Qu'est-ce que l'alchimie ?
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Re: Qu'est-ce que l'alchimie ?
Bonjour. Il n'est pas facile de définir l'Alchimie. Peut-être serait-il plus facile de cerner le problème par l'autre bout, et éliminer tout ce que l'Alchimie n'est pas. Par exemple, sur notre BlogForum, nous avons déjà émis le constat que, contrairement à ce qui est parfois enseigné, l'Alchimie n'est pas une forme ancienne de chimie, même s'il est vrai que la chimie moderne a pris son essor grâce à certains travaux exploratoires menés par des alchimistes.
Autre exemple déjà largement commenté sur notre site : l'Alchimie n'est pas, par essence, la recherche d'un mode opératoire précis (telle une recette de cuisine proposant dosage d'ingrédients, de températures, et de durées de coction) à appliquer sur des matières… non spécifiées ! Non, bien sûr. Nous serions là à la jonction entre l'archéochimie et l'art de la devinette. Imaginerait-on une recette de fabrication de crêpes bretonnes omettant de préciser que la matière première à utiliser est la farine ? Ce serait un non sens, car on verrait alors des multitudes d'artisans cuisiniers à travers le monde se lancer dans une quête de la recette de la crêpe bretonne en testant toutes sortes de matériaux de base, de la farine de plancton à la confiture de prunes, en passant par la croûte de sel ou le jambon, parfois avec un certain succès, mais souvent pour un résultat immangeable. Quel gaspillage d'énergie et de talents !
Pourtant, depuis quelques années à peine, on voit proliférer sur Internet quelques personnages qui affirment pratiquer l'Alchimie et prétendent que l'objet de leur quête consiste à découvrir une matière première non révélée par les auteurs anciens. C'est de la pure pantalonnade : c'est là une transposition de la recette de la crêpe bretonne ! En prétendant que la réalisation de la pierre philosophale n'est possible que par des moyens chimiques au départ d'une matière primordiale aurait été perdue au fil des ans, ne voient-ils pas qu'ils gaspillent énormément de temps et d'énergie, alors que la matière première est décrite par la plupart des auteurs de référence, anciens comme modernes ? Pire, pour masquer leurs échecs répétés d'années en années, ils en viennent à accuser les dits auteurs d'avoir intentionnellement dissimulé le nom de cette matière première ! Comble de la mauvaise foi, les voilà aussi qui traitent certains auteurs de menteurs, faute de bien lire ce qu'ils ont écrit, puis de persévérer malgré tout dans leur lecture biaisée, et donc d'errer d'échec en échec. Cette obstination dans la médiocrité serait sans conséquence si elle n'affectait qu'eux-mêmes, malheureusement elle finit par jeter un discrédit sur tout le noble Art qu'est l'Alchimie, et finit par faire croire aux populations que toute cette science n'est que fumisterie. Même des scientifiques de valeur en arrivent à une telle conclusion à force d'observer ces gugusses à l'ouvrage, vu la place qu'ils usurpent dans l'espace cybernétique.
Face à tant d'acharnement dans l'incompétence nous revient immanquablement à l'esprit le vieux proverbe chinois évoquant le sage qui indique la lune à l'imbécile qui ne veut regarder que le doigt. Car nous en sommes là : bien des auteurs de traités d'Alchimie (pas tous) fournissent profusion d'indices pour permettre à chacun de trouver la matière première, et le mode opératoire est également décrit de cent et cent façons ! Pas de manière claire, évidemment, puisqu'un discours clair, logique, ne ferait que renforcer l'intellectualisme ambiant, lequel est précisément l'obstacle à vaincre pour percevoir, pour ressentir, la démarche alchimique. Pas de manière claire, évidemment, puisque, comme l'enseigne l'entité "Laetitia/RI" (texte cité par Daniel Caro dans la biographie de son père, Partie 'Radiesthésie II', p.15) : «Il est difficile d'expliquer quelque choses dont les noms n'ont pas été créés sur terre, dont les termes ne sont pas exacts. Je me servirai donc d'images pour vous éclairer.»
Pour contourner l'obstacle, les meilleurs auteurs (et certains parmi les plus récents ne sont pas moins meilleurs que les anciens) se détournent de la logique pour préférer l'analogique. Ce type de discours est forcément déroutant pour celui qui ne jure que par l'intellectualisme logique, mais c'est le prix à payer pour accéder à un autre mode de perception du monde qu'est celui de l'Alchimiste, ou du Sage. La lune est non seulement visible, mais aussi accessible à ceux qui effectuent un saut conceptuel et parviennent à voir ce qu'indique le doigt du Sage au lieu de se laisser obnubiler par celui-ci.
Autre exemple déjà largement commenté sur notre site : l'Alchimie n'est pas, par essence, la recherche d'un mode opératoire précis (telle une recette de cuisine proposant dosage d'ingrédients, de températures, et de durées de coction) à appliquer sur des matières… non spécifiées ! Non, bien sûr. Nous serions là à la jonction entre l'archéochimie et l'art de la devinette. Imaginerait-on une recette de fabrication de crêpes bretonnes omettant de préciser que la matière première à utiliser est la farine ? Ce serait un non sens, car on verrait alors des multitudes d'artisans cuisiniers à travers le monde se lancer dans une quête de la recette de la crêpe bretonne en testant toutes sortes de matériaux de base, de la farine de plancton à la confiture de prunes, en passant par la croûte de sel ou le jambon, parfois avec un certain succès, mais souvent pour un résultat immangeable. Quel gaspillage d'énergie et de talents !
Pourtant, depuis quelques années à peine, on voit proliférer sur Internet quelques personnages qui affirment pratiquer l'Alchimie et prétendent que l'objet de leur quête consiste à découvrir une matière première non révélée par les auteurs anciens. C'est de la pure pantalonnade : c'est là une transposition de la recette de la crêpe bretonne ! En prétendant que la réalisation de la pierre philosophale n'est possible que par des moyens chimiques au départ d'une matière primordiale aurait été perdue au fil des ans, ne voient-ils pas qu'ils gaspillent énormément de temps et d'énergie, alors que la matière première est décrite par la plupart des auteurs de référence, anciens comme modernes ? Pire, pour masquer leurs échecs répétés d'années en années, ils en viennent à accuser les dits auteurs d'avoir intentionnellement dissimulé le nom de cette matière première ! Comble de la mauvaise foi, les voilà aussi qui traitent certains auteurs de menteurs, faute de bien lire ce qu'ils ont écrit, puis de persévérer malgré tout dans leur lecture biaisée, et donc d'errer d'échec en échec. Cette obstination dans la médiocrité serait sans conséquence si elle n'affectait qu'eux-mêmes, malheureusement elle finit par jeter un discrédit sur tout le noble Art qu'est l'Alchimie, et finit par faire croire aux populations que toute cette science n'est que fumisterie. Même des scientifiques de valeur en arrivent à une telle conclusion à force d'observer ces gugusses à l'ouvrage, vu la place qu'ils usurpent dans l'espace cybernétique.
Face à tant d'acharnement dans l'incompétence nous revient immanquablement à l'esprit le vieux proverbe chinois évoquant le sage qui indique la lune à l'imbécile qui ne veut regarder que le doigt. Car nous en sommes là : bien des auteurs de traités d'Alchimie (pas tous) fournissent profusion d'indices pour permettre à chacun de trouver la matière première, et le mode opératoire est également décrit de cent et cent façons ! Pas de manière claire, évidemment, puisqu'un discours clair, logique, ne ferait que renforcer l'intellectualisme ambiant, lequel est précisément l'obstacle à vaincre pour percevoir, pour ressentir, la démarche alchimique. Pas de manière claire, évidemment, puisque, comme l'enseigne l'entité "Laetitia/RI" (texte cité par Daniel Caro dans la biographie de son père, Partie 'Radiesthésie II', p.15) : «Il est difficile d'expliquer quelque choses dont les noms n'ont pas été créés sur terre, dont les termes ne sont pas exacts. Je me servirai donc d'images pour vous éclairer.»
Pour contourner l'obstacle, les meilleurs auteurs (et certains parmi les plus récents ne sont pas moins meilleurs que les anciens) se détournent de la logique pour préférer l'analogique. Ce type de discours est forcément déroutant pour celui qui ne jure que par l'intellectualisme logique, mais c'est le prix à payer pour accéder à un autre mode de perception du monde qu'est celui de l'Alchimiste, ou du Sage. La lune est non seulement visible, mais aussi accessible à ceux qui effectuent un saut conceptuel et parviennent à voir ce qu'indique le doigt du Sage au lieu de se laisser obnubiler par celui-ci.
En hommage à tous les auteurs en Alchimie qui ont indiqué du doigt comment pratiquer le grand Art….
. . . . . . . . .Lorsque le Sage montre la lune, l'imbécile regarde le doigt. (Proverbe chinois.)
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. . . . . . . . .Lorsque le Sage explique que le doigt n'a aucune importance et que c'est la lune qui est intéressante, l'imbécile écoute le Sage et trouve qu'il parle vraiment bien. (Variante moderne de ce proverbe.)
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. . . . . . . . .Lorsque le Sage exige de l'imbécile qu'il regarde cette « bon sang de lune », l'imbécile a peur mais ne lève pas la tête. (Variante très moderne de ce proverbe.)
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. . . . . . . . .Lorsque le Sage finalement renonce à parler de la lune, et lance la conversation sur son doigt qui après tout semble intéresser l'imbécile, ce dernier se dit que le Sage est un homme qui sait se faire comprendre et parler de tous les sujets, même les plus incongrus. Comme les doigts. (Variante encore plus moderne dudit proverbe.)
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. . . . . . . . .Lorsque le Sage est mort, l'imbécile se demande : « Mais au fait, de quoi voulait bien nous parler le Sage quand il dressait le doigt si haut au-dessus de sa tête ? » (Variante définitive dudit proverbe.)
.(empunté au recueil de nouvelles "Paradis sur Mesure", par Bernard Werber; Albin Michel, 2008)
Christian Hersey- Nombre de messages : 100
Date d'inscription : 04/04/2008
Re: Qu'est-ce que l'alchimie ?
Bonjour.
Il est de ces textes qui offrent une excellente synthèse de l'Alchimie, de façon concise et précise. "Lapidaire" pourrait-on dire dans ce cas précis ! C'est le cas de cet extrait, traduit d'un texte attribué à Zosime de Panopolis, un égyptien du IIIème siècle de notre ère, dont une partie de l'œuvre est perdue.
Ce texte a probablement été destiné à ceux qui ont déjà parcouru un long chemin sur la voie d'Alchimie, ou bien aux poètes dont l'intellect cède naturellement la place à une perception directe de l'essence plutôt que s'attacher aux mots eux-mêmes. Alors, pour les matheux, pour les logiciens, pour les scientifiques, pour les militaires, brefs, pour tous ceux qui aiment bien que les choses soient exprimées clairement plutôt que sous-entendues dans des discours ambigus aux interprétations possiblement multiples, tentons un décodage qui leur soit plus parlant.
Passons la première phrase, qui est explicite et sert d'introduction à la suite, moins évidente : "Deux natures, mais une seule substance ; car l'une attire l'autre et l'une domine l'autre. C'est cela l'eau argentée, l'hermaphrodite, ce qui fuit sans cesse, ce qui se presse vers les réalités propres, l'eau divine, que tous ont ignorée, dont la nature est difficile à concevoir."Partons du mot "hermaphrodite". Ce mot évoque un être vivant qui possède les deux sexes, masculin et féminin ; en biologie, il s'applique à certains mollusques et végétaux. Dans le cas qui nous occupe ici, ce mot n'a pas de rapport direct avec la sexualité, mais bien avec la polarité qui sous-tend la différenciation sexuelle.
L'Alchimie se base sur une Matière, on le sait. Une matière perçue non pas comme un paquet d'atomes, mais comme une substance de nature duelle, polarisée : une substance résultant d'une rencontre entre une "chose" pénétrante et une "chose" pénétrée. Un peu comme une éponge absorbe naturellement de l'eau sans pour autant gagner en volume. Ces "choses", les Alchimistes les ont dénommées Mercure et Soufre, par analogie avec certaines propriétés observées dans ces corps chimiques. Je dis bien "par analogie avec certaines propriétés" car ces corps chimiques homonymes n'ont pas grand rapport direct avec l'Alchimie ; ne confondons pas !
Il est de ces textes qui offrent une excellente synthèse de l'Alchimie, de façon concise et précise. "Lapidaire" pourrait-on dire dans ce cas précis ! C'est le cas de cet extrait, traduit d'un texte attribué à Zosime de Panopolis, un égyptien du IIIème siècle de notre ère, dont une partie de l'œuvre est perdue.
Lapidaire, certes ! Un peu trop, peut-être…Zosime a écrit:C'est cela le divin et grand mystère, l'objet de la recherche, car c'est cela l'Universel. Deux natures, mais une seule substance ; car l'une attire l'autre et l'une domine l'autre. C'est cela l'eau argentée, l'hermaphrodite, ce qui fuit sans cesse, ce qui se presse vers les réalités propres, l'eau divine, que tous ont ignorée, dont la nature est difficile à concevoir. En effet, elle n'est ni un métal, ni une eau toujours en mouvement, ni un corps solide, car on ne peut le saisir. C'est cela l'Universel en toutes choses ; car elle possède à la fois vie et esprit, et elle a un pouvoir destructeur. Celui qui la comprend possède l'or et l'argent. Sa vertu reste cachée, mais elle est dédiée à Erotylos..
(Texte trouvé dans l'ouvrage De Vulcain Solaire à Fulcanelli, par Filostène)
Ce texte a probablement été destiné à ceux qui ont déjà parcouru un long chemin sur la voie d'Alchimie, ou bien aux poètes dont l'intellect cède naturellement la place à une perception directe de l'essence plutôt que s'attacher aux mots eux-mêmes. Alors, pour les matheux, pour les logiciens, pour les scientifiques, pour les militaires, brefs, pour tous ceux qui aiment bien que les choses soient exprimées clairement plutôt que sous-entendues dans des discours ambigus aux interprétations possiblement multiples, tentons un décodage qui leur soit plus parlant.
Passons la première phrase, qui est explicite et sert d'introduction à la suite, moins évidente : "Deux natures, mais une seule substance ; car l'une attire l'autre et l'une domine l'autre. C'est cela l'eau argentée, l'hermaphrodite, ce qui fuit sans cesse, ce qui se presse vers les réalités propres, l'eau divine, que tous ont ignorée, dont la nature est difficile à concevoir."Partons du mot "hermaphrodite". Ce mot évoque un être vivant qui possède les deux sexes, masculin et féminin ; en biologie, il s'applique à certains mollusques et végétaux. Dans le cas qui nous occupe ici, ce mot n'a pas de rapport direct avec la sexualité, mais bien avec la polarité qui sous-tend la différenciation sexuelle.
La caractéristique de ce qui est mâle, c'est l'aspect "pénétrant" ; ce qui caractérise la femelle, c'est l'aspect "pénétré". Vu que la marque Légo n'existait pas du temps de Zosime, il ne pouvait que prendre l'analogie de l'hermaphroditisme pour faire comprendre cette double nature, cette double polarité. Le Lego est hermaphrodite : pénétrant par une face, pénétré par l'autre => Donc, plus basique encore que la sexualité elle-même et que l'attirance naturelle entre masculin et féminin, est ce concept de polarité (pénétrant / pénétré), car c'est lui qui nous permet d'entrevoir le sens de l'affirmation de Zosime : "Deux natures, mais une seule substance ; car l'une attire l'autre et l'une domine l'autre". | . . |
Montaléchel- Nombre de messages : 173
Date d'inscription : 25/07/2008
Re: Qu'est-ce que l'alchimie ?
A mon avis, l'œuvre alchimique n'est pas uniquement constitué d'expériences chimiques en tant que telles, parce que le psychisme du labourant intervient également lorsqu'il travaille avec sa matière dans son laboratoire. Les Anciens, connaissant plus ou moins la chimie, devaient remarquer la différence qui existait entre leurs travaux au labo d'alchimie et la chimie ordinaire. Considérer l'alchimie uniquement sur le plan symbolique ne fonctionne pas non plus car alors comment expliquer que les alchimistes travaillent avec des creusets et des alambics dans leur laboratoire ? Aussi, pourquoi conservent-ils un voile sur les différents processus, en employant beaucoup de symboles, parfois même en se référant à la mythologie, ou en usant d'un vocabulaire bien souvent compliqué ? Ces questions ont déjà procuré beaucoup de soucis aux chercheurs en alchimie.
C.G. Jung nous dévoile son opinion au sujet du grand œuvre alchimique tout au long de son ouvrage "Psychologie et alchimie" paru aux éditions Buchet-Chastel (1970). J'en ai retenu particulièrement le chapitre intitulé "La nature psychique de l'œuvre alchimique", dont je vous livre ici quelques extraits :
C.G. Jung nous dévoile son opinion au sujet du grand œuvre alchimique tout au long de son ouvrage "Psychologie et alchimie" paru aux éditions Buchet-Chastel (1970). J'en ai retenu particulièrement le chapitre intitulé "La nature psychique de l'œuvre alchimique", dont je vous livre ici quelques extraits :
Le fait que les alchimistes soient restés mystérieux au sujet de l'oeuvre alchimique, proviendrait d'un phénomène qui n'est connu que par des allusions dont ils ne perçoivent pas l'essentiel. Selon Jung, les alchimistes ont réellement pressenti que leur œuvre était d'une façon ou d'une autre lié à la psyché humaine et à ses fonctions. Le secret essentiel de l'art nous dit-il est caché dans l'esprit humain ou, pour l'exprimer en termes modernes, dans l'inconscient.D'une part, l'alchimiste prétend qu'il dissimule intentionnellement la vérité, de façon à empêcher les gens malintentionnés ou stupides d'obtenir de l'or et, par là, de provoquer une catastrophe. Mais, d'autre part, le même auteur nous assurera que l'or qu'il cherche n'est pas – comme le supposent les gens stupides – l'or ordinaire (aurum vulgi, or du vulgaire), mais l'or philosophique ou même la pierre merveilleuse, le lapis invisibilitatis (la pierre d'invisibilité) ou le lapis aethereus (la pierre éthérée) ou enfin l'inimaginable rebis hermaphrodite, et il terminera en disant que toutes les recettes, sans exception, doivent être méprisées.
En réalité, on ne fait jamais une projection de son inconscient ; elle survient, elle est simplement là, subie. En général, on trouve la véritable origine de l'alchimie dans les expériences de projection d'inconscient qui ont déjà été faites par d'autres chercheurs ! Jung nous détaille cela dans son ouvrage cité ci-dessus :Le vrai secret n'agit pas secrètement ; toutefois, il parle un langage secret : il s'exprime par une variété d'images qui toutes indiquent sa vraie nature. Je ne parle pas ici du secret gardé personnellement par quelqu'un, et dont le possesseur connaît le contenu, mais d'une chose ou d'un phénomène qui est "secret", c'est-à-dire connu uniquement à travers de vagues allusions, mais dont l'essentiel reste inconnu. Ainsi, la véritable nature de la matière était inconnue de l'alchimiste ; il ne la connaissait que par des allusions. En cherchant à l'explorer, il projetait l'inconscient dans l'obscurité de la matière afin de l'illuminer. Pour expliquer le mystère de la matière, il projetait un autre mystère – son propre arrière-plan psychique inconnu – dans ce qu'il fallait expliquer : Obscurum per obscurius, ignotum per ignotius ! (l'obscur par le plus obscur, l'inconnu par le plus inconnu !) Ce n'était pas là, bien entendu, un procédé intentionnel, mais un fait involontaire.
Dans l'obscurité de quelque chose d'extérieur, je découvre, sans la reconnaître, ma propre vie intérieure ou psychique. [...] Ce n'est pas parce que l'alchimiste, pour des raisons théoriques, croit en une correspondance, qu'il pratique son art ; au contraire, il a une théorie des correspondances parce qu'il fait l'expérience de la présence de l'idée dans la matière. [...] J'entends par là que, pendant qu'il travaillait à ses expériences chimiques, l'adepte vivait certaines expériences psychiques qui lui apparaissaient comme le déroulement propre au processus chimique. Comme il s'agissait de projections [de l'inconscient], l'alchimiste était naturellement inconscient du fait que l'expérience n'avait rien à voir avec la matière elle-même (ou plutôt avec la matière telle que nous la connaissons aujourd'hui). Il vivait sa projection comme une propriété de la matière. Mais ce qu'il vivait était, en réalité, son propre inconscient. A cet égard, il répétait l'histoire de la connaisance de la nature. Comme nous le savons tous, la science commença par les étoiles et l'humanité découvrit en elles les dominantes de l'inconscient, les "dieux", ainsi que les singulières qualités psychologiques du zodiaque : projection d'une doctrine complète du caractère humain. L'astrologie est une expérience primordiale semblable à l'alchimie. De telles projections se répètent partout où l'homme tente d'explorer un vide obscur qu'il remplit involontairement d'une forme vivante.
Garfield- Nombre de messages : 176
Age : 43
Date d'inscription : 20/07/2008
Re: Qu'est-ce que l'alchimie ?
Oh oh ?
Exprimé ainsi, on dirait que Jung ramène l'alchimie à une illusion : la projection d'un mystère (notre inconscient) sur un autre (l'essence de la matière). Les détracteurs de l'alchimie pourraient s'en faire des gorges chaudes, tirant de ce texte l'argument que l'alchimie n'est que foutaise, une auto-mystification involontaire. A la limite, une sorte d'autohypnose.
Il n'en est rien ! Projeter un mystère sur un autre, même involontairement, est une technique qui peut porter ses fruits, et ne signifie nullement que l'un et l'autre mystère ne relèvent que de l'imaginaire ! Il en va pareillement en ufologie, lorsque certains tentent de nier les ovnis en déclarant que ce sont des avions secrets : en procédant ainsi, ils projettent un concept mystérieux (par définition, on ne que peu au sujet des avions secrets) sur un autre concept mystérieux (les ovnis), et ainsi n'expliquent rien du tout. Est-ce à dire que ni les ovnis ni les avions secrets n'existent ? Evidemment pas. Il en va pareillement pour l'alchimie vue par Jung. La projection de notre mystérieux inconscient sur la mystérieuse nature profonde de la matière ne nie en rien l'existence ni de l'un ni de l'autre, pas plus que ça ne rend inutile l'approche que tente l'alchimiste.
Au contraire, dirais-je : rien ne dit que notre mystérieux inconscient et la mystérieuse nature profonde de la matière ne procèdent pas de la même essence, avec l'humain entre les deux, certes doté de conscience, elle-même dotée d'une capacité exploratoire et expérimentale, mais qui s'autolimite en ne se voulant que rationnel.
Exprimé ainsi, on dirait que Jung ramène l'alchimie à une illusion : la projection d'un mystère (notre inconscient) sur un autre (l'essence de la matière). Les détracteurs de l'alchimie pourraient s'en faire des gorges chaudes, tirant de ce texte l'argument que l'alchimie n'est que foutaise, une auto-mystification involontaire. A la limite, une sorte d'autohypnose.
Il n'en est rien ! Projeter un mystère sur un autre, même involontairement, est une technique qui peut porter ses fruits, et ne signifie nullement que l'un et l'autre mystère ne relèvent que de l'imaginaire ! Il en va pareillement en ufologie, lorsque certains tentent de nier les ovnis en déclarant que ce sont des avions secrets : en procédant ainsi, ils projettent un concept mystérieux (par définition, on ne que peu au sujet des avions secrets) sur un autre concept mystérieux (les ovnis), et ainsi n'expliquent rien du tout. Est-ce à dire que ni les ovnis ni les avions secrets n'existent ? Evidemment pas. Il en va pareillement pour l'alchimie vue par Jung. La projection de notre mystérieux inconscient sur la mystérieuse nature profonde de la matière ne nie en rien l'existence ni de l'un ni de l'autre, pas plus que ça ne rend inutile l'approche que tente l'alchimiste.
Au contraire, dirais-je : rien ne dit que notre mystérieux inconscient et la mystérieuse nature profonde de la matière ne procèdent pas de la même essence, avec l'humain entre les deux, certes doté de conscience, elle-même dotée d'une capacité exploratoire et expérimentale, mais qui s'autolimite en ne se voulant que rationnel.
Montaléchel- Nombre de messages : 173
Date d'inscription : 25/07/2008
Re: Qu'est-ce que l'alchimie ?
En effectuant mes recherches sur le web, j'ai trouvé ce texte particulièrement intéressant sur la définition de l'alchimie par Eugène Canseliet. Je vous livre donc ici l'entièreté de ce texte :
L’Alchimie est, spirituellement, la volonté d’élévation, de progression constante et, physiquement, l’extraction du suc, de la saveur ; elle satisfait le besoin de la spéculation, de l’expérience, aux aspirations de l’esprit et de la matière. Le désir de la quête alchimique répond à un état de conscience, découlant, pour l’homme, du phénomène d’harmonie qui peut s’établir entre le rythme de son âme et celui de l’âme universelle. Ainsi la créature peut-elle échapper à la sphère limitée, ô combien décevante, de l’individu et de sa collectivité.
Tombée dans l’oubli, calomniée, ravalée au niveau de la sorcellerie, l’Alchimie pose à nouveau ses problèmes éternels et retrouve une audience sans cesse accrue. Elle apparaît comme un facteur d’apaisement à l’inquiétude générale, un acte de foi pour la pensée, une source de Science.
L’alchimiste s’applique surtout à la réalisation du Grand-Oeuvre, qui se développe sur les deux plans, spirituel et physique, et a pour but la découverte de la médecine universelle ou Pierre Philosophale. Appuyées par la discipline d’une très rigoureuse philosophie, les opérations du Grand-Oeuvre se déroulent dans le laboratoire, où elles apparaissent très semblables à celles de la chimie. Quelque chose les diffère néanmoins, qui peut être qualifié de magie naturelle et qui repose scientifiquement sur le respect de conditions extérieures et cosmiques. C’est ainsi que les matériaux qui servent aux opérations alchimiques, subissent préalablement une longue et minutieuse préparation. Il importe en effet que les substances se présentent aussi pures que possible pour le moment de leur mise en œuvre, et l’alchimiste s’applique à rester en contact avec elles, intervenant de toute la force de son être.
L’athanor, qui étymologiquement signifie privé de mort, est le fourneau secret de l’alchimiste. Exactement l’athanor enveloppe et retient le feu caché qui doit être nourri par le feu élémentaire, c’est-à-dire celui qui alimente, à l’extérieur, le gaz ou le charbon. Ce feu secret ou sel nitre recueilli de la rosée, est très véritablement l’âme du monde, et l’agent de toutes les merveilleuses métamorphoses auxquelles donne lieu la surhumaine création du Grand-Œuvre. Il est le cœur de la création alchimique et il est retenu au centre du mercure dont la vertu végétative est exubérante. Il est aussi figuré tantôt par le serpent, tantôt par la coquille Saint-Jacques. C’est un point capital de la Science qui n’est transmis que de bouche à oreille.
Le matras ou l’œuf des Philosophes est incubé progressivement, en une gradation pondérable, colorée et sonore qui a fait aussi désigner le Grand-Œuvre par l’expression d’Art de Musique. Au début de l’œuvre, l’œuf est également le symbole de la matière première qui est brutalement ouverte par l’épée. De même, les Anciens voulaient que fut une agriculture céleste leurs travaux sur la matière, qu’ils représentaient souvent par un chêne vieux et creux. Des cavernes de la montagne d’Hermès, est tiré le dragon à qui l’air ou le vent apportera les ailes de la volatilité. Ce langage, à la fois chimique et mythologique, est celui de l’antique Tour de Babel qui s’enfonce semblablement dans les cieux et la terre.
Sous les hiéroglyphes du soleil et du lion, le soufre est sublimé par degrés, dans sa course sur le zodiaque des planètes. Le globe terrestre nourrit de son sein ce soufre que les vieux alchimistes appelaient l’enfant chimique, et dont un antique précepte nous révèle que « le vent l’a porté dans son ventre ». La salamandre lui insuffle la vie, puisqu’elle demeure le symbole du feu secret qui illustre scientifiquement le fluide igné du centre de la terre. Le dragon qui se dresse entre le soleil et la lune, sous les yeux de l’homme et de la femme, n’éveille-t-il pas le danger que constitue l’exploitation du pouvoir illimité de la matière sans toute la sagesse requise ?
La mandragore, la Main de Gloire, le tour de main ou de force sans lequel ne peut être maîtrisé le monstre figurant le minerai ; pour le fuir, notre matière mondée s’est mise sous la protection des alchimistes, avec le soleil et la lune philosophiques encore dans leur enfance. Au début, la rencontre des deux matières primordiales est violente, que figure le combat fameux du chevalier et du dragon et qui s’apaise ensuite quand s’affrontent les soufres symbolisés par les deux lions.
Saturne dévore son enfant, avant que le roi-soleil et la reine-lune du Grand-Œuvre se préparent pour l’hyménée indissoluble. Avant même qu’ils entrent ensemble dans la couche nuptiale, la purification est nécessaire. La génération, en un premier temps, à lieu dans l’eau d’une caverne et s’achève sur la terre à la lumière du jour.
De l’union sans tache des deux natures, naît l’hermaphrodite, c’est-à-dire l’homme nouveau, revenu à l’état de perfection et de félicité totale qui était celui dont il jouissait au premier âge du monde. L’hermaphroditisme n’est atteint que par l’épreuve infernale qui, en alchimie, est exclusivement celle du feu. C’est une impossibilité physiologique sur le plan ordinaire de l’humain, exprimant dans l’œuvre alchimique l’union inséparable qui est celle du soufre et du mercure philosophiques. Leur association intime et radicale, se poursuit dans les flammes les plus vives en un grillage qui conforte l’hermaphrodite, et que suivra une longue période de putréfaction, au sein du matras. C’est la phase obscure du Grand-Œuvre, celle des ombres cimmériennes, celle du noir plus noir que le noir, duquel sortira l’éclatante Lumière.
La mort qui est toujours accompagnée de la putréfaction, de la dissolution physique, n’est que le prélude de la naissance à une vie nouvelle. Celui que personnifie le petit roi couronné, dans toute sa gloire, c’est lui le pur du pur, le pourpre, l’escarboucle des Adeptes et, sous son nom le plus connu : La Pierre Philosophale.
(Source : http://fr.scribd.com/doc/14860526/Alchimie-Canseliet-Eugene-LAlchimie )
Henri Schersch- Nombre de messages : 330
Age : 54
Date d'inscription : 21/07/2008
Re: Qu'est-ce que l'alchimie ?
Voici un texte du poète portugais Fernando Pessoa sur l’alchimie.
Je m’excuse de ma mauvaise traduction.
La Chimie occulte, ou Alchimie, diffère de la chimie ordinaire, ou normale, seulement par rapport à la théorie de la constitution de la matière ; extérieurement, le processus opératoire ne diffère pas, de même que pour les dispositifs qu’elle emploie. C’est le sens [signification] dans lequel les appareils sont utilisés et que les opérations sont effectuées qui établissent la différence entre la chimie et l'alchimie.
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La matière du monde physique est constituée de trois modes, tous simultanément vrais : seulement deux de ces modes sont d'intérêt à un niveau conceptuel différent et qui n'est pas atteignable par opérations, équipements ou procédés qui en aucun cas ne ressemblent à ceux qui sont utilisés dans ce que on peut appeler la « chimie » ou « physique », « cachée » ou pas.
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La matière est en réalité, et comme le croyaient le physicien et le chimiste, constituée d'un système de forces en équilibre instable, formant des corps dynamiques qu'on appelle « atomes ». Parce que cela est vrai, et la matière, considérée physiquement, étant en effet ainsi établie, sont possibles des expériences et des résultats des hommes de science, et la matière est manipulable par des moyens naturels, par des procédés physiques ou chimiques et à des fins concrètes et mesurables.
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Mais, en même temps, les éléments qui composent la matière ont un autre sens : ils existent non pas seulement comme matière, mais aussi comme symbole. Il y a, par exemple, un élément fer-matière ; il existe cependant, et en même temps que ce même fer, un fer-symbole. Chaque élément symbolise une certaine ligne de force super-matérielle et il peut, donc, être réalisé sur lui une opération ou une action, qui le cible et le change, non seulement en tant qu'élément, mais aussi en tant que symbole. Et, en faisant cette opération, l'effet produit est supérieur transcendentalement à l'effet matériel qui reste visible, sensible et mesurable dans le vase ou l’appareil où l'expérience a été menée.
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C’est ça l'opération alchimique.
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Et ce, dans son aspect extérieur : parce que, dans sa réalité intime, il s’agit de bien plus que cela. Le physicien (terme incluant le chimiste aussi), qui en agissant sur la matière a pour but de la transformer et la dominer, à des fins matérielles ; tandis que l'alchimiste, en opérant matériellement quant aux procédés mais transcendentalement quant aux opérations sur la matière, veut agir sur ce que la matière symbolise, et à dominer ce que elle symbolise, à des fins qui ne sont pas matérielles.
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Cependant, la ressemblance s'arrête ici. Le résultat de l'expérience physique est un produit externe, avec lequel l'opérateur n’a rien à voir sauf l'observer, ou être son propriétaire. Mais dans l'expérience alchimique, la « force » que le corps travaillé symbolise est en contact direct avec l'esprit de l'opérateur, et pas uniquement de l'opérateur mais aussi ceux qui l'aident consciemment (même sans connaissance alchimique) dans ses expériences. Le résultat de l'expérience, par conséquent, affecte l'opérateur et ses « assistants » (comme ont dit) d'une façon diverse et diversement importante.
s.d.
Fernando Pessoa: O Amor, A Morte, A Iniciação. Yvette K. Centeno. Lisboa. Regra do Jogo, 1985. - 125.
Je m’excuse de ma mauvaise traduction.
La Chimie occulte, ou Alchimie, diffère de la chimie ordinaire, ou normale, seulement par rapport à la théorie de la constitution de la matière ; extérieurement, le processus opératoire ne diffère pas, de même que pour les dispositifs qu’elle emploie. C’est le sens [signification] dans lequel les appareils sont utilisés et que les opérations sont effectuées qui établissent la différence entre la chimie et l'alchimie.
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La matière du monde physique est constituée de trois modes, tous simultanément vrais : seulement deux de ces modes sont d'intérêt à un niveau conceptuel différent et qui n'est pas atteignable par opérations, équipements ou procédés qui en aucun cas ne ressemblent à ceux qui sont utilisés dans ce que on peut appeler la « chimie » ou « physique », « cachée » ou pas.
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La matière est en réalité, et comme le croyaient le physicien et le chimiste, constituée d'un système de forces en équilibre instable, formant des corps dynamiques qu'on appelle « atomes ». Parce que cela est vrai, et la matière, considérée physiquement, étant en effet ainsi établie, sont possibles des expériences et des résultats des hommes de science, et la matière est manipulable par des moyens naturels, par des procédés physiques ou chimiques et à des fins concrètes et mesurables.
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Mais, en même temps, les éléments qui composent la matière ont un autre sens : ils existent non pas seulement comme matière, mais aussi comme symbole. Il y a, par exemple, un élément fer-matière ; il existe cependant, et en même temps que ce même fer, un fer-symbole. Chaque élément symbolise une certaine ligne de force super-matérielle et il peut, donc, être réalisé sur lui une opération ou une action, qui le cible et le change, non seulement en tant qu'élément, mais aussi en tant que symbole. Et, en faisant cette opération, l'effet produit est supérieur transcendentalement à l'effet matériel qui reste visible, sensible et mesurable dans le vase ou l’appareil où l'expérience a été menée.
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C’est ça l'opération alchimique.
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Et ce, dans son aspect extérieur : parce que, dans sa réalité intime, il s’agit de bien plus que cela. Le physicien (terme incluant le chimiste aussi), qui en agissant sur la matière a pour but de la transformer et la dominer, à des fins matérielles ; tandis que l'alchimiste, en opérant matériellement quant aux procédés mais transcendentalement quant aux opérations sur la matière, veut agir sur ce que la matière symbolise, et à dominer ce que elle symbolise, à des fins qui ne sont pas matérielles.
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Cependant, la ressemblance s'arrête ici. Le résultat de l'expérience physique est un produit externe, avec lequel l'opérateur n’a rien à voir sauf l'observer, ou être son propriétaire. Mais dans l'expérience alchimique, la « force » que le corps travaillé symbolise est en contact direct avec l'esprit de l'opérateur, et pas uniquement de l'opérateur mais aussi ceux qui l'aident consciemment (même sans connaissance alchimique) dans ses expériences. Le résultat de l'expérience, par conséquent, affecte l'opérateur et ses « assistants » (comme ont dit) d'une façon diverse et diversement importante.
s.d.
Fernando Pessoa: O Amor, A Morte, A Iniciação. Yvette K. Centeno. Lisboa. Regra do Jogo, 1985. - 125.
Boral- Nombre de messages : 43
Date d'inscription : 20/01/2011
Re: Qu'est-ce que l'alchimie ?
Bonjour Boral,
Merci pour cet effort de traduction du texte de Fernando Pessoa, dont voici l'original, destiné aux lecteurs connaissant la langue portugaise :
Merci pour cet effort de traduction du texte de Fernando Pessoa, dont voici l'original, destiné aux lecteurs connaissant la langue portugaise :
A química oculta, ou alquimia, difere da química vulgar ou normal, apenas quanto à teoria da constituição da matéria; os processos de operação não diferem exteriormente, nem os aparelhos que se empregam. É o sentido, com que os aparelhos se empregam, e com que as operações são feitas, que estabelece a diferença entre a química e a alquimia.
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A matéria do mundo físico é constituída de três modos, todos eles simultaneamente reais: só dois desses modos interessam a um nível conceitual diferente, e não é atingível por operações, aparelhos ou processos que sequer se parecem com os que se empregam em qualquer cousa que se chame «química» ou «física» «ocultas» ou não.
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A matéria é na verdade, e como crêem o físico e o químico normais, constituída por um sistema de forças em equilíbrio instável, formando corpos dinâmicos a que se pode chamar «átomos». Porque isto é real, e a matéria, considerada fisicamente, é na verdade assim constituída, são possíveis as experiências e os resultados dos homens de ciência, e a matéria é manipulável por meios materiais, por processos apenas físicos ou químicos, e para fins tangíveis e imediatamente reais.
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Mas, ao mesmo tempo, os elementos que compõem a matéria têm um outro sentido: existem não só como matéria, mas também como símbolo. Há, por exemplo, um ferro-matéria; há, porém, e ao mesmo tempo, o mesmo ferro, um ferro-símbolo. Cada elemento simboliza determinada linha de força supermaterial e pode, portanto, ser realizada sobre ele uma operação, ou acção, que o atinja e o altere, não só no que elemento, mas também no que símbolo. E, feita essa operação, o efeito produzido excede trancendentalmente o efeito material que fica visível, sensível, mensurável no vaso ou aparelho em que a experiência se realizou.
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É esta a operação alquímica.
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E isto no seu aspecto externo: porque, na sua realidade intima, é mais alguma cousa do que isto. Como o físico (incluindo no termo o químico também), ao operar materialmente sobre a matéria, visa a transformar a matéria e a dominá-la, para fins materiais; assim o alquímico, ao operar materialmente quanto aos processos mas transcendentemente quanto às operações, sobre a matéria, visa a transformar o que a matéria simboliza, e a dominar o que a matéria simboliza, para fins que não são materiais.
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A semelhança, porém, pára aqui. O resultado da experiência física é um produto externo, com que o operador não tem nada, excepto vê-lo, ou ser dono dele, se o é. Mas na experiência alquímica a «força», que o corpo trabalhado simboliza, está em contacto directo com o espírito do operador, e não só do operador, como também de quantos conscientemente o auxiliam (embora sem conhecimento alquímico) na suas experiências. O resultado da experiência, portanto, afecta o operador e os seus «adjuntos» (como se diz) de uma forma diversa e diversamente importante.
.Fernando Pessoa: O Amor, A Morte, A Iniciação. Yvette K. Centeno. Lisboa. Regra do Jogo, 1985. - 125.
Calcédoine- Admin
- Nombre de messages : 325
Date d'inscription : 02/04/2008
Re: Qu'est-ce que l'alchimie ?
Bonjour.
Il existe bien des manières de tenter de cerner cette vaste question : Qu'est-ce que l'alchimie ?"
Voici une proposition, trouvée dans l'ouvrage "Le Dominicain blanc", de l'autrichien Gustav Meyrink (1868-1932), publié originellement en 1921, aujourd'hui disponible en français aux Editions du Rocher.
L'auteur évoque un processus de transformation qui affecte l'alchimiste, aboutissant à rien moins que la réalisation d'un Corps de Gloire, tel qu'il en est question dans l'Evangile.
Il existe bien des manières de tenter de cerner cette vaste question : Qu'est-ce que l'alchimie ?"
Voici une proposition, trouvée dans l'ouvrage "Le Dominicain blanc", de l'autrichien Gustav Meyrink (1868-1932), publié originellement en 1921, aujourd'hui disponible en français aux Editions du Rocher.
L'auteur évoque un processus de transformation qui affecte l'alchimiste, aboutissant à rien moins que la réalisation d'un Corps de Gloire, tel qu'il en est question dans l'Evangile.
Le secret entre tous les secrets, le mystère entre tous les mystères, c'est la transmutation alchimique de… la forme corporelle.
(…)
Le chemin caché qui aboutit à cette nouvelle naissance spirituelle dont il est question dans la Bible, c'est une transmutation du corps, et non de l'esprit.
Selon que la forme est créée se manifeste l'esprit; tel un sculpteur utilisant le destin en guise de ciseau, il travaille sans arrêt à la façonner; plus la forme est rigide et imparfaite, plus le mode de manifestation de l'esprit est rigide et imparfait; plus elle est docile et délicate, plus ses manifestations sont nuancées.
Seul Dieu, l'esprit universel, a pouvoir d'opérer cette transmutation et de spiritualiser les membres de sorte que ce qu'il y a de plus profond en nous, l'homme primordial, n'a plus besoin de diriger sa prière vers l'extérieur, mais sa forme propre, membre par membre, est tout entière adoration, comme si la divinité demeurait cachée dans chacune de ses parties sous un mode de manifestation différent.
Cette transmutation de la forme dont je parle ne devient visible aux yeux des autres que lorsque le processus alchimique de la transmutation approche de sa fin; le commencement se produit dans l'occulte : dans les courants magnétique qui déterminent le système axial de la structure corporelle. La transmutation affecte d'abord le mode de pensée, les tendances, les instincts; ensuite les actes, et du même coup se produit la transmutation de la forme qui doit, finalement, aboutir au corps de résurrection de l'Evangile.
C'est comme une statue de glace qui commencerait à se liquéfier de l'intérieur.
Henri Schersch- Nombre de messages : 330
Age : 54
Date d'inscription : 21/07/2008
Re: Qu'est-ce que l'alchimie ?
3 citations qui me paraissent pertinentes de Carl Gustav Jung pour cerner la définition de l'Alchimie :
"Dès les premiers temps, l'alchimie a eu une double face : d'une part, un travail chimique pratique en laboratoire ; d'autre part, un processus psychologique, en partie consciemment psychique, en partie inconsciemment projeté et vu à travers les diverses transformations de la matière." (Psychologie et Alchimie)
"Il nous apparaît aujourd'hui avec évidence que ce serait une impardonnable erreur de ne voir dans le courant de pensée alchimique que des opérations de cornues et de fourneaux. Certes, l'alchimie a aussi ce côté, et c'est dans cet aspect qu'elle constitua les débuts tâtonnants de la chimie exacte. Mais l'alchimie a aussi un côté vie de l'esprit qu'il faut se garder de sous-estimer, un côté psychologique dont on est loin d'avoir tiré tout ce que l'on peut tirer : il existait une "philosophie alchimique", précurseur titubant de la psychologie la plus moderne. Le secret de cette philosophie alchimique, et sa clé ignorée pendant des siècles, c'est précisément le fait, l'existence de la fonction transcendante, de la métamorphose de la personnalité, grâce au mélange et à la synthèse de ses facteurs nobles et de ses constituants grossiers, de l'alliage des fonctions différenciées et de celles qui ne le sont pas, en bref, des épousailles, dans l'être, de son conscient et de son inconscient, une mise en image et une parabole de l'évolution de l'individu sur le chemin de l'individuation. J'ai vu très rapidement que la psychologie analytique se recoupait singulièrement avec l'alchimie. Les expériences des alchimistes étaient mes expériences et leur monde était, en un certain sens, mon monde. Pour moi, cela fut naturellement une découverte idéale, puisque, ainsi, j'avais trouvé le pendant historique de la psychologie de l'inconscient. Celle-ci reposait dorénavant sur une base historique." (Psychologie et Alchimie + Ma Vie, entrée "Alchimie" du glossaire final)
"Certes, je suis d'avis que la psychologie peut ôter à l'alchimie son vêtement de mystère, mais elle ne déchiffre pas le secret du secret. C'est pourquoi l'on doit s'attendre qu'une époque à venir considérera également notre recherche comme métaphorique et symbolique, de même que nous l'avons fait pour l'alchimie. On verra alors le mystère du Soi développer un aspect qui est aujourd'hui encore inconscient pour nous, quoiqu'il se trouve impliqué dans nos formulations, mais d'une façon si voilée que le chercheur de demain se demandera à son tour si nous savions ce que signifiaient les mots que nous employions." (p.222 in Mysterium conjunctionis, tome 1)
"Dès les premiers temps, l'alchimie a eu une double face : d'une part, un travail chimique pratique en laboratoire ; d'autre part, un processus psychologique, en partie consciemment psychique, en partie inconsciemment projeté et vu à travers les diverses transformations de la matière." (Psychologie et Alchimie)
"Il nous apparaît aujourd'hui avec évidence que ce serait une impardonnable erreur de ne voir dans le courant de pensée alchimique que des opérations de cornues et de fourneaux. Certes, l'alchimie a aussi ce côté, et c'est dans cet aspect qu'elle constitua les débuts tâtonnants de la chimie exacte. Mais l'alchimie a aussi un côté vie de l'esprit qu'il faut se garder de sous-estimer, un côté psychologique dont on est loin d'avoir tiré tout ce que l'on peut tirer : il existait une "philosophie alchimique", précurseur titubant de la psychologie la plus moderne. Le secret de cette philosophie alchimique, et sa clé ignorée pendant des siècles, c'est précisément le fait, l'existence de la fonction transcendante, de la métamorphose de la personnalité, grâce au mélange et à la synthèse de ses facteurs nobles et de ses constituants grossiers, de l'alliage des fonctions différenciées et de celles qui ne le sont pas, en bref, des épousailles, dans l'être, de son conscient et de son inconscient, une mise en image et une parabole de l'évolution de l'individu sur le chemin de l'individuation. J'ai vu très rapidement que la psychologie analytique se recoupait singulièrement avec l'alchimie. Les expériences des alchimistes étaient mes expériences et leur monde était, en un certain sens, mon monde. Pour moi, cela fut naturellement une découverte idéale, puisque, ainsi, j'avais trouvé le pendant historique de la psychologie de l'inconscient. Celle-ci reposait dorénavant sur une base historique." (Psychologie et Alchimie + Ma Vie, entrée "Alchimie" du glossaire final)
"Certes, je suis d'avis que la psychologie peut ôter à l'alchimie son vêtement de mystère, mais elle ne déchiffre pas le secret du secret. C'est pourquoi l'on doit s'attendre qu'une époque à venir considérera également notre recherche comme métaphorique et symbolique, de même que nous l'avons fait pour l'alchimie. On verra alors le mystère du Soi développer un aspect qui est aujourd'hui encore inconscient pour nous, quoiqu'il se trouve impliqué dans nos formulations, mais d'une façon si voilée que le chercheur de demain se demandera à son tour si nous savions ce que signifiaient les mots que nous employions." (p.222 in Mysterium conjunctionis, tome 1)
Ludivine- Nombre de messages : 220
Date d'inscription : 04/04/2010
Re: Qu'est-ce que l'alchimie ?
Bonjour à tous.
Vaste sujet !
La chimie, on sait : c'est comment ça fonctionne !
L'Alchimie, c'est plus profond : c'est pourquoi ça fonctionne !
De l'eau, par exemple, corps simple en Alchimie, si on le décortique comme le fit Lavoisier, on trouve Hydrogène + Oxygène. OUI MAIS ! Est présente aussi l'INFORMATION (énergie) donnant sous certaines conditions l'autorisation d'avoir de l'eau avec ces deux gaz !
Si l'on essaye de recréer de l'eau à partir de ces deux gaz, il faut absolument rajouter de l'énergie et c'est seulement possible de nos jours, par exemple avec la pile à hydrogène.
L'Alchimie, à mon sens, est donc la connaissance de cette énergie universelle régissant toute chose ! Elle est primordiale au fonctionnement de l'univers !
Elle a pris plusieurs noms : NOÔS, TYPUS MUNDI, etc... sans parler de Dieu ! Mais la meilleur définition est : "la force forte de toute force".
L'univers étant holoscopique, cette force est présente dans tous les éléments de la nature. Le travail consiste, pour l'Alchimiste, à capter cette énergie considérable pour la concentrer et agir sur la matière.
Mais ce n'est pas si simple, capter et travailler avec cette énergie implique que l'opérant fasse partie de l'opération.
Son éveil (ou taux vibratoire) doit être à l'unisson de celui de cette énergie, et c'est tout le travail spirituel qui échappe aux chimistes.
Amitiés.
Vaste sujet !
La chimie, on sait : c'est comment ça fonctionne !
L'Alchimie, c'est plus profond : c'est pourquoi ça fonctionne !
De l'eau, par exemple, corps simple en Alchimie, si on le décortique comme le fit Lavoisier, on trouve Hydrogène + Oxygène. OUI MAIS ! Est présente aussi l'INFORMATION (énergie) donnant sous certaines conditions l'autorisation d'avoir de l'eau avec ces deux gaz !
Si l'on essaye de recréer de l'eau à partir de ces deux gaz, il faut absolument rajouter de l'énergie et c'est seulement possible de nos jours, par exemple avec la pile à hydrogène.
L'Alchimie, à mon sens, est donc la connaissance de cette énergie universelle régissant toute chose ! Elle est primordiale au fonctionnement de l'univers !
Elle a pris plusieurs noms : NOÔS, TYPUS MUNDI, etc... sans parler de Dieu ! Mais la meilleur définition est : "la force forte de toute force".
L'univers étant holoscopique, cette force est présente dans tous les éléments de la nature. Le travail consiste, pour l'Alchimiste, à capter cette énergie considérable pour la concentrer et agir sur la matière.
Mais ce n'est pas si simple, capter et travailler avec cette énergie implique que l'opérant fasse partie de l'opération.
Son éveil (ou taux vibratoire) doit être à l'unisson de celui de cette énergie, et c'est tout le travail spirituel qui échappe aux chimistes.
Amitiés.
agora- Nombre de messages : 2
Date d'inscription : 05/12/2013
Re: Qu'est-ce que l'alchimie ?
Bonjour agora.
Excellente synthèse, qui mérite quelques applaudissements :
Excellente synthèse, qui mérite quelques applaudissements :
Calcédoine- Admin
- Nombre de messages : 325
Date d'inscription : 02/04/2008
Re: Qu'est-ce que l'alchimie ?
Bonjour Calcedoine
Merci pour cette approbation
Merci pour cette approbation
agora- Nombre de messages : 2
Date d'inscription : 05/12/2013
Re: Qu'est-ce que l'alchimie ?
bj, cela peut être UNE des explications. Un Alchimiste avait écrit : "...la chimie se représente par un carré, l'Alchimie par un cube... avec la dimension S.M. en plus!" Pour la capter il faut, en plus d'avoir "l'aimant canonique", l'autre "aimant" qui est l'opérateur...
loup- Nombre de messages : 182
Date d'inscription : 29/11/2010
Re: Qu'est-ce que l'alchimie ?
Sur une page Facebook, j'ai trouvé ce petit texte intéressant écrit par Jean-Philippe Deterville au sujet de l'alchimie :
Jean-Philippe Deterville a écrit:A ceux qui veulent réduire l’alchimie à une pratique de laboratoire et qui nient l’alchimie spirituelle, il convient de rappeler que tout dans la vie est alchimie. En effet, tout est en mouvement et tout se transforme au sein du Tout. A chaque instant, une nouvelle page s’écrit dans le livre de l’Homme ou dans celui de la Nature. La parole laboratoire, elle-même, est liée intrinsèquement à l’oratoire. La démarche mystique ou spiritualiste faisant de l’oratoire, le lieu privilégié pour communier avec le Divin ou le Soi. Alors pourquoi nier l’alchimie du verbe, l’alchimie de la lumière, l’alchimie de la vie et celle de l’amour ?
L’alchimiste est un mystique pragmatique, méditatif et opératif qui travaille avec la matière de son choix, pour la parfaire, et, ce faisant, œuvre à son propre perfectionnement.
Aux souffleurs qui jouent avec leurs alambics et leurs creusets, et c’est leur droit, je dirai simplement qu’ils ne deviendront un jour les gardiens du Temple de l’Alchimie que lorsqu'ils seront dignes de servir le Grand Alchimiste de l’Univers, en attestant de leur propre transmutation et en manifestant la sagesse du cœur. Quant à l’alchimiste véritable, quelle que soit sa pratique, elle est respectable et le conduit à la communion avec tous les hommes et femmes de bonne volonté.
L'alchimie spirituelle est le cœur de toute forme d'alchimie, car l'œuvre est indissociable de l'œuvrant.
Ludivine- Nombre de messages : 220
Date d'inscription : 04/04/2010
Re: Qu'est-ce que l'alchimie ?
"La science de Thot est la science sacerdotale de tous les temps, parce qu'elle est fondée (et serait totalement absurde sans cela) sur une base irrationnelle, identique à la base de toute philosophie du commencement des choses. Aucun corps déterminé ne peut servir de point de départ pour l'"Œuvre", parce qu'il ne s'agit pas de décomposer la matière, comme le font nos atomistes, mais de générer la matière du monde, à l'image de la création. Il s'agit donc de la Connaissance révélée et non d'une science rationnelle.
Rares sont les hommes qui ont put pénétrer ce secret du commencement, mais tous ceux qui y sont parvenus ont alors, par devoir spirituel, laissé un témoignage de l'existence de cette science, en décrivant à travers des énigmes ou des allégories – mais surtout à travers des considérations théologiques – le processus de travail et les phases du devenir, sans toutefois révéler le secret essentiel."
Rares sont les hommes qui ont put pénétrer ce secret du commencement, mais tous ceux qui y sont parvenus ont alors, par devoir spirituel, laissé un témoignage de l'existence de cette science, en décrivant à travers des énigmes ou des allégories – mais surtout à travers des considérations théologiques – le processus de travail et les phases du devenir, sans toutefois révéler le secret essentiel."
R.A. Schwaller de Lubicz (1887-1961) – Le Roi de la théocratie pharaonique
Ludivine- Nombre de messages : 220
Date d'inscription : 04/04/2010
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