Le chêne
+3
Henri Schersch
Christian Hersey
Trinity
7 participants
Page 1 sur 1
Le chêne
Du temps des Gaulois, les druides allaient en forêt pour couper le gui sacré, le sixième jour de l'année celtique. Leur préférence se portait sur le gui poussant sur le chêne, car le chêne était "l'arbre du soleil", symbolisant la force et la puissance. Et précisément, à cause de sa force, le chêne n'est que rarement parasité par le gui parce que cet arbre semble opposer une barrière chimique à la pénétration du gui dans ses rameaux.
Chêne rouvreLa force du chêne se retrouve aussi dans la qualité de son bois, puisque le mobilier ancien qui nous reste du Moyen-âge ou avant est fréquemment réalisé en bois de chêne. Il en va de même pour les poutres de charpentes qui soutiennent aujourd'hui encore des toitures multi centenaires. Comparativement à la plupart d'autres espèces végétales qui se précipitent vers le ciel dans une compétition pour un maximum de lumière, le chêne a une croissante lente, il prend le temps de se construire une charpente solide avec, en résultat, une longévité pouvant quelquefois dépasser mille ans (l'âge naturel moyen étant d'environ 6 siècles et, bien sûr, il existe plusieurs espèces et sous-espèces, chacune ayant des caractéristiques propres). Cette longévité lui donne donc aussi une connotation de sagesse, la sagesse qu'on reconnaît à ceux qui ont déjà beaucoup vécu, beaucoup appris de la vie.
Le symbole de longévité se retrouve aussi dans la tradition des "noces de chêne", célébration qui consacre… 80 ans de mariage !
Si le roi Louis IX (St. Louis) rendait la justice sous un chêne à Vincennes, ce n'est pas un hasard. Certes, le lieu était paisible, agréable, délicatement ombragé en été, mais ce faisant, le roi se plaçait sous l'emblème de la force, de la virilité, de la solidité, de la longévité, de la durabilité, de la sagesse.
Ce geste établissait aussi un lien de continuité ( chaîne) avec l'ancienne sagesse druidique. Acte anodin d'un souverain bon enfant ? Ou symbole voulu, geste calculé ? Car le chêne, par sa longévité, symbolise aussi la stabilité et la continuité d'un régime politique ; on retrouve ainsi le rameau ou la feuille de chêne sur des représentations du pouvoir (toujours soucieux de son image de garant d'un ordre stable) telles que des drapeaux, des blasons, des emblèmes, des pièces de monnaie, des képis d'officiers, des médailles (Légion d'Honneur)…
Le symbole de justice associé au chêne se retrouve aussi dans les mythes liés à Robin-des-Bois (Robin Hood) qui, lors de sa lutte contre l'usurpateur du trône, avait établi son quartier général dans un chêne de la Forêt de Sherwood.
Le chêne était exploité pour la qualité de son bois, très massif, très dur, très solide, et donc résistant contre les parasites, mais son écorce était également exploitée (chêne-liège, pour sceller hermétiquement les bouteilles), de même que ses glands dont on faisait de la farine : une farine de substitution pour les humains en cas de disette, et en temps ordinaire une farine pour les porcs qui en sont friands.
Pour l'origine de son nom et autres détails étymologiques, je vous propose de vous référer à Wikipedia. On y apprend notamment que le nom latin du genre (quercus) dérive d'une très ancienne racine indo-européenne mythologiquement associé à l'orage, autre symbole de puissance.
Chêne rouvre
Le symbole de longévité se retrouve aussi dans la tradition des "noces de chêne", célébration qui consacre… 80 ans de mariage !
Si le roi Louis IX (St. Louis) rendait la justice sous un chêne à Vincennes, ce n'est pas un hasard. Certes, le lieu était paisible, agréable, délicatement ombragé en été, mais ce faisant, le roi se plaçait sous l'emblème de la force, de la virilité, de la solidité, de la longévité, de la durabilité, de la sagesse.
Ce geste établissait aussi un lien de continuité ( chaîne) avec l'ancienne sagesse druidique. Acte anodin d'un souverain bon enfant ? Ou symbole voulu, geste calculé ? Car le chêne, par sa longévité, symbolise aussi la stabilité et la continuité d'un régime politique ; on retrouve ainsi le rameau ou la feuille de chêne sur des représentations du pouvoir (toujours soucieux de son image de garant d'un ordre stable) telles que des drapeaux, des blasons, des emblèmes, des pièces de monnaie, des képis d'officiers, des médailles (Légion d'Honneur)…
Le symbole de justice associé au chêne se retrouve aussi dans les mythes liés à Robin-des-Bois (Robin Hood) qui, lors de sa lutte contre l'usurpateur du trône, avait établi son quartier général dans un chêne de la Forêt de Sherwood.
Le chêne était exploité pour la qualité de son bois, très massif, très dur, très solide, et donc résistant contre les parasites, mais son écorce était également exploitée (chêne-liège, pour sceller hermétiquement les bouteilles), de même que ses glands dont on faisait de la farine : une farine de substitution pour les humains en cas de disette, et en temps ordinaire une farine pour les porcs qui en sont friands.
Pour l'origine de son nom et autres détails étymologiques, je vous propose de vous référer à Wikipedia. On y apprend notamment que le nom latin du genre (quercus) dérive d'une très ancienne racine indo-européenne mythologiquement associé à l'orage, autre symbole de puissance.
Trinity- Nombre de messages : 116
Date d'inscription : 03/04/2008
Re: Le chêne
Ah ! Le symbolisme du chêne !
Certainement !
Et de plus, ceux qui ont parcouru notre BlogForum dans tous ses recoins auront remarqué qu'il est écrit à plusieurs endroits que le chêne est mentionné dans le "Livre des figures hiéroglyphiques", attribué à Nicolas Flamel, lequel aurait reçu son contenu d'un certain Abraham le Juif. Cette filiation historique est fortement contestée, vraisemblablement avec raison. Pourtant, que l'existence de ces deux personnages puisse être partiellement mythique, et que l'ouvrage soit vraisemblablement moins ancien que prétendu, n'empêche pas que le chêne puisse également être important en Alchimie !
D'abord décrites (en texte uniquement) dans la plus ancienne des éditions connues (1612), les "figures" furent très rapidement représentées graphiquement dans les éditions ultérieures. La gravure qui évoque le chêne est décrite comme située sur le cinquième feuillet.
Le chêne (creux), associé au rosier et à la fontaine, voilà qui mérite une attention particulière !
Mais le pseudo Flamel n'en reste pas là, car dans le même ouvrage, il nous rappelle que Cadmus vainquit le "Serpent de Mars qui avait dévoré ses compagnons" ; puis il ajoute que ce héros "l'occit le perçant de sa lance contre un Chêne creux". Et Flamel termine alors son récit allégorique (et son chapitre) en ajoutant encore cette courte phrase : "Note ce Chêne".
Preuve que le Chêne (à chaque fois noté avec une majuscule), n'a manifestement rien d'anodin dans le processus alchimique…
Certainement !
Et de plus, ceux qui ont parcouru notre BlogForum dans tous ses recoins auront remarqué qu'il est écrit à plusieurs endroits que le chêne est mentionné dans le "Livre des figures hiéroglyphiques", attribué à Nicolas Flamel, lequel aurait reçu son contenu d'un certain Abraham le Juif. Cette filiation historique est fortement contestée, vraisemblablement avec raison. Pourtant, que l'existence de ces deux personnages puisse être partiellement mythique, et que l'ouvrage soit vraisemblablement moins ancien que prétendu, n'empêche pas que le chêne puisse également être important en Alchimie !
D'abord décrites (en texte uniquement) dans la plus ancienne des éditions connues (1612), les "figures" furent très rapidement représentées graphiquement dans les éditions ultérieures. La gravure qui évoque le chêne est décrite comme située sur le cinquième feuillet.
. . . | “Au cinquième feuillet, il y avoit un beau Rosier fleuri au milieu d'un beau Jardin, appuyé contre un Chêne creux ; au pied desquels bouïllonnoit une Fontaine d'Eau très-blanche, qui s'alloit précipiter dans des abîmes, passant néanmoins premièrement entre les mains d'infinis Peuples qui fouïlloient en terre, la cherchant ; mais parce qu'ils étoient aveugles, nul ne la connoissoit, hormis quelqu'un qui en considéroit le poids." |
Mais le pseudo Flamel n'en reste pas là, car dans le même ouvrage, il nous rappelle que Cadmus vainquit le "Serpent de Mars qui avait dévoré ses compagnons" ; puis il ajoute que ce héros "l'occit le perçant de sa lance contre un Chêne creux". Et Flamel termine alors son récit allégorique (et son chapitre) en ajoutant encore cette courte phrase : "Note ce Chêne".
Preuve que le Chêne (à chaque fois noté avec une majuscule), n'a manifestement rien d'anodin dans le processus alchimique…
Christian Hersey- Nombre de messages : 100
Date d'inscription : 04/04/2008
Re: Le chêne
Bonjour,
J'ai trouvé d'autres gravures qui pourraient se référer à la même description, avec des variantes :
. .
Car le jardin, le chêne et le rosier sont présents, mais je ne vois pas la fontaine, qui pourtant constitue une partie importante dans le texte d'origine !
Par contre, sur la figure de gauche, on voit très nettement que le chêne est creux. C'est même presque une caverne, tant la cavité est grande. Cet arbre doit être en mauvaise santé, et pourri au centre. Un jardinier m'a un jour expliqué que si on ne protégeait pas la cicatrice d'une branche sciée, l'eau de pluie s'infiltrait entre le bois et l'écorce et pouvait, à la longue, faire pourir tout le coeur de l'arbre. Son bois est constitué de cellules mortes, mais c'est néanmoins celui-ci qui maintient la solidité de l'ensemble. Un chêne se creuse ainsi lorsque son bois est pourri, devenu tendre, même poussiéreux si le temps est sec. Certains oiseaux adorent de telles cavités pour nidifier (hiboux, par exemple). Quant à la matière pulvérulente qu'on peut extraire de la cavité, elle peut fournir un bon compost si les champignons ne se mettent pas dedans. Par contre, une action de champignons transforme le bois du chêne en train de pourrir : les morceaux bruns friables deviennent une sorte de poudre blanche.
J'ai lu quelque part que le chêne ainsi pourri pourrait servir dans la préparation de la première phase de l'œuvre alchimique, mais faute d'y connaître, je ne m'avancerais pas sur ce terrain.
Sur la gravure de droite, pas de fontaine non plus, mais des morceaux de planches incurvées qui pourraient être des morceaux d'une barrique. Un récipient, donc, qui expliquerait que l'eau se serait écoulée, comme d'une fontaine (mais ponctuellement, sans la notion d'écoulement continu). Cela me déroute un peu. Sauf que les barriques ont souvent été réalisées en bois de chêne, question de solidité. Or, les vieux tonneaux ont tendance à se recouvrir de sel de tartre sur leur face interne. Serait-ce une indication ? Ce sel de tartre aurait-il un rapport avec "l'eau très blanche" de la fontaine décrite par Flamel ?
D'autant plus que le texte dit que cette eau très blanche "s'alloit précipiter dans des abîmes". Or, les abîmes, l'enfer, dans la mythologie grecque, c'est le Tartare.
Tartre ? Tartare ? Il y a comme un air de famille, phonétiquement .
Au sujet de Cadmus (ou Cadmos), j'ai trouvé cette peinture de Hendrick Goltzius (début du 17ème siècle) montrant le héros tuant le "Serpent de Mars" qui a dévoré ses compagnons, comme le note Flamel.
Sauf que la représentation par l'artiste montre Cadmos "fixant" de sa lance un dragon sur un immense chêne creux. Ceci me rappelle évidemment certains développements faits par Loup dans le fil Dragons et Ouroboros, et aux représentations de saints ou de chevaliers qui fourrent leur lance dans la gueule d'un dragon ( St. Georges, St. Marcel, etc.).
J'ai trouvé d'autres gravures qui pourraient se référer à la même description, avec des variantes :
. .
Car le jardin, le chêne et le rosier sont présents, mais je ne vois pas la fontaine, qui pourtant constitue une partie importante dans le texte d'origine !
Par contre, sur la figure de gauche, on voit très nettement que le chêne est creux. C'est même presque une caverne, tant la cavité est grande. Cet arbre doit être en mauvaise santé, et pourri au centre. Un jardinier m'a un jour expliqué que si on ne protégeait pas la cicatrice d'une branche sciée, l'eau de pluie s'infiltrait entre le bois et l'écorce et pouvait, à la longue, faire pourir tout le coeur de l'arbre. Son bois est constitué de cellules mortes, mais c'est néanmoins celui-ci qui maintient la solidité de l'ensemble. Un chêne se creuse ainsi lorsque son bois est pourri, devenu tendre, même poussiéreux si le temps est sec. Certains oiseaux adorent de telles cavités pour nidifier (hiboux, par exemple). Quant à la matière pulvérulente qu'on peut extraire de la cavité, elle peut fournir un bon compost si les champignons ne se mettent pas dedans. Par contre, une action de champignons transforme le bois du chêne en train de pourrir : les morceaux bruns friables deviennent une sorte de poudre blanche.
J'ai lu quelque part que le chêne ainsi pourri pourrait servir dans la préparation de la première phase de l'œuvre alchimique, mais faute d'y connaître, je ne m'avancerais pas sur ce terrain.
Sur la gravure de droite, pas de fontaine non plus, mais des morceaux de planches incurvées qui pourraient être des morceaux d'une barrique. Un récipient, donc, qui expliquerait que l'eau se serait écoulée, comme d'une fontaine (mais ponctuellement, sans la notion d'écoulement continu). Cela me déroute un peu. Sauf que les barriques ont souvent été réalisées en bois de chêne, question de solidité. Or, les vieux tonneaux ont tendance à se recouvrir de sel de tartre sur leur face interne. Serait-ce une indication ? Ce sel de tartre aurait-il un rapport avec "l'eau très blanche" de la fontaine décrite par Flamel ?
D'autant plus que le texte dit que cette eau très blanche "s'alloit précipiter dans des abîmes". Or, les abîmes, l'enfer, dans la mythologie grecque, c'est le Tartare.
Tartre ? Tartare ? Il y a comme un air de famille, phonétiquement .
Au sujet de Cadmus (ou Cadmos), j'ai trouvé cette peinture de Hendrick Goltzius (début du 17ème siècle) montrant le héros tuant le "Serpent de Mars" qui a dévoré ses compagnons, comme le note Flamel.
Sauf que la représentation par l'artiste montre Cadmos "fixant" de sa lance un dragon sur un immense chêne creux. Ceci me rappelle évidemment certains développements faits par Loup dans le fil Dragons et Ouroboros, et aux représentations de saints ou de chevaliers qui fourrent leur lance dans la gueule d'un dragon ( St. Georges, St. Marcel, etc.).
Henri Schersch- Nombre de messages : 330
Age : 54
Date d'inscription : 21/07/2008
Re: Le chêne
Je ne peux que tiquer lorsque je lis ceci :
Car, voyez-vous, si la Grand'Place de Bruxelles encode dans sa décoration architecturale bien des éléments liés au Grand-Œuvre alchimique, bien des rues avoisinantes sont également à incorporer dans le décodage. Jugez-donc sur pièces.Christian Hersey a écrit:Le chêne (creux), associé au rosier et à la fontaine, voilà qui mérite une attention particulière !
Dans le sujet L'Etoile du matin, J'avais déjà évoqué la fontaine de jouvence que des milliers de touristes photographient chaque année sans comprendre sa symbolique alchimique le célèbre Mannekenpis. Il s'agit bien d'une fontaine, dont l'eau est issue d'un jouvenceau, donc, nous lisons "fontaine de jouvence". Eh bien figurez-vous que cette fontaine est située… au pied de la Rue du Chêne ! Du chêne, il n'y en a plus trace aujourd'hui, urbanisation oblige. Par contre, cette rue monte assez fortement, évoquant une idée d'escalade, d'ascension. Elle se prolonge d'ailleurs par la Rue de l'Escalier, ce qui est clairement évocateur. Et grâce aux outils informatiques qui nous permettent aujourd'hui de représenter une cartographie en relief en quelques clics, vous pouvez vérifier à loisir que non loin de la Grand'Place (cercle bleu clair) se trouve (cercle jaune) l'ensemble Fontaine/Chêne/Rosier ! Et il s'agit bien d'un codage volontaire et non d'un écho toponymique oublié, puisque la très courte Impasse du Val des Roses ne mène vers aucun val. Au contraire, ce cul-de-sac d'une cinquantaine de mètres est strictement à plat, et hormis la Rue du Chêne qui descend, tout l'environnement n'est qu'une élévation globale et progressive vers N-D du Sablon. | . |
. . . |
Pour être plus complet, je devrais encore évoquer une très étroite maison de la Grand'Place qui se rapporte plus ou moins au même thème. Sa symbolique alchimique se rapporte à la putréfaction (dans la phase SOLVE), une phase de déliquescence destinée à faire ultérieurement émerger la Vie sous une autre forme. C'est une demi-maison, située dans le bas de la place, face à l'Hôtel de Ville (sous le même toit que celle dénommée Le Petit Renard) et qu'on appelle Le Chêne. Malheureusement, plus aucun ornement de façade ne subsiste aujourd'hui pour l'identifier aisément :
Bruce Hellaire- Nombre de messages : 49
Date d'inscription : 11/11/2008
Re: Le chêne
Fulcanelli évoque aussi le chêne, bien entendu, puisqu'il se réfère fréquemment aux textes alchimiques de ses prédécesseurs. Dans "Le Mystère des Cathédrales", lorsqu'il se livre à un essai de décodage des bas-reliefs de la façade de Notre-Dame de Paris – du moins, de ceux qui n'ont pas été trop altéré par les siècles – il observe, au niveau du Portail du Jugement (le principal, celui qui se trouve au centre de la façade occidentale, la plus connue) un médaillon qu'il nomme "La Fontaine mystérieuse au pied du Vieux Chêne". Celui-ci est situé tout en bas, à hauteur de visage, dans un élément qu'en architecture on appelle le stylobate, c'est-à-dire le bas de colonne. Il est normal que les éléments relatifs à l'Alchimie, qui est la mère de la religion, se retrouvent à la base de la cathédrale. | . |
Fulcanelli a écrit:Sur les faces latérales des contreforts qui limitent le grand portail, nous trouverons, à hauteur de l’oeil, deux petits bas-reliefs encastrés chacun dans une ogive. Celui du pilier de gauche présente l’alchimiste découvrant la Fontaine mystérieuse que le Trévisan décrit dans la Parabole finale de son livre sur la Philosophie naturelle des Métaux.
.
L’artiste a cheminé longtemps ; il a erré par les voies fausses et les chemins douteux ; mais sa joie éclate enfin ! Le ruisseau d’eau vive coule à ses pieds ; il sourd, en bouillonnant, du vieux chêne creux. Notre Adepte a frappé le but. Aussi, dédaignant l’arc et les flèches avec lesquelles, à l’instar de Cadmus, il transperça le dragon, il regarde ondoyer la source limpide dont la vertu dissolvante et l’essence volatile lui sont attestées par un oiseau perché sur l’arbre.
.
Mais quelle est cette Fontaine occulte ? De quelle nature est ce puissant dissolvant capable de pénétrer tous les métaux, — l'or en particulier, — et d'accomplir, avec l'aide du corps dissous, le grand ouvrage en entier ? — Ce sont là des énigmes si profondes qu'elles ont rebuté un nombre considérable de chercheurs ; tous, ou presque, se sont brisés le front contre ce mur impénétrable, élevé par les Philosophes pour servir d'enceinte à leur citadelle.
.
La mythologie la nomme Libéthra et nous raconte que c'était une fontaine de Magnésie, laquelle avait, dans son voisinage, une autre source nommée la Roche. Toutes deux sortaient d’une grosse roche dont la figure imitait le sein d'une femme ; de sorte que l'eau semblait couler de deux mamelles comme du lait. Or, nous avons vu que les anciens auteurs appellent la matière de l'Œuvre notre Magnésie et que la liqueur extraite de cette magnésie est dite Lait de la Vierge. Il y a là une indication. Quant à l'allégorie du mélange ou de la combinaison de cette eau primitive issue du Chaos des Sages, avec une seconde eau de nature différente (quoique de même genre), elle est assez claire et suffisamment expressive. De cette combinaison résulte une troisième eau qui ne mouille pas les mains, et que les Philosophes ont appelé tantôt Mercure, tantôt Soufre, selon qu’ils envisageaient la qualité de cette eau ou son aspect physique.
.
Dans le traité de l’Azoth, attribué au célèbre moine d’Erfurth, Basile Valentin, et qui serait plutôt l’oeuvre de Senior Zadith, on remarque une figure sur bois représentant une nymphe ou sirène couronnée, nageant sur la mer et faisant jaillir, de ses seins rebondis, deux jets de lait qui se mélangent avec les flots.
.
Chez les auteurs arabes, cette fontaine porte le nom d’Holmat ; ils nous enseignent, de plus que ses eaux donnèrent l’immortalité au prophète Elie (du grec Helios, soleil). Ils placent la source fameuse dans le Modhallan, terme dont la racine signifie Mer obscure et ténébreuse, ce qui marque bien la confusion élémentaire que les Sages attribuent à leur Chaos ou matière première.
.
(…)
.
Parmi les descriptions qui accompagnent les Figures symboliques d’Abraham le Juif, dont le livre, dit-on, appartint à Nicolas Flamel, et que cet Adepte tenait exposées dans sa boutique d'écrivain, nous en relèverons deux qui ont trait à la Fontaine mystérieuse et à ses composants. Voici les textes originaux de ces deux légendes explicatives :C'est ce dernier personnage qui forme le sujet du motif sculpté de Notre-Dame de Paris.Troisième figure. — Est dépeint et représenté un jardin clos de hayes, où y a plusieurs quarreaux. Au milieu, y a un vieil creux de chesne, au pied duquel, à costé, y a un rosier à feuilles d’or et de roses blanches et rouges, qui entoure ledit chesne jusqu'au haut, proche de ses branches. Et au pied dudit creux de chesne bouillonne une fontaine clere comme argent, qui se va perdant en terre ; et parmy plusieurs qui la cherchent, estoient quatre aveugles qui la houent et quatre autres qui la cherchent sans fouiller, estant ladite fontaine devant eux, et ne peuvent la trouver, excepté un qui la pese en sa main.
Nelly Foulcat- Nombre de messages : 108
Date d'inscription : 03/10/2008
Re: Le chêne
Bonjour.
Revenons sur ce chêne creux. Quelle importance que ce chêne soit creux ?
Chêne creux d'environ 600 ans, près de Sainte-Menehould (Marne, France)creux > creusé
Ce creux, cette cavité naturelle, a un peu le même rôle symbolique que la caverne. C'est l'abri contre les nuisances externes, c'est la cachette, l'endroit protégé, le lieu sécurisé. A l'abri des regards, mais aussi à l'abri de la lumière.
creux > creuset
On raconte que le chêne creux représenterait l'athanor du chercheur en Alchimie. Ce n'est pas absurde, puisque cette cavité en bois de chêne peut adéquatement abriter un lent processus de maturation, comme il en va aussi du vin qu'on laisse mûrir en fûts de chêne. Le mot "fût" désignant à la fois la barrique et le tronc haut, donc à la fois le tonneau creux et l'arbre creux. En un sens, le tonneau en bois de chêne (ce bois étant préféré pour sa robustesse pérenne) est porteur de la même symbolique que le chêne creux.
Et lorsque nous parlons de lent processus de maturation, nous ne pouvons manquer d'évoquer le parallélisme avec la matrice où mature le bébé en gestation. Le chêne creux représente donc aussi le sein maternel, ou, d'une façon plus générale, le lieu abrité où la vie fragile peut prendre le temps d'arriver à terme. Comme le poussin dans l'œuf, pour prendre un autre exemple similaire. Carl Gustav Jung ne s'y est pas trompé, en répertoriant l'arbre creux comme un fort symbole maternel.
Dans la mesure où le creux du chêne provient de la disparition du bois originel, mort, pourri, tourné en poussière, cette matrice apte à protéger une vie en gestation a aussi l'apparence de la mort, du vieux bois, manifestant la vieillesse du chêne. La vie qui peut s'y développer est donc victorieuse de la mort apparente. Cette victoire de la vie sur la mort est à rapprocher à la fois du concept de réincarnation, et de l'initiation (dont le processus Mort => Résurrection est décrit par Le Marcheur dans Définition de l'initiation). Du nom de la divinité grecque Thanatos, personnifiant la mort (pensons au mot "euthanasie"), et du préfixe "a-", lui aussi d'origine grecque et signifiant la "privation de", nous écrivons le mot "a-Than-or", dont une des significations nous apparaît ainsi moins obscures…
creux > crux > croix
Oui, le mot "creux" renvoie aussi à la croix. Pour les chrétiens, la croix n'est pas seulement un tronc d'arbre (équarri selon les proportions humaines) sur lequel fut supplicié Jésus. C'est surtout un symbole de victoire de la vie sur la mort : la résurrection. Toute la symbolique du chêne creux tourne donc autour de cette idée de retour de la vie par un lent processus de maturation protégé.
Maintenant, si vous notez qu'à proximité de ce chêne creux sont représentés une fontaine d'eau vive (Source de Vie) et un rosier, vous associerez facilement les roses au chêne creux : RozenKreutz !
Revenons sur ce chêne creux. Quelle importance que ce chêne soit creux ?
Chêne creux d'environ 600 ans, près de Sainte-Menehould (Marne, France)
Ce creux, cette cavité naturelle, a un peu le même rôle symbolique que la caverne. C'est l'abri contre les nuisances externes, c'est la cachette, l'endroit protégé, le lieu sécurisé. A l'abri des regards, mais aussi à l'abri de la lumière.
creux > creuset
On raconte que le chêne creux représenterait l'athanor du chercheur en Alchimie. Ce n'est pas absurde, puisque cette cavité en bois de chêne peut adéquatement abriter un lent processus de maturation, comme il en va aussi du vin qu'on laisse mûrir en fûts de chêne. Le mot "fût" désignant à la fois la barrique et le tronc haut, donc à la fois le tonneau creux et l'arbre creux. En un sens, le tonneau en bois de chêne (ce bois étant préféré pour sa robustesse pérenne) est porteur de la même symbolique que le chêne creux.
Et lorsque nous parlons de lent processus de maturation, nous ne pouvons manquer d'évoquer le parallélisme avec la matrice où mature le bébé en gestation. Le chêne creux représente donc aussi le sein maternel, ou, d'une façon plus générale, le lieu abrité où la vie fragile peut prendre le temps d'arriver à terme. Comme le poussin dans l'œuf, pour prendre un autre exemple similaire. Carl Gustav Jung ne s'y est pas trompé, en répertoriant l'arbre creux comme un fort symbole maternel.
Dans la mesure où le creux du chêne provient de la disparition du bois originel, mort, pourri, tourné en poussière, cette matrice apte à protéger une vie en gestation a aussi l'apparence de la mort, du vieux bois, manifestant la vieillesse du chêne. La vie qui peut s'y développer est donc victorieuse de la mort apparente. Cette victoire de la vie sur la mort est à rapprocher à la fois du concept de réincarnation, et de l'initiation (dont le processus Mort => Résurrection est décrit par Le Marcheur dans Définition de l'initiation). Du nom de la divinité grecque Thanatos, personnifiant la mort (pensons au mot "euthanasie"), et du préfixe "a-", lui aussi d'origine grecque et signifiant la "privation de", nous écrivons le mot "a-Than-or", dont une des significations nous apparaît ainsi moins obscures…
creux > crux > croix
Oui, le mot "creux" renvoie aussi à la croix. Pour les chrétiens, la croix n'est pas seulement un tronc d'arbre (équarri selon les proportions humaines) sur lequel fut supplicié Jésus. C'est surtout un symbole de victoire de la vie sur la mort : la résurrection. Toute la symbolique du chêne creux tourne donc autour de cette idée de retour de la vie par un lent processus de maturation protégé.
Maintenant, si vous notez qu'à proximité de ce chêne creux sont représentés une fontaine d'eau vive (Source de Vie) et un rosier, vous associerez facilement les roses au chêne creux : RozenKreutz !
Christian Hersey- Nombre de messages : 100
Date d'inscription : 04/04/2008
Re: Le chêne
Ici plus haut, Bruce Hellaire signale une "demi-maison" appelée Le Chêne sur la place à Bruxelles. Je m'étonne qu'aucun rapprochement ne soit fait avec l'autre "demi-maison". Parce que si les deux "demi-maisons" sont sous le même toit, c'est parce qu'elles constituent un ensemble logique. L'une ne va pas sans l'autre. Il faut donc associer Le Chêne avec Le Petit Renard.
Les lecteurs de Fulcanelli (Le Mystère des Cathédrales) se souviendront d'une illustration associant les deux symboles. Il s'agit d'un bas-relief qu'on trouve dans le bas du portail principal de la cathédrale d'Amiens. Il est, bien sûr, situé presque à hauteur des yeux, comme tout symbole fait pour être remarqué.
Comme ma photo n'est pas trop bonne et que l'usure du temps a quelque peu dégradé la sculpture, je vous propose le dessin, mieux détaillé, qu'en a fait Jean-Julien Champagne pour la première édition du Mystère des Cathédrales :
On y voit bien un chêne, reconnaissable à ses feuilles ondulées et à ses glands. Le long du tronc, un renard s'étire vers un coq perché dans les branches. Si certains ont voulu voir dans cette figure une représentation d'une fable ancienne (prototype du Corbeau et du Renard, de La Fontaine), Fulcanelli dénonce cette interprétation simpliste, et précise
Les lecteurs de Fulcanelli (Le Mystère des Cathédrales) se souviendront d'une illustration associant les deux symboles. Il s'agit d'un bas-relief qu'on trouve dans le bas du portail principal de la cathédrale d'Amiens. Il est, bien sûr, situé presque à hauteur des yeux, comme tout symbole fait pour être remarqué.
Comme ma photo n'est pas trop bonne et que l'usure du temps a quelque peu dégradé la sculpture, je vous propose le dessin, mieux détaillé, qu'en a fait Jean-Julien Champagne pour la première édition du Mystère des Cathédrales :
On y voit bien un chêne, reconnaissable à ses feuilles ondulées et à ses glands. Le long du tronc, un renard s'étire vers un coq perché dans les branches. Si certains ont voulu voir dans cette figure une représentation d'une fable ancienne (prototype du Corbeau et du Renard, de La Fontaine), Fulcanelli dénonce cette interprétation simpliste, et précise
C'est donc la même sujet, symbolisé par le chêne, qui est source de cette matière représentée à la fois dans son aspect volatile par le coq, et dans son aspect fixé par le renard. Le coq serait-il aussi représenté en façade d'une maison sise sur la place à Bruxelles ?que le coq et le renard ne sont qu'un même hiéroglyphe recouvrant deux états physiques distincts d'une même matière. Ce qui apparaît tout d'abord, c'est le coq ou la portion volatile, conséquemment vivante, active, pleine de mouvement, extraite du sujet, lequel a pour emblème le chêne. C'est là notre source fameuse dont l'onde claire coule à la base de l'arbre sacré, si vénéré des Druides, et que les anciens philosophes ont nommée Mercure…
Nelly Foulcat- Nombre de messages : 108
Date d'inscription : 03/10/2008
Re: Le chêne
Bonjour Nelly.
Un coq, sur la Grand'Place de Bruxelles ?
Non, je n'en ai pas trouvé.
Par contre, juste à côté de la maison du Petit Renard (à ne pas confondre avec une autre maison de Grand'Place appelée Maison du Renard, au sommet de laquelle est la statue de Saint Nicolas, il y a un paon (ci-dessous cerclé de jaune), composant ainsi un ensemble architectural Chêne + Petit Renard + Paon.
Cet autre gallinacé pourrait-il faire l'affaire ?
Car constatons que bien que les maisons ne soient pas, cette fois, sous un seul et même toit, il émerge pourtant une impression de cohérence. Les encorbellements sont alignés aux mêmes hauteurs, les fenêtres ont une largeur identique, les caissons ont la même taille et sont décorés des mêmes colonnes torsadées. Tous ces indices confirment une conception unifiée, une même idée. Ce n'est pas du tout le cas du bâtiment de droite dont on aperçoit quelques éléments de façade.
Car, au fond, coq et paon sont tous deux des volatiles, tous deux de la famille des gallinacés, tous deux réputés pour la beauté de leurs plumes de queue, aux couleurs chatoyantes.
"Gallinacé" me fait penser à "galle" , une maladie qui affecte... le chêne !
Un coq, sur la Grand'Place de Bruxelles ?
Non, je n'en ai pas trouvé.
Par contre, juste à côté de la maison du Petit Renard (à ne pas confondre avec une autre maison de Grand'Place appelée Maison du Renard, au sommet de laquelle est la statue de Saint Nicolas, il y a un paon (ci-dessous cerclé de jaune), composant ainsi un ensemble architectural Chêne + Petit Renard + Paon.
Cet autre gallinacé pourrait-il faire l'affaire ?
Car constatons que bien que les maisons ne soient pas, cette fois, sous un seul et même toit, il émerge pourtant une impression de cohérence. Les encorbellements sont alignés aux mêmes hauteurs, les fenêtres ont une largeur identique, les caissons ont la même taille et sont décorés des mêmes colonnes torsadées. Tous ces indices confirment une conception unifiée, une même idée. Ce n'est pas du tout le cas du bâtiment de droite dont on aperçoit quelques éléments de façade.
Car, au fond, coq et paon sont tous deux des volatiles, tous deux de la famille des gallinacés, tous deux réputés pour la beauté de leurs plumes de queue, aux couleurs chatoyantes.
"Gallinacé" me fait penser à "galle" , une maladie qui affecte... le chêne !
Ne serait-ce pas une élégante manière de boucler la boucle, en renvoyant au bâtiment de gauche, par l'entremise de... la langue des oiseaux ? |
Bruce Hellaire- Nombre de messages : 49
Date d'inscription : 11/11/2008
Re: Le chêne
Bonjour Bruce. En faisant appel à la langue des oiseaux, je ne suis pas sûre que tu n'ailles pas trop loin dans l'analogie. Le jeu de mots reliant gallinacé à galle, puis galle à chêne étonne, surprend l'intellect, certes, mais faut-il nécessairement voir un langage codé derrière toute association de mots porteuse de sens ? Je ne m'aventurerai pas à trancher ce débat délicat.
Assimiler le coq au paon ne me semble pas moins audacieux. Oui, par les aspects que tu soulignes (volatiles, gallinacés, aux plumes de queue colorées), auxquels on peut ajouter qu'il s'agit tous deux de mâles représentant des espèces où, précisément, la différence d'aspect entre les sexes est très marquée, mais non par d'autres aspects. J'ignore si le paon (espèce asiatique) a la même combativité que le coq. Des lois ont été tardivement promulguées pour interdire de cruels paris autour de combats de coqs, preuve de l'ardeur au combat de ces animaux. On retrouve cette particularité dans le drapeau de la Wallonie, la région sud de la Belgique, où cet animal met l'ergot en évidence, patte levée, prêt pour la bagarre.
Cet aspect très présent dans l'imagerie populaire ne doit pas être éludé. Les textes alchimiques parlent du combat entre le coq et le renard, évoquant non seulement deux phases de la même matière, mais aussi le conflit entre les deux, tantôt l'un dominant l'autre, tantôt l'inverse. Pour des raisons de symbolisme alchimique, le coq est aussi relié à saint Pierre (la Pierre) ; on ne peut en dire autant du paon. Prudence, donc.
Laissons là ce coq et changeons de sujet.
Dans un post plus haut, Christian Hersey indique que le chêne creux représente le creuset, voire l'athanor, et souligne un "détail" de la plus haute importance :
Assimiler le coq au paon ne me semble pas moins audacieux. Oui, par les aspects que tu soulignes (volatiles, gallinacés, aux plumes de queue colorées), auxquels on peut ajouter qu'il s'agit tous deux de mâles représentant des espèces où, précisément, la différence d'aspect entre les sexes est très marquée, mais non par d'autres aspects. J'ignore si le paon (espèce asiatique) a la même combativité que le coq. Des lois ont été tardivement promulguées pour interdire de cruels paris autour de combats de coqs, preuve de l'ardeur au combat de ces animaux. On retrouve cette particularité dans le drapeau de la Wallonie, la région sud de la Belgique, où cet animal met l'ergot en évidence, patte levée, prêt pour la bagarre.
Cet aspect très présent dans l'imagerie populaire ne doit pas être éludé. Les textes alchimiques parlent du combat entre le coq et le renard, évoquant non seulement deux phases de la même matière, mais aussi le conflit entre les deux, tantôt l'un dominant l'autre, tantôt l'inverse. Pour des raisons de symbolisme alchimique, le coq est aussi relié à saint Pierre (la Pierre) ; on ne peut en dire autant du paon. Prudence, donc.
Laissons là ce coq et changeons de sujet.
Dans un post plus haut, Christian Hersey indique que le chêne creux représente le creuset, voire l'athanor, et souligne un "détail" de la plus haute importance :
Fulcanelli ne dit pas autre chose, dans le Mystère des Cathédrales, à la fin de la partie intitulée "Amiens", en argumentant avec insistance sur l'importance de préserver l'œuvre en cours de gestation de la ravageuse lumière solaire (ce que ne réfuterons pas ceux qui connaissent les risques d'une exposition immodérée des corps sur une plage).Le chêne creux représente donc aussi le sein maternel, ou, d'une façon plus générale, le lieu abrité où la vie fragile peut prendre le temps d'arriver à terme. Comme le poussin dans l'œuf, pour prendre un autre exemple similaire.
Il est donc important de souligner à quel point le symbole du chêne creux se réfère à un point crucial de la pratique alchimique.Fulcanelli a écrit:Voyons, dites-nous, vous qui avez déjà tant labouré, que prétendez-vous faire auprès de vos fourneaux allumés, de vos ustensiles nombreux, variés, inutiles ? Espérez-vous accomplir de toutes pièces une véritable création ? — Non, certes, puisque la faculté de créer n’appartient qu’à Dieu, l’unique Créateur. C’est donc une génération que vous désirez provoquer au sein de vos matériaux. Mais il vous faut, dans ce cas, l’aide de la nature, et vous pouvez croire que cette aide vous sera refusée si, par malheur ou par ignorance, vous ne mettez pas la nature en état d’appliquer ses lois. Quelle est donc la condition primordiale, essentielle, pour qu’une génération quelconque puisse être manifestée ? Nous répondrons pour vous : l’absence totale de toute lumière solaire, même diffuse ou tamisée. Regardez autour de vous, interrogez votre propre nature. Ne voyez-vous pas que, chez l’homme et les animaux, la fécondation et la génération s’opèrent, grâce à certaine disposition des organes, dans une obscurité complète, maintenue jusqu’au jour de la naissance ? — Est-ce à la surface du sol, — en pleine lumière, — ou dans la terre même, — à l’obscurité, — que les graines végétales peuvent germer et se reproduire ? Est-ce le jour ou la nuit que tombe la rosée fécondante qui les alimente et les vitalise ? Voyez les champignons ; n’est-ce pas la nuit qu’ils naissent, croissent et se développent ? Et vous même, n’est-ce point aussi la nuit, dans le sommeil nocturne, que votre organisme répare ses pertes, élimine ses déchets, reforme de nouvelles cellules, de nouveaux tissus aux lieu et place de ceux que la lumière du jour a brûlés, usés et détruits ? Il n’est pas jusqu’au travail de la digestion, de l’assimilation de la transformation des aliments en sang et substance organique, qui ne s’accomplisse dans l’obscurité. Voulez-vous tenter une expérience ? — Prenez des œufs fécondés, faites les couver dans une pièce bien éclairée ; à la fin de l’incubation tous vos œufs contiendront des embryons morts, plus ou moins décomposés. Si quelque poussin vient à naître, il sera aveugle, chétif et ne vivra point. Telle est l’influence néfaste du soleil, non pas sur la vitalité des individus constitués, mais sur la génération. Et ne croyez pas qu’il faille limiter aux seuls règnes organiques les effets d’une loi fondamentale dans la nature créée. Les minéraux mêmes, malgré leur réaction moins visible, y sont soumis comme les animaux et les végétaux. On sait assez que la production de l’image photographique est basée sur la propriété que possèdent les sels d’argent de se décomposer à la lumière. Ces sels reprennent donc leur état métallique inerte, tandis qu’ils avaient acquis, au laboratoire noir, une qualité active, vivante et sensible. Deux gaz mélangés, le chlore et l’hydrogène, conservent leur intégrité tant qu’ils sont tenus dans l’obscurité ; ils se combinent lentement à la lumière diffuse et avec explosion brutale si le soleil intervient. Un grand nombre de sels métalliques en solution se transforment ou se précipitent en plus ou moins de temps à la lumière du jour. Le sulfate ferreux se change ainsi rapidement en sulfate ferrique, etc.
Il importe donc de retenir que le soleil est le destructeur par excellence de toutes les substances trop jeunes, trop faibles pour résister à son pouvoir igné. Et cela est si réel qu’on a basé sur cette action spéciale une méthode thérapeutique pour la guérison d’affections externes, la cicatrisation rapide de plaies et blessures. C’est le pouvoir mortel de l’astre sur les cellules microbiennes d’abord, et les cellules organiques ensuite, qui a permis d’instituer le traitement photothérapique.
Et maintenant, travaillez de jour si bon vous semble ; mais ne nous accusez pas si vos efforts n’aboutissent jamais qu’à l’insuccès.
Nelly Foulcat- Nombre de messages : 108
Date d'inscription : 03/10/2008
Re: Le chêne
Il existe une sous-espèce de chêne qui prête à un jeu de mots : le chêne kermès (Quercus coccifera L.). Même si son aspect est plus proche d'un buisson épineux (comme le houx) que du majestueux chêne vert commun, cet arbrisseau qui pousse dans le bassin méditerranéen est bien apparenté aux chênes, puisque bien que ses feuilles présentent des bords épineux et non pas ondulés, ses glands lèvent toute équivoque :
Jeu de mots, disais-je. Jeu de mots qui a trait à l'ésotérisme : "Le chêne qu'Hermès…"
Nelly Foulcat aime nous proposer des extraits des œuvres de Fulanelli ; je vais l'imiter en vous présentant un court passage tiré du "Mystère des Cathédrales" qui évoque cet arbrisseau méridional, et devrait plaire aussi à Bruce Hellaire puisqu'il y est aussi question de galle et de coq (cfr.: échanges ci-dessus) :
Les Kermesidae représentent une famille d'insectes, rattachés à la super-famille des Coccoidea (en français : Cochenilles). On voit donc bien le lien exclusif entre l'arbrisseau et son parasite, puisque le nom latin du chêne kermès (Quercus coccifera) fait directement référence à l'insecte : coccifera = "qui porte des cochenilles". Ou des coques (œufs) ? Ou des coqs ? Euh ? Non : les coqs ne pondent pas, eux.
Fulcanelli joue donc avec les mots plaçant en chaîne des allusions dans les allusions.
Le chêne kermès évoque la cochenille, laquelle évoque le colorant rouge, lequel évoque un processus de teinture rouge, lequel évoque une vertu de la matière des Philosophes, vertu qui ne s'acquiert qu'en conséquence de préparations antérieures. Il s'agit toujours d'analogies, bien sûr, et non d'indications techniques. Seuls des sots écrabouilleraient des cochenilles pour préparer leur Pierre philosophale !
Tant qu'à jouer aux analogies, sachez qu'il existe un superbe minéral appelé kermésite.
Son nom est également tiré de l'arabe et du persan (qurmizq) signifiant… cochenille ! A cause de sa couleur rouge. Or, ce minéral, connu depuis l'antiquité, était lui aussi utilisé comme pigment rouge !
Il s'agit d'un cristal dont le réseau croît en fines aiguilles pouvant aller jusqu'à 5 cm, constitué d'oxysulfure d'antimoine (Sb2S2O).
Antimoine ? Voici Basile Valentin qui revient nous titiller…
D'autant plus que ce minéral, réduit en poudre (quel dommage pour les minéralogistes !), est appelé "kermès officinal", ou "poudre des Chartreux".
Cet oxysulfure d'antimoine est aussi parfois appelé "antimoine rouge". Ou encore "kermès natif". Ou encore "Soufre doré natif" comme nous l'apprend Wikipedia dont la source est un certain… Sage !
Je m'éloigne du chêne, me rétorquera-t-on. Je l'admets. Mais toutes ces analaogies me laissent terriblement songeur…
Jeu de mots, disais-je. Jeu de mots qui a trait à l'ésotérisme : "Le chêne qu'Hermès…"
Nelly Foulcat aime nous proposer des extraits des œuvres de Fulanelli ; je vais l'imiter en vous présentant un court passage tiré du "Mystère des Cathédrales" qui évoque cet arbrisseau méridional, et devrait plaire aussi à Bruce Hellaire puisqu'il y est aussi question de galle et de coq (cfr.: échanges ci-dessus) :
Contrairement à ce qu'on lit parfois ailleurs, Fulcanelli ne met ici pas du tout l'accent sur le chêne lui-même, mais sur le "kermès" qui en serait extrait, dans une intention analogique. Car le kermès, un colorant naturel rouge vif, n'est pas extrait de ce chêne, mais bien du sang et des oeufs d'un insecte qui le parasite préférentiellement : la cochenille (plus exactement une espèce bien précise de cochenille, Kermes vermilio).Fulcanelli a écrit:Personne n’ignore que le chêne porte souvent sur ses feuilles de petites excroissances rondes et rugueuses, parfois percées d’un trou, appelées noix de galle (lat. galla). Or, si nous rapprochons trois mots de la même famille latine : galla, Gallia, gallus, nous obtenons galle, Gaulle, coq. Le coq est l’emblème de la Gaule et l’attribut de Mercure, ainsi que le dit expressément Jacob Tollius ; il couronne le clocher des églises françaises, et ce n’est pas sans raison que la France est dite la Fille aînée de l’Eglise. Il n’y a plus qu’un pas à faire pour découvrir ce que les maîtres de l’art ont caché avec tant de soin. Poursuivons. Non seulement le chêne fournit la galle, mais il donne encore le Kermès, qui a, dans la Gaye Science, la même signification que Hermès, les consonnes initiales étant permutantes. Les deux termes ont un sens identique, celui de Mercure. Toutefois, tandis que la galle donne le nom de la matière mercurielle brute, le kermès (en arabe girmiz, qui teint en écarlate) caractérise la substance préparée. Il importe de ne pas confondre ces choses pour ne point s’égarer lorsqu’on passera aux essais. Rappelez-vous donc que le mercure des Philosophes, c'est-à-dire leur matière préparée, doit posséder la vertu de teindre, et qu’il n’acquiert cette vertu qu’à l’aide de préparations premières.
Les Kermesidae représentent une famille d'insectes, rattachés à la super-famille des Coccoidea (en français : Cochenilles). On voit donc bien le lien exclusif entre l'arbrisseau et son parasite, puisque le nom latin du chêne kermès (Quercus coccifera) fait directement référence à l'insecte : coccifera = "qui porte des cochenilles". Ou des coques (œufs) ? Ou des coqs ? Euh ? Non : les coqs ne pondent pas, eux.
Fulcanelli joue donc avec les mots plaçant en chaîne des allusions dans les allusions.
Le chêne kermès évoque la cochenille, laquelle évoque le colorant rouge, lequel évoque un processus de teinture rouge, lequel évoque une vertu de la matière des Philosophes, vertu qui ne s'acquiert qu'en conséquence de préparations antérieures. Il s'agit toujours d'analogies, bien sûr, et non d'indications techniques. Seuls des sots écrabouilleraient des cochenilles pour préparer leur Pierre philosophale !
Tant qu'à jouer aux analogies, sachez qu'il existe un superbe minéral appelé kermésite.
Son nom est également tiré de l'arabe et du persan (qurmizq) signifiant… cochenille ! A cause de sa couleur rouge. Or, ce minéral, connu depuis l'antiquité, était lui aussi utilisé comme pigment rouge !
Il s'agit d'un cristal dont le réseau croît en fines aiguilles pouvant aller jusqu'à 5 cm, constitué d'oxysulfure d'antimoine (Sb2S2O).
Antimoine ? Voici Basile Valentin qui revient nous titiller…
D'autant plus que ce minéral, réduit en poudre (quel dommage pour les minéralogistes !), est appelé "kermès officinal", ou "poudre des Chartreux".
Cet oxysulfure d'antimoine est aussi parfois appelé "antimoine rouge". Ou encore "kermès natif". Ou encore "Soufre doré natif" comme nous l'apprend Wikipedia dont la source est un certain… Sage !
Je m'éloigne du chêne, me rétorquera-t-on. Je l'admets. Mais toutes ces analaogies me laissent terriblement songeur…
Montaléchel- Nombre de messages : 173
Date d'inscription : 25/07/2008
Re: Le chêne
Toutes ces analogies te laissent songeur, Montaléchel ?
Que dire alors de celle-ci, que tu abordes sans vraiment la relever ?
Tous les Ilex ne sont pas des houx, car il en existe plus de 350 espèces dans le monde, mais il se fait qu'en Europe, le genre Ilex n'est représenté que par une seule espèce : Ilex aquifolium, le houx.
Qercus ilex et Ilex aquifolium ont des noms voisins à cause de la ressemblance de leurs feuilles. Mais la proximité entre chêne et houx va plus loin, puisque le houx porte des baies rouges, tandis que le chêne kermès est parasité par des cochenilles dont les œufs forment des sphères produisant le rouge, positionnées pratiquement comme les fruits du houx.
Kermes vermilio sur QercusKermes, et IlexAquifoliumJ'ai aussi découvert que le kermès des teinturiers, Kermes vermilio, coccidé, parasite du chêne-kermès auquel il a donné son nom, était la source du rouge écarlate, la plus prestigieuse des teintures du Moyen-Âge.
En raison de sa ressemblance avec le sang frais, cette teinture était aussi à la base d'une panacée médiévale, la Confectio Alkermes inventée par Mésué au 8ème siècle et perfectionnée par l'Ecole de Médecine de Montpellier.
Que dire alors de celle-ci, que tu abordes sans vraiment la relever ?
Le chêne vert a pour nom latin Qercus ilex. Or, Ilex est le nom latin du houx.Montaléchel a écrit:Il existe une sous-espèce de chêne qui prête à un jeu de mots : le chêne kermès (Quercus coccifera L.). Même si son aspect est plus proche d'un buisson épineux (comme le houx) que du majestueux chêne vert commun […]
Tous les Ilex ne sont pas des houx, car il en existe plus de 350 espèces dans le monde, mais il se fait qu'en Europe, le genre Ilex n'est représenté que par une seule espèce : Ilex aquifolium, le houx.
Qercus ilex et Ilex aquifolium ont des noms voisins à cause de la ressemblance de leurs feuilles. Mais la proximité entre chêne et houx va plus loin, puisque le houx porte des baies rouges, tandis que le chêne kermès est parasité par des cochenilles dont les œufs forment des sphères produisant le rouge, positionnées pratiquement comme les fruits du houx.
Kermes vermilio sur QercusKermes, et IlexAquifolium
En raison de sa ressemblance avec le sang frais, cette teinture était aussi à la base d'une panacée médiévale, la Confectio Alkermes inventée par Mésué au 8ème siècle et perfectionnée par l'Ecole de Médecine de Montpellier.
Henri Schersch- Nombre de messages : 330
Age : 54
Date d'inscription : 21/07/2008
Re: Le chêne
Quand on me parle du chêne, trois idées se posent en premier à mon esprit :
Le gui, bien sûr, dont je soupçonne les druides de l'avoir transformé en une drôle de potion magique parfois... Ce gui tant mystérieux dont on mulltiplie les explications scientifiques quant à son développement sans finalement bien le comprendre...
Les tziganes avaient observé qu'il poussait sur les chênes où les chouettes se posaient et en avaient ainsi déduit une alchimie entre fiente de chouette + chêne = gui et peut être aussi potion magique...
Quand on connait toute la portée du symbole de la chouette, cette interprétation peut être intéressante. Elle est rapportée par DERLON dans ses traités sur les initiés tziganes.
Mais le chêne appelle une autre idée : celle de DODONE... Son oracle résidait dans la voix du vent dans le feuillage des chênes... Encore la voix du vent ? C'est souvent qu'elle revient cette voix/voie là...
Sans compter enfin que, 3ème idée, la Bible est truffée de références aux chênes.
Le chêne est cité 19 fois dans la Bible. Toutes les occurences sont dans l’Ancien Testament :
+ certaines traduction de Daniel 13,58. Ce qui en fait une sorte de chêne mystérieux...
Le gui, bien sûr, dont je soupçonne les druides de l'avoir transformé en une drôle de potion magique parfois... Ce gui tant mystérieux dont on mulltiplie les explications scientifiques quant à son développement sans finalement bien le comprendre...
Les tziganes avaient observé qu'il poussait sur les chênes où les chouettes se posaient et en avaient ainsi déduit une alchimie entre fiente de chouette + chêne = gui et peut être aussi potion magique...
Quand on connait toute la portée du symbole de la chouette, cette interprétation peut être intéressante. Elle est rapportée par DERLON dans ses traités sur les initiés tziganes.
Mais le chêne appelle une autre idée : celle de DODONE... Son oracle résidait dans la voix du vent dans le feuillage des chênes... Encore la voix du vent ? C'est souvent qu'elle revient cette voix/voie là...
Sans compter enfin que, 3ème idée, la Bible est truffée de références aux chênes.
Le chêne est cité 19 fois dans la Bible. Toutes les occurences sont dans l’Ancien Testament :
Gen. | 12,6 | chêne de Moré |
13,18 | chêne de Mambré | |
14,13 | chêne de l'Amorrite Mambré | |
18,1 | chêne de Mambré | |
35,8(2) | chêne des pleurs | |
Deut. | 11,30 | chêne de Moré |
Jos. | 24,26 | chêne du sanctuaire de Yahvé |
Jug. | 4,11 | chêne de Saanaïm |
9,37 | chemin du chêne des devins (celà rappelle dodone) | |
1 Sam. | 10,3 | chêne de Tabor |
Is. | 2, 13 | chêne de Basan |
6,13 | chêne émondé dont il ne reste qu'un tronc | |
44,14 | chêne planté | |
Ez. | 6,13 | chêne touffu |
Os. | 4,13 | chêne endroit de cérémonie |
Am. | 2,9 | fort comme un chêne |
Zach. | 11,2 | chêne de Basan |
VillaChicoubis- Nombre de messages : 83
Date d'inscription : 21/02/2012
Re: Le chêne
Dans les temps anciens, le chêne était un arbre sacré.
Les druides, on s'en souvient (ou on l'a appris grâce à Astérix ) respectaient particulièrement les chênes et y cueillaient cérémonieusement le gui, cette plante parasite qui croît surtout sur les vieux chênes.
Le poète latin Ovide (-43 – 18) nous raconte dans son ouvrage Métamorphoses que la mythologie grecque évoquait elle aussi un chêne sacré. Un jour, Erysichthon, un prince grec fantasque et irascible (voire fou), voulut abattre ce chêne sacré majestueux, lequel était protégé par des dryades (des nymphes protectrices des forêts, selon la mythologie grecque). Mais à peine eut-il donné le premier coup de hache qu'un sang écarlate jaillit du tronc à grands flots. Erysichthon fut puni pour ce crime par Cérès (Déméter) qui le fit mourir de faim.
Le nom "dryade" provient du grec ancien δρῦς (drûs), signifiant « chêne ».
Pas étonnant, donc que Druides et Dryades aient été les protecteurs des Chênes !
Les druides, on s'en souvient (ou on l'a appris grâce à Astérix ) respectaient particulièrement les chênes et y cueillaient cérémonieusement le gui, cette plante parasite qui croît surtout sur les vieux chênes.
Le poète latin Ovide (-43 – 18) nous raconte dans son ouvrage Métamorphoses que la mythologie grecque évoquait elle aussi un chêne sacré. Un jour, Erysichthon, un prince grec fantasque et irascible (voire fou), voulut abattre ce chêne sacré majestueux, lequel était protégé par des dryades (des nymphes protectrices des forêts, selon la mythologie grecque). Mais à peine eut-il donné le premier coup de hache qu'un sang écarlate jaillit du tronc à grands flots. Erysichthon fut puni pour ce crime par Cérès (Déméter) qui le fit mourir de faim.
Le nom "dryade" provient du grec ancien δρῦς (drûs), signifiant « chêne ».
Pas étonnant, donc que Druides et Dryades aient été les protecteurs des Chênes !
Montaléchel- Nombre de messages : 173
Date d'inscription : 25/07/2008
Page 1 sur 1
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum