la Tradition" (éd. L'Or du Temps), dans une démarche qui n'est pas loin de "CheminCroisé L'ufologie, voie initiatique".
Conséquemment, j'ai tout naturellement pensé à Calcédoine, dont le présent forum a précisément été ouvert pour que se croisent et se recroisent les sentiers initiatiques des uns et des autres. L'occasion était trop belle !

Bonnes lectures.

Modération : le lien fourni ci-dessus étant désormais mort, voici le texte vers lequel il renvoyait :

Mikkyo, l'ésotérisme du Budo

par Michel Coquet

"Lorsque j'ai écrit mon premier ouvrage de vulgarisation sur l'esprit des arts martiaux, je l'ai tout naturellement intitulé " Budo ésotérique ". A l'époque, de nombreux pratiquants occidentaux n'ont pas manqué de mettre en doute l'existence d'un ésotérisme au cœur du Budo. Aujourd'hui les choses ont bien changé et les secrets des moines Shaolin rivalisent avec les pouvoirs mystérieux des invisibles ninjas. Business oblige. Entre le mythe et l'imagination, l'ésotérisme authentique a bien du mal à se faire comprendre, d'autant que ce mot a pris dans l'esprit du public une connotation très péjorative. Au cœur du Budo, les instructeurs européens qui stigmatisent cette réalité devraient se tourner vers l'Orient, qui depuis des milliers d'années a développé au sein de ses religions deux systèmes de transmission de la vérité. L'Occident, plus jeune, en a du reste fait autant, même si son esprit rationaliste s'est plus largement exprimé. Ainsi chaque religion possède son ésotérisme. Le Judaïsme a sa Kabbale, le Catholicisme sa Gnose et l'Islam son Soufisme. Les deux systèmes peuvent être visualisés sous la forme d'un cercle représentant la religion dans son aspect exotérique avec en son centre un point représentant la partie secrète ou ésotérique.

Si la première doctrine est appelée exotérique, c'est parce qu'elle est diffusée intellectuellement au plus grand nombre et ne comporte que des règles matérielles et des recommandations psychologiques élémentaires tel que ne pas voler ou ne pas mentir. De son côté, la doctrine ésotérique est transmise d'âme à âme par le maître aux quelques rares disciples qui par un effort patient et une parfaite maîtrise de leur mental et de leurs sens, par une pureté de pensée, de parole et d'action et un esprit de renoncement aux biens du monde, ont mérité de recevoir un enseignement de nature transcendantale, c'est-à-dire un enseignement visant non à améliorer la condition humaine, mais à la transmuer en vue d'une fusion définitive dans l'essence divine dont tout homme est porteur. Cette technique de contemplation impliquant la dissolution de l'ego a toujours été réservée à quelques élus prêts à mourir au monde d'en bas pour renaître dans celui des Dieux. Comme il s'agit de pratiques qui peuvent s'avérer dangereuses pour l'équilibre mental, les connaissances ont été protégées et maintenues dans le plus grand secret, d'où cette notion d'ésotérisme, mot qui vient du grec esôterikos signifiant "intérieur", afin de montrer que ce qui est recherché n'appartient pas au monde du dehors et des cinq sens, mais qu'il s'agit pour une âme partiellement éveillée de communier avec son Esprit et de réaliser la "Soi-conscience".

Dans le bouddhisme chinois, la doctrine ésotérique est appelée la doctrine du cœur (Tsung-men) et la doctrine exotérique, celle de l'œil (Kiau-men). En effet, la première émane de l'âme et de l'Esprit alors que la seconde est l'expression du mental et de l'intellect.

Les plus grands savants admettent aujourd'hui que le Christianisme a ses racines dans l'Essénisme. Or cette fraternité des bords de la mer Morte était une fraternité fondamentalement ésotérique. Il n'est donc pas étonnant que le maître Jésus ait eu lui aussi, un double enseignement, l'un réservé à ses disciples et l'autre transmis aux masses par le biais d'allégories. Lui-même reconnaît qu'il ne faut pas jeter les perles aux pourceaux ! La contemplation du Mystère divin, l'étape la plus élevée de l'ésotérisme, n'a rien de comparable avec la forme d'ésotérisme inférieur concernant le monde des pouvoirs et des énergies, mais se rapporte à l'aspect divin de la conscience, lequel est si sacré qu'il est inconcevable qu'il puisse être exposé sur la place publique.

Au Japon, ces deux expressions de la connaissance étaient parties intégrante du Taoïsme, du Shintoïsme et du Bouddhisme. Dans ce dernier système, la doctrine exotérique était plutôt l'expression des six sectes bouddhistes de Nara (bouddhisme Hinayana teinté de Mahayana), alors que l'ésotérisme était représenté par deux écoles : le Tendai shû et surtout le Shingon shû considéré au Japon comme le véhicule tantrique le plus élevé et le plus pur qui soit. Son ésotérisme est appelé en japonais Mikkyo, et c'est ce Mikkyo qui a été introduit dans les techniques mentales et spirituelles du Budo.

D'une manière générale, ce qui est exotérique est considéré comme théorique (kengyo) et ce qui est ésotérique (mikkyo) en est l'application pratique.

Pendant des siècles, les samouraïs ont cherché comment obtenir une efficacité maximum dans l'art du combat. Ils ont vite compris que des facultés mentales comme la concentration ou l'équanimité devant la mort, voire les facultés psychiques comme l'intuition pouvaient faire la différence entre deux experts techniquement aussi fort l'un que l'autre. L'aspect psychologique du combat a donc été considéré comme d'une importance aussi grande que les techniques du corps. C'est ainsi que les experts et les maîtres du Bujutsu se sont efforcés de dégager tout ce qui pouvait accroître les pouvoirs psychiques " surnaturels " latents dans l'homme. Ils ont pour cela puisé dans le Mikkyo du Shintoïsme et du Taoïsme, mais surtout dans les techniques secrètes des Yamabushis, ces ascètes de montagne pratiquant la voie des pouvoirs (Shugendo). Les samouraïs ont également emprunté les techniques secrètes du Mikkyo Shingon du maître Kukaï, qui fait grand cas des récitations mantriques, des gestes magiques (mudra) et des visualisations de mandala.

Dans les écoles (ryû) traditionnelles, le Mikkyo constitue encore la partie secrète de l'enseignement (Okuden) Malheureusement, dans le Budo moderne l'esprit sportif et compétitif a soufflé la flamme du Mikkyo. Certains instructeurs d'Aïkido vont même jusqu'à nier la présence du Mikkyo ou minimiser l'importance du ki ! J'aimerais leur rappeler que le Maître Morihei Ueshiba, dont ils sont censés suivre l'enseignement, était un sage et un adepte accompli, et que toute sa vie a été centrée sur la recherche de la Vérité via le Mikkyo, seul sentier à pouvoir lui offrir la réalisation de ses idéaux les plus élevés. C'est ainsi qu'il s'adonna à l'ascétisme extrême des shugenjas de Nachi et du mont Kurama, qu'il étudia le Shingon et qu'il s'adonna aux pratiques très ésotériques de la secte Omoto-kyo sous la supervision de son instructeur, le révérend Onisaburo Deguchi.
Les anciens uchideshis (les disciples intimes qui vivent avec le maître) de O-Sensei admettent qu'ils étaient dépassés par son enseignement. Cependant, même des disciples à l'esprit aussi rationnels que Kenji Tomiki, Minoru Mochizuki ou Yoshio Sugino ont admis (souvent à regret) les phénomènes paranormaux réalisés par O-Sensei. Une partie du Mikkyo pratiqué par le maître concernait la science des sons (kototama) contenue dans un ouvrage profondément ésotérique écrit par le révérend Deguchi et intitulé Reikai Monogatari. Cette œuvre, d'une grande profondeur par rapport aux Kamis et aux moyens de coopérer à leur dessein, a illuminé la vision et l'inspiration de l'Esprit de O-Sensei et forcément de son Aïkido, lequel n'est nullement une synthèse des écoles de Bujutsu qu'il étudia et pratiqua, mais l'expression libérée de son Esprit. Les Kamis sont omniprésents derrière toutes formes de vie et de mouvement, c'est pourquoi dans l'ancien Hombu Dojo, l'autel était surmonté d'une calligraphie peinte par le révérend Deguchi et représentait les deux grands Kamis guerriers, Futsunushi-no-Mikoto et Takemikazuchi-no-Mikoto, tous deux vénérés par le Omoto-kyo ainsi que par les écoles de sabre Katori et Kashima.

Avant de prétendre que le Mikkyo n'existe pas en Aïkido, il est impératif que celui qui affirme une telle chose ait lu et médité ce que O-Sensei a écrit dans " Les écrits de la Voie " (Dobun) et " Le chant de la Voie " (Doka). Alors seulement, il sera capable d'émettre un avis éclairé !
Lorsque le feu de la sagesse et de l'illumination grandit dans la conscience d'un homme de la stature de O-Sensei, seule l'ascèse et la science transcendantale du Mikkyo peuvent apporter l'aide nécessaire en vue de brûler les dernières limitations de l'ego. Rinjiro Shirata sensei, qui entra au Kobukan dojo en 1932, fut l'un de ses principaux uchideshis. Il a toujours reconnu que O-Sensei pratiquait le Omoto-kyo et les principes secrets que maître Deguchi lui avait enseignés et dont il se servait comme d'un fil conducteur pour poursuivre l'approfondissement de son art. Pour O-Sensei, chaque jour était Shugyo (ascèse et exercice). Nous connaissons tous les résultats stupéfiants de ses pratiques ésotériques qui se traduisirent par cette exceptionnelle illumination, qui comme pour plusieurs autres maîtres du passé, se manifesta à travers ce que le maître maîtrisait le mieux, l'art du combat. On peut dire que l'expression ésotérique de l'Aïkido n'est rien d'autre que l'accès à la supra-conscience de l'Esprit. C'est là que se trouve la source de l'Aïkido, sa vérité supérieure appelée Takemusu Aïki par le maître, le lieu saint d'où jaillissait spontanément des formes parfaites. Ce sont ces formes que l'on nomme Aïkido, oubliant qu'elles n'en sont que l'enveloppe extérieure et non l'essence.

Pendant toute sa vie d'instructeur, Morihei Ueshiba a été vénéré pour sa puissance, mais combien l'ont aimé pour sa seule sagesse ? Ses meilleurs uchideshis ont admis qu'ils ne prenaient pas au sérieux ce qu'il enseignait à propos de l'union de l'homme et de l'univers ou de l'existence des Kamis, et lorsqu'il entonnait les sons de vie (kototama), quelques-uns souriaient sous cape. Il en est ainsi de tous les sages et bien avant que la lumière n'éclaire nos mentalités infantiles, ces grandes âmes ont payé très cher l'incrédulité des masses.

On peut maintenant se poser la question de ce que renferme le Mikkyo. Le sujet est trop vaste, mais en prenant le Mikkyo Shingon comme exemple, on peut dire qu'il cherche avant tout à fondre la conscience fragmentée de l'individu dans l'universelle Unité du Soi. Pour ce faire, le Mikkyo propose une triple pratique basée sur :
1 - Kannen : Méditation sur l'un des attributs du Bouddha ou du bouddhisme. Ceci est appelé " Le mystère mental " (I-mitsu).
2 - Shingon : L'exacte récitation des formules mantriques (kototama). Ceci est appelé " Le mystère de son propre langage " (Ku-mitsu).
3 - Shû-in : La juste exécution des sceaux ou mudras. Lorsque l'on met les mains paumes l'une contre l'autre (gassho) pour prier devant l'image du Bouddha, cela est appelé " Le mystère de l'action du corps " (Shin-mitsu).

Par ces trois mystères (pensée-parole-action), nous exprimons le Mystère du Bouddha qui est Esprit, âme et corps et que l'on peut aussi traduire par volonté, amour et intelligence divine. Le Budo ne peut s'exprimer en perfection qu'en manifestant ces trois principes dans l'unité. Le véritable Mikkyo ne conduit pas le pratiquant vers l'acquisition de pouvoirs comme la télépathie, l'invisibilité, etc... mais vers le monde des vibrations les plus élevées de l'Esprit. Cela n'empêche pas celui qui possède la maîtrise de son ego d'être, en tant qu'âme libérée, à même d'utiliser pour le service ses pouvoirs considérés comme de simples conséquences de ses pratiques et non comme un but en soi.

Maître Morihei Ueshiba qui avait atteint l'illumination de la conscience et l'éveil de ses facultés psychiques, les manifestait aux yeux de ses élèves de manière à leur montrer qu'au-delà de la matière et de la forme concrète, il existait une conscience indépendante et que, lorsque cette conscience était délivrée des scories de l'égoïsme et de l'égocentrisme, elle devenait universelle et pouvait accomplir des choses merveilleuses bien que naturelles. Voici un exemple donné par Gozo Shioda sensei, un esprit fort peu enclin aux choses de l'esprit et aux élucubrations parapsychologiques. Un jour, raconte-t-il, O-Sensei lui confia un éventail de fer en lui disant que s'il arrivait à le frapper avec, il lui donnerait un diplôme d'instructeur. Quelques temps plus tard, l'occasion lui en fut donnée au cours d'un long voyage en train. O-Sensei s'était endormi depuis plus d'une heure et Shioda pensa que sa chance était enfin arrivée. Avec d'infinies précautions, il leva l'éventail, mais instantanément, les yeux du maître s'ouvrirent et d'un air ironique il lui dit : " Un Kami vient de me prévenir que Shioda se préparait à me donner un coup sur la tête. Tu n'étais pas en train de manigancer quelque chose comme ça par hasard ? " Ce fait n'était pas exceptionnel et maître Minoru Mochizuki, que j'ai côtoyé intimement pendant plusieurs années, admettait que malgré son esprit rationnel, ces faits l'avaient souvent troublé dans ses convictions. Voici une autre anecdote qui montre une autre manière qu'il avait de manifester sa maîtrise sur la matière. Un jour, ses disciples lui demandèrent de leur montrer le pouvoir de se rendre invisible à la manière des Yamabushis ou des Ninjas de l'ordre le plus élevé. Maître Ueshiba sourit et répondit qu'ils allaient trop souvent au cinéma. Cependant, il accepta et leur dit : " Prenez vos sabres et attaquez-moi, je vais vous donner une réelle démonstration de ninjutsu ". Une dizaine d'élèves firent cercle autour de lui. A l'instant précis de leur attaque, ils sentirent comme une tornade d'air et l'instant d'après le maître avait disparu ! Abasourdis, ils entendirent alors O-Sensei les appeler du haut de l'escalier au premier étage. En redescendant, il les admonesta gentiment et les mit en garde : " A chaque fois que quelqu'un utilise de telles techniques, sa vie est réduite de cinq à dix ans ". Comme on peut le constater, le Mikkyo ne peut être mis entre toutes les mains.

Au cours des contacts que les ascètes du Shugendo établirent avec les chefs Ninjas retirés en montagne, certains Yamabushis peu scrupuleux dévoilèrent certaines de leurs techniques et ces derniers s'en servirent dans l'exercice de leurs missions. C'est ainsi que des techniques occultes se répandirent dans les écoles de Bujutsu. C'est aussi de cette façon que se développa une forme de Mikkyo entièrement voué à la pratique guerrière. L'éveil de facultés psychiques n'est pas synonyme de haute spiritualité et le contrôle des forces et des énergies peut être utilisé pour le bien comme pour le mal, d'où la prudence des maîtres du Budo et leur opposition à dévoiler des techniques à des gens ambitieux dont les objectifs ne sont pas exclusivement spirituels. On peut donc dire qu'il existe deux formes de Mikkyo, une pure (jummitsu) et une " mélangée " (zômitsu). En bref, dire que le Mikkyo n'existe pas au cœur du Budo serait aussi stupide que d'affirmer qu'un homme est un simple agrégat d'atomes sans âme. C'est un peu ce que l'on reproche à certaines orientations du Budo moderne, l'Aïkido y compris. Ce n'est pourtant pas ce que souhaitait maître Ueshiba ! En voici la preuve : Interrogé à propos de l'Aïkido actuel, son ancien uchideshi, Zenzaburo Akazawa répondit ceci : " O-Sensei était une personne étonnante, c'est certain ! Cependant, faute d'un entraînement spirituel, personne n'a la moindre chance d'atteindre son niveau. Les gens qui pratiquent aujourd'hui peuvent joindre les mains devant les Kami-samas, bien peu pratiquent la méditation zen. De ce fait, ils ne peuvent accéder, comme l'a fait O-Sensei, à l'inspiration divine ".

Le Mikkyo a été la source d'inspiration des plus grands maîtres du Bujutsu. C'est par cette pratique que ces hommes purs et courageux ont été illuminés et ont donné naissance aux grandes traditions martiales. Parmi les plus connus citons Iizasa Choisai Ienao (1387-1488), fondateur du Tenshin Shôden Katori Shinto ryû, Kuniinazu Mahito de l'école Kashima, Tsukahara Bokuden (1489-1571), fondateur du Shinto-ryu, Aïzu Iko, fondateur du Kage-ryu, Takenuchi Nakatsukasa Hisamori, Muso Gonnosuke, fondateur du Jodo et bien sûr, maître Morihei Ueshiba, fondateur de l'Aïkido.

Pour prendre un exemple que je connais bien, dans notre école de sabre Katori, le Mikkyo est non seulement l'âme de l'école, mais il en a conditionné la charpente technique et cela du fait que le fondateur était un adepte de l'école Shingon et du Shintoïsme du Katori Jingu. Aujourd'hui encore, l'entrée dans cette école ne peut se faire que par le Keppan, une signature avec son sang en vu de nous mettre sous la protection et l'inspiration du Kami Futsunushi-no-Mikoto, condition sine qua non pour espérer pénétrer l'enseignement Mikkyo. Ce n'est pourtant qu'après des années de misogi-keiko, entraînement du corps et de l'esprit, que l'élève, s'il est trouvé digne, sera discrètement dirigé vers ceux qui sont les gardiens du Mikkyo de cette tradition. Ces êtres sont rares et c'est d'eux que parle maître Risuke Otake, le chef instructeur de l'école, en disant : " Si la totalité de la Voie a été transmise intacte génération après génération, nous le devons non pas à une foule d'adeptes, mais à la qualité du petit nombre d'élus ".

En écrivant ces lignes, je ne cherche nullement à convaincre, car la foi vient du dedans. Je me suis simplement efforcé de montrer que l'ésotérisme ou Mikkyo est une voie royale, une voie de pureté spirituelle vers le centre divin. Que ceux qui sentent la nécessité de s'engager sur le sentier du retour vers Soi fassent de leur discipline martiale un Norito-no-Budo, une prière en action. Ils respecteront de cette façon la volonté de O-Sensei qui conseilla ceci à un disciple : " Il ne faut pas négliger ses prières ! L'Aïkido n'est que Cela ".

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Message  Sakado Wan Mar 16 Nov 2010, 22:03

Chinois Konnichiwa !

Peut-être est-ce faire preuve de trop peu d'humilité que de mettre en valeur une personnalité qui ne cherche rien d'autre que la modestie, mais c'est avec une certaine fierté que je vous parle aujourd'hui d'un de mes anciens professeurs d'aïkido : Pierre Chalmagne.

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Né en 1935 à Bruxelles, ce chimiste spécialisé en recherche et développement (aujourd'hui retraité) reste surtout pour moi un professeur d'aïkido hors pair. J'ai eu la chance de l'avoir comme partenaire lors de mon "examen" ayant débouché sur ma ceinture noire (1er dan), il y a environ 25 ans.

Cette semaine, Pierre Chalmagne s'est vu décerner le titre honorifique de Soke. Ceci signifie qu'il est non seulement parvenu à un niveau de pratique de l'aïkido considéré comme le sommet de l'art, mais qu'en plus, il a intégré cet art en lui au point de "faire corps" avec l'esprit même de l'aïkido, et donc d'être à même de découvrir certaines nouvelles techniques originales, en quelque sorte, d'y apporter sa touche personnelle, de faire évoluer la pratique. Ce titre de Soke, rarement attribué, Pierre Chalmagne est le premier occidental à le recevoir.

Honneur à lui, à ce partenaire éphémère, que la vie m'a permis de croiser quelques heures ici ou là, et dont le rire inimitable résonne toujours à mes oreilles lorsque je repense à lui.

Longue vie et prospérité, Pierre.

Chinois Sayônara..
Sakado Wan
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Message  Kima Mer 21 Déc 2011, 16:58

Bonjour à toi, Sakado Wan, ainsi qu'à toutes et à tous en ce lieu.
Une présentation rapide : j'ai commencé à m'intéresser à l'Art à 17 ans. J'en ai maintenant 64, et j'espère... Je me suis bien calmée, avec les années, mais l'exemple de Messire le Trévisan soutient mon espoir. J'ai exploré divers aspects des Magies, quelque peu l'histoire des religions, et bien sûr les percées en physique de quelques chercheurs parfois atypiques.

Pourquoi rédiger un premier message en réponse à ce sujet ? Parce que j'ai juste un peu pratiqué l'aïkido. Mais ma préférence va, de très loin, à l'I-Aï-Do, la Voie de l'Unité des Etres (Dr. Claude Durix).
C'est à mon sens l'extrême limite des Arts Martiaux, car on ne peut que travailler seul, avec un sabre réel, à moins qu'on souffre d'une pathologie qui nous fasse adorer le carnage !

J'ai fabriqué mon sabre (sauf la lame), bien avant de me confronter à la pratique. C'est une excellente discipline, que de passer entre 6 mois et un an à façonner la garde, la poignée, le fourreau du katana. Avec des bouts de bois, du bronze de récupération et de la ficelle. De le monter. C'est une sorte de préparation. Cela donne le nécessaire temps de méditation permettant de bien saisir qu'il n'y a pas de but terrestre à tout ceci : il n'est pas question de pouvoir, de bagarre, de défense : l'ère dans laquelle le port d'une arme longue était possible est bien révolue.

Mais, mais, mais... Lorsqu'on travaille seul, au moins dans un premier temps, on "visualise" un adversaire imaginaire, en fonction du kata qu'on exécute. Et parfois, mon katana m'a "parlé". Entre autres choses, il m'a dit : "Si quelqu'un semble t'agresser, observe attentivement. Y a-t-il agression, ou l'Autre grimpe-t-il simplement aux rideaux tout seul ?". L'application dans la vie courante de cette simple remarque est extraordinairement efficace pour garder la paix vivante. Par ailleurs, cela fait toucher du doigt le fait que mon adversaire imaginaire, c'est moi. Et comme j'aspire à la non dualité (advaïta), ça m'aide.

Aube-Aurore, je conçois bien ce que tu ressens. Mais les Arts Martiaux, surtout quant ils sont aussi dangereux que l'Iaï, amènent obligatoirement à ne plus envisager l'aspect combat. Les Musulmans de l'assistance me contrediront peut-être, et j'accepte par avance leurs corrections, mais pour moi, le seul djihad qui vaille est le Grand Djihad, celui contre ses propres "démons" (ego et tout les accessoires qui vont avec). Les Arts Martiaux, ce n'est pas la soupe de Honk Kong ou d'ailleurs qu'on nous présente dans les media. Et puis, la calligraphie, l'art du bouquet, l'art de la flute sont également des arts martiaux Sourire

Voilà, cet écrit était à la fois une manière de présentation courte, et une façon de dire à Aube-Aurore : ne t'inquiète pas, les Arts Martiaux peuvent être une Voie d'évolution. Mais il en est comme de toute chose humaine : on peut les pervertir.
N'ayant pas la Connaissance, que dire de plus ? Rien, à l'évidence...
A toutes et tous, puisque nous somme en fin d'année, je souhaite des fêtes heureuses.
Que l'Etoile brille sur le Monde !
Kima
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