Le Parc royal de Bruxelles alchimique
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Le Parc royal de Bruxelles alchimique
Dans un autre fil, je vous donne quelques éléments relatifs au symbolisme alchimique de la Grand'Place de Bruxelles. Ici, avant qu'un quelconque tribun très populaire dans le petit monde de l'Alchimie ne plagie une fois de plus ces éléments et s'arroge des droits d'auteur pour en tirer gloire, popularité et bénéfices financiers, je souhaite publiquement vous fournir gratuitement quelques indices d'un symbolisme similaire appliqué à un autre haut lieu de la même ville : le Parc royal. Ce dernier s'étend entre le Palais royal (au sud) et le Parlement (au nord, rue de la Loi). Pour vous permettre de situer le site, voici une photo aérienne annotée :
Ce qui saute immédiatement aux yeux, c'est la perspective rectiligne qui permet de voir chacun des deux bâtiments depuis l'autre. Ainsi, logiquement, le roi "tient le Parlement à l'œil", et le Parlement surveille le roi. Le contrôle mutuel de ces deux institutions se trouve ici symboliquement matérialisé dans l'architecture du lieu. Mais il y a bien plus.
Comme la Grand'Place, ce parc de 450 m x 320 m est chargé de symbolisme. Ne détaillons pas ici l'histoire de sa conception et de ses transformations ultérieures puisqu'elle est bien résumée (quoique succinctement) sur Wikipedia. Si l'architecte Barnabé Guimard fut le concepteur des bâtiments environnants, c'est le discret et quelque peu mystérieux Viennois Joachim Zinner (1742-1814) qui, vers 1780, planifia l'organisation du parc : allées, statues, plantations, kiosques, bassins et fontaines. Celui-ci était-il membre de quelque loge secrète qui l'aurait initié aux sciences occultes et au symbolisme ? Rien n'est mois sûr. Les sources officielles à son sujet sont rares, le personnage est difficile à cerner, et sa fonction officielle ne correspond pas tout à fait au rôle qu'il joue vraiment ou qu'on lui fait jouer.
Issu d'une famille de jardiniers, il apparaît à Bruxelles sans qualification particulière. On sait que son oncle Charles fut désigné responsable de l'Orangerie du Parc par Charles-Alexandre de Lorraine ; Joachim lui succéda assez naturellement à ce poste. Fortement endetté par la faute de son oncle, Joachim ne se priva pourtant pas de s'absenter pour voyager. Par contre, on sait que Charles-Alexandre de Lorraine, celui-là même dont la statue équestre domine la Grand'Place, Gouverneur général des Pays-Bas autrichiens (dénomination de ce territoire qui n'était pas encore la Belgique) et sa belle-sœur, l'Impératrice Marie-Thérèse d'Autriche, le tenaient en haute estime et lui octroyèrent quelques rentes. Quadrilingue, Joachim Zinner présenta lui-même à la cour de Vienne l'immense maquette du Parc de Bruxelles construite par ses soins.
Plan originel
On sait que J. Zinner ne fut pas seul à décider de l'aménagement du Parc. Mais en fut-il réellement un de ses co-concepteurs, ou bien ne fut-il que l'opportun prête-nom d'autres planificateurs restés dans l'ombre ? Difficile à dire au vu des archives officielles... Toujours est-il que le projet ne démarre qu'après les décès de Charles de Lorraine et de l'Impératrice d'Autriche, sous Joseph II, et grâce à l'appui financier de mécènes privés auxquels on doit bien des statues et ornements. Et le projet lui-même semble directement inspiré du symbolisme maçonnique, même si plusieurs auteurs modernes cherchent à le nier ; à ce sujet, la polémique est loin d'être éteinte, et, faute de documents probants, nous nous référerons donc à la rumeur, à la "légende". Mais le mot "légende" ne signifie-t-il pas précisément "ce qui doit être lu" (dixit Larousse) ? Et ne provient-il pas du verbe latin "lego" dont un des sens est "léguer, laisser en héritage" ? Les légendes sont souvent une manière de transmettre un discret savoir à travers les siècles...
Et en effet, à tort ou à raison, il est aisé de repérer dans la disposition des allées la représentation des outils des Francs:.Maçons:., à commencer par le plus évident : le compas.
Lors de l'inauguration du parc, en 1785, quelques privilégiés purent monter dans une montgolfière afin d'avoir une vue générale de la bonne exécution de l'œuvre. Ce qui semblerait au premier abord n'être qu'une fantaisie touristique et festive est néanmoins un indice intéressant : la disposition des lieux s'exprime mieux lorsqu'elle est vue d'en-haut ! Mais à une époque où n'existaient ni Google Map ni la photographie aérienne, le piéton ordinaire n'était pas floué pour autant : le plan du parc était représenté sur l'une des statues voisinant le bassin principal, réalisée par le sculpteur Godecharle.
Alors, le Parc de Bruxelles, dessin (dessein ?) maçonnique ? Ou pas ?
Le fait qu'il soit situé "à l'Orient" de l'Hôtel de Ville, plein ouest par rapport au Centre, n'est pas un argument suffisant.
Mais un indice supplémentaire pourrait être pris en considération. La principale loge bruxelloise, dénommées " Les Amis Philanthropes", constituée le 17 février 1798 et à laquelle la reconstruction de la Grand'Place si chargée en symbolisme alchimique doit beaucoup, émit un cachet philatélique à l'occasion de son 200ème anniversaire :
Un hasard, peut-être ? Ben voyons !
Mais il y a plus encore, mais nous quittons alors la symbolique maçonnique proprement dite pour entrer dans celle spécifiquement liée à l'Alchimie...
Ce qui saute immédiatement aux yeux, c'est la perspective rectiligne qui permet de voir chacun des deux bâtiments depuis l'autre. Ainsi, logiquement, le roi "tient le Parlement à l'œil", et le Parlement surveille le roi. Le contrôle mutuel de ces deux institutions se trouve ici symboliquement matérialisé dans l'architecture du lieu. Mais il y a bien plus.
Comme la Grand'Place, ce parc de 450 m x 320 m est chargé de symbolisme. Ne détaillons pas ici l'histoire de sa conception et de ses transformations ultérieures puisqu'elle est bien résumée (quoique succinctement) sur Wikipedia. Si l'architecte Barnabé Guimard fut le concepteur des bâtiments environnants, c'est le discret et quelque peu mystérieux Viennois Joachim Zinner (1742-1814) qui, vers 1780, planifia l'organisation du parc : allées, statues, plantations, kiosques, bassins et fontaines. Celui-ci était-il membre de quelque loge secrète qui l'aurait initié aux sciences occultes et au symbolisme ? Rien n'est mois sûr. Les sources officielles à son sujet sont rares, le personnage est difficile à cerner, et sa fonction officielle ne correspond pas tout à fait au rôle qu'il joue vraiment ou qu'on lui fait jouer.
Issu d'une famille de jardiniers, il apparaît à Bruxelles sans qualification particulière. On sait que son oncle Charles fut désigné responsable de l'Orangerie du Parc par Charles-Alexandre de Lorraine ; Joachim lui succéda assez naturellement à ce poste. Fortement endetté par la faute de son oncle, Joachim ne se priva pourtant pas de s'absenter pour voyager. Par contre, on sait que Charles-Alexandre de Lorraine, celui-là même dont la statue équestre domine la Grand'Place, Gouverneur général des Pays-Bas autrichiens (dénomination de ce territoire qui n'était pas encore la Belgique) et sa belle-sœur, l'Impératrice Marie-Thérèse d'Autriche, le tenaient en haute estime et lui octroyèrent quelques rentes. Quadrilingue, Joachim Zinner présenta lui-même à la cour de Vienne l'immense maquette du Parc de Bruxelles construite par ses soins.
Plan originel
On sait que J. Zinner ne fut pas seul à décider de l'aménagement du Parc. Mais en fut-il réellement un de ses co-concepteurs, ou bien ne fut-il que l'opportun prête-nom d'autres planificateurs restés dans l'ombre ? Difficile à dire au vu des archives officielles... Toujours est-il que le projet ne démarre qu'après les décès de Charles de Lorraine et de l'Impératrice d'Autriche, sous Joseph II, et grâce à l'appui financier de mécènes privés auxquels on doit bien des statues et ornements. Et le projet lui-même semble directement inspiré du symbolisme maçonnique, même si plusieurs auteurs modernes cherchent à le nier ; à ce sujet, la polémique est loin d'être éteinte, et, faute de documents probants, nous nous référerons donc à la rumeur, à la "légende". Mais le mot "légende" ne signifie-t-il pas précisément "ce qui doit être lu" (dixit Larousse) ? Et ne provient-il pas du verbe latin "lego" dont un des sens est "léguer, laisser en héritage" ? Les légendes sont souvent une manière de transmettre un discret savoir à travers les siècles...
Et en effet, à tort ou à raison, il est aisé de repérer dans la disposition des allées la représentation des outils des Francs:.Maçons:., à commencer par le plus évident : le compas.
Le compas . | La truelle | L'Equerre | ||
Le niveau . | Le ciseau | La règle | ||
Le perpendiculaire | Le marteau | Le maillet |
Lors de l'inauguration du parc, en 1785, quelques privilégiés purent monter dans une montgolfière afin d'avoir une vue générale de la bonne exécution de l'œuvre. Ce qui semblerait au premier abord n'être qu'une fantaisie touristique et festive est néanmoins un indice intéressant : la disposition des lieux s'exprime mieux lorsqu'elle est vue d'en-haut ! Mais à une époque où n'existaient ni Google Map ni la photographie aérienne, le piéton ordinaire n'était pas floué pour autant : le plan du parc était représenté sur l'une des statues voisinant le bassin principal, réalisée par le sculpteur Godecharle.
Alors, le Parc de Bruxelles, dessin (dessein ?) maçonnique ? Ou pas ?
Le fait qu'il soit situé "à l'Orient" de l'Hôtel de Ville, plein ouest par rapport au Centre, n'est pas un argument suffisant.
Mais un indice supplémentaire pourrait être pris en considération. La principale loge bruxelloise, dénommées " Les Amis Philanthropes", constituée le 17 février 1798 et à laquelle la reconstruction de la Grand'Place si chargée en symbolisme alchimique doit beaucoup, émit un cachet philatélique à l'occasion de son 200ème anniversaire :
Un hasard, peut-être ? Ben voyons !
Mais il y a plus encore, mais nous quittons alors la symbolique maçonnique proprement dite pour entrer dans celle spécifiquement liée à l'Alchimie...
Bruce Hellaire- Nombre de messages : 49
Date d'inscription : 11/11/2008
Re: Le Parc royal de Bruxelles alchimique
Il y a plus encore, disais-je donc : l'Alchimie.
A commencer par une statue représentant une divinité bien caractéristique, Hermès/Mercure, qu'on reconnaît à son casque ailé et à son caducée (personnage de gauche) :
Hermès (c'est son nom dans le panthéon grec), fils de Zeus et de Maia, est le messager des dieux, comme le signale son caducée, ce bâton entouré de deux serpents, insigne des hérauts et messagers. C'est lui qui établit le lien entre le monde céleste et le monde terrestre. Il est donc bien placé pour constater que
C'est le nom d'Hermès qui est à l'origine du mot "hermétisme", et aussi de la carte du tarot "L'Hermite" (avec un "H", à ne pas confondre avec "Ermite").
Le dieu Hermès avait plusieurs fonctions, en plus d'être messager : gardien des routes et des carrefours, protecteur des voyageurs (un peu comme saint Christophe), il est tout désigné pour être le guide idéal du pèlerin se rendant à Compostelle (allégorie, encore), et aussi pour guider les âmes des défunts, puisqu'il est dit "psychompos", chargé de conduire les morts jusqu'au fleuve Styx.
Mercure (c'est son nom dans le panthéon romain) reprend plus ou moins les mêmes fonctions que l'Hermès grec, avec des nuances. Pour notre Parc royal, Wikipedia se limite bien sûr à signaler que cette statue représente le commerce. Pourtant, si cette version officielle n'est pas fausse, l'ésotériste attentif ne manquera pas de remarquer que cette divinité porte le même nom qu'un des deux principes de base évoqués par les alchimistes, le Mercure ; l'autre étant le Soufre. Ces deux noms étant bien sûr allégoriques, par analogie, et ne représentant donc pas les matières chimiques homonymes. Certains auteurs, plus radicaux, vont jusqu'à écrire que le Mercure seul est suffisant pour réaliser le Grand-Œuvre ; nous sommes donc bien, dans ce parc, face à la base fondamentale du processus alchimique.
Creusons encore un peu plus cette piste, et constatons le lien qui existe entre le mercure (chimique) et le miroir. Le mercure est le seul métal existant à l'état liquide à température ambiante, il est donc aisé de le travailler pour en faire des miroirs. Un télescope a même été réalisé au moyen d'une cuve de mercure en rotation : ce mouvement faisant monter le mercure le long des parois produit un creux en son centre, réalisant ainsi un miroir convexe bien pratique pour concentrer la ténue lumière venue du Ciel, et offrant de plus la possibilité de modifier la focale du miroir en modifiant la vitesse de rotation.
Or, le miroir est un symbole essentiel de l'alchimie. La matière première vers laquelle l'apprenti alchimiste doit se tourner est appelée "Miroir de l'Art", comme nous le rappelle Fulcanelli en citant, notamment, Le Cosmopolite et Basile Valentin (voyez donc le post de Nelly Foulcat). Cette matière sur laquelle il va travailler avec ce Mercure et qui le renvoie à lui-même. Et : surprise ! Le miroir est aussi présent dans la statuaire du Parc de Bruxelles !
A gauche de la photo : le parc. A droite, au-delà de la balustrade : la place royale et le palais. Au centre, le fossé où, en 1830, s'assemblèrent les révolutionnaires qui firent fuir les troupes hollandaises de Guillaume d'Orange et proclamèrent l'indépendance de la Belgique.
L'ampleur des murs et la végétation ne me permettent pas de vous montrer la totalité des lettres en une seule photo, alors, apprenez que ces lettres très espacées forment deux fois le mot VITRIOL. Une fois à l'endroit, à droite, et une fois à l'envers, à gauche, comme en miroir :
Aujourd'hui, l'exposition est partie, mais l'indice est resté. Pourquoi ? Probablement parce qu'il a déjà existé dans le passé. L'usure du temps et le déplacement du mur qui sert de support l'avaient fait disparaître, mais le revoici ! N'existerait-il pas, aujourd'hui encore, une volonté discrète de perpétuer le jeu de piste ésotérique qui serpente dans Bruxelles ? La question mérite d'être posée...
Car qu'est-ce que le vitriol ? Banalement l'ancien nom de l'acide sulfurique, comme disent les archéochimistes ? De l'huile de verre, comme le décortiquent les linguistes férus d'étymologie ? L'anagramme phonétique de "L'OR Y VIT" ? L'acrostiche de la phrase latine "Visita Interiora Terrae Rectificandoque Invenies Occultum Lapidem" ? Le lieu lui-même, le fossé (le seul fossé de ce parc), ce creux, n'est-il pas une invitation à visiter l'intérieur de la terre ? Nous ne développerons pas ce sujet ici puisque tout un fil explore ce mot codé dans la section Alchimie - Sujets variés. Mais relisez donc le court texte de Nelly Foulcat déjà cité ; vous y trouverez ces mots de Basile Valentin :
Et nous n'avons pas encore fini notre itinéraire alchimique, car le fossé où sont scellées les lettres VITRIOL est comblé en son milieu par l'allé principale, gardée par deux lions massifs datant de 1780 et dus au sculpteur Joseph Dubois. Ceux-ci ne représentent-ils pas le lion vert et le lion rouge ? L'alchimiste Eugène Canseliet, dans son commentaire de la treizième gravure du Mutus Liber (Livre Muet), indique que le lion vert et le lion rouge expriment le double principe sulfureux ; nous sommes donc bien en plein symbolisme alchimique. Certains auteurs rapportent aussi que le vitriol aurait pour synonyme "lion vert"...
Puis, au-delà des lions, se trouve la grille du parc, très souvent ouverte (sauf la nuit). Ne dirait-on pas une allusion directe au titre de l'ouvrage symbolique de l'alchimiste Eyrénée Philalèthe (1628-1665) : "L'Entrée ouverte au Palais fermé du Roi" ?
Non, vraiment, il sera difficile de me convaincre que le Parc de Bruxelles pourrait ne rien devoir au symbolisme maçonnique et alchimique !
___________________________________
(*) La Communauté française était, à l'époque, une institution officielle belge et non pas, comme son nom pourrait le laisser penser, une association de résidents français en Belgique. De trop fréquentes confusions ont entraîné ultérieurement un changement d'appellation de cette institution chargée de la Culture et de l'Enseignement en Wallonie et à Bruxelles.
A commencer par une statue représentant une divinité bien caractéristique, Hermès/Mercure, qu'on reconnaît à son casque ailé et à son caducée (personnage de gauche) :
Hermès (c'est son nom dans le panthéon grec), fils de Zeus et de Maia, est le messager des dieux, comme le signale son caducée, ce bâton entouré de deux serpents, insigne des hérauts et messagers. C'est lui qui établit le lien entre le monde céleste et le monde terrestre. Il est donc bien placé pour constater que
Or, nous savons que l'Alchimiste n'est rien sans l'aide de Dieu, sans l'inspiration, sans l'oratoire (lieu de prière), sans l'observation attentive du fonctionnement du monde et de la nature afin de comprendre (en bas) les principes essentiels qui régissent l'univers (en haut).Ce qui est en haut est comme ce qui est en bas ;
Ce qui est en bas est comme ce qui est en haut.Hermès Trismégiste – La Table d'Emeraude
C'est le nom d'Hermès qui est à l'origine du mot "hermétisme", et aussi de la carte du tarot "L'Hermite" (avec un "H", à ne pas confondre avec "Ermite").
Le dieu Hermès avait plusieurs fonctions, en plus d'être messager : gardien des routes et des carrefours, protecteur des voyageurs (un peu comme saint Christophe), il est tout désigné pour être le guide idéal du pèlerin se rendant à Compostelle (allégorie, encore), et aussi pour guider les âmes des défunts, puisqu'il est dit "psychompos", chargé de conduire les morts jusqu'au fleuve Styx.
Mercure (c'est son nom dans le panthéon romain) reprend plus ou moins les mêmes fonctions que l'Hermès grec, avec des nuances. Pour notre Parc royal, Wikipedia se limite bien sûr à signaler que cette statue représente le commerce. Pourtant, si cette version officielle n'est pas fausse, l'ésotériste attentif ne manquera pas de remarquer que cette divinité porte le même nom qu'un des deux principes de base évoqués par les alchimistes, le Mercure ; l'autre étant le Soufre. Ces deux noms étant bien sûr allégoriques, par analogie, et ne représentant donc pas les matières chimiques homonymes. Certains auteurs, plus radicaux, vont jusqu'à écrire que le Mercure seul est suffisant pour réaliser le Grand-Œuvre ; nous sommes donc bien, dans ce parc, face à la base fondamentale du processus alchimique.
Creusons encore un peu plus cette piste, et constatons le lien qui existe entre le mercure (chimique) et le miroir. Le mercure est le seul métal existant à l'état liquide à température ambiante, il est donc aisé de le travailler pour en faire des miroirs. Un télescope a même été réalisé au moyen d'une cuve de mercure en rotation : ce mouvement faisant monter le mercure le long des parois produit un creux en son centre, réalisant ainsi un miroir convexe bien pratique pour concentrer la ténue lumière venue du Ciel, et offrant de plus la possibilité de modifier la focale du miroir en modifiant la vitesse de rotation.
Or, le miroir est un symbole essentiel de l'alchimie. La matière première vers laquelle l'apprenti alchimiste doit se tourner est appelée "Miroir de l'Art", comme nous le rappelle Fulcanelli en citant, notamment, Le Cosmopolite et Basile Valentin (voyez donc le post de Nelly Foulcat). Cette matière sur laquelle il va travailler avec ce Mercure et qui le renvoie à lui-même. Et : surprise ! Le miroir est aussi présent dans la statuaire du Parc de Bruxelles !
Présent dans la "Vénus au miroir" (1832, par Pierre Puyenbroeck) malheureusement amputée du bras droit et de son miroir sur la photo ci-contre. Présent aussi dans la statue de Narcisse, dont on se souvient du mythe : fils d’un fleuve et d’une nymphe, il s'éprit de sa propre image dans les eaux d’une fontaine (de Jouvence ?). Ainsi initié aux prémices de l'Art, que fera alors l'apprenti alchimiste ? Tournera-t-il en rond autour du grand bassin, des années durant, ou bien s'en ira-t-il errer ou s'égarer de par les multiples allées du parc ? A moins qu'il n'aille, via la double grande allée qui crève les yeux, directement vers le Palais Royal... Là, un nouvel indice l'attend. Celui-là est récent, car il ne date que de 1991, année où le parc servit de cadre, de juin à août, à une exposition de statues organisée par la Communauté française (*) et ayant pour thème... Symbolisme et Esotérisme ! Et quel est donc cet indice ? Une succession de pièces de ferronnerie enchâssées dans un mur et ayant forme de lettres. |
A gauche de la photo : le parc. A droite, au-delà de la balustrade : la place royale et le palais. Au centre, le fossé où, en 1830, s'assemblèrent les révolutionnaires qui firent fuir les troupes hollandaises de Guillaume d'Orange et proclamèrent l'indépendance de la Belgique.
L'ampleur des murs et la végétation ne me permettent pas de vous montrer la totalité des lettres en une seule photo, alors, apprenez que ces lettres très espacées forment deux fois le mot VITRIOL. Une fois à l'endroit, à droite, et une fois à l'envers, à gauche, comme en miroir :
L . O . I . R . T . I . V . . . . . . V . I . T . R . I . O . L
Aujourd'hui, l'exposition est partie, mais l'indice est resté. Pourquoi ? Probablement parce qu'il a déjà existé dans le passé. L'usure du temps et le déplacement du mur qui sert de support l'avaient fait disparaître, mais le revoici ! N'existerait-il pas, aujourd'hui encore, une volonté discrète de perpétuer le jeu de piste ésotérique qui serpente dans Bruxelles ? La question mérite d'être posée...
Car qu'est-ce que le vitriol ? Banalement l'ancien nom de l'acide sulfurique, comme disent les archéochimistes ? De l'huile de verre, comme le décortiquent les linguistes férus d'étymologie ? L'anagramme phonétique de "L'OR Y VIT" ? L'acrostiche de la phrase latine "Visita Interiora Terrae Rectificandoque Invenies Occultum Lapidem" ? Le lieu lui-même, le fossé (le seul fossé de ce parc), ce creux, n'est-il pas une invitation à visiter l'intérieur de la terre ? Nous ne développerons pas ce sujet ici puisque tout un fil explore ce mot codé dans la section Alchimie - Sujets variés. Mais relisez donc le court texte de Nelly Foulcat déjà cité ; vous y trouverez ces mots de Basile Valentin :
Vitriol, Miroir, Mercure... Ne dirait-on pas que le Parc de Bruxelles est parsemé d'indices faisant allusion à la dialectique de ce vieil alchimiste de référence ?Le corps entier du Vitriol ne doit être reconnu que pour un Miroir de la Science philosophique… C’est un Miroir où l’on voit briller et paraître notre Mercure [...]
Et nous n'avons pas encore fini notre itinéraire alchimique, car le fossé où sont scellées les lettres VITRIOL est comblé en son milieu par l'allé principale, gardée par deux lions massifs datant de 1780 et dus au sculpteur Joseph Dubois. Ceux-ci ne représentent-ils pas le lion vert et le lion rouge ? L'alchimiste Eugène Canseliet, dans son commentaire de la treizième gravure du Mutus Liber (Livre Muet), indique que le lion vert et le lion rouge expriment le double principe sulfureux ; nous sommes donc bien en plein symbolisme alchimique. Certains auteurs rapportent aussi que le vitriol aurait pour synonyme "lion vert"...
Puis, au-delà des lions, se trouve la grille du parc, très souvent ouverte (sauf la nuit). Ne dirait-on pas une allusion directe au titre de l'ouvrage symbolique de l'alchimiste Eyrénée Philalèthe (1628-1665) : "L'Entrée ouverte au Palais fermé du Roi" ?
Non, vraiment, il sera difficile de me convaincre que le Parc de Bruxelles pourrait ne rien devoir au symbolisme maçonnique et alchimique !
___________________________________
(*) La Communauté française était, à l'époque, une institution officielle belge et non pas, comme son nom pourrait le laisser penser, une association de résidents français en Belgique. De trop fréquentes confusions ont entraîné ultérieurement un changement d'appellation de cette institution chargée de la Culture et de l'Enseignement en Wallonie et à Bruxelles.
Bruce Hellaire- Nombre de messages : 49
Date d'inscription : 11/11/2008
Re: Le Parc royal de Bruxelles alchimique
bj, très beau travail...
loup- Nombre de messages : 182
Date d'inscription : 29/11/2010
Re: Le Parc royal de Bruxelles alchimique
Merci, Loup. La recherche documentaire m'a demandé beaucoup de travail, en effet.
Mais il y a d'autres éléments dont je ne vous ai pas encore parlé !
Itinéraire initiatique
D'un côté du parc se trouve donc le Parlement. Celui-ci représente le Peuple, dont il est l'émanation par suffrage. Il représente donc aussi le "commun des mortels", les gens ordinaires.
Tout à l'autre bout se trouve le Palais royal, inaccessible à tout un chacun : le roi n'est pas élu par le peuple, il le devient de par sa naissance.
On retrouve là un symbolisme ésotérique classique : d'une part un plan de conscience ordinaire, d'autre part un plan de conscience "élevé", sacré, difficilement accessible. Et de temps à autre, tout comme le Mat du Tarot, certains aspirent à accéder à ce plan "élevé", à une vie différente, et se mettent en marche, se lancent dans une quête, dans un périple initiatique qu'on représente parfois aussi par "le voyage à Compostelle", la "quête de la Toison d'Or", ou la "Quête du Graal".
On le devine aisément, cet itinéraire débute logiquement du côté du Parlement pour s'achever face au Palais royal. Quelle voie faut-il suivre ? La voie sèche, plus directe ? La voie humide qui va de bassins en fontaines ? A chacun la sienne !
Statue de la "Fillette à la coquille"
Et puis, il y a les grenouilles. Quatre d'entre elles produisaient des filets d'eau qui retombaient dans la vasque où sont représentées d'autres grenouilles encore. La grenouille est elle-même un symbole de l'eau, mais aussi symbole de la renaissance, de la vie éternelle, du passage d'un monde à l'autre, comme le signale Montaléchel dans son article sur la grenouille ou le crapaud dans la section Symbolisme
Douteriez-vous encore de la présence effective de discrets signes ésotériques disséminés dans le parc de Bruxelles ? Regardez attentivement la photo de droite, ci-dessus. Que voyez-vous en arrière-plan de notre petite fontaine ? Une statue d'un style bien particulier, appelée... un Hermès !
Mais il y a d'autres éléments dont je ne vous ai pas encore parlé !
Itinéraire initiatique
D'un côté du parc se trouve donc le Parlement. Celui-ci représente le Peuple, dont il est l'émanation par suffrage. Il représente donc aussi le "commun des mortels", les gens ordinaires.
Tout à l'autre bout se trouve le Palais royal, inaccessible à tout un chacun : le roi n'est pas élu par le peuple, il le devient de par sa naissance.
On retrouve là un symbolisme ésotérique classique : d'une part un plan de conscience ordinaire, d'autre part un plan de conscience "élevé", sacré, difficilement accessible. Et de temps à autre, tout comme le Mat du Tarot, certains aspirent à accéder à ce plan "élevé", à une vie différente, et se mettent en marche, se lancent dans une quête, dans un périple initiatique qu'on représente parfois aussi par "le voyage à Compostelle", la "quête de la Toison d'Or", ou la "Quête du Graal".
On le devine aisément, cet itinéraire débute logiquement du côté du Parlement pour s'achever face au Palais royal. Quelle voie faut-il suivre ? La voie sèche, plus directe ? La voie humide qui va de bassins en fontaines ? A chacun la sienne !
Anecdote : un ancien collègue (aujourd'hui décédé) a accidentellement choisi la voie humide "à l'insu de son plein gré". Beaucoup de gens venant travailler à Bruxelles depuis la Province débarquent Gare Centrale et traversent le Parc pour rejoindre leurs bureaux. Un matin, par distraction, ce collègue a oublié de contourner le grand bassin et s'y est étalé de tout son long ! Arrivé trempé au bureau, ses chefs ne l'ont pas autorisé à rentrer chez lui. Il a dû se sécher deux heures durant dans les toilettes. Voilà ce qu'il arrive lorsqu'on marche en lisant son journal : on se retrouve baptisé et initié par faveur divine ! |
Statue de la "Fillette à la coquille"
Cette fontaine en bronze fut réalisée par Alphonse de Tombay (1843-1918) et placée en 1901 entre le grand bassin et le Palais Royal. Plus aucune eau ne s'en écoule aujourd'hui, et des gobelets qui permettaient aux passants de se désaltérer ont disparu : n'en restent comme témoins que quelques attaches comme le petit anneau visible au bas de la photo de droite. La statue représente une petite fillette nue (jouvencelle) tenant une cruche dans sa main gauche, et déversant une eau désormais invisible (donc : qui ne mouille pas les mains) dans une coquille St-Jacques. L'eau invisible s'écoule ensuite de la coquille vers un petit bassin rempli de grenouilles. Nous avons là tous les éléments pour évoquer une fontaine de jouvence, une allégorie alchimique de ce fluide immatériel qui, habilement canalisé, procure l'éternelle jeunesse aux Adeptes. Cette statue est partiellement équivalente à celle du Manneken Pis située dans la ville basse, non loin de la Grand'Place. Dans les deux cas, on trouve la coquille typique des pèlerins de Compostelle. Dans la ville basse, sculptée selon le style baroque, elle surplombe le petit personnage urinant adulé des touristes ; dans le Parc, plus réaliste, la coquille est de taille réelle, mais sa petitesse n'en fait pas moins une marque de l'itinéraire du voyage initiatique virtuel des pèlerins vers Saint-Jacques de Compostelle. |
Et puis, il y a les grenouilles. Quatre d'entre elles produisaient des filets d'eau qui retombaient dans la vasque où sont représentées d'autres grenouilles encore. La grenouille est elle-même un symbole de l'eau, mais aussi symbole de la renaissance, de la vie éternelle, du passage d'un monde à l'autre, comme le signale Montaléchel dans son article sur la grenouille ou le crapaud dans la section Symbolisme
Douteriez-vous encore de la présence effective de discrets signes ésotériques disséminés dans le parc de Bruxelles ? Regardez attentivement la photo de droite, ci-dessus. Que voyez-vous en arrière-plan de notre petite fontaine ? Une statue d'un style bien particulier, appelée... un Hermès !
Les Hermès Ils sont huit, entourant le grand bassin octogonal (vous en voyez quelques-uns sur la photo du bassin, ici plus haut) . On les appelle, au choix, Termes ou Hermès. On les doit au sculpteur Laurent Delvaux et datent de 1782. Ce sont des représentations d’hommes dont le corps est, à l’exception de la tête et des pieds en marbre blanc, enserré dans une gaine d’écailles en pierre. Je n'ai pas pu identifier ces personnages. Mais, décidément, où qu'on regarde, le Parc de Bruxelles semble vraiment marqué de l'empreinte de l'Hermétisme... |
Bruce Hellaire- Nombre de messages : 49
Date d'inscription : 11/11/2008
Re: Le Parc royal de Bruxelles alchimique
bj, Hermes ou Kermes ?? Car les "écailles" me semblent être plus un "tronc" d'arbre... Histoire de compliquer un peu plus le "chemin"...
loup- Nombre de messages : 182
Date d'inscription : 29/11/2010
Re: Le Parc royal de Bruxelles alchimique
Bonjour loup.
Non, pas de tronc d'arbre. Il s'agit bien d'écailles de poisson.
Si on le veut vraiment, on peut aussi trouver le symbole du chêne dans ce parc... sous forme de chênes !
Quoi de plus normal que des arbres dans un parc ? Y ajouter des statues représentant des arbres m'aurait paru incongru.
Non, pas de tronc d'arbre. Il s'agit bien d'écailles de poisson.
Si on le veut vraiment, on peut aussi trouver le symbole du chêne dans ce parc... sous forme de chênes !
Quoi de plus normal que des arbres dans un parc ? Y ajouter des statues représentant des arbres m'aurait paru incongru.
Bruce Hellaire- Nombre de messages : 49
Date d'inscription : 11/11/2008
Re: Le Parc royal de Bruxelles alchimique
bj. Incongru, soit, mais ces "messieurs" nous ont tellement habitués à ne donner QUE des panneaux indicateurs, qu'un "arbre" est un arbre, mais figuré SUR le corps d'un "Hermès/Mercure", c'est nettement plus révélateur du "message"... Si "écailles" il y a, il est "issu" de la "mer"... ce qui peux revenir au même, si la "mer" est AUSSI un symbole !!!! ...NOTRE "Mer" qui êtes aux "cieux"...
loup- Nombre de messages : 182
Date d'inscription : 29/11/2010
Re: Le Parc royal de Bruxelles alchimique
Bonjour loup.
Oui, les écailles de poissons font immanquablement penser à l'eau !
Et, oui, la mer est aussi un symbole important en alchimie !
Peut-être devrions-nous débuter un fil sur ce sujet...
Car pourquoi donc trouvons-nous des écailles de poissons sur ces statues qui sont, précisément, appelées des Hermès ? Et qui pourrait nous indiquer pourquoi ces dernières portent bizarrement ce nom alors qu'a priori elles ne représentent pas Hermès ? Ce serait bien si Bruce Hellaire pouvait nous renseigner sur ce point...
Entretemps, je vous donne cette citation qui nous parle hermétiquement de l'eau, une eau sèche "qui ne mouille pas les mains", issue d'une mer céleste d'où elle coule à profusion pour qui sait la capter.
Oui, les écailles de poissons font immanquablement penser à l'eau !
Et, oui, la mer est aussi un symbole important en alchimie !
Peut-être devrions-nous débuter un fil sur ce sujet...
Car pourquoi donc trouvons-nous des écailles de poissons sur ces statues qui sont, précisément, appelées des Hermès ? Et qui pourrait nous indiquer pourquoi ces dernières portent bizarrement ce nom alors qu'a priori elles ne représentent pas Hermès ? Ce serait bien si Bruce Hellaire pouvait nous renseigner sur ce point...
Entretemps, je vous donne cette citation qui nous parle hermétiquement de l'eau, une eau sèche "qui ne mouille pas les mains", issue d'une mer céleste d'où elle coule à profusion pour qui sait la capter.
Loup, est-ce cette "mer" que tu évoquais ?Eugène Canseliet a écrit:Nous ne redirons jamais assez, combien il importe que l'alchimiste opère au niveau élevé de l'onde qui est cette eau sèche que les classiques tenaient dans la plus grande estime et qui est le facteur unique et tout-puissant de la sage harmonie du Monde. Cette eau, qui est en tout endroit et sans laquelle il n'y aurait aucune existence possible, Cosmopolite la nomma l'eau de notre mer, l'eau de vie ne mouillant pas les mains – aqua vitæ non madefaciens manus.L'alchimie expliquée sur ses textes classiques (Pauvert, 1972), Chap. "Conjonction et Séparation"
Nelly Foulcat- Nombre de messages : 108
Date d'inscription : 03/10/2008
Re: Le Parc royal de Bruxelles alchimique
Bien que Loup n'ait pas encore précisé sa pensée, j'approuve l'idée d'envisager la symbolique liée à la "mer" dans notre découverte du Parc royal de Bruxelles. Parce que la mer, c'est l'eau en surabondance, immense, et aussi la source de la vie sur la Terre puisque les scientifiques semblent d'accord pour dire que les premières bactéries y sont apparues pour évoluer ultérieurement vers des espèces plus complexes. L'eau de mer me paraît être une analogie adéquate pour décrire cette sorte d'énergie première, surabondante, dont les alchimistes prétendent qu'elle provient des cieux à profusion, celle qui imprègne la rosée matinale et qui peut être récoltée puis condensée pour débuter le Grand Œuvre. C'est, du moins, ce que j'ai pu plus ou moins comprendre du discours obscur généralement pratiqué par les alchimistes, et aussi de leur "non-discours", puisque cette idée émerge assez clairement, me semble-t-il, de la quatrième gravure du Mutus Liber (voir ci-contre). Notre statue "La Fillette à la Coquille" porte un nom qui attire nécessairement l'attention vers la coquille. Elle ne s'appelle pas, par exemple "La Fillette à la Cruche". C'est là un indice intéressant qui établit une relation entre cette "eau sacrée qui vient des étoiles" et la coquille Saint-Jacques, ce mollusque bivalve apparenté par sa forme à son lointain cousin, le grand bénitier. Ce dernier, qu'on retrouve souvent sculpté dans les églises, sert précisément à recueillir l'eau bénite. |
Je vais probablement faire plaisir à Nelly Foulcat en citant maintenant un extrait de l'ouvrage évoqué dans son post ci-dessus, et qui établit une corrélation très étroite entre la coquille Saint-Jacques et l'étoile, indicateur précieux de la progression du travail de l'alchimiste.
Eugène Canseliet a écrit:[...] sans l'étoile qui conduit l'opérateur dans son chemin, la recherche alchimique serait comparable à la marche dans le sable poudreux d'un aride désert, que marquèrent, en tous sens, les pas incertains et chancelants des pèlerins allant à Compostelle, dépourvus de la coquille salutaire et du bourdon. C'est elle, la coquille, qui suscite l'astre sur la voie lactée, pour le sage qui y prend l'eau bénite et qui peut alors devenir le Possesseur ou, plus exactement, le Seul Maître de l' Étoile – Compos Stellæ.
C'est là, sans doute, la meilleure origine qu'on puisse donner au vocable Compostelle, en rigoureuse obéissance aux lois de l'étymologie. [...] Se rendre maître de l'étoile, c'est bien connaître la matière.
Bruce Hellaire- Nombre de messages : 49
Date d'inscription : 11/11/2008
Re: Le Parc royal de Bruxelles alchimique
bj,lorsque certains "Adeptes" (je ne parle pas de Canseliet ) parlent de l'"eau séche" ,notre "mer" celeste ,je tiens ,pour moi,qu'elle vient du "Ciel" ,comme notre Hermes,qui en est le "méssager" .;donc notre "eau" séche" ,n'est pas humide ,bien sur !!! elle s'apparente a une énergie ;dans l'air ...comme pour le symbole de la cueillette de la rosée ...car , ne soyons pas trop naif, pour l'obtention de cette "Matière "dite des Philosophes , il faut bien autre chose que la simple chimie des "mixtes" ...;voyons,voyons,soyons sérieux .... ....il faut une "supra " conscience de vie ,pour être super-medoc ...... .....je m'applaudis moi même ,au moins je ne suis pas deçus....
loup- Nombre de messages : 182
Date d'inscription : 29/11/2010
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