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Saint Nicolas

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Message  Calcédoine Lun 22 Aoû 2011, 19:53

La légende de Saint Nicolas n'est-elle pas en rapport avec l'Alchimie ?
La chanson raconte qu'il était trois petits enfants qui s'en allaient glâner aux champs, mais qu'un méchant boucher capture, découpe en morceaux et les met à conserver dans du sel. Arrive Saint-Nicolas qui les ressucite. N'y aurait-il pas là une symbolique codée ?

Rappelons que Saint Nicolas a déjà été évoqué par Bruce Hellaire dans le sujet :
CheminCroisé Nicolas Flamel, puisqu'il est présent sur la CheminCroisé Grand-Place de Bruxelles où il fait partie du codage du rébus alchimique inclus dans les statues, peintures et bas-reliefs qu'on y trouve (selon Paul de Saint-Hilaire).

Et pour en apprendre plus sur la vie merveilleusement romancée de St. Nicolas, rien de tel que de se tourner vers les tout premiers chapitres de la Légende Dorée (Jacques de Voragine).
Nicolas, citoyen de Patras (Grèce), dut le jour à de riches et saints parents. Son père Epiphane et sa mère Jeanne l’engendrèrent en la première fleur de leur âge et passèrent le reste de leur vie dans la continence. Le jour de sa naissance, il se tint debout dans le bain. Bébé, il ne prenait le sein qu'une fois, chaque mercredi et chaque vendredi. Devenu grand, il évitait les divertissements, préférant fréquenter les églises, mémorisant tout ce qu'il y pouvait apprendre de l’Écriture sainte. A la mort de ses parents, il se demanda quel emploi il ferait de ses grandes richesses pour la gloire de Dieu, sans en escompter la louange qu'il en retirerait de la part des hommes. Un de ses voisins, de bon fond mais extrêmement indigent, avait trois filles vierges que la pauvreté força à se prostituer. Dès que Nicolas apprit ce drame, il mit dans un linge une somme d'or qu'il jeta, en cachette, de nuit, par une fenêtre dans la maison du voisin et se retira. A son lever, cet homme trouva cet or, remercia Dieu et maria son aînée. Quelque temps après, Nicolas en fit encore autant. Le voisin, qui trouvait toujours de l’or, était extasié du fait. Alors il prit le parti de veiller pour découvrir quel était son bienfaiteur. Peu après, Nicolas doubla la somme d'or et la jeta chez son voisin. Le bruit fit lever celui-ci et poursuivre Nicolas qui s'enfuyait. Il le rattrapa et le reconnut, et se jeta à terre pour embrasser ses pieds. Nicolas l’en empêcha et exigea de lui de taire son action tant qu'il vivrait.

L'évêque de Myre (aujourd'hui Smyrne, en Turquie) vint à mourir, et des évêques s'assemblèrent pour élire un successeur. Parmi eux se trouvait un évêque de grande autorité, dont l’élection dépendait. Ayant réclamé à tous jeûne et, cette nuit-là même il entendit une voix qui lui disait de rester le matin en observation à la porte : celui qu'il verrait entrer le premier dans l’église, et qui s'appellerait Nicolas, serait l’évêque à sacrer. Il communiqua cette révélation à ses autres collègues, et leur recommanda de prier, tandis que lui veillerait à la porte. O prodige! A l’heure de matines, comme s'il était conduit par la main de Dieu, le premier qui se présente à l’église fut Nicolas. L'évêque l’arrêtant : « Comment t'appelles-tu, lui dit-il? » Et lui; qui avait la simplicité d'une colombe, le salue et lui dit : « Nicolas, le serviteur de votre sainteté ». On le conduisit dans l’église, et malgré sa résistance, on le plaça sur le siège épiscopal.

Pratiquant, comme auparavant, l’humilité et la gravité de mœurs en toutes ses œuvres, il passait ses veilles dans la prière, mortifiait sa chair, fuyait la compagnie des femmes; il accueillait tout le monde avec bonté; sa parole avait de la force, ses exhortations étaient animées, et ses réprimandes sévères. On dit aussi, sur la foi d'une chronique, que Nicolas assista au concile de Nicée.

Un jour que des matelots étaient en péril, et, que, les yeux pleins de larmes, ils disaient : « Nicolas, serviteur de Dieu, si ce que nous avons appris de vous est vrai, faites que nous en ressentions l’effet. » Aussitôt leur apparut quelqu'un qui ressemblait au saint : « Me voici, dit-il ; car vous m’avez appelé. » Et il se mit à les aider dans la manœuvre du bâtiment, soit aux antennes, soit aux cordages, et la tempête cessa aussitôt. Les matelots vinrent à l’église de Nicolas, où, sans qu'on le leur indiquât, ils le reconnurent, quoique jamais ils ne l’eussent vu. Alors ils rendirent grâces à Dieu et à lui de leur délivrance. Mais le saint l’attribua à la divine miséricorde et à leur foi, et non à ses mérites.

Toute la province où habitait saint Nicolas eut à subir une si cruelle famine que personne ne pouvait se procurer aucun aliment. Or l’homme de Dieu apprit que des navires chargés de froment étaient mouillés dans le port. Il y va tout aussitôt prier les matelots de venir au secours du peuple qui mourait de faim, en donnant, pour le moins, cent muids de blé par vaisseau. Mais les marins n'osèrent, car le froment avait été mesuré à Alexandrie pour être transporté dans les greniers de l’empereur. Le saint insista, promettant que, par la puissance de Dieu, aucun perte ne serait constatée par le commissaire du roi. Ils le firent et néanmoins la quantité reçue à Alexandrie fut intégralement livrée à l’empereur. Ils clamèrent alors le miracle, et louèrent Dieu qui avait été glorifié ainsi dans son serviteur. Quant au froment, l’homme de Dieu le distribua selon les besoins de chacun, de telle sorte que, par l’effet d'un miracle, il y en eut assez pendant deux ans, non seulement pour la nourriture, mais encore pour les semailles.

Or, ce pays idolâtre honorait particulièrement l’infâme figure de Diane, accomplissant certains rites païens sous un arbre consacré à la Déesse. Nicolas abolit ces pratiques dans tout le pays et fit couper l’arbre lui-même. L'antique ennemi, irrité contre lui, composa une huile dont la propriété contre nature était de brûler dans l’eau et sur les pierres ; le démon, prenant la figure d'une religieuse, se présenta à des pèlerins qui voyageaient par bateau pour aller trouver saint Nicolas et leur dit : « J'aurais préféré aller avec vous chez le saint de Dieu, mais je ne le puis. Aussi vous priai-je d'offrir cette huile à son église, et, en mémoire de moi, d'en oindre toutes les murailles de sa demeure ». Aussitôt, il disparut, et les pèlerins aperçoivent un autre bateau chargé de personnes respectables parmi desquelles était un homme tout à fait ressemblant à saint Nicolas, qui leur dit : « Hélas ! Que vous a dit cette femme, et qu'a-t-elle apporté ? » On lui raconta tout de point en point. « C'est l’impudique Diane, leur dit-il ; et pour vous prouver la vérité de mes paroles, jetez cette huile dans la mer. » A peine l’eurent-ils jetée, qu'un grand feu s'alluma sur l’eau, et, contre nature, ils le virent longtemps brûler. Arrivés auprès du serviteur de Dieu, ils le remercièrent de les avoir délivrés des embûches du diable.

Dans le même temps, une nation se révolta contre l’empire romain ; l’empereur envoya contre elle trois princes, Népotien, Ursus et Apilion. Un vent défavorable les fit aborder au port adriatique, et le bienheureux Nicolas les invita à sa table, voulant par là préserver son pays des rapines qu'ils exerçaient dans les marchés. Or, un jour d’absence de Nicolas, le consul, corrompu par argent, avait condamné trois soldats innocents à être décapités. Dès que l’homme de Dieu en fut informé, il pria ces princes de se rendre en toute hâte avec lui sur le lieu de l’exécution. A leur arrivée, ils trouvèrent les condamnés le genou fléchi, la figure couverte d'un voile et le bourreau brandissant déjà son épée sur leurs têtes. Mais Nicolas, enflammé de zèle, se jeta avec audace sur le licteur, fit sauter au loin son épée de ses mains, délia ces innocents, et les emmena avec lui sains et saufs, puis courut au prétoire du consul et en brisa les portes fermées, et sermonna vertement le consul. Cependant, à la prière des chefs, il l’admit à la pénitence.

Après avoir reçu sa bénédiction, les envoyés de l’empereur continuèrent leur route et soumirent les révoltés sans répandre de sang. A leur retour, ils furent reçus par l’empereur avec magnificence. Or quelques autres, jaloux de ce succès, suggérèrent au préfet de l’empereur de les accuser du crime de lèse-majesté. L'empereur circonvenu, et enflammé de colère, les fit emprisonner et sans aucun interrogatoire, il ordonna qu'on les tuât cette nuit-là même. Informés de leur condamnation par le geôlier, ils déchirèrent leurs vêtements et se mirent à gémir avec amertume. Alors l’un deux, Népotien, se rappelant que Nicolas avait délivré trois innocents, exhorta les autres à réclamer sa protection. Par la vertu de ces prières, saint Nicolas apparut cette nuit-là à l’empereur Constantin et lui dit : « Pourquoi avoir fait saisir ces princes si injustement et avoir condamné à mort des innocents? Levez-vous de suite, et faites-les relâcher tout aussitôt ; ou bien je prie Dieu qu'il vous suscite une guerre dans laquelle vous succomberez et deviendrez la pâture des bêtes. » « Qui es-tu, s'écria l’empereur, pour pénétrer la nuit dans mon palais et m’oser parler ainsi ? » « Je suis, répliqua-t-il, Nicolas, évêque de la ville de Myre. » Il effraya aussi de la même manière le préfet dans une vision. Ils s'éveillèrent l’un et l’autre, se racontèrent mutuellement leur songe, et rejoignirent les prisonniers. L'empereur leur dit donc : « Quels arts magiques connaissez-vous, pour nous avoir soumis à de pareilles illusions en songes ? » Ils répondirent qu'ils n'étaient pas magiciens, et qu'ils n'avaient pas mérité d'être condamnés à mort. « Connaissez-vous, leur dit l’empereur, un homme qui s'appelle Nicolas ? » En entendant ce nom, ils levèrent les mains au ciel, en priant Dieu de les délivrer, par les mérites de saint Nicolas, du péril qui les menaçait. Et après que l’empereur leur eut entendu raconter toute sa vie et ses miracles, il les envoya porter à Nicolas quelques joyaux et le conjurer de ne plus adresser de menaces, mais de prier le Seigneur pour lui et l'empire.

Quand le Seigneur voulut enlever le saint de dessus la terre, Nicolas le pria de lui envoyer, des anges ; et en inclinant la tète, il en vit venir vers lui : et après avoir dit le Psaume, In te, Domine, speravi, jusqu'à ces mots : In manus tuas, il rendit l’esprit, en 343. Au même moment, on entendit la mélodie des esprits célestes. On l’ensevelit dans un tombeau de marbre ; de sa tête jaillit une fontaine d'huile et de ses pieds une source d'eau; et jusqu'aujourd'hui, de tous ses membres, il sort une huile sainte qui guérit beaucoup de personnes. Il eut pour successeur un homme de bien qui cependant fut chassé de son siège par des envieux. Pendant son exil, l’huile cessa de couler, mais quand il fut rappelé, elle reprit son cours.
La merveilleuse histoire de saint Nicolas ne s'arrête pas à sa mort. Jacques de Voragine nous raconte encore ce qui suit, toujours en mettant l'accent sur la suprématie de la foi chrétienne, bien entendu, car c'était le paradigme dominant à son époque, et il ne faisait pas bon s'en écarter.
Longtemps après, les Turcs détruisirent la ville de Myre. Or, quarante-sept soldats de Bari y étant venus, et quatre moines leur ayant montré le tombeau de saint Nicolas, ils l’ouvrirent, et trouvèrent ses os qui nageaient dans l’huile ; ils les emportèrent avec respect dans la ville de Bari (Italie), en 1087.

Un homme avait emprunté à un Juif une somme d'argent, et avait juré sur l’autel de saint Nicolas (car il ne pouvait avoir d'autre caution) de rendre cet argent au plus tôt. Comme il le gardait longtemps, le Juif le lui réclama, mais le débiteur prétendit lui avoir payé sa dette. Le Juif le cita en justice et lui déféra le serment. Cet homme avait un bâton creux qu'il avait rempli d'or en petites pièces, il l’apporta avec lui comme s'il en eût besoin pour s'appuyer. Alors qu'il voulut prêter serment, il donna au Juif son bâton à tenir, et jura avoir rendu davantage qu'il ne lui avait été prêté, ce qui, en l'instant, était vrai. Après le serment, il réclama son bâton et le Juif, qui ne se doutait pas de la ruse, le lui rendit. Or, en rentrant chez lui, le coupable, oppressé de sommeil, s'endormit dans un carrefour où un char rapide le tua accidentellement, brisant le bâton, et l’or dont il était plein se répandit sur là terre. Le Juif averti accourut et. vit la ruse. Comme on lui suggérait de reprendre son or, il s'y refusa absolument à moins que le mort ne fût rendu à la vie par les mérites de saint Nicolas, ajoutant que, s'il en arrivait ainsi, il recevrait le baptême et se ferait chrétien. Aussitôt le mort ressuscita, et le Juif fut baptisé au nom de J.-C.

Un autre Juif, témoin de la merveilleuse puissance du bienheureux Nicolas à opérer des miracles, se fit sculpter une image du saint qu'il plaça dans sa maison, et quand il entreprenait un long voyage, il lui confiait la garde de ses biens en disant : « Nicolas, voici tous mes biens que je vous confie, si vous n'en faites bonne garde, j'en tirerai vengeance, par des coups de fouet. » Or, un jour d'absence, des voleurs viennent ravir tout et ne laissent que l’image. A son retour, le Juif se voyant dépouillé s'adresse à l’image et lui dit : « Seigneur Nicolas, ne vous avais-je pas placé dans ma maison pour soigner mes biens contre les voleurs ? Pourquoi avez-vous négligé de le faire, et n'avoir point empêché les voleurs ? Eh bien ! vous en serez cruellement puni et vous paierez pour les larrons. Aussi vais-je compenser le dommage que j'éprouve en vous faisant souffrir, et je calmerai ma fureur en vous assommant de coups de fouet. » Alors le Juif prit l’image, la frappa et la flagella avec une atroce cruauté. Chose merveilleuse et épouvantable ! Au moment où les voleurs se partageaient leur butin, le saint leur apparut, comme s'il eût reçu les coups sur lui, et leur dit: « Pourquoi-ai-je été flagellé par rapport à vous ? Pourquoi ai-je été frappé si inhumainement ? Pourquoi ai-je enduré tant de tourments ? Voyez comme mon corps est livide. Voyez comme il est couvert de sang. Allez au plus tôt restituer tout ce que vous avez pris, sinon la colère de Dieu s'appesantira sur vous ; votre crime sera rendu public et chacun de vous sera pendu. » Ils lui dirent : « Qui es-tu, toi qui nous parles de cette façon? » « Je suis Nicolas, reprit-il, serviteur de J.-C., c'est moi que le Juif a si cruellement traité pour le vol dont vous êtes coupables. » Pleins d'effroi, ils viennent trouver le Juif, lui racontent le miracle, en apprennent ce qu'il a fait à l’image et lui rendent tout ; après quoi ils rentrent dans la voie de la droiture et le Juif embrasse la foi du Sauveur.

Par amour pour son fils qui étudiait les belles-lettres, un homme célébrait tous les ans avec solennité la fête de saint Nicolas. Une fois, cet homme prépara un repas auquel il invita grand nombre de clercs. Or le diable vint à la porte, en habit de mendiant, demander l’aumône. Le père commanda aussitôt à son fils de donner au pèlerin. L'enfant se hâta, mais ne trouvant pas le pauvre, courut après lui. Parvenu à un carrefour, le diable saisit l’enfant et l’étrangla. A cette nouvelle, le père se lamenta beaucoup, prit le corps, le plaça sur un lit et se mit à exhaler sa douleur en proférant ces cris : « O très cher fils ! Comment es-tu, Saint Nicolas ? Est-ce la récompense de l’honneur dont je vous ai donné si longtemps des preuves ? » Comme il parlait ainsi, tout à coup l’enfant ouvrit les yeux, comme s'il sortait d'un profond sommeil, et ressuscita.

Un noble pria le bienheureux Nicolas de lui obtenir un fils, lui promettant de conduire son enfant à son église où il offrirait une coupe d'or. Un fils lui naquit et quand celui-ci fut parvenu à un certain âge, il commanda une coupe. Elle se trouva fort de son goût, et il l’employa à son usage, mais il en fit ciseler une autre d'égale valeur. Et comme ils allaient par mer à l’église de saint Nicolas, le père dit à son fils d'aller lui puiser de l’eau dans la coupe qu'il avait commandée en premier lieu. L'enfant, en voulant puiser l’eau, tomba dans la mer et disparut. Le père cependant, tout baigné de larmes, accomplit son vœu. Etant donc venu à l’autel de saint Nicolas, comme il offrait la seconde coupe, voici qu'elle tomba de l’autel comme si elle en eût été repoussée. L'ayant reprise et replacée une seconde fois sur l’autel, elle en fut rejetée encore plus loin. Tout le monde était saisi d'admiration devant un pareil prodige, lorsque voici l’enfant sain et sauf qui arrive portant dans les mains la première coupe ; il raconte, en présence des assistants, qu'au moment où il tomba dans la mer, parut aussitôt saint Nicolas qui le protégea. Le père rendu à la joie offrit les deux coupes au saint.

Un homme riche dut aux mérites de saint Nicolas d'avoir un fils qu'il nomma Adéodat. Il éleva, dans sa maison, une chapelle en l’honneur du saint dont il célébra chaque année la fête avec solennité. Or le pays était situé près de la terre des Agaréniens. Un jour Adéodat fut pris par eux, et placé comme esclave chez leur roi. L'année suivante, tandis que le père célébrait dévotieusement la fête de saint Nicolas, l’enfant, qui tenait devant le monarque une coupe précieuse, se rappela la manière dont il fut pris, la douleur et la joie de ses parents à pareil jour dans leur maison, et se mit à soupirer tout haut. A force de menaces, le roi obtint de connaître la cause de ces soupirs, et ajouta : « Quoi que fasse ton Nicolas, tu resteras ici avec nous. » Tout à coup s'élève un vent violent qui renverse la maison et transporte l’enfant avec sa coupe devant les portes de l’église où ses parents célébraient la fête. Ce fut pour tous un grand sujet de joie. On lit pourtant ailleurs que cet enfant était de la Normandie, et qu'allant outre-mer, il fut pris par le Soudan qui le faisait fouetter souvent en sa présence. Un jour de Saint-Nicolas, alors qu'il avait été fouetté et que, renfermé dans sa prison, il pleurait en pensant à sa délivrance et à la joie ordinaire de ses parents à pareil jour, tout à coup il s'endormit et, en se réveillant, il se trouva dans la chapelle de son père.
On lit aussi ceci à la fin d'un sermon attribué à saint Bonaventure, et qui est à l'origine de l'histoire des trois petits enfants dans le saloir :
Deux écoliers de famille noble et riche portaient une grosse somme d'argent, se rendant à Athènes pour y étudier la philosophie. Or, comme ils voulaient auparavant voir saint Nicolas pour se recommander à ses prières, ils passèrent par la ville de Alyre. L'hôte, s'apercevant de leur richesse, se laissa entraîner aux suggestions de l’esprit malin, et les tua. Après quoi, les mettant en pièces comme viande de porc, il sala leur chair dans un vase (saloir). Instruit de ce méfait par un ange, saint Nicolas se rendit promptement à l’hôtellerie, dit à l’hôte tout ce qui s'était passé, et le réprimanda sévèrement ; après quoi il rendit la vie aux jeunes gens par la vertu de ses prières.
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Message  Henri Schersch Ven 07 Déc 2012, 12:01

Bonjour.

Relisant cette légende dorée, je note que la dépouille du saint aurait été transportée par des soldats depuis Myre en Turquie jusqu'à Bari en Italie. Et en effet, dans cette ville de Bari est érigée une basilique dédicacée à Saint Nicolas. Sur la façade, on y trouve ce bas-relief montrant saint Nicolas dans sa tenue d’évêque, avec sa mitre sur la tête et trois boules d’or posées sur un livre fermé (probablement l’évangile) :

Saint Nicolas 1212071115373850010637602

Les trois boules d'or représentent peut-être les trois bourses d'or offertes par Nicolas aux trois pauvres prostituées. A moins qu'il s'agisse d'une allusion à l'Or alchimique et aux trois éléments (Mercure – Soufre – Sel) dont il est essentiel de percevoir le sens pour réussir à le fabriquer ?

Car ces boules sont bien posées sur un livre fermé, symbole habituel de l'ésotérisme !
Par-delà la signification exotérique véhiculée par l'Eglise catholique, qui ne voit là que le don d'or par charité inspirée de l'Evangile, il y aurait une allusion ésotérique associant l'Or alchimique, le codage de l'évangile, la foi associée à la prière, et la personne de saint Nicolas. N'y aurait-il pas là un rapprochement avec le thème abordé par Bruce Hellaire dans son analyse de la Grand-Place de Bruxelles, où il rapprochait saint Nicolas et Nicolas Flamel ? Peut-être qu'une visite de cette basilique de Bari pourrait nous faire découvrir d'autres symboles et indices discrets.

Par ailleurs, c'est dans les Alpes, dans la petite commune de Combloux, face au Mont-Blanc (Haute-Savoie) qu'on trouve une église Saint-Nicolas, de style baroque savoyard, dont l'avancée du toit au-dessus du porche abrite une sous-pente en bois décorée par quatre scènes représentatives de la vie miraculeuse du saint.

.Saint Nicolas 1212070221413850010638006
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Nicolas offre de l'or aux trois miséreuses contraintes à la prostitution
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Saint Nicolas 1212071143113850010637660
Nicolas est sacré évêque de Myre
Saint Nicolas 1212071143113850010637662
Nicolas sauve les marins de la tempête
Saint Nicolas 1212071143113850010637661
Nicolas ressuscite les enfants mis au saloir
Cette dernière scène étant probablement la plus chargé de connotation alchimique.
Par ailleurs, et par coïncidence, probablement, ne trouvez-vous pas que, sur ces représentations, est très souvent présent CheminCroisé le nombre trois ?
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Message  Bruce Hellaire Ven 07 Déc 2012, 23:07

Bonjour.

Je repensais justement à Saint Nicolas hier. Coïncidence ? Pas vraiment. Hier, nous étions le 6 décembre, jour de la fête de ce saint très apprécié des enfants, lesquels le font savoir avec insistance. Cette date ne passe donc pas vraiment inaperçue ! Cette fête nous rappelle précisément cette étrange histoire des enfants tués et mis au saloir, ressuscités par Nicolas. De fil en aiguille, il devint le saint protecteur des enfants, et, de nos jours, l'ami des enfants, distributeur de cadeaux et jouets.

Ci-dessus, Henri rappelle à juste titre que j'avais établi une corrélation entre la statue de saint Nicolas perchée tout en haut de la Maison du Renard sur la CheminCroisé Grand'Place de Bruxelles et la figure mythique de CheminCroisé Nicolas Flamel, symbole alchimique s'il en est. Je confirme ! Et je m'appuie pour cela sur le décodage qu'en avait fait Paul de Saint-Hilaire. Dans le lexique ajouté en fin de son ouvrage "Lecture alchimique de la Grand-Place de Bruxelles", il nous livre ce bref résumé :
Nicolas, Evêque de Myre au IVe siècle, ses miracles en ont fait le patron des alchimistes et orfèvres. Qu'il s'agisse de l'or d'un Vandale retrouvé, des trois bourses d'or données à autant de prostituées ou des trois enfants ressuscités du saloir où un boucher avait caché leurs corps.
Ce résumé renvoie aux mots "Rébus" et "Sel". Le Sel, puisque le saloir est le lieu d'où Saint Nicolas fait renaître les enfants à la vie, et puisque le Sel est un des trois principes de base de l'alchimie (avec le Mercure et le Soufre). En général, le Sel représente symboliquement le corps habité par la vie : la vie que l'alchimiste va condenser dans la pierre qui va constituer son grand-œuvre, et aussi la vie spirituelle qu'on insuffle lors du baptême chrétien en versant sur la tête du baptisé du sel et de l'eau.
Au sujet du Rébus, P. de St-Hilaire nous dit :
Rébus : un Saint Nicolas entre deux pots de flammes est mis pour Nicolas Flamel.
Flammes => Flamel => Flamme-ailes… On serait donc là en train de parler en "langue des oiseaux" LangueDesOiseaux1
Et en effet ! Sur la Grand'Place de Bruxelles, bien que la statue de saint Nicolas soit actuellement absente (pour cause de restauration, dit-on ; mais sapristi elle dure bigrement longtemps, cette restauration !), son emplacement (vide) reste encadré par deux flammes, deux flambeaux, comme le prouve cette photo :

Saint Nicolas 1212071013153850010639641

Donc, l'assimilation Saint Nicolas = Nicolas Flamel est pleinement justifiée. C'est donc bien d'Alchimie que nous parle la décoration de la Grand'Place. D'Alchimie et de Foi, de Pierre et de Prière (labora et ora), puisque… l'église Saint-Nicolas est à moins de 100 m, juste en quittant la place par le bas, par la rue au Beurre :

Saint Nicolas 1212071056213850010639783

Eglise du XIIe siècle, ayant succédé à une chapelle antérieure, toutes deux très fréquentées par les marchands dont les étals étaient très présents dans ce qui était le cœur de la ville. Ici encore, l'église associe saint Nicolas aux marchands, tout comme la Maison du Renard, où culminait la statue de saint Nicolas, était le siège de la riche corporation des merciers (marchands). Pour ce qui était de se faire de l'or, pas étonnant qu'ils se soient placés directement sous la protection de saint Nicolas… Flamel !
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Message  Henri Schersch Lun 18 Fév 2013, 11:37

Bonjour.
N'est-ce pas encore saint Nicolas qu'on retrouve sur la façade de la cathédrale d'Amiens ?

Saint Nicolas 1302181137143850010879499
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