Materia prima
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Re: Materia prima
Charly a écrit:Pour une entrée en matières, il faut entrer dans la terminologie de chaque auteur, en distinguant :
la première matière, employée par le Démiurge, issue de l'animation de l'Eau par le Feu, soit une "matière spermatique" composée des 4 éléments,
de la matière "seconde" que devra employer l'alchimiste pour en extraire cette quinte-essence.
A mon sens, Le Cosmopolite est le plus clair à ce sujet, on peut contourner le sujet pour faire un rapprochement utile en lisant la Révélation de la Parole Cachée :
Le lien qu'il donne pour accéder au traité étant corrompu, il est dispo ici :
Révélation de la Parole Cachée
Logos- Nombre de messages : 551
Date d'inscription : 23/12/2009
Re: Materia prima
Bonjour,
On sait que l’esprit universel est symbolisé par le serpent Ouroboros. La pensée étant duelle par Nature, il est nécessaire de scinder ce serpent en deux, un aptère et un ailé, pour appréhender un mouvement perpétuel de montée et de descente. Ce sont les “esprits” portés par ce mouvement qui nous intéressent, il faut savoir quand ils se manisfestent et où les capter.
Je n’ai (pour le moment) pas trouvé mieux que Gobineau de Montluisant pour exposer en si peu de mots le problème de base :
Les “enfants de la Nature” sont les principes dont il faut distinguer les principiants des principiés. Le Sel de Sapience qui ”fixe et encloue les mixtes” est invisible, il est ce qui lie l’âme et l’esprit, le soufre et le mercure en tant (et temps !) que principes principiants. Quand il prend un corps visible, il prend les noms de sel harmoniac, sel alkali, salpêtre des philosophes, ces noms indiquent qu’il est alors composé de sel, et de soufre et de mercure principiés... à extraire.
Toujours Gobineau de Montluisant :
Cordialement,
C...a
On sait que l’esprit universel est symbolisé par le serpent Ouroboros. La pensée étant duelle par Nature, il est nécessaire de scinder ce serpent en deux, un aptère et un ailé, pour appréhender un mouvement perpétuel de montée et de descente. Ce sont les “esprits” portés par ce mouvement qui nous intéressent, il faut savoir quand ils se manisfestent et où les capter.
Je n’ai (pour le moment) pas trouvé mieux que Gobineau de Montluisant pour exposer en si peu de mots le problème de base :
Oui, le Sel des métaux est la Pierre qui une terre et cette terre est vierge. Le Sel se tire en effet de l’obscure prison des métaux, mais des métaux VIVANTS.il ne faut pas s'imaginer que la matière de la Pierre triangulaire et quadrangulaire des Sages, se doive ni puisse prendre en son état de fluide aérien invisible ; mais il faut entendre qu'il est nécessaire de chercher et trouver cette même matière de fluide aérien, infuse et corporifiée en une terre Vierge des enfants de la Nature, qui en sont les mieux partagés, les plus hautement et copieusement favorisés et en qui les premiers et les seconds Agents unis ont plus de dignité, d'excellence et de vertu. Car la racine du Souffre des Sages, de leur Mercure et de leur Sel, est un Esprit céleste, Spirituel et surnaturel, qui par le véhicule de l'air subtil se porte et se condense en air, ou vapeur épaissie et fait une matière universelle et l'unique de toute procréation.
Les “enfants de la Nature” sont les principes dont il faut distinguer les principiants des principiés. Le Sel de Sapience qui ”fixe et encloue les mixtes” est invisible, il est ce qui lie l’âme et l’esprit, le soufre et le mercure en tant (et temps !) que principes principiants. Quand il prend un corps visible, il prend les noms de sel harmoniac, sel alkali, salpêtre des philosophes, ces noms indiquent qu’il est alors composé de sel, et de soufre et de mercure principiés... à extraire.
Toujours Gobineau de Montluisant :
Le Cosmopolite :Pour le Bélier et le Taureau, ainsi que les Jumeaux qui sont en œuvre, L'un au-dessus de l'autre, et qui règnent au mois de mars, d'avril et de mai, ils apprennent que c'est dans ce temps là que le sage Alchimique doit aller au devant de la matière, et la prendre à l'instant qu'elle descend du Ciel et du fluide aérien, où elle ne fait que baiser les lèvres des mixtes, et passer par dessus le ventre des Bourgeons et des feuilles Végétables qui lui sont sujettes, pour entrer triomphante sous ses trois principes universels dans les corps, par leurs portes dorées, et y devenir la semence de la rose céleste ; ce qui s'entend par symbole. Alors son amour lui fait jeter des larmes qui ne sont rien plus que lumière, de laquelle le Soleil est le père, revêtu d'une humidité de laquelle la Lune est la mère, et que le vent de l'Orient apporte dans son ventre ; dans cet état vous l'avez universelle et non déterminée, d'autant que vous l'aurez prise auparavant qu'elle soit attirée par les aimants des individus spécifiques, et qu'elle soit spécifiée en iceux.
Il faut vraiment croire en l’incroyable, ce que n’ont su faire les modernes. Le grand arcane est dans la confection de l’Aymant des Sages et il n’est “concevable” que par Révèlation.On ne saurait en aucune façon avoir ce Sel vierge sur la terre, ni sur sa superficie universelle, parce que tout le dessus de la terre est couvert d'herbes, de fleurs et de plantes, dont les racines, par leurs libres, attireraient et suceraient le Sel vierge d’où elle prendraient leur croissance, et ainsi tout ce Sel serait privé de sa virginité et se trouverait comme imprégné.
Ce sel est la pierre et l'eau sèche, qui se peut trouver en toutes chose et dans les cloaques mêmes ; d'autant que tous corps sont composés de lui, se nourrissent de lui, et s'augmentent par son moyen et, par leurs corruptions, se résolvent en lui, et aussi parce qu'une grande quantité de ce Sel gras cause la fertilité. Ce que les plus ignorants laboureurs possèdent mieux que nous qui sommes doctes...
Cordialement,
C...a
Charly Alverda- Nombre de messages : 534
Date d'inscription : 02/10/2008
Re: Materia prima
Bonjour à tous !
Certains voient l'eau comme materia prima ou comme élément accompagnant tout le magistère. Philalèthe nous dit que tout le secret consiste dans l'eau. Il faut encore savoir de quelle eau, l'auteur nous parle !
Voici un extrait de Philalèthe tiré de l'ouvrage "Source de la Philosophie Chimique" (Fons Chemicae Philosophiae) :
Certains voient l'eau comme materia prima ou comme élément accompagnant tout le magistère. Philalèthe nous dit que tout le secret consiste dans l'eau. Il faut encore savoir de quelle eau, l'auteur nous parle !
Voici un extrait de Philalèthe tiré de l'ouvrage "Source de la Philosophie Chimique" (Fons Chemicae Philosophiae) :
Cette eau, bien qu'elle soit une, n'est cependant pas simple mais composée, à savoir : du vase, et du feu des Philosophes, auxquels une troisième chose est ajoutée, qui est le lien.
Quand donc nous parlons de notre vase, entends notre eau ; quand nous parlons du feu, de même entends notre eau. Et quand nous disputons du fourneau, nous n'entendons rien de différent ou de séparé de l'eau. Il y a donc un vase, un fourneau, un feu, et tout cela ne fait qu'un c'est-à-dire l'eau. Donc le feu digère ; le vase produit la blancheur et pénètre, et le fourneau ou le lien entoure et embrasse tout. Et le feu est mercure, le vase aussi mercure, le fourneau enfin, mercure aussi. Et note bien qu'aucun n'est positivement le feu ni mercure dans toute l'œuvre, bien que le feu soit multiple et que l'eau soit multiple également. Ils sont donc, aussi bien le feu que l'eau diversifiés en vertu au cours de l'œuvre, diversifiés aussi en nombre, et ils se rencontrent en une seule et même espèce, à savoir dans le mercure.
Ainsi notre feu est vif ; notre eau vive, notre vase vif, notre fourneau vif et tous ne font qu'un.
Tu sauras aussi, ô très cher, que ce en quoi notre mercure doit être cherché est unique dans le monde entier. Semblable à l'or en son essence, dissemblable en sa substance, est ce que tu trouveras en convertissant les éléments. Conjoins le Ciel avec la Terre au-dessus du feu d'amitié, et tu verras l'Oiseau d'Hermès au milieu du Firmament. Ne confonds pas les natures, mais divise et reconjoins, et tu règneras en honneur durant ta vie entière.
Attache-toi donc à ce grand secret.
Ludivine- Nombre de messages : 220
Date d'inscription : 04/04/2010
Re: Materia prima
Bonjour,
Un grand merci Ludivine pour cet extrait de texte que je n’ai pu identifier; de quel Philalèthe est-ce ?
Quelle maîtrise ! L’auteur est absolument un adepte... ou un fou à baver au soleil !
Il faut vraiment “croire à l’incroyable” ! “Il y a donc un vase, un fourneau, un feu, et tout cela ne fait qu'un c'est-à-dire l'eau”, c’est aussi l’image du Graal et celle que j’ai du Tarot qui est une merveilleuse “combinatoire” pour visualiser les énergies à l’Oeuvre.
La Coupe du Tarot évoque (par L’As) l’athanor avec sa base pyramidale (feu) et par les tours les sept purifications requises. Par l’évocation d’une coupe on pense bien sûr au contenant d’un liquide ; et pour les 4 éléments à l’Eau, ce qui n’est que relativement juste car c’est le Denier qui est plus justement “notre” eau-feu. Les 3 principes (comme les 4 éléments) ne servent qu’à conceptualiser la “chose” vibrante. Ni les éléments ni les principes ne peuvent être séparés de l’Unité. L’action du Feu sur l’Air donne le Soufre, celle de l’Air sur l’Eau donne le Mercure et celle de l’Eau sur la Terre donne le Sel que l’alchimiste rend visible. La Terre est bien la coupe de réceptivité des 3 autres éléments et le Sel le lien (la “copule”) du Soufre et du Mercure, que la conformité de notre cerveau fonctionnant par la pensée dualisante ne peut appréhender sans ces 7 “outils”.
Le Baron Tschoudy dans son “Catéchisme de l’Etoile Flamboyante” s'exprime ainsi :
« – A quoi se réduit conséquemment toute la combinaison philosophique ?
– Elle se réduit à faire d'un deux et de deux un, et rien de plus.
– Y a-t-il dans la Maçonnerie quelque analogie qui indique cette opération ?
– Elle est suffisamment sensible à tout esprit qui voudra réfléchir en s'arrêtant au nombre mystérieux de trois, sur lequel roule essentiellement toute la science maçonnique.
Il doit travailler sur un corps créé par la nature, dans lequel elle-même aura joint ensemble le soufre et le mercure, lesquels l'Artiste doit séparer.
– Que doit-il faire ensuite ?
– Les purifier et les rejoindre derechef. »
Cattiaux dit : “Refais la boue et cuit la” et ce Philalethe : “Conjoins le Ciel avec la Terre au-dessus du feu d'amitié, et tu verras l'Oiseau d'Hermès au milieu”. Cattiaux ajoute : “Il assemble les contraires avec poids et mesure, car il faut beaucoup de ciel pour mélanger avec un peu de terre. Mais séparer le soufre du mercure “d’un corps créé par la nature” n’est qu’une manière de parler, car ce n’est possible que par la conversion des éléments et des 4 seuls la Terre et l’Eau sont visibles. L’eau-feu est la production de cette conversion qui “médiocrement excitée par le feu vulgaire”, de Lion Vert ( pas cuit, et couleur de l’émeraude dit-on) va devenir Lion Rouge cuit, fixe et couleur améthyste redit-on !
C’est évidemment par l’apostrophe finale au lecteur que la réflexion prend sens :
“Tu sauras aussi, ô très cher, que ce en quoi notre mercure doit être cherché est unique dans le monde entier. Semblable à l'or en son essence, dissemblable en sa substance, est ce que tu trouveras en convertissant les éléments. Conjoins le Ciel avec la Terre au-dessus du feu d'amitié, et tu verras l'Oiseau d'Hermès au milieu du Firmament. Ne confonds pas les natures, mais divise et reconjoins, et tu régneras en honneur durant ta vie entière.
Attache-toi donc à ce grand secret.”
On conçoit qu’il n’est donné qu’à bien peu ! Comprendre ce secret, c’est la grâce que je nous souhaite !
Cordialement,
C...a
Un grand merci Ludivine pour cet extrait de texte que je n’ai pu identifier; de quel Philalèthe est-ce ?
Quelle maîtrise ! L’auteur est absolument un adepte... ou un fou à baver au soleil !
Il faut vraiment “croire à l’incroyable” ! “Il y a donc un vase, un fourneau, un feu, et tout cela ne fait qu'un c'est-à-dire l'eau”, c’est aussi l’image du Graal et celle que j’ai du Tarot qui est une merveilleuse “combinatoire” pour visualiser les énergies à l’Oeuvre.
La Coupe du Tarot évoque (par L’As) l’athanor avec sa base pyramidale (feu) et par les tours les sept purifications requises. Par l’évocation d’une coupe on pense bien sûr au contenant d’un liquide ; et pour les 4 éléments à l’Eau, ce qui n’est que relativement juste car c’est le Denier qui est plus justement “notre” eau-feu. Les 3 principes (comme les 4 éléments) ne servent qu’à conceptualiser la “chose” vibrante. Ni les éléments ni les principes ne peuvent être séparés de l’Unité. L’action du Feu sur l’Air donne le Soufre, celle de l’Air sur l’Eau donne le Mercure et celle de l’Eau sur la Terre donne le Sel que l’alchimiste rend visible. La Terre est bien la coupe de réceptivité des 3 autres éléments et le Sel le lien (la “copule”) du Soufre et du Mercure, que la conformité de notre cerveau fonctionnant par la pensée dualisante ne peut appréhender sans ces 7 “outils”.
Le Baron Tschoudy dans son “Catéchisme de l’Etoile Flamboyante” s'exprime ainsi :
« – A quoi se réduit conséquemment toute la combinaison philosophique ?
– Elle se réduit à faire d'un deux et de deux un, et rien de plus.
– Y a-t-il dans la Maçonnerie quelque analogie qui indique cette opération ?
– Elle est suffisamment sensible à tout esprit qui voudra réfléchir en s'arrêtant au nombre mystérieux de trois, sur lequel roule essentiellement toute la science maçonnique.
Il doit travailler sur un corps créé par la nature, dans lequel elle-même aura joint ensemble le soufre et le mercure, lesquels l'Artiste doit séparer.
– Que doit-il faire ensuite ?
– Les purifier et les rejoindre derechef. »
Cattiaux dit : “Refais la boue et cuit la” et ce Philalethe : “Conjoins le Ciel avec la Terre au-dessus du feu d'amitié, et tu verras l'Oiseau d'Hermès au milieu”. Cattiaux ajoute : “Il assemble les contraires avec poids et mesure, car il faut beaucoup de ciel pour mélanger avec un peu de terre. Mais séparer le soufre du mercure “d’un corps créé par la nature” n’est qu’une manière de parler, car ce n’est possible que par la conversion des éléments et des 4 seuls la Terre et l’Eau sont visibles. L’eau-feu est la production de cette conversion qui “médiocrement excitée par le feu vulgaire”, de Lion Vert ( pas cuit, et couleur de l’émeraude dit-on) va devenir Lion Rouge cuit, fixe et couleur améthyste redit-on !
C’est évidemment par l’apostrophe finale au lecteur que la réflexion prend sens :
“Tu sauras aussi, ô très cher, que ce en quoi notre mercure doit être cherché est unique dans le monde entier. Semblable à l'or en son essence, dissemblable en sa substance, est ce que tu trouveras en convertissant les éléments. Conjoins le Ciel avec la Terre au-dessus du feu d'amitié, et tu verras l'Oiseau d'Hermès au milieu du Firmament. Ne confonds pas les natures, mais divise et reconjoins, et tu régneras en honneur durant ta vie entière.
Attache-toi donc à ce grand secret.”
On conçoit qu’il n’est donné qu’à bien peu ! Comprendre ce secret, c’est la grâce que je nous souhaite !
Cordialement,
C...a
Charly Alverda- Nombre de messages : 534
Date d'inscription : 02/10/2008
Re: Materia prima
Bonjour Charly !
"Source de la Philosophie Chimique" – Fons Chemicae Philosophiae – Philalèthe - traduction d'Henri Coton-Alvart d'après le texte de Bibliotheca Chemica Curiosa de J.-J. Manget - liber III, sectio. III, subsectio IV, p. 693 trouvé dans l'ouvrage "Ces Hommes qui ont fait l'Alchimie du XXe siècle" – Geneviève Dubois (éditions 1999).
Amitiés,
Ludy.
En réponse, je ne sais te donner que ces références :Charly Alverda a écrit:Un grand merci Ludivine pour cet extrait de texte que je n’ai pu identifier, de quel Philalèthe est-ce ?
"Source de la Philosophie Chimique" – Fons Chemicae Philosophiae – Philalèthe - traduction d'Henri Coton-Alvart d'après le texte de Bibliotheca Chemica Curiosa de J.-J. Manget - liber III, sectio. III, subsectio IV, p. 693 trouvé dans l'ouvrage "Ces Hommes qui ont fait l'Alchimie du XXe siècle" – Geneviève Dubois (éditions 1999).
En effet, lorsqu'on a compris ce que Philalèthe nous dit dans ce court extrait repris ci-dessus, on sait, à mon avis, réaliser avec succès Tout le Magistère et on a acquis la Connaissance de toutes les lois de la Nature !Charly Alverda a écrit:On conçoit qu’il n’est donné qu’à bien peu ! Comprendre ce secret c’est la grâce que je nous souhaite !
Amitiés,
Ludy.
Ludivine- Nombre de messages : 220
Date d'inscription : 04/04/2010
Re: Materia prima
Bonjour à tous
En espérant ne pas faire fausse route, les développements Charlésiens m'évoquent le combat entre la Salamandre de Feu et la Rémore de Glace :
Et ces deux passages du "Désir désiré" de Flamel :
à bientôt
En espérant ne pas faire fausse route, les développements Charlésiens m'évoquent le combat entre la Salamandre de Feu et la Rémore de Glace :
Cyrano de Bergerac in Voyage dans la Lune a écrit:Nous restâmes après cela sans parler, pour nous rendre attentifs à ce fameux duel.
La salamandre attaquait avec beaucoup d'ardeur; mais la remore soutenait impénétrablement. Chaque heurt qu'elles se donnaient, engendrait un coup de tonnerre, comme il arrive dans les mondes d'ici autour, où la rencontre d'une nue chaude avec une froide excite le même bruit.
Des yeux de la salamandre il sortait à chaque illade de colère qu'elle dardait contre son ennemie, une rouge lumière dont l'air paraissait allumé: en volant, elle suait de l'huile bouillante, et pissait de l'eau- forte.
La remore de son côté grosse, pesante et carrée, montrait un corps tout écaillé de glaçons. Ses larges yeux paraissaient deux assiettes de cristal, dont les regards charroyaient une lumière si morfondante, que je sentais frissonner l'hiver sur chaque membre de mon corps où elle les attachait. Si je pensais mettre ma main au-devant, ma main en prenait l'onglée; l'air même autour d'elle, atteint de sa rigueur, s'épaississait en neige, la terre durcissait sous ses pas; et je pouvais compter les traces de la bête par le nombre des engelures qui m'accueillaient quand je marchais dessus.
Au commencement du combat, la salamandre à cause de la vigoureuse contention de sa première ardeur, avait fait suer la remore; mais à la longue cette sueur s'étant refroidie, émailla toute la plaine d'un verglas si glissant, que la salamandre ne pouvait joindre la remore sans tomber. Nous connûmes bien le philosophe et moi, qu'à force de choir et se relever tant de fois, elle était fatiguée; car ces éclats de tonnerre, auparavant si effroyables, qu'enfantait le choc dont elle heurtait son ennemie, n'étaient plus que le bruit sourd de ces petits coups qui marquent la fin d'une tempête, et ce bruit sourd, amorti peu à peu, dégénéra en un frémissement semblable à celui d'un fer rouge plongé dans de l'eau froide.
Quand la remore connut que le combat tirait aux abois, par l'affaiblissement du choc dont elle se sentait à peine ébranlée, elle se dressa sur un angle de son cube et se laissa tomber de toute sa pesanteur sur l'estomac de la salamandre, avec un tel succès, que le coeur de la pauvre salamandre, où tout le reste de son ardeur s'était concentré, en se crevant, fit un éclat si épouvantable que je ne sais rien dans la nature pour le comparer.
Ainsi mourut la bête de feu sous la paresseuse résistance de l'animal de glaçon.
Et ces deux passages du "Désir désiré" de Flamel :
PREMIÈRE PAROLE des Philosophes
La première Parole des Philosophes est ce qu'ils ont appelle Solution et Fondement de l'Art. Ainsi, dit Marie, Sœur de Moïse, et Prophétesse, mollifie une Gomme, et la conjoints avec une Gomme par un vrai mariage : et tu la rendras comme une Eau courante ; dit le Prophète : si vous ne convertissez la chose corporelle en incorporelle, vous travaillez en vain. Parménides, ou Egadimène, en parlant de cette Solution ou Conversion, dit dans la Tourbe, que quelques-uns, en entendant parler de telle Solution, pensent et croient que ce soit Eau de Mer, mais que s'ils eussent lu les Livres, et qu'ils les eussent bien entendus, ils comprendraient que c'est Eau permanente, laquelle ne peut être permanente sans être dissoute, jointe et faite une même chose avec son Corps ; car la Solution des Philosophes n'est pas Imbibition d'Eau, mais Conversion et Mutation des Corps en Eau, de même ils ont été premièrement créez ; savoir en Mercure, de même que la Glace se convertit en Eau liquide, de laquelle elle a eu son Essence. Ainsi, par la grâce de Dieu, tu as déjà un Elément, qui est l'Eau, comme tu as la réduction du Corps en Eau liquide.
DEUXIÈME PAROLE des Philosophes
La seconde Parole des Philosophes est que l'Eau se fait Terre par une légère cuisson, continuée jusqu'à ce que la Noirceur, ou couleur noire paroisse au-dessus. Car, comme dit Avicenne au Chapitre des Humeurs, la chaleur produisant son action dans un Corps humide engendre et fait paraître la Couleur noire comme on le voit dans la Chaux que l'on fait communément. C'est pourquoi, dit Monalibus, il recommande à ceux qui viendront après lui de rendre les choses corporelles non corporelles, par Dissolution, dans laquelle il faut soigneusement prendre garde que l'Esprit ne se convertisse en fumée, et ne s'évapore par une trop grande chaleur. Marie, la Prophétesse, dit aussi : conserve bien l'Esprit, et garde-toi que rien ne s'en aille en fumée, en tempérant et mesurant le feu à la proportion de la chaleur du Soleil au mois de Juillet, afin que par une longue et douce décoction, l'Eau s'épaississe en Terre noire. Par ce moyen tu auras un autre Elément, qui est la Terre.
à bientôt
Logos- Nombre de messages : 551
Date d'inscription : 23/12/2009
Re: Materia prima
Bonjour,
Excellent texte de Cyrano Logos ! Oui le Désir Désiré, qui n’est pas écrit dans le même style que Le Livre des Figures Hiéroglyphiques... mais les deux ont leur charme propre. Celui-ci ressemble à la manière du “bon Trévisan” dans sa Parole Délaissée, livre à mon sens lui aussi trop délaissé alors que fort utile à la compréhension du contenant, du contenu, du feu et de ce qui les unit ; mais enfin dans ce Désir Désiré il y a d’entrée un bel arcane dévoilé :
“Or il est constant que tous Métaux naissent et croissent dans la Terre. Donc il est possible qu’il se fasse en eux une augmentation et une multiplication à l’infini. Mais cela ne peut se faire que par ce qui est parfait dans la Lune, ou ordre des Métaux, dans la génération et perfection desquels est la parfaite Médecine, qui est l’Elixir des Philosophes, qu’on ne peut parvenir à faire que par un Moyen propre ou Chose interposée, parce qu’il n’y a point de Mouvement d’une Extrémité à une autre Extrémité, que par un moyen qui leur est propre. J’ai connu la nature de ce Moyen, ou Chose médiante, laquelle contient les Extrémités, qui sont le Soufre et le Mercure. De l’un et de l’autre se fait et s’accomplit l’Elixir par la Chose médiante, laquelle doit être naturellement purifiée, plus cuite, mieux digérée, meilleure, plus parfaite, et par conséquent plus prochaine.”
Bel exemple de “cabale chymique”, de “cabale des métaux”, selon les expressions du temps, à mille lieues (lieux) des billevesées languedesoiseauciennes des “modernes”.
Cordialement,
Charly
Excellent texte de Cyrano Logos ! Oui le Désir Désiré, qui n’est pas écrit dans le même style que Le Livre des Figures Hiéroglyphiques... mais les deux ont leur charme propre. Celui-ci ressemble à la manière du “bon Trévisan” dans sa Parole Délaissée, livre à mon sens lui aussi trop délaissé alors que fort utile à la compréhension du contenant, du contenu, du feu et de ce qui les unit ; mais enfin dans ce Désir Désiré il y a d’entrée un bel arcane dévoilé :
“Or il est constant que tous Métaux naissent et croissent dans la Terre. Donc il est possible qu’il se fasse en eux une augmentation et une multiplication à l’infini. Mais cela ne peut se faire que par ce qui est parfait dans la Lune, ou ordre des Métaux, dans la génération et perfection desquels est la parfaite Médecine, qui est l’Elixir des Philosophes, qu’on ne peut parvenir à faire que par un Moyen propre ou Chose interposée, parce qu’il n’y a point de Mouvement d’une Extrémité à une autre Extrémité, que par un moyen qui leur est propre. J’ai connu la nature de ce Moyen, ou Chose médiante, laquelle contient les Extrémités, qui sont le Soufre et le Mercure. De l’un et de l’autre se fait et s’accomplit l’Elixir par la Chose médiante, laquelle doit être naturellement purifiée, plus cuite, mieux digérée, meilleure, plus parfaite, et par conséquent plus prochaine.”
Bel exemple de “cabale chymique”, de “cabale des métaux”, selon les expressions du temps, à mille lieues (lieux) des billevesées languedesoiseauciennes des “modernes”.
Cordialement,
Charly
Charly Alverda- Nombre de messages : 534
Date d'inscription : 02/10/2008
Re: Materia prima
Pour continuer avec "cette chose médiante" (feu moi-yeux ?)...
Les Fables Egyptiennes et Grecques de Pernety a écrit:Le ferment est dans l’œuvre ce que le levain est dans la fabrique du pain. On ne peut faire du pain sans levain, et l’on ne peut faire de l’or sans or. L’or est donc l’âme et ce qui détermine la forme intrinsèque de la pierre. Ne rougissons pas d’apprendre à faire de l’or et de l’argent, comme le boulanger fait le pain, qui n’est qu’un composé d’eau et de farine pétrie, fermentée, qui ne diffère l’un de l’autre que par la cuisson. De même la médecine dorée n’est qu’une composition de terre et d’eau, c’est-à-dire, de soufre et de mercure fermentés avec l’or ; mais avec un or réincrudé.
Nouvelle Lumière Chymique du Cosmopolite a écrit:Mais afin que tu te puisses plus facilement imaginer comment les métaux s'assemblent et se joignent ensemble pour jeter et recevoir la semence, regarde le Ciel et les sphères des Planètes : tu vois que Saturne est le plus haut de tous, auquel succède Jupiter, et puis Mars, le Soleil, Vénus, Mercure et, enfin, la Lune. Considère maintenant que les vertus des Planètes ne montent pas, mais qu'elles descendent : même l'expérience nous apprend que le Mars se convertit facilement en Vénus et non le Vénus en Mars, comme plus basse d'une sphère. Ainsi le Jupiter se transmute facilement en Mercure, pour ce que Jupiter est plus haut que Mercure ; celui-là est le second après le Firmament, celui-ci le second au-dessus de la Terre ; et Saturne le plus haut, la Lune la plus basse ; le Soleil se mêle avec tous, mais il n'est jamais amélioré par les inférieurs. Or tu remarqueras qu'il y a une grande correspondance entre Saturne et la Lune, au milieu desquels est le Soleil ; comme aussi entre Mercure et Jupiter, Mars et Vénus, lesquels ont tous le Soleil au milieu.
Logos- Nombre de messages : 551
Date d'inscription : 23/12/2009
Re: Materia prima
Un autre Cosmopolitchi, qui pourrait évoquer le "réveil de la semence" enclose dans la terre, par le moyen de l'eau :
"Ainsi la nature, qui procède toujours avec ordre, tend depuis les choses basses par les moyennes au sommet de perfection, et comme la terre est un corps compact, l’eau ne la peut pas tout à la fois transformer en sa propre nature : c’est pourquoi elle s’élève souvent moyennant la chaleur du Soleil, la distillant et la renvoyant sur la terre, afin d’y porter la vertu du feu, à ce que par ses aspersions réitérées, la terre se résolve dans ses semences, car les semences de la terre inhérentes ont en soi le feu de la nature, participant du feu céleste."
"Ainsi la nature, qui procède toujours avec ordre, tend depuis les choses basses par les moyennes au sommet de perfection, et comme la terre est un corps compact, l’eau ne la peut pas tout à la fois transformer en sa propre nature : c’est pourquoi elle s’élève souvent moyennant la chaleur du Soleil, la distillant et la renvoyant sur la terre, afin d’y porter la vertu du feu, à ce que par ses aspersions réitérées, la terre se résolve dans ses semences, car les semences de la terre inhérentes ont en soi le feu de la nature, participant du feu céleste."
Logos- Nombre de messages : 551
Date d'inscription : 23/12/2009
Re: Materia prima
Une suite de versets cattésiens :
“De saturne à la lune et au soleil, il n'y a qu'une voie qui est l'épuration patiente du corps brut jusqu'à l'union de l'esprit net avec l'âme parfaite.
Comment saisirons-nous le mystère des choses cachées, si nous ne comprenons pas l'évidence de celles qui nous aveuglent ?
L'astre externe se joint au soleil interne pour engendrer l'unique clarté.
“O beauté secrète !”
De l'oeuf couvé sort un poulet, mais personne n'y prend garde.
La lumière des astres brille au ciel et à l'intérieur de la terre.”
Attention à Pernety, Logos : c’est un moderne et je crains qu’il ne parle que de “particuliers”. Ton exemple m’induit à penser ainsi. Personnellement, après le 17e siècle, je ne considère que Cattiaux; pas de risques inutiles !
Deux lignes et c’est la prise de tête ! “De même la médecine dorée n’est qu’une composition de terre et d’eau, c’est-à-dire, de soufre et de mercure fermentés avec l’or ; mais avec un or réincrudé.”
“la médecine dorée n’est qu’une composition de terre et d’eau” O. K.
“c’est-à-dire, de soufre et de mercure fermentés avec l’or”.
Si l’on entend la médecine dorée comme la pierre ou sa variante d’élixir, le mot “fermenté” est impropre, mais juste si l’on considère la “poudre de projection” ! Car dans un premier cas on parle de l’or comme du Sel qui lie et donne la forme et toutes les propriétés physiques, mais n’est pas un ferment ; dans le deuxième cas on oriente l’action de la pierre, en fait on l’abaisse, dans le règne métallique, par de l’or vulgaire qui deviendra le ferment de tous les métaux imparfaits.
Un or réincrudé ? Pas pour le Grand Oeuvre qui serait tout petit alors ! L’or des Sages nécessaire pour l’Oeuvre n’a pas à être réincrudé. C’est justement pourquoi on peut l’appeler “antimoine” : ante-monium. Il faut surtout éviter de tomber dans les marasmes fulcanelliens et canseliéresques et leur “particulière” vision de la chose :
“L'opération...réside dans l'impérieuse nécessité que le sujet, minéral et d'élection, duquel le rôle, plus tard, sera de réincruder, soit ramené, le plus qu'il soit possible, vers l'état primordial ; celui qui était le sien et dont il jouissait, à l'intérieur de son gîte minier.” (L’alchimie expliquée sur ses textes classiques)
Cela n’est plus la divine alchimie, nous ne fréquentons pas les mêmes mines Arrff
Cordialement,
Charly
“De saturne à la lune et au soleil, il n'y a qu'une voie qui est l'épuration patiente du corps brut jusqu'à l'union de l'esprit net avec l'âme parfaite.
Comment saisirons-nous le mystère des choses cachées, si nous ne comprenons pas l'évidence de celles qui nous aveuglent ?
L'astre externe se joint au soleil interne pour engendrer l'unique clarté.
“O beauté secrète !”
De l'oeuf couvé sort un poulet, mais personne n'y prend garde.
La lumière des astres brille au ciel et à l'intérieur de la terre.”
Attention à Pernety, Logos : c’est un moderne et je crains qu’il ne parle que de “particuliers”. Ton exemple m’induit à penser ainsi. Personnellement, après le 17e siècle, je ne considère que Cattiaux; pas de risques inutiles !
Deux lignes et c’est la prise de tête ! “De même la médecine dorée n’est qu’une composition de terre et d’eau, c’est-à-dire, de soufre et de mercure fermentés avec l’or ; mais avec un or réincrudé.”
“la médecine dorée n’est qu’une composition de terre et d’eau” O. K.
“c’est-à-dire, de soufre et de mercure fermentés avec l’or”.
Si l’on entend la médecine dorée comme la pierre ou sa variante d’élixir, le mot “fermenté” est impropre, mais juste si l’on considère la “poudre de projection” ! Car dans un premier cas on parle de l’or comme du Sel qui lie et donne la forme et toutes les propriétés physiques, mais n’est pas un ferment ; dans le deuxième cas on oriente l’action de la pierre, en fait on l’abaisse, dans le règne métallique, par de l’or vulgaire qui deviendra le ferment de tous les métaux imparfaits.
Un or réincrudé ? Pas pour le Grand Oeuvre qui serait tout petit alors ! L’or des Sages nécessaire pour l’Oeuvre n’a pas à être réincrudé. C’est justement pourquoi on peut l’appeler “antimoine” : ante-monium. Il faut surtout éviter de tomber dans les marasmes fulcanelliens et canseliéresques et leur “particulière” vision de la chose :
“L'opération...réside dans l'impérieuse nécessité que le sujet, minéral et d'élection, duquel le rôle, plus tard, sera de réincruder, soit ramené, le plus qu'il soit possible, vers l'état primordial ; celui qui était le sien et dont il jouissait, à l'intérieur de son gîte minier.” (L’alchimie expliquée sur ses textes classiques)
Cela n’est plus la divine alchimie, nous ne fréquentons pas les mêmes mines Arrff
Cordialement,
Charly
Charly Alverda- Nombre de messages : 534
Date d'inscription : 02/10/2008
Re: Materia prima
“Un autre Cosmopolitchi” ! Oui, cest ce bon vieux Sendivogius traduit par le Sieur Duval.
Excellent
Excellent
Charly Alverda- Nombre de messages : 534
Date d'inscription : 02/10/2008
Re: Materia prima
OK merci pour la mise en garde !
Sinon je pensais que le terme de réincrudation s'appliquait à "l'or vulgaire" (pour en faire "l'or vivant des philosophes" ou des sages qui lui est parfait)
Sinon je pensais que le terme de réincrudation s'appliquait à "l'or vulgaire" (pour en faire "l'or vivant des philosophes" ou des sages qui lui est parfait)
Logos- Nombre de messages : 551
Date d'inscription : 23/12/2009
Re: Materia prima
Logos :
“Sinon je pensais que le terme de réincrudation s'appliquait à "l'or vulgaire" (pour en faire "l'or vivant des philosophes" ou des sages qui lui est parfait).”
Oui, c’est l’acception des Fulcanelli/Canseliet, mais pas la mienne ! Tu as lu ce matin que l’or des Sages est identique en essence à l’or mais pas en substance, la mine est en haut de la montagne.
L’or des mines ne rentre jamais dans la composition du G.O. il y a de très hautes raisons - dont je ne connais que quelques unes des plus petites - pour que l’Oeuvre soit appelé grand, il faut toujours penser à la Genèse.
“Sinon je pensais que le terme de réincrudation s'appliquait à "l'or vulgaire" (pour en faire "l'or vivant des philosophes" ou des sages qui lui est parfait).”
Oui, c’est l’acception des Fulcanelli/Canseliet, mais pas la mienne ! Tu as lu ce matin que l’or des Sages est identique en essence à l’or mais pas en substance, la mine est en haut de la montagne.
L’or des mines ne rentre jamais dans la composition du G.O. il y a de très hautes raisons - dont je ne connais que quelques unes des plus petites - pour que l’Oeuvre soit appelé grand, il faut toujours penser à la Genèse.
Charly Alverda- Nombre de messages : 534
Date d'inscription : 02/10/2008
Re: Materia prima
bj, la vision de l'oeuvre est individuelle, soit, mais l'or des sages est une chose non palpable, cela est compréhensible; mais le levain qui sert à faire et à orienter la Pierre sur les transmutation en or est L'OR !! Dire l'inverse n'est pas connaître la pratique et ses résultats.
loup- Nombre de messages : 182
Date d'inscription : 29/11/2010
Re: Materia prima
Bonjour Loup. Ce que tu dis là me fait songer à autre chose, par analogie, par comparaison : dans les temps anciens (et peut-être encore aujourd'hui), lorsqu'un boulanger préparait sa pâte à pain pour le lendemain, il mélangeait farine, eau, et levure (bien sûr), mais il ajoutait aussi une toute petite quantité de pâte du jour d'avant (de la taille d'une noisette). Cela était nécessaire pour faire démarrer la fermentation de la pâte : il fallait un peu de pâte déjà fermentée pour faire fermenter toute la pâte !
Il est amusant d'observer que tu emploies précisément le mot "levain" (comme pour la pâte à pain) pour expliquer qu'il faut un peu d'or pour amorcer la transmutation en or.
Il est amusant d'observer que tu emploies précisément le mot "levain" (comme pour la pâte à pain) pour expliquer qu'il faut un peu d'or pour amorcer la transmutation en or.
Garfield- Nombre de messages : 176
Age : 43
Date d'inscription : 20/07/2008
Re: Materia prima
Croa, croa, quoi ?
Il faudrait acheter de l’or pour faire la pie-air ? Quelle or-heure, ce serait pas juste, je suis trop pauvre ! On a bien raison de dire que “ L'eau va à la rivière : l'argent va aux riches.” Ah ! mal et diction.
Corbeaudialement,
C...a
Il faudrait acheter de l’or pour faire la pie-air ? Quelle or-heure, ce serait pas juste, je suis trop pauvre ! On a bien raison de dire que “ L'eau va à la rivière : l'argent va aux riches.” Ah ! mal et diction.
Corbeaudialement,
C...a
Charly Alverda- Nombre de messages : 534
Date d'inscription : 02/10/2008
Re: Materia prima
Bonjour
Justement, la pie(air), qui vole, par exemple...
En acheter ? Non : il suffit d'en disposer. Il existe d'autres moyens de s'en procurer que d'en acheter !Charly Alverda a écrit:Il faudrait acheter de l’or pour faire la pie-air ?
Justement, la pie(air), qui vole, par exemple...
Laposse- Nombre de messages : 242
Age : 55
Date d'inscription : 05/04/2008
Re: Materia prima
Bonjour,
Loup écrit :
“... l'or des sages est une chose non palpable, cela est compréhensible; mais le levain qui sert à faire et à orienter la Pierre sur les transmutation en or est L'OR !! Dire l'inverse n'est pas connaître la pratique et ses résultats”
Je relis cette phrase de Loup en me demandant si j’ai bien formulé mes assertions, car c’est une pierre d’achoppement en ces temps trous blancs !
Je n’ai certes pas, infortuné que je suis, la “permission” d’oeuvrer avec Dame Nature à l’élaboration de la Pierre, mais son processus ne m’est pas inconnu. Celle-ci ne requiert fort heureusement pas l’or des mines sinon ce serait une pierre “particulière” bloquée au stade minéral tout juste bonne à la transmutation des métaux. Mais “notre” Pierre, celle des pauvres, grande médecine, a puissance sur les 3 plans de la Nature et c’est bien le règne animal qui nous intéresse seul. En supposant qu’il faille obéir à un dessein de la Providence et produire de l’or il faudrait faire descendre le pouvoir de la pierre de deux crans et comme je l’écrivais : “on oriente l’action de la pierre, en fait on l’abaisse, dans le règne métallique par de l’or vulgaire qui deviendra le ferment de tous les métaux imparfaits.”
Mais pour ceux que la production d’or intéresse, prenez un métal, ouvrez-le, purifiez son “esprit” et son “corps”, conjoignez-les en les laissant à dessein s’animer par le feu de l’air ! Et vous pourrez peut-être sortir ce pays du pétrin dans lequel les banques l’ont foutu !
Cordialement,
C...a
Loup écrit :
“... l'or des sages est une chose non palpable, cela est compréhensible; mais le levain qui sert à faire et à orienter la Pierre sur les transmutation en or est L'OR !! Dire l'inverse n'est pas connaître la pratique et ses résultats”
Je relis cette phrase de Loup en me demandant si j’ai bien formulé mes assertions, car c’est une pierre d’achoppement en ces temps trous blancs !
Je n’ai certes pas, infortuné que je suis, la “permission” d’oeuvrer avec Dame Nature à l’élaboration de la Pierre, mais son processus ne m’est pas inconnu. Celle-ci ne requiert fort heureusement pas l’or des mines sinon ce serait une pierre “particulière” bloquée au stade minéral tout juste bonne à la transmutation des métaux. Mais “notre” Pierre, celle des pauvres, grande médecine, a puissance sur les 3 plans de la Nature et c’est bien le règne animal qui nous intéresse seul. En supposant qu’il faille obéir à un dessein de la Providence et produire de l’or il faudrait faire descendre le pouvoir de la pierre de deux crans et comme je l’écrivais : “on oriente l’action de la pierre, en fait on l’abaisse, dans le règne métallique par de l’or vulgaire qui deviendra le ferment de tous les métaux imparfaits.”
Mais pour ceux que la production d’or intéresse, prenez un métal, ouvrez-le, purifiez son “esprit” et son “corps”, conjoignez-les en les laissant à dessein s’animer par le feu de l’air ! Et vous pourrez peut-être sortir ce pays du pétrin dans lequel les banques l’ont foutu !
Cordialement,
C...a
Charly Alverda- Nombre de messages : 534
Date d'inscription : 02/10/2008
Re: Materia prima
bj, en fait, même si on pense écrire simple, on nest pas compris !! Comment va-t'on s'en sortir ? J'ai dit que pour ceux qui veulent faire la poudre de transmutation (qui pour moi n'est plus la vraie pierre car détournée), il faut se servir de cette matière (la "pierre") et un levain qui est le soufre de l'or, car sans cela, pas de transmutation. Suis je compris ??? Je suis resté quelques années, sans cette info, qui m'a fait perdre du temps pour aller dans le métallique, par curiosité. Je préfère la beauté des pierres. Si je ne suis pas compris relire !!!!!!!
loup- Nombre de messages : 182
Date d'inscription : 29/11/2010
Re: Materia prima
Fatalitas !loup a écrit:en fait, même si on pense écrire simple, on n'est pas compris !
Eh oui, loup ! C'est un problème fréquent dans le dialogue entre humains, et en particulier en Alchimie. C'est assez similaire au problème développé dans Le Grand Secret, où je viens il y a quelques minutes de décrire ce phénomène d'incompréhension. Principalement parce qu'un vocabulaire précis nous manque pour transmettre des concepts peu répandus, et qui, de plus, se réfèrent à une expérience personnelle difficile à exprimer.
Je propose d'insister, et de sans cesse revenir argumenter pour essayer de faire passer ce qu'on souhaite essayer de faire comprendre. Rien n'est jamais gagné d'avance, car le sujet est délicat...
- - - - - -
Charly, bien que le mot soit placé entre guillemets, ce concept de "permission" m'intrigue. Jusqu'ici, je percevais plutôt l'accès à la pratique alchimique comme la conséquence de l'accession à un niveau de compréhension qui permettait de facto l'ouverture d'une porte, et non comme une "permission" octroyée par une autorité. Je voyais ça un peu comme une porte placée tout au sommet d'un escalier, non pas que la porte soit fermée à clef, mais qu'il soit d'abord nécessaire de parvenir en haut de l'escalier avant de prétendre essayer d'ouvrir la porte (ou, mieux : d'y toquer, afin d'être invité à entrer). Le problème ne serait pas celui d'une permission, mais d'abord une question de souffle pour parvenir en haut de l'escalier. Escalier, ou échelle des sages, comme celle de Jacob, ou celle qu'on voit dans la première image du Mutus Liber, ou celle en arrière-plan de la gravure de Dürer.Charly Alverda a écrit:Je n’ai certes pas, infortuné que je suis, la “permission” d’oeuvrer avec Dame Nature à l’élaboration de la Pierre
Calcédoine- Admin
- Nombre de messages : 325
Date d'inscription : 02/04/2008
Re: Materia prima
bj, en fait les deux vont de pair; pour moi, plus on "cherche" et plus on évolue car des réponses arrivent avec le temps. La seule permission est à soit même, car la peur de s'être fourvoyé à travers notre "certitude", est énorme... (deux fois j'ai été obligé de reculer et de partir sur d'autres bases...et alors ??) il est question de tout reconsidérer à travers la pratique qui est SEULE juge... Alors OUI on SE permet ou PAS ???? LA PEUR empêche les hommes d'aller plus loin, et cela en tous domaines... PEUR d'échecs, de moqueries, etc; de perdre la foi, que sais je ???
loup- Nombre de messages : 182
Date d'inscription : 29/11/2010
Re: Materia prima
Oui, apparemment on dit les mêmes choses, le sage oriental dit : “l’épaisseur d’un cheveu et c’est la différence entre le ciel et la terre”, mais ce cheveu fait que tu oeuvres et que je ne le puis, ne connaissant que l’Acier et pas l’Aymant !Loup a écrit:J'ai dit que pour ceux qui veulent faire la poudre de transmutation (qui pour moi n'est plus la vraie pierre car détournée)
Tu dis que c’est “la pratique qui est SEULE juge”; je n’ai pas la moindre idée de ce que tu entends là, étant empêché de faire le “hors d’oeuvre” et c’est tant mieux, car je me ferais à coup sûr fasciner par les sels !
Hé ! Hé ! Cà c’est d’l’échelle nom dé diou ! Le (petit) problème c’est que la première ne se voit qu’en songe et il y a toute une littérature kabbalistique à ce sujet, et que la deuxième ne semble guère praticable dans l’état actuel des choses.Calcédoine a écrit:Le problème ne serait pas celui d'une permission, mais d'abord une question de souffle pour parvenir en haut de l'escalier. Escalier, ou échelle des sages, comme celle de Jacob, ou celle qu'on voit dans la première image du Mutus Liber, ou celle en arrière-plan de la gravure de Dürer.
Charly Alverda- Nombre de messages : 534
Date d'inscription : 02/10/2008
Re: Materia prima
bj, Charly, j'ai donné, presque, le nom de l'aimant , qui est le sujet sur lequel on doit travailler. C'est aussi un dragon que l'on reconnait à ses écailles (à prendre au premier degré). Je suis étonné, toi qui prises Cattiaux, car lui savait; je l'ai lu
loup- Nombre de messages : 182
Date d'inscription : 29/11/2010
Re: Materia prima
Albert Poisson nous apprend que tous les alchimistes n'ont pas tous travaillé sur la même matière mais chacun sur une matière qui lui était propre. Par contre, ce qui ne varie pas, c'est la force à l'aide de laquelle on met en oeuvre la matière.
Je vous livre ici un passage très explicite extrait de "L'initiation alchimique" d'A. Poisson :
Je vous livre ici un passage très explicite extrait de "L'initiation alchimique" d'A. Poisson :
La matière, en somme, peut varier et tous les alchimistes n'ont pas travaillé sur la même ; mais ce qui ne varie pas, c'est la force à l'aide de laquelle on met en œuvre la matière. Ceux qui en ont parlé en ont dit très peu de chose, et encore ont-ils couvert ce peu d'allégories, de symboles ; la plupart n'en soufflent mot, et laissent les souffleurs s'empêtrer dans les degrés du feu de lampe, du feu solaire, du fumier de cheval, etc.
Cette force que Paracelse nomme archée, les cabalistes la nomment, avec Éliphas Lévy, feu astral, grand serpent. On peut la retirer de l'atmosphère astrale où errent des germes vitaux, embryons manqués, larves, lémures, élémentaux.
Voici un passage tiré de l'introduction à la philosophie des anciens qui approuve entièrement ce que je viens d'avancer.
C'est dans l'air que se forment les esprits vitaux des animaux qui se forment de sa plus pure substance la plus approchante de la lumière.
Car la lumière, qui est le moteur général de toutes choses venant à communiquer sa vertu mouvante à ce qui approche le plus d'elle, qui est l'air le plus pur, cet air porte ses qualités favorables, comme du centre à la circonférence par degrés différents aux végétaux, aux animaux et aux minéraux produits et à produire.
C'est pour cela que beaucoup d'alchimistes travaillaient sur la soie, espérant en elle trouver de l'astral condensé, et ils n'avaient pas tort ; mais, comme vous le savez, la meilleure que l'on puisse recueillir est celle du 21 mars, commencement de l'année hermétique.
Garfield- Nombre de messages : 176
Age : 43
Date d'inscription : 20/07/2008
Re: Materia prima
Dans l'ouvrage "Aurea Catena Homeri" (La Nature dévoilée), l'auteur anonyme considère l'eau chaotique comme étant la première matière qu'il appelle l'eau universelle. Cette eau est constituée d'une partie visible (l'eau) et d'une partie invisible (l'esprit). L'eau est considérée comme le corps, et l'esprit est l'agent qui opère en elle et par elle, le point central de toutes les choses naturelles, comme la graine contenant la vie.
Il s'agit toujours - bien entendu - d'une allégorie !
Mais, à bien y penser, n'est-ce pas plus que cela ? L'eau a tellement de vertus, et même, semble-t-il, une mémoire !
Allégorique ou matérielle, l'eau reste une véritable énigme de l'univers.
L'eau comme matière première ?Nous pouvons donc regarder comme certain que la première matière de ce grand monde est l’eau chaotique ou une vapeur réduite en eau, et il y a deux choses à considérer dans cette eau universelle : l’une visible qui est l’eau, et l’autre l’esprit invisible qui lui est inhérent; en sorte que l’on peut dire que cette eau est double, c’est-à-dire, deux choses en une.
L’eau sans esprit serait sans force, et l’esprit sans l’eau serait sans action, parce qu’il faut nécessairement qu’il ait un corps pour opérer des choses corporelles ; et Dieu a voulu que ce soit l’eau qui soit le moyen par lequel cet esprit puisse opérer tout en toutes choses ; parce qu’elle a la propriété de se mêler facilement avec toutes choses ; et que, par son moyen, l’esprit peut pénétrer, amollir, former et détruire tout.
L’eau est donc le sujet ou le patient, le corps, l’habitation et l’instrument ; et l’esprit est l’agent qui opère tout en elle et par elle, le point séminal et central de toutes les choses naturelles.
Que celui qui désire pénétrer dans les secrets de la Nature considère bien ce point. Qu’ensuite de ce point central, il aille à la circonférence (...) et il trouvera que toutes choses sont renfermées dans toutes choses, c’est-à-dire, que cet esprit, avec sa puissance générative, est réparti dans tous les sujets du monde entier, et que, comme toutes choses prennent de lui leur existence, elles retournent aussi en lui, et s’y rejoignent après leur dernière dissolution. C’est-à-dire que, par une vicissitude continuelle, la circonférence revient au centre, et le centre à la circonférence. S’il comprend bien ceci, rien ne pourra plus l’arrêter dans l’analyse de la Nature, car d’un volatil il fera un fixe, du doux il fera un aigre, d’une odeur mauvaise une agréable, d’un poison une thériaque, et d’une thériaque un poison ; parce qu’il connaîtra ce qui est le but de toutes nos recherches, à savoir que toutes ces choses tirent leur origine de la même racine et qu’elles peuvent être réduites en elle. En effet, elles ne sont pas détruites quant à la matière, mais seulement quant aux accidents, suivant leur degré de volatilité, de fixité ou de digestion. C’est pour cela que tous les Philosophes s’écrient : "Notre matière est en toutes choses, dans tout ce qui nous environne ; partout et à chaque moment on la touche avec les mains, ou on la foule aux pieds : elle vole devant nos yeux, et nous heurte, pour ainsi dire, à chaque instant". Ils nous avertissent néanmoins de ne pas chercher cet esprit dans tous les sujets indistinctement, mais seulement dans ceux où il réside en plus grande quantité, où il est d’une meilleure qualité, et où on peut le trouver plus facilement, car, encore qu’il se trouve dans tous les sujets quelconques, il ne laisse pas d’être dans l’un en plus grande quantité, force et pureté que dans l’autre ; mais au reste, il est tout en toutes choses.
Il s'agit toujours - bien entendu - d'une allégorie !
Mais, à bien y penser, n'est-ce pas plus que cela ? L'eau a tellement de vertus, et même, semble-t-il, une mémoire !
Allégorique ou matérielle, l'eau reste une véritable énigme de l'univers.
Nelly Foulcat- Nombre de messages : 108
Date d'inscription : 03/10/2008
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