L'antimoine
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L'antimoine
Pierre Jean Fabre (1636) en dit ceci :
L'Antimoine est un plomb infect & corrompu, abondant en sel & soulphre, & diminuant en mercure, d'où il est friable sous le marteau, à cause qu'il a fort peu de mercure qui soit parfait, uni & mêlé parmi son soulphre & parmi son sel : le sel & le soulphre prédominent en cette composition , & lui ôtent la mal-habilité; l'ôtant de l'espèce du plomb, & en font un plomb particulier beaucoup plus infect & corrompu que le plomb commun, & pour distinction l'on l'appelle Antimoine, ou Stibium. Plusieurs ont crû, mais follement, que son mercure & son Soulphre étaient le soulphre & le mercure qu'il fallait prendre pour faire la pierre philosophale; mais ils sont bien loin de la vérité, car ce soulphre & ce mercure sont si corrompus & infects en cette composition, qu'ils ne se peuvent dépêtrer de cette infection sans préalable dissolution dans le vrai mercure des Philosophes, dans lequel sel il se peut dépouiller de ses ordures comme tous les autres métaux; que si de lui-même il ne se peut dépêtrer de ses corruptions, comment pourra-t-il en dépêtrer les autres qui en ont besoin; ce qui est toutefois nécessaire pour obtenir les qualités & conditions du mercure & du soulphre des Philosophes, qui font la composition de la pierre philosophale. C'est une erreur très grande que de croire que l'Antimoine est le soulphre des Philosophes, & que d'icelui on l'en puisse tirer & extraire: Toutefois cette erreur est sortie des paroles crues et nues des anciens Philosophes, qui ont laissé par écrit que l'Antimoine est le commencement de leur œuvre; mais par cet Antimoine ils n'entendent pas cet Antimoine duquel nous parlons, mais leur mercure congelé & coagulé en terre noire comme poix qui est la première coagulation de leur mercure; lors qu'à force de cuire il s'épaissit & congèle en terre noire, gluante & tenant comme poix, laquelle terre est appellée Antimoine à cause de sa noirceur & couleur; & à la vérité cet Antimoine est le principe & le commencement plus prôche de la pierre, & bien heureux sont ceux qui le peuvent obtenir de notre eau, fille du Ciel & des éléments.
A propos de Pierre Jean Fabre, on dirait que son Abrégé des Secrets Chimiques est son ouvrage le plus connu ?
Disponible sur le site http://www.bnam.fr/, gratuitement mais au prix de moult complications ; aussi dans le dessein de vous préter la main en cette partie du chemin, que vous avés à faire, où faute de lumière, il est impossible de suivre la veritable voye, je me suis appliqué à rendre l'opuscule téléchargeable (*), faute que quoi on demeure indubitablement dans ce Dedale, sans pouvoir en trouver une issuë heureuse.
L'Antimoine est un plomb infect & corrompu, abondant en sel & soulphre, & diminuant en mercure, d'où il est friable sous le marteau, à cause qu'il a fort peu de mercure qui soit parfait, uni & mêlé parmi son soulphre & parmi son sel : le sel & le soulphre prédominent en cette composition , & lui ôtent la mal-habilité; l'ôtant de l'espèce du plomb, & en font un plomb particulier beaucoup plus infect & corrompu que le plomb commun, & pour distinction l'on l'appelle Antimoine, ou Stibium. Plusieurs ont crû, mais follement, que son mercure & son Soulphre étaient le soulphre & le mercure qu'il fallait prendre pour faire la pierre philosophale; mais ils sont bien loin de la vérité, car ce soulphre & ce mercure sont si corrompus & infects en cette composition, qu'ils ne se peuvent dépêtrer de cette infection sans préalable dissolution dans le vrai mercure des Philosophes, dans lequel sel il se peut dépouiller de ses ordures comme tous les autres métaux; que si de lui-même il ne se peut dépêtrer de ses corruptions, comment pourra-t-il en dépêtrer les autres qui en ont besoin; ce qui est toutefois nécessaire pour obtenir les qualités & conditions du mercure & du soulphre des Philosophes, qui font la composition de la pierre philosophale. C'est une erreur très grande que de croire que l'Antimoine est le soulphre des Philosophes, & que d'icelui on l'en puisse tirer & extraire: Toutefois cette erreur est sortie des paroles crues et nues des anciens Philosophes, qui ont laissé par écrit que l'Antimoine est le commencement de leur œuvre; mais par cet Antimoine ils n'entendent pas cet Antimoine duquel nous parlons, mais leur mercure congelé & coagulé en terre noire comme poix qui est la première coagulation de leur mercure; lors qu'à force de cuire il s'épaissit & congèle en terre noire, gluante & tenant comme poix, laquelle terre est appellée Antimoine à cause de sa noirceur & couleur; & à la vérité cet Antimoine est le principe & le commencement plus prôche de la pierre, & bien heureux sont ceux qui le peuvent obtenir de notre eau, fille du Ciel & des éléments.
A propos de Pierre Jean Fabre, on dirait que son Abrégé des Secrets Chimiques est son ouvrage le plus connu ?
Disponible sur le site http://www.bnam.fr/, gratuitement mais au prix de moult complications ; aussi dans le dessein de vous préter la main en cette partie du chemin, que vous avés à faire, où faute de lumière, il est impossible de suivre la veritable voye, je me suis appliqué à rendre l'opuscule téléchargeable (*), faute que quoi on demeure indubitablement dans ce Dedale, sans pouvoir en trouver une issuë heureuse.
(*) Ce lien est aujourd'hui périmé. |
Logos- Nombre de messages : 551
Date d'inscription : 23/12/2009
Re: L'antimoine
Bonjour,
Excellent Fabre, messire Logos !
“ (...) & à la vérité cet Antimoine est le principe & le commencement plus prôche de la pierre, & bien heureux sont ceux qui le peuvent obtenir de notre eau, fille du Ciel & des éléments.”
Cette eau est “confirmée” par (entre autres bons auteurs) LE Basile Valentin de la “Révélation des Mystères des Sept Métaux” :
“ C'est pourquoi je dis que toutes choses qui sont visibles et compréhensibles sont faites de l'Esprit du Mercure, lequel Esprit est plus précieux que toutes les choses de la Terre. Car c'est de lui qu'elles sont faites & qu'elles tirent leur origine ; c'est en lui que le Philosophe trouve tout ce qu'il cherche. Car cet Ésprit est l'origine & le commencement des Métaux, étant réduit en un être spirituel, lequel ETRE n'est rien qu'un Air volant de ça & de là sans Ailes ; c'est un vent mouvant, lequel, après que Vulcain l'a chassé hors de son domicile, rentre dans son Chaos, puis se mêle et se dilate dans la plus pure partie ou Région de l'Elément de l'AiR, d'où il était auparavant sorti, d'autant qu'il aime son semblable, y étant attiré par la force Magnétique des Astres.
Mais si cet ESPRIT DE MERCURE peut être pris et rendu corporel, alors vous avez une EAU claire, pure & transparente, qui est la vraie EAU spirituelle & première RACINE Mercuriale des Minéraux et des Métaux, qui est l'EAU permanente au FEU, entièrement dépouillée de toute aquosité terrestre & phlegmatique : C'est aussi cette EAU céleste, de laquelle tant d'Auteurs ont si amplement écrit.”
Ce petit livre (en dimensions) est un B.A. BA et spécialement le chapitre consacré à l’esprit de l’or qui peut aider grandement à la lecture du fameux “Char de triomphe de l’Antimoine” attribué au même auteur:
Cordialement,
C...a
Excellent Fabre, messire Logos !
“ (...) & à la vérité cet Antimoine est le principe & le commencement plus prôche de la pierre, & bien heureux sont ceux qui le peuvent obtenir de notre eau, fille du Ciel & des éléments.”
Cette eau est “confirmée” par (entre autres bons auteurs) LE Basile Valentin de la “Révélation des Mystères des Sept Métaux” :
“ C'est pourquoi je dis que toutes choses qui sont visibles et compréhensibles sont faites de l'Esprit du Mercure, lequel Esprit est plus précieux que toutes les choses de la Terre. Car c'est de lui qu'elles sont faites & qu'elles tirent leur origine ; c'est en lui que le Philosophe trouve tout ce qu'il cherche. Car cet Ésprit est l'origine & le commencement des Métaux, étant réduit en un être spirituel, lequel ETRE n'est rien qu'un Air volant de ça & de là sans Ailes ; c'est un vent mouvant, lequel, après que Vulcain l'a chassé hors de son domicile, rentre dans son Chaos, puis se mêle et se dilate dans la plus pure partie ou Région de l'Elément de l'AiR, d'où il était auparavant sorti, d'autant qu'il aime son semblable, y étant attiré par la force Magnétique des Astres.
Mais si cet ESPRIT DE MERCURE peut être pris et rendu corporel, alors vous avez une EAU claire, pure & transparente, qui est la vraie EAU spirituelle & première RACINE Mercuriale des Minéraux et des Métaux, qui est l'EAU permanente au FEU, entièrement dépouillée de toute aquosité terrestre & phlegmatique : C'est aussi cette EAU céleste, de laquelle tant d'Auteurs ont si amplement écrit.”
Ce petit livre (en dimensions) est un B.A. BA et spécialement le chapitre consacré à l’esprit de l’or qui peut aider grandement à la lecture du fameux “Char de triomphe de l’Antimoine” attribué au même auteur:
Cordialement,
C...a
Charly Alverda- Nombre de messages : 534
Date d'inscription : 02/10/2008
Re: L'antimoine
Merci Charly
LE Basile Valentin : y'en a plusieurs ?
Par exemple c'est pas le même que celui des Douze Clés ?
LE Basile Valentin : y'en a plusieurs ?
Par exemple c'est pas le même que celui des Douze Clés ?
Logos- Nombre de messages : 551
Date d'inscription : 23/12/2009
Re: L'antimoine
Bonsoir,
Euh ! J’ai mis “le” en majuscule par erreur, j’aurais du le mettre entre guillemets comme pour dire “le” Charly.
On ne peut que rarement savoir quels sont les auteurs qui prennent le même pseudo. Dans mes souvenirs, il y a 3 Valentin, au moins 4 Flamel dont le premier est Jacques Gohory (XVe) et le dernier date du XVIIIe, et je ne compte pas “les” Lulle ! Les auteurs qui prenaient un pseudo utilisaient les noms les plus connus pour leur prestige littéraire, philosophique ou simplement leurs richesses matérielles tels Flamel, Valois, Grosparmy, Vicot.
Basile Valentin n’est pas un moine du Moyen-âge mais “des” paracelsiens, presque tous (vraisemblablement tous !) médecins quand ils expriment le ternaire alchimique. La vogue du traitement des maladies par les métaux ,et spécifiquement l’antimoine, vient de là : énormes procès dus aux morts causées. Basile Valentin étymologiquement signifie : roi puissant (Basileus Valens), le mien est beaucoup plus clair que celui du Char, et pour celui des Douze Clefs autant éviter de lire les commentaires de Canseliet mais lire analogiquement les images.
Amicalement,
Charly
Euh ! J’ai mis “le” en majuscule par erreur, j’aurais du le mettre entre guillemets comme pour dire “le” Charly.
On ne peut que rarement savoir quels sont les auteurs qui prennent le même pseudo. Dans mes souvenirs, il y a 3 Valentin, au moins 4 Flamel dont le premier est Jacques Gohory (XVe) et le dernier date du XVIIIe, et je ne compte pas “les” Lulle ! Les auteurs qui prenaient un pseudo utilisaient les noms les plus connus pour leur prestige littéraire, philosophique ou simplement leurs richesses matérielles tels Flamel, Valois, Grosparmy, Vicot.
Basile Valentin n’est pas un moine du Moyen-âge mais “des” paracelsiens, presque tous (vraisemblablement tous !) médecins quand ils expriment le ternaire alchimique. La vogue du traitement des maladies par les métaux ,et spécifiquement l’antimoine, vient de là : énormes procès dus aux morts causées. Basile Valentin étymologiquement signifie : roi puissant (Basileus Valens), le mien est beaucoup plus clair que celui du Char, et pour celui des Douze Clefs autant éviter de lire les commentaires de Canseliet mais lire analogiquement les images.
Amicalement,
Charly
Charly Alverda- Nombre de messages : 534
Date d'inscription : 02/10/2008
Le petit roi dans son bain
Basile Valentin : roi puissant… Le char triomphal de l'antimoine… Régule : petit roi…
Voici deux photos de ce petit roi dans sonchar bain, en attendant de devenir puissant…
.
Désolé pour la taille des photos, je ne maitrise pas du tout le système pour mettre des images sur ce forum…
Voici deux photos de ce petit roi dans son
.
Désolé pour la taille des photos, je ne maitrise pas du tout le système pour mettre des images sur ce forum…
Alambic- Nombre de messages : 40
Date d'inscription : 12/04/2011
Re: L'antimoine
Bonjour Alambic
Je suis étonnée, parce que je n'avais jamais vu d'antimoine. Je m'imaginais que c'était une sorte de poudre...
C'est joli. On dirait du métal, et pourtant, la partie cassée ressemble un peu à de la roche.
Qu'est-ce que c'est au juste ? De l'antimoine pur ? Tu l'as extrait de quelque chose, d'un minerais ?
J'ai surtout entendu dire que l'antimoine était un poison, mais est-ce qu'il a d'autres usages ? Est-il utile à quelque chose ? Je ne connais pas d'objets construits en antimoine.
Tu dis que c'est "un petit roi dans son bain qui attend de devenir puissant". Faut-il comprendre que tu vas lui faire subir un traitement pour le rendre plus dur, un peu comme on transforme le fer en acier inoxydable ?
Amitiés
Je suis étonnée, parce que je n'avais jamais vu d'antimoine. Je m'imaginais que c'était une sorte de poudre...
C'est joli. On dirait du métal, et pourtant, la partie cassée ressemble un peu à de la roche.
Qu'est-ce que c'est au juste ? De l'antimoine pur ? Tu l'as extrait de quelque chose, d'un minerais ?
J'ai surtout entendu dire que l'antimoine était un poison, mais est-ce qu'il a d'autres usages ? Est-il utile à quelque chose ? Je ne connais pas d'objets construits en antimoine.
Tu dis que c'est "un petit roi dans son bain qui attend de devenir puissant". Faut-il comprendre que tu vas lui faire subir un traitement pour le rendre plus dur, un peu comme on transforme le fer en acier inoxydable ?
Amitiés
Aube-Aurore- Nombre de messages : 238
Age : 44
Date d'inscription : 15/04/2008
Re: L'antimoine
Bonjour Aube-Aurore,
Il s'agit d'une fusion du minéral (l'Antimoine, que l'on appelle aussi Stibine) dans un creuset en terre fait maison sur un feu de bois.
Le "régule" obtenu est le métal plus ou moins pur qui, s'il a été bien purifié (ce qui demande que l'alchimiste connaisse son boulot & soit bien aligné pendant l'opération ; rien de mystérieux : juste un état d'esprit) donne une cristallisation étoilée.
J'ai mis ces photos pour illustrer la discussion sur Basile Valentin qui parle beaucoup de l'antimoine. Le terme régule signifie petit roi, ce régule demande donc à grandir. Cette opération est le début de l'une des nombreuses voies que propose l'alchimie (l'alchimie est une dame très joueuse qui sait faire courir ses prétendants – qui ne sont pas toujours déçus )
Ceci dit, c'est vrai que l'antimoine est un poison, et que – pour moi – le travail avec l'antimoine est d'abord un travail alchimique très intéressant mais limité au règne métallique (évolution du règne minéral ou métallique). Pour en faire une médecine pour le végétal ou pour l'animal (que nous sommes…), je crois qu'il vaut mieux chercher avec d'autres matières. Mon végétal favori est la Rose qui m'a donné de très très beaux résultats : l'alchimie végétale est extrêmement sous-estimée à mon avis.
Il s'agit d'une fusion du minéral (l'Antimoine, que l'on appelle aussi Stibine) dans un creuset en terre fait maison sur un feu de bois.
Le "régule" obtenu est le métal plus ou moins pur qui, s'il a été bien purifié (ce qui demande que l'alchimiste connaisse son boulot & soit bien aligné pendant l'opération ; rien de mystérieux : juste un état d'esprit) donne une cristallisation étoilée.
J'ai mis ces photos pour illustrer la discussion sur Basile Valentin qui parle beaucoup de l'antimoine. Le terme régule signifie petit roi, ce régule demande donc à grandir. Cette opération est le début de l'une des nombreuses voies que propose l'alchimie (l'alchimie est une dame très joueuse qui sait faire courir ses prétendants – qui ne sont pas toujours déçus )
Ceci dit, c'est vrai que l'antimoine est un poison, et que – pour moi – le travail avec l'antimoine est d'abord un travail alchimique très intéressant mais limité au règne métallique (évolution du règne minéral ou métallique). Pour en faire une médecine pour le végétal ou pour l'animal (que nous sommes…), je crois qu'il vaut mieux chercher avec d'autres matières. Mon végétal favori est la Rose qui m'a donné de très très beaux résultats : l'alchimie végétale est extrêmement sous-estimée à mon avis.
Alambic- Nombre de messages : 40
Date d'inscription : 12/04/2011
Re: L'antimoine
Bonjour,
Je tombe sur cette étude de la “querelle de l’antimoine” qui met en évidence qu’en Europe, on découvrait au XVIe siècle (hier !) les propriétés thérapeutiques des métaux et du fumeux “antimoine” qui, pour les alchimistes, ne signifie que "avant le Tout" : Anté-omnium.
Comme le dit Artephius : “l’antimoine est des parties de Saturne”. Il ajoute charitablement : “Notre Art est cabalistique”, Saturne est, lui aussi, Anté-omnium, et ceci ressort des Fables (égyptiennes et autres), pas de la cabale des zozos !
http://books.google.fr/books?id=Hhty9y6WnTMC&pg=PA173&lpg=PA165&ots=xF7Ctce9VL&dq=alchimie+enfants+de+la+nature&output=html
Cordialement,
C...a
Je tombe sur cette étude de la “querelle de l’antimoine” qui met en évidence qu’en Europe, on découvrait au XVIe siècle (hier !) les propriétés thérapeutiques des métaux et du fumeux “antimoine” qui, pour les alchimistes, ne signifie que "avant le Tout" : Anté-omnium.
Comme le dit Artephius : “l’antimoine est des parties de Saturne”. Il ajoute charitablement : “Notre Art est cabalistique”, Saturne est, lui aussi, Anté-omnium, et ceci ressort des Fables (égyptiennes et autres), pas de la cabale des zozos !
http://books.google.fr/books?id=Hhty9y6WnTMC&pg=PA173&lpg=PA165&ots=xF7Ctce9VL&dq=alchimie+enfants+de+la+nature&output=html
Cordialement,
C...a
Charly Alverda- Nombre de messages : 534
Date d'inscription : 02/10/2008
Question sur le régul d'antimoine
Bonjour à Toutes et Tous,
Modeste labourant débutant, je souhaiterais avoir vos lumières quant à la réalisation du Régul d'Antimoine car je ne suis pas certain d'avoir tout compris. Si l'obtention du régul est de mauvaise qualité (Pas d'étoile) doit-on selon vous à nouveau réduire le produit râté et recommencer la cuisson ou bien faut-il tout recommencer avec de la matière Brute pulvérisée ?
D'avance merci
Modeste labourant débutant, je souhaiterais avoir vos lumières quant à la réalisation du Régul d'Antimoine car je ne suis pas certain d'avoir tout compris. Si l'obtention du régul est de mauvaise qualité (Pas d'étoile) doit-on selon vous à nouveau réduire le produit râté et recommencer la cuisson ou bien faut-il tout recommencer avec de la matière Brute pulvérisée ?
D'avance merci
artephius- Nombre de messages : 17
Date d'inscription : 03/08/2011
Re: L'antimoine
Voici la recette selon Claude-Alexandre Séguier (1656-1725). C'est en ancien français, l'orthographe diffère assez fort de celle d'aujourd'hui :
Mettes dans un (creuset) que vous aures pose sur le culot au four a vent bien entoure de charbon ardents 1tt de pointes de cloud de marechal et les y laisses jusqu'a ce qu'ils soient tout blanc a force de rougeur. Alors mettes y 2tt (d'antimoine) grossierement broie; couvres le (creuset) de son couvercle puis de charbon et donnes le plus grand feu que vous pourres durant une bonne demie h. ou jusqu'a ce que vous voies que toutes nos matieres sont en fonte et sont liquides ce que vous connoistres quand vous enfonceres un charbon allumes jusqu'au fond du (creuset) et que vous ne trouverez rien qui ne soit liquide, ce qu'estant fait jettes y environ une once ou 2 de (nitre) puis (prendre) le(creuset) avec les tenailles et le sortes du fourneau et le mettes dans le coin d'une cheminee le frappant un peu par les bords pour faire bien descendre la matiere metallique au fond du (creuset).
Quand on a beaucoup de regul a faire en attendant que le (creuset) soit refroidi on remet de nouvelle matiere dans un nouveau (creuset) et on procede comme ci dessus.
Le prem. (creuset) estant entierement refroidi on le casse pour avoir le regul qui est au fond qu'il faut separer des scories qui sont dessus ce qui se fait facilement a coup de marteau.
Les scories separees on casse le regul en 2 ou 3 morceaux et on met dans un (creuset) au four a vent jusqu'a ce qu'il soit fondu, puis il faut y jeter 4 ou 6 onces de (d'antimoine) puis donner bon feu un petit demi quart d'heure et que le tout soit en bonne fusion. puis jettes y 2 ou 3 onces de (nitre) laisses le bien fondre le remuant avec un long charbon que vous tiendres avec les pincettes, estant bien fondu, jettes le tout dans un mortier chaud graisses de suif, battes le bord du mortier pour faire descendre le regul au fond puis laisses refroidir jusqu'a ce qu'il soit fige ou coagule. apres renverses le mortier pour tirer le regul et le mettes dans de l'eau refroidir separes bien les scories de dessus a coup de marteau qui sont encor fort sales, essuiees les mesmes avec du sablon pour en oster la salete le plus que vous pourres.
Refondes ce regul dans un (creuset) neuf puis y jettes encor environ 2 onces de (nitre) ce qui se fait toutesfois a discretion sans samuser a le poiser lequel estant bien fondu et remue avec un charbon qu'on tient avec les pincettes comme dessus jusqu'a ce que le salpetre vous paroisse tout en huile, jettes le ensuite dans le mortier chaud frotte de suif et en separes le (nitre) qui sera jaune qu'est signe que le regul commence a se purifier. refondes ce regul p. la 3eme fois dans un (creuset) neuf avec les mesmes precautions et de la mesme maniere que dessus en y jettant pareille quantite de (nitre) et qu'il soit bien fondu en (eau ?) par le moien d'un charbon avec lequel on le remue puis verses au mortier frotte de suif et alors il sera marque de lestoille qui est la marque de sa purete qui doit peser 1tt si vous aves bien opere que s'il n'estoit pas asses pur vous le fondre encor une 4eme fois comme ci dessus, mais je crois qu'il n'en sera pas necessaire.
Notes :
- tt semble correspondre à la livre, soit 489,503 grammes.
- 1 once = 30,594 grammes
Mettes dans un (creuset) que vous aures pose sur le culot au four a vent bien entoure de charbon ardents 1tt de pointes de cloud de marechal et les y laisses jusqu'a ce qu'ils soient tout blanc a force de rougeur. Alors mettes y 2tt (d'antimoine) grossierement broie; couvres le (creuset) de son couvercle puis de charbon et donnes le plus grand feu que vous pourres durant une bonne demie h. ou jusqu'a ce que vous voies que toutes nos matieres sont en fonte et sont liquides ce que vous connoistres quand vous enfonceres un charbon allumes jusqu'au fond du (creuset) et que vous ne trouverez rien qui ne soit liquide, ce qu'estant fait jettes y environ une once ou 2 de (nitre) puis (prendre) le(creuset) avec les tenailles et le sortes du fourneau et le mettes dans le coin d'une cheminee le frappant un peu par les bords pour faire bien descendre la matiere metallique au fond du (creuset).
Quand on a beaucoup de regul a faire en attendant que le (creuset) soit refroidi on remet de nouvelle matiere dans un nouveau (creuset) et on procede comme ci dessus.
Le prem. (creuset) estant entierement refroidi on le casse pour avoir le regul qui est au fond qu'il faut separer des scories qui sont dessus ce qui se fait facilement a coup de marteau.
Les scories separees on casse le regul en 2 ou 3 morceaux et on met dans un (creuset) au four a vent jusqu'a ce qu'il soit fondu, puis il faut y jeter 4 ou 6 onces de (d'antimoine) puis donner bon feu un petit demi quart d'heure et que le tout soit en bonne fusion. puis jettes y 2 ou 3 onces de (nitre) laisses le bien fondre le remuant avec un long charbon que vous tiendres avec les pincettes, estant bien fondu, jettes le tout dans un mortier chaud graisses de suif, battes le bord du mortier pour faire descendre le regul au fond puis laisses refroidir jusqu'a ce qu'il soit fige ou coagule. apres renverses le mortier pour tirer le regul et le mettes dans de l'eau refroidir separes bien les scories de dessus a coup de marteau qui sont encor fort sales, essuiees les mesmes avec du sablon pour en oster la salete le plus que vous pourres.
Refondes ce regul dans un (creuset) neuf puis y jettes encor environ 2 onces de (nitre) ce qui se fait toutesfois a discretion sans samuser a le poiser lequel estant bien fondu et remue avec un charbon qu'on tient avec les pincettes comme dessus jusqu'a ce que le salpetre vous paroisse tout en huile, jettes le ensuite dans le mortier chaud frotte de suif et en separes le (nitre) qui sera jaune qu'est signe que le regul commence a se purifier. refondes ce regul p. la 3eme fois dans un (creuset) neuf avec les mesmes precautions et de la mesme maniere que dessus en y jettant pareille quantite de (nitre) et qu'il soit bien fondu en (eau ?) par le moien d'un charbon avec lequel on le remue puis verses au mortier frotte de suif et alors il sera marque de lestoille qui est la marque de sa purete qui doit peser 1tt si vous aves bien opere que s'il n'estoit pas asses pur vous le fondre encor une 4eme fois comme ci dessus, mais je crois qu'il n'en sera pas necessaire.
Notes :
- tt semble correspondre à la livre, soit 489,503 grammes.
- 1 once = 30,594 grammes
Garfield- Nombre de messages : 176
Age : 43
Date d'inscription : 20/07/2008
Une bonne image est meilleure qu’un long discours.
Bonjour,
En accord avec l’alchimie des Anciens défendue par ce fil et aux antipodes de la proto-métallurgie des modernes voici clairement exprimées les natures de l’Antimoine des Sages (dans le creuset) et du Feu (produit par le tonneau) nécessaires au Grand Oeuvre.
Basile Valentin - Les douze clefs de la Philosophie - Clef XII
A bon entendeur
Salut,
C...a
En accord avec l’alchimie des Anciens défendue par ce fil et aux antipodes de la proto-métallurgie des modernes voici clairement exprimées les natures de l’Antimoine des Sages (dans le creuset) et du Feu (produit par le tonneau) nécessaires au Grand Oeuvre.
Basile Valentin - Les douze clefs de la Philosophie - Clef XII
A bon entendeur
Salut,
C...a
Charly Alverda- Nombre de messages : 534
Date d'inscription : 02/10/2008
Re: L'antimoine
Bonjour artephius.
Je trouve que malgré sa trouvaille archéologico-littéraire, Garfield ne répond pas vraiment à ta question. Charly répond plus nettement, mais au moyen d'une image qui vise à court-circuiter ce sacré intellect (puisque ce dernier nous embrouille plus qu'il nous aide). Je vais donc, pour ma part, aborder ta question sous un autre angle encore, et y répondre de la manière la plus radicale.
Donc, le défaut qui fait tout rater, pratiquement imperceptible, a autant de chances d'être survenu à la fin, qu'au milieu, ou qu'au début du travail. Voire même probablement avant le début du travail ! Car je pense que si tu as choisi de travailler de cette manière, c'est parce qu'une chose fondamentalement basique t'a échappée. Une chose que tu aurais dû avoir perçue avant même de commencer toute cuisson. Je conclurai alors sous forme de question. :
Je trouve que malgré sa trouvaille archéologico-littéraire, Garfield ne répond pas vraiment à ta question. Charly répond plus nettement, mais au moyen d'une image qui vise à court-circuiter ce sacré intellect (puisque ce dernier nous embrouille plus qu'il nous aide). Je vais donc, pour ma part, aborder ta question sous un autre angle encore, et y répondre de la manière la plus radicale.
Il faut tout recommencer. Sans hésiter. Depuis le début. C'est logique : si le régul obtenu est de mauvaise qualité, c'est parce que, quelque part, au cours du processus, quelque chose a raté; mais es-tu à même de définir ce qui a raté, et à quel stade ? Probablement pas, parce que ce qui fait rater n'est pas perceptible au moment même, mais seulement à l'heure de vérité, au moment où devrait apparaître l'Etoile.artephius a écrit: Si l'obtention du régul est de mauvaise qualité (Pas d'étoile) doit-on selon vous à nouveau réduire le produit râté et recommencer la cuisson ou bien faut-il tout recommencer avec de la matière Brute pulvérisée ?
Donc, le défaut qui fait tout rater, pratiquement imperceptible, a autant de chances d'être survenu à la fin, qu'au milieu, ou qu'au début du travail. Voire même probablement avant le début du travail ! Car je pense que si tu as choisi de travailler de cette manière, c'est parce qu'une chose fondamentalement basique t'a échappée. Une chose que tu aurais dû avoir perçue avant même de commencer toute cuisson. Je conclurai alors sous forme de question. :
Sans avoir perçu cette chose fondamentalement basique . . .qui ne peut être transmise que par un véritable Adepte ou par Dieu Lui-même,. . . à quoi bon commencer à cuire ? |
Laposse- Nombre de messages : 242
Age : 55
Date d'inscription : 05/04/2008
Re: L'antimoine
Bonsoir,
Ce n’est pas vraiment pour Artephius que j’ai écrit, ne sachant pas vraiment si son post était provocateur au vu du pseudo et de la question. Mais peut-être n’avait-il pas lu les posts de Logos et de moi-même, pourtant suffisamment clairs, pour ne pas utiliser de la stibine !
Mais enfin je me suis rendu compte, depuis le temps que je fréquente le forum, que l’alchimie se réduisait ici (pour les rares écrivains publics) à la chrysopée de Fulcanelli et pire à celle de Caro et Canseliet. Toujours cette confusion avec LES voies particulières et l’UNIQUE voie alchimique, mais comme l’induit Laposse dans son discours, pour celui qui veut oeuvrer il faut bien travailler sur n’importe quoi (qui aie un sens pour le public) aujourd’hui l’antimoine, mais il y a cinquante ans c’était la galène (pour Canseliet, le seul disciple !), du bismuth et de la suie (cocorico !) pour d’autres.
Laposse écrit : “Charly répond plus nettement, mais au moyen d'une image qui vise à court-circuiter ce sacré intellect (puisque ce dernier nous embrouille plus qu'il nous aide).”
En effet mais il faut nuancer, l’intellect est seulement remis à sa place de serviteur au lieu de celle usurpée de maître, c’est pourquoi il fait toujours semblant de chercher un maître alors qu’il veut être le seul !
Alors cette image ? Elle présente le grand avantage de représenter l’alchimiste, “sa” matière et “son” feu pour la cuire, et ce sont les pincettes pour manier le creuset qui sont la clef de lecture. Va-t-on utiliser ces pinces et un vrai creuset ? Pourquoi pas un vrai feu de charbon ?
En raisonnant analogiquement, on s’aperçoit que tout se répond dans la gravure : le feu d’en-bas est exactement décrit, la matière est double, les deux fleurs (rose rouge et rose blanche) répondent à la double nature du lion qui mange un serpent qui répond lui-même au feu d’en-haut du soleil et de la lune.
C’est quand même d’une autre poésie (l’image, pas ce que j’en dis !) que les “receptes métalliques”.
Cordialement,
C...a
Ce n’est pas vraiment pour Artephius que j’ai écrit, ne sachant pas vraiment si son post était provocateur au vu du pseudo et de la question. Mais peut-être n’avait-il pas lu les posts de Logos et de moi-même, pourtant suffisamment clairs, pour ne pas utiliser de la stibine !
Mais enfin je me suis rendu compte, depuis le temps que je fréquente le forum, que l’alchimie se réduisait ici (pour les rares écrivains publics) à la chrysopée de Fulcanelli et pire à celle de Caro et Canseliet. Toujours cette confusion avec LES voies particulières et l’UNIQUE voie alchimique, mais comme l’induit Laposse dans son discours, pour celui qui veut oeuvrer il faut bien travailler sur n’importe quoi (qui aie un sens pour le public) aujourd’hui l’antimoine, mais il y a cinquante ans c’était la galène (pour Canseliet, le seul disciple !), du bismuth et de la suie (cocorico !) pour d’autres.
Laposse écrit : “Charly répond plus nettement, mais au moyen d'une image qui vise à court-circuiter ce sacré intellect (puisque ce dernier nous embrouille plus qu'il nous aide).”
En effet mais il faut nuancer, l’intellect est seulement remis à sa place de serviteur au lieu de celle usurpée de maître, c’est pourquoi il fait toujours semblant de chercher un maître alors qu’il veut être le seul !
Alors cette image ? Elle présente le grand avantage de représenter l’alchimiste, “sa” matière et “son” feu pour la cuire, et ce sont les pincettes pour manier le creuset qui sont la clef de lecture. Va-t-on utiliser ces pinces et un vrai creuset ? Pourquoi pas un vrai feu de charbon ?
En raisonnant analogiquement, on s’aperçoit que tout se répond dans la gravure : le feu d’en-bas est exactement décrit, la matière est double, les deux fleurs (rose rouge et rose blanche) répondent à la double nature du lion qui mange un serpent qui répond lui-même au feu d’en-haut du soleil et de la lune.
C’est quand même d’une autre poésie (l’image, pas ce que j’en dis !) que les “receptes métalliques”.
Cordialement,
C...a
Charly Alverda- Nombre de messages : 534
Date d'inscription : 02/10/2008
Re: L'antimoine
Notez bien l’expression du personnage, que s’apprête-t’il à faire ?
Et vous, qu’allez-vous faire ?
Et vous, qu’allez-vous faire ?
Charly Alverda- Nombre de messages : 534
Date d'inscription : 02/10/2008
Re: L'antimoine
Pourrait-on mettre la matière à l'intérieur du creuset avec cette description de Michel Maïer (Atalante Fugitive) ?
Cela pourrait être lié à une recherche des proportions fixe-volatil de la matière, ce qu'exprime aussi la balance ?
Je ne sais pas ce qu'il pourrait s'apprêter à faire ! Mais il a l'air d'attendre, j'allais dire la permission, je sais que tu as déjà utilisé ce terme Charly et je ne sais pas si c'est ici approprié, mais ça serait une permission en relation avec un "bon moment". Les "pincettes" pourraient renvoyer à un moment délicat (suivant l'expression) car c'est "jouer avec le feu" ?
De plus tu as utilisé le terme de "clef" eu égard avec les pincettes, peut être qu'il s'apprête à "ouvrir" sa matière après l'avoir dûment préparée (ajustement fixe-volatil) : c'est-à-dire à oeuvrer. Bon on tourne autour du creuset...
Sinon on pourrait penser qu'il s'apprête à "cueillir", recueillir... après avoir minutieusement préparé son vase ?
On essaye de relier...
Michel Maïer a écrit:Ce mont possède un nom unique, mais en réalité il est double comme on voit l’Hermaphrodite avec deux têtes et deux sortes de membres en un seul corps. Mais en est-il un entre mille pour persévérer dans la tentative de parvenir au sommet de ce mont ? Qui ne reste collé aux racines, entravé par je ne sais quels rémores ? Combien en est-il pour atteindre le centre de son nombril ?
Aussi n’est-il pas étonnant que sur dix mille un seul mène à leur terme ces travaux d’Hercule, plante son pied sur la cime du mont, et reçoive la récompense immortelle du laurier. Que tous ceux qui sont ouverts à l’enseignement, adonnés à la vertu et aux lettres, et qui possèdent un esprit bon tirent leur joie de ce prix, et que les porcs et les chiens en soient privés, tel doit être notre seul souhait.
On dirait qu'il "fixe" (par le regard) le feu d'en-haut... Ce à quoi renvoie peut-être le serpent dans la gueule du lion.Charly Alverda a écrit:Notez bien l’expression du personnage, que s’apprête-t’il à faire ?
Cela pourrait être lié à une recherche des proportions fixe-volatil de la matière, ce qu'exprime aussi la balance ?
Je ne sais pas ce qu'il pourrait s'apprêter à faire ! Mais il a l'air d'attendre, j'allais dire la permission, je sais que tu as déjà utilisé ce terme Charly et je ne sais pas si c'est ici approprié, mais ça serait une permission en relation avec un "bon moment". Les "pincettes" pourraient renvoyer à un moment délicat (suivant l'expression) car c'est "jouer avec le feu" ?
De plus tu as utilisé le terme de "clef" eu égard avec les pincettes, peut être qu'il s'apprête à "ouvrir" sa matière après l'avoir dûment préparée (ajustement fixe-volatil) : c'est-à-dire à oeuvrer. Bon on tourne autour du creuset...
Sinon on pourrait penser qu'il s'apprête à "cueillir", recueillir... après avoir minutieusement préparé son vase ?
On essaye de relier...
Logos- Nombre de messages : 551
Date d'inscription : 23/12/2009
Re: L'antimoine
Oui Logos c’est bien sur une montagne que pousse la double fleur :
Hermès (le mercure) montrant le feu de Nature !
Revenons à la planche de Basile Valentin :
Si vous ne redevenez comme des enfants...
...l’énergie ne passe pas, l’énergie est là, conscience cosmique.
Premièrement nous avons sous les yeux un VRAI laboratoire
Un type habillé en clown met une main sur un creuset, de l’autre il tient des pincettes à la main, ces pincettes sont un instrument de métallurgiste servant à manipuler des creusets. Un creuset se place sur un feu pour fondre une matière et nous avons un fourneau d’où sort un feu violent; de plus nous y voyons une ouverture ne pouvant servir qu’à y glisser notre creuset... quoique ce ne soit pas sûr du tout que l’ouverture soit assz large. L’expression du clown, les pincettes à la main, suggère, comme tu l’as bien vu avec la balance, qu’il y ait effectivement un problème de proportions à résoudre. En fait il imagine le tonneau de feu, car c’est seulement quand le creuset est à l’intérieur qu’il joue son “office”.
Car l’athanor (a-thanatos) est à la fois contenant et contenu, fourneau ET creuset, le feu qui sort du tonneau ATTIRE à lui une vapeur, une fumée grasse selon les textes, Grassot par exemple !
Le feu est le soufre, le lion, la fleur rouge et le soleil ; l’Antimoine est le serpent, la vapeur, la fleur blanche et la lune ; le tout doit être finalement “coagulé”, ce qu’indique l’action du lion qui a presque dévoré (fixé) le serpent.
Si j’ai utilisé le terme de clef pour désigner les pincettes de métallurgiste, c’est d’abord pour les “opératifs” qui utilisent les mêmes pour leurs travaux, mais leur feu et leur matière n’ont plus rien à voir avec le reste de la gravure, cherchez l’erreur !
De plus il faut savoir comment “saisir” ce mercure si fuyant avec ce type de pinces, il est (beaucoup) plus facile d’attraper un moustique avec des baguettes à riz ! Mais ne me demandez pas comment... je n’en sais rien.
Cordialement,
C..a
Mais l’antimoine des Sages (la double fleur) est déjà dans “notre” creuset ! Il faut faire la synthèse de tous les éléments de l’image pour commencer à “saisir” le “miracle d’une seule chose”, l’image est impossible pour le seul intellect, il n’y a de place que pour la contemplation, il n’y a qu’un feu et qu’une matière dans le monde manifesté.Logos a écrit:Pourrait-on mettre la matière à l'intérieur du creuset... ?
Hermès (le mercure) montrant le feu de Nature !
Revenons à la planche de Basile Valentin :
Si vous ne redevenez comme des enfants...
...l’énergie ne passe pas, l’énergie est là, conscience cosmique.
Premièrement nous avons sous les yeux un VRAI laboratoire
Un type habillé en clown met une main sur un creuset, de l’autre il tient des pincettes à la main, ces pincettes sont un instrument de métallurgiste servant à manipuler des creusets. Un creuset se place sur un feu pour fondre une matière et nous avons un fourneau d’où sort un feu violent; de plus nous y voyons une ouverture ne pouvant servir qu’à y glisser notre creuset... quoique ce ne soit pas sûr du tout que l’ouverture soit assz large. L’expression du clown, les pincettes à la main, suggère, comme tu l’as bien vu avec la balance, qu’il y ait effectivement un problème de proportions à résoudre. En fait il imagine le tonneau de feu, car c’est seulement quand le creuset est à l’intérieur qu’il joue son “office”.
Car l’athanor (a-thanatos) est à la fois contenant et contenu, fourneau ET creuset, le feu qui sort du tonneau ATTIRE à lui une vapeur, une fumée grasse selon les textes, Grassot par exemple !
Le feu est le soufre, le lion, la fleur rouge et le soleil ; l’Antimoine est le serpent, la vapeur, la fleur blanche et la lune ; le tout doit être finalement “coagulé”, ce qu’indique l’action du lion qui a presque dévoré (fixé) le serpent.
Si j’ai utilisé le terme de clef pour désigner les pincettes de métallurgiste, c’est d’abord pour les “opératifs” qui utilisent les mêmes pour leurs travaux, mais leur feu et leur matière n’ont plus rien à voir avec le reste de la gravure, cherchez l’erreur !
De plus il faut savoir comment “saisir” ce mercure si fuyant avec ce type de pinces, il est (beaucoup) plus facile d’attraper un moustique avec des baguettes à riz ! Mais ne me demandez pas comment... je n’en sais rien.
Cordialement,
C..a
Charly Alverda- Nombre de messages : 534
Date d'inscription : 02/10/2008
Préparation de l'antimoine
Bonjour. Un grand MERCI pour vos réponses plus que passionnantes.
J'ai volontairement choisi cet illustre "pseudo" non pour briller, mais pour attirer les plus avancés d'entre-vous, car je suis, croyez-moi, un piètre labourant.
Effectivement, j'ai certainement raté les débuts. C'est pourquoi, j'aimerais vous poser une autre question relative à la préparation de l'antimoine, avant la cuisson. N'étant pas certain d'avoir tout compris, là encore
Je vais vous exposer rapidement ma compréhension :
Avant d'être réduit en poudre pour la cuisson, l'antimoine doit être "ouvert" à l'aide d'un double acide. Ce double acide doit-il être liquide ou solide (Sels) ?
En vous priant par avance de pardonner mon faible niveau de connaissance, n'hésitez pas à m'indiquer les posts antérieurs qui pourraient répondre à cette question.
D'avance merci.
J'ai volontairement choisi cet illustre "pseudo" non pour briller, mais pour attirer les plus avancés d'entre-vous, car je suis, croyez-moi, un piètre labourant.
Effectivement, j'ai certainement raté les débuts. C'est pourquoi, j'aimerais vous poser une autre question relative à la préparation de l'antimoine, avant la cuisson. N'étant pas certain d'avoir tout compris, là encore
Je vais vous exposer rapidement ma compréhension :
Avant d'être réduit en poudre pour la cuisson, l'antimoine doit être "ouvert" à l'aide d'un double acide. Ce double acide doit-il être liquide ou solide (Sels) ?
En vous priant par avance de pardonner mon faible niveau de connaissance, n'hésitez pas à m'indiquer les posts antérieurs qui pourraient répondre à cette question.
D'avance merci.
artephius- Nombre de messages : 17
Date d'inscription : 03/08/2011
Re: L'antimoine
Bonjour,
Artephius vous dites : “j'aimerais vous poser une autre question relative à la préparation de l'antimoine, avant la cuisson. N'étant pas certain d'avoir tout compris, là encore...”
Qu’appelez-vous antimoine ?
“Tout l’Oeuvre n’est que cuire”, si vous ne savez pas FAIRE le hors d’oeuvre pourquoi vous appelez-vous “labourant” ? Terme qui désigne le praticien de “l’agriculture céleste” : orant et laboureur, et non l’apprenti chimiste ou métallurgiste.
Le vrai Artephius commence son petit texte (par la taille) par ces mots : “L’antimoine est des parties de Saturne”. Si vous ne connaissez pas la différence entre le Saturne et le plomb des métallurgistes, personnellement je ne peux donner aucun conseil.
Cordialement,
C...a
Artephius vous dites : “j'aimerais vous poser une autre question relative à la préparation de l'antimoine, avant la cuisson. N'étant pas certain d'avoir tout compris, là encore...”
Qu’appelez-vous antimoine ?
“Tout l’Oeuvre n’est que cuire”, si vous ne savez pas FAIRE le hors d’oeuvre pourquoi vous appelez-vous “labourant” ? Terme qui désigne le praticien de “l’agriculture céleste” : orant et laboureur, et non l’apprenti chimiste ou métallurgiste.
Le vrai Artephius commence son petit texte (par la taille) par ces mots : “L’antimoine est des parties de Saturne”. Si vous ne connaissez pas la différence entre le Saturne et le plomb des métallurgistes, personnellement je ne peux donner aucun conseil.
Cordialement,
C...a
Charly Alverda- Nombre de messages : 534
Date d'inscription : 02/10/2008
Re: L'antimoine
Bonjour et merci pour votre réponse. Encore une fois, je suis très ignorant en notre Sainte Science et vais essayer d'apporter plus de précisions.
En parlant d'antimoine, je fais référence à la Stibine que l'on peut récolter dans certaines mines ou ramasser sur certaines plages (là où la terre se finit - Finistère). Sans être chimiste, la composition de ce minéral semble être rattaché à la famille des "Pyrites arsénieux" je crois. Quant aux parties de Saturne, si j'ai bien compris, vous faites référence au Plomb Métallique, non ?
Ma question initiale, sans aucun doute basique pour les intervenants avancés que vous êtes est d'obtenir des informations pour la préparation de l'antimoine avant d'effectuer la cuisson, pour obtenir (si bon alignement de la part de l'alchimiste) le fameux régul étoilé.
J'ai cru comprendre qu'il est indispensable d'ouvrir l'antimoine, et de le faire noircir avant de le réduire en poudre. Pour ce faire, faut-il employer un double acide sous forme liquide ou sous forme de Sel ? (Par double acide, je fais ici référence au "Vitriol Romain" ou au "Lion Vert").
Du reste, en parlant de combustion lente ( corrosion ), quelqu'un de Charitable accepterait-il de me donner quelques pistes ou renseignements sur l'acide Gallique et l'acide Carminique. Ces deux "feux" sont-ils compatibles ?
En parlant d'antimoine, je fais référence à la Stibine que l'on peut récolter dans certaines mines ou ramasser sur certaines plages (là où la terre se finit - Finistère). Sans être chimiste, la composition de ce minéral semble être rattaché à la famille des "Pyrites arsénieux" je crois. Quant aux parties de Saturne, si j'ai bien compris, vous faites référence au Plomb Métallique, non ?
Ma question initiale, sans aucun doute basique pour les intervenants avancés que vous êtes est d'obtenir des informations pour la préparation de l'antimoine avant d'effectuer la cuisson, pour obtenir (si bon alignement de la part de l'alchimiste) le fameux régul étoilé.
J'ai cru comprendre qu'il est indispensable d'ouvrir l'antimoine, et de le faire noircir avant de le réduire en poudre. Pour ce faire, faut-il employer un double acide sous forme liquide ou sous forme de Sel ? (Par double acide, je fais ici référence au "Vitriol Romain" ou au "Lion Vert").
Du reste, en parlant de combustion lente ( corrosion ), quelqu'un de Charitable accepterait-il de me donner quelques pistes ou renseignements sur l'acide Gallique et l'acide Carminique. Ces deux "feux" sont-ils compatibles ?
artephius- Nombre de messages : 17
Date d'inscription : 03/08/2011
Re: L'antimoine
Tout d'abord, l'alchimie ne se résume pas à des recettes chimiques. Si c'était le cas, quelle différence existerait-il entre la chimie ancienne et l'alchimie ? Il faut lire, lire, relire et travailler par soi-même car le chemin personnel est important, plus que le but je dirais.artephius a écrit:C'est pourquoi, j'aimerais vous poser une autre question relative à la préparation de l'antimoine, avant la cuisson. N'étant pas certain d'avoir tout compris, là encore.
Dans "Les Demeures Philosophales", partie "Louis d'Estissac"- chapitre IV, Fulcanelli nous dit que
Il faut donc voir l'antimoine comme terme de comparaison, et non comme l'antimoine des chimistes.[...] l’oxysulfure d’antimoine naturel se nommait, chez les Grecs, Στιμμι (Stimmi) ou Στιδι (Stidi) ; or, Στιδια (Stidia) est le chemin, le sentier, la voie que l’investigateur Στιδευσ (Stideus) ou pèlerin parcourt en son voyage ; c’est elle qu’il foule aux pieds Στειδο (Steido). Ces considérations, basées sur une correspondance exacte de mots, n’ont pas échappé aux vieux maîtres ni aux philosophes modernes, lesquels, en les appuyant de leur autorité, ont contribué à répandre cette erreur néfaste que l’antimoine vulgaire était le mystérieux sujet de l’art. Confusion regrettable, obstacle invincible contre lequel se sont heurtés des centaines de chercheurs.
Fulcanelli nous dit encore, dans le même ouvrage, un peu plus loin, toujours en parlant de l'antimoine :
Cette substance est trop éloignée de la perfection, de la pureté et de la spiritualité que possède l’humide radical ou semence métallique, — qu’on ne saurait d’ailleurs trouver sur terre, — pour nous être vraiment utile. L’antimoine des sages, matière première extraite directement de la mine, « n’est pas proprement minéral et moins encore métallique, ainsi que nous l’enseigne Philalèthe ; mais, sans participer de ces deux substances il tient le milieu entre l’une et l’autre. Il n’est pas néanmoins corporel, puisque entièrement volatil ; il n’est point esprit, puisqu’il se liquéfie dans le feu comme un métal. C’est donc un chaos qui tient lieu de mère à tous les métaux ». C’est la fleur (ανθεμον) métallique et minérale, la première, rose noire en vérité, qui est demeurée ici-bas comme une parcelle du chaos élémentaire. C’est d’elle, cette fleur des fleurs (flos florum), que nous tirons d’abord notre gelée blanche (στίϐη), laquelle est l’esprit qui se meut sur les eaux, et le parement blanc des anges ; réduite à cette blancheur étincelante, c’est elle le miroir de l’art, le flambeau (στίλϐη), la lampe ou la lanterne, l’éclat des astres et la splendeur du soleil (splendor solis) ; c’est elle encore qui, unie à l’or philosophique, deviendra la planète métallique Mercure (Στίλϐωη άστέρ), le nid de l’oiseau (στίϐασ), notre Phénix et sa petite pierre (στία) ; c’est elle enfin la racine, sujet ou pivot (lat. stipes, stirps) du Grand Œuvre et non pas l’antimoine vulgaire. Sachez donc, frères, afin de ne plus errer, que notre terme d’antimoine, dérivé du grec άνθεμον, désigne, par un jeu de mots familier aux philosophes, l’âne-timon, le guide qui conduit, dans la Bible, les Juifs à la Fontaine. c’est l’Aliboron mythique, Αέλιφορόν, le cheval du soleil.
Nelly Foulcat- Nombre de messages : 108
Date d'inscription : 03/10/2008
Fulcalethe
Merci pour le cour de langues anciennes Nelly Foulcat, mais il fallait citer les originaux et non donner à un débutant un de ces nombreux contresens que les Fulcanelli n’ont pas censé de débiter dans leurs oeuvres ! Ce n’est pas charitable de votre part mais fort “envieux” !
Citation Fulcanellienne :
“L’antimoine des sages, matière première extraite directement de la mine, « n’est pas proprement minéral et moins encore métallique, ainsi que nous l’enseigne Philalèthe ; mais, sans participer de ces deux substances il tient le milieu entre l’une et l’autre. Il n’est pas néanmoins corporel, puisque entièrement volatil ; il n’est point esprit, puisqu’il se liquéfie dans le feu comme un métal. C’est donc un chaos qui tient lieu de mère à tous les métaux ».”
Non ! Philalethe n’enseigne pas cela du tout et son enseignement est vraiment le début de l’entrée dans la mine ou dans le palais fermé du roi !
Il faut lire la fin du paragraphe 1 du chapitre 2 de “L'Entrée ouverte au Palais fermé du Roy” pour comprendre le contexte :
“Les principes qui composent le Mercure des Sages
... Qu'ils sachent donc que notre eau, composée de nombreux éléments, est néanmoins une chose unique faite de diverses substances coagulées à partir d'une seule essence. Voici ce qui est requis pour la préparation de notre eau (dans notre eau, en effet, se trouve notre dragon igné) : premièrement, le Feu qui se trouve en toutes choses, deuxièmement, la liqueur de la Saturnie végétable, troisièmement, le lien du Mercure.”
Ensuite le début du paragraphe 2 pour trouver les “emprunts” de Fulcanelli :
“Le feu est celui d'un soufre minéral. Cependant il n'est pas proprement minéral et moins encore métallique; mais sans participer de ces deux substances il tient le milieu entre le minéral et le métal, Chaos ou esprit: en effet, notre Dragon igné, qui triomphe de tout, est cependant pénétré par l'odeur de la Saturnie en un seul corps admirable; et pourtant il n'est point corps, puisqu'il est totalement volatil, ni esprit, parce que dans le seuil ressemble à du métal fondu. C'est donc, en vérité, un Chaos, qui tient lieu de Mère à tous les métaux; car je sais en extraire toutes choses, même le Soleil et la Lune, sans le secours de l'Élixir transmutatoire, ce qui peut être attesté par qui l'a vu aussi bien que moi.”
Fulcanelli substitue le terme de “feu ou soufre minéral” par celui “d’antimoine des sages, matière première extraite directement de la mine” ! Alors qu’il faut comprendre qu’il faut fabriquer cette eau qui contient le feu (selon la tradition alchimique), que ce feu est un “dragon igné”. Ce dernier ne peut-être l’Antimoine des Sages puisque il n’est qu’un des trois composants de cette “eau des Sages”.
Dans l’Antimoine le Feu de Nature est Feu “spécifié” qui est le soufre, son âme ; son esprit est la Saturnie végétable, et le lien des deux : son corps est le Sel Harmoniac. Fulcanelli laisse ainsi croire que l’Antimoine des Sages est le Feu de nature, ce qui n’est que pour un tiers vrai ! C’est confondre le bois de l’amande avec le sperme qui contient le germe
Philalethe n’emploie pas le terme d’Antimoine des Sages mais celui du classique Mercure des sages, c’est en effet seulement au début du XVIIe siècle que les médecins ont abusé de ce matériau. Les alchimistes pour désigner leur “poison et dragon”, et pour se moquer, ont repris à leur compte ce terme humoristique (anti-moine en jouant sur ante-monium), ce qui est un moyen de dater les textes soi-disants moyenâgeux... tel Artephius !
Philalethe :
“On voit ainsi que tout le secret consiste dans le Mercure, dont le Philosophe dit: "Dans le Mercure se trouve tout ce que cherchent les Sages".
Et Geber déclare à son tour: "Loué soit le Très-Haut, qui a créé notre Mercure et lui a donné une nature qui domine le Tout. Certes, en effet, s'il n'existait pas, les Alchimistes pourraient se glorifier à leur aise, mais l'oeuvre Alchimique serait vain". Il apparaît donc que ce Mercure n'est pas celui du vulgaire, mais celui des Sages, car tout Mercure vulgaire est mâle, c'est à dire corporel, spécifié, mort, tandis que le nôtre est spirituel, féminin, vivant et vivifiant.
Fulcanelli parle de l’antimoine extrait de la mine, donc du mercure ou materia prima ; pour Kunrath l’Antimoine des Sages apparaît à la fin du premier oeuvre, ce qui est logique :
“Ce ne sont pas des fables. Tu le toucheras des tes mains, tu le verras des tes yeux, l'Azoth, le Mercure des Philosophes, qui pour lui seul suffira pour te donner notre Pierre... Les Ténèbres apparaîtront à la face de l'Abîme; la Nuit, Saturne et l'Antimoine des Sages apparaîtront; la négritude, et la tête de corbeau des alchimistes, et toutes les couleurs du monde, apparaîtront à l'heure de la conjonction; l'arc-en-ciel aussi, et la queue du paon. Finalement, après que la matière a passé du couleur de cendres au blanc et jaune, tu verras la Pierre Philosophale, notre Roi et Dominateur Suprême, sortir de son sépulchre vitreux et monter sur son lit ou son throne dans son corps glorifié... diaphane comme le cristal; compact et très pesant, fusible au feu comme la résine, et coulant comme la cire et plus que le vif-argent... la couleur de saffron quand en poudre, mais rouge comme les rubis quand dans une masse intégrale...” - H. Khunrath, Amphitheatrum.
Pour les amateurs d’étoiles (et Logos) voici l’extrait du chapitre III, paragraphe II :
“La jalousie ne me portant point à rien cacher aux investigateurs de notre Art, moi, je le décrirai sincèrement. Notre Acier est la vraie clef de notre Oeuvre, sans laquelle le Feu de la lampe ne peut être allumé par aucun artifice : c'est la minière de l'or, l'esprit pur entre tous par excellence, un feu infernal, secret en son genre, extrêmement volatil, le miracle du Monde, l'assemblage harmonique des vertus des êtres supérieurs dans les êtres inférieurs. C'est pourquoi le Tout-Puissant l'a marqué de ce signe notable par lequel la nativité fut annoncée en Orient. Les Sages le virent en Orient et ils le regardèrent, émerveillés et ils reconnurent qu'un Roi sérénissime venait de naître dans le monde.”
Le Fulcanelli des Demeures Philosophales a plagié le style du Philalethe, voici un passage de L’Entrée Ouverte édifiant :
“Apprenez donc qui sont les compagnons de Cadmus et quel est ce serpent qui les a dévorés, et quel est ce chêne creux où Cadmus cloua le serpent. Sachez quelles sont les colombes de Diane, victorieuse du lion en l'apprivoisant, ce Lion vert, dis-je, qui est vraiment le Dragon babylonien, détruisant tout par son vénin. Enfin sachez ce qu'est le caducée de Mercure, avec lequel il opère des merveilles, et quelles sont ces Nymphes qu'il instruit par ses incantations. Apprenez tout cela, si vous voulez atteindre l'objet de vos désirs.”
Apprenez Frères bien aimés de la mystérieuse cité solaire....
Fulcanelli :
“Quant au sujet grossier de l’Œuvre, les uns le nomment Magnesia lunarii ; d’autres, plus sincères, l’appellent Plomb des Sages, Saturnie végétable.
Philalèthe, Basile Valentin, le Cosmopolite le disent Fils ou Enfant de Saturne. Dans ces dénominations diverses, ils envisagent tantôt sa propriété aimantine et attractive du soufre, tantôt sa qualité fusible, sa liquéfaction aisée. Pour tous, c’est la Terre sainte (Terra sancta) ; enfin, ce minéral a pour hiéroglyphe céleste le signe astronomique du Bélier (Aries). Gala, en grec, signifie lait, et le mercure est encore appelé Lait de Vierge (lac virginis). Si donc, frères, vous faites attention à ce que nous avons dit de la galette des Rois, et si vous savez pourquoi les Egyptiens avaient divinisé le chat, vous n’aurez plus lieu de douter du sujet qu’il vous faut choisir ; son nom vulgaire vous sera nettement connu. Vous posséderez alors le Chaos des Sages « dans lequel tous les secrets cachés se trouvent en puissance », ainsi que l’affirme Philalèthe, et que l’artiste habile ne tarde guère à rendre actif. Ouvrez, c'est-à-dire décomposez cette matière, tachez d’en isoler la portion pure, ou son âme métallique, selon l’expression consacrée, et vous aurez le Kermès, l’Hermès, le mercure teingeant qui porte en soi l’or mystique, de même que saint Christophe porte Jésus et le bélier sa propre toison. Vous comprendrez pourquoi la Toison d’or est suspendue au chêne, à la manière de la galle et du kermès, et vous pourrez dire, sans offenser la vérité, que le vieux chêne hermétique sert de mère au mercure secret. En rapprochant légendes et symboles, la lumière se fera dans votre esprit et vous connaîtrez l’étroite affinité qui unit le chêne au bélier, saint Christophe à l’Enfant-Roi, le Bon Pasteur à la brebis, réplique chrétienne de l’Hermès criophore, etc.”
Oui, etc etc...
C’est particulièrement indigeste,
Cordialement,
C...a
Citation Fulcanellienne :
“L’antimoine des sages, matière première extraite directement de la mine, « n’est pas proprement minéral et moins encore métallique, ainsi que nous l’enseigne Philalèthe ; mais, sans participer de ces deux substances il tient le milieu entre l’une et l’autre. Il n’est pas néanmoins corporel, puisque entièrement volatil ; il n’est point esprit, puisqu’il se liquéfie dans le feu comme un métal. C’est donc un chaos qui tient lieu de mère à tous les métaux ».”
Non ! Philalethe n’enseigne pas cela du tout et son enseignement est vraiment le début de l’entrée dans la mine ou dans le palais fermé du roi !
Il faut lire la fin du paragraphe 1 du chapitre 2 de “L'Entrée ouverte au Palais fermé du Roy” pour comprendre le contexte :
“Les principes qui composent le Mercure des Sages
... Qu'ils sachent donc que notre eau, composée de nombreux éléments, est néanmoins une chose unique faite de diverses substances coagulées à partir d'une seule essence. Voici ce qui est requis pour la préparation de notre eau (dans notre eau, en effet, se trouve notre dragon igné) : premièrement, le Feu qui se trouve en toutes choses, deuxièmement, la liqueur de la Saturnie végétable, troisièmement, le lien du Mercure.”
Ensuite le début du paragraphe 2 pour trouver les “emprunts” de Fulcanelli :
“Le feu est celui d'un soufre minéral. Cependant il n'est pas proprement minéral et moins encore métallique; mais sans participer de ces deux substances il tient le milieu entre le minéral et le métal, Chaos ou esprit: en effet, notre Dragon igné, qui triomphe de tout, est cependant pénétré par l'odeur de la Saturnie en un seul corps admirable; et pourtant il n'est point corps, puisqu'il est totalement volatil, ni esprit, parce que dans le seuil ressemble à du métal fondu. C'est donc, en vérité, un Chaos, qui tient lieu de Mère à tous les métaux; car je sais en extraire toutes choses, même le Soleil et la Lune, sans le secours de l'Élixir transmutatoire, ce qui peut être attesté par qui l'a vu aussi bien que moi.”
Fulcanelli substitue le terme de “feu ou soufre minéral” par celui “d’antimoine des sages, matière première extraite directement de la mine” ! Alors qu’il faut comprendre qu’il faut fabriquer cette eau qui contient le feu (selon la tradition alchimique), que ce feu est un “dragon igné”. Ce dernier ne peut-être l’Antimoine des Sages puisque il n’est qu’un des trois composants de cette “eau des Sages”.
Dans l’Antimoine le Feu de Nature est Feu “spécifié” qui est le soufre, son âme ; son esprit est la Saturnie végétable, et le lien des deux : son corps est le Sel Harmoniac. Fulcanelli laisse ainsi croire que l’Antimoine des Sages est le Feu de nature, ce qui n’est que pour un tiers vrai ! C’est confondre le bois de l’amande avec le sperme qui contient le germe
Philalethe n’emploie pas le terme d’Antimoine des Sages mais celui du classique Mercure des sages, c’est en effet seulement au début du XVIIe siècle que les médecins ont abusé de ce matériau. Les alchimistes pour désigner leur “poison et dragon”, et pour se moquer, ont repris à leur compte ce terme humoristique (anti-moine en jouant sur ante-monium), ce qui est un moyen de dater les textes soi-disants moyenâgeux... tel Artephius !
Philalethe :
“On voit ainsi que tout le secret consiste dans le Mercure, dont le Philosophe dit: "Dans le Mercure se trouve tout ce que cherchent les Sages".
Et Geber déclare à son tour: "Loué soit le Très-Haut, qui a créé notre Mercure et lui a donné une nature qui domine le Tout. Certes, en effet, s'il n'existait pas, les Alchimistes pourraient se glorifier à leur aise, mais l'oeuvre Alchimique serait vain". Il apparaît donc que ce Mercure n'est pas celui du vulgaire, mais celui des Sages, car tout Mercure vulgaire est mâle, c'est à dire corporel, spécifié, mort, tandis que le nôtre est spirituel, féminin, vivant et vivifiant.
Fulcanelli parle de l’antimoine extrait de la mine, donc du mercure ou materia prima ; pour Kunrath l’Antimoine des Sages apparaît à la fin du premier oeuvre, ce qui est logique :
“Ce ne sont pas des fables. Tu le toucheras des tes mains, tu le verras des tes yeux, l'Azoth, le Mercure des Philosophes, qui pour lui seul suffira pour te donner notre Pierre... Les Ténèbres apparaîtront à la face de l'Abîme; la Nuit, Saturne et l'Antimoine des Sages apparaîtront; la négritude, et la tête de corbeau des alchimistes, et toutes les couleurs du monde, apparaîtront à l'heure de la conjonction; l'arc-en-ciel aussi, et la queue du paon. Finalement, après que la matière a passé du couleur de cendres au blanc et jaune, tu verras la Pierre Philosophale, notre Roi et Dominateur Suprême, sortir de son sépulchre vitreux et monter sur son lit ou son throne dans son corps glorifié... diaphane comme le cristal; compact et très pesant, fusible au feu comme la résine, et coulant comme la cire et plus que le vif-argent... la couleur de saffron quand en poudre, mais rouge comme les rubis quand dans une masse intégrale...” - H. Khunrath, Amphitheatrum.
Pour les amateurs d’étoiles (et Logos) voici l’extrait du chapitre III, paragraphe II :
“La jalousie ne me portant point à rien cacher aux investigateurs de notre Art, moi, je le décrirai sincèrement. Notre Acier est la vraie clef de notre Oeuvre, sans laquelle le Feu de la lampe ne peut être allumé par aucun artifice : c'est la minière de l'or, l'esprit pur entre tous par excellence, un feu infernal, secret en son genre, extrêmement volatil, le miracle du Monde, l'assemblage harmonique des vertus des êtres supérieurs dans les êtres inférieurs. C'est pourquoi le Tout-Puissant l'a marqué de ce signe notable par lequel la nativité fut annoncée en Orient. Les Sages le virent en Orient et ils le regardèrent, émerveillés et ils reconnurent qu'un Roi sérénissime venait de naître dans le monde.”
Le Fulcanelli des Demeures Philosophales a plagié le style du Philalethe, voici un passage de L’Entrée Ouverte édifiant :
“Apprenez donc qui sont les compagnons de Cadmus et quel est ce serpent qui les a dévorés, et quel est ce chêne creux où Cadmus cloua le serpent. Sachez quelles sont les colombes de Diane, victorieuse du lion en l'apprivoisant, ce Lion vert, dis-je, qui est vraiment le Dragon babylonien, détruisant tout par son vénin. Enfin sachez ce qu'est le caducée de Mercure, avec lequel il opère des merveilles, et quelles sont ces Nymphes qu'il instruit par ses incantations. Apprenez tout cela, si vous voulez atteindre l'objet de vos désirs.”
Apprenez Frères bien aimés de la mystérieuse cité solaire....
Fulcanelli :
“Quant au sujet grossier de l’Œuvre, les uns le nomment Magnesia lunarii ; d’autres, plus sincères, l’appellent Plomb des Sages, Saturnie végétable.
Philalèthe, Basile Valentin, le Cosmopolite le disent Fils ou Enfant de Saturne. Dans ces dénominations diverses, ils envisagent tantôt sa propriété aimantine et attractive du soufre, tantôt sa qualité fusible, sa liquéfaction aisée. Pour tous, c’est la Terre sainte (Terra sancta) ; enfin, ce minéral a pour hiéroglyphe céleste le signe astronomique du Bélier (Aries). Gala, en grec, signifie lait, et le mercure est encore appelé Lait de Vierge (lac virginis). Si donc, frères, vous faites attention à ce que nous avons dit de la galette des Rois, et si vous savez pourquoi les Egyptiens avaient divinisé le chat, vous n’aurez plus lieu de douter du sujet qu’il vous faut choisir ; son nom vulgaire vous sera nettement connu. Vous posséderez alors le Chaos des Sages « dans lequel tous les secrets cachés se trouvent en puissance », ainsi que l’affirme Philalèthe, et que l’artiste habile ne tarde guère à rendre actif. Ouvrez, c'est-à-dire décomposez cette matière, tachez d’en isoler la portion pure, ou son âme métallique, selon l’expression consacrée, et vous aurez le Kermès, l’Hermès, le mercure teingeant qui porte en soi l’or mystique, de même que saint Christophe porte Jésus et le bélier sa propre toison. Vous comprendrez pourquoi la Toison d’or est suspendue au chêne, à la manière de la galle et du kermès, et vous pourrez dire, sans offenser la vérité, que le vieux chêne hermétique sert de mère au mercure secret. En rapprochant légendes et symboles, la lumière se fera dans votre esprit et vous connaîtrez l’étroite affinité qui unit le chêne au bélier, saint Christophe à l’Enfant-Roi, le Bon Pasteur à la brebis, réplique chrétienne de l’Hermès criophore, etc.”
Oui, etc etc...
C’est particulièrement indigeste,
Cordialement,
C...a
Charly Alverda- Nombre de messages : 534
Date d'inscription : 02/10/2008
Re: L'antimoine
Merci pour votre réponse même si je vous avouerai ne pas comprendre grand chose
Le dernier passage de Fulcanelli que vous citez (tiré du Mystère des Cathédrales) relatif à la Galle et au Chêne Kermès (ou plutôt à la cochenille) a partiellement motivé ma question.
L'acide Gallique et l'acide Carminique permettent-ils d'ouvrir la Matière Première ? D'autre part, et si j'ai compris, le Sel de Rosée semble être utilisé pour retirer le soufre de la Matière Première et je vous avoue ne plus savoir quand ces substances doivent intervenir dans le Magistère.
Je ne doute pas que mes interrogations pourraient vous laisser penser que je suis à la recherche d'une "recette de cuisine" mais croyez-moi ou non, j'ai bien conscience que sans Donum Dei et sans avoir au préalable "apprivoisé" et "cueilli" certaines "sympathies", mon travail ne sera que de la cuisine ou, pire, de la chimie... Certaines sympathies s'étant déjà manifestées, je ressens que j'ai besoin d'avoir une "feuille de route" claire pour ne pas m'égarer.
Merci donc de vos aides et conseils.
A.
Le dernier passage de Fulcanelli que vous citez (tiré du Mystère des Cathédrales) relatif à la Galle et au Chêne Kermès (ou plutôt à la cochenille) a partiellement motivé ma question.
L'acide Gallique et l'acide Carminique permettent-ils d'ouvrir la Matière Première ? D'autre part, et si j'ai compris, le Sel de Rosée semble être utilisé pour retirer le soufre de la Matière Première et je vous avoue ne plus savoir quand ces substances doivent intervenir dans le Magistère.
Je ne doute pas que mes interrogations pourraient vous laisser penser que je suis à la recherche d'une "recette de cuisine" mais croyez-moi ou non, j'ai bien conscience que sans Donum Dei et sans avoir au préalable "apprivoisé" et "cueilli" certaines "sympathies", mon travail ne sera que de la cuisine ou, pire, de la chimie... Certaines sympathies s'étant déjà manifestées, je ressens que j'ai besoin d'avoir une "feuille de route" claire pour ne pas m'égarer.
Merci donc de vos aides et conseils.
A.
artephius- Nombre de messages : 17
Date d'inscription : 03/08/2011
Re: L'antimoine
J’apprécie fort votre humour mon cher Artephius mais encore serait-il meilleur pleinement partagé !
Cordialement,
C...a
Cordialement,
C...a
Charly Alverda- Nombre de messages : 534
Date d'inscription : 02/10/2008
Re: L'antimoine
Serais-je un Monsieur Lapalice de l'humour ? Je ne ne voulais faire aucun trait d'esprit, mes interrogations sont sincères.Charly Alverda a écrit:J’apprécie fort votre humour mon cher Artephius mais encore serait-il meilleur pleinement partagé !
artephius- Nombre de messages : 17
Date d'inscription : 03/08/2011
Re: L'antimoine
Artephius a écrit:Merci pour votre réponse même si je vous avouerai ne pas comprendre grand chose
Je n’en ai pas la queue d’une idée ! Parce que vous êtes sûr que ces substances doivent intervenir dans le magistère ?Artephius a écrit:L'acide Gallique et l'acide Carminique permettent-ils d'ouvrir la Matière Première ? D'autre part, et si j'ai compris, le Sel de Rosée semble être utilisé pour retirer le soufre de la Matière Première et je vous avoue ne plus savoir quand ces substances doivent intervenir dans le Magistère.
Ha ! Ha ! C’est grandissime ! Il y a longtemps que je n’avais pas ri (d’aussi bon coeur) sur un forum, merci.
Vous êtes le VRAI Artephius ?
Charly Alverda- Nombre de messages : 534
Date d'inscription : 02/10/2008
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