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LEGE LEGE ET RELEGE

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Charly Alverda
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Message  Calcédoine Sam 20 Sep 2008, 21:04

Je réfléchissais à cette maxime latine qu’on retrouve dans plusieurs textes alchimiques anciens destinés à ceux qui voudraient se lancer sérieusement dans la découverte de l’alchimie : LEGE LEGE ET RELEGE (Lis, lis et relis). Pourquoi donc relire maintes fois des textes déjà lus ? Avec un niveau de compréhension moyen et une mémoire ordinaire, tout lecteur est pourtant apte à piger et retenir l’essentiel de ce qu’il a lu, non ? Eh bien pas vraiment.

D’abord parce que les textes alchimiques sont souvent obscurs, bourrés d’allusions discrètes, de jeux de mots à double sens, de comparaisons à ne pas prendre au pied de la lettre, et même de glissements d’une langue à une autre. Non pas pour brouiller volontairement les pistes comme on a pu le lire sous la plume de décodeurs déçus par leurs échecs répétés, mais au contraire pour offrir différents biais de compréhension face à une matière qui requiert toujours, d’une façon ou d’une autre, une changement de la façon dont on conçoit son propre rapport au monde.

Ensuite, parce que les textes ont toujours été écrits dans un contexte donné. Avec le temps, le langage évolue, et un mot peut aujourd’hui signifier autre chose que ce qu’il signifiait il y a trois siècles. Je pense en particulier à la disparition récente de l’enseignement des langues classiques (latin, grec et hébreu), ce qui défavorise fortement les lecteurs modernes confrontés à des textes anciens.

Puis, il y a une raison psychologique à lire, lire et relire les textes : la répétition est la base d’une imprégnation. Un peu comme de nombreux passages au même endroit d’une prairie finissent par créer un sentier, répéter des affirmations finit par générer des certitudes. Ce principe est mis en œuvre tant par les propagandistes que les publicitaires, ou que les enseignants : répétition des exercices en langues, en vocabulaire, en math. En lisant et relisant les textes alchimiques, les concepts semblant au départ douteux ou contraires à l’expérience quotidienne deviennent peu à peu moins abscons, puis familiers, pour finir par être intégrés à une nouvelle façon d’envisager le monde. Au cours de ses relectures successives, l’apprenti alchimiste évolue peu à peu, et son intellect finit par appréhender ce qui lui paraissait obscur au départ.

Enfin, il existe une raison physiologique à lire et relire. Un cerveau est malléable. De nouvelles expériences provoquent de nouvelles interactions entre neurones, ce qui se traduit par la génération de nouvelles synapses qui forment le "câblage" du cerveau. Ce qui est vrai pour un cerveau électronique est aussi vrai pour un cerveau humain : à câblage différent, mode de fonctionnement différent. Et pour évoluer en direction de la façon dont les alchimistes appréhendent leur rapport à l’univers, se forger un câblage cérébral différent est un excellent moyen.

Celui qui s’investit dans la compréhension de l’alchimie aurait donc raison de lire, lire, et encore relire les ouvrages anciens. On dit que tout y est écrit, qu’il n’est pas besoin d’y rajouter quoi que ce soit, mais qu’il faut "savoir lire".
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Message  Charly Alverda Sam 31 Jan 2009, 20:24

Bonjour à tous

J'ajouterai au propos de Calcédoine, que le fait de lire et de relire, finit par nous mettre en symbiose avec la pensée de l'auteur. Tout "grand texte" en alchimie contient une dimension poétique. Cette poésie incompréhensible de prime a un charme puissant, elle a puissance d'informer le chercheur qui trouvera pour sa voie "particulière" une nouvelle source de savoir, que l'on songe au supernaturalisme de Nerval, au surréalisme de Breton, ou aux travaux de Jung. Pour celui qui veut rester en alchimie c'est l'amour du texte qui donnera connaissance, la vraie connaissance est toujours le produit de l'amour.

Je profite de ces "sujets variés" pour rappeler d'une part que les textes alchimiques importants furent écrits aux XVIè et XVIIè siècles, l'apogée se trouvant dans l'alchimie rosiicrucienne. D'autre part c'est dans le cadre d'une "philosophie occulte" (appelée de nos jours pensée magique) que les textes paraissent, il convient donc de quitter notre vision naturaliste moderne (séparation de l'homme et de la nature) pour les appréhender, en prenant comme "grille de lecture" le raisonnement analogique. C'est pourquoi je considère attentivement la mutation de l'anthropologie avec les découvertes majeures de Philppe Descola. Celui-ci a réduit a seulement quatre possibles les grilles de lecture du monde : l'animisme, le totemisme, l'analogisme et le naturalisme, selon les relations entre "l'intériorité" et la "physicalité" des êtres humains ou non-humains. Je poste donc ici deux interwiews de cet anthropologue qui permettent de bien situer les prétentions de notre système actuel, et celui de la Renaissance où apparaît cette forme d'alchimie particulière, l'alchimie ternaire paracelsienne.

Bonne lecture !

C...a

Interview de Libération

La société occidentale est passée de l'analogisme au naturalisme. L'analogisme, c'est l'idée que le monde est constitué d'une infînité de singularités, et comme un tel monde est difficile à penser et à vivre, il faut trouver des correspondances entre toutes ces singularités, par analogie. Pour cela il existe toutes sortes de dispositifs, intellectuels ou institutionnels : la hiérarchie, les sociétés d'ordres dans l'Ancien Régime, le système des castes en Inde. Ces systèmes permettent d'organiser la multiplicité des singularités dans un dispositif qui canalise la différenciation. Ce système était encore celui de la Renaissance. Par une série d'opérations qu'on connait dans les grandes lignes, on est passé au naturalisme entre le XVIIè et le XVIIIè au moment de la révoltion scientifique. Pourquoi ce passage s'est-il opéré ici, et pas dans les autres grands systèmes analogiques que sont la Chine, l'Inde ou le monde arabe ? C'est un grand problème de l'histoire des idées.

Question : Le naturalisme de l'occident n'est pourtant pas un système pur.

Ce n'est pas la peine d'aller chercher très loin pour trouver dans la société occidentale des poches d'animisme, d'analogisme ou de totémisme.

Regardez la vogue de l'astrologie: il y a là quelque chose de parfaitement analogique. L'idée d'une action à distance, une correspondance entre une destinée individuelle et le mouvement d'un corps céleste est caractéristique, on ne trouve d'ailleurs d'astrologie, que dans les systèmes analogiques.

Pour le totémisme, pensez au nationalisme, au génie du lieu. On a un groupe de personnes nées dans un endroit du monde: ce groupe est tellement identifié aux animaux aux plantes, aux paysages de ce lieu qu'il est irréductible à quoi que ce soit d'autre. Ce n'est pas tellement différent de ce qu'on trouve chez les aborigènes d'Australie où, à l'intérieur d'un groupe totémique, humains et non humains partagent des propriétés du méme ordre.

Le nationalisme dans ses formes les plus extrémes (le génie du lieu, l'idéologie de l'identité nationale), avec un lieu comme point d'origine, que ce soit Vézelay, l'ex Yougoslavie ou la Palestine, est effectivement une forme de totémisme. C'est pour ça que c'est tellement compliqué quand deux peuples se réclament d'un même lieu.

Quant à l'animisme, il y a quelques jours lors d'une présentation de mon livre dans une librairie, j'expliquais que, indépendamment de ce que la science peut dire, lorsqu'on a un chien ou un chat, il est trés facile de lui préter une intentionnalité. On parle à son chat, on ne sait pas vraiment s'il comprend, mais le fait que cette interaction soit possible est une manifestation d'animisme. Et j'entends une dame qui dit: il n'y a pas que les chats, avec mes rosiers, c'est pareil. Effectivement, cela va bien au-delà d'un animal dont on peut penser que ses mouvements indiquent une intentionnalité.

Q : Vous allez encore plus loin quand vous parlez de notre relation aux objets.

Nos relations avec les non-humains sont formatées de telle façon que ceux-ci sont bien ancrés dans leur statut de non-humains. Et pourtant, quand une voiture tombe en panne sous la pluie on a tendance à penser qu'elle le fait exprês, et, pour jouer aux échecs avec un ordinateur, il faut lui prêter une relative forme d'intériorité. Les non-humains sont parmi nous comme ils le sont dans toute culture. Nous passons notre vie à leur prêter une intentionnalité, mais nous sommes dans cette situation bizarre où notre cosmologie nous interdit en principe de le faire, donc offîciellement, on considère qiu'ils n'ont pas d'intériorité. Dans les sociétés animistes, la délégation des personnes se fait dans les animaux et les végétaux Chez nous, elle se fait dans des objets manufacturés et les formes les plus exemplaires l'identification animique se trouvent dans le rapport à ces objets, on ne peut pas continuer à l'ignorer. Dans notre système, il y a la société humaine, la nature, les artefacts.
Notre intrication avec ces derniers est si grande qu'on ne peut pas faire d'anthropologie en les séparant des humains: il faut les traiter comme des objets légitimes de l'anthropologie, au même titre que les hommes.

Vous donnez un exemple du passage de l'animisme à l'analogisme entre l'Amérique et la Mongolie.

J'essaie de comprendre les conditions, non pas historiques mais logiques, qui permettent le passage de l'un à l'autre, en prenant comme champ d'étude un arc géographique qui va du nord de l'Amérique à la mongolie. Un indice, en même temps qu'un instrument, de cette transition, est la transformation dans le traitement des animaux. De part et d'autre du détroit de Behring, on trouve la même espèce. En Amérique, on l'appelle caribou, en Asie renne, mais c'est le même animal. Les Indiens d'Amérique chassent le caribou, ils ne le domestiquent pas mais ils considèrent que le caribou est domestiqué par un esprit qu'ils appellent l'homme-caribou et qui garde les caribous enfermés dans une grande caverne, les relachant à certaines périodes de l'année pour que les hommes puissent les chasser. Quand on passe le détroit de Behring on trouve une première transformation. Là aussi il y a des caribous (qu'on appelle rennes), qui sont sauvages et sont gardés par des esprits dans des cavemes etc.
Mais il y a aussi quelques caribous domestiqués, ou plutôt apprivoisés. En descendant de la Sibérie septentrionnale vers la Mongolie, on aboutit à un système où il y a encore des éléments d'animisme, certains animaux sont dits avoir une âme avec laquelle on peut négocier, mais où le système analogique est tout à fait présent, il y a un contrôle très fort sur les animaux, qui sont domestiqués.
Dans le naturalisme il y a de la domestication héritée de la révolution néolithique. Mais le naturalisme a poussé très loin la domestication au sens conceptuel : à partir du moment où il y a extériorité de la nature, le contrôle qui s'exerce sur elle - que ce soit la nature extérieure à l'homme ou la nature de l'homme par le dressage et l'éducation - est beaucoup plus fort que dans les autres systèmes.
Interview de Descola par Télérama

A force de se prendre pour le « centre du monde » l'homme, cet animal, a introduit une distance irréductible entre lui et la nature. Tous les hommes ? Non, comme le montre le formidable ouvrage de l'anthropologue Philippe Descola. Par-delà nature et culture cette mise à distance est essentiellement le fait de l'européen occidental. Descola, qui avait raconté sa vie chez les Indiens Jivaro Achuar dans Les Lances du crépuscule, montre qu'ailleurs - en Afrique, en Amazonie, en Nouvelle Guinée, en Sibérie - d'autres hommes ont pensé leur rapport aux - non-humains - sans opérer ce dualisme entre nature et culture. Livre exigeant ponctué de récits passionnants sur les « usages du monde », par-delà nature et culture donne un cou de pied salutaire à notre ethnocentrisme. Rencontre.

Télérama : Votre livre distingue quatre « modes d'iinterprétation » entre l'homme et la nature, parmi lesquels le « naturalisme », qui domine dans l'Occident moderne, et l'animisme, que vous avez étudié chez les Indlens Achuar. Comment les définiriez-vous ?

Philippe Descola : Le naturalisme, c'est l'idée que seuls les humains sont dotés d'une intériorité. Les autres existants - plantes, rochers, animaux, etc. - en sont privés... En revanche, sur le plan du corps ou de l'organisme, les hommes n'ont rien de singulier puisqu'ils sont gouvernés par les mêmes lois de la physique que les non-humains. Quand je suis parti chez les Indiens Achuar, avec mon petit bagage naturaliste, je n'arrivais pas à comprendre ce qui se passait chez eux : en mesurant les rapports de cette société avec son environnement (le temps passé à la chasse, le jardinage ... ), je me suis aperçu que ce que j'envisageais comme des activités de production, les Indiens en parlaient avec le vocabulaire de la sociabilité ! Ils entretenaient des rapports sociaux avec les animaux et les plantes, ils traitaient le manioc, les toucans ou les ombres comme des personnes. L'animisme, c'est donc l'inverse du naturalisme : les non-humains sont dotés d'une intériorité de même nature que celle des humains et mènent comme eux une vie culturelle et sociale. La distinction entre eux se situe juste au plan physique ou biologique.

Télérama : L'anthropologue européen est-il armé pour penser ce modèle animiste ?

Philippe Descola. Le modèle classique de l'anthropologie distingue d'un côté la réalité - ce qui est mesurable, la vérité des faits scientifiques - et de l'autre les représentations. Cette séparation me mettait mal à l'aise. Mon travail, depuis vingt ans, est d'essayer de comprendre comment les Achuar peuvent vivre le monde d'une façon si différente de la nôtre, sans plaquer sur eux notre regard naturaliste. Je voulais rentrer dans la tête des Indiens, dans leurs pratiques, pas distribuer des bons points en termes de vérité ou d'erreur. J'ai ainsi découvert que les chasseurs Achuar développaient avec le gibier des relations d'« affinité », une sorte de rapport de parenté sans consanguinité, comme celui que l'on entretient avec son beau-frère et son beau-père.

Télérama : Vous éclairez deux autres modes d'être et de relation à l'environnement, le totémisme et l'analogisme.

Descola : Dans le mode totémique, en Australie mais aussi dans la région septentrionale des Etats-Unis, les humains et les non-humains partagent des propriétés physiques et morales qui les classent ensemble selon différentes catégories : ça peut être la couleur de la peau, la morphologie (être « rond » ou « anguleux ») ou des dispositions particulières (être « vif » ou « lent »). Un homme pourra ainsi dire d'un kangourou qu'il est «exactement pareil que moi » sur la base d'une conformité à un prototype - vif ou lent, par exemple dont tous deux seraient dérivés, même si leurs morphologies diffèrent.
L'analogisme, enfin, caractérise un monde perçu comme une infinité de singularités toutes différentes les unes des autres. C'est l'exemple chinois d'un monde composé de dix mille essences, et c'était le modèle le plus répandu dans le monde, notamment en Asie, en Afrique de l'Ouest et dans les sociétés andines, avant que ne s'y impose le naturalisme.

Télérama : La point de vue occidental-naturaliste n'est donc pas universellement partagé...

Phllippe Descola : Pendant longtemps, il n'a même été porté que par un petit bout de péninsule s'enfonçant dans l'Atlantique, à savoir l'Europe occidentale. Les autres nous paraissaient mystérieux, alors que c'était peut-être nous qui l'étions ! Dans mon livre, j'ai voulu nous « exoticiser » et montrer que nous sommes un cas parmi d'autres, que les questions que nous nous posons et les réponses que nous leur apportons ne sont pas nécessairement celles des autres peuples.

Télérama : A quel moment avons-nous basculé dans le naturalisme ?

Philippe Descola : Cette séparation de l'homme et de la nature s'est faite par étapes. La première remonte aux Grecs, avec l'invention de la nature comme physis, c'est-à-dire un objet d'enquête qui n'est plus soumis aux caprices divins, mais à des lois élucidables qui rendent la nature prévisible. Le christianisme marque la deuxième étape avec la transcendance, qui suppose à la fois l'extériorité du Créateur et celle de l'homme par rapport au monde, puisque Dieu lui a réservé un statut spécial. La troisième étape, c'est la révolution scientifique au XVIIè siècle : une manière de « cadrer » le monde apparaît avec des inventions comme le microscope, le télescope mais aussi la peinture de paysage : la nature devient alors autonome puisque entièrement observable.

Télérama : Entre naturalisme et animisme, la fracture semble profonde : là où les Achuar utilisent le langage dans leur rapport avec la nature - avec des discours de séduction et d'objurgation notamment -, l'homme occidental, lui, s'appuie sur la technique pour se dire « maître et possesseur » de la nature...

Descola : Que l'on ne se méprenne pas : je ne suis pas technophobe. Mais un équilibre a peu à peu été rompu par l'utilisation effrénée de l'environnement naturel. On a coutume de dire que la façon dont on traite les humains est une sorte d'indicateur du regard qu'on porte sur la nature, que nos institutions reflètent l'image qu'on se fait d'elle. Je pense que ce qu'on fait de la nature est aussi un bon indicateur de notre façon de traiter les humains et qu'une utilisation déprédatrice des ressources naturelles a comme corollaire une utilisation « inhumaine » des hommes. Ce n'est pas un hasard si la deuxième expansion coloniale s'est faite en pleine révolution industrielle : ravalées au rang de ressources naturelles, les populations colonisées avaient droit au même traitement que le charbon dans les mines.


Dernière édition par Calcédoine le Dim 01 Fév 2009, 11:00, édité 18 fois (Raison : Je m'aperçois trop tard que j'ai confondu sujets variès et sujets divers, toutes mes excuses)

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Message  Calcédoine Dim 01 Fév 2009, 11:29

Je m'aperçois trop tard que j'ai confondu sujets variès et sujets divers, toutes mes excuses
Il n'y a pas de mal, Charly. Ce sujet a parfaitement sa place ici, puisque ce que Descola nous expose, c’est bien une autre grille de lecture (LEGE ET RELEGE) de notre relation au monde. Sans la mise à l’écart du mode de pensée naturaliste (« lâcher prise ») pour permettre l’épanouissement du mode de pensée analogique, aucune vraie Alchimie n’est possible.

Discourir sur l’emploi des matériaux, les températures, les durées, les dosages, tout cela découle d’une pensée analytique, et non pas analogique, car on ne voit pas là l’ombre de l’établissement d’un dialogue, d’une négociation avec l’Esprit de la Pierre (au sens totémique).

L’esprit analytique conduit à une relation dominant-dominé, maître-esclave, où l’alchimiste croit pouvoir forcer sa pierre à s’ouvrir pour lui donner ce qu’il veut.
L’esprit analogique conduit à une relation d’harmonie, un dialogue d’égal à égal, où l’Alchimiste peut entrer dans une relation d’amour avec sa Pierre et tout partager avec elle.

Ci-dessus, les brèves interviews de Descola montrent les différents types de relations que l’humain peut entretenir avec le monde physique extérieur, mais je trouve que ces extraits ne montrent pas à suffisance si Descola reconnaît une efficacité spécifique réelle (opérative) à la pensée analogique, comme d’autres ethnologues l’ont récemment avancé.

Quoiqu’il en soit, en ce qui concerne l’Alchimie, ces éléments montrent une fois de plus l’importance de l’oratoire, ce lieu que tout le monde s’accorde à dissocier du laboratoire, mais qui est trop souvent confondu avec un bureau d’étude où on réfléchirait, étudierait, mi-bibliothèque, mi-scriptorium, même si ces activités y ont aussi leur place : ORA veut bien dire PRIE !
Et qu'est-ce que la prière, sinon un type de pensée non analytique structurant notre relation au monde ?

[ NB : j’ai pris la liberté d’ajouter quelques formats de mise en page à ton texte, ce qui a occasionné quelques tâtonnements, d’où le nombre effarant de rééditions ]
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Message  Charly Alverda Dim 01 Fév 2009, 18:30

Merci Calcédoine pour la mise en page (travail de bénédictin ?) !! Et merci de m’aider à préciser les “prétentions” de notre système permettant d’aller vers ce “lacher prise”.

Vous notez :

“Ci-dessus, les brèves interviews de Descola montrent les différents types de relations que l’humain peut entretenir avec le monde physique extérieur, mais je trouve que ces extraits ne montrent pas à suffisance si Descola reconnaît une efficacité spécifique réelle (opérative) à la pensée analogique, comme d’autres ethnologues l’ont récemment avancé.”

Je ne connais pas les ethnologes qui reconnaissent une valeur “opérative” à la pensée analogique, toute info est bienvenue, si vous avez des références ?

Je laisse l’anthropologue répondre :

Philippe Descola ; L'anthropologie fournit des expériences de pensée, elle n'offre pas un mode de vie alternatif. Et elle n'est pas non plus un recueil de préceptes moraux. En gros, elle dit: « Voilà comment ces gens ont pensé leur monde, et voici comment nous, nous pensons le nôtre. Ensuite, chaque civilisation invente ses règles de sagesse pour des situations historiques qui lui sont propres et qui ne sont pas nécessairement transposables. Gardons-nous de tout angélisme :si les sociétés animistes vivent en équilibre avec leur environnement, c'est d'abord parce que la densité de leur population et leurs moyens techniques ne leur permettent pas d'aller au-delà d'une certaine - prise - sur lui.”

“ La cosmologie naturaliste a permis le développement de la science, mais la science est elle-même en train de subvertir le cadre à l'intérieur duquel cette révolution scientifique avait commencé... je pense que le naturalisme est une parenthèse et que ce vers quoi nous allons est un analogique effectif. (à cause de la mondialisation et de la globalisations de échanges)
Le grand problème qui va se poser, c'est : comment faire fonctionner ce vaste collectif analogique de façon non coercitive? Les collectifs analogiques fonctionnent parce qu'il y a de l'autorité, ce sont les guerriers qui font tenir le système des castes. Comment trouver un système qui fasse tenir cette immense collection d'existants disparates, autrement que par la hiérarchie politique et la disparité des richesses? Cest un grand défi, auquel nous serons confrontés dans un avenir proche. Il faut être très attentif ce qui se passe en Chine ou en Inde. Ces pays qui réussissent, plus ou moins bien, à maintenir ensemble des masses de populations aux intérêts très divers préfigurent peut-être le système dans lequel nous serons dans cinquante ans. Je pense que nous allons vers une dissolution des Etats-nations. Je ne suis pas sûr que ce soit un avenir riant je me contente d'essayer d'apercevoir des lignes directrices.”

Pour revenir à l'alchimie, je pense que le laboratoire est une allégorie en ce qui concerne la pierre physique, les ferments minéraux sont aussi fragiles que les vitamines. Au-delà de 50°, je pense que l'on tue l'esprit au sein de la materia. Cosmopolite montre assez à ceux qui savent lire que les étages de l'athanor (a-thanatos) seraient les niveaux d'enfouissements du "vase" dans les sels dissolvants "notre fumier", selon les "saisons" de l'oeuvre. Le fait qu'il ajoute : "éventuellement, excitez médiocrement avec le feu vulgaire" est une indication qui ne fait guère sursauter les modernes ! Je crois bien sur qu'il faut un "laboratoire" permettant des "fusions" de l'ordre de 200 à 300 ° pour faire de la spagyrie ou des particuliers, mais cela n'a rien à voir avec l'extraction de la lumière à partir de la substance.

En ce qui concerne l'obtention de la pierre céleste, le Donum Dei, je suis en affinité avec votre vision de la prière. Il semble bien que ce fut un type de pensée analogique “structurant notre relation au monde”, si l’on considère les sept demandes du Pater Noster des chrétiens : sept montées et descentes de l’esprit à l’Esprit. De même la prière à Notre Dame de Villon :

(en haut) Dame du Ciel ________________________ (en bas) Régente terrienne
(en haut) Emperière ___________________________ (en bas) Des infernaux paluds
Rcevez-moi __________________________________ Humble servante.

Cordialement,
C...a

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Message  Calcédoine Dim 01 Fév 2009, 20:55

Au sujet de l’efficacité opérative de la pensée analogique, j’aurais intérêt à lire, lire, et encore relire mes archives, parce que ma mémoire s’effiloche. En écrivant le post précédent, j’avais souvenance d’un article vu dans Sciences & Avenir dédié à une ethnologue de terrain qui allait dans ce sens, mais malheureusement je n’en retrouve pas les références. Honte à moi, car je considère comme un devoir éthique de toujours solidement documenter toute assertion (j’ai donc droit à un blâme Rougissant ).

Par contre, mes recherches me font retomber sur des textes parus à l’occasion du centenaire de Claude Lévi-Strauss, auteur en 1962 de « La pensée sauvage ». Son œuvre fondatrice est certainement à la base de la reconnaissance d’un mode de pensée autre que celle, analytique, qui domine l’Occident rationaliste et technologique. J’ignore si Lévi-Strauss, ou un des plus jeunes qui se réclament de lui, ont pu effectivement écrire que la pensée analytique pouvait déboucher sur une action efficace sur le réel, au-delà de l’effet placebo (médecine) ou de la structuration sociétale ; par contre je note tout de même cette citation qui ouvre des portes dans cette direction :
«Toute culture peut être considérée comme un ensemble de systèmes symboliques au premier rang desquels se placent le langage, les règles matrimoniales, les rapports économiques, l'art, la science, la religion. Tous ces systèmes visent à exprimer certains aspects de la réalité physique et de la réalité sociale, et, plus encore, les relations que ces deux types de réalité entretiennent entre eux et que les systèmes symboliques eux-mêmes entretiennent les uns avec les autres.»
Le système de pensée analytique, tout comme une religion exclusive, tend à dénier toute efficacité à ses concurrents. J’admets que la science occidentale peut se prévaloir d’une efficacité technique concrète, quoique la cosmologie reste largement spéculative, et que la médecine flirte abusivement avec la pensée magique (pilules miracles ; médecine préventive sensée protéger contre des maladies dont l’existence ou la cause sont discutables ; vaccinations-grigris dérivées de l’homéopathie ; maladies nosocomiales réduisant à néant l’imagerie populaire des temples consacrés à Esculape). Par contre, pourra-t-on occulter à l’infini une certaine efficience de la pensée analogique sans faire passer la science pour une religion dogmatique ?
«la pensée magique» et la science sont à considérer comme deux modes de connaissance différents, qu'il faut mettre en parallèle.
L’épisode du scarabée de Jung en dit long sur la pertinence de la pensée analogique par rapport au réel. Mais ça, c’est encore une autre histoire. Quoique ce genre d'incidents nous amène à relativiser l'idée que la Pierre alchimique ne soit qu'une allégorie.
La création est un secret de Dieu que bien peu
ont connu ou connaîtront clairement, et cela humilie
les intelligents du monde qui ne peuvent parvenir
à le percer avec leur petite intelligence.
Louis Cattiaux, le Message Retrouvé, Livre XVIII, 29
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Message  boscanio Lun 09 Fév 2009, 13:06

Bonjour, je pense qu'effectivement la pensée analogique est une pierre d'angle dans l'hermetisme. C'est même le principal mode de lecture du grand livre de la nature (les hermetistes étant avant tout des philosophes de la nature) d'où l'axiome lis, lis, relis nous enjouignant à lier, lier, relier !

bien amicalement:

Boscanio
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Message  Christian Hersey Mar 10 Fév 2009, 19:57

Boscanio a éveillé ma curiosité en jouant sur les mots, en intervertissant quelques lettres, par cabbale, pour susciter de nouveaux éclairages.
LangueDesOiseaux1
LEGE, LEGE ET RELEGE
lire, lire et relire
lier, lier, et relier

Lier et relier, c’est bien ce que nous faisons lorsque nous nous essayons à la pensée analogique, comme il en a été discuté un peu partout sur notre forum, non seulement ci-dessus, mais aussi (entre autres) dans les sujets :
Christian Rose+Croix, Rose+Croix et Alchymie, Voie du cinabre, V.I.T.I.R.I.O.L., Qu’est-ce que le tarot ?, La carte du tarot ‘’L’Hermite’’, etc. C’est normal : le développement de la pensée analogique est une clef essentielle. Je me suis donc amusé à secouer un peu ce très latin LEGE.

LEGE, on l’a vu, c’est la forme impérative de LEGERE (lire). Mais ‘’lire’’ n’est pas le sens premier de ce verbe. LEGERE, c’est d’abord cueillir, recueillir (ex : fleurs). C’est aussi plier (drap), enrouler (un fil), faire une pelote. C’est encore choisir, trier, sélectionner, élire, tirer au sort. Et c’est encore examiner (les lieux), suivre (une piste, un fil conducteur), reconnaître (un terrain), passer une liste en revue : il y a cette connotation d’observation et d’examen minutieux et attentif. Connotation qu’on retrouve encore dans cet autre sens dérivé : côtoyer, suivre la ligne de côte (navigation), effleurer, raser, passer à grande proximité (‘legere pontum’ signifie que l’eau rase le pont de très près). Et enfin on trouve le dernier sens dérivé, lire, bien sûr, mais lire pour expliquer (lire les signes, lire les présages, expliquer les textes poétiques), soit : décoder.

LEGE, c’est aussi l’impératif de LEGARE (déléguer), dont on retrouve le radical dans les mots français legs (don, cadeau), délégation, légataire, légation, délégué syndical. Déléguer, envoyer en mission, en ambassade, confier une charge, léguer.

LEGE, c’est aussi l’ablatif singulier de LEX (la loi). En français, on retrouve cette racine dans légal, légiférer, légitime, législateur.

LEGE vient du grec ancien λέγω qui signifie aussi collecter, collectionner, rassembler, réunir, et qui à son tour dérive d’un mot similaire issu du protolangage indo-européen. Voilà donc un radical issu de la nuit des temps.

En lisant, liant, relisant, reliant tous ces sens, toutes ces acceptions, en rebondissant de l’un à l’autre, on peut ainsi s’amuser à tenter d’entrer en résonnance avec ‘’l’âme’’ profonde de LEGE.

LEGE, c’est lire, mais pas lire égoïstement, pour l'égo (LEGO = je lis). Non : lire pour expliquer, lire pour comprendre. Lire attentivement, lire de très près, pour aller au plus près possible d’un texte, tel un navire qui rase les côtes. LEGE, c’est collecter les textes et les idées qu’ils contiennent, les mettre côte à côte, les rassembler, les regrouper, en faire des pelotes pour mieux en suivre les fils, les sérier, les trier, en élire quelques-uns pour mieux les examiner d’encore plus près, les lier et les relier entre eux. Lire n’importe comment ? Non : les textes qui nous ont été légués ne sont pas à reléguer au rang de coupures de presses ; il faut les examiner selon les lois qui les régissent, trier les allégations des legs authentiques par la logique, les visiter de l’intérieur par l’analogique.
Et quand on aime les oiseaux LangueDesOiseaux1 , c’est parfois un vrai plaisir !

Parce que, voyez-vous, comme Romulus et Remus, LEGARE a un frère jumeau : LIGARE, qui veut dire lier, attacher, réunir. Mais bon nous n’allons tout de même pas explorer ici, online, tout le dictionnaire latin !
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Message  Charly Alverda Mar 10 Fév 2009, 22:04

Bonjour à tous

Voilà un Maître de post ! Merci M'sieur Hersey de nous aider à casser l'os medullare. Passant cet après-midi devant un relieur, gens qui deviennent rares, j'avisais son enseigne rédigée ainsi : RELIVRE et je lus bien sur RE LIVRE.

Savez-vous (tous) que le livre de René Alleau : Alchimie a été réédité en octobre et qu'il est déjà d'occasion. C'est l'excellente maison d'édition Allia qui l' a réédité - petit prix toujours - neuf : 6,10 E. Il y a une préface de Michel Bounan que je ne connais pas et dont je vous livre un extrait. :

" La transmission des connaissances alchimiques ... a été ensuite confiée à des écrits codés et totalement incompréhensibles pour qui voudrait les lire comme des manuels de bricolage destinés à enseigner la transformation du plomb en or. Cette obscurité, définitivement décourageante pour de tels lecteurs, a largement contribué aux accusations de charlatanisme intéressé adressées aux alchimistes. Mais la difficulté d'accès, volontairement sélective, du discours alchimique est propre à susciter chez le lecteur assidu et patient (ô combien!) des modifications mentales nécessaires à sa compréhension, une réorganisation psychique très particulière, lui permettant d'en saisir la signification et d'accéder ainsi aux opérations de l'alchimie pratique. La forme d'écriture des traités d'alchimie, si impénétrable au lecteur profane, est ainsi la seule à même de transmettre réellement le savoir alchimique.

Une telle reconstruction de l'univers mental, de ses formes, de ses articulations, de ses mouvements intimes, ouvre la voie non seulement au dynamisme vivant universel, à "la transformation des choses en d'autres choses" (Ovide), simultanément chez l'alchimiste et dans l'objet de son étude, mais permet encore de participer intentionnellement à de tels mouvements, à de telles transformations.

Cette appréhension originale du monde et de soi-même, de leurs relations réciproques, des correspondances secrètes liant leurs mouvements et leurs rythmes, consignée dans des formes verbales adéquates, a toujours appartenu, nul ne l'ignore, au domaine de la Poésie. On ne s'étonnera donc pas que dans une civilisation qui a relégué la Poésie à un rôle purement décoratif, d'authentiques poètes, pour qui leur art avait une tout autre portée, aient été fascinés par l'alchimie, de Nerval à Rimbaud et de Villiers de l'Isle-Adam à André Breton, entre autres. Plus généralement, on pourra observer que des auteurs, parmi les plus critiques des idéologies de leur temps, Rabelais, Cervantès, Cyrano de Bergerac, Swift, pour ne nommer que les plus célèbres, se sont largement inspirés du mode de connaissance alchimique et même de son mode d'expression.

On ne devra pas s'étonner non plus que des gens qui ont entrepris de "changer le monde et la vie" à partir d'une conception du monde et de la vie fort éloignée de l'actuelle rationalité marchande, aient reconnu dans les formations et les formulations élaborées par les alchimistes des figures et un langage qu'ils avaient eux-mêmes conçus pour leur projet particulier. On sait qu'au xx, siècle, des surréalistes, déçus par les constructions freudiennes, se sont laissés plus justement émerveiller par les élaborations formelles de l'alchimie traditionnelle. Plus tard encore, d'autres voyageurs qui cherchaient "le passage au nord-ouest de la géographie de la vraie vie" à travers des "dérives" urbaines et une "psychogéographie" à réinventer, n'ont pas méprisé non plus les images ni le vocabulaire des ouvrages d'alchimie ou des légendes qui s'en étaient inspirées. Après tout, c'était la poésie moderne qui les avait menés là.

Mais pour les contempteurs de l'alchimie, qui n'ont pas su lire ses traités, qui ont cru et proclamé que cette science avait été conçue par des faussaires ou pire encore, selon leur point de vue particulier, par des mystiques évaporés, la familiarité des poètes et des libérateurs de la vie avec l'antique alchimie témoigne simplement de la futilité de leurs rêves, de leurs projets, de leurs efforts: puisque les transmutations métalliques sont irréalisables, la réalisation de la poésie et le réenchantement du monde sont de pures illusions. "

Cordialement,

C...a

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Message  Calcédoine Mer 11 Fév 2009, 11:26

Etonnante synchronicité, Charly. Belle trouvaille aussi, car l’objet qui matérialise le mieux la rencontre entre "relire" et "relier", c’est bien le livre.
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Message  Laposse Mer 18 Fév 2009, 18:52

Tiens, au fait, j'y pense...
Cette nécessité de devoir relire et encore relire, ce ne serait pas des fois plutôt à cause de la maladie d'Alzheimer ? Scratch
Pour le cas où des alchimistes férus des métaux auraient choisi la Voie de l'aluminium, cause réputée du problème... Yeux au ciel
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Message  Charly Alverda Mer 18 Fév 2009, 19:22

Voici quelques propos de mon ami Erk Sablé qui donne un éclairage particulier sur la lecture du Temple de l'Homme de René Schwaller.

Cordialement,

C...a

" Mais précisément, ce texte est difficile dans la mesure où il ne s'adresse pas à la pensée cérébrale, mais à l'intelligence du coeur, spatiale, globale, non linéaire. Lu de cette façon, il s'éclaire, s'illumine, se charge de sens et se révèle finalement assez limpide et d'une lecture aisée.
De même que les ouvrages d'alchimie, ou ceux de Jacob Boehme, le Temple de I'homme a pour fonction d'amener cette rupture de la conscience, de provoquer ce basculement dans cette autre " vision du monde " que propose l'ésotérisme.
Les ouvrages d'alchimie ne sont donc pas des oeuvres poétiques s'adressant au " subconscient ", mais des dispositifs destinés à amener cette " conversion du regard ". C'est d'ailleurs pour cela qu'iI est conseiIIé de les " lire et de les relire ", pour que l'on s'imprègne de cette langue, qu'elle descende au niveau du coeur et provoque la rupture qui permettra de lire le " livre de la nature ", le grand " livre muet ", comme le faisait Paracelse qui voyait ou plutôt ressentait les énergies subtiles à l'oeuvre derrière, les apparences. Alors les symboles s'éclairent et la langue des alchimistes apparaît aussi précise qu'une langue scientifique."

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Message  Garfield Ven 12 Juin 2009, 15:46

Bonjour à tous. Pour réussir dans la voie alchimique, il faut suivre la devise des alchimistes qui est : "Lege, lege, relege, ora, labora et invenies" qui signifie "Lis, lis, relis, prie, travaille et tu trouveras". Tout un programme de toute une vie !
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Message  Chèvre Dim 14 Juin 2009, 06:45

Garfield a écrit:[...] ora [...]
LEGE LEGE ET RELEGE Mutus14-ora-lege

Studieux Mutus Liber p.14 Clin d'oeil
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Message  Laposse Dim 14 Juin 2009, 10:33

Si je lis, lis, et relis le post de Chèvre (ci-dessus), je ne peux qu’être troublé par cette étrange partie de tennis par-dessus le ballon :
LEGE LEGE ET RELEGE 090614095733385003865598

Mais en quoi cet ancêtre du ping-pong relève-t-il du satanisme ?
Pourquoi ces signes cornus (manu cornuta) ?
LEGE LEGE ET RELEGE 090614101157385003865655
LEGE LEGE ET RELEGE 090614102349385003865747

Allusions à la Chèvre ? Sarcastique Sarcastique Sarcastique
Ou plutôt à Satan 666 Estomaqué ?

CheminCroisé http://entite.over-blog.com/article-23238477.html
CheminCroisé http://www.nouvelordremondial.cc/666-signe-satanique/
CheminCroisé Wikipedia
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Message  Calcédoine Dim 14 Juin 2009, 17:58

Choqué !
Estomaqué
Je rêve ! Cyclope Pincez-moi !

Voyons, Laposse !
Des cornes, oui, en effet, mais pas n'importe lesquelles ! ! !
Yeux au ciel

Il faut voir ici le symbole dans son entièreté :

Un cercle posé sur une croix et portant un demi-cercle en forme de cornes, c'est le symbole de Mercure, tant pour la planète Mercure (astronomie) que pour la substance Mercure (chimie, Hg, alchimie).
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