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chemins qui ne mènent nulle part

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Message  Logos Mer 24 Mar 2010, 00:33

Chemins qui ne mènent nulle part
entre deux prés,

que l'on dirait avec art
de leur but détournés,

chemins qui souvent n'ont
devant eux rien d'autre en face

que le pur espace
et la saison.

*

Le temps que nous passons dans ce monde n'a point de prix
sans vin et sans chanson;
il n'a pas de prix sans les sons mélodieux de la flûte.
J'ai beau observer les choses d'ici-bas,
je n'y vois que la foi et l'amour qui aient du prix:
le reste n'est rien.
(extrait des Robaïyat, Quatrain 52, Omar Khayyâm)


"Je suis un oiseau du jardin céleste,
Je ne suis pas d'ici, de ce monde terrestre
On m'a fait une cage de ce corps mortel
Pour que dans la cage quelques jours je reste"
(Jalâl al-Dîn Rûmî)


"Se retrouver dans un état d'extrême secousse, éclaircie d'irréalité, avec dans un coin de soi-même des morceaux du monde réel"
(Antonin Artaud)


« Tout porte à croire qu'il existe un certain point de l'esprit d'où la vie et la mort, le réel et l'imaginaire, le passé et le futur, le communicable et l'incommunicable, le haut et le bas cessent d'être perçus contradictoirement. Or, c'est en vain qu'on chercherait à l'activité surréaliste un autre mobile que l'espoir de détermination de ce point »
(André Breton, Second Manifeste du surréalisme, 1930)


kali yag "Le Soleil aime exclusivement la Nuit et dirige vers la terre sa violence lumineuse, verge ignoble, mais il se trouve dans l'incapacité d'atteindre le regard ou la nuit bien que les étendues terrestres nocturnes se dirigent continuellement vers l'immondice du rayon solaire."
(extrait de l'Anus solaire, G. Bataille)


"Fuis la lutte contre les hommes pour retrouver la lutte pure, la lutte contre les éléments. Fuis là-haut où souffle un vent rude et fort."
(Ainsi parlait Zarathoustra - Nietzsche)


"Dans nos cavernes, qui nous aidera à descendre ? Qui nous aidera à retrouver, à reconnaître, à connaître notre être double qui, d'une nuit à l'autre, nous garde dans l'existence. Ce somnambule qui ne chemine pas sur les chemins de la vie, mais qui descend, toujours descend à la quête des gîtes immémoriaux."
(La poétique de la rêverie, BACHELARD)


Gracieusement livré par mon ami Stelio



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Message  Logos Mer 24 Mar 2010, 17:20

Allons, aujourd'hui, j'irai ivre,
Me faire d'un crâne une coupe et un calice
J'erre aujourd'hui ivre par cette ville ;
Je cherche un sage pour le rendre fou.

Notre ivresse ne provient pas du vin vermeil,
Et ce vin n'existe que dans la coupe de mon imagination.
Tu es venu pour répandre mon vin ?
Mais le vin dont je m'enivre est invisible.

******************

Quand je m'embrase du feu de mon essence
Je voudrais t'oublier un instant.
J'ai une âme qui enivre la raison,
Viens dans ma coupe, je te boirai toi-même.

******************

O jour, lève-toi ! Des atomes dansent.
Les âmes, éperdues d'extase, dansent.
La voûte céleste, à cause de cet Etre,danse,
A l'oreille je te dirai où l'entraîne cette danse.

******************

Nous avons appris à l'ami( ...) à boire le vin.
Nous possédons le feu de l'amour qui brûle l'amour même.
Depuis l'éternité le temps ne nous a pas vus dormir,
Pendant toutes ces nuits que nous avons changé en jour.

******************

Je ne suis pas moi-même, tu n'es pas toi, tu n'es pas moi ;
Et cependant, je suis moi, tu es toi et tu es moi.
L'état où tu m'a mis est tel, ô idole de Khotan
Que je ne sais si je suis toi, ou si tu es moi.

******************

J'étais un homme pieux, tu as fait de moi un chanteur
Un pilier de cabaret toujours assoiffé de vin.
J'étais assis gravement sur mon tapis de prière,
Tu as fait de moi la risée des enfants du quartier.

******************

Nous le nommons tantôt le vin, et tantôt la coupe,
Tantôt l'or, ou bien l'argent brut.
Tantôt l'appât, tantôt le gibier, tantôt le piège.
Mais pourquoi toutes ces métaphores ? Pourquoi ne pas dire son nom ?

******************

O âme du monde, j'ai perdu et l'âme et le monde,
O ma lune, j'ai perdu et la terre et le ciel.
Ne mets pas la coupe dans ma main, porte la à ma bouche,
Car enivré de toi, j'ai perdu le chemin de ma bouche

******************

Tu n'es pas fait d'eau et de terre,
Tu es hors de ce monde errant, ce monde d'eau et d'argile.
Le corps est un ruisseau, l'âme l'eau de Jouvence qui y coule...
Là où tu te trouves, tu ne te soucies ni de l'un, ni de l'autre.

******************

Je suis cette âme unique qui possède cent mille corps.
Mais que faire ? J'ai la bouche scellée!
J'ai vu une multitude d'homme qui tous n'étaient que moi-même :
Mais entre tous, je n'ai pas vu celui-là même que je suis.

******************

RUMI's groove
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Message  Logos Mar 30 Mar 2010, 21:20

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Message  Logos Jeu 01 Avr 2010, 14:47

A propos de la contre-initiation (stelios) :

La voie de la main gauche (vacamara) aux indes c'est la voie de la femme et du serpent qui vient baver sur certains dogmes vediques c'est en effet une forme de ce qu'on a appellé la contre-initiation...mais il existe aussi la non-initiation qui est la forme la plus extreme de contre-initiation car elle nie toute forme de dualité ontologique c'est ce qu'ici avec un sens de la formule volontairement grotesque (calquant ma conduite sur celle des hommes du blame du soufisme) j'ai appellé sentier empoisonné ou hors-piste ou fuck spirituality...et ce courant,vieux comme le monde et sinueux et secret comme une couleuvre a une histoire qui n'est pas celle de la tradition et qui encule (au sens Deleuzien du terme) les concepts classiques d'initiation...contre-initiation donc comme on parle de contre-champs...(alors que la contre-initiation traditionelle s'apparente plutot a un contre-pouvoir...le contre-pouvoir n'existe qu'en relation avec le pouvoir alors que le contre-champs existe meme sans le champs car il est tout ce qui est)...

Car le champs n'est qu'une délimitation arbitraire mais rassurante de l'infinité du contre-champs...le vivant qui ne porte pas de nom mais qui devient contre-reflet de ce qui se proclame pouvoir,initiation,tradition,contre-pouvoir ou contre-initiation....et le vivant qui porte le masque de la contre-initiation qui est une non-initiation n'a ni nom,ni visage...comme le raconte Melville dans Moby Dick "elle ne figure sur aucune carte,c'est le propre des endroits vrais"...et pour appuyer tout ça il faut préciser qu'initier c'est initiare..commencer...alors que la non-initiation emane d'une vision du monde comme processus sans debut et sans fin...je porte dans le coeur un chemin qui n'arrive jamais disent les calos...

je viens,je ne sais d'ou
je suis,je ne sais qui,
je meurs,je ne sais quand
je vais,je ne sais ou,
Et je m'etonne d'etre heureux

Quand a la prétention a l'indépendance il ne faut pas confondre indépendance et liberté...les etres qui sont libres sont des princes...ils se tiennent droit comme des godes independamment de ce qui peut leur arriver...independamment de leur condition...quand j'etais petit garçon les vieux grecs disaient qu'on est tous des hommes mais que parmis nous il faut savoir reconnaitre ceux qui sont des princes en regardant la flamme qui brille dans leurs yeux...la non-initiation c'est juste cela...enterrez moi debout des roms (qui sont de la race des heretiques (astinganos en grec byzantin qui a donné tziganes) et au milieu des epines je marche...

Les tziganes qui s'auto-proclament princes parmis les hommes car ils le disent eux meme...la misere t'apprendra tout...et on s'appauvrit lorsqu'on a peur et l'on s'enrichit lorsqu'on se soumet au destin qui est le vent qui souffle toujours ou il veut...

la non-initiation et je ne parle pas de la contre-initiation dogmatique qui est issue de la scission belial-melchidsedek qui du Royaume de Perse s'est diffusé a travers les livres saints zoroastriens et les ecrits hebraiques de l'ancien testament,la contre-initiation c'est le vivant qui fait alterner ombre et lumière face au coeur immobile de celui qui danse...comme la pluie et le soleil degouline face a la terre impassible qui se nourrit de tout en se transformant toujours...etre nomade meme sans bouger comme le dit Deleuze...

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Message  Logos Jeu 01 Avr 2010, 19:16

A propos des chorégraphies "rituelles" (stelios) :

cette choregraphie de geste est d'ailleurs un des rites initiatiques spontanées que vivent tous les fils du vent entre 10 et 14 ans...et c'est en interpretant cette gestuelle spontanée que l'on sait (les kakous ou sorciers) ce que doit devenir l'enfant...mais bon c'est un truc mysterieux,un truc de tradition orale qui debarque d'Orient...et les gestes des petits garçons sont interprétés differemment de ceux des petites filles...en tout cas c'est a ces gestes qu'on identifie qui deviendra sorcier...

Il s'agit donc d'une gratuité totale mais qui a du sens...pas un sens symbolique ou psychologique mais il s'agit d'un langage naturel...certains trucs liés a ce langage sont inscrit dans les mudras hindous (les roms viennent du rajasthan...plutot ont longtemps tournés la bas) ou la gestuelle flamenco...ce code est un secret et l'enfant reçoit un nom secret (semblable au kombo bwitiste) qui est lié au monde animal (l'animal totem des traditions indiennes)..brutus,pacha,nies,grinna,lovenito...

et alors on trouve a ces archetypes animaux des correspondances florales..puis stylisés en bijoux personnels...mais seulement pour les garçons qui porteront constamment le signe materiel de leur nature (qui peut aussi etre tatoué sur la peau)...car l'homme est pour les nomades "la force manifestée" alors que la fille est "le secret"...(donc on ne peut fixer son geste dans la matière)....ils sont inscrits dans le temps et la fille ne l'exprimera que lors de danses rituelles ou si elle est une gavalli de noille (la femme ultime dont parle parfois Abellio) lors de l'acte d'amour le plus ultime et le plus radical....l'homme est espace et la fille est voilé de temporalité...

Le mirage c'est dans l'interpretation qu'il se deploie...reste le vecu,l'experimentation,accepter de se laisser saisir...voici ce que raconte a ce sujet Pietro Hartiss sorcier gitan...

"un jour tu verras c'est comme si tu recevais un coup de fouet en pleine gueule,tu deviens le prisonnier d'une puissance que tu as recherchée,et le jour ou tu crois posséder c'est elle qui te tient a merci.
De toute manière tu posséderas les deux,le merveilleux et le sordide.
Ils arriveront par surprise sans que tu aies fait un geste,ni meme pressenti le moment de leur venue"....

et il rajoutait

"la Magie n'existe pas,tout est inscrit dans l'ordre naturel des choses et ce que les hommes appellent miracle n'est qu'un mot qui habille leur ignorance"
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Message  Logos Ven 02 Avr 2010, 10:09

toujours sur la tradition tzigane (stelios) :

Ouai la tradition tzigane est incroyable...tout comme celle toute proche des sorciers d'asie-mineure qui semble couler de la meme source...mais il s'agit evidemment de tradition trés secrete,de la pure tradition orale.

C'est fou car on a plus de litterature sur les sorciers amérindiens ou africains que sur tout ce corpus et ces pratiques qui sont vieilles comme le monde et toujours en vigueur...Un mec de la trempe de Pietro Hartiss (ou d'autres kakou gitans ou sorciers orientaux) n'a rien a envier au Don Juan de Castaneda....

et il s'agit d'un savoir très structurée qui englobent l'art de rever,la connaissance des simples(plantes),le magnetisme,la vision,une forme particulière de fascination sexuelle,une maitrise occulte du feu et une connaissance incroyable de l'homme a travers sa morphologie,sa psychologie et une relation trés forte au vivant a travers le monde animal,le cosmique et le vegetal,pas du tout esoterique car il s'agit pour eux de lois subtiles de la nature,et tout ces hommes et femmes qui savent sont tout sauf des intellectuels (a ma connaissance que ce soit les grecs,les tziganes ou les turcs aucun ne savaient lire)...leur savoir vient de loin,trés loin..."nous etions deja vieux quand les hommes sont nés,car ce sont les Dieux qui nous ont appris à marcher"...(a rapprocher du dialogue entre Solon et Platon dans le Timée et de ce que raconte les vieilles grecques sur l'histoire du monde) et les vieux kakous rajoutent:

ton silence doit etre la mesure de ton savoir...

Quand il n'en fait pas,il en parle
Quand il n'en parle pas,il en reve.
Quand il n'en reve pas,il en pense

(et plus la mure est noire,plus elle est douce)

Car tous ces gens sont issues d'eternelles diasporas,ils n'ont ni pays ni histoires officielles..."nous venons et partons a un signal que personne ne donne et auquel nous obeissons,nous les tziganes de l'Univers"...apprendre a capter ce signal et a lui obeir c'est cela la loi des loups et dans ce monde ou regnent ceux qui ont le sang lourd,ceux qui possedent certitudes et pouvoirs,les fils du vent,ceux qui ont le sang leger doivent avancer en se cachant (et je parle la d'un devenir-tzigane qui n'est pas le propre du sang rom mais qui est un devenir qui s'ecoule d'orient depuis trés longtemps...le mat du tarot est l'archetype de ce devenir et c'est pas pour rien que l'emergence du tarot est associé a l'emergence des tziganes en occcident)...en n'hesitant pas a porter les vetements pailletés du mac ou les loques crades du miserables (que tes habits se dechirent mais que tu vieillisses en bonne santé) mais en avançant le coeur et les mains saturés de cet amour du vivant qui est la seule véritable liberté..."la main pleine ouvre toutes les portes et toutes les routes"
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Message  Logos Ven 02 Avr 2010, 10:55



volando voy, volando vengo......en volant je vais,en volant je viens
por el camino yo me entretengo......par les chemins je ne fais que jouer

enamorao de la vida que aveces duele.....amoureux de la vie qui fait mal parfois

si tengo frio busco candela.....et si j'ai froid je me cherche du feu

y vola volando voy volando vengo vengo...en volant je vais,en volans je viens
por el camino yo me entretengo....par les chemins je ne fais que jouer
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Message  Logos Ven 02 Avr 2010, 12:52

tziganni (hors-caste) toujours (stelios) :

Les gavalies de la noilles ou cavale de la nuit sont les filles de l'ombre de la tradition des gitans qui ne s'unissent qu'au sorciers...la face feminine du couple occulte...l'ombre et la lumière...le soleil qui baise la lune en projetant sur elle sa lumière spermatique,sa poussière d'etoile disent les kakous...

"J'existe deja quelque part.Je suis une petite fille que tu ne reconnaitras que le jour ou tu m'auras trouvée...

Cette personne deviendra un second moi meme et son pouvoir sur toi sera identique.

Vous serez indestructibles et pourtant on voudra vous détruire,vous serez amour et on vous haira,vous serez les seuls a respirer les fleurs de votre jardin,vous serez force parcequ'amour,et les gadjés (ceux au sang lourd) qui se retourneront sur vous subirons le cercle de l'aura selon ce que porteront leurs coeurs...amour ou haine"

(paroles incantatoires de sandra sorcière gitane)

le couple ultime composé par le sorcier et sa cavale possède les attributs magiques du couple soleil-lune..."et chaque fois la rencontre sera sexuelle et son temps de durée de quelques jours,parfois d'une lune" (derlon) et cette union est composé d'"accidents" qui interviennent dans le cheminement qui mène a l'acquisition de pouvoirs particuliers...

"Si on te donne une mesure de blé et que pour la recevoir tu ne possèdes qu'une demi-mesure,il te faudra chercher une autre demi-mesure pour profiter du tout sans quoi la moitié de ton bien pour toi sera perdue,alors qu'elle pourrait etre profitable a d'autres.

Or il n'est de bon profits que dans l'amour ou l'amitié.
Des deux l'amour est le plus fort.Il détruit parfois l'amitié et pour exister il lui faut trouver l'opposé de ce qu'il est.
Le jour est contre la nuit,le sec contre l'humide et l'on ne se marie jamais avec quelqu'un mais contre lui.Car la vie sous n'importe quelle forme nait de l'opposition.

Un jour le vase de ta vie débordera dans une autre vie.Il disparaitra de ta vie sitot que plein;il te quittera parce que comblé.
Ces choses te paraissent étrange.Elles feront corps avec toi quand tu les possèderas.

La rencontre arrivera au moment précis ou ce qui lie l'esprit et la chair ne pouura plus contenir les forces qui sont en lui.

Nous sommes fait toi et moi de trois corps différents:
le destructible qui pourrit un jour,l'indestructible qui ne meurt pas et le troisième invisible qui relie les deux.

Ce troisième corps est représenté dans certaines religions soit par une aureole ou par un soleil placé derriere la tete des statues et des idoles.
la statue représente la forme détruite,l'aureole le symbole du lien qui unissait l'ame et le corps.

Les disciplines que le sorcier s'impose sont essentiellement dirigés pour développer ses forces psychiques,et ces forces ne doivent jamais aller au dela du mouvement qui règle nos deux vies,celle qui pourrit et l'autre qui demeure.

Lorsque la mesure est pleine,il faut se débarasser du surplus pour recréer l'équilibre.
Le kakou versera donc la poussières des etoiles dans le lien d'une cavale de nuit.

Cette femme passera un jour surt ton chemin et recevra la force débordant de ton lien.Ne souris pas de ce que je te dis,car peu d'homme de ta race se sont nourris de notre savoir,et notre savoir est plus grand que tu ne l'imagines"

(Sandra sorcière gitane)

un jour je te rencontrerai,
tu me verras
et m'ayant vu
tu me mangeras
car je suis nourriture

je suis ta nourriture
tu es la mienne
nous sommes festin.



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Message  Logos Ven 02 Avr 2010, 12:58

Ce troisième corps est représenté dans certaines religions soit par une aureole ou par un soleil placé derriere la tete des statues et des idoles.
Ne retrouve-t-on pas le paraclet (inter-cesseur) Saint Esprit de la trinité chrétienne, figuré par un oiseau ?
et analogue de l'Âme... ?
et qu'on retrouve dans Le Bateleur du tarot

chemins qui ne mènent nulle part 14%20MISSEL%20FRANCISCAIN%20COLOMBE%20DU%20SAINT%20ESPRIT
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Message  Logos Ven 02 Avr 2010, 15:37

Pierre Derlon est un homme, qui à dix-neuf ans, sauva la vie d’un patriarche gitan. C’était en 1939, 4 jours avant la déclaration de la guerre. Ce patriarche, un sorcier gitan, l’adopta et lui transmis son savoir. Il est l’unique non-gitan de son époque à avoir eu accès à ce savoir.

Certains disent de Pierre Derlon
qu'il est marginal.
Jacques Breyer pense que tout ce qui est marginal
vit un destin particulier situé au-dessus ou au -dessous de l'ensemble, donc tout ce qui est marginal représente le meilleur ou le pire
notamment par le fait de pouvoir plus ou pouvoir moins.

Pour devenir marginal il faut cesser d'ètre les autres et oser ètre soi.
je ne pense pas que pierre ait osé
Seul le destin voulut qu'il naisse marginal
et sa famille d'abord puis son maitre d'école,enfin la société qui n'admet pas le meilleur lorsqu'il est différent des normes qu'elle a instituées.

C'est vrai Pierre est marginal
mais seulement comme le loup l'est aux hyènes et aux chacals
Lorsqu'il s'évadera de la chaleur de la louve
il te faudra avec ta peau lui donner la chaleur du soleil,
et puis encore le parfum des étoiles travers ton regard
la force à travers l'étreinte et l'amour.

lorsque le posant au sol il regardera vivre les deux sources de son existence.

"Vivant a cheval sur deux civilisations, la votre et celle des gitans, mon mode d'exister va du soleil a la pluie. J'ai respecté entièrement la loi des loups pour l'éducation de mes 4 derniers enfants. La société qui est notre en tant que mode de vie, ne put, sur eux, poser son empreinte qu'a partir de leur septième année, ou, jamais avant ce cap franchi ils ne connurent en tant que présence affective, que celle de leurs parents.
L'experience fut fantastique.

Vingt ans aprés, ma cavale et moi récoltons les fruits de ce que dans l'amour et l'instinct avons construit tous deux.
Car la loi des loups dit : " Il ne suffit pas de semer la vie de tes enfants, il faut également la construire ",
S'il vous arrive un jour de rencontrer un des patriarches de grande route,un vrai,authentique voyageur,
qui jamais ne consentit a dormir a l'interieur d'une maison,
qu'il soit ce jour-la tout aussi bien,
accoté au talus d'un fossé,
les yeux face au soleil,
ou bien encore en hiver, les mains tendues au feu,
regardez-le vivre ce patriarche.
regardez-le ce patriarche,
ce fils maudit parmi les hommes :
il n'a pas de lunettes, et pourtant , il voit loin
il est sec, et pourtant, il marche
il sourit comme le loup, car il a toutes ses dents,
et pourtant, oui pourtant, il a 96 ans
presque un siècle, et cependant,
il marche
il rit
il va.
Mais quel est le chemin ?
la route qu'il lui a fallu parcourir pour arriver a cette plénitude qui fait sa force.

Cela commença neuf mois avant qu'il ne jette son premier cri aux 96 années qu'il se devait de vivre... le jour ou son père, sa mère, firent l'amour pour créer la vie. Car le tzigane, le vrai, celui que n'a pas pourri notre civilisation, ne fait l'amour a sa cavale que pour cela, et prend son plaisir animal, tout comme le loup, a perpétuer ce qui se doit de vivre, sans faux-semblant.
L'amour pour l'amour et récolter le fruit, l'enfant, l'enfant-roi, le petit loup.

La future maman de ce patriarche, par vous rencontrée au bout d'une halte, le soir en sa roulotte prètait son ventre riche de vie a la parole de rom.
Et l'homme, ce gitan inculte, parlant au ventre de sa romnie, chantait la chanson de la loi des loups et pour la vie a venir, elle chantait cette bouche ; tout près de la peau tendue par cette promesse de vie, elle chantait :

" Je t'ai fait fort petit loup
avec mon sang
avec ma peau.
Et si tu es louve,
je t'ai faite tendre et forte,
deja la ou tu es,
tu es ma mère
fille des hommes, sans qui ne nous serions pas.
Viens dans ma roulotte
eclate a la lumière, je protègerai tes yeux.
eclate au vent, je protègerai ton souffle.
eclate au feu, je protègerai ta peau.
eclate a l'eau, elle et moi purifierons ton corps;
car tu seras fille ou fils de la pluie et du vent,
et frère ou soeur du soleil ".

CE QUI N'EST PAS DONNE ou PARTAGE, EST PERDU

( proverbe Gitan)

(source : L'Originel)
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Message  Logos Ven 02 Avr 2010, 18:09

PRINCES PARMI LES HOMMES

"La religion est une musique,
le souffle de la flute est le chemin vers la sagesse,
un sermon fonctionne mieux avec des sons"

aphorisme zen

La musique tzigane est un continent vaste,coloré,magique...les roms pillent tous les styles de musiques du nord des indes jusqu'au sud de l'espagne pour les liberer comme on libère des chevaux sauvages...j'ecoute du son tzigane tout le temps,le jour et la nuit...elle constitue avec le quawali soufi,le baile funk des favelas et l'afrobeat des yorubas electriques la musique sacré qui enflamme les nuits que je passe sous la lune dans les collines depuis toujours...le groove infernal de la terre joué par les derniers hommes sauvages..

Fulgurances melodiques et rythmiques qui constituent a mes yeux l'expression la plus radicale du vivant,l'autre nom du sacré...le vivant c'est le sacré quand il s'incarne dans la chair,le sang,le vent et le desir,son devenir-viande...

Alors pour commencer la fanfare ciocarlia...une putain de fanfare déjantée qui lache du pur gypsy sound..des moldaves qui bouffent la vie,cultivent toujours leur lopin de terre, et preferent jouer dix heures de suite dans les mariages que dans les festivals...j'ai vecu les raves sauvages du debut des années 90 et j'ai adoré ça mais je dois dire qu'une fanfare tzigane qui joue a plein tube pour un public de roms et de romnies déchainés c'est le truc le plus dionysiaque que je connaisse...




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Message  Logos Ven 02 Avr 2010, 19:51

Raw flesh à couper le souffle

tziganes du rajasthan...musafir...du rock'n roll archaique,la transe de Shiva...une explosion de couleurs et de sons et les danses les plus sublimes...

chemins qui ne mènent nulle part 24585_114262988588418_100000141534830_282114_7690201_n

chemins qui ne mènent nulle part Nataraja

chemins qui ne mènent nulle part Monde-web







latcho drom (bonne route)
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Message  Logos Sam 03 Avr 2010, 02:08

quelques images... la danse de Shiva

chemins qui ne mènent nulle part 187large

chemins qui ne mènent nulle part Shiva_Dance_by_Nippysnaps

Ne dit-on pas que lorsque Shiva danse, ses pieds soulèvent la poussière de l'Histoire, qui en retombant, crée un monde nouveau ?

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Message  Logos Sam 03 Avr 2010, 14:48

encore des fanfares dionysiaque...mahala rai banda de roumanie...balkan rock'n roll...a ecouter fort fort fort...





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Message  Logos Dim 04 Avr 2010, 11:49

"Le plus délaissé des objets usuels de la philosophie est le Monde, ce monde où nous ne
savons plus vivre. ( ... ) Lisez ce qui paraît en France depuis ma naissance, au titre de philosophie, vous n'y trouverez pas une racine d'arbre, une cascade, un fleuve, la plaine, un animal."
(michel serres)

"Penser doit se faire plutôt dans le rapport du territoire et de la terre."
(Deleuze-Guattari)

"Les hommes suivent des chemins divers; qui les suit verra apparaître d'étranges figures,
des figures qui semblent appartenir à la grande écriture que l'on peut voir partout: sur les ailes
des oiseaux, dans les nuages, dans les cristaux."
(Novalis)

"L'on sent crépiter partout cette intellectualité admirable, dans la trame serrée des gestes,
dans les modulations infiniment variée de la voix, dans cette pluie sonore, comme d'une immense forêt qui s'égoutte et s'ébroue".

"Dans la montagne tarahumara tout ne parle que de l'Essentiel, c'est à dire des principes
suivent lesquels la Nature s'est formée; et tout ne vit que pour ces principes: les Hommes, les
orages, le vent, le silence, le soleil, les animaux...".
(Artaud)

"Ici au pays blanc,
Tout arbre est un totem,
Tout rocher un autel,

Découvre...C'est ici même!

Ce sol est mortel,
Et annihile
Tout ce qui n'est pas l'essentiel,
Poète...Ton royaume."

"Au dire du vieil homme,
Ici dans la montagne,
Tout contre le ciel,
Chaque rocher est un lotus."
(Kenneth White)
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Message  Abbé+Pierre Dim 04 Avr 2010, 14:01

Je partage ! Sous prétexte de chercher à atteindre les sommets de l'esprit (philosophes) ou le Divin (religieux), les chercheurs de sublime s'engagent parfois (souvent ?) dans des voies discursives intellectocrates d'où la nature est de plus en plus absente, elle qui nous offre pourtant - en toute discrétion - toutes les clés utiles à notre épanouissement et à notre évolution.
Un comble !

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Message  Logos Lun 05 Avr 2010, 13:26

"Même le suicide, pauvre Loup des steppes, ne te servirait à rien ; tu devras malgré tout suivre le chemin le plus long, plus pénible et plus difficile du devenir humain ; tu devras souvent encore multiplier ta dualité, compliquer ta complexité. Au lieu de réduire ton espace, de simplifier ton âme, tu deviendras de plus en plus le monde, tu devras finalement faire entrer l'univers entier dans ta poitrine douloureusement élargie, pour parvenir peut-être un jour au repos, à la fin."

Extrait du livre de Hermann Hesse "Le Loup des steppes"

Ce qui me rappelle :

"Quand nous aurons tout séparé, tout classé, tout étiqueté, et tout empaillé, il nous faudra finalement tout réunir et tout unifier dans la vie, sous peine de rester scellés dans la lettre et dans le nombre de la mort" (Cattiaux)

Tony Allen (batteur de Fela) - Secret Agent



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Message  Logos Mer 07 Avr 2010, 09:43

"La vie est si douce et tranquille , et pour tant elle est hors de notre prise .
Elle ne saurait être prise .
Essayez de prendre possession d'elle ,elle disparaît; de l'empoigner, elle se confond en poussière; de la maîtriser, et vous voyez votre propre image vous rire au nez avec le rictus d'un idiot.

Qui veut la vie doit aller vers elle avec douceur ; comme on ferait s'il s'agissait de s'approcher d'un cerf, ou d'un faon blotti au pied d'un arbre. Un geste trop brusque, une trop volontaire et trop brusque affirmation de soi, et la vie n'est plus devant vous : il vous faut de nouveau partir à sa recherche. Et c'est avec douceur et légèreté, dans votre main comme dans votre démarche, c'est le coeur débordant mais exempt de tout égoïsme que vous devez vous approcher d'elle à nouveau, et trouver enfin le contact avec elle . Quand ce ne serait qu'une fleur, tout ce que vous agripperez violemment s'évanouira à jamais de votre vie .

Abordez avec avidité et égoïsme un autre homme, et vous n'étreindrez qu'un démon hérissé d'épines qui vous laissera des blessures empoisonnées .
Mais par la douceur, par le renoncement à toute affirmation de soi, par la plénitude de notre moi véritable et profond, nous pouvons nous rapprocher d'un autre être humain et connaître ainsi le meilleur et le plus délicat de la vie : le contact. Contact des pieds sur le sol, contact des doigts sur un arbre, sur un être vivant. Contact des mains et des seins . Contact de tout ce corps et d'un autre corps; mutuelle pénétration de l'amour passionné.

Voilà la vie .
Et c'est par le contact que nous vivons , tous , autant que nous sommes."


D. H. Lawrence, "Lady Chatterley et l'homme des bois"
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Message  Logos Mer 07 Avr 2010, 22:14



"la vérité c'est entre l'apparaitre et le disparaitre... c'est transparaitre"

chemins qui ne mènent nulle part 10040710073470002

Avoir peur de ses propres peurs (et donc de ses desirs) c'est un peu avoir peur de soi mème...

Et tout ce chapelet de peurs qui se tressent autour de la peur générique de soi-mème peut trés bien etre analysé sous l'angle de la topologie...

Quelle place occupe l'individu?

La révolution Copernicienne a permis de decentrer la place de la terre dans l'univers...et la terre devenant une etoile comme les autres (ce que raconte le tarot sur le processus d'individuation qui est stellaire et ce qu'ont posé Crowley le sorcier et le funky-junky Sly Stone...everybody is a star) un rafraichissant processus d'émancipation a poussé dans le dos (la théorie de l'enculage couronné) une humanité en devenir...le peuple a venir et la communauté qui vient...

"les décentrages - ceux de la terre ou du "sujet" - favorisent les hommes réels, et seuls les défenseurs de systèmes d'illusions au pouvoir refusent ce genre d'évolution"
(Sloterdijk)

Lorsque la terre etait centre de l'Univers c'est au centre de ce centre qu'on situait l'enfer...infernocentrisme...
Si par analogie on pense a la place de l'individu,isolé et centre de l'univers (l'egoisme produit par l'economie de marché et le spectacle),il est facile de se rendre compte a quel point le fait de se poser comme centre nous invite a penser l'enfer tout au fond de nous...l'homme devient une prison,une centrale qui produit son propre enfer intime (sous forme de phobies,d'angoisse qu'on se représente peupler notre intériorité)et qui fini par contaminer l'extériorité...nos représentations produisent des mondes...

Et se décentrer c'est la tache,le labeur de ceux qui pensent que le Sens n'est ni dans un Absolu inaccessible,ni dans l'homme pris comme centre...le Sens est créé a partir du flux relationnel qui est processus de production infini...Devenir-etoile du sujet (une etoile tisse son processus au sein d'une constellation qui resonne au sein d'une galaxie etc...processus de relation infini)
L'intoxication volontaire du sentier empoisonné est un décentrage...une désintoxication du poids du Un qui nous ecrase et produit des peurs qui sont l'effet secondaire de notre devenir-centre...il faut ètre localisé et disponible pour devenir cible commerciale et producteur d'affects tristes et plombants...

Plus l'individu mais l'entre-deux (bardo),la croisée des chemins (tranca-rua)...la faillite de l'Un (qui n'existe pas) qui permet le couronement du 2...Enculé par le Dehors qui porte le nom de l'Ouvert (sagesse de la dilatation) et qui est creation de situations nouvelles qui produiront des nouveaux sujets...

"Le sens est présenté comme Principe,Réservoir,Réserve,Origine.
Principe celeste,on dit qu'il est fondamentalement oublié et voilé;principe souterrain,qu'il est profondemment raturé.

Mais sous la rature comme sous le voile,on nous appelle a retrouver et a restaurer le sens,soit dans un Dieu qu'on n'aurait pas assez compris (la religion,la mystique),soit dans un homme qu'on aurait pas assez sondé (humanisme et psychologisme).

Il est donc agréable que resonne aujourd'hui la bonne nouvelle:
le sens n'est jamais principe ou origine,il est produit.
Il n'est pas a découvrir,a restaurer ni a re-employer,il est a produire par de nouvelles machineries"
(Deleuze-logique du sens)

(Stelio)

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Message  Logos Jeu 08 Avr 2010, 13:21

LE NECTAR AU COEUR DU POISON

Comme le disait le poète visionnaire Jean Carteret : "Il faut traverser le pire pour atteindre le meilleur". Merveilleuse coïncidence : Carteret n'avait pas lu Ainsi parlait Zarathoustra à qui Nietzsche fait dire "Je ne sais qu'une chose au monde, c'est que l'homme a besoin de ce qu'il a de pire en lui pour parvenir à ce qu'il a de meilleur". Vision proche de celle de Schlegel partagée par Novalis : "Ce n'est que dans l'enthousiasme de la destruction que se révèle le sens de la création divine. Ce n'est qu'au milieu de la mort que fulgure la vie éternelle".

Le staretz Grégoire Efimovitch Novy, surnommé Raspoutine, membre de la secte des Khlystis, enseignait la sanctification au moyen du péché . L'usage rituel, extatique et "sacré" des orgies sexuelles était destiné à humilier, en vue de l'anéantir, l'égo des participants. La mort philosophale ou solve de la conscience profane de soi la conduit à s'ouvrir au coagula abyssal de sa propre transcendance intérieure.

Processus purificateur et cathartique par lequel le poison du sexe se transforme en remède.

Le fascinum érotique ou la fièvre amoureuse est parfois ressentie comme une sorte d'infection ou de poison du sang. Par sa lucidité et son pouvoir de distanciation, la conscience transcendantale possède l'art alchimique de se nourrir de cette ivresse du sang en échappant à toute perturbatio aliénante. Cela résulte de la mort du "moi" (l'obscur despote selon Rûmï) et de la mutation de l'ivresse aveugle en ivresse lumineuse issue - et de la lumière du coeur - et de l'éveil en lui de la kundalini : force éveilleuse dite aussi Puissance du Serpent - la plus grande force magique de la Nature - à laquelle Novalis fait allusion en évoquant deux échelles inverses : l'une descendante "par laquelle l'âme descend" vers le corps, l'autre montante "le long de laquelle le corps monte" vers l'âme. Métaphores des courants d'énergies (prâna-vayu et âpana-vayu ) en jeu dans le Yoga tantrique. Lorsque "l'âme et le corps se touchent" au cours de l'étreinte sexuelle, Novalis y voit le lieu d'une "illumination vertigineuse".

Le principe tantrique fondamental de la Voie de la Main Gauche , "c'est l'emploi, aux fins de la libération, des mêmes forces qui ont conduit ou peuvent conduire à la chute ou à la perdition", autrement dit la transformation du poison en "nectar". Aleister Crowley, initiateur d'une magia sexualis opérative et qui voyait dans l'acte sexuel un acte sacré, le plus magique des sacrements, "parle aussi de poisons à transformer en nourriture ; il prescrit de " chercher les choses qui pour toi sont des poisons, même des poisons les plus violents, pour les faire tiens au moyen de l'amour ".

Comment expérimente-t-on dans la vie ce principe de transmutation alchimique ? Prenons le cas des phantasmes chez un artiste comme Hans Bellmer qui se libère de ses obsessions par la maîtrise qu'il exerce sur elles par son art. Sujet que j'ai longuement développé dans Les avatars de l'oeil chez Bellmer. Il n'était pas l'esclave de ses phantasmes, il les gravait pour les tenir en son pouvoir et pour en contrôler la magie : la folie. Ce n'est pas pour rien qu'en exergue à son Anatomie de l'image il cite Paracelse : " Le scorpion guérit le scorpion ". C'est ce qu'on appelle : guérir le mal par le mal. Rien n'est toxique pour celui qui transforme le poison en remède.

La transgression de certains interdits peut emprunter la même voie d'autotransformation et de conversion du négatif en positif. On a découvert dans de vieilles églises d'Irlande des figurines représentant une femme retroussée qui expose et entrouvre sa vulve avec ses doigts. Selon les traditions locales, on se protégeait du mauvais oeil en regardant fixement la beauté sidérante de la vulve. En France aussi, la vue du sexe féminin était considérée au Moyen Âge comme un moyen de guérison. En levant cotte et chemise sous les yeux de leur époux alité et malade, les femmes s'écriaient : - Ami, regarde le con, et te guéris !.

L'empoisonnement de la psyché par le mauvais oeil continue de sévir dans certaines régions d'Europe comme en Afrique. Autre cas - plus universel - d'empoisonnement de la psyché : l'incessante identification de la conscience à toutes les formes de la vie. Comme l'observe Ouspensky, " L'homme est toujours en état d'identification, seul change l'objet de son identification ". Les êtres humains ont naturellement tendance à s'identifier à leur corps comme à leur multiple "moi", à leurs humeurs et leurs idées, à leurs émotions et leurs passions. Seul le détachement absolu par l'époquè ou la "réduction phénoménologique" conduit Edmund Husserl à un état de libération et de non-identification de la conscience.

L'homo sui transcendentalis qu'il est devenu au terme de son ascèse se nourrit de ce qui aliénait et empoisonnait sa psyché avant la conversion de sa conscience naturelle en conscience transcendantale.
On a beaucoup écrit sur les poisons de la drogue et ses ravages dont les gens du monde au pouvoir (ceux de la première faim) ne comprennent ni la nécessité négative ni la secrète positivité. Certains amoureux, ceux de la seconde faim (la faim érotique), savent que l'ingestion d'une faible dose de haschisch peut être vécue comme un don des dieux, comme un aphrodisiaque euphorisant et dynamique intensifiant l'éveil de la conscience dans la communion des sens. Quant à ceux qui s'adonnent aux drogues dures, ils y cherchent une réponse à une faim essentielle, subconsciente ou inconsciente, que la société, dans laquelle ils tentent en vain de vivre, est incapable de formuler. Les drogués, victimes de la société selon Charles Duits, sont les signaux d'alarme d'un corps social métaphysiquement aveugle et sourd, qui a perdu le sens de sa destinée spirituelle, dirait Kierkegaard. Aux yeux de Charles Duits, c'est le corps social qui est "halluciné" par sa croyance naïve à la réalité sensible. L'homme occidental est devenu l'homo ignorantus méprisant ce qu'il appelle les "primitifs" qui, eux, n'ont pas tout à fait perdu le secret de "la communication directe c'est-à-dire non-verbale" ou de la "connaissance silencieuse" pour reprendre l'expression de l'indien yaqui, Don Juan Matus.

Evidence que l'ethnologue Jean Servier, au milieu des années soixante, avait lumineusement exposée dans L'homme et l'Invisible , un livre merveilleusement clairvoyant.

Henri Michaux a passé des années à expérimenter toutes sortes de drogues sous contrôle médical. S'il en a fait des oeuvres poétiques pour le moins génialement exubérantes ou tragiquement vibrantes (Misérable miracle et L'infini turbulent étant plus disruptives que Connaissance des gouffres ), son témoignage est plutôt du ressort du "sacré de dissolution" (Roger Caillois) que du "sacré de cohésion", bien que "le prix du témoignage de Michaux, selon Duits, réside précisément dans l'opiniâtreté avec laquelle il s'est défendu contre la dissolution : donnant ainsi à l'horreur l'occasion de déployer l'éventail complet de ses mirages". Reste que les incursions de Michaux dans les paradis et les enfers articifiels sembleraient davantage servir de repoussoir que d'appel.

Dans un tout autre sens, l'oeuvre de Charles Duits fait partie de ces livres positivement dangereux ( que Jean Paulhan évoque dans sa préface à l'Histoire d'O ) qui ne nous laissent pas tels que nous sommes, qui nous éveillent et nous transforment. Dans Le pays de l'éclairement , si Charles Duits nous donne l'envie de communier avec ce bulbe de cactus que les Indiens de l'Arizona appelaient "le don du Christ à l'homme rouge", c'est que le sens même de son expérimentation est toujours orientée vers l'éveil, l'élévation, l'accroissement vertical de conscience.

La voie singulière de Charles Duits est proche de la voie tantrique de la main gauche, car il n'est pas donné à tout le monde de pouvoir transformer le poison hallucinogène en remède "lucidogène" . Comme il le dit lui-même, "les illimiteurs sont des armes ambivalentes, à double tranchant" . Celui qui ose "chevaucher le tigre" (Julius Evola) ne sait pas d'avance s'il ne sera pas dévoré. Charles Duits y fait allusion en disant :"...si je perdais le commandement de la force qui m'habitait...". Sans cette force qui l'habitait, qu'il appellera la Force du Ciguri ou du "dieu vert", peut-être serait-il devenu toxicomane comme Roger Gilbert-Lecomte, mort à 36 ans.

De même, René Daumal, mort lui aussi à 36 ans, a payé de sa santé ses expériences d'états modifiés de conscience vécues dans sa première jeunesse en inhalant un poison très toxique : le tétrachlorure de carbone. Il en évoque les visions dans un texte inoubliable intitulé "Une expérience fondamentale ". En ce sens, Charles Duits fut un héritier du Grand Jeu . C'était un homme habité par la troisième faim, la faim métaphysique. Il était tout le contraire d'un intellectuel spéculatif comme le sont la presque totalité des universitaires, à quelques exceptions près. Il était un apprenti-sorcier opérant sur lui-même et payant physiquement de sa personne, un chercheur de vérité à travers et au-delà des mots dont l'impuissance lui sautait aux yeux : " le point de vue de la licorne échappe à la parole". Selon lui, le Peyotl accomplissait la transfiguration de la banalité. On pourrait dire du Peyotl qu'il est comme le sexe : mortis et vitae locus , lieu de vie et de mort. Le génie de Charles Duits est d'avoir transformé en lui la force hallucinogène de Peyotl en "illimiteur" de l'éveil visionnaire de la conscience. " Le Peyolt m'a libéré de mon "moi", conclut l'alchimiste Charles Duits après avoir découvert le nectar au coeur du poison.



(il a le "feu sacré" ... Hermès joueur)
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Message  Logos Ven 09 Avr 2010, 02:56

Carmen Amaya reine gitane descendante de la trés ancienne tribu chavori e baraje...

"Carmen Amaya c'est la grèle sur les vitres,un cri d'hirondelle,un cigare noir fumé par une femme reveuse,un tonnerre d'applaudissement. Lorsque sa famille s'abat sur une ville,elle y supprime la laideur,la lenteur,le morne,comme un vol d'insecte decore les feuilles d'un arbre"

Cocteau



Elle jette ses gestes comme des scintillations !... voyez moi ce corps qui bondit comme la flamme qui remplace la flamme, voyez comme il foule et pietinne ce qui est vrai !
Comme il détruit furieusement joyeusement, le lieu même ou il se trouve et comme il s'enivre de l'exces de ses changeme
nts

Paul Valery

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Message  Logos Ven 09 Avr 2010, 08:42

MAGANGA
(+ les yeux de ma chèvre + Simon de Samarie - dit le Magicien - et la Grande Puissance)

Dans certains courants du Bwiti on dit de quelqu'un qu'il est maganga lorsqu'il est "ouvert" a d'autres mode de perception...a d'autres plans de réalité.
Etymologiquement maganga dérive du verbe Tsogho kangara qui signifie chauffer,rechauffer...et d'une certaine manière Maganga est tout ce qui permet a l'etre humain de se renouveler,de se regenerer au contact de Muanga (celui qui rechauffe)...

Donc etre Maganga c'est posséder un "accés" a cette lumière qui rechauffe sans vraiment te cramer...et il s'agit d'une affaire de distance,d'apprentissage,de strategie pour éviter de se bruler avec le feu de Muanga (que les gnostiques dans un élan proto-Niezschéen nommaient la Grande Puissance...et que la gnose athée nomme l'Intensité)....

Evidemment naitre Maganga dans une société si peu encline a tolérer cet "accés" ou cette ouverture que la notre c'est s'exposer a vivre une vie "en parallèle"...a se heurter a l'incomprehension...a se faire traverser par les flux d'emotions negatives qui parcourent a grande vitesse le paysage psychosocial dans lequel ils se trouvent enfermés...a vivre sans bois de protection,a mème l'ecorce...a se bruler sans cesse a ce feu de la vision interieure qui devient un putain de supplice...tout ça et bien d'autres choses encore...

Et toujours dans le Bwiti on dose trés peu en bois un Maganga de peur de le cramer...son ouverture le projette trés loin avec trés peu...
Dans le documentaire "les yeux de ma chèvre" sur l'initiation d'un prètre Jesuite aux mystères Africains une interpretation trés belle de ce phénomène est proposé:
Il est dit dans la spiritualité Bantou que les hommes ont deux paires d'yeux...une externe et l'autre interne...les premiers s'ouvrent lorsque l'homme nait et les autres se ferment...au moment de la mort c'est l'inverse qui se deroule...et l'intiation permet d'ouvrir les yeux interne du vivant de l'initié.....un Maganga de naissance nait avec ses deux paires d'yeux ouvert et c'est trés perturbant pour lui...certains deviennent maganga a l'adolescence,lors d'un choc,d'une NDE...Une initiation réussit ( a un culte structuré ou tout simplement une initiation sauvage au mystère du vivant) permet d'intégrer et de gerer cette ouverture....
(j'ai appris recemment que dans une certaine branche du Missoko Ngonde Maganga signifie "beauté")....




j'ai fait référence au feu créateur Muenga (d'ou est issue le terme maganga)...il existe un personnage assez peu connu...un certain Simon de Samarie,un gnostique contemporain des premiers chretiens qui a écrit des choses sublimes sur ce feu...
Il reste peu de choses de son oeuvre,quelques fragments epars mais qui suffisent a nous révéler la profonde originalité et le radicalisme révolutionaire de sa vision...donc voila le truc....

Selon lui les visions mythique de la bible que la spiritualité hébraique a arraché a la luxuriance des désirs pour les transposer (fonction cathartique et castratrice obligent) dans le domaine de l'esprit appartienent avant tout a la "materia prima" du corps qui est le centre de l'univers...un bien joyeux programme en forme de Fuck Spirituality gnostique...le corps comme temple,église et terre-promise....

Il écrit ainsi que la grande révélation (mégalé apophasis) "sera scellée,cachée,envellopée dans la demeure ou la racine du tout a ses fondations.Cette demeure est cet homme né du sang et en qui est venue habiter la Puissance infinie"....l'homme,son sang et la grande puissance...les ingrédients funky du miracle et de la révélation...

Cette grande puissance (megalo dynamis) est un feu dont la nature est a la fois cachée et apparente...c'est l'energie de vie qui anime les ètres et les choses et c'est une potentialité qui doit ètre mené a l'unité de sa perfection pour que l'homme puisse devenir ce qu'il est...la Puissance c'est l'Intensité et le flux du vivant et tous ces termes bricolés que j'utilise a ma manière ici ou la....

"la puissance aidée par l'exercice devient la lumière des ètres,mais sans l'exercice elle n'est qu' inhabileté et ténèbres"

Dans la symbolique de son système la Grande Puissance est enclose sous forme de potentiel ou de semence (j'ai fait un reve recemment qui m'a aidé a comprendre ce truc) dans six racines (doubles et complementaires par symetrie) et en rassemblant les éléments ou elle etait éparse et en les actualisant,la Grande Puissance devient "septième puissance" (l'Hebdomade des Valentiniens)...donc une histoire de potentiel et de semence qui sont répandus en sept cercles et qu'il appartient ensuite de faire pousser jusqu'aux etoiles pour briller comme un lampadaires dans la nuit...d'ou l'idée de chemin car il s'agit d'un processus qui se déplie,car la Puissance se doit d'ètre activer pour cracher ses flammes...et il est important de réaliser qu'on active la Puissance grace a la conjonction des forces a la fois complémentaires et symetriques...homme/femme...eau/feu...bite/con..réalité/autre réalité....et l'amour-désir qui embrase le système pour transformer le monde en Feu de Joie permanent...

La Grande Puissance s'actualise dans le mème temps dans le microcosme humain de l'Hestos: "celui qui se tient debout,s'est tenu debout,se tiendra debout".....ce concept d'un homme debout au centre de lui mème et du monde,assumant sa Puissance potentielle (sa divinité potentielle en langage theologique) est aux antipodes du principe exprimé par le nom Jesus "Dieu a sauvé,sauve,sauvera"....point besoin ni de salut,ni de guérison...juste d'intensité et de puissance....une autre approche de la vie donc...

Je passe sur sa description pourtant fascinante de la Genèse faites a partir de la physiologie humaine (le paradis est la matrice,l'eden le placenta,et le fleuve qui sort d'eden le cordon ombilical) pour signaler que celui-ci cite l'Odyssée et la coexistence de l'ombre et de la lumière dans le devenir humain,il s'agit du passage ou la fleur de vie est offerte par Hermes (Exu):

"Sa racine est noire et sa fleur comme du lait,les Dieux l'appellent Moly" (a noter que d'aprés certains chercheurs il pourrait s'agit de l'harmal cousine orientale de l'ayahuasca)

Donc l'homme qui dans le perfectionement de son potentiel (par dela ombre et lumière) prend conscience de la présence en lui de la Grande Puissance, bénéficie du pouvoir de l'actualiser et de la recréer dans son devenir...si l'homme ne réalise pas sa putain de nature de Feu qui est son energie originelle et immanente il est condamné a n'ètre qu'un automate sans vie,un zombie fringué comme un clown...du canada dry en chair et en os...

Le Feu qui est flux energetique eternel lorsqu'il se matérialise dans l'ètre engendré s'identifie au desir liquide,a la force sexuelle...il y a somatisation de la Grande Puissance qui devient sang,foutre,jus et lait dans notre système et qui se manifeste dans le pouvoir d'engendrer par le désir mais aussi par la puissance du désir de recréer dans l'unité de ses fragments épars (comme le corps d'Osiris reconstitué par Isis qui ne pouvait se résoudre a perdre sa bite) cette Puissance qui est source et cause et mouvement de tout le vivant...

Et prendre conscience du flux permanent du vivant révèle dans la force du désir la source d'une volonté capable d'actualiser en chacun de nous cette Grande Puissance..le devenir Dieu troqué contre un devenir Vivant et Puissant jusqu'aux etoiles....

Et Simon fini donc par identifier la source de la Grande Puissance a l'arbre de vie et l'energie-feu-désir qui nous traverse a l'epée flamboyante qui tournoie pour garder le chemin de l'arbre de vie...et donc la conjonction désirante et amoureuse de l'homme et de la femme actualise l'incarnation de la grande Puissance et l'irrigation de l'Arbre de Vie...il n'y a qu'un choix qui fasse vibrer la Puissance...celui de l'Amour...

Des sa conception chacun reçoit l'etincelle de la Grande Puissance et il appartient a chacun d'entretenir son Feu afin de réaliser en lui la présence de cette energie qui crée et se crée sans commecement ni fin...le flux du vivant...car chacun est en mesure de passer de l'etat de recepteur d'energie a la capacité d'agir sur lui mème et la réalité.
Transcendant le couple contre-nature de l'homme et de ses Dieux,l'homme de la Grande Puissance invente un univers qui lui appartient a lui seul,il est créateur en activant le potentiel de son Feu inside,cette intensité par laquelle chacun s'assure le privilège de devenir la totalité de la vie qu'il porte en lui....

"Les portes de la terre sont ouvertes,les portes du ciel sont ouvertes,la route des fleurs est ouverte.Mon esprit a été entendu par l'esprit du ciel,par l'esprit de la terre,par l'esprit des fleurs"
(megalos dynamis)

"Si tu veux voir la réalité de ce mystère,regarde l'image sublime de l'union qui est consommé par l'homme et la femme.A ce moment la femme reçoit la puissance de l'homme et l'homme lui aussi reçoit sur lui la puissance de la femme car tel est l'effet de la semence"
(Apocalypse d'Asclepius)
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Message  Charly Alverda Ven 09 Avr 2010, 11:18

Bonjour

Bien intéressant ton Simon le gnostique. Cet enseignement, faut-il le rappeler, fonde la quintessence (si je puis dire !) de l'alchimie rose-croix.

Voici un diagramme de Valentin Weigel qui me paraît résumer cette Genèse qui doit s'accomplir dans la matrice de l'espace/temps.

http://www.alchemywebsite.com/images/amcl45.jpg

( je n'ai pu trouver illustration plus grande, les Manuscrits d'Altona l'ont reprise.

Cordialement,

C...a

Charly Alverda

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Message  Logos Ven 09 Avr 2010, 15:05

Oui ce Simon me plait bien aussi !
Il se baladait avec une prostituée du bordel de Tyr, Hélène, qu'il assimilait à la Sophia
ça me donne l'idée d'un fil consacré aux prostituées sacrées (Taureau)

pur son des balkans :





( born to be wild ! un pèlerinage est un désapage )

une playlist deezer très bien (album "opa hey") : http://www.deezer.com/fr/music/kottarashky/opa-hey-484882

"écrire c'est tracer une route" (? ... digne de Deleuze)

"Aucun siècle n'est plus remarquable pour l'observateur paisible que le nôtre. Partout il y a fermentation dans l'esprit comme dans le coeur de l'homme ; partout il y a combat de la lumière avec les ténèbres, des idées mortes avec les idées vivantes, de la volonté morte et sans puissance avec la force vivante et active ; partout enfin il y a guerre entre l'homme animal et l'homme spirituel naissant.
Homme naturel !... renonce à tes dernières forces, ton combat même annonce la nature supérieure qui sommeille en toi... Tu pressens ta dignité, tu la sens même ; mais tout est encore obscur autour de toi,, et la lampe de ta faible raison n'est pas suffisante pour éclairer les objets auxquels tu devrais tendre." Eckartshausen

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Ciudad y absimos, Xul Solar

et un texte de Stelio sur la "gynécologie négative" (!)
(désolé c'est très patchwork mais bon... je fais avec ce qui arrive, re-surgit, etc...)

Dans un chapitre de son ouvrage Sphères nommé "gynécologie négative" Sloterdijk explique que l'etre humain va occuper dans l'existence une place conditionnée par rapport a l'espace maternel...

La mère n'est pas une personne...c'est un lieu,un espace de resonance.

Les anciennes cultures n'ont pas cessé de conceptualiser et de symboliser leur intuition que mème lorsqu'ils sont nés ils sont toujours dans le ventre de leur mère...de la mère biologique a la mère metaphorique...dans le giron du cosmos,pachamama ou magna mater.

D'un interieur etroit vers un interieur plus ample...dilaté jusqu'aux confins du visible...
Mais cette vision possède une dimension protectrice...

C'est l'etre-dans le monde qui est un etre-dans la mère...Mère Nature du pantheisme matriarcal...
Puis l'etre-dans le monde deviendra etre-dans Dieu et puis a la suite d'une autre mutation il deviendra etre-jeté dans le monde....premier contact avec l'exteriorité radicale...

Et c'est ce qui explique peut-ètre que pour les modernes la naissance constitue une sorte de catastrophe...
Cioran dans "de l'inconvenient d'etre né" explique que le pire pour nous réside dans le passé car ce n'est pas tant la mort que nous craignons,nous fuyons la catastrophe de la naissance...(c'est le fondement de la tragedie grecque..la sagesse du sylène)
Otto Rank dévellopera ses theories psychanalytiques sur le traumatisme de la naissance et Grof posera les matrices péri-natales comme constitutives du caractères des individus....Naitre est devenu une rupture,un choc...

Mais cette rupture c'est avant tout celle du 2...car si on considère aujourd'hui l'homme comme un individu coupé du reste du réel,isolé,il s'agit d'une représentation normative et généré par notre grille d'interprétation...l'individu est une creation trés recente qui est apparu en mème temps que la sphère de l'intime,du privé...

Il existe une logique de la symbiose...l'etre humain emerge d'une relation d'imbrication,de symbiose avec sa mère qui n'est pas une personne mais un lieu qu'il ne quittera jamais vraiment...et la vie intra-uterine est dans de nombreuses traditions une existence duelle...on est double et le placenta est cet accompagnement anonyme...tous les humains sont des jumeaux de nature occultes car la plupart ont rejetés leur double et oublient qu'ils existent dans la relation avec l'autre avant d'etre un individu isolé...ce vide de la relation primitive,ce manque est la source vive qui alimente tous les autres manques,toutes les compulsions...

"Le rejet du souvenir du proto-duel fait naitre une disposition générale a de mauvaises constitutions de succédanés.
On oublie comment l'on trouve lorsque l'image de ce que l'on recherche est détruite...
Les gens qui sont le mieux immunisés contre les relations malignes sont ceux qui entretiennent une relation discrète avec leur jumeau occulte
....
Ce qui se considère comme individu n'est que le reste rétif d'une structure de couple excavée ou echouée.
Les hommes n'existent que comme particules ou comme pole de sphères,il n'existe que des couples et leur extension"
(Sloterdijk)

L'Homme processus de relation,de symbiose,de croisement (tranca-rua) et d'entre-deux (bardo) a partir de la scène primitive du 2...
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chemins qui ne mènent nulle part Empty Re: chemins qui ne mènent nulle part

Message  Logos Sam 10 Avr 2010, 03:09

UG
au milieu des épines je marche
cosmopolite : "la rose ne se trouve point sans épines"



Aimer

bref, le début est de mon pote Stelios et ensuite c'est une entretien avec UG (y'a un passage assez dingue sur la "renaissance de UG"... "au delà de l'occultisme" ... la vérité est ailleurs Cyclope ...

à moins qu'elle ne soit entre les mains des alchymistes ... bien qu'elle leur échappe, comme la carpe (poissons in the océan, Némo, la Vie) qu'aucune carafe (cabale, gradale) ne peut saisir ... ou comme un savon avec plein de bulles (la vérité est trop légère, drôle) ... ou comme un tison brûlant qui passe mains en mains... vérité plasmatique

et si la vérité est si "drôle" (ce qui implique que la vérité doit être vécue, c'est un empirisme, quelque chose qui se voit ... véda) c'est bien parce qu'elle est fluide, et empirique !! (Fou du tarot)
elle ne peut être "dite", fixée
la vérité n'est elle pas l'autre nom de "l'esprit universel" que les alchimistes voulaient recueillir (on retrouve encore les histoires d'urnes) ?

(désolé pour le style ... j'écris ce que je pense)

***

J'ai appris la mort d'UG,personnage hors du commun,iconoclaste,autour duquel se sont préssés de nombreuses sommités spirituelles,politiques et scientifiques de notre temps....UG m'a appris beaucoup plus de choses que quiconque,l'importance du corps,d'expulser de mon système l'influence d'un maitre a penser autre que le vivant lui mème,ainsi sa parole fait echo a celle de l'hyperespace et du soufisme anatolien qui déclare que le soufi est comme l'abeille qui fait son miel avec toutes les fleurs.Intégrer la vision d'UG fut quelquechose d'aussi violent en terme de changement de perspective que mes premières immersions dans l'hyperespace.
Pour ceux qui ne le connaisse pas(et pour les autres),voici une présentation d'UG,une interview et un temoignage....


L'ÉVEILLÉ IMPERTINENT
Entretien de Joël Labruyère avec Charles Antoni qui a publié Pertinences Impertinentes, un témoignage de sa rencontre avec Uppaluri-Gopala Krishnamurti, «anti-gourou» indien.
«Que l'Inde produise des gens comme moi, puis les proclame "illuminés" est la preuve qu'il y a quelque chose qui ne tourne pas rond dans cette contrée. Si l'enseignement est faux, c'est que les maîtres sont faux. C'est la raison pour laquelle j'ai dû tout rejeter en bloc. Certes, j'ai pratiqué ce que disent les livres. J'ai étudié le vedanta, mais je l'ai rejeté par la suite, car il n'y a rien dedans. J'ai été confronté à quelque chose de radicalement différent de ce que j'avais été éduqué à croire, de ce que je pouvais penser, sentir et expérimenter.» U. G.
Joël Labruyère: Originaire de l'Inde, U. G. Krishnamurti - à ne pas confondre avec l'autre Krish-namurti, mondialement célèbre - est assez peu connu. Gopala ne veut pas être importuné, et vous êtes le dernier à l'avoir rencontré pour lui soutirer quelques confidences. Peut-on dire de ce personnage qu'il est une sorte d'anti-gourou?
Charles Antoni: U.G. est un personnage au-delà de toutes les normes. C'est un anti-tout. Il vient de Madras où il fut élevé dans le cadre de la Société Théosophique. Ses parents, qui lui prédisaient un destin particulier, l'avaient mis dans une école théosophique pour qu'il bénéficie d'un environnement privilégié. Il a suivi l'évolution de Krishnamurti, l'enfant chéri des théosophes, élevé pour devenir le messie du vingtième siècle, mais qui leur a cassé la baraque en rejetant toute autorité spirituelle. Cela lui a sans doute montré la voie. U.G. a poursuivi sa recherche en rencontrant d'autres maîtres tel Ramana Maharshi, mais je crois que Krishnamurti l'a beaucoup influencé. Après la rupture de Krish-namurti avec la sphère des «maîtres», U.G. a conclu que tout cela n'était qu'un fatras.
J.L.: Krishnamurti a dit: «J'ai pulvérisé le rocher sur lequel j'ai grandi», et «il n'y a pas de chemin qui conduit à la vérité.» UG ne veut-il pas à en rajouter une couche?
C.A.: Oui, dans la foulée, on peut dire qu'U.G. a voulu pulvériser Krishnamurti également, du moins en paroles. U.G. pense que Krishnamurti s'est malgré tout cantonné dans une position d'autorité, tout en rejetant toutes les autorités. Quant à lui, U.G. rejette radicalement toutes les spiritualités. Il pense que cela ne mène nulle part. Il rejette également le matérialisme, ce qui signifie qu'il ne reste pas grand chose. C'est pourquoi U.G. peut être dangereux pour des personnes qui n'ont pas assez navigué à travers les doctrines spirituelles. Tout à coup, on ne sait plus à quel saint se vouer. Si tout est bidon, où sont les bornes pour se tenir debout? Par contre, l'expérience d'U.G est instructive pour un chercheur qui s'est cassé la figure sur les peaux de bananes du supermarché spiritualiste.
J.L.: Quelle est l'idée dominante qui ressort de la démarche d'U.G.?
C.A.: Il dit qu'on a très peu de chance d'arriver à quelque chose. Son idée, c'est de retrouver l'état naturel, ce que nous sommes tout simplement. Il ne s'agit pas de retourner à l'état animal, mais de ne prendre en compte que les besoins naturels. Il faut revenir à l'état naturel, sans la complication du mental. Pour U.G., le mental est en trop. Cela ne nous empêche pas de savoir ce qu'est un feu rouge, mais la connaissance utile s'arrête là. Je pense que dans le fond, il nie l'évolution humaine en prenant pour exemple l'état lamentable du monde. S'il y a une certaine évolution technologique, on voit bien par ailleurs qu'il se crée des foyers de guerre partout. L'évolution humaine est rudimentaire. Elle n'est faite que de bonnes intentions. U.G. prend l'exemple de l'Inde. Voilà une grande civilisation spirituelle où l'on crève de faim en invoquant le ciel. Il y a quand même un problème.
J.L.: Non seulement U.G. conteste la tradition spirituelle, mais il considère les grands initiés comme des imposteurs. Il parle du Bouddha comme d'un charlatan qui aurait fait plonger l'humanité dans des conditions encore pires. Comment expliquer ce point de vue extrémiste?
C.A.: Je crois qu'il s'agit de provocation. Si U.G. avait connu personnellement le Bouddha, il l'aurait sans doute apprécié. Sa provocation est dirigée contre ceux qui ont transformé le message originel. C'est contre les intermédiaires que U.G. s'érige. Il dénonce les magouilles des intermédiaires qui fabriquent des idoles mortes avec la vie elle-même. Dans la philosophie du Chan, on dit: «Si tu vois le Bouddha, crache lui dessus.» Pour les initiés, cette attitude n'est pas iconoclaste. Elle est libératrice.
J.L.: U.G. ne nie pas avoir vécu un état d'illumination spécial qu'il appelle sa «calamité». Il s'agit d'une expérience très curieuse avec apparition de phénomènes physiques et de traces mystérieuses sur le corps. On pense à une expérience tantrique. De quoi s'agit-il?
C.A.: Il parle d'une calamité physique, mais on ne sait pas s'il s'agit d'une montée de kundalini ou d'un processus inconnu. U.G. a vécu cela comme une transformation biologique qu'on ne peut pas relier avec une expérience traditionnelle. Déjà, les Théosophes clairvoyants ne comprenaient rien au processus de transformation de Krishnamurti. Il s'agit de quelque chose qui est au-delà de l'occultisme. Cela proviendrait d'une autre dimension. Cette force ne toucherait que ceux qui veulent sortir du circuit de l'évolution planétaire.
J.L.: U.G. parle d'une renaissance de la glande du thymus comme certains adeptes de la tradition hermétiste occidentale. C'est un courant initiatique assez secret.
C.A.: Oui, le système glandulaire est d'une importance fondamentale dans la transformation intérieure. Le contrôle du fonctionnement glandulaire donne le pouvoir sur tout, et particulièrement le thymus qui est le centre de la vitalité et de l'immunité. Cette glande, située derrière le sternum, est atrophiée chez l'adulte, mais elle constitue le réservoir de vitalité chez l'enfant jusqu'à sept ans. U.G. semble connaître le processus de régénération par le thymus. A quatre vingt six ans, il a d'ailleurs l'allure d'un adolescent.
J.L.: Les adeptes de l'alchimie interne disent que le thymus peut se réveiller et produire à nouveau des hormones qui vont servir à édifier un être éternel à l'intérieur de la créature mortelle que nous sommes. Il s'agirait d'une renaissance. On pense que les cathares ont été massacrés parce qu'ils pratiquaient cette initiation.
C.A.: Dans le Christianisme, on représente le Christ avec le cœur ouvert et une lumière rayonnante au centre de la poitrine. C'est l'indication que la libération passe par le cœur, et qu'il s'agit d'un processus organique, au lieu du mysticisme dont on entoure ce symbole. Si sternum signifie «rayonnant», on comprend mieux la notion d'amour rayonnant, mais comme dit un maître japonais: «Quand j'entend parler d'amour, je frappe.» C'est pourquoi, lorsqu'il entend parler d'amour, U.G. devient acerbe, car il rejette la sentimentalité, ce qui ne l'empêche pas d'être charmant et de bonne compagnie. L'amour réel n'est pas celui qu'on voit dans la vie ordinaire. L'amour n'est pas de l'humanitarisme. C'est un état qu'on ne peut connaître qu'après un processus de renaissance, mais U.G. ne fait pas de théorie à ce sujet. Il ne dit même pas qu'il faut essayer d'y parvenir. Cela arrive par accident. Il parle d'une «calamité» qui lui est tombée dessus et qu'il supporte comme tout le reste.
J.L.: Mais si on ne peut rien faire, à quoi bon se fatiguer à chercher?
C.A.: U.G. dit que malgré tous nos efforts, nous avons peu de chance. On ne sait pas comment et pourquoi ça nous tombe dessus. Il est fort possible que cela arrive lorsqu'on ne croit plus en rien, quand la limite de la désillusion est atteinte. Celui qui est un véritable baroudeur, et qui est parvenu au point où il a tout laissé tomber, à sans doute les dispositions requises, à condition qu'il demeure assoiffé d'absolu. On retrouve cela dans le Zen: l'illumination survient au moment où on s'y attend le moins. C'est l'idée du Chan également. U.G. insiste beaucoup sur cette transformation biologique dont les maîtres spirituels parlent peu, peut-être par prudence, ou parce qu'ils n'y ont pas accès eux-mêmes.
J.L.: On peut donc dire que U.G. n'est pas un nihiliste, mais qu'il rejette uniquement ce qui n'a aucune importance à ses yeux. U.G. ne cherche pas à transmettre sa connaissance. Il ne veut même pas en parler, alors qu'il prétend être libéré de tout souci et de la peur. Pourquoi n'en fait-il pas profiter les autres?
C.A.: A mon avis, c'est une question de tempérament. Certains sont disposés à en parler et d'autres, non. Le caractère de U.G. c'est de prendre les choses comme elles sont sans se poser de question. Il a toujours vécu à la limite, puisqu'il a été clochard, dormant dans la rue. Il a sauté à pieds joints dans un lâcher-prise absolu. Il était prêt à se laisser mourir, et d'ailleurs, en cas de maladie, il se «couche dans un coin et attend en gémissant comme un chien.» Il affirme qu'un être vivant n'a pas à se poser de question sur la vie et la mort, ou la vie après la mort. Quelqu'un de vivant est simplement occupé à vivre.
J.L.: U.G. ne donne-t-il pas l'impression d'avoir atteint la sérénité parce que quelque chose de nouveau est programmé dans son corps, et qu'il sait qu'il est tiré d'affaire?
C.A.: Pour lui, l'idée d'atteindre quelque chose n'existe pas car il a abandonné tous les concepts. Bien qu'il fasse preuve d'une compassion naturelle, on ne trouve chez lui aucune trace de nos bons sentiments. Il n'est pas missionné pour sauver qui que ce soit. Selon lui, celui qui prétend vouloir aider autrui démontre qu'il éprouve encore des besoins. Vouloir faire du bien ne serait qu'un besoin égocentrique. U.G. va encore plus loin, puisqu'il prétend que tout désir d'accomplir une action provient de l'attachement. Il semble avoir décroché de toutes les convenances, alors qu'il continue à vivre normalement à Londres dans une maison confortable. Personne ne sait d'où lui vient l'argent, car il ne donne pas de conférences et n'écrit pas de livres. Aujourd'hui, il refuse même les interviews, et j'ai été le dernier à l'interroger. On sait qu'il voyage, il va en Chine ou ailleurs, sans laisser d'adresse. Pourquoi voyage-t-il? Personne ne le sait.
J.L.: Est-ce qu'en approchant ce personnage, on est tenté de l'imiter?
C.A.: J'ai rencontré quelqu'un qui s'est débarrassé de toutes les idées que nous traînons péniblement derrière nous. Mais il n'y a rien à imiter. Lorsqu'on pige le truc, on n'a pas envie d'être comme U.G. ou n'importe qui d'autre. On est soi-même. Lui, à quatre-vingt six ans, avec son physique enfantin, donne l'impression d'une grande légèreté. Il adore cuisiner pour ses invités, mais je ne l'ai vu manger que des céréales avec du lait comme un gosse. Il ne vous accable pas de théories. C'est bien rafraîchissant



INTERVIEW:

question: Quand vous dites " je ", quel concept avez-vous de vous-même ? A quoi ce " je " fait-il référence ?

U. G. Krishnamurti: Pour moi, le " je " est un pronom singulier à la première personne. J'ai découvert cela étant très jeune. Ceci dit, je ne pense pas qu'il existe quelque " je ", ou Soi, ou n'importe quel autre terme pour désigner ça.
Vous ne pouvez en aucune façon vous séparer de cet organisme vivant, sauf au travers des concepts ou des idées qui vous ont été inculquées. Le seul moyen que vous avez de vous séparer de quel que soit ce que vous l'appelez : le " je " ou le Soi ou l'Atman, c'est d'utiliser la connaissance. Sinon, vous n'avez aucun moyen pour vous séparer de ce que vous appelez " vous ", " je ". Bien sur, j'utilise " je ", j'utilise aussi " mon " parfois ; " ma " fille quand je la présente à quelqu'un, ou " ma " sœur. Ma femme est décédée il y a trente-cinq ans, donc il ne m'est plus d'aucune utilité d'en parler comme étant "ma" femme. Mais en réalité, je n'ai aucune relation que ce soit avec " ma " fille ou avec une personne que je présenterais comme " mon " ami. Je ne peux me séparer et me considérer que quand j'utilise la connaissance que j'ai du Soi, du " je ", ou de l'Atman, ou quel que soit ce qu'il est. Donc, cette connaissance a été rentrée là-dedans, dans l'ordinateur, la base de données ou base de mémoire, par la culture ou la société. Ceci dit, je ne pense pas, jamais avoir la moindre idée quant à ce que je pourrais bien être.

Il n'y a ni intérieur, ni extérieur. Je ne peux me distinguer de vous qu'à travers la connaissance que j'ai de vous. Je ne me dis jamais que vous portez des blue-jeans. Je sais que ce sont des blue-jeans. Dès que je dis : " Ce sont des blue-jeans ", la connaissance que j'ai des blue-jeans disparaît. Donc, je ne peux pas dire que je ne sais rien. Quand je dis que : " Je sais que ceci est bleu, et que le ciel est clair ", alors je me retrouve à nouveau dans la même situation qui est celle de ne vraiment pas savoir ce qu'est ce que je regarde. Je ne me dis jamais : " Le temps dehors est clair ". Jamais. Et, si vous me le demandiez, je répondrais : "Le temps est clair et ensoleillé, il fait très bon ". Votre question fait jaillir toutes les informations présentes là, à l'intérieur. Jamais je ne me dis : " Il fait beau " ou je ne me dis jamais : " Il fait nuit " non plus. Mais je ne suis pas du tout en train de dire que : " Je ne sais pas ". Je sais.


Donc, je ne peux absolument pas me séparer de ce qui se passe là dehors, ni de ce qui se passe dedans. S'il n'y a pas de séparation de ce que vous êtes en train de regarder, vous ne pouvez distinguer ce qui se déroule dehors de ce qui se déroule dedans. Il n'y a ni intérieur, ni extérieur ici. L'œil physique ne regarde pas cela comme étant " blanc ", ni jamais il dit " c'est foncé ". Les perceptions sensorielles ne traduisent absolument rien au sujet de ce qui se déroule là dehors ou ici en moi. Donc, je ne peux en aucune façon me séparer de ce que j'observe là dehors ou là dedans, en moi. Je peux dire : " Ceci est moi ", " Cela n'est pas moi " ; " Je suis heureux ", " Je suis malheureux " ; " Je suis avare ", " Je ne suis pas avare " ; " Je suis jaloux ", " Je ne suis pas jaloux ". Ils ne représentent rien pour moi.

Q : Alors, n'avez-vous aucune identification avec ce qui se passe dans votre vie de tous les jours ?

U.G. : Non, je n'aime pas utiliser le mot identification. Je ne traduis jamais ce qui se passe afin de cadrer avec ce que je sais. Le besoin ne se présente que lorsqu'une demande survient du dehors. Les actions ne surviennent jamais d'elles-mêmes. C'est quelque chose d'automatique. Pour une raison ou une autre, dans la relation de cause à effet, l'espace entre les deux n'opère pas tout le temps. Ainsi, lorsqu'une demande se présente, je peux ensuite dire que cela est vraisemblablement la cause de ceci, et que ceci est le résultat de cela, mais en réalité, il n'y a aucun espace entre cause et effet. Donc, l'instrument que nous utilisons, qui est la pensée, ou même différentes pensées, naît de la relation de cause à effet, et il vous est impossible de comprendre quoi que ce soit sans créer l'espace entre la cause et l'effet.

Par exemple, la mort n'est qu'en soi un concept. Le corps ne sait pas qu'il est en vie en ce moment et vous ne serez pas là pour présider votre propre mort. Donc, concrètement parlant, je ne peux en aucune façon me dire que je suis en vie, ni savoir que je suis vivant. Si vous me demandez : " Êtes-vous vivant ou mort ? " Je répondrai certainement par : " Je suis vivant. " Pourquoi dirais-je cela ? Je dis que je suis vivant en raison de ce que les physiologues m'ont appris et de ce que les docteurs nous disent. Comme je suis capable de parler et de réagir, ils en concluent que je suis un être vivant. Cela constitue le savoir commun transmis à chacun de nous, mais en aucune façon je peux faire l'expérience du fait que ceci est un organisme vivant. Impossible. Ainsi, lorsqu'il sera mort, il en sera fini de notre connaissance accumulée.

Nous ne nous intéressons qu'à une seule chose : " Comment ? " Tout le monde demande : " Comment ? ". " Comment " devrait être supprimé de toutes les langues ! " Comment ? " signifie que vous voulez savoir. En sachant de plus en plus de choses, vous maintenez la continuité de ce savoir. Par conséquent, vous refusez qu'il prenne fin, voyez-vous. Nous en savons beaucoup, pourtant nous posons tous constamment cette question " Comment ? ".

Q : Saviez-vous ce que vous recherchiez quand vous étiez jeune ?

U.G. : J'étais en réalité et dans les faits à la recherche d'un homme comme moi, qui est ici maintenant. Quand je dis : " Comme un homme comme moi ", vous allez me lancer la question : " Savez-vous ce que vous êtes ? " Quelque chose vaguement de ce genre. Donc, il m'a fallu rejeter tout le monde, vous voyez. Ce n'est pas que je me sois dis que j'étais à la recherche d'un homme comme ce type assis ici, mais lorsque je me suis dit sincèrement : " C'est celui que tu cherches ", il a alors disparu, complètement et entièrement.

Un jour, je me suis dit : " Pourquoi ai-je gaspillé quarante neuf foutues années de ma vie à vouloir être éveillé ? " Je me suis ensuite dit : " Maintenant tu es un éveillé. Tu es dans le même état que tous ces maîtres spirituels : Bouddha, Jésus, tous. " Ceci m'a frappé si fort : " Jusqu'à hier, tu te disais vouloir être un éveillé comme tous ces gens. Maintenant, tu es en train de te dire que tu es éveillé et que tu es au même niveau que tous ces maîtres spirituels. " J'en ai été littéralement sonné. Je me suis alors dit : " Ce sont eux, les maîtres qui te disent que toi, tu n'es pas éveillé puisqu'ils m'ont transmis le savoir au sujet de la façon dont fonctionne un éveillé. En fait, c'est ce même savoir qui m'informe aujourd'hui que je suis un éveillé. Donc, cette expérience n'a rien de spécial. " Je me suis demandé : " Alors, comment peux-tu jamais savoir que tu es un éveillé ? " Ensuite, ce questionnement a déclenché un genre de tourbillon. Il s'est poursuivi : " Comment pourras-tu savoir si tu es dans le même état que tous ces gens ? " Ça s'est poursuivi sans discontinuer pendant quinze minutes, jusqu'à ce que ça s'arrête net. Ce qui me restait, en fait, je n'en sais rien du tout. Que me reste-t-il maintenant ? Je ne dis pas cela par modestie. Je ne peux tout simplement pas me demander : " Qui es-tu ? Qu'est-ce que tu es ? Qu'y-a-t-il ici ? ".

Q : Pourriez-vous dire qu'il ne manquait plus quelque chose, que l'impression de devoir découvrir quelque chose avait disparu ?

U.G. : Rien, voyez-vous.

Q : Ainsi, c'était complet ?

U.G. : C'était fini. Ensuite, la chose la plus étrange se produisit à partir de ce moment : Les sens prirent le dessus. J'ai ainsi découvert la façon dont les sens opèrent véritablement. Il n'y avait aucun transmetteur intermédiaire que ce soit, qui puisse dire : " Ce soleil est beau " ou " Il fait sombre " ou " Ceci est dur, ceci est mou ". Je regardais une vache dans le champs, et demandai à Valentine, alors assise sur le banc à côté de moi : " Qu'est-ce que c'est ? ". Elle répondait : " Une vache ". Puis, cinq minutes plus tard, tel un enfant, je lui demandais à nouveau : " Valentine, qu'est-ce que c'est ? " Elle en était dégoûtée : " Combien de fois dois-je te dire que c'est une vache ? Ne le sais-tu pas ? " Voyez-vous, au début j'étais intrigué. Je ne savais même pas ce que c'était. Aujourd'hui je suis dans la même situation et je ne sais jamais ce qu'est ce que je regarde. Si vous me demandez : " Qu'est-ce ? " Je répondrais : " C'est une vache ".

Q : Mais quand les pensées vous venaient à l'esprit, est-ce que tout ...

U.G. : Une différence, c'est que je ne peux absolument pas tirer un trait et me dire, ou dire à d'autres, que je fonctionnais d'une certaine façon avant et que je fonctionne d'une autre maintenant. Je ne peux pas fixer de frontière. J'utilise toujours cette comparaison rudimentaire : après le lavage et avant le lavage. Je n'ai aucun moyen de savoir comment je fonctionnais. Mais en fait, je vous le dis, il ne s'opère en moi aucune modification ; sauf le désir, voyez-vous, je voulais être quelque chose de différent de ce que je pensais être. C'est la seule chose qui ne soit plus là. Et, autre chose, il m'est impossible de créer une image en moi de ce à quoi vous ressemblez. Si je me tourne vers le mur, m'éloignant ainsi de vous, cette caméra (il pointe son doigt vers ses yeux) se focalise sur le mur, et je ne peux absolument pas créer une image de ce à quoi vous ressemblez. Impossible. Et si je me tourne à nouveau de ce côté et que je vous regarde, je n'ai pas besoin d'interpréter et de me dire que : " Ceci est vous et vous portez des blue-jeans ". Je ne me dis jamais tout ceci, car ça ne m'est pas nécessaire en ce moment.

Je ne peux absolument pas créer ne serait-ce qu'une seule image. Bien que je connaisse Paul depuis trente ans, je ne me souviens pas de ce à quoi il ressemble, mais lorsqu'il se trouve ici devant moi, l'ordinateur projette l'image et le reconnaît, mais jamais il ne se dit que ceci est Paul. Ce n'est pas parce que je ne le sais pas. La base de données, la base de mémoire n'est pas du tout influencée par l'interprète, ou par celui qui fait ressortir ce qu'il est nécessaire de savoir. Dans ce sens, je ne peux pas créer d'image de quoi que ce soit, de ce à quoi ceci ressemble. Ça m'est impossible.

L'attention totale n'existe pas du tout. Ce n'est tout simplement pas possible. Par exemple : Quand vous observez ce rideau s'agiter dans le vent, c'est là la seule chose qui requiert votre attention. Je ne m'explique jamais à moi-même ce que les yeux observent et je ne peux en aucune façon me séparer de ce qui est là. Je ne peux me distinguer de ce qu'observent mes yeux que si le besoin s'en présente. Ce besoin ne proviendra que si quelqu'un me demande quelque chose. Comprenez-vous ? Donc mes actions ne s'initient jamais d'elles-mêmes. Jamais. Ainsi, au moment où la pensée surgit, l'action est terminée. La séparation ne se produit que lorsque la connaissance survient et me dit : " Ceci est un rideau blanc. " Voyez-vous, autrement, quel besoin aurais-je de me dire cela ? Mais, la raison pour laquelle nous le faisons est très simple. C'est parce qu'il nous faut maintenir la continuité de notre savoir. C'est la seule raison. Par exemple, vous direz : " Ceci est blanc et cela est bleu, vous êtes ceci et cela..." et vous continuez ainsi à n'en plus finir. Ce besoin est la seule chose qui agit ; ce n'est pas le " je ", ni le Soi, ni l'Atman. Il n'y a rien ici, en dehors du besoin de maintenir la continuité du savoir que vous avez des choses alentour et des choses ici (se désignant).

Ces temps-ci, je ne fais que parler de la façon dont les sens fonctionnent. Ce corps est né avec une intelligence extraordinaire, une intelligence qui n'a pas son pareil. Toutes les connaissances que vous possédez ne pourront jamais égaler cette intelligence. Vous ne le pouvez pas. Donc tout ce que vous pensez être bon pour ce corps ; quelles que soient les idées que vous lui imposez, il rejette tout. C'est pour cela qu'il n'a pas besoin de savoir quoi que ce soit, et il n'a pas besoin d'avoir quoi que ce soit de plus. Et ceci, est valable pour toutes les régions de notre existence. C'est donc pour cette raison que je me détourne de toute la technologie médicale. Je n'ai jamais consulté de docteur. Je ne mange rien de ce que tout le monde recommande. Et je dis, de façon catégorique, que les docteur des temps modernes sont les sorcières d'aujourd'hui ; et qu'en ce qui me concerne, la technologie médicale contemporaine est la sorcellerie des temps modernes. Tout ce qu'ils préconisent comme étant bon pour le corps, je n'y touche pas. Désignant la table : je consomme ces flocons d'avoine là. C'est ma dernière trouvaille ; cela s'appelle " super rapide ". Vous ne le trouverez qu'à Londres. J'en mange un petit bol auquel j'ajoute de la crème " double-riche ", " triple-riche ", " quadruple-riche " avec un tout petit peu de jus d'ananas congelé que je ne trouve qu'en Chine. C'est pour cela que je me rends dans ce pays où il y a des supermarchés internationaux. Sinon, je ne consomme ni jus de fruits, ni légumes, rien. Ce corps, voyez-vous, a besoin d'énergie, d'unités thermiques de base. C'est comme ça que je l'expliquerais (en riant). Ainsi, ce bol de flocons avec beaucoup de crème fournit au corps l'énergie dont il a besoin. Je n'effectue aucune promenade à pieds ni aucun autre exercice physique ne m'est nécessaire. Je suis en vie depuis 80 ans. Donc, rien de ce que nous considérons être bon pour le corps ne lui est concrètement bénéfique.

En fait, ce que je souligne sans cesse, c'est la façon dont le corps fonctionne une fois libéré de l'étranglement de la culture. Je ne fais que décrire cela. Vous ne pouvez aucunement contrôler le fonctionnement de ce corps. Vous n'y pouvez strictement rien. Le corps n'a en réalité pas besoin de tout ce que nous lui faisons absorber. Ce n'est qu'un mouvement vers le plaisir. Nous mangeons pour le plaisir. C'est un fait.

Q : Existe-t-il une telle chose que la Réalité ?

U.G. : Non, cela même si les scientifiques essayent d'affirmer qu'ils connaissent mieux la Réalité que tous les maîtres spirituels et tous les mathématiciens du monde. Vous ne pouvez aucunement faire l'expérience de la Réalité de quoi que ce soit. Je maintiens et j'affirme avec toute la force que je peux rassembler que ce que vous ne connaissez pas ne peut être expérimenté. Ce que vous ne connaissez pas est un concept, vous voyez ?

Q : Des gens utilisent le terme " pure subjectivité " afin de décrire la Réalité.

U.G. : Les philosophes ont parlé de " perception pure ". Il ne peut y avoir de perception, sans parler de perception pure, dénuée de celui qui perçoit. Tout ceux-ci sont des jeux que nous jouons avec nous-même et avec les autres. Il ne peut pas y avoir de perception sans celui qui perçoit. Et, pourquoi parler de perception pure ? Je ne comprends pas. Les Hindous ont également traité le problème de cette façon. Un disciple dit à un autre : " Mon gourou a atteint l'état de Turiya ; l'état le plus élevé. " D'après-moi, l'état de Turiya correspond à la maladie d'Alzheimer. Voyez-vous, dans cet état ils n'ont aucun problème ; ils ne reconnaissent rien et ne font aucune expérience de quoi que ce soit. Valentine avait cette maladie. Elle touchait tout afin d'établir une relation avec les objets qui l'entouraient. Le sens du toucher est l'activité sensorielle la plus importante. Les enfants commencent par lui et les quatre autres viennent ensuite.

C'est aussi pour cette raison que les gens qui pensent sans cesse sont quasiment aveugles ; ils n'ont jamais regardé quoi que ce soit de toute leur vie. Par exemple, ce jeune homme ici, ne l'a jamais regardée, ni elle lui (désignant le couple assis en face de lui dans la pièce), parce qu'il ne la regarde qu'à travers ce qu'il sait d'elle, et elle de lui. Vous projetez votre savoir sur l'autre personne, mais en réalité l'œil physique ne peut en aucun cas regarder quoi que ce soit. Il vous faut avoir une connaissance de ce que vous observez. Nous projetons cette connaissance sur ce que nous regardons. Il en va de même pour la Réalité dont ils parlent ; c'est quelque chose dont il est impossible de faire l'expérience et qui ne peut pas plus être connue, à moins d'utiliser la connaissance que l'on a de la Réalité des choses ; même si c'est un scientifique ou un religieux qui parle de Réalité ou de perception pure. D'abord, il ne peut y avoir de perception, encore moins de perception pure. Donc tout cela ne sont que théories, voyez-vous ?

Prenez les gens qui parlent de Dieu. Toutes les théologies qui nous accablent : l'ontologie, le théologique, les preuves cosmogoniques de l'existence de Dieu. Oh ! Mon Dieu, pourquoi nous cassons-nous la tête avec tout ce savoir ? C'est pour avoir plus de connaissances que vous et afin de me sentir supérieur. J'aurai de cette façon une supériorité verbale. Shakespeare n'avait à sa disposition que quatre mille mots de vocabulaire en mémoire (en riant). Et, aujourd'hui combien de millions en avons-nous ?


Extrait de Le Sage et la Femme au foyer par Shanta Kelker - (The Sage and the Housewife)

Cet ouvrage est un témoignage d'une Indienne proche de U.G. dans lequel elle relate leurs rencontres et entretiens en Inde avec différentes personnes, certaines des membres de sa famille, des amis communs ou des gens rencontrés ce jour-là.



'CONTRÔLER LES EMOTIONS' - (page 42 du livre anglais)

C'était un dimanche et Chandrasekhar bénéficiait de ses vacances de privilégié. Nous étions tous assis dehors en train de nous dorer au soleil. Comme à son habitude, U.G. demeurait silencieux et ignorant de ce que faisaient les autres autour de lui ; quand tout à coup Chandrasekhar prononça quelques mots au sujet des émotions. Plus tôt ce matin-là, U.G. avait souligné que l'homme n'est qu'un ordinateur, mais il refuse d'accepter ce fait. Lui rappelant cette remarque, Chandrasekhar dit : " Heureusement ou malheureusement cet ordinateur humain a des émotions et des sentiments. "

U.G. dit : " Voilà la misère de l'homme. C'est ça la condition névrosée. Toutes vos religions condamnent les émotions. Il n'existent pas de bonnes ou de mauvaises émotions ; toutes les émotions sont mauvaises. Pourquoi voulez-vous contrôler les émotions ? De toute façon, ce ne sont pas les émotions qui vous occupent. Tout ce que vous faites c'est discuter de la colère ou de la jalousie. Vous ne savez pas ce qu'est la colère en tant que telle. Vous êtes constamment en train de contrôler, réprimer, vivre avec ou être conscient sans choix ; vous êtes constamment occupés à quelque chose qui s'est évanouit. C'est déjà parti. C'est la pensée qui vous fait frapper quelqu'un - votre enfant, par exemple - et non la colère. Vous l'attribuez à quelque chose qui n'est plus là. Cet état de choses-là a provoqué ce mouvement de pensée insensé. Votre problème n'est pas la colère, mais la frustration. Vous n'êtes pas en train de vous occuper du désir. Le désir c'est la vie. Si vous détruisez le désir, vous détruisez la vie. Il 'est là' - et non pas 'doit être là' - que cela vous plaise ou pas. Vous êtes-vous libéré du désir ? Ne différenciez pas " bons désirs ", " mauvais désirs ", " désirs spirituels " et " désirs matériels ". Ils sont tous pareils. Tout ce qui vous intéresse c'est que vous ferez de ces désirs.

Nous formions une audience très sérieuse face à ceci, mais Kalyani est soudainement entrée et s'est mise à danser dans la pièce en frappant des mains. Tout la regardant, U.G. continua : " Vous êtes névrosés et elle est un cas clinique. Je ne vois pas la différence. Vous aussi êtes constamment en train de vous parler à vous-même. Elle parle tout haut, donc vous la traitez de folle et vous l'envoyez à l'asile. Ce à quoi vous pensez a une certaine logique qu'elle ne possède pas. Vos pensées empruntent des voies organisées, qui dans sa tête sont des voies expresses et c'est pourquoi vous pensez qu'elle est folle. Quelqu'un dans une maison de fous dira : " Je suis Jésus ", et vous, vous êtes assis-là en train de dire : " So-ham, Je suis Cela ". Quelle différence cela fait-il ? Vous êtes en train de faire exactement la même chose.

Nagaraj, qui jusqu'ici était resté assis en silence dit : " U.G., qu'êtes-vous précisément en train d'essayer de nous dire ? " U.G. répondit : " Cela dépend de vous, pas de moi. Voilà ce que vous semblez ne pas comprendre. Vous êtes le seul véhicule par lequel je puisse m'exprimer. Ce véhicule me déplaît parce qu'il traduit tout ceci en termes religieux. Ce n'est pas ce que je suis. Alors essayez autre part ou sur quelqu'un d'autre. Ce qui compte vraiment pour moi est de ne pas être assis ici et perdre mon temps. Je ne veux pas que vous me placiez dans un cadre religieux. N'importe quel autre cadre me conviendra. C'est ce que je me tue à vous dire. Donc quelle importance cela a-t-il que vous soyez ici ou là-bas, que vous nous parliez ou que vous parliez dans un ashram ou à qui que ce soit d'autre ?


Dernière édition par Logos le Sam 10 Avr 2010, 05:22, édité 8 fois
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