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Zodiaque, Hermétisme, et Alchimie

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Message  Garfield Jeu 29 Oct 2009, 12:43

Sur le site "Novum lumen chymicum - Sethon - Sendivogius" (dont je signale le lien CheminCroisé ici), j'ai remarqué la représentation des 12 figures zodiacales. Quelqu'un peut-il me dire s'il existe un lien entre zodiaque et alchimie ? Je vous remercie pour les renseignements que vous voudrez bien me donner.
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Message  Calcédoine Jeu 29 Oct 2009, 14:26

Bonjour Garfield,
Les bas-reliefs représentés sur le site que tu donnes en lien proviennent de la cathédrale d'Amiens, comme le confirme CheminCroisé Wikipedia (mais en y voyant une sorte de calendrier utilitaire relatif à la vie courante, mais sans rapport avec l'Alchimie).
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Message  Charly Alverda Jeu 29 Oct 2009, 20:23

Bonjour

Je suis d'accord avec Calcédoine sur ce point, car il est évident que les "mystères des cathédrales" sont autant fameux que fumeux !
Il est cependant possible de concevoir un zodiaque alchimique en fonction de la loi d'analogie qui unit le Ciel et la Terre; les métaux étant considérés comme les étoiles (planètes) de "l'astronomie inférieure".

Si les métaux ont les mêmes symboles que les planètes, c'est parce que le Ciel et la Terre se sont séparés et que l'alchimiste doit les réunir de nouveau. Tout étant relié à tout, et tout étant vivant, l'ange des planètes préside à la "conception" des métaux.

Cordialement,

C...a

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Message  Logos Jeu 15 Avr 2010, 13:17

Bonjour

Voici un sujet pour causer des liens entre ces sciences...
Je propose le texte : "le zodiaque des philosophes" de Jean d'Espagnet

Zodiaque, Hermétisme, et Alchimie Ar5b

Ce qui m'intéresserait en particulier est l'articulation entre le zodiaque hermétique traditionnel (7 planètes) et l'approche astrologique moderne, qui tient compte des données astronomiques
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Message  Laposse Jeu 15 Avr 2010, 18:17

Bonjour. Pour éviter aux fainéants comme moi quelques clics fastidieux, voici le texte de d'Espagnet (1564 - 1637 ou après) :

TEMPS DE LA PIERRE

La figure ici décrite est le zodiaque des philosophes : à chaque planète les Anciens ont assigné deux domiciles, excepté au Soleil, et à la Lune, qui n'en ont qu'un : et même leurs deux maisons sont voisines. Dans cette figure chaque planète occupe ses propres maisons. Les philosophes dans le régime de leur ouvrage philosophique commencent leur opération dès l'hiver ; c'est à savoir depuis le Capricorne, qui est la première maison de Saturne, et en tirant vers la droite, se présente la seconde maison de Saturne dans le signe d'Aquarius, auquel temps Saturne, c'est-à-dire la noirceur de l'oeuvre, commence à dominer. Ce qui arrive après le quarante-cinq ou cinquantième jour. Le Soleil arrivant dans les Poissons, l'oeuvre devient très noire, et plus noire que le noir même : et pour lors la tête du corbeau commence à paraître. Le troisième mois accompli, et le Soleil entrant dans le Bélier la sublimation commence à se faire, ou la séparation des éléments. Le Soleil étant dans le signe suivant, jusqu'à l'Écrevisse, ils blanchissent l'oeuvre ; et étant dans l'Écrevisse, l'oeuvre reçoit son éclat, et sa splendeur parfaite ; et là se terminent les jours et le temps de l'entier accomplissement de la pierre, ou du soufre blanc, ou de l'ouvrage lunaire du soufre, la Lune régnant pour lors glorieusement dans son trône, et dans sa maison, le Soleil étant dans le Lion, qui est sa propre maison, se commence l'ouvrage solaire : mais étant parvenu dans la Balance, l'ouvrage se change en une pierre rouge, ou soufre parfait. Pour les deux autres signes qui restent, le Scorpion, et le Sagittaire ils sont dédiés à l' accomplissement de l' élixir : et ainsi cette merveilleuse production des philosophes se commence dans le règne de Saturne, et se finit, et se perfectionne dans celui de Jupiter.


Paru dans J. d’Espagnet, La philosophie Naturelle rétablie en sa pureté, Beya, 2007, pp.177.
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Message  Logos Jeu 15 Avr 2010, 19:33

il y a une petite présentation (pas inutile je pense), en plus du texte à proprement parler, dans le texte pdf :
http://www.beyaeditions.com/revue06/ar5.pdf
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Message  aliboron Ven 16 Avr 2010, 10:06

Bonjour,

En coulisse, Logos me faisait part de cette question :

"l'alchimie fait référence à 7 planètes... or Marcelle Sénard introduit les 3 "trans-saturniennes" dans l'étude de son zodiaque
alors il y a certes une "conjoncture spatiale" (connaissance du ciel) différente entre les époques antico-médiévales et le 20ème siècle...
mais alors quelle importance accorder à Uranus, Neptune et Pluton ?
peut-on imaginer que l'hermétisme aurait pu se développer avec 10 planètes ?
ou alors ses "principes nucléaires" se fondent nécessairement sur le "septénaire traditionnel" ?

N'étant pas suffisemment astrophile, je lui suggérai d'en faire un fil où d'autres, plus au fait que nous, enfileraient leurs perles...

A vos astrolabes !

Cordialement
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Message  Trinity Ven 16 Avr 2010, 19:43

Bonjour. Je ne peux trancher la question, mais néanmoins indiquer quelques pistes.
Like a Star @ heaven L'astrologie n'a intégré Pluton que très tardivement, car entre la découverte astronomique et la détermination des influences qui lui sont attribuées, il a fallu du temps.
Like a Star @ heaven Récemment, Pluton a perdu son statut de planète pour être relégué au rang de planétoïde. Les astronomes parlent d'ailleurs désormais du couple Pluton-Charon, tant les deux corps sont proches, similaires, et leurs orbites entrelacées. Qu'en déduisent les astrologues ?
Like a Star @ heaven Les Anciens (Romains, Grecs, Egyptiens, Sumériens…) ont laissé de rares traces d'un savoir astronomique surprenant au regard des moyens disponibles que les archéologues leur attribuent.
Like a Star @ heaven Il existe des techniques non instrumentales d'exploration de l'Univers.
Like a Star @ heaven Dans son œuvre musicale Les Planètes (op.32), Gustav Holst (1874-1934) développe le caractère astrologique de seulement sept planètes (voir CheminCroisé ce fil)
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Message  Benoit Sam 17 Avr 2010, 18:47

Logos

Vous posez la question :

ce qui m'intéresserait en particulier est l'articulation entre le
zodiaque hermétique traditionnel (7 planètes) et l'approche astrologique
moderne, qui tient compte des données astronomiques

Il me semble bien que peu versé dans "l'astre-au-logis" Zodiaque, Hermétisme, et Alchimie Icon_smile que celle-ci est géocentrique ou en d'autres termes centrée sur l'humain, objet du questionnement. Toujours dans le même état d'esprit l'astrologie "moderne" a souhaité une relation entre chaque signe (12) et une planète, passant ainsi de 7 à 12 mais je ne suis pas certain qu'elle s'appuie sur de réelles données astronomiques.

Mais est-ce préjudiciable à l'astrologie ? Zodiaque, Hermétisme, et Alchimie Icon_mad

Benoit

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Message  Trinity Sam 17 Avr 2010, 20:51

Bonjour,
Benoit a écrit:Mais est-ce préjudiciable à l'astrologie ?
Préjudiciable ? Vraisemblablement pas. Quoique !

A l'occasion de chaque "adaptation" de l'astrologie en fonction des découvertes astronomiques, de nouvelles "écoles" apparaissent. Certains voudront intégrer les nouvelles découvertes dans l'ancien corpus afin de l'améliorer, le perfectionner, tandis que d'autres voudront rester "puristes" et fidèles aux anciennes traditions. C'est la perpétuation, version astro, de la traditionnelle querelle entre les anciens et les modernes. Mais le nombre de planètes importe-t-il ? Allons plus loin : les planètes elles-mêmes importent-elles ?

Oui, si on considère celles-ci comme des entités vivantes dont les gigantesques corps lourdauds s'éveillent peu à peu à la conscience selon des échelles de temps qui ressemblent pour nous à des éternités. Leurs lents déplacements créent entre elles des interférences harmoniques ou dysharmoniques qui nous influencent.
Non, si on considère le système astrologique comme un cadre référentiel nécessaire à une mise en condition préalable à l'accès à un état de conscience non ordinaire. Dans ce dernier cas, l'étude des planètes et de leurs influences sert surtout d'outil de focalisation, au même titre que d'autres utilisent une boule de cristal, le long battage de cartes, des récitations de mantras, etc. Et donc, construire un thème astral complexe, incluant un maximum de planètes, permet de ressasser l'objet de l'étude, de s'en imprégner, d'en envisager toutes les facettes, jusqu'à déclencher la perception synthétique qui apporte réponse à l'interrogation qui a motivé l'étude.

Ainsi, CheminCroisé Gustav Holst a préféré n'illustrer que 7 planètes, marquant son attachement à une tradition réduite qui estime que les planètes les plus lointaines ne peuvent avoir qu'une influence marginale, et restant en accordance avec le système alchimique à 7 planètes (liées à 7 métaux) évoqué par Aliboron.

Zodiaque, Hermétisme, et Alchimie 100417085233385005853100
Arbre symbolique exposant les corrélations entre métaux et planètes de même origine
Musaeum Hermeticum, éd. Francofurti, 1678


Lorsqu'on sort de la tradition ancienne, comme lorsque Marcelle Sénard introduit 3 planètes supplémentaires, peut-être cela ne nuit-il pas à une certaine astrologie, mais cela la coupe un peu plus de sa corrélation avec l'alchimie, donc de son âme. Ne pourrait-on pas dire que le système astrologique ainsi adapté y gagne en intellectualisme logique, mais y perd en harmonique analogique ?
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Message  Aube-Aurore Lun 19 Avr 2010, 14:42

Bonjour à tous, Ensoleillé

Généralement on associe les signes astrologiques avec les opérations alchimiques de la manière suivante :


Bélier => Calcination, oxydation
Taureau => Congélation, cristallisation
Gémeaux => Fixation, solidification
Cancer => Dissolution, liquéfaction
Lion => Digestion, désagrégation
Vierge => Distillation, extraction du solide hors du liquide
Balance => Sublimation, affinage par évaporation
Scorpion => Séparation
Sagittaire => Incération, solidification en l'état cérumineux
Capricorne => Fermentation
Verseau => Multiplication
Poisson => Projection


Fleur Amitiés.
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Message  aliboron Mar 20 Avr 2010, 18:37

Bonjour,

Coté préjudice or not préjudice, je suis enclin à aller dans le sens de la réponse donnée par Trinity. J'y vois, ramassés, la plupart des ingrédients permettant de relancer l'interminable débat sur la place de l'astrologie.

Soit : "un cadre référentiel nécessaire à une mise en condition préalable à l'accès à un état de conscience non ordinaire"; mais alors pourquoi ce genre de cadre, de prélable, s'avère t'il nécessaire ? Sachant qu'il en a d'autres, des simplifiés... où par exemple tout se joue dans la question "qui suis-je".

Ou, deuzio, le postulat difficile à étayer "scientifiquement", d'influences concrètes entre des gros lourdauds (incarnant plus ou moins des entités...lesquels au fond ?), et les comportements humanoïdes, entre autres répercussions.
Il y a bien quelques recherches actuelles allant en ce sens, celles d'Etienne Guillé par exemple, établissant quelques fragiles passerelles, mais on notera que personne ne les emprunte vraiment... pour atteindre un état de conscience non-ordinaire.

Et en prîme, dans le rôle du tiers exclu, la fonction d'une science des astres dans le domaine exploré par l'alchimie, où, si j'ai bien compris le minimum, est postulé une correspondance haut-bas permettant une réalisation en partie concrète : la fameuse Pierre. L'autre partie, quoique indissolublement liée à la précédente, rejoignant les considérations sur le cadre nécessaire... mais d'une façon moins arbitraire que les simples "outils de focalisation" utilisés pour les mancies. Ou plutôt, ce qu'il en subsiste...

L'affaire est donc particulièrement complexe, puisque située au carrefour précis où se conjoignent (ou, s'affrontent) trois visions du monde.
En gros :
- une "spiritualiste" qui néanmoins s'avère soucieuse d'inclure, au moins "symboliquement" du macrocosme, mais pas trop...

-une "scientifico-magique" qui voit des influences partout et nulle part; mais qui a le vent en poupe depuis que les modernes constatent qu'au fond leurs chemins ne mènent nulle-part...

- et la dernière qui, pour des raisons peu claires, ferait si bien la part des choses qu'elle tirerait profit, de ce que les deux points de vue précédents auraient, malgrè eux, de vrai.
De... réel; donc : Re-bis.

De ma lorgnette, tout se joue dans la notion de cadre référentiel nécessaire. Merci Trinity.
Mais, vu les questions que pose l'alchimie (au sens large, incluant l'obtention du fameux corps glorieux), pas au sens de points de vue aussi subjectifs que collectifs, soumis à la relativité, aux aléas "culturels" dont les scientifiques.

Donc, l'alchimie serait-elle à même de nous fournir un point de vue sur le Réel permettant une efficience simultanée coté objectif et sujectif ?
Si oui, sur quelles "lois" régissant ces deux versants de notre présence ici bas s'appuie t'elle ?

Donc, pour commencer dans le respect de ce fil, si préjudices il y a (ou pas), suite aux influences de notre moderne astronomie sur l'autre vieille dame... qui en ferait les frais ? Tout bien pesé...

Pour ma part, je vois plutôt de l'ironie dans le fait que, soucieux de ne pas trop perdre la face, l'astrologie rencontrant Uranus (puis les autres...) s'évertua à l'inclure, au risque de se dé-figurer un peu plus.

N'étant pas actionnaire dans l'entreprise "astrologie", et peu soucieux de savoir si cette inclusion sonne juste ou non... dans la cacophonie en cours, j'observe juste ceci :

- le nouvel astre, dont la fonction sera définie à la façon d'une comète annonçant un événement, sera considéré comme l'astre annonciateur de la Révolution de 1789.
Sur ce préalable, tous sont d'accord. Quant au reste de son exégèse, disons qu'il y a différentes écoles.
Or il se trouve que concernant cette révolution, majeure s'il en est, une "prédiction" astrologique remarquable, pour ne pas dire sidérante... fut commise par Albumazar, disciple d'Al Kindi, vers l'an 800 après J-C.

Ce dernier, comme ses confrères de jadis, accordait une importance décisive aux grandes conjonctions, surtout celles de Saturne et Jupiter. De même savait-il que seule la durée de révolution de Saturne (30 ans) s'intégrait dans une sous-période exacte de la période de précession des équinoxes (2160 ans).
Bref, l'astre clef de voûte de cet antique cadre référentiel (capable de donner au moins un résultat prédictionnel d'envergure) fut le premier a trinquer, en 1781, quand Uranus se pointa. Il dut abandonner son fief en Verseau au profit du nouveau venu... son "père" dans la mythologie gréco-latine.
Mais, ce faisant, (comme le souligne Alleau auquel, comme à mon habitude, j'emprunte toutes les vraies idées truffant mes élucubrations), c'est le système des grandes conjonctions Jupiter-Saturne qui se trouve caduc.
C'est ballot, d'autant que la pertinence supposable dans ce cas précis entre symboles et réalités donne à réfléchir...

Je sais bien que tous le monde s'en tape, surtout la majorité des astrologues actuels qui en ont fait une "psychanalyse du pauvre", avec pour tuteur de son indigence la verticale du "développement personnel"... mais je rappelle seulement que pour nos anciens un thème aussi "personnel" avait peu d'intérêt. Quand je vois mon égo, je les comprends... Zodiaque, Hermétisme, et Alchimie Icon_redface

Quant à ce qu'on peut deviner de l'ancien cadre de référence ayant servi à Albumazar et consorts pour conjoindre ainsi le haut et le bas, Alleau donne cette indication :

"Ces théories cycliques sont dérivées de la combinaison de deux périodes, l'une de 360 années solaires, l'autre de 120 années lunaires. Ces calculs complexes étaient fondés sur le symbolisme géométrique de l'hermétisme néo-alexandrin et, notemment sur l'arcane majeur de la division du cercle que l'on peut voir figuré en partie par des graffiti laissés par les chevaliers du Temple enfermés dans le donjon du château de Chinon."

Cordialement.
Boron.
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Message  Trinity Mar 20 Avr 2010, 21:01

Bonsoir.
aliboron a écrit:Soit : "un cadre référentiel nécessaire à une mise en condition préalable à l'accès à un état de conscience non ordinaire"; mais alors pourquoi ce genre de cadre, de préalable, s'avère-t-il nécessaire ? Sachant qu'il en a d'autres, des simplifiés... où par exemple tout se joue dans la question "qui suis-je".
Ce préalable n'est pas nécessaire pour chacun; à chacun sa méthode. Choisissent cette voie ceux qui s'y sentent bien, ceux qui ont besoin de ce rituel pour "se mettre en condition". Comme certains athlètes ont besoin des slogans scandés par le public pour atteindre un état mental propice à la performance, ou comme les pilotes de combat qui se mettent de la musique très rythmée dans les oreilles pour faire monter l'adrénaline et atteindre de hauts niveaux de vigilance et d'efficacité. Le "cadre référentiel" est là pour marquer la différence avec le "hors-cadre référentiel" ; il est l'équivalent de l'intérieur du temple par rapport au parvis, soit le contexte qui aide à changer de mode de fonctionnement mental : l'intérieur du cadre étant automatiquement considéré (grâce à un autoconditionnement préalable) comme le lieu adéquat pour tel état de conscience, par opposition à l'extérieur.

On pourrait alors penser que tout se passe dans la tête. Oui, il serait exact de le penser, mais ce serait rester en-deçà de la réalité, parce que la pensée crée le réel
- de façon aisément admissible par la science, dans le cas d'effets psychosomatiques (intracorporels) – voir effet placebo ou nocebo, guérisons miraculeuses, états mentaux induits, etc.
- de façon dite "paranormale" dans le cas d'effets tangibles extracorporels (quoique l'exploration du domaine quantique ouvre des pistes de réflexions pouvant réintégrer ces effets dans le domaine scientifique officiel).

On est effectivement bien là "au carrefour précis où se rencontrent trois visions du monde", mais qu'elles s'y conjoignent ou s'y affrontent est une question d'ouverture d'esprit, d'observation, de sagesse, de connaissance, de technique, d'expérience, de pratique, de remise en cause des acquis (provisoires), vu que ce carrefour se situe aussi à la frontière entre l'objectif et le subjectif; ces deux modes d'observation ouvrant des portes différentes sur un réel à la fois unitaire et multifaces.
Des choix effectués en pleine conscience et en toute liberté découlera – ou non – la capacité à s'ouvrir sur d'autres aspects de la réalité, à explorer. Avec, in fine, la production de l'artefact ultime prouvant l'unicité des perceptions subjectives et objectives : la Pierre.

Vu sous cet angle, utiliser la science astrologique dans une approche mathématico-astronomique à visée prophétique individuelle me paraît effectivement inapproprié. D'un autre côté, si en faire une "psychanalyse du pauvre" peut aider des gens, du moment qu'il n'y a pas escroquerie et recherche de lucre, je n'ai rien contre. A chacun sa voie, tant que la Lumière est au bout du chemin.
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Message  aliboron Sam 24 Avr 2010, 16:36

Charly dit : Si les métaux ont les mêmes symboles que les planètes, c'est parce que le Ciel et la Terre se sont séparés et que l'alchimiste doit les réunir de nouveau. Tout étant relié à tout, et tout étant vivant, l'ange des planètes préside à la "conception" des métaux.

Logos dit : Ce qui m'intéresserait en particulier est l'articulation entre le zodiaque hermétique traditionnel (7 planètes) et l'approche astrologique moderne, qui tient compte des données astronomiques


Trinity dit : Les Anciens (Romains, Grecs, Egyptiens, Sumériens…) ont laissé de rares traces d'un savoir astronomique surprenant au regard des moyens disponibles que les archéologues leur attribuent.
Il existe des techniques non instrumentales d'exploration de l'Univers

«Ne pourrait-on pas dire que le système astrologique ainsi adapté y gagne en intellectualisme logique, mais y perd en harmonique analogique ?»



Ces quelques propos, ici prélevés, invitant à creuser le sujet, je me lance.


Dans le fil consacré «géométrie sacrée», je faisais part de ma perplexité ainsi, citant Alleau d’abord, puis la suite :
«
"L'opération astrologique constitue le principal mystère du processus du Grand Oeuvre";

Le même, de rappeller ailleurs que, cet Opus, qualifié d'astronomie inférieure, est une "astro-biologie" minérale et métallique sur le plan technique;

que l'astrologie serait une alchimie céleste, etc...

Donc, l'autodidacte que je suis a tenté d'en savoir un peu plus. Et c'est là que ça se gâte...

J'ai cru comprendre, en lisant les alchimistes "modernes" que le rapport de leur science avec l'astrologie n'était (en gros) que métaphorique. A grand renfort de mythologies plus ou moins grecques... merci Pernety. Mais sans relier cette "matière" aux astres autrement que comme le résume H.C.A. : " Il ne faut pas croire à la superstition d'une influence de telle planète sur tel métal. Bernard Le Trévisan a fait justice de cette erreur de ceux qui interprètent mal la tradition."

Soit, mais dans le même paragraphe, il s'émerveille néanmoins de ceci : "Or, j'ai trouvé que certaines fables sur les dieux nous menaient directement à apparenter les métaux qui leur sont attribués, par l'identité de volumes atomiques entre ceux que la fable réunit".

Or, dans la même mouvance hermétique on trouve, sous la plume de F. Trojani par exemple, soulignée "l'importance que les alchimistes attribuaient à l'astrologie. L'or des transmutations étant ici compris dans son vrai but : celui d'une sacerdotale et théurgique talismanie".
Dom Belin et l'Archidoxe de Paracelse ne sont pas loin...
La 3ème voie alchimique, mentionnée par R.Alleau, se référant aux "traité des rayons" d'Al Kindi, se dispose par là même à devoir faire le tri parmi une myriades d'influences, dont les stellaires ne sont pas les moindres. Etc..


Pour poursuivre l’enquète je m’appuyerai sur les propositions émises par quelques alchimistes et astrophiles contemporains.

Alleau avance qu’il est capital «de considérer l’Astrologie à l’instar des anciens, comme une mise en scène individuelle ou collective de la mythologie, comme une pleine participation de l’individu au Grand Jeu Cosmique». Ainsi vécue, elle n’est point indépendante des mystères de l’ame, des transmutations psychiques, des rites...


Dans la même veine, il insistera sur le fait que les signes font allusion à des vérités religieuses ancestrales; que cet art est divinatoire au sens fort, car lié au divin; que ne relève pas du hazard le fait qu’il s’agence sur 22 archétypes à partir desquels il prétend interpréter la totalité du réel «psychologique»; que sous cet angle, la kabbale lui apparaît comme une variante métaphysique de l’astrologie, car jouant également le rôle subtil de lien entre le spirituel et le matériel; que ses nombres-clef 4-7-12 renvoient à autant de serrures... etc.


Mais, il note cependant que cet ensemble «pédagogique» astrologie-mythologie-rites perdit de sa vigueur première dès la disparition du paganisme, et qu’en occident cette mancie n’aurait pu conserver de sens sacré, et donc l’efficience associée, que si le christianisme avait accepté de lier parti avec elle.

La suite des aventures de cette dame se déroulant dans une «ambiance cosmique» (dirait Guénon) si différente qu’il ne s’agit plus du tout de la même chose, malgrè des apparences vaguement persistantes.
La séparation (et non plus la distinction) entre sujet et objet creusera un écart rendant désormais impossible la perpétuation ou rénovation d’un méso-cosme. Seul lieu (imaginal, on y insistera jamais assez) donnant aux sciences traditionnelles tous leur sens et fonctions.

Que cet art, chassé de la seule position lui conférant sa pertinence ( inclue celle de «technique non instrumentale d'exploration de l'Univers» comme dit Trinity), passe la suite de son existence à flirter ou non avec l’astronomie «moderne» ou avec la psycho-psycha ne témoigne, par défaut, que de son ancienne nécessité. Qui n’a plus de raisons d’être pour tous ceux qui, consciemment ou non, ont fait leur (corps-zé-âme) les nouveaux paradigmes. Membre fantôme, qui gratouille... quelles que soient les passerelles tentées pour réduire l’écart, car son instauration n’est possible qu’à partir du mi-lieu.
«Atteignez d’abord, vous approcherez ensuite», disait un poète...


Il n’en est pas de même en revanche pour les quelques-uns qui, soit restés dans un «climat» où l’initiation permet encore de se retrouver au bon étage, soit de chez nous mais tombés dans la marmite comme Obélix du fait d’irrépressibles vocations (...hermétiques par exemple) pourront, Providence aidant... en revivre, en re-créer la pertinence... jamais achevée.
Le clavier demeure mais l’interprétation, au sens musical, est libre. Libre comme la conscience... à cette station, je précise; car ayant fait de nécessité, vertu. Ce faire est poésie, au sens éthymologique du mot.
Donc, ouverte, de par sa nature même de lien entre ciel et terre.


Vu le sujet de ce fil, je crois maintenant utile de tenter d’entrevoir un minimum en quoi l’astrologie, dans sa complicité supposée avec l’alchimie, pourrait être une «technique non instrumentale d'exploration de l'Univers». La liste des découvertes, «non instrumentales» par les anciens (par exemple, les deux satellites de Sirius par les mythes Dogons, etc...) ne ferait qu’ajouter à la perplexité; aussi tenons-nous en aux relations éventuelles entre «astres» et métaux.

H.C.A. nous dit : "Or, j'ai trouvé que certaines fables sur les dieux nous menaient directement à apparenter les métaux qui leur sont attribué par l'identité de volume atomique entre ceux que la fable réunit".
Et ce n’est pas une croyance, mais un fait ! Qu’est-ce qu’un fait ??? Zodiaque, Hermétisme, et Alchimie Icon_cyclops

Effectivement, cette concordance étonnante avec la série planétaire des jours de la semaine (sans pertinence astronomique), et qu’Eteilla avait exhumé en son temps, apparait si on inscrit les 7 planètes sur un cercle, puis, d’un trait, on invente une étoile à 7 branches...et hop !

Alleau insiste : «Cet ordre est plus astrologique qu’astronomique, il implique un certain traitement géométrique».
Géo-maitrise qui, d’après mon petit doigt, pourrait être de la même famille que celle évoquée au post précédent pour «expliquer» la prouesse divinatoire d’Albumazar. Voilà qui remplace une interrogation par une autre : quid de cette géométrie aux résultats si déroutants d’évidence ???

On peut, en attendant d’oser l’aborder, s’en tenir aux classiques. Soit par exemple Platon disant que du mélange entre la Matière et l’Intelligence, qui constitue l’âme, la divinité retrancha 7 parties, marquées par les nombres 1 2 3 4 8 9 27. Parties qui servirent à déterminer les cercles que les planètes devaient décrire. Ainsi guidé par le rapport grandeurs-nombres du diagramme des 5 octaves consécutives au genre diatonique, Platon trouva les nombres réels des grandeurs des orbites planétaires.

La seule erreur appréciable porterait sur Jupiter, 9 au lieu de 15,6. Mais qu’est-ce donc que Jupiter ? H.C.A., Schwaller, après quelques anciens chymistes se sont bien posés la question...

Bref, cette composition faite, le Dieu éternel la partagea en deux dans le sens de la longueur et il appliqua les 2 portions, l’une sur le milieu de l’autre, en imitant la lettre X.

Voir le fil ici où il est traité de la melencolia de Dürer, si on est en manque de chiasmes...

Ou mieux, peut-être noter que tous les mi-lieux évoqués ici ne sont peut-être que des facettes d’un seul. Soit l’âme du monde, lieu d’efficience de notre astrologie et, vrai «cabinet» de réflexions ... tous azimuts.

Mais revenons-en aux terriens.
Cette accointance étrange entre l’hebdomadaire et les volumes atomiques fut également scrutée par Daniel Ruzo qui se prit les cornes dans ce fourré alors qu’il tentait de saisir les liens éventuels entre les «chronologies» de Nostradamus et de Trithème. Deux géo-maîtres inévitablement mentionnés dans mes élucubrations sur la melencolia...

Donc, si on lit entre ses lignes, inspirées par Basile Valentin nous dit-il, on peut entrevoir en quoi le propos de Charly sur «l’ange des planètes» est justifié; sachant qu’en son «Traité des causes secondes» notre abbé articule la science des cycles (rétrograde comme le Grand Oeuvre...) sur des archanges planétaires. Et non des planètes angéliques... of course.

A ce degré du feu, le comme est un X. Aussi, n’est-il peut-être pas hazardeux de flairer en notre melencolia un miroir des sages, une lucarne donc... donnant à la fois sur les Temps, et sur ceux de l’Opus.

En prîme, pour ceux que ça titillent, on y lit qu’un proche de D.Ruzo, Pedro Astete, vit publier, à titre posthume, en 1953 le fruit de ses réflexions sur ces relations aussi imaginales que concrètes (les deux sont de mèche...), entre mythologie et chimie.

Voilà, ce que je peux en dire... je potasse la suite; et puis surtout j’ai vraiment envie d’aller me ballader. Zodiaque, Hermétisme, et Alchimie 608531



cordialement
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Message  Chèvre Jeu 10 Juin 2010, 14:35

Aliboron dit : je potasse la suite; et puis surtout j’ai vraiment envie d’aller me balader.

‘je potasse la suite’ : de futures lectures en perspective ? !… Youpie !
‘j’ai vraiment envie d’aller me balader’ : ça laisse le temps d’explorer... ce qui précède “la suite” !

Une expression revient souvent sous la plume d’Aliboron: imaginal, monde imaginal… De quoi s’agit-il ? Cherchant à en savoir plus, j’ai ouvert le livre d’Henry Corbin, L’Imagination créatrice dans le Soufisme d’Ibn ‘Arabî.

Ci-après, quelques notes de lecture (presqu’uniquement des citations, en fait) de la première partie, l’Introduction, qui occupe un tiers du livre. J’espère que, tout comme moi, les phrases d’H. Corbin vous frapperont avec la force d’impact d’une brique bien lancée.



Imagination créatrice et expérience mystique

Dès la première ligne, Henry Corbin annonce la couleur : c’est d’expérience mystique et d’Imagination créatrice, indissolublement liées, qu’il sera question.

« «
Le titre du présent livre aurait dû énoncer de façon plus complète : Imagination créatrice et expérience mystique dans le soufisme d’Ibn’Arabî. Cependant une abréviation était permise, du fait que le seul mot de soufisme suffise à mettre l’Imagination en référence à notre vrai propos. Ce n’est pas de l’imagination au sens courant du mot, qu’il sera traité ici : il ne s’agira ni de fantaisie, profane ou non, ni de l’organe à sécréter un imaginaire identifié avec l’irréel, pas même exactement de ce que nous considérons comme organe de la création esthétique. Il s’agira d’une fonction absolument fondamentale, ordonnée à un univers qui lui est propre, pourvu d’une existence parfaitement « objective » et dont l’imagination est en propre l’organe de perception.
» »
(p.25)

Remerciant au passage la phénoménologie, grâce à laquelle « Énoncer que l’Imagination (ou l’amour, ou la sympathie, ou un sentiment en général) fait connaître, et fait connaître un « objet » qui lui est propre, cela n’a plus du tout la saveur d’un paradoxe. », d’avoir admise « la valeur noétique pleinière de l’Imagination », il s’attache à dégager celle-ci de la pure acception phénoménologique, afin de pouvoir « sans malentendu, rapporter la fonction imaginante au schéma du monde qui nous est proposé par les Spirituels auxquels ce livre invite à tenir compagnie. »


Un triple monde

« «
Il existe pour eux, « objectivement » et réellement, un triple monde : entre l’univers appréhensible par la pure perception intellectuelle (l’univers des Intelligences chérubiniques) et l’univers perceptible par les sens, il existe un monde intermédiaire, celui des Idées-Images, des Figures-archétypes, des corps subtils, de la « matière immatérielle ». Monde aussi réel et objectif, consistant et subsistant, que l’univers intelligible et l’univers sensible, univers intermédiaire « ou le spirituel prend corps et où le corps devient spirituel », constitué d’une matière et d’une étendue réelles, quoique à l’état subtil et immatériel par rapport à la matière sensible et corruptible. C’est cet univers dont l’Imagination active est l’organe ; il est le lieu des visions théophaniques, la scène où arrivent dans leur vraie réalité les événements visionnaires et les histoires symboliques. Il sera beaucoup question de lui ici, sans que jamais soit prononcé le mot d’imaginaire, parce que ce mot, dans l’équivoque courante, préjuge de la réalité atteinte ou à atteindre, trahit l’impuissance devant ce monde à la fois intermédiaire et médiateur. Nous dirons mundus imaginalis.
» »
(p26)

Triple monde : Un monde intellectuel, un monde sensible, et ce monde imaginal, objet principal de ce livre, mundus imaginalis, mi-lieu au centre duquel Corbin installe son propos, le ‘âlam al-Mithâl d’Ibn ‘Arabî.


Sa propre orthodoxie

« Ibn ‘Arabî », nous dit Corbin, « est une de ces fortes et rares individualités spirituelles qui sont à elles-mêmes la norme de leur propre othodoxie et la mesure de leur temps propre[…]. Ce qu’il est convenu d’appeler « leur » temps, ce n’est pas ce temps-là qui est leur temps réel. »
Il rappelle plus loin « la confiante assurance avec laquelle un Arabe d’Andalousie comme Ibn ‘Arabî, ou des iraniens comme Abû Ya’qûb Sejestânî (Xème siècle), Sohravardî (XIIème siècle), Semnânî (XIVème siècle), Molla Sadrâ de Shîrâz (XVIIème siècle), proclament que telle idée développée dans telle page de leurs livres, on ne la trouvera nulle part ailleurs, parce qu’elle est leur découverte ou leur expérience personnelle. »
(p 27)

Plus loin :
« La meilleure explication d’Ibn ‘Arabî reste pour nous Ibn ‘Arabî lui-même. Le seul moyen de le comprendre, est de se faire un moment son disciple, […] vivre un moment avec lui sa propre spiritualité».
Corbin appelle à dissocier l’orthodoxie de la « réalité ecclésiale » et la spiritualité d’Ibn ‘Arabî, « tout en ayant conscience de ce que ce mot peut présenter d’insolite. Il concerne la vie la plus secrète et la plus profonde de l’âme. […] A ceux qui ne peuvent opérer la dissociation, la spiritualité d’un Ibn ‘Arabî méditée ici n’aura pas grand-chose à dire. A ceux qui cherchent la rencontre du « seul avec le Seul », ceux qui peuvent être comme lui les « disciples de Khezr » et pour qui aucun conformisme ne prévaut contre l’impératif personnel, à ceux-là Ibn’ Arabî et les siens ont sans doute beaucoup à dire. »
(p28)


le Ta’wil : la reconduction du symbole

« «
Le ta’wil est essentiellement compréhension symbolique, transmutation de tout le visible en symboles, intuition d’une essence ou d’une personne dans une Image qui n’est ni l’universel logique, ni l’espèce sensible, et qui est irremplaçable pour signifier ce qui est à signifier.
» »
(p35)

Rappelant comment, au XIIème siècle, c’est à dire précisément au moment où nait Ibn’Arabî, la pensée d’Averroës a supplanté celle d’Avicenne, Henry Corbin attire « l’attention sur la catastrophe métaphysique que représente de ce point de vue [du ta’wîl ] la disparition du monde des Âmes célestes, monde de correspondances et des Images subsistantes dont l’organe de connaissance était en propre l’Imagination active. Comment, en l’absence de ce monde, percevoir des symboles et mener à bien une exégèse symbolique ?
Il nous faut revenir ici à la distinction, pour nous fondamentale, entre allégorie et symbole : la première est une opération rationnelle, n’impliquant de passage ni à un nouveau plan de l’être, ni à une nouvelle profondeur de conscience ; c’est la figuration, à un même niveau de conscience, de ce qui peut être déjà fort bien connu d’une autre manière. Le symbole annonce un autre plan de conscience que l’évidence rationnelle ; il est le « chiffre » d’un mystère, le seul moyen de dire ce qui ne peut être appréhendé autrement ; il n’est jamais « expliqué » une fois pour toutes, mais toujours à déchiffrer de nouveau, de même qu’une partition musicale n’est jamais déchiffrée une fois pour toutes, mais appelle une exécution toujours nouvelle.
[…]
Le ta’wîl présuppose la floraison des symboles, l’organe de l’Imagination active qui simultanément les fait éclore et les perçoit ; le monde angélique intermédiaire entre les pures Intelligences chérubiniques et l’univers des évidences sensibles, historiques, légales, irréversibles. Par essence, le ta’wîl ne peut tomber dans le domaine des évidences communes ; il postule un ésotérisme.
» »
(p35-36)

Croire et savoir

Evoquant la figure du jeune maître iranien Sohravardî, l’auteur de l’Archange Empourpré, « qui meurt martyr à trente-six ans à Alep, où il s’était imprudemment aventuré (1191) », et la théosophie sohravardienne de la Lumière, il précise « Un de ses traits essentiels est de rendre indissociables philosophie et expérience mystique. […] Ce trait suffirait déjà à réunir dans la même famille spirituelle un Sohravardî et un Ibn ‘Arabî. D’emblée, cette théosophie se situe sur un plan spirituel qui domine le plan rationnel où nous avons l’habitude d’entendre discuter les relations de la théologie et de la philosophie, du croire et du savoir. […] Sohravardî fait face non pas, à vrai dire, à un problème, mais à un impératif de l’âme : conjoindre philosophie et spiritualité. Les héros extatiques de cette « théosophie orientale » de la Lumière, ce sont Platon, Hermès, Kay-Khosraw, Zarathoustra, Mohammad : le prophète iranien et le prophète arabe.
» »
(p41)


Le Disciple de Khezr

A propos de Platon, Hermès…, et de Sohravardî : quels furent les maîtres d’Ibn ‘Arabî ?
« «
Ibn ‘Arabî en eut beaucoup, en rencontra beaucoup ; ses multiples voyages et pérégrinations lui permirent de connaître presque tous les maîtres soufis de son temps. Et pourtant il n’en eut réellement jamais qu’un seul, et celui-là ne se situe pas parmi les maîtres visibles ordinaires : impssible de l’authentifier par une documentation d’archives, d’en établir les coordonnées historiques, de le situer à un moment irréversible, dans la succession des générations humaines. Ibn ‘Arabî fut le disciple d’un maître invisible, le maître intérieur pour lequel sa dévotion ne se démentit jamais, la mystérieuse figure de prophète auquel des traditions multiples, à la fois signifiantes et confuses, prêtent des traits qui l’apparentent, ou tendent à l’identifier, à Élie, à saint Georges, à bien d’autres encore. Ibn ‘Arabî fut avant tout le disciple de Khezr (Khadir).
[…]
Le cas d’Ibn ‘Arabî, comme disciple de Khezr, rentre dans le cas de ceux des soufis qui se désignent comme des Owaysîs. Ils doivent ce nom à un pieux ascète du Yemen, Oways al-Qaranî, contemporain du Prophète, qui connut celui-ci sans l’avoir jamais vu de son vivant ; réciproquement, le Prophète le connaissait sans l’avoir vu de ses yeux, et c’est à lui qu’il fit allusion dans ce propos conservé par un hadîth : « Je sens le souffle du Miséricordieux venant de la direction du Yemen. »
» »
(p52-53)

« «
Quel que soit le nom qu’on lui donne, les événements que détermine la relation avec le guide personnel invisible ne tombent pas dans le temps physique quantitatif ; ils ne sont pas mesurables par les unités du temps de la chronologie, homogènes et uniformes, réglées par les mouvements des astres ; ils ne s’insèrent pas dans la trame continue des événements irréversibles. Ces événements s’accomplissent dans un temps, certes, mais un temps qui leur est propre, ce temps psychique discontinu, qualitatif pur, dont les moments ne peuvent s’évaluer que selon leur propre mesure, une mesure qui varie chaque fois avec leur intensité même. Et cette intensité mesure un temps où le passé reste présent à l’avenir, où l’avenir est déjà présent au passé, de même que les notes d’une phrase musicale, énoncées successivement, n’en persistent pas moins toutes ensemble au présent pour constituer précisément cette phrase.
» »
(p56)

« «
[…] Que signifie être le disciple de Khezr ? A quel acte de la conscience de soi correspond le fait de se reconnaître comme le disciple de Khezr ?
Nous avons déjà laissé entendre que la question ainsi posée permet d’avance de dissiper un dilemme, celui qui s’énoncerait en ces termes : avons-nous affaire à un archétype ou à un personnage réel ? […] La personne de Khezr reste confrontée, numériquement une, à la pluralité de ses disciples, dans le co-partage d’une relation qui ne s’accorde guère au sentiment intime de l’unique avec l’unique. Bref, les réponses ne satisfont pas au phénomène de la personne de Khezr.
» »
(p80)

Théophanie

« «
Dans un des récits d’autobiographie spirituelle de Sohravardî, « l’Archange empourpré », le mystique est initié au secret qui permet de franchir la montagne de Qâf, c’est à dire la montagne cosmique, et d’atteindre à la Source de la Vie. Il s’effraie à la pensée des difficultés de la Quête. Mais l’Ange de lui dire : « Chausse les sandales de Khezr ».
[…]
Ce qui se propose ainsi, c’est le sens même qu’il convient de donner au fait d’être le disciple de Khezr. Et ce sens est tel que d’une part la personne de Khezr ne se résout pas en un simple schéma-archétype, mais que d’autre part c’est bien dans une relation qui fait d’elle un archétype que la présence de sa personen est éprouvée ; pour que phénoménologiquement cette relation se montre, il faut une situation qui lui corresponde dans les deux termes qui la fondent. Cette relation implique que Khezr soit éprouvé simultanément comme une personne et comme un archétype, comme une personne–archétype.
[…]
Khezr est le maître de tous les sans-maîtres, parce qu’il montre à chacun comment réaliser l’état spirituel qu’il a atteint lui-même et qu’il typifie.[…] C’est ainsi qu’il s’exemplifie autant de fois qu’il a de disciples, envers lesquels son rôle est de révéler chacun à soi-même.
La « direction » de Khezr ne consiste pas en effet à conduire uniformément tous ses disciples au même terme, à une même théophanie identique pour tous, comme s’il était un théologien propageant son dogme. Il conduit chacun à sa propre théophanie, celle dont il est en propre le témoin parce qu’elle correspond à son « Ciel intérieur », à la forme propre de son être, à son individualité éternelle (’ayn thâbita), c’est à dire ce que Abû Yazîd Bastâmî dénomme la « part allotie » à chacun des Spirituels et qui, en termes d’Ibn ‘Arabî, est celui des Noms divins qui est investi en lui, le Nom sous lequel il connaît son Dieu et sous lequel son Dieu le connaît, dans la co-répondance du Rabb et du mardûb, du seigneur d’amour et de son vassal.
[…]
Il s’agit de ceci : que la Forme sous laquelle chacun des Spirituels connaît Dieu est aussi la forme sous laquelle Dieu le connaît, parce qu’elle est la forme sous laquelle Dieu se révèle en lui. C’est pour Ibn ‘Arabî la corrélation essentielle entre la forme de la théophanie et la forme de celui à qui se montre cette théophanie.
[…]
Cela conduit jusqu’au cœur de sa théosophie et de son expérience mystique, à un secret qui est aussi celui du « Pèlerin chérubinique » d’Angelus Silesius : ce que signifie, de la part du mystique, nourrir l’Ange de sa propre substance.
» »
(p80-81-82-83)

Corbin y revient à maintes reprises, insistant par exemple sur le fait que « la forme que reçoit chacun de nous est conforme à son ‘ciel intérieur’. » (p96)

« «
Le synchronisme impossible dans le temps historique, est possible dans le tempus discretum du monde de l’âme, ou du ‘âlam al-mithâl. C’est pourquoi également, à plusieurs siècles de distance, il est possible d’être le disciple direct, synchroniquement, d’un maître qui n’est « au passé » que chronologiquement.
C’est cela « être le disciple de Khezr » […], et c’est à cela qu’Ibn ‘Arabî veut conduire son propre disciple. […] Son propos est de conduire à son tour chacun de ses disciples au « Khezr de son être ». Et c’est peut-être bien au fond la raison secrète pour laquelle la doctrine d’Ibn ‘Arabî est tellement redoutée des adeptes de la religion littérale, de la foi historique ennemie du ta’wîl, du dogme imposé à tous. En revanche, celui qui est le disciple de Khezr possède assez de force intérieure pour rechercher librement l’enseignement de tous les maîtres. La vie d’Ibn ‘Arabî fréquentant, recueillant l’enseignement de tous les maîtres de son temps, nous en est le vivant exemple.
» »
(p87-88)


‘âlam al-Mithâl, ou mundus imaginalis
« «
L’imagination active guide, devance, modèle la perception sensible ; c’est pourquoi elle transmue les données sensibles en symboles. Le Buisson ardent n’est qu’un feu de broussailles, s’il est simplement perçu par les organes des sens. Pour que Moïse perçoive le Buisson ardent, entende la Voix qui l’appelle ‘du côté droit de la vallée’, bref pour qu’il y ait une théophanie, il faut un organe de perception trans-sensible.
[…]
Cette perception théophanique s’accomplit dans le ‘âlam al-Mithâl, le mundus imaginalis, dont l’organe est l’Imagination théophanique.
[…]
Puisque l’Imagination est l’organe de la perception théophanique, c’est elle aussi l’organe de l’herméneutique prophétique, car c’est elle qui toujours de nouveau est à même de transmuer les données sensibles en symboles, les événements extérieurs en histoires symboliques. […] C’est tout cela qui postule une philosophie prophétique, solidaire d’un ésotérisme auquel peuvent apparaître dérisoires nos oppositions philosophiques par lesquelles nous tendons à tout ‘expliquer’ (nominalisme et réalisme, par exemple). Cette philosophie prophétique se meut dans la dimension d’une historicité théophanique pure, dans le temps intérieur de l’âme ; les événements extérieurs, les cosmologies, les histoires des prophètes, sont perçues comme étant l’histoire de l’homme spirituel. Sous cet aspect, elle déracine ce qui fait l’obsession de nos jours sous l’espèce du ‘sens de l’histoire’. Ce sens, cette philosophie prophétique le cherche non pas aux « horizons », c’est à dire en s’orientant dans le sens latitudinal d’une évolution linéaire, mais à la verticale, dans l’orientation longitudinale depuis le pôle céleste jusqu’à la terre, dans la transparence d’une hauteur ou d’une profondeur où l’individualité spirituelle éprouve alors la réalité de sa contrepartie céleste, sa dimension « seigneuriale », sa « seconde personne », son « Toi ».
» »
(p101-102)

« «
Le fait qui domine le christianisme et ressortit à la question posée ici, c’est qu’avec la condamnation du mouvement montaniste au IIème siècle, s’est trouvée close désormais, du moins pour et par la Grande Eglise, non seulement toute possibilité d’une révélation prophétique nouvelle dispensée par les Anges, mais aussi toute initiative d’une herméneutique prophétique. Désormais l’autorité de la Grande Eglise se substitue à l’inspiration prophétique individuelle ; cette autorité présuppose à la fois et légitime l’existence du magistère dogmatique, et le dogme énonce tout ce qu’il a à dire et tout ce qu’il y a lieu de dire. Il n’y a plus de place pour « les disciples de Khezr », et l’ésotérisme a perdu son concept et sa raison d’être. Il persévérera cependant et l’herméneutique prophétique explosera parfois en récurrences irrépressibles, mais ce sera en rupture avec le phénomène désormais établi à demeure et qui porte le nom d’orthodoxie. (p103)
[…]
Le théophanisme d’Ibn ‘Arabî nous montrera […] pourquoi on ne fait pas de l’histoire ni une philosophie de l’histoire avec des théophanies. Leur temps ne tombe pas dans le temps de l’histoire. Dieu n’a pas à descendre sur terre, parce qu’il « enlève » les siens, comme il a « enlevé » Jésus à la haine de ceux qui avaient l’illusion de le mettre à mort (Qorân 4/156). Cela, l’ésotérisme de la Gnose en Islam l’a toujours su, et c’est pourquoi l’exclamation fatidique « Dieu est mort », ne peut lui apparaître que comme la prétention illusoire de gens ignorant la vérité profonde de ce ‘docétisme’ pour lequel nos histoires ont tant de dérision. (p105)
» »


Unio mystica

Evoquant le poète Mawlânâ Jalâloddîn Rûmî, « l’auteur de l’immense Mathnawî mystique, auquel les Iraniens donnent le nom de Qorân-e fârsî, Qorân persan, et qu’ils pratiquent comme tel », Corbin nous rappelle que Sadroddîn, qui fut son ami intime et mourut la même année que lui (1273), était un disciple d’Ibn ‘Arabî.

« «
Il s’en est fallu d’une dizaine d’années pour que fût possible la rencontre réelle des deux personnages qui sont peut-être les deux figures les plus représentatives de la spiritualité soufie.
[…]
A première vue, l’enseignement d’un Jalâloddîn Rûmî et celui d’un Ibn ‘Arabî semblent refléter et exprimer deux formes de spiritualité entièrement différentes. […] Et pourtant, […] ce serait en rester à une vue toute superficielle. Un même sentiment théophanique inspire l’une et l’autre, une même nostalgie de la beauté, une même révélation de l’amour. L’une et l’autre tendent à la même « conspiration » du visible et de l’invisible, du physique et du spirituel, dans une unio mystica où l’Aimé devient le miroir réfléchissant le visage secret de l’amant mystique, tandis que celui-ci, purifié de l’opacité de son ego, devient réciproquement le miroir des attributs et des actions de l’Aimé. […] Dans les amples commentaires du Mathnawî qui ont été produits dans l’Inde et en Iran, interviennent continuellement les références aux œuvres d’Ibn’Arabî. C’est pourquoi l’étude de ces commentaires s’impose, si l’on veut apprendre comment la spiritualité de Mawlânâ a été expérimentalement vécue.
» »
(p90-91)


« «
La méthode d’oraison théophanique d’Ibn ‘Arabî […] procède d’un Dieu dont le secret est tristesse, nostalgie, aspiration à se connaître soi-même dans les êtres qui manifestent son être, les êtres de son être. Dieu pathétique, parce que c’est dans la passion que son fidèle d’amour éprouve de lui, dans la théopathie de son fidèle, qu’il se révèle à soi-même. Et cela dans un chaque fois, un « seul avec le seul », qui diffère tout autant de l’universel logique que du partage communautaire, parce que la seule connaissance que le fidèle a de son Seigneur est précisément la connaissance que son seigneur personnel a de lui.
[…]
Et telle est la réciprocité dans laquelle éclôt cette Prière créatrice qu’Ibn ‘Arabî nous enseigne à expérimenter simultanément comme Prière de Dieu et Prière de l’homme.
» »
(p115-116)

« «
Pour que le cri Dieu est mort laissât les êtres en proie à l’abîme, il fallait que depuis longtemps fût aboli le mystère de la Croix de Lumière. […]Il n’est qu’une seule réponse, celle-là même que Sophia, émergeant de la nuit, murmurait à l’oreille du pèlerin pensif circumambulant autour de la Ka’ba : Serais-tu donc toi-même déjà mort ? Le secret, auquel initient Ibn ‘Arabî et les siens, achemine ceux que le cri a ébranlés jusqu’au fond de leur être, à reconnaître quel Dieu est mort et qui sont les morts. Le reconnaître, c’est comprendre le secret du tombeau vide. Mais il faut que l’Ange ait descellé la pierre, et il faut avoir le courage de regarder jusqu’au fond du tombeau pour savoir qu’il est bien vide, et que c’est ailleurs qu’il faut, Lui, le chercher. Le suprême malheur pour le sanctuaire est de devenir le tombeau scellé devant lequel on monte la garde, et on ne le fait que parce qu’il y a là un cadavre. C’est pourquoi le suprême courage est de proclamer qu’il est vide, courage des renonciateurs aux évidences de raison et d’autorité, parce que la seule preuve qu’ils détiennent est un secret de l’amour qui a vu.
De ce que l’on veut dire, cette anecdote dont nous devons la connaissance au grand soufi Semnânî, porte en soi l’enseignement :

Jésus sommeillait, ayant une brique pour coussin de tête. Alors vint le démon maudit, qui s’arrêta à son chevet. Lorsque Jésus eut perçu la présence du Maudit, il s’éveilla et dit :
Pourquoi es-tu venu près de moi, ô Maudit ?
– Je suis venu chercher mes affaires.
– Et quelles affaires sont donc à toi ici ?
– Cette brique sur laquelle tu reposes ta tête.
Alors Jésus (Rûh Allâh, Spiritus Dei) saisit la brique et la lui lança à la face.
» »



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Message  Logos Ven 11 Juin 2010, 00:40

merci à toi la Cabralistik
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Message  aliboron Sam 12 Juin 2010, 20:51


Bonjour,

Et un grand merci à Chèvre pour cette indispensable introduction à cet «espèce d’espace» où les extrèmes (corporel-spirituel, fixe-volatil, ora-labora, matière-lumière, etc...) se touchent, voir même : se tripottent...
On notera que pour le soufisme cette imaginatio vera n’est pas synonyme d’un «n’importe quoi-n’importe comment» vu que cette humaine faculté est pour eux possible parce qu’elle participe, à son modeste niveau, de l’Imagination divine absolue (Khayâl monfasil); de ce fait, l’univers dans son essence peut bien être identifié au Rêve de Dieu. On est ainsi fort proche de sa désignation indoue de Lîla ou jeu divin, même si en ce sub-continent on a tendance à en souligner la gratuité, voir le non-sens... donateur «malgré lui» de sens... relatifs.
Ce qui est moins évident dans une perspective dite monothéiste, où la propension est plutôt de croire que, comme le disait un général américain au Vietnam : «ça ira de pire en pire, jusqu’à ce que ça s’améliore !"... sans doute un effet de perspective, de ligne de fuite...
Comme y insiste F. Trojani, en complément au Liber Corax, ne pas céder à la tentation de sauter du plan aux effets de volumes... Le mystère de l’élévation, chers aux maîtres d’oeuvre, ne se résoud pas en 3 coups de crayon ou de credo.


Aussi, loin de se résumer à des «voyages astraux» (auberges espagnoles s’il en est...), l’accès à cette dimension suppose une sortie de la sphère du mental égotique et, parallèlement, un établissement dans celle du Coeur en tant qu’organe par excellence de la connaissance intuitive. D’une certaine manière, il s’agit pour la faculté d’imagination humaine de se purifier, de sacrifier son pouvoir, afin de se résorber en quelque sorte dans le Khayâl divin. Faute de quoi, vessies et lanternes se surperposeraient inextricablement en une sarabande aussi mirobolante que vaine. A l’image de son «auteur» en voyage... sous la couette ou chez son éditeur.Plus profondément, souligne P.Geay (que je pille allègrement ici), cette précision, faisant de «notre» imagination une annexe de la Divine, rend compte de l’intégration au sein du Kayâl des modalités corporelles et non simplement subtiles de l’existence. Guénon déjà avait rapporté cette assertion des «réalisés» musulmans : «Nos corps sont nos esprits, et nos esprits sont nos corps». Sans en tirer les conclusions merveilleuses qui s’imposent. Peut-être parce qu’ayant articulé son optique dans un grand écart entre Vedanta (Maya = illusions) et, du cosmologique, pourtant fortement hermésien chez lui, relégué tant bien que mal aux petits mystères.


Sans s’étendre plus que ne le permet ce contexte (un forum-un post), il saute aux oeufs que ce monde médian «désigne» particulièrement bien le «lieu» où opère l’alchimie et... sa soeur l’astrologie. «Et le vent l’a porté dans son ventre..."On rappellera que la dite imagination était, pour Parascelse and co, indispensable à l’Opus. Avant lui certes, on n’éprouvait pas vraiment le besoin d’en fabriquer la «notion». Question d’ambiance cosmique, sans doute... faisant que les poissons n’avaient pas besoin de faire trop de théories sur l’eau... juste d’y évoluer.
Est-ce à dire pour autant qu’avant l’invention nécessaire, (au sens médiéval du terme : re-trouver des reliques), de cet «espace» rendant possible, au sein d’une grille de lecture peu ou prou platonicienne mais endurçie, une rencontre noumènes-phénomènes, à la fois en soi et au-dehors, nos ancètres d’avant cette renaissance avaient le nez dans le guidon ? Au point par exemple, qu’il n’y ait pas vraiment eu d’alchimie, digne de la définition de Savoret, avant Marsile Ficin ?


L’avantage de cette question c’est que sa réponse éventuelle nous implique ici et maintenant. Car, même si Ibn’ Arabi nous affirme qu’ «à la fin des temps» les conditions du monde intermédiaire se représenteront, force est de constater que, soit on n’y est pas encore (mis à par pour quelques individus correctement réincrudés, etc), soit que les dites conditions se pointent, collectivement comme annoncé, mais de manière déroutante, voir «contre-initiatik» d’un point de vue guénolâtre... on le verra plus loin. Bref, on n’est pas plus à l’automne du moyen-âge qu’ après demain, (Kafka disant que le Messie viendrait, non pas le dernier jour, mais le... lendemain. Hi hi !) mais, étrangement, dans une situation «en miroir», qualitativement inversée, de ces ancètres médiévaux et antérieurs... à propos desquels j’ai pu lire ça et là, de la part de souffleurs, qu’ils avaient (en gros) la tête dans le c... pour cause de dualisme; bref que leur ouroboros se racontait des histoires pré-chimiques, incapables qu’ils étaient de percevoir comment échapper aux machoires Ciel-Terre : soit le 3ème terme, enfin salvateur : Anima Mundi néo-platonicienne.

Mr Trojani, de son coté, pose au présent la réponse sous forme de question, prolongeant ainsi l’insistance d’Alleau nous désignant la «sur-réalité» comme indispensable socle, dont les effluves, harmoniques et autres aigrettes sont certes parfumés d’imaginal MAIS en aucun cas «dé-localisées» ailleurs, (sauf vertige ou ivresse passagère) :



«Il y a même de fortes chances pour que les questions que nous (les modernes..) posons à l’univers soient par avances piégées par le processus lui-même de ce questionnement, par des distorsions fabuleuses de la pensée, lesquelles nous induisent à étudier sérieusement un reflet, un placage, un dehors, alors qu’il est tout entier contenu dans un avant, un immédiat, un présent aux propriétés paradisiaques. Déjà, par la référence constante des textes aux rèves et aux mythes, par une destructuration phonétique de l’écrit, par une florissante iconographie, par des contes et légendes, il semblerait que les alchimistes aient attiré l’attention, jugé opportun de re-rêver le «monde", de tracer la voie à une resignification. Il semblerait que l’état de conscience désigné comme objectif, entériné comme réveillé ne leur soit apparu que comme un des éléments de la conscience elle-même, pleinement consciente d’elle-même.
N’y aurait-il pas au sein de la première personne (voir Jourdain, Lavelle et Godel, dit-il à ce sujet) un univers sans cesse neuf, en train d’émerger pour la première fois, depuis toujours, et dont celui constatable dans «je, effet de lui-même", dans un ailleurs pullulant, à l’aide des technosciences, ne serait qu’une imposture, une scorie ancienne et périmée, le produit d’une épouvantable catalepsie que nous nommons le réveil ?"


Et H. Nasr, soufi contemporain curieux de Nature et de (toutes) sciences, en rajoute; moins rigoureusement mais l’intention est juste : «Devant lui (l’alchimiste) la «matière" cosmique devient transparente dans la pureté virginale de l’Ame du Monde; il voit la Nature «du dedans", comme édènique. Boehme dit : Le paradis est toujours sur la terre, mais l’homme en est très éloigné tant qu’il n’a pas été régénéré.
Ce qui est tout en bas symbolise ce qui est tout en haut. Les alchimistes utilisaient les minéraux non seulement en raison de leur réalité physico-chimique, mais aussi comme support de méditation et de contemplation. Ils se servaient particulièrement de leur couleur, de leur transparence et autres caractères sensibles, connus depuis Gallilée et Descartes comme des «qualités secondaires" et négligés par la science moderne".
On abordera plus loin sur ce fil certaines propriétés des couleurs, ce via quelques recherches de pointe en psychologie cognitive (sur les trâces de Goethe) et, leur usage «archaïque» mais essenciel dans une voie des plus alchimiques, le thögal du dzogchen, usage par lequel s’obtient un corps glorieux; rien que ça !

En attendant, ne pas s’empêcher de dire, à l’encontre de tous ceux qui se font de cet «imaginâââl» (revalorisé ô combien courtoisement par Henri Corbin) un fond de commerce et d’autorité... que son instauration et articulation au sein d’une culture traditionnelle donnée, démontre avant tout sa... relativité «culturelle», quant à son mode d’articulation. Ainsi, entre autre exemple de la malicieuse plasticité de l’Ame du Monde : la variabilité culturelle des correspondances couleurs-états ou éléments, de même pour les centres subtils ou chakras, etc... Efficientes pour telle ou telle voie initiatique, sise au coeur d’un «climat» spirituel donné comme dit G. Durand; mais globalement hors d’usage dès qu’on passe chez les voisins; ce, malgrè quelques similitudes ou, mieux : constantes quintessentielles mais d’un abord très réservé. Pas commode d’en tirer des «tables de la Loi»... à prétention totalitaire. La dynamique des fluides, vieux dragon, s’apprivoise parfois mais ne se domestique point au point de se calquer «spatialement» sur une théorie (de theoria : vision en grec).

En conséquence, tout jugement d’autorité décernant le «degré d’orthodoxie imaginale» à accorder à ceci ou à celà... du haut d’une chaire universitaire, guénonienne, ou pire... s’avère grotesque.Voir l’étude, aussi laborieuse qu’indispensable : «Machina memorialis», de Mary Carruthers. Elle nous démontre sans le vouloir, qu’il s’agit, avant toute obombration providentielle par l’Esprit-Saint, d’un art de mémoire. Et à cet égard : dépendant des présupposés (pas seulement reli-gieux) d’une culture donnée. L’anamnèse n’est pas vierge, au départ...
Par ailleurs, le fait d’être submergé de visions, même labelisées «imaginales», outre que cette luxuriance n’est ni indispensable ni probante en soi, ne garantit rien quant à la poursuite du chemin de Compostelle. Comme le disait K. White de ses confrères, un poète idiot fera de la poèsie à son image... Aussi, ce n’est pas pour rien que la mystique islamique, particulièrement concernée par l’imaginal tel que définit par Corbin, peaufinait conjointement sa philo-sophie. Soit, l’aptitude à décrypter idoinement son space-opéra.

Au final, j’en déduis que, vu l’état de notre culture, (à laquelle collaborent de bon gré ces «élites», souris dans le fromage)) pour ne rien dire de l’état de notre imaginal, en proie à de techniciennes métastases dans le fameux et juteux «Virtuel», tristement... interractif et bardé d’effets spécieux; ou, paumé dans un boulgi-boulga thérapeutico-spirituel... «on» est mal placé pour légiférer.

Mais revenons-en à la supposition antérieure, soit nous et les grands anciens comme bizarement situés de part et d’autre d’un «passe-plat», ou absence apparente d’imaginal. Le ciel «roulé» dans l’apocalypse de saint Jean ?

La suite au prochain numéro (sorry mais j'ai trop faim).

Cordialement

aliboron.
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Zodiaque, Hermétisme, et Alchimie Empty Re: Zodiaque, Hermétisme, et Alchimie

Message  aliboron Mer 16 Juin 2010, 02:18


Bonjour, 
Pour ne pas quitter cavalièrement l’astrologie, objet de ce fil, on soulignera l’hostilité apparente de l’Eglise d’avant (de l’actuelle, qui met le préservatif à l’index et les petits garçons ailleurs... il n’y a plus rien à dire sur son occulte, je le crains) envers les antiques cyclologies qui semblaient s’opposer aux espérances apparemment «linéaires» de l’eschatologie christique. La Renaissance, hermétique en diable, (et ses métastases scientistes) naîtra de ce divorce supposé, et ainsi... consommé.
La roche tarpéienne est proche du Capitol...

Apparence... car, ainsi que l’a magistralement repéré G.Durand, le calendrier liturgique chrétien d’antan, correctement rapporté sur le cercle annuel, montre que l’apparent hiatus entre le temps de la Nature et celui de cette Surnature, n’en est plus un si l’on se donne la peine de remonter le temps... à la façon rapporté par Ph. Lavastine : internelle.

«Dès qu’on commence à entrer dans le yoga, on commence à sortir du Kali yuga, et l’on passe par les âges d’airain, d’argent et jusqu’à l’âge d’or, suivant le symbolisme alchimique. Il est évident qu’un vrai Brahmane est toujours dans le Satya yuga. On ne dit pas «âge d’or» en Inde, mais âge de «ce qui est», ou «âge de la Vérité» : Satya.»

De même, dans le soufisme d’un expert en imaginal, Ibn’ Arabi, on constatera qu’il qualifie cette station de «Terre de la Réalité»; précisant chymiquement qu’elle fut modelèe à partir du surplus de l’argile d’Adam, qu’elle se situe dans le Monde Imaginal et fait donc partie du barzakh, «l’Isthme» qui conjoit tous les ordres de réalité. On rapprochera utilement cette «terre» de celle, (Sainte), figurant au centre du schéma donnée par R. Alleau, en page 67 d’ «Aspects de l’alchimie traditionnelle".


L’adage tantrique «Ce qui est ici est ailleurs, mais ce qui n’est pas ici n’est nulle part», semble s’y appliquer.
Histoire drôle : «A un de ses disciples qui lui demandait de décrire les pommes du Paradis, Nassrudin répondit : «regarde bien celle-çi sur la table, c’est ce qui s’en rapproche le plus».

Dans la même perspective, on notera via l’excellent article de C. Addas («Le vaisseau de pierre") l’importance de la poésie comme nef irremplaçable en ces eaux d’en haut, ainsi que la fusion, re-trouvée par l’adepte, entre Science des lettres et astrologie au faîte de son parcours, alors qualifié de Soufre Rouge.
 
Mais revenons-en à notre hiatus initial.
En effet, la symbolique thériomorphe des 4 évangélistes (constante : de la vision d’Ezéchiel à l’apocalypse de St Jean), ne leur attribue point les quatres animaux symboliques des angles équinoxiaux et solsticiels de l’année tropique actuelle, mais ceux des signes fixes de cette même année : Taureau, Lion, Aigle/Scorpion, Verseau. Or, pour retrouver la coïncidence entre ces totems et ces angles, faut prendre l’escalator en sens inverse : «Jusqu’en 2500 avant J.C. c’est la constellation du Taureau qui était équinoxiale et celle du Lion solsticielle» ! De même, rajoute G. Durand, la place du Christ «chronocrator» (hors de l’Histoire : «au jour où naquirent les jours»; voir le prologue de l’évangile de Jean...) telle qu’elle est figurée au porche de tant de basiliques romanes, n’est pas -comme on pourait s’y attendre- au solstice astronomique d'été (fin des Gémeaux/début du Cancer), mais entre le Cancer et le Lion. Situation corroborée par l’inversion de ces deux signes zodiacaux sur les pilastres du portail nord de la façade de Notre-Dame de Paris; inversion plaçant ainsi le Christ et sa «Parole» avant même la création du monde et qui a été chymiquement «rapportée» par Emerit (versus H.C.A.) à la création d’un micro-cosme.
Pour rester dans l’esprit de ce post, on notera surtout que cette Aube des temps, ou hors-temps, se caractérise néanmoins par des constellations angulaires, donc «temporelles», aussi précises qu’anté-diluviennes ou... énochéennes si l’on y tient. Que cette référence «archaïque» n’est peut-être pas tant temporelle qu’ontologique.


A défaut de piger pleinement à quel point ceci nous regarde sans cesse, ici et maintenant, en recourant à des béquilles théogoniques telles que la shivaïte du Cachemire, antée sur un Présent qui ne sépare point Création perpétuelle du «dehors», (cosmos donc), et celle de notre modeste présence... («dedans» le moi-je), on peut toujours, comme y invitait F. Trojani, se rabattre sur la bande-annonce du film telle que génialement bidouillée par Stephen Jourdain (cf : «L’irrévérence de l’éveil» en particulier).

Ainsi, ce que j’esquissais dans le post précédent, postulant une sorte de vis à vis (en forme de chiasme, svp) entre l’Alpha et l’Omega d’un cycle, peut nous être paradoxalement plus accessible aujourd’hui, en ces temps de désenchantement (volatilisation de tout imaginal...), qui seraient en quelque sorte le négatif-photo de l’âge d’or.
Par exemple, la prophétie dzogchen rapportée par Sogyal Rimpoché, assurant que vers la fin, Samanthabadra, Bouddha primordial et non historique, présidant à cette non-voie, serait à nouveau présent.
Lequel âge d’or, si j’en crois mon petit doigt, se caractérise, «collectivement» par les mêmes vertus que celle, accessibles «individuellement» à présent, attribuées à la station bâqâ (soufisme), retour du retour (taoisme), krama mudra (shivaïsme), redescente... (Guénon, qui n’en a guère tiré toutes les conséquences...du fait d’une évaluation péjorative du Créé, et, conséquemment, de l’alchimie).
Soit la perception de l’Un dans le multiple ET du Multiple dans l’un; sans «espace imaginal» médian pour remédier au hiatus, vu qu’ «en esprit et en vérité» il n’y en a jamais eu.
En tous cas, c’est ce que nous invitent à supposer le fil des mythes apocalyptiques, lequel «bascule», subitement, de la plus extrème nigredo à l’ultime rubedo... initiale !

Par antiques cyclologies, on désigne surtout ce qui de près ou de loin se rapporte à la précession des équinoxes, officiellement découverte en 129 avant J.C. par Hipparque, et son lien avec la Grande Année, dont le «retour» orchestrait les passages d’une ère à une autre.
Cette précession tenant lieu d’argument majeur aux détracteurs de l’astrologie (laquelle ?) ratiboisée par leur astronomie.
Amadou ayant commis un admirable récapitulatif de cette guerre pichrocolinne (ouvrage collectif intitulé «Aquarius»), j’y renvoie donc les curieux et... les chippoteurs.


En liaison avec ce que j’entends aborder ici, il y mentionne, presque en passant, deux choses importantes.
- Du «retard» cosmique :
Il cite Knapp affirmant l’identité de la Grande Année et du cycle de précession, et qui souligne que sans celui-çi on ne saurait comprendre celle-là. Puis qui plus loin soulève un coin du vrai voile : «Le symbolisme de la chute des anges (notemment de leur refus coupable d’apparaître et de leur punition dans le monde inférieur) dépendrait du phénomène de la précession des équinoxes en raison du lien des anges en cause avec les étoiles fixes.»


Amadou se contentant d’affirmer que «ce point est du plus haut intérêt», je me crois obligé de donner quelques pistes.
Comme disait Céline d’un artiste, face à un de ses tableaux, trop «contemporain» : il fait ce qu’on ne lui demande pas de faire... hi hi.


Bref, ce même retard qui, non pris en compte par le génial Képler (contrairement à Newton), lui fit appliquer aux corps planétaires «sensibles», c’est à dire perceptibles à ses instruments, ce qui s’appliquait à des corps «agrégats de la substance» non moins réels mais constitués d’états suprasensibles de celle-ci, imperceptibles au sens.
Néanmoins (ainsi que le rapporte une docte étude signée par l’Isiacum Hermeticum), celui-çi par ses spéculations numériques sur l’harmonie des polygones réguliers et de l’orbe des planètes parvint cependant, de façon déconcertante et contradictoire, à la description exacte des trajectoires observables.
Bref, le sens ésotérique de l’heptacorde divin lui fut accordé, par surcroît. Forcément...



René Alleau, en son indispensable article sur les Eléments (in l’Encyclopedia universalis), n’hésitant pas à mentionner la théosophie ismaèlienne, je me permet de la désigner ici à votre attention; en effet, son thème crucial du «drame dans le ciel» comme origine du temps s’avère fabuleusement... réaliste. On y entrevoit que suite à un excès de... mono-théisme, l’Adam spirituel chute dans «notre hiatus» et, que là où il se trouve à présent : au pied de l’échelle du Mutus Liber, il compte 7 barreaux.
Comme le résume l’excellent Corbin, « cet interval mesure le temps de sa stupeur, qu’il lui faudra rédimer. Il correspond à l’émanation des 7 autres Intelligences qui l’aideront à revenir à lui-même. Ces 7 indiquent la distance idéale de sa déchéance.
Le temps, c’est son retard sur lui-même; il est littéralement vrai de dire ici que le temps, est l’éternité retardée.»

Les agités du bocal, comme mézigue, se régaleront de comparer ce qui précède avec ce que nous en gazouille Mr Jourdain, pré-cité.

Faute de déployement imaginal possible, notre sir Stephen a affaire à la plus simple ex-pression de ces Intelligences : les Couleurs. Comme en l’âge d’or....
Qu’il n’hésite pas, (malgrè son farouche athéisme... poil aux isthmes) à qualifier de fées, voir d’anges !

On le comprend... encore mieux, si on a à l’esprit ou ailleurs quelques idées de la fonction des dites «couleurs» dans le Dzogchen. Ces dernières forment la «substance» en laquelle opère la pratique nommée thögal aboutissant à l’obtention du corps de gloire. Rien que ça...




Faute de hiatus imaginal (la Chute) en ces non-voies, on observe que les symboles n’ont plus lieu d’être. De même que Jankélévitch dit de la musique qu’elle n’est pas un langage plus ou moins similaire aux autres parce qu’elle EST ce qu’elle dit; au lieu de désigner, via un signifiant, un signifié plus ou moins hors de portée. Bref, dans le Dzogchen, par exemple : l’espace EST l’Espace; etc...J’y reviendrai plus tard, si j’oublie pas en route...


Pour ceux qui aiment douter de tout, sauf de leur... doute, se reporter timidement aux travaux de psychologie cognitive de James Gibson («The écological approch to visual perception») qui portent le coup de grâce aux lieux communs scientistes sur ce sujet.


Pour les autres, suivre la piste mentionnée par F. Trojani dans son article pour La Tourbe («Au sujet des particuliers»). Il y invite à reprendre, entre autres choses, les écrits d’Henri Corbin sur «L’homme de lumière dans le soufisme iranien». Car, précise t’il, «il y a une théophanie des sons, de la lumière et de la géométrie dans la coction, sur laquelle il est capitale de méditer».
Et, en note, ceci : «... qu’il y a des choses d’ordre minéral, d’ordre métallurgique et chimique, de l’ordre des phénomènes; puis vient le miracle, une théophanie de la lumière. Ce sont des couleurs spirituelles qui vont porter l’oeuvre, en synchronicité avec la vision intérieure. C’est le vert du vert, le rouge du rouge, «le noir plus noir que le noir», disent les textes. Sur les couleurs, ce que révèle la coction alchimique et les écrits du soufisme se rejoignent».


-Autre point soulevé par Amadou en son article : les mystères de la division du cercle... non plus à Chinon mais... en Inde.
Où l’on devinera, comme déjà approché par Képler ici, que le couple Science et Conscience ne date pas du colloque de Cordoue...

En attendant, je vais me coucher.

Cordialement
aliboron.

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Zodiaque, Hermétisme, et Alchimie Empty Re: Zodiaque, Hermétisme, et Alchimie

Message  aliboron Ven 18 Juin 2010, 20:30


Bonjour,

Donc, l’autre point mentionné «en passant» par Amadou :


«Dans un ouvrage que je tiens pour important et dont le titre défini bien le propos -The myth of invariance- E.G.MacLain démontre la signification musicale des 25920 années qui constituent, dit-il «le cycle précessionnel indou». Ce nombre réfère à un yantra et à un mandala correspondant qui résume les leçons musicales du Rig Véda et unifie ainsi, de manière surprenante mais admirable, la musique et l’astronomie.»


Jusque là rien d’inédit, Alain Danielou ayant truffé ses indispensables ouvrages (essais sur la musique indienne inclus) d’indications allant en ce sens. Indications infiniment plus justes et charitables que ce qu’on peut récolter dans nos ésotérismes en lambeaux. On est là au coeur de la science des cycles; musiciens ne pas s’abstenir !


«Remarquons, poursuit-il, que la synthèse tout à fait traditionnelle ainsi re-découverte n’implique pas que les Hindous connaissaient expérimentalement, ni même d’aucune manière, le phénomène de la précession des équinoxes. En histoire de l’astronomie, leur connaissance de ce phénomène, à une époque reculée demeure question débattue.
Au contraire, je vois là une confirmation de la possibilité au moins que le nombre du cycle précessionnel ait pu être calculé métaphysiquement, et pour être plus précis, arithmosophiquement, par les Hindous... et dans d’autres cultures, la culture babylonienne par exemple ou des cultures africaines».


«Ainsi, pour Babylone, un cycle s’étend sur 36000 années de 360 jours, qui font 12 960 000 jours, et c’est ce nombre qui importe, quatrième puissance du nombre principal 60. Nombre qui, nous dit Amadou, sera ensuite le nombre géométrique de Platon, qui mesure et gouverne la terre, la vie de la terre et la vie sur terre.
Dans le métaphysique, le physique est en puissance, et les nombres expriment les harmonies de l’être.»


12 960 (soit la moitié de 25 920), sachant que l’Enfant-Roi (putto ?), ou Aïon d’Héraclite, semble s’éclater en jouant au yoyo... «avec» nous; inspir-expir...


Je profite de son ludique clin d’oeil pour vous en rappeler un autre de putto, moins marrant car melencolique à donf...
Tout le monde a remarqué mais sans le dire (humilité maximale dont j’ai été expulsé) que la somme des 6 pentagones formant le polyèdre (caput mortuum dé-figuré), épicentre de la melencolia de Dürer, chiffre 3240°. Et le reste des surfaces concernées : 360°...

Donc, je dis que ce nombre 3240 n’est autre que celui de la Grande Année des anciens (25920) divisé par 8; confirmant ainsi l’approche (beaucoup moins ses guénoniennes conclusions, à mon sens) de L.Barmont qui y voit une méditation-révélation sur le temps et son apocalypse...


Du 8 (ou 16 en miroir), à l’énéagramme (6+3) qui l’accomplit, on a, au coeur occulte du
polyèdre, cet AVM ou sceau de salomon pré-figuré; analogue à la sephira «virtuelle» Daath.
(Voir le très excellent blog pythagoricien de «Zanoni» sur cet arcane qui vous explosera les synapses, moi ça me ravi encore trop pour pouvoir en bégayer quelque chose).


Bref, on re-note (en passant) que le résidu des surfaces, 360, multiplié par lui-même donne 129 600 (= 25920 x 5); ce qui nous renvoie dans le sablier... et par là-même (via ce S pointé, ou double spirale, sur le phylactère) au boule-versement fulcanelien ou, cycles s’inversant du «Politique» de Platon. Et toc !

P'têt qu'en cette melencolia où, (dans un polyèdre très «particulier»), se superposent chymiquement Saturne et Chronos, on nous désigne bien ce qu’Alleau appelle les «mystères de la division du cercle», matrice commune des astrologies : supérieure et inférieure...

Boule-versement semblable à celui du renversement des luminaires dans le Livre d’Hénoch, ou encore à l’interversion soleil-lune (lion-cancer roquant du bas à Notre Dame de Paris) telle qu’accompagnée bio-logiquement par Emerit, jusqu’à leur fusionnelles retrouvailles. Soit, propose t’il, en cercle : ce deux en Un, en yab-yum au centre, aveuglant d’évidence, et 5 autour...


Je reviendrai plus loin sur ce 5 (anté-diluvien) qui, plus que notre septénat favori, joue un role-clef dans certaines alchimies dites internes. En avant-goût : les fameux chakras, objet de moults stages et conférences, se contentent parfois d’être... quatre plus un. Surtout dans les voies où ils se réveillent pour du vrai, plus que pour du... beurre !


En passant : à propos de chakras etc, juste une précision ( «imaginale» à souhait) que nos escadrons d’Instructeurs et autres experts en énergiiiiiiies semblent ignorer :

«Le puryastaka est le corps subtil ou causal imbriqué dans le corps grossier et lui survivant : c’est l’élément transmigrant de l’être humain. Il est habituellement considéré comme se composant de 8 éléments (d’où son nom) : les 3 constituants de l’organe interne (manas, buddhi, ahamkara) et les cinq éléments subtils, les tanmatra. Sa définition varie toutefois selon les textes, qui lui attribuent de cinq à trente composantes.
Le corps subtil ainsi défini ne doit pas être confondu avec la représentation yogique des centres et canaux imaginés comme intérieurs au corps physique et où circule le prana, que l’on nomme souvent corps subtil puisqu’il n’a pas de réalité anatomique.
Ce dernier devrait plutôt être nommé corps imaginal, car c’est un corps imaginé/imaginaire vécu comme présent dans le corps physique. A la différence du précédent, il ne survit pas à la mort». («Tantraloka», traduit d’Abhinavagupta, note p. 35).


Mais revenons-en à nos putti.
Dans la même veine, quant aux relations étonnantes entre Science et Conscience en ce champ des astres, on remarquera que parfois se présentent des nombres plus intrigants que les probabilités «chiffrées» de Gauquelin ou, la taille de bonnet de m’dam Teissier...qui interressait tant un défunt président.

Exemple parmi bien d’autres : (lui aussi en passant), R. Alleau fait observer que «si on prend la peine de calculer l’étendue parcourue par la lumière en 24 heures; et ainsi, en quelque sorte, son «unité-jour", on trouve exactement les mêmes nombres que ceux de la «Grande Année", suivis, évidemment d’une quantité plus grande de zéros.
25 920 années, soit le produit de 12 révolutions de 2160 ans chacune, correspondant à une rotation complête des douzes signes du zodiaque. Le nombre de la vitesse quotidienne de la lumière est de 25 920 000 000 km."


M'ouai... et le rapport à l'alchimie dans tout ça, me ferez-vous en baillant poliment...

Mr Beltikhine, en son étude des graffitis templiers de Chinon, entrebaille la lucarne.

Après avoir évoqué l’ourouboros, d’une façon aussi concise que diplomatique :
«Dans la pensée antique, le Temps a toujours été vu comme se déployant ou se déroulant suivant des «cycles» à l’image d’un serpent déployant ses anneaux. Aussi dans la symbolique ancestrale des représentations hiéroglyphiques est-il de tradition de voir figurer le Temps sous l’aspect d’un Serpent qui se mord la queue. C’est l’Ourouboros de la spragistique alchimique (ou il signifie, entre autre l’Année). C’est ce serpent, issu de la Queue du Dragon ou gardien du seuil, qu’il appartient à l’initié de dominer.»


Puis, suite aux 12 travaux philosophiques :
«Vainqueur, l’Adepte ceint la Couronne de Lumière et s’intronise hors du temps, cette quatrième dimension du monde mathématique que lui a permis d’appréhender une algèbre mystérieuse et ignorée du vulgaire. Immortel, il s’affirme, dès lors, «Maître de l’Heure».


C’est après que ça se gâte : soit le «concept de la manifestation du temps suivant un cycle hélicoïdal - chaque hélice de ce cycle étant à l’image de celles qui lui correspondent géométriquement».
D’où les rapports d’analogies entre des événements «semblables mais non point identiques, dans le temps, d’une époque à l’autre, à des moments ou points précis figurant sur l’hélicoïde du temps».
Mais, nous dévoile t-il, «le grand secret réside dans la détermination des cycles, de leurs engrenages et de la corrélation de leur parties. Distingués et rapportés au canon de la circonférence, les cycles affectent la structure de figures polygonales régulières. C’est à partir de leur connaissance et de celle des polygones qui les retracent que s’ébauche l’intelligence de l’art prophétique dont la pénétration commence là où se termine l’enseignement de la Nature».


Je sens déjà vos neurones frémissant quasiment sur la fréquence de ceux de Képler : «c’est ti pour ça qu’on nous bassine avec l’alchimie comme soeur de la prophétie ?» Ben ouai !

Si vous suivez pas trop, pas grave... moi non plus.
J'me précède... ourouboriquement, en tête de cordée; et du coup je m’égalomane à moi-même. D’où ce coté alambiqué, qui m’égaye l’égo... mais, fort heureusement de circonstances vu le sujet... des sages.
Trop cool comme créneau !


Poursuivons donc, juste de quoi vous écoeurer quand à la poursuite de l’astrologie, et du reste... hi hi.
Sir Beltikhine, citant le Livre d’Artephius : «C’est la Nature elle-même qui donne véritablement la dernière perfection à toutes choses par les opérations qu’elle fait en cercle, c’est à dire, en recommençant toujours le même travail".

Puis, Denis Zachaire qui précise : «D’avantage, si les 4 Eléments, qui sont contraire en aucunes qualités, sont convertis l’un en l’autre, par plus forte raison, les Métaux qui sont tous d’une même Matière, et par ainsi non contraires en qualités, se convertiront l’un en l’autre. Qui est la raison pourquoi Hermès a appellé leur procréation circulaire; mais un peu improprement... parce que les Métaux ne sont point procréés par Nature, pour de parfaits revenir imparfaits (...).

(...) par ainsi leur génération n’est point entièrement circulaire, combien qu’elle le soit en partie».


Qu’est-ce à dire ? Commentaire :
«Le premier cercle accompli, la Nature ne le poursuit plus, mais le renouvelle sur un autre plan, en une itération d’octave en octave.

Partant, pour conserver à ce mouvement de la Nature sa configuration curviligne et continue tout en le distinguant d’un mouvement circulaire répété et perpétuellement uniforme n’est-il d’autre transposition géométrique traditionnelle que celle du cercle en la spirale.

C’est cette double représentation figurative convenant aux enroulements cycliques que nous rappelle, fort à propos, Huginus à Barmâ, lorsqu’il écrit : «N’oublions pas cependant d’observer qu’il y a deux espèces de fermentation.L’une regarde la qualité et l’autre la quantité. Pour la première, il faurt observer la proportion géométrique; et dans la seconde, la proportion arithmétique. Celle-là est différemment uniforme, celle-ci uniformément difforme.»


Je mentionne, en passant, une excellente étude d’Yves Millet, «La primauté de la gamme dite de Pythagore» où l’auteur cherchant à en figurer les arcanes en vient à une même géo-maîtrise que celle évoquée à l’instant. Et qu’il finit sa recherche par une mise en relation sym-bolique, du plus haut intérêt, entre cette spirale (conque primordiale où résonne perpétuellement l’AVM) et celles que fournit dame nature.


Alors, quid des liens astrologie-alchimie ? Au premier chef, on les dira peut-être mélancoliques...
Melen-colia (ou -polia si l’on est jardinier) : vu qu’en ce chef-d’oeuvre, de traits à la manière noire, règne de fait une «ambiance» lourdement chymique. Et qu’il en résulterait comme une consonnance, au noir... entre le temps de l’Opus et, celui du cycle christique concernant la présente humanité...


Vu que l’énoncé des trois inconnues de l’Oeuvre associent le Temps (Chronos) et l’Or (Saturne en tant que lapis exilis), plus le Creuset (Géo-maître), je me propose d’investiguer par la suite en votre aimable et mutique compagnie les accointances théo-sophiques probables entre les deux premiers de ces mystères.


Postulat asin inscrit au fronton de toute étable digne de ce nom, Béthléem inclu me souffle l’ancètre :
«Le temps (surtout suspendu) EST la matière de l’Oeuvre».


En langue des zoizos : «to be OR not to be»; notre Or se pointant au mi-lieu, «nulle-part» forcément, vu son un-possibilité majeure...
Ce qui donne le «un» à chacun, l’Hénade des hénades chère à Plotin (grand astrosophe...), ne pouvant être définie par «un»...
Cui cui !


S’il y a des soufisants de passage ici, je les invite à comparer cette shakespearienne équation à la Shahâda islamique, articulée sur le «illa» central (négation de la négation), vide médian ou mort chymique rendant nécessaires les possibles, et inversement comme ne dirait pas Aristote.
(F. Schuon, «Comprendre l’islam», et J.Canteins, «Miroir de la Shahâda»; pour ces jeux de miroirs et d’amour entre toujours et jamais).


Accointances : ce, via les rythmes et intervals articulant les anneaux de cet amphisbène... pour «devenir ce que l’on est» ... comme l’univers, (G.Lakovski, disait lui, plus idoinement : l’Universion..), quelles que soient les modalités, vraisemblablement perpétuelles, de son supposé Big-Bang.


Art de musique, mélusine, où le (les) silence sous-jacent re-présente le «fond» rendant mi-possible mi-nécessaire la musique qui l’exprime.

 
Soporifiquement votre
aliboron.

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Message  Charly Alverda Sam 19 Juin 2010, 16:55

Bonjour,

Glarg ! Quel(s) texte(s) ! Mon cher Aliboron. Des textes de “haute futaie” auxquels je n’ai que peu de choses à ajouter, tant à cause de mes applaudissements immodérés (sans dékoaner, quel est le son d’une seule main ?), ce qui m’empêche de claviarder, tant surtout par inculture gravissime, dans le domaine oriental particulièrement.
Je voudrais cependant apporter quelque eau aux roues multiples du moulin sapiental, spécifiquement sur les “qualitez” prétées à Dame Nature.

La citation suivante d’Artephius, présentée ainsi, me paraît “envieuse” :

“ Sir Beltikhine, citant le Livre d’Artephius : «C’est la Nature elle-même qui donne véritablement la dernière perfection à toutes choses par les opérations qu’elle fait en cercle, c’est à dire, en recommençant toujours le même travail". “

La Nature (naturante) est selon les “voyants” très simple dans ses manifestations, dans son action universelle, elle accomplit en effet “toujours le même travail”. Mais c’est uniquement dans le grand Oeuvre, grâce à l’action du Sage, qu’elle “donne véritablement la dernière perfection à toutes choses”. Qu’est-ce à dire ? Que sur notre chaotique plancher des vaches où la pure substance est mélée d’immondices, la Nature commence son ouvrage par un premier tour de rouTe vers la perfection originelle... et s’arrête tout net, empéchée d’avancer par les dits immondices ou “fèces” qu’elle a séparé “sublimement” dans le grand chaos terrestre et qui l’entravent ensuite.
La Nature arrêtée dans “son” oeuvre, passe ainsi à d’infinies “autres choses”, par l’unique travail de sublimation qu’elle connaît, ce qui valide le commentaire suivant :

«Le premier cercle accompli, la Nature ne le poursuit plus, mais le renouvelle sur un autre plan, en une itération d’octave en octave. Partant, pour conserver à ce mouvement de la Nature sa configuration curviligne et continue tout en le distinguant d’un mouvement circulaire répété et perpétuellement uniforme n’est-il d’autre transposition géométrique traditionnelle que celle du cercle en la spirale.”

Cette spirale de vie, on peut la voir notamment sur le trône de pierre du Roi d'Epée de nombreux tarots, particulièrement dans celui de Conver où elle est associée à une tige avec deux feuilles terminée par la forme graphique d'un H, Hélios et/ou Hermès.
Le commentaire précédent, fort juste, ne peut cependant s’appliquer à la vision d’Artephius, dont le but est (j'espère !) d’exprimer le Grand Oeuvre des “philosophes”. Et sur ce plan athanorical, si le Sage n’intervient pas sur “son “ chaos, la Nature arrête “son” oeuvre “tout simplement”, par K. O. (Hin ! Hin !).
C’est la Nature qui fait tout, certes, mais ne peut plus rien faire (après son premier tour de roue) sans l’intervention du Sage, dont l’unique travail ne consiste qu’à retirer les fèces qui bloquent la rouTe. Une fois ce travail de déblaiement accompli, la roue peut continuer sa progression cyclique et selon les auteurs : ces rotations, les “aigles” de Philalèthe, les “laveures” de Flamel, les “femmes nettes” de Cattiaux sont symboliquement au nombre de sept, ou “pas moins de trois et pas plus de neuf” !

Ceci nous amène au propos zachairien, qui nous fait comprendre que les Sages écrivains ont beau jeu de parler tantôt du macrocosme que du microcosme de “leur” chaos, qui s’appelle “à bon droyt” celui des Sages ou chaos philosophique APRES le premier tour de roue, quand les “éléments” (les 2 visibles, ce qui laisse présumer des 2 autres) paraissent dans l’ordre inverse.

«D’avantage, si les 4 Eléments, qui sont contraire en aucunes qualités, sont convertis l’un en l’autre, par plus forte raison, les Métaux qui sont tous d’une même Matière, et par ainsi non contraires en qualités, se convertiront l’un en l’autre. Qui est la raison pourquoi Hermès a appellé leur procréation circulaire; mais un peu improprement... parce que les Métaux ne sont point procréés par Nature, pour de parfaits revenir imparfaits (...).”

(...) par ainsi leur génération n’est point entièrement circulaire, combien qu’elle le soit en partie».”

AUTRE CITATION : “C’est cette double représentation figurative convenant aux enroulements cycliques que nous rappelle, fort à propos, Huginus à Barmâ, lorsqu’il écrit : «N’oublions pas cependant d’observer qu’il y a deux espèces de fermentation.L’une regarde la qualité et l’autre la quantité. Pour la première, il faurt observer la proportion géométrique; et dans la seconde, la proportion arithmétique. Celle-là est différemment uniforme, celle-ci uniformément difforme.»

Avant de parler de fermantation, il convient de parler de sa cause par le Feu moyen/moyeu des roues : la mort ou putréfaction. Huginus à Barmâ est peut-être “autrement” envieux... quoique ! Je couac à cause de notre vision “naturaliste” actuelle qui nous empêche “crassement” de considérer “analogiquement” les propos très rosicruciens du dit Huginus.
En effet, si l’on considère la vision portée sur Euclide et sur les “mathématiques” aux XVIè, XVIIè siècles, on reprend notre copie, après avoir lues les considérations d’ordre vitruvien et kabbalistique de la préface à Euclide de John Dee ou encore la construction de la Monade du même.
Avec les bésicles analogiques, les nombres n’expriment que des qualités, non les quantités dévolues aux chiffres. Ainsi le ternaire (soufre/sel/mercure) ne peut infléchir le mouvement des quatre éléments dans la nature, alors que dans le grand œuvre, le ternaire débarassé de sa crasse constitutive organise les quatre éléments à son image, par « multiplication ». ( 4 + 3 ==> 4 X 3)

Je reprends mes antiques élucubrations !
Plus intéressant que le texte de la Monade de Dee (diffusé sur la toile), me paraît-être l’insertion de ce “hiéroglyphe” dans le frontispice du livre homonyme : Monas Hieroglyphica.

Nous voyons représenté le Temple de Nature ou de Salomon au dôme constellé. Le long des deux colonnes visibles du Soleil et de la Lune (où sont désignés expressément les éléments et/ou les “qualités”) des gouttes de liquide ruissellent et sont recueillies dans deux vasques au pied du temple. Des citations de la Genèse nous apprennent (si l’on en doutait !) qu’il s’agit de la rosée céleste. Au sommet de l’ove/athanor où la monade est enclose, deux anges en vis à vis font coincider par leur pointes deux bâtons d’esculape. En regardant mieux, on s’aperçoit que les deux bâtons forment un compas ouvert, les bâtons d’Esculape sont donc deux moitiés de caducée, et les deux anges le rebis Hermès.
C’est l’imprimeur Sylvius, “my singular good friend” dixit Dee, qui a signé ce frontispice en Frère de la Rosée Croissante - et non des très politiques Rose-Croix-, une “géométrie” est ainsi declinée par un compas dont les branches seraient le Soleil et la Lune des “philosophes”, la branche fixe (invisible) du soufre et la branche exécutante mercurielle, baguette de magie hermétique. " Le Soufre c'est la mère de toute spiritualité et de toute corporéité " (J. B.)
Une géométrie qui opère par le Feu de Nature : essence déclinant des rotations substancielles.

La clef de cette “géométrie sacrée” du Feu secret des Sages ou du “dissolvant universel” est particulièrement illustrée (au sens propre et figuré) par les texte et dessin d’Abraham Von Frankenberg, ami et disciple de Jacob Boehme : La Clef des Choses cachées de Guillaume Postel, qui simplifie les “Tables sclavigères de Boehme :

http://www.arbredor.com/Media/couvchoses.jpg

Dans la seconde édition celle d'Amsterdam de 1646 d'un certain A. Franc. de Monte S(ancto) a été complétée d'une Clavis éditoris ad clavem autoris, « Clef de l'éditeur de la clef de l'auteur », sous forme d'un texte, accompagné d'un dessin et d'un tableau. La dédicace, au seigneur Werner de Pallant, est signée A.V.F.

« Salut ami du mystère. Nous te donnons la clef pour pénétrer à l'intérieur du sanctuaire ; reçois-la avec des mains purifiées et n'entre pas avec des pieds impurs car il faut aller chastement vers les dieux ; c'est la loi. Car si tu attires auparavant par les décrets et secrets des initiés l'universel et si tu connais d'avance le Tétrachorde ou le quadrige d'Apollon, tu auras ensuite plus facilement et plus heureusement sans aucun doute, la science de la Mercabah ou du char d'Israël, avec les séphiroths et les autres roues (rotae) de la sapience kérubinique ou biblique. Par ce combat, tantôt poétique, tantôt prophétique, pénétré et oint par le souffle de l'Esprit sacré, touché et entraîné par sa fréquentation, tu t'évaderas divinement de la forteresse où tu es prisonnier.”

La clef représentée montre les rapports (amoureux) entre le Ciel des « philosophes chymiques » représenté par le triangle (dans le cercle), et "leur" Terre par le carré, donc les “rotae” et “nos” sublimations ; la tige centrale désignant la double action d’Hermés, “celui du milieu”. l

Philalèthe, dans son Entrée ouverte au Palais fermé du Roi , nous apprend que. « Notre acier est la vraie clef de notre œuvre, sans lequel le feu de la lampe ne peut être allumé par aucun artifice : c'est la minière de l'or, l'esprit pur entre tous par excellence, un feu infernal, secret en son genre, extrêmement volatil, le miracle du monde, l'assemblage harmonique des vertus des êtres supérieurs dans les êtres inférieurs. C'est pourquoi le Tout – Puissant l'a marqué de ce signe notable par lequel la nativité fut annoncée en Orient et ils le regardèrent, émerveillés et ils reconnurent qu'un roi sérénissime venait de naître dans le monde. »

Ainsi celui qui connaît les sept rotae, planètes, sceaux, palais… sait comment s'engendre en leur centre - par les sept esprits de Dieu - la substance unique du monde, pour « accomplir le miracle d'une seule chose ».
Dans la préface à l’empereur Maximilien, John Dee fait allusion au point central de son diagramme qu’il appelle “ la terre du mariage : “ Notre Monade hiéroglyphique que voici recèle, au plus profond de son coeur, un corps terrestre " .... " Elle enseigne, sans faire appel aux mots, par quelle divine force celui-ci doit être activé. Une fois activé, il doit être uni (en perpétuel mariage) à une influence, de nature solaire et lunaire, qui a la force d'engendrer. "

Les rotae, ou sephirots, sont comme celles du char d'Ezéchiel : « Et voici, une roue en bas auprès des quatre vivants […] et les quatre avaient la même forme et leur structure était comme si une roue était au milieu d'une autre roue […] Là où l'esprit se dirigeait allaient les roues […] car l'esprit des êtres était dans les roues ». Les roues de cet étrange chariot sont les quatre premières formes de la nature qui produisent les éléments qui sont le corps des choses.

« Le mercure qui vit en Vulcain et qui est comme une roue de fer et qui se présente comme un serpent » (J. Boehme, Le chemin pour aller au Christ)

Les lignes qui suivent sont librement inspirées ou extraites de La signature des choses de Jacob Boehme et de sa Clef ou explication pour décrire ces sept formes ou ces sept qualités de la nature « qui se varient jusqu'à l'infini ». La première est le désir attractif du non-être voulant être, et cette « faim magnétique » crée un mouvement qui se resserre sur lui-même dans un froid et une dureté extrême. Se découvrant vide d'attribut, un mouvement centrifuge s'ensuit « et ce mouvement, a été, au commencement de ce monde, le séparateur des puissances, par lequel la volonté de Dieu, a réduit toutes choses, du grand mystère en une forme, elle est le Verbe émané impulsif ».
La troisième forme est le point de rupture, dans un éclair, entre ces deux mouvements contraires. Ces trois premières roues de la nature sont la Vierge noire, à la quatrième forme elle quitte sa noirceur, s'illumine, “à la septième la nature éternelle est parachevée”.
Si les anciens emploient le terme de « roue » c'est pour marquer la simultanéité dans le temps de la création qui a produit au centre de ces roues tournant les unes dans les autres la substance tri-une désignée aussi par le sel, le soufre et le mercure. « Comprenez bien que, selon l'éternité, cette génération est spirituelle, mais selon le temps, elle est matérielle ; je ne puis dire de Dieu qu'il consiste en ténèbre ou en feu, en air, en eau ou en terre ; mais par son désir, Il s'est conçu par le temps, dans le lieu de ce monde, en une essence à laquelle Il a donné des qualités au moyen du mercure prononçant et au moyen du Verbe prononcé, Il a produit des formes selon les propriétés du désir de la Nature éternelle ou verbe Fiat ».

« Le Verbe prononcé, qualité de la Nature éternelle, est le Soufre, contenant la septuple roue de la génération, qui dans l'esprit concept primitif de la Nature, est une constellation ; elle se divise de soi-même en sept qualités, puis en quatre éléments. »

« Cette constellation est un chaos, corps primitif spirituel où tout est caché. La roue septuple est le premier agencement du chaos, son corps, son entendement ; ce corps également spirituel manifeste le premier. Le troisième corps est élémentaire, visible, perceptible et il contient les deux autres. »

« Le premier corps est le Verbe prononcé du concept éternel ; il possède son langage qui est la roue mercurienne des sept formes, dans le Soufre ; il profère les quatre éléments. »

« Toute vie venant du Verbe prononcé consiste en Sel, Soufre et Mercure où se trouvent les sept propriétés de la vie de ce monde, le triple esprit précité. Le Soufre c'est la mère de toute spiritualité et de toute corporéité, le Mercure en tient la direction et le Sel en est la maison que le Mercure construit dans le Soufre » (Jacob Boehme, De la signature des Choses, Chapitre XIII).

Il convient de préciser ici que toute modification de l'un des termes entraîne celle de l'ensemble. Les sept roues ou planètes – selon J.B. : « Il y a dans la Nature tant éternelle qu'extérieure sept formes que les anciens sages ont désignées par le nom de planètes » – sont informées par les sept qualités essentielles de la divinité, les sept esprits de Dieu. Et cette nature que les hermétistes appellent Isis, Sophia la Sagesse, Maria... et Mercure, planète de la Vierge qui lui peut être assimilé comme le prouve l’ouvrage d’alchimie : De Arte Chimica :
“ ... la Vierge Marie, par un mystère indicible et le plus profond des sacrements, conçut en sa matrice virginale ce qu’il y a de plus glorieux dans le Ciel et sur la terre ... La Vierge cependant demeura intacte et inviolée ; c'est pourquoi Mercure est non sans raison comparable à la divine et glorieuse Vierge Marie. Car Mercure est Vierge, parce qu'il n'a jamais multiplié aucun corps métallique dans la sein de la terre et qu'il a cependant engendré pour nous la Pierre par la solution du « Ciel »; c'est-à-dire qu'il ouvre l'or et en fait sortir l'âme que tu dois entendre comme étant la divinité, et il la porte un peu de temps dans son ventre et, le moment venu, la conduit en un corps purifié. De ceci résulte pour nous l'enfant, c'est-à-dire le Lapis, par le sang duquel les corps inférieurs transmués sont reconduits sains et saufs dans le ciel d'Or. »

Ah bon an ! tant d’heures ! salut.

C...a peu près tout, aujourd’hui

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Message  Montaléchel Sam 19 Juin 2010, 19:00

Le texte d'Aliboron m'a fait penser à quelque chose…
Quelque part, dans ce développement kilométrique, sont évoqué le temps, les cycles, la matière. Eh oui, me dis-je ! "Cycles" est le mot-clé !

Merci donc à René Alleau d'avoir établi le lien mathématique entre le temps (25 920 ans terrestres, durée de la Grande Année) et la distance (25 920 millions de km parcourus par la lumière en un jour terrestre), car, a priori rien ne justifie un rapport de cause à effet entre ces deux phénomènes si on reste dans le cadre d'une vision mécaniste de l'astronomie.
Or, cette dernière est insatisfaisante. L'univers ne peut plus aujourd'hui être compris si on ne tient pas compte des interférences harmoniques nées des interactions des corps célestes avec les champs magnétique, électrique et gravitationnel au sein desquels ils se meuvent en pivotant.
La lumière, élément astronomique fondamental, est constituée de photons, ondes-particules à cheval entre la matérialité et l'énergie pure, à cheval entre la matière et l'antimatière. La lumière est émise, transmise, captée : elle est le médium (le moyen, l'intermédiaire) qui fournit l'information d'un astre à l'autre (ex.: d'une constellation zodiacale à la Terre). En tant qu'onde, la lumière est régie par des cycles, et ces cycles représentent des oscillations alternant selon un facteur temps. Or, les ondes, lorsqu'elles interagissent les unes avec les autres, s'amplifient mutuellement, ou s'harmonisent, ou se neutralisent, en proportions variables selon les cas.
Astres / lumière / matière / cycles : tous les éléments sont bel et bien présents pour établir le lien entre le Zodiaque et l'Alchimie, à condition d'abandonner la conception mécaniste de l'astronomie pour envisager une trame harmonique universelle où tout interagit avec tout par le biais de propagations de perturbations ondulatoires affectant les champs fondamentaux baignant l'univers.

Dans cette conception, une particule matérielle est vue comme un agglomérat local d'ondulations de champs ("paquet" d'ondes) dont les valeurs oscillatoires s'additionnent tellement (interférences constructives, fonctions harmoniques) qu'elles deviennent perceptibles à nos organismes !
Zodiaque, Hermétisme, et Alchimie 100619072222385006258413

Vu ainsi, toute matière (et donc aussi la matière alimentant vaisseaux et creusets des alchimistes) n'est rien d'autre qu'une construction harmonique de fluctuations ondulatoires des champs fondamentaux de l'univers. Il n'y a donc pas lieu de fixer son attention sur les particules matérielles, puisqu'elles ne sont que résultantes (locales) d'oscillations produites ailleurs dans les étoiles, loin, très loin, surtout du côté du Soleil, de la Lune, et du Zodiaque.

Il en découle qu'un alchimiste ne doit pas décortiquer la matière au fourneau : ce serait aussi efficace que d'essayer de démonter une radio pour trouver la personne qui parle dedans ! Au contraire, un Alchimiste doit percevoir, au travers de sa matière, l'expression des champs harmoniques qui baignent l'univers et qui, localement, s'expriment de façon densifiée au point de paraître solides. Agir harmoniquement sur ces champs fondamentaux en comprenant comment les cycles zodiacaux affectent localement les champs fondamentaux est une des clés de la réussite alchimique.
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Message  Charly Alverda Sam 19 Juin 2010, 21:40

Bonjour

Excusez-moi de dire toujours “bonjour”, c’est un tic nerveux depuis mon enfance !

CITATION :
“... Il en découle qu'un alchimiste ne doit pas décortiquer la matière au fourneau : ce serait aussi efficace que d'essayer de démonter une radio pour trouver la personne qui parle dedans ! Au contraire, un Alchimiste doit percevoir, au travers de sa matière, l'expression des champs harmoniques qui baignent l'univers et qui, localement, s'expriment de façon densifiée au point de paraître solides. Agir harmoniquement sur ces champs fondamentaux en comprenant comment les cycles zodiacaux affectent localement les champs fondamentaux est une des clés de la réussite alchimique.”

Je ne partage pas jusqu’à ce point la dernière phrase conclusive de Montaléchel, mais voila, ce me semble, le seul vrai raisonnement que tout étudiant en l’art d’Hermès devrait tenir de prime. Car :

“ Quoi de plus léger que la lumière du soleil ?
Cependant c'est elle qui donne le poids à toutes les choses du monde.”

“ La lumière du soleil contient toutes les autres lumières, elle est comme l'essence de la vie.”

“ La lumière du soleil, de la lune et des étoiles féconde perpétuellement l'eau du ciel qui porte la semence jusque dans les profondeurs de la terre d'où surgit la vie des êtres et des choses.”
(Le Message retrouvé)

“ Au cinquième feuillet, il y avoit un beau Rosier fleuri au milieu d'un beau Jardin, appuyé contre un CheminCroisé Chêne creux ; au pied desquels bouïllonnoit une Fontaine d'Eau très-blanche, qui s'alloit précipiter dans des abîmes, passant néanmoins premièrement entre les mains d'infinis Peuples qui fouïlloient en terre, la cherchant ; mais parce qu'ils étoient aveugles, nul ne la connoissoit, hormis quelqu'un qui en considéroit le poids. “
(Flamel, Le Livre des Figures)

C’est en effet par les seuls “yeux de l’esprit” que l’on peut apercevoir la “pierre philosophale” qui nous environne, que nous respirons et mangeons... et en “connoitre le poids !, il ne s’agit que de la recueillir pour la condenser jusqu’à la densité d’une pierre. Il n’est nul besoin de chercher à comprendre comment se produisent les 4 énergies "éléments", je doute que cela soit possible ! Mais il s’agit d'apprendre à confectionner l’Aimant des Sages, sur ce point Limojon de Saint Didier est grand !
De plus connaître le processus du G. O. est certes accessible et intéressant, mais ne nous permet pas d’oeuvrer, c’est-à-dire de simplement aider la Nature, comme je l’ai souligné dans mon précédent post.

Car, si la fermentation comme dit l’ “ autre “ est un mystère, songeons à la fabrication du levain ; ce qui la conditionne : la double clef de la mort et de la vie de SaintE Pierre, en est un d’une autre taille ! Qui n’est pas accessible par déduction de la plate raison humaine, et heureusement ! Mais seulement par “révélation”, ce qui désigne l’alchimie comme art sacerdotal et la met en parallèle, sinon en coïncidence, avec le Bhakti-Yoga : “aimer au point ou l’être ou la chose aimé(e) et soi sont un”. Car en ce lieu (en plein champ) il convient d’appréhender les deux niveaux de l’alchimie : la chrysopée, le parergon des R + C : (Pouah ! de l’or!), et la palingénésie ou la science de la régénération de l’être :

“ (Melchi-Tsédeq : écrit en caractères hébraïques). Melchi-Tsédeq signifie littéralement « l'instructeur dans la vraie substance de vie et dans la séparation de cette véritable substance de vie d'avec l'enveloppe destructible qui l'enferme ».
Un prêtre est un séparateur de la nature pure d'avec la nature impure ; un séparateur de la substance qui contient tout, d'avec la matière destructible qui occasionne la douleur et la misère. Le sacrifice, ou ce qui a été séparé, consiste dans le pain et le vin.
“Pain” veut dire littéralement la substance qui contient tout, et “vin” la substance qui vivifie tout.
Ainsi, un prêtre selon l'ordre de Melchitsédeq est celui qui sait séparer la substance qui contient tout et vivifie tout, de la matière impure ; et qui la sait employer comme un vrai moyen de réconciliation et de réunion pour l'humanité tombée, afin de lui communiquer la vraie dignité royale ou la puissance sur la nature, et la dignité sacerdotale ou le pouvoir de s'unir par la Grâce aux mondes supérieurs.
Dans ce peu de mots est contenu tout le mystère du Sacerdoce de Dieu, la suprême vocation du prêtre. " (D’Eckhartshausen. La Nuée sur le Sanctuaire)

Zozodiaquement votre,

C...a

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Message  Charly Alverda Sam 19 Juin 2010, 22:05

Il est intéressant que la formulation de Montaléchel, quant à l'approche alchimique, se serve des connaissances scientifiques actuelles pour illustrer ce qui n'était que de l'ordre de la "voyance", plus exactement de la "contemplation".
N'oublions pas cependant que les découvertes scientifiques peuvent apparaître autant comme des fictions pointant vers le réel que les mythes des anciens, lire ou relire les propos de Menon dans cet extrait des Dialogues sur l’expérience libératrice, de Roger Godel me paraît judicieux :

“ MENON. - Comment procédez-vous pour perfectionner une théorie ?

LE PHYSICIEN. - En interrogeant les faits à la clarté de la théorie, et la théorie à la clarté des faits. D'une étape à I’autre, des précisions croissantes sont introduites dans la formulation des lois. Oui, voilà le but de notre recherche : la découverte et l'énoncé de lois en termes exacts, rigoureusement définis ; voilà comment nous reconnaissons les exigences de la vérité scientifique. Dans l'exactitude de l’information, dans nos fidèles tentatives de l'exprimer le mieux possible.

CLAUDE - Les lois dont vous parlez concernent le champ de fond soumis à votre étude ; elles en sont inséparables. Puisqu’elles se rapportent au substrat, je peux déclarer quelles en émanent. Cependant, elles appartiennent aussi à notre pensée investigatrice dont elles possèdent la nature. En elles réside l'intelligibilité du champ. Quant au champ proprement dit, il est la source émettrice, le «réceptacle » unique et indifférencié d'où procède tout. En cet arrière plan il se distingue, pour ainsi dire, de l'énoncé des lois par lesquelles, on tente - très imparfaitement - de le faire connaître. Sa nature peut bien revêtir l'aspect de l'intelligibilité, de la conscience, de la matière, de l'énergie, elle ne cesse jamais, pour autant, d'être elle-même. Nous sommes immergés dans cet océan primordial. Il se révèle à qui le cherche derrière les apparences d'un grain de l'épiderme comme dans les cellules du cerveau - mouvant à perpétuité la nappe de ses ondes, créateur de particules sur ses niveaux divers d'excitation, mais immuable par nature.

MENON - Votre théorie moderne est une fiction commode. Elle remplit une fonction indispensable parce qu'elle fournit un support provisoire à la pensée. L'intellect ne pouvant opérer dans le vide de l'abstraction pure, se donne des images subtiles. On aurait tort de les prendre trop au sérieux. Je reconnais à ces créations la même valeur qu'à nos mythes ; leur imagerie pointe dans la direction d'une réalité en elle-même informulable. Lorsque vous avez déployé devant moi votre théorie du champ, je croyais entendre, à nouveau, Platon exposer son étrange vision de la «chora » primordiale. Il y a sûrement du vrai dans votre image de l'océan illimité. Je me le représente bien avec ses fluctuations de polarité d'où jaillissent des grains de lumière et une poussière de particules sans dimensions. Mais la vérité est autre. Pour en atteindre authentiquement l'au-delà, il faut laisser les formes, si subtiles soient-elles, s’effacer.
Au cours du dialogue, vous avez fait une remarque dont l'importance m'a frappé. Cela revient à dire ceci : l'étude du champ d'observation nous livre des lois ; dans leur énoncé réside l'intelligibilité du champ ; mais on doit reconnaître aussi, à travers leur formulation, un attribut propre à ce champ. Et ma pensée formulante - comme d'ailleurs, mon être entier - est une particularité du champ se révélant à lui-même en termes de conscience mentale. Je suis cela : l'observateur, l'instrument et l'objet d'observation tout à la fois. Notre cerveau en fonction est une singularité du cosmos. Il porte dans l'intimité de sa structure l'inscription de la loi qui a procédé à sa genèse et dont il est l'expression vivante. En déchiffrant le monde, il se déchiffre lui-même, car la loi cosmique figure dans son plan d'organisation. Elle est manifeste dans l'arrangement du réseau et dans son jeu fonctionnel aux degrés infinis de liberté.
Un authentique chercheur s'arrête-t-il jamais en chemin ? D'étape en étape, il corrige et reconstruit la dialectique de sa recherche. Semblable au «champ » dont il explore les phénomènes, lui-même est polarisé ; son attention, entraînée par l'irrésistible exigence de la vérité, oscille entre l'objet et le sujet, entre les observables et l'observateur. Elle passe de l'examen des faits objectifs à la méditation. Finira-t-elle par découvrir, sous l'infrastructure des formulations changeantes, la Loi des lois ?

LE PHYSICIEN. - J'hésite à croire qu'il existe réellement une Loi des lois, vérité dernière. Cependant admettons, a titre d'hypothèse, que cette entité existe, serait-elle accessible à notre investigation ?

MENON. - Pour l'atteindre, il faut nécessairement substituer aux outils ordinaires de nature mentale un instrument de pénétration plus aigu. Nous savions cela au temps de Socrate et de Platon, c'était une notion élémentaire. Aussi avions-nous recours à l'épistémé, à la noésis pour atteindre la Vérité - l'Aléthéia.

CLAUDE. - Les langues modernes n'ont pas d'équivalent pour désigner des fonctions opérant par delà les catégories de la pensée."

Charly Alverda

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Message  Logos Lun 21 Juin 2010, 18:47

Oulala y'a du boulot !
merci aux intervenants !
Logos
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Message  aliboron Lun 21 Juin 2010, 19:15

Trop super génial !!!
Merci à Charly et à Montaléchel, vos contributions me ravissent cordialement les aureilles.

Faut que je tourne 7 fois la langue dans sa boite avant de remettre une pièce dans cette croisée à la suite des votres.


Charly, ton florilège sent sacrément bon; mon souci c’est que J.Boehme me scotsche les neurones; aussi je digère ses éclairs qq temps avant de te répondre.


Montaléchel, les propos du Ménon (amenés par Charly) :

«En déchiffrant le monde, il se déchiffre lui-même, car la loi cosmique figure dans son plan d'organisation. Elle est manifeste dans l'arrangement du réseau et dans son jeu fonctionnel aux degrés infinis de liberté
me paraissent consonner avec les tiens :
«trame harmonique universelle où tout interagit avec tout»; «construction harmonique de fluctuations ondulatoires des champs fondamentaux de l'univers».


Bref, ceci pour vous remercier de mettre du pain sur nos planches (et non l’inverse... ).

Je vous répond plus amplement par la suite.
Cordialement
aliboron
aliboron

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