Melencolia I (Albrecht Dürer)
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Re: Melencolia I (Albrecht Dürer)
Ma cousine du Pentagone (celle aux sabots vernis qui broute chez George Clooney) me signale que les ailes des anges, dans les gravures hermétiques, ont tendance à effleurer des points significatifs… ainsi dans le Mutus Liber
Eh, Laposse ! des chiffres disposés en carré ! Ça ne te rappelle rien ??
Revenons à notre Dürer. L’aile (à notre) droite vient se poser délicatement sur le nombre 14 (ou est-ce le ‘1’?)… et l’aile (sur notre) gauche vient effleurer le sablier .
Cette position des ailes : pour attirer notre attention sur chacun de ces ‘détails’ ? Ou mieux encore, pour les mettre en rapport ? A supposer que ce soit le cas, il se trouve un autre cas de… figure (gravée, d’ailleurs) où nous rencontrons un ange (avec ailes), un 14 (proche d’un 1), et ce qui évoque l’écoulement, vertical ou horizontal d’un sablier…
Il s’agit de l’arcane XIIII du Tarot (Tempérance).
Elle (?sexe des anges) a des ailes, tient deux urnes et verse (?) le contenu de l’une dans l’autre à l’horizontale?!?.
(NB : on peut battre les cartes comme ça , façon poker, fffroutch… mais verser du liquide… Niet !)
Tempérance… Temps Errance… Intéressant, quand on parle de sablier farceur… Certains Tarots, plus anciens que Conver, la nomment ‘Atrempance’. Une recherche sur ce mot donne, entre autres surprises, un résultat mêlant sphère et musique. (cf le bas de ce post).
Cependant, en gématrie chèvre, on s’efforce de trouver des groupes de lettres numériquement significatifs. Pourquoi ? Trois raisons principales : c’est joli, ça ne sert à rien et ça rend fou.
Ainsi, par exemple, on additionne les lettres de Tempérance et on voit ce que ça donne :
Nous cherchions justement un 1… Le 1 du carré magique de Dürer, qui se trouvait à côté du 14… 14, comme XIIII en haut, Tempérance = 1 en bas… Bingo ! (Ou… Dingo ?!…)
Maintenant, on pourrait aussi procéder à l’envers : chercher un mot dont la somme (au moins, la somme théosophique) donne 14, comme notre XIV.
Voici un exemple de somme théosophique : CHEVRE = 3 + 8 + 5 + 22 + 18 + 5 = 61 = 6+1 = 7
Total, Chèvre = 61 ou 7 (ça dépend ce que vous cherchez à démontrer )
HEY ! ! CHEVRE —— CHEVRE = 7——7 = 14, justement ! ! Ainsi, si tempérance tenait une chèvre dans chaque main, comme la femme de Toby de mon avatar, on aurait 7 – 7 , dont le total fait 14 : Tempérance !
Mais si on pouvait avoir ça pour quelque chose d’un peu plus alchimique que chèvre, tout de même… un mot désignant un liquide, par exemple, comme elixir. Hélas, Elixir ne donne que… que : 5 12 9 24 9 18 = ?!? !? 77.
Récapitulons : un liquide bizarre, aux propriétés étranges (circulant à l’horizontale, notamment), dont la gématrie fait 7 –7 (soit deux formes identiques reliées par un… filet, comme les urnes de l’Ange). 7—7 comme 14 de Tempérance. Un liquide, enfin, censé être en rapport avec l’immortalité… l’intemporel. Temps errance. Sablier couché… hmm hmm…
A ce sujet, cet IXI évoqué par les clous… ne s’agit-il pas d’un sablier couché? Qui dit sablier couché, dit temps arrêté, suspendu… IXI, Sablier en son mi-lieu, AVM.
Un dernier dessin, pour remarquer que les clous se trouvent à l’aplomb du milieu du carré magique et de la cloche...
Pour finir sur Temperance, et en musique, un court extrait du Roman de la Rose :
Dans l'édition de I814 (...14!) M. Meon, commentant ce passage, écrit :
Platon et les autres philosophes ont cru que les astres, dans leur révolution , faisoient un bruit pareil à celui de notre musique , et que le son étant un effet de la répercussion de l'air , par la règle qui veut que de la collision violente de deux corps il en résulte un son, il est plus ou moins agréable , selon l'ordre qui est observé dans la percussion de l'air; et comme rien ne se fait tumultuairement dans le ciel, on infère de là que les astres en faisant leur cours forment une espèce de concert, parce que le mouvement violent produit nécessairement un son : ce qui nous empêche de l'entendre, c'est que le son est trop fort. En effet, si les peuples qui habitent le long du Nil n'entendent pas le bruit que fait ce fleuve en roulant ses eaux , il ne faut point être surpris si le bruit que cause la révolution de la sphère est au-dessus de la portée de notre ouïe.
Platon a prétendu que la musique des astres étoit diatonique, parce que, dit-il, il y a trois genres de musique : l'enharmonique , le chromatique et le diatonique. Le chant du premier procède par quarts de tons ; les Grecs s'en servoient ancienne ment , surtout dans le récitatif : mais la difficulté qu'il y avoit à trouver ces quarts de tons en a fait perdre l'usage, d'autant plus que cette musique ne pouvoit avoir lieu dans l'harmonie. La musique chromatique est une modulation qui procède par le mélange des semi-tons, tant majeurs que mineurs , marqués accidentellement par des dièzes ou par des bémols : on la pratique dans la musique moderne, soit dans la mélodie, soit dans l'harmonie.
La musique diatonique est celle qui procède par des tons pleins , justes et naturels , dont les moindres intervalles sont des semi-tons majeurs, comme il est facile de l'observer dans l'intonation de l'étendue de l'octave, en commençant par la note ut.
La définition de Platon est plus succincte, car il se contentoit de dire que le genre enharmonique n'est pas en usage , à cause de son extrême difficulté , que le chromatique a été regardé comme infâme à cause de sa mollesse ; d'où il conclut que la musique des astres est diatonique.
Pour le plaisir, les premiers vers du Roman de la Rose:
Cy est le rommant de la rose
ou tout l'art d'amour est enclose
Maintes gens vont disant que songes
Ne sont que fables et mensonges
Mais on peult tel songe songer
Qui pourtant n'est pas mensonger
Ains est apres bien apparent
Si en puis trouver pour garant
Macrobe ung aucteur treaffable
Qui ne tient pas songes a fable
Aincoys escript la vision
Laquelle advint a Scipion
Quiconques cuyde ne qui die
Que ce soit une musardie
De croire qu'aucun songe advienne
Qui vouldra pour fol si m'en tienne
Car quant a moy j'ay confiance
Que songe soit signifiance
Des biens aux gens et des ennuytz
La raison, on songe par nuytz
Moult de choses couvertement
Qu'on voit apres appertement.
Sur le vingtiesme an de mon eage
Au point qu'amours prent le peage
Des jeunes gens, coucher m'alloye
Une nuyt comme je souloye
Et de fait dormir me convint
En dormant ung songe m'advint
Qui fort beau fut a adviser
Comme vous orrez deviser
Car en advisant moult me pleut
Et oncques riens au songe n'eut
Qui du tout advenu ne soit
Comme le songe recensoit.
Lequel vueil en rime déduire
Pour plus a plaisir vous induire
Amour m'en prie et le commande
Et si d'adventure on demande
Comment je vueil que ce rommant
Soit appellé, sache l'amant
Que c'est le Rommant de la rose
Ou l'art d'amour est toute enclose
La matiere est belle et louable
Dieu doint qu'elle soit aggréable
A celle pour qui j'ay empris
C'est une dame de hault pris
Qui tant est digne d'estre aymée
Qu'elle doit rose estre clamée.
... Alors ça!!... Si ça s'appelle pas "boucler la boucle"...
Eh, Laposse ! des chiffres disposés en carré ! Ça ne te rappelle rien ??
Revenons à notre Dürer. L’aile (à notre) droite vient se poser délicatement sur le nombre 14 (ou est-ce le ‘1’?)… et l’aile (sur notre) gauche vient effleurer le sablier .
Cette position des ailes : pour attirer notre attention sur chacun de ces ‘détails’ ? Ou mieux encore, pour les mettre en rapport ? A supposer que ce soit le cas, il se trouve un autre cas de… figure (gravée, d’ailleurs) où nous rencontrons un ange (avec ailes), un 14 (proche d’un 1), et ce qui évoque l’écoulement, vertical ou horizontal d’un sablier…
Il s’agit de l’arcane XIIII du Tarot (Tempérance).
Elle (?sexe des anges) a des ailes, tient deux urnes et verse (?) le contenu de l’une dans l’autre à l’horizontale?!?.
(NB : on peut battre les cartes comme ça , façon poker, fffroutch… mais verser du liquide… Niet !)
Tempérance… Temps Errance… Intéressant, quand on parle de sablier farceur… Certains Tarots, plus anciens que Conver, la nomment ‘Atrempance’. Une recherche sur ce mot donne, entre autres surprises, un résultat mêlant sphère et musique. (cf le bas de ce post).
Cependant, en gématrie chèvre, on s’efforce de trouver des groupes de lettres numériquement significatifs. Pourquoi ? Trois raisons principales : c’est joli, ça ne sert à rien et ça rend fou.
Ainsi, par exemple, on additionne les lettres de Tempérance et on voit ce que ça donne :
T E M P E R A N C E
20 5 13 16 5 18 1 14 3 5 = 100
Bon… 100, ce n’est pas mal, ça fait 1.20 5 13 16 5 18 1 14 3 5 = 100
Nous cherchions justement un 1… Le 1 du carré magique de Dürer, qui se trouvait à côté du 14… 14, comme XIIII en haut, Tempérance = 1 en bas… Bingo ! (Ou… Dingo ?!…)
Maintenant, on pourrait aussi procéder à l’envers : chercher un mot dont la somme (au moins, la somme théosophique) donne 14, comme notre XIV.
Voici un exemple de somme théosophique : CHEVRE = 3 + 8 + 5 + 22 + 18 + 5 = 61 = 6+1 = 7
Total, Chèvre = 61 ou 7 (ça dépend ce que vous cherchez à démontrer )
HEY ! ! CHEVRE —— CHEVRE = 7——7 = 14, justement ! ! Ainsi, si tempérance tenait une chèvre dans chaque main, comme la femme de Toby de mon avatar, on aurait 7 – 7 , dont le total fait 14 : Tempérance !
Mais si on pouvait avoir ça pour quelque chose d’un peu plus alchimique que chèvre, tout de même… un mot désignant un liquide, par exemple, comme elixir. Hélas, Elixir ne donne que… que : 5 12 9 24 9 18 = ?!? !? 77.
Récapitulons : un liquide bizarre, aux propriétés étranges (circulant à l’horizontale, notamment), dont la gématrie fait 7 –7 (soit deux formes identiques reliées par un… filet, comme les urnes de l’Ange). 7—7 comme 14 de Tempérance. Un liquide, enfin, censé être en rapport avec l’immortalité… l’intemporel. Temps errance. Sablier couché… hmm hmm…
A ce sujet, cet IXI évoqué par les clous… ne s’agit-il pas d’un sablier couché? Qui dit sablier couché, dit temps arrêté, suspendu… IXI, Sablier en son mi-lieu, AVM.
Un dernier dessin, pour remarquer que les clous se trouvent à l’aplomb du milieu du carré magique et de la cloche...
Pour finir sur Temperance, et en musique, un court extrait du Roman de la Rose :
Là font entr'eus lor armonies (i),
Qui sunt causes des mélodies
Et des diversités de tons,
Que par acordance metons
En toutes manières de chant:
N'est riens qui par celés ne chant,
Et muent par lor influences
Les accidens et les sustances
Des choses qui sunt souz la lune ;
Par lor diversité commune
S'espoissent li cler élément,
Cler font les espés ensernent ;
Et froit, et chaut, et sec, et moiste,
Tout ainsinc cum en une boiste
Font-il à chascuns cors venir,
Por lor pez ensemble tenir ;
Tout soient-il contrariant,
Les vont-il ensemble liant ;
Si font pez de quatre anemis,
Quant si les ont ensemble mis
Par atrempance covenable
A complexion raisonnable,
Por former en la meillor forme
Toutes les choses que ge forme.
Et s'il avient que soient pires,
C'est du deffault de lor matires.
Le Roman de la Rose
Guillaume de Lorris et Jehan de Meung
Qui sunt causes des mélodies
Et des diversités de tons,
Que par acordance metons
En toutes manières de chant:
N'est riens qui par celés ne chant,
Et muent par lor influences
Les accidens et les sustances
Des choses qui sunt souz la lune ;
Par lor diversité commune
S'espoissent li cler élément,
Cler font les espés ensernent ;
Et froit, et chaut, et sec, et moiste,
Tout ainsinc cum en une boiste
Font-il à chascuns cors venir,
Por lor pez ensemble tenir ;
Tout soient-il contrariant,
Les vont-il ensemble liant ;
Si font pez de quatre anemis,
Quant si les ont ensemble mis
Par atrempance covenable
A complexion raisonnable,
Por former en la meillor forme
Toutes les choses que ge forme.
Et s'il avient que soient pires,
C'est du deffault de lor matires.
Le Roman de la Rose
Guillaume de Lorris et Jehan de Meung
Dans l'édition de I814 (...14!) M. Meon, commentant ce passage, écrit :
Platon et les autres philosophes ont cru que les astres, dans leur révolution , faisoient un bruit pareil à celui de notre musique , et que le son étant un effet de la répercussion de l'air , par la règle qui veut que de la collision violente de deux corps il en résulte un son, il est plus ou moins agréable , selon l'ordre qui est observé dans la percussion de l'air; et comme rien ne se fait tumultuairement dans le ciel, on infère de là que les astres en faisant leur cours forment une espèce de concert, parce que le mouvement violent produit nécessairement un son : ce qui nous empêche de l'entendre, c'est que le son est trop fort. En effet, si les peuples qui habitent le long du Nil n'entendent pas le bruit que fait ce fleuve en roulant ses eaux , il ne faut point être surpris si le bruit que cause la révolution de la sphère est au-dessus de la portée de notre ouïe.
Platon a prétendu que la musique des astres étoit diatonique, parce que, dit-il, il y a trois genres de musique : l'enharmonique , le chromatique et le diatonique. Le chant du premier procède par quarts de tons ; les Grecs s'en servoient ancienne ment , surtout dans le récitatif : mais la difficulté qu'il y avoit à trouver ces quarts de tons en a fait perdre l'usage, d'autant plus que cette musique ne pouvoit avoir lieu dans l'harmonie. La musique chromatique est une modulation qui procède par le mélange des semi-tons, tant majeurs que mineurs , marqués accidentellement par des dièzes ou par des bémols : on la pratique dans la musique moderne, soit dans la mélodie, soit dans l'harmonie.
La musique diatonique est celle qui procède par des tons pleins , justes et naturels , dont les moindres intervalles sont des semi-tons majeurs, comme il est facile de l'observer dans l'intonation de l'étendue de l'octave, en commençant par la note ut.
La définition de Platon est plus succincte, car il se contentoit de dire que le genre enharmonique n'est pas en usage , à cause de son extrême difficulté , que le chromatique a été regardé comme infâme à cause de sa mollesse ; d'où il conclut que la musique des astres est diatonique.
Pour le plaisir, les premiers vers du Roman de la Rose:
Cy est le rommant de la rose
ou tout l'art d'amour est enclose
Maintes gens vont disant que songes
Ne sont que fables et mensonges
Mais on peult tel songe songer
Qui pourtant n'est pas mensonger
Ains est apres bien apparent
Si en puis trouver pour garant
Macrobe ung aucteur treaffable
Qui ne tient pas songes a fable
Aincoys escript la vision
Laquelle advint a Scipion
Quiconques cuyde ne qui die
Que ce soit une musardie
De croire qu'aucun songe advienne
Qui vouldra pour fol si m'en tienne
Car quant a moy j'ay confiance
Que songe soit signifiance
Des biens aux gens et des ennuytz
La raison, on songe par nuytz
Moult de choses couvertement
Qu'on voit apres appertement.
Sur le vingtiesme an de mon eage
Au point qu'amours prent le peage
Des jeunes gens, coucher m'alloye
Une nuyt comme je souloye
Et de fait dormir me convint
En dormant ung songe m'advint
Qui fort beau fut a adviser
Comme vous orrez deviser
Car en advisant moult me pleut
Et oncques riens au songe n'eut
Qui du tout advenu ne soit
Comme le songe recensoit.
Lequel vueil en rime déduire
Pour plus a plaisir vous induire
Amour m'en prie et le commande
Et si d'adventure on demande
Comment je vueil que ce rommant
Soit appellé, sache l'amant
Que c'est le Rommant de la rose
Ou l'art d'amour est toute enclose
La matiere est belle et louable
Dieu doint qu'elle soit aggréable
A celle pour qui j'ay empris
C'est une dame de hault pris
Qui tant est digne d'estre aymée
Qu'elle doit rose estre clamée.
... Alors ça!!... Si ça s'appelle pas "boucler la boucle"...
Chèvre- Nombre de messages : 350
Date d'inscription : 06/06/2009
Re: Melencolia I (Albrecht Dürer)
superbe post, Chèvre !
Donc, suivre les indications des anges, c'est une bonne idée, même si on doit quelquefois constater faire fausse route.
J'en reviens à nos clous, pour applaudir ta trouvaille concernant leur position par rapport à la cloche et la médiane du carré des nombres. En voyant des gosses jouer à Star Wars, il m'a aussi pris l'envie de tirer quelques coups de rayons laser. Le rayon laser rubis tiré par la cloche atteint très précisément le centre du clou le plus bas.
Peut-être pour attirer notre attention sur cette technologie de pointes. J'ai alors voulu vérifier si les clous eux-mêmes ne pointaient à leur tour vers quelque chose de significatif, alors je les ai fait tirer des lasers bleus dopés au xénon, pour voir. Eh ben, mon biquet, crois-moi ou crois-moi pas, ça ne donne rien. Nothing. Nada. Schnoll. A la rigueur, un clou pourrait indiquer le centre d'équilibre du marteau (cercle jaune); et il est vrai que clous et marteaux ont une certaine tendance naturelle à s'associer. Mais de là à dire que c'est significatif…
J'explore aussi sans grand succès la piste du IXI, dessin évoquant le sablier posé à l'horizontale, l'arrêt de l'écoulement du temps, la chronostase. Le temps étant lié à la matière, puisqu'il est une des dimensions de l'univers physique, le non écoulement du temps se réfère à un monde non physique. Pas à notre monde matériel, en tout cas. On est dans l'intemporel, dans l'archétypal.
Le 14 romain m'intrigue aussi, puisqu'il s'écrit classiquement XIV, or, la carte du tarot l'écrit XIIII. On trouve la même particularité dans certaines cartes du tarot numérotées 9 (VIIII au lieu de IX). Peut-être Charly pourrait-il dire si cette façon d'écrire ces chiffres était banale à l'époque de la création des jeux de tarot, ou si c'est une anomalie intentionnelle, indice d'une piste à creuser ?
9² ³8
14 . . 4 . . . 12
Ça me rappelle quelque chose. Je me souviens avoir entendu dire que les anges sont nos guides, ceux qui nous inspirent, d'où l'expression "être touché(e) par l'aile d'un ange" qui veut dire avoir eu une bonne intuition.Ma cousine du Pentagone (…) me signale que les ailes des anges, dans les gravures hermétiques, ont tendance à effleurer des points significatifs
Donc, suivre les indications des anges, c'est une bonne idée, même si on doit quelquefois constater faire fausse route.
Tu as raison : l'auteur prétendument "anonyme" du Mutus Liber avait manifestement laissé trois numéros où le joindre ! Bien vu !
Eh, Laposse ! des chiffres disposés en carré ! Ça ne te rappelle rien ??
J'en reviens à nos clous, pour applaudir ta trouvaille concernant leur position par rapport à la cloche et la médiane du carré des nombres. En voyant des gosses jouer à Star Wars, il m'a aussi pris l'envie de tirer quelques coups de rayons laser. Le rayon laser rubis tiré par la cloche atteint très précisément le centre du clou le plus bas.
Peut-être pour attirer notre attention sur cette technologie de pointes. J'ai alors voulu vérifier si les clous eux-mêmes ne pointaient à leur tour vers quelque chose de significatif, alors je les ai fait tirer des lasers bleus dopés au xénon, pour voir. Eh ben, mon biquet, crois-moi ou crois-moi pas, ça ne donne rien. Nothing. Nada. Schnoll. A la rigueur, un clou pourrait indiquer le centre d'équilibre du marteau (cercle jaune); et il est vrai que clous et marteaux ont une certaine tendance naturelle à s'associer. Mais de là à dire que c'est significatif…
J'explore aussi sans grand succès la piste du IXI, dessin évoquant le sablier posé à l'horizontale, l'arrêt de l'écoulement du temps, la chronostase. Le temps étant lié à la matière, puisqu'il est une des dimensions de l'univers physique, le non écoulement du temps se réfère à un monde non physique. Pas à notre monde matériel, en tout cas. On est dans l'intemporel, dans l'archétypal.
Le 14 romain m'intrigue aussi, puisqu'il s'écrit classiquement XIV, or, la carte du tarot l'écrit XIIII. On trouve la même particularité dans certaines cartes du tarot numérotées 9 (VIIII au lieu de IX). Peut-être Charly pourrait-il dire si cette façon d'écrire ces chiffres était banale à l'époque de la création des jeux de tarot, ou si c'est une anomalie intentionnelle, indice d'une piste à creuser ?
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Laposse- Nombre de messages : 242
Age : 55
Date d'inscription : 05/04/2008
Re: Melencolia I (Albrecht Dürer)
Bonjour
Oui excellent post Chèvre ! Je réponds très brièvement, faute de temps, à Laposse au sujet de la numérotation des tarots. Les chiffres romains pouvaient s'écrire indifféremment par méthode additive ou soustractive, IV IIII; IX, VIIII. Dans certains tarots, comme le Dodal ou le Payen, L'Empereur est nombré ainsi : IIII, et le cartier place en sus un 4 de chiffre devant les yeux de l'empereur. Ce 4 de chiffre est selon moi un 4 de cartier ! comme il y a un 4 d'horloger toujours utilisé pour ne pas confondre IV et VI, il ne faut pas oublier que le Tarot est un avant tout un JEU de cartes.
Voici le IIII du Dodal (site de Jean-Claude Flornoy, cartier de son état)
http://www.letarot.com/jean-dodal/pages/pages-images/04.html
Cordialement,
C...a
Oui excellent post Chèvre ! Je réponds très brièvement, faute de temps, à Laposse au sujet de la numérotation des tarots. Les chiffres romains pouvaient s'écrire indifféremment par méthode additive ou soustractive, IV IIII; IX, VIIII. Dans certains tarots, comme le Dodal ou le Payen, L'Empereur est nombré ainsi : IIII, et le cartier place en sus un 4 de chiffre devant les yeux de l'empereur. Ce 4 de chiffre est selon moi un 4 de cartier ! comme il y a un 4 d'horloger toujours utilisé pour ne pas confondre IV et VI, il ne faut pas oublier que le Tarot est un avant tout un JEU de cartes.
Voici le IIII du Dodal (site de Jean-Claude Flornoy, cartier de son état)
http://www.letarot.com/jean-dodal/pages/pages-images/04.html
Cordialement,
C...a
Charly Alverda- Nombre de messages : 534
Date d'inscription : 02/10/2008
Re: Melencolia I (Albrecht Dürer)
Laposse a écrit:Mais il n'y a pas que des clous !
J'ai bleui ici les outils qui m'ont tous paru en relation avec le métier de menuisier (à l'exception du compas utilisé dans différents métiers).
Pourquoi des outils de menuiserie (Schreinerei) ?
Le reste de la gravure évoque plutôt les métiers de la pierre. Pierre angulaire, pierre étrangement taillée, meule de pierre, bâtiment en pierre, peut-être une allusion à la Maçonnerie. Mais à part l'échelle de bois, rien ne semble en rapport avec ces outils.
Il se trouve que le mois dernier, Joseph du Bâtiment nous a quitté. On l'appelait aussi Joseph de la Montagne... Un des derniers à savoir faire les toits de chaume en Auvergne; on venait le voir, parfois de loin, pour apprendre quelques techniques... ou se réchauffer à sa compagnie.
Bref Laposse, les outils que tu évoques, et le rabot, la scie, les planches, le marteau et la grosse tenaille... et la jolie échelle bien costaud... sans oublier l'IXI... Joseph...
bref... association d'idée : charpentier ?
Chèvre- Nombre de messages : 350
Date d'inscription : 06/06/2009
O Tempora O mores !
Post Scriptum : Temperance, Elixir
A propos d'ELIXIR, l'etymologie du Robert indique:
E L I X I R
8 12 9 24 9 18
77
Avec 7 + 7 = 14 (somme théosophique)... comme l'arcane XIIII. Remarquons au passage : 77 est un chiffre intéressant pour qui s'intéresse au Tarot... qui compte 78 cartes, dont un 'triomphe' (LE MAT) sans numéro, donc plus ou moins 'hors-jeu'... Reste 77 cartes. (ce 77 revient aussi de multiples façons dans une autre carte d'équilibre... mais passons, pour l'instant)
On a bien sur,
Comme dans l'image, la valeur (à notre) gauche est légèrement inférieure à celle à (notre) droite. 17 -- IXI -- 18. De même, l'urne gauche, rouge, est un peu plus basse que celle de droite, bleue. A propos de couleurs, si l'IXI est ce qui 'circule' entre les deux urnes, il semble transparent, ou incolore.
Notons enfin que, dans quasiment tous les Tarots, 17 est l'Etoile,et 18 est La Lune.
Comme Laposse l'a détaillé, cet IXI a pour valeur 111 si on "accole" la Valeur 1 (I) puis 11 (XI) : donc, 111.
Maintenant, on peut aussi regrouper davantage les lettres entourant notre X / Khi :
E L I X I R
5 12 9 24 9 18
--------....X....-------
26......X......27
Là encore, notre image équilibrée de Tempérance est respectée : un équilibre entre deux 'pôles' presque égaux ( 26 est légèrement < à 27 ).
26 n'est pas un nombre anodin : c'est 2 x 13 bien sûr, et puis il est généralement associé au tétragramme. (On sait que de nombreux noms de patriarches sont des multiples de 26.)
C'est sans doute bien assez s'aventurer sur ces terres... quand on est d'une ignorance crasse. D'autant plus que, sans rigoler, ce genre de salmigondis numérique rend fou.
Aussi, gardons l'analyse graphique (si l'on peut dire ) du cartouche un peu bizarre pour plus tard... La cartouchomancie ! waouu !! ...
A propos d'ELIXIR, l'etymologie du Robert indique:
On l'a vu plus haut, en gématrie chèvre (j'attendais des remarques acerbes, mais puisque personne ne râle... tant que je gagne, je joue), la disposition est donc ainsi :XIIIème s. : arabe al iksir désignant à la fois la pierre philosophale et un médicament : emprunté au grec Xêron, neutre substantivé de xêros "sec".
E L I X I R
8 12 9 24 9 18
77
On a bien sur,
EL.....IXI..... R
5 12.....9 24 9.....18
----.......------........--
17........42........18
C'est à dire l'IXI révélé par Aliboron, et objet de notre attention. Cet IXI est encadré par deux valeurs presqu'égales, 17 et 18. L'image de Tempérance, et ses urnes presqu'à l'horizontale, est respectée.5 12.....9 24 9.....18
----.......------........--
17........42........18
Comme dans l'image, la valeur (à notre) gauche est légèrement inférieure à celle à (notre) droite. 17 -- IXI -- 18. De même, l'urne gauche, rouge, est un peu plus basse que celle de droite, bleue. A propos de couleurs, si l'IXI est ce qui 'circule' entre les deux urnes, il semble transparent, ou incolore.
Notons enfin que, dans quasiment tous les Tarots, 17 est l'Etoile,et 18 est La Lune.
Comme Laposse l'a détaillé, cet IXI a pour valeur 111 si on "accole" la Valeur 1 (I) puis 11 (XI) : donc, 111.
Maintenant, on peut aussi regrouper davantage les lettres entourant notre X / Khi :
E L I X I R
5 12 9 24 9 18
--------....X....-------
26......X......27
26 n'est pas un nombre anodin : c'est 2 x 13 bien sûr, et puis il est généralement associé au tétragramme. (On sait que de nombreux noms de patriarches sont des multiples de 26.)
C'est sans doute bien assez s'aventurer sur ces terres... quand on est d'une ignorance crasse. D'autant plus que, sans rigoler, ce genre de salmigondis numérique rend fou.
Aussi, gardons l'analyse graphique (si l'on peut dire ) du cartouche un peu bizarre pour plus tard... La cartouchomancie ! waouu !! ...
Chèvre- Nombre de messages : 350
Date d'inscription : 06/06/2009
Re: Melencolia I (Albrecht Dürer)
.
Non Môssieur ! Moi je fais de la cartouchologie !
Pour le charpentier, je suis d'accord : l'idée est présente, quoique allusive et non probante. Le charpentier fait évidemment référence au père de Jésus, donc, par transposition, au Père du Christ : Dieu.
La décortication des nombres est amusante. Elle pourrait mener quelque part, qui sait ?
Pas grave si ce jeu rend fou.
Moi, par exemple ( ) , je me sens très bien comme je suis.
D'après Nimosus (Anthologie des Nombres Occultes, Ed.Trédaniel), dans les degrés supérieurs de certains ordres maçonniques, le compas traditionnel est représenté ouvert selon un angle de 26°. Ce qui m'a incité à vérifier le compas de l'ange de la Melencolia de Dürer.
Il y a une imprécision, mais je trouve un angle de l'ordre de 26° ou 27°. Ou presque. (Je ne dispose pas d'un logiciel graphique de précision).
Non Môssieur ! Moi je fais de la cartouchologie !
Pour le charpentier, je suis d'accord : l'idée est présente, quoique allusive et non probante. Le charpentier fait évidemment référence au père de Jésus, donc, par transposition, au Père du Christ : Dieu.
La décortication des nombres est amusante. Elle pourrait mener quelque part, qui sait ?
Pas grave si ce jeu rend fou.
Moi, par exemple ( ) , je me sens très bien comme je suis.
D'après Nimosus (Anthologie des Nombres Occultes, Ed.Trédaniel), dans les degrés supérieurs de certains ordres maçonniques, le compas traditionnel est représenté ouvert selon un angle de 26°. Ce qui m'a incité à vérifier le compas de l'ange de la Melencolia de Dürer.
Il y a une imprécision, mais je trouve un angle de l'ordre de 26° ou 27°. Ou presque. (Je ne dispose pas d'un logiciel graphique de précision).
Laposse- Nombre de messages : 242
Age : 55
Date d'inscription : 05/04/2008
Re: Melencolia I (Albrecht Dürer)
Salut les amis
Vous reprendrez bien un petit coup d'Elixir ?
Ma cousine du Pentagone, celle qui fait en ce moment la maline sur nos murs et s'y connaît en gé(o)m(é/a)trie, nous envoie ce petit récapitulatif (je zappe les formules de courtoisie) :
ELIXIR =
5 12 9 24 9 18
Une autre façon de le guématriser est d'isoler le 'E', autrement dit le '5'.
ELIXIR =
(5) 12 9 24 9 18
On remarque que les valeurs des lettres qui restent sont toutes multiples de 3.
Mieux encore, leur somme donne 72, qui est l'angle du triangle d'Or. (Ce qui n'est que justice, quand on parle d'Elixir.)
Cerise sur le gâteau, elles sont toutes des diviseurs de 360 (chiffre du cercle, dont le total des degrés=360.)
Car:
L= 12 (30 * 12 = 360)
I= 9 (40 * 9 = 360)
X= 24 (15 * 24 = 360)
R= 18 (20 * 18 = 360)
Le E que nous avons éliminé, ou plutôt isolé, n'est pas exempt de cette particularité :
E= 5 ( car 72 * 5 = 360)
Or, cette 'singularité' du 5 nous permet de remarquer deux choses:
* tous les multiplicateurs des lettres, permettant d'obtenir 360, sont des multiples de 5. Ce sont : 30, 40, 15 et 20.
* plus surprenant encore : la valeur du E (5) multipliée par la valeur de "LIXIR" (72) donne 360.
E * LIXIR =
(5) * (12 9 24 9 18)
5 * 72 = 360
Nous avons donc à bon escient isolé le E (le 5) :
* il est ce qui permet de revenir de 72 (angle du triangle d'Or, et clé du pentagone et du pentacle)
* il est le nombre premier dont les multiples (15, 20, 30 et 40) permettent de ramener chaque lettre du mot à l'unité du Cercle... ("Unis vers l'Uni", chantait Michel JONASz )
ELIXIR se comporte comme un mot clé recelant quelques-uns des secrets du Cercle. Pas trop étonnant, pour un mot dont l'étymologie arabe signifie 'Pierre Philosophale'. Le nombre 5 (et ses multiples) semble être un de ces clés.
Un dernier mot sur ce délectable ELIXIR = (5) 12 9 24 9 18
Le 5 premier et multiplicateur mis à part, il est composé de 2 groupes de lettres, dont les valeurs sont multiples: un nombre et son double. Ce sont :
(12 -- 24) et (9 -- 18)
(L -- X) et (I -- R)
Mais il est aussi possible d'additionner les lettres de telle sorte qu'on obtienne 2 fois 36, avec 2 groupes de lettres :
L X = 36
I I R = 36
Un même multiplicateur, le nombre 10, permet de passer de ces 2 sommes à l'Unité du Cercle. Il s'agit encore d'un multiple de 5, ce qui ne nous surprend pas...
Et puis 36 est l'autre valeur clé du triangle d'Or (et du pentagone et du pentacle) : car il y a 2 façons de construire un Triangle d'Or:
un triangle au sommet 'pointu', avec un sommet de 36 degrés et 2 de 72°, (ou 2/5, 4/5 et 4/5 d'angle droit, qui vaut 90°)
un triangle au sommet aplati ou "épaté", 108°, 36° et 36° (ou 6/5, 2/5 et 2/5 d'angle droit), appelé aussi 'Triangle d'Argent'.
"Sur ce, je te laisse, écrit ma cousine, car si la parole est d'argent, le silence est d'Or!... Et puis... je dois filer aux studios de Los Angeles pour présenter George Clooney et Brad Pitt à Al Gore."
(Los Angeles... Brad Pitt... Qu'est-ce qu'elle m'énerve, des fois!)
"Mais... quelle langue parlez-vous donc, en Gaule?" conclut-elle.
Quelle langue, en effet?... :/
Vous reprendrez bien un petit coup d'Elixir ?
Ma cousine du Pentagone, celle qui fait en ce moment la maline sur nos murs et s'y connaît en gé(o)m(é/a)trie, nous envoie ce petit récapitulatif (je zappe les formules de courtoisie) :
ELIXIR =
5 12 9 24 9 18
Une autre façon de le guématriser est d'isoler le 'E', autrement dit le '5'.
ELIXIR =
(5) 12 9 24 9 18
On remarque que les valeurs des lettres qui restent sont toutes multiples de 3.
Mieux encore, leur somme donne 72, qui est l'angle du triangle d'Or. (Ce qui n'est que justice, quand on parle d'Elixir.)
Cerise sur le gâteau, elles sont toutes des diviseurs de 360 (chiffre du cercle, dont le total des degrés=360.)
Car:
L= 12 (30 * 12 = 360)
I= 9 (40 * 9 = 360)
X= 24 (15 * 24 = 360)
R= 18 (20 * 18 = 360)
Le E que nous avons éliminé, ou plutôt isolé, n'est pas exempt de cette particularité :
E= 5 ( car 72 * 5 = 360)
Or, cette 'singularité' du 5 nous permet de remarquer deux choses:
* tous les multiplicateurs des lettres, permettant d'obtenir 360, sont des multiples de 5. Ce sont : 30, 40, 15 et 20.
* plus surprenant encore : la valeur du E (5) multipliée par la valeur de "LIXIR" (72) donne 360.
E * LIXIR =
(5) * (12 9 24 9 18)
5 * 72 = 360
Nous avons donc à bon escient isolé le E (le 5) :
* il est ce qui permet de revenir de 72 (angle du triangle d'Or, et clé du pentagone et du pentacle)
* il est le nombre premier dont les multiples (15, 20, 30 et 40) permettent de ramener chaque lettre du mot à l'unité du Cercle... ("Unis vers l'Uni", chantait Michel JONASz )
ELIXIR se comporte comme un mot clé recelant quelques-uns des secrets du Cercle. Pas trop étonnant, pour un mot dont l'étymologie arabe signifie 'Pierre Philosophale'. Le nombre 5 (et ses multiples) semble être un de ces clés.
Un dernier mot sur ce délectable ELIXIR = (5) 12 9 24 9 18
Le 5 premier et multiplicateur mis à part, il est composé de 2 groupes de lettres, dont les valeurs sont multiples: un nombre et son double. Ce sont :
(12 -- 24) et (9 -- 18)
(L -- X) et (I -- R)
Mais il est aussi possible d'additionner les lettres de telle sorte qu'on obtienne 2 fois 36, avec 2 groupes de lettres :
L X = 36
I I R = 36
Un même multiplicateur, le nombre 10, permet de passer de ces 2 sommes à l'Unité du Cercle. Il s'agit encore d'un multiple de 5, ce qui ne nous surprend pas...
Et puis 36 est l'autre valeur clé du triangle d'Or (et du pentagone et du pentacle) : car il y a 2 façons de construire un Triangle d'Or:
un triangle au sommet 'pointu', avec un sommet de 36 degrés et 2 de 72°, (ou 2/5, 4/5 et 4/5 d'angle droit, qui vaut 90°)
un triangle au sommet aplati ou "épaté", 108°, 36° et 36° (ou 6/5, 2/5 et 2/5 d'angle droit), appelé aussi 'Triangle d'Argent'.
"Sur ce, je te laisse, écrit ma cousine, car si la parole est d'argent, le silence est d'Or!... Et puis... je dois filer aux studios de Los Angeles pour présenter George Clooney et Brad Pitt à Al Gore."
(Los Angeles... Brad Pitt... Qu'est-ce qu'elle m'énerve, des fois!)
"Mais... quelle langue parlez-vous donc, en Gaule?" conclut-elle.
Quelle langue, en effet?... :/
Chèvre- Nombre de messages : 350
Date d'inscription : 06/06/2009
Re: Melencolia I (Albrecht Dürer)
Mmmmmouais...
Ça nous mène où, au bout du compte ?
A considérer qu'il existe une relation entre le mot ELIXIR et le cercle ?
Admettons...
Culturellement parlant, c'est intéressant, je ne dis pas le contraire. Surtout s'il s'agit de se partager une bouteille d'élixir dans un cercle d'amis.
Mais un fâcheux pourrait tout aussi bien parodier cette technique et extraire 62, en disant :
Lequel est lui-même curieusement lié à Albrecht Dürer.
Ça nous mène où, au bout du compte ?
A considérer qu'il existe une relation entre le mot ELIXIR et le cercle ?
Admettons...
Culturellement parlant, c'est intéressant, je ne dis pas le contraire. Surtout s'il s'agit de se partager une bouteille d'élixir dans un cercle d'amis.
Mais un fâcheux pourrait tout aussi bien parodier cette technique et extraire 62, en disant :
Ne devrait-on pas en tirer des conséquences graphiques de tout ça ? Pour montrer ce que donnent ces valeurs rapportées dans un cercle, si c'est possible. Ça pourrait faire un joli dessin, comme pour le pentagone.je mets de côté les deux lettres latérales (E . . . . R), d'autant qu'elles y sont déjà,
j'observe que les lettres restantes sont toutes des valeurs en chiffres romains ( . L I X I . ),
et je compte 50 + 1 + 10 + 1, ce qui donne 62.
Si E vaut 5 en guématrie latine, et si R est le rayon, nous devons nous rappeler que reporter 5 fois le rayon sur le cercle, c'est bien la méthode de construction du pentagone; je comprends donc maintenant mieux à quoi travaille votre cousine (parce que faire la navette en bus Pentagone – Los Angeles pour aller bosser, soit 7.500 km aller-retour, ça paraissait quand même un peu bizarre).
S.: Un fâcheux
Lequel est lui-même curieusement lié à Albrecht Dürer.
Question pertinente. Depuis le 6 juin 1944, c'est une variante transocéanique d'un dialecte anglais qui s'impose de plus en plus."Mais... quelle langue parlez-vous donc, en Gaule?" conclut-elle.
Laposse- Nombre de messages : 242
Age : 55
Date d'inscription : 05/04/2008
Re: Melencolia I (Albrecht Dürer)
Ah Laposse ! Heureusement que tu parles d'une parodie de la part du fâcheux, parce que 62 ne ramène à RIEN.
Tandis que Chèvre et sa cousine qui travaille aux pentagones ont raison de trouver 72. Là c'est cohérent, puisque 72 x 5 = 360.
Tandis que Chèvre et sa cousine qui travaille aux pentagones ont raison de trouver 72. Là c'est cohérent, puisque 72 x 5 = 360.
Henri Schersch- Nombre de messages : 330
Age : 54
Date d'inscription : 21/07/2008
Re: Melencolia I (Albrecht Dürer)
J'ai encore consacré une dure heure à examiner la gravure Melencolia, et je pense avoir trouvé quelque chose.
Il existe un point particulier dans cette œuvre. C'est un point d'équilibre.
Comme exposé par chèvre et sa cousine, 36°, c'est la moitié de 72°, une valeur importante aussi, parce que 72°, c'est 360° divisé par 5, ce 5 intriguant qu'on retrouve mis en exergue, à l'envers, dans le carré magique. 72°, c'est donc aussi l'angle qui génère le pentagone, figure appréciée par Dürer, comme on l'a vu plus haut.
Il se fait que 36° et 72° sont les angles de référence du triangle d'or, un triangle isocèle dont les longueurs des côtés sont dans le rapport du nombre d'or.
La droite verticale qui prolonge le fléau coupe le tableau en deux parties, mais pas exactement en deux parties égales. La proportion gauche/droite a-t-elle une importance, ou bien est-ce l'indice que la gravure a été légèrement amputée de son bord droit ?
J'en suis arrivé, pour l'instant, à constater que cette droite tombe non seulement à l'intersection de la planche et de la scie, mais précisément à un endroit situé à la moitié de la longueur visible de la scie, et à l'endroit où le tranchant de la scie croise le milieu de la largeur de la planche. A mon avis, il y aurait là-dessous une histoire de découpe de planche (pour calculer des longueurs et des proportions) que ça ne m'étonnerait pas !
Je pense que je vais encore un peu plancher là-dessus une dure heure de plus.
Il existe un point particulier dans cette œuvre. C'est un point d'équilibre.
Ce point nous est subtilement indiqué par l'équilibre de la balance (car la balance est en équilibre : les deux plateaux – vides – sont au même niveau). Le fléau est donc parfaitement vertical. A son extrémité supérieure, on trouve une petite boule. Soit il s'agit d'un repère vers lequel pointe le fléau, soit il s'agit de l'extrémité du fléau servant à mieux repérer sa position. Dans un cas comme dans l'autre, ce point précis est mis en évidence. | . . |
Au départ de ce point remarquable, trois droites peuvent être naturellement tracées. Une verticale, bien sûr, mais aussi deux obliques particulières. Toutes deux sont la prolongation des deux filaments externes qui soutiennent les plateaux de la balance, et là, observons que la symétrie est parfaite. De plus, nous sommes confortés dans cette observation par le fait que l'oblique de gauche recouvre très exactement le bord d'un des montants de l'échelle, indiquant ainsi que cette droite est bien une des lignes directrices du tableau. Cerise sur le gâteau, cette droite est tangeante à la sphère. Or, nous découvrons alors que ces deux droites forment un angle d'exactement 36°. Un dixième du cercle, donc. |
Comme exposé par chèvre et sa cousine, 36°, c'est la moitié de 72°, une valeur importante aussi, parce que 72°, c'est 360° divisé par 5, ce 5 intriguant qu'on retrouve mis en exergue, à l'envers, dans le carré magique. 72°, c'est donc aussi l'angle qui génère le pentagone, figure appréciée par Dürer, comme on l'a vu plus haut.
Il se fait que 36° et 72° sont les angles de référence du triangle d'or, un triangle isocèle dont les longueurs des côtés sont dans le rapport du nombre d'or.
La droite verticale qui prolonge le fléau coupe le tableau en deux parties, mais pas exactement en deux parties égales. La proportion gauche/droite a-t-elle une importance, ou bien est-ce l'indice que la gravure a été légèrement amputée de son bord droit ?
J'en suis arrivé, pour l'instant, à constater que cette droite tombe non seulement à l'intersection de la planche et de la scie, mais précisément à un endroit situé à la moitié de la longueur visible de la scie, et à l'endroit où le tranchant de la scie croise le milieu de la largeur de la planche. A mon avis, il y aurait là-dessous une histoire de découpe de planche (pour calculer des longueurs et des proportions) que ça ne m'étonnerait pas !
Je pense que je vais encore un peu plancher là-dessus une dure heure de plus.
Laposse- Nombre de messages : 242
Age : 55
Date d'inscription : 05/04/2008
Re: Melencolia I (Albrecht Dürer)
La droite verticale qui partage l'angle s'appelle une sécante. Je dirais alors comme Laposse qu'il faudrait chercher des choses à partager dans cette image. Ma main à couper. . J'ai trouvé de mon côté ceci : l'arête de droite du gros cube recoupé n'est pas parfaitement parallèle au montant de l'échelle - ni à la ligne que Laposse a dessinée. Si on prolonge vers le bas cette arête de la pierre, on voit qu'elle est aussi tangente à la sphère. Il me semble aussi que personne n'a remarqué que la grande ligne oblique tracée par Laposse était aussi tangente à la meule. 'Tangente' est peut-être un mot-clé important.
Garfield- Nombre de messages : 176
Age : 43
Date d'inscription : 20/07/2008
Re: Melencolia I (Albrecht Dürer)
Ouiiiii !
En vérifiant, je viens de penser à projeter l'autre arête saillante du polyèdre (ci-dessous, en orange).
Eh bien, elle tombe sur un point déjà connu ! Là où deux traits rouges se croisaient déjà : l'intersection entre un côté de notre angle de 36°, et le milieu de la largeur de la latte de bois. Ça ressemble à une confirmation de quelque chose, mais je me méfie de pareils rapprochements, parce que nous ne disposons pas de la trame d'origine. Les projections sont longues par rapport aux traits que nous prolongeons, et la moindre déviation au départ peut conduire à de grands écarts à l'arrivée, par manque de précision.
Et pourtant, j'ai consacré une nouvelle dure heure à projeter des hypothèses en tous sens, pour voir. Résultats possibles :
- en orange, la tangente qui frôle la boule et longe l'arête du polyèdre coupe les barreaux de l'échelle (opinion : bof ! Pas vraiment significatif )
- en violet, les projections issues des trois clés. Là, surprise, ces trois "rayons" semblent confirmer trois points déjà connus, comme si ces points étaient une partie de "la clé" :
a) la plus évidentes pointe l'extrémité de la scie;
b) une autre croise la ligne jaune verticale (projection de la médiane du carré magique) exactement à l'endroit où celle-ci indique le milieu d'un clou (merci Chèvre);
c) la dernière pointe le croisement des clous qui forment un X.
C'est comme les extraterrestres : je n'y comprends rien, mais c'est fascinant.
En vérifiant, je viens de penser à projeter l'autre arête saillante du polyèdre (ci-dessous, en orange).
Eh bien, elle tombe sur un point déjà connu ! Là où deux traits rouges se croisaient déjà : l'intersection entre un côté de notre angle de 36°, et le milieu de la largeur de la latte de bois. Ça ressemble à une confirmation de quelque chose, mais je me méfie de pareils rapprochements, parce que nous ne disposons pas de la trame d'origine. Les projections sont longues par rapport aux traits que nous prolongeons, et la moindre déviation au départ peut conduire à de grands écarts à l'arrivée, par manque de précision.
Et pourtant, j'ai consacré une nouvelle dure heure à projeter des hypothèses en tous sens, pour voir. Résultats possibles :
- en orange, la tangente qui frôle la boule et longe l'arête du polyèdre coupe les barreaux de l'échelle (opinion : bof ! Pas vraiment significatif )
- en violet, les projections issues des trois clés. Là, surprise, ces trois "rayons" semblent confirmer trois points déjà connus, comme si ces points étaient une partie de "la clé" :
a) la plus évidentes pointe l'extrémité de la scie;
b) une autre croise la ligne jaune verticale (projection de la médiane du carré magique) exactement à l'endroit où celle-ci indique le milieu d'un clou (merci Chèvre);
c) la dernière pointe le croisement des clous qui forment un X.
C'est comme les extraterrestres : je n'y comprends rien, mais c'est fascinant.
Laposse- Nombre de messages : 242
Age : 55
Date d'inscription : 05/04/2008
Re: Melencolia I (Albrecht Dürer)
Chers collaborateurs,
Vos découvertes me laissent (agréablement) perplexe... Je cogite un max, tentant d'ordonner, dans un "récit" cohérent vos constats. Ca risque de prendre du temps...
Vous n'êtes pas sans savoir que moults esprits "forts" se sont, à ce rébus, attaqué; mais plus pour y "illustrer" (l'air de rien...), de personnelles obsessions que pour en percer le sens, inéluctablement lié à la structure de l'ensemble, aux "détails".
Or, sachant d'expérience (piètre... me concernant), que graver ne peut être que préalablement pensé, ils faisaient tous, peu ou prou, à coté de la cuvette...
Je sens que nous visons juste, ou pas loin...
Cordialement
aliboron.
Vos découvertes me laissent (agréablement) perplexe... Je cogite un max, tentant d'ordonner, dans un "récit" cohérent vos constats. Ca risque de prendre du temps...
Vous n'êtes pas sans savoir que moults esprits "forts" se sont, à ce rébus, attaqué; mais plus pour y "illustrer" (l'air de rien...), de personnelles obsessions que pour en percer le sens, inéluctablement lié à la structure de l'ensemble, aux "détails".
Or, sachant d'expérience (piètre... me concernant), que graver ne peut être que préalablement pensé, ils faisaient tous, peu ou prou, à coté de la cuvette...
Je sens que nous visons juste, ou pas loin...
Cordialement
aliboron.
aliboron- Nombre de messages : 208
Age : 67
Date d'inscription : 15/07/2009
Re: Melencolia I (Albrecht Dürer)
Hum hum…
Wellwellwell. Bon matin tout un chacun.
Mon emploi du temps ne me permet qu'un rapide passage ici de temps en temps, mais mon regard est resté accroché à cette Melencolia à cause d'un problème d'éclairage qu'un photographe amateur percevra aisément.
L'astre brillant qu'on voit sur la gravure n'est évidemment pas le soleil, contrairement à ce que j'ai pu lire sur certains sites sur l'Internet. Premier indice : l'arc-en-ciel. Lorsqu'on se tourne vers un arc-en-ciel, on tourne obligatoirement le dos au soleil, puisque ce phénomène est dû à une double réfraction + une réflexion dans chacune des myriades de gouttelettes d'eau en suspension.
(Merci à Wikipedia)
Deuxième indice : les ombres. C'est au niveau du sablier contre le mur qu'on constate au mieux que le soleil est derrière nous, très à droite, mais tous les ombrages concordent. Le mur auquel pend la balance est ombré, l'ange est éclairé par la droite, etc.
L'astre brillant en fond de gravure ne peut donc être que la lune (qu'on représente souvent par un croissant facilement identifiable) ou une comète. Une comète suffisamment proche de la Terre pour être bien visible est aussi assez proche du soleil et développe donc une chevelure. Or, la gravure montre bien une chevelure, j'identifie donc cet astre comme étant une comète.
Il se fait qu'une comète a été bien visible à l'œil nu entre fin décembre 1513 et mi-février 1514, époque précédent de très peu la gravure de Dürer. J'ignore si cette comète a reçu un nom. Il n'est pas certain qu'elle ait été périodique, car bien des bolides approchant la Terre vont se fondre dans le Soleil sans revenir cycliquement comme le fait la célèbre Comète de Halley. Cette comète a dû marquer les esprits en cette année 1514, car en ces temps-là, les phénomènes célestes étaient vus comme des présages ou des signes plutôt que comme des objets astronomiques. Pour une comète, presque deux mois de visibilité, c'est exceptionnel ! L'Histoire a retenu que cette comète a été vue successivement dans les constellations Cancer, Lion, et Vierge.
Armé de ces précisions, j'ai utilisé un logiciel d'astronomie pour restituer – approximativement – le ciel de cette période de l'année. Ci-dessous, à mi-janvier, on constate que ces trois constellations ne sont visibles qu'en fin de nuit jusqu'au lever du soleil : avant, elles sont sous l'horizon, après, il fait trop clair.
J'y ai figuré quelques positions de la comète.
Juste avant le lever du soleil, elle se trouve assez haut dans le ciel, vers le sud-ouest.
Souvenez-vous que la queue d'une comète ne représente pas le sens du déplacement, mais est constituée de particules qui sont arrachées par le "vent solaire", donc, la queue cométaire indique en fait la direction du soleil. La carte du ciel nous montre que la comète de la gravure à sa chevelure orientée assez différemment de celle qui a été gravée par Dürer en 1514.
C'est là que l'artiste intrigue, parce que la direction pointée par la comète ne correspond pas à la direction indiquée par l'éclairage de la scène et les ombrages. Pourtant, Dürer est réputé pour sa précision naturaliste.
J'en déduis les hypothèses suivantes.
a) Dürer, ignorant la nature réelle de la queue cométaire, aurait représenté l'objet céleste qui a marqué durablement le début de l'an 1514 sans tenir compte des lois physiques. C'est normal : sa gravure se veut symbolique.
b) Dürer aurait fait pointer sa comète vers un autre Soleil que le Soleil physique (la tête de l'angelot ? le cœur de l'ange ?), ou vers un point essentiel dans la gravure.
c) Dürer aurait représenté autre chose qu'une comète, par exemple un météore sur le point de s'écraser, comme il advint en Sibérie en 1908.
d) Dürer aurait représenté un objet purement symbolique, allégorique.
e) Dürer n'aurait rien voulu symboliser du tout, plaçant là, approximativement, l'objet céleste bien connu, vu par tous en cette année là. Mais alors, cela pourrait signifier que cette comète était suffisamment proche et importante pour être visible même en journée. Dans ce cas, tenant compte de la hauteur du soleil matinal (au sud-est), la comète marquerait très nettement l'horizon ouest. Faut-il en extrapoler des indices concernant l'orientation de la scène gravée ?
Je suis en ce jour incapable de trancher entre ces différentes hypothèses.
Wellwellwell. Bon matin tout un chacun.
Mon emploi du temps ne me permet qu'un rapide passage ici de temps en temps, mais mon regard est resté accroché à cette Melencolia à cause d'un problème d'éclairage qu'un photographe amateur percevra aisément.
L'astre brillant qu'on voit sur la gravure n'est évidemment pas le soleil, contrairement à ce que j'ai pu lire sur certains sites sur l'Internet. Premier indice : l'arc-en-ciel. Lorsqu'on se tourne vers un arc-en-ciel, on tourne obligatoirement le dos au soleil, puisque ce phénomène est dû à une double réfraction + une réflexion dans chacune des myriades de gouttelettes d'eau en suspension.
(Merci à Wikipedia)
Deuxième indice : les ombres. C'est au niveau du sablier contre le mur qu'on constate au mieux que le soleil est derrière nous, très à droite, mais tous les ombrages concordent. Le mur auquel pend la balance est ombré, l'ange est éclairé par la droite, etc.
L'astre brillant en fond de gravure ne peut donc être que la lune (qu'on représente souvent par un croissant facilement identifiable) ou une comète. Une comète suffisamment proche de la Terre pour être bien visible est aussi assez proche du soleil et développe donc une chevelure. Or, la gravure montre bien une chevelure, j'identifie donc cet astre comme étant une comète.
Il se fait qu'une comète a été bien visible à l'œil nu entre fin décembre 1513 et mi-février 1514, époque précédent de très peu la gravure de Dürer. J'ignore si cette comète a reçu un nom. Il n'est pas certain qu'elle ait été périodique, car bien des bolides approchant la Terre vont se fondre dans le Soleil sans revenir cycliquement comme le fait la célèbre Comète de Halley. Cette comète a dû marquer les esprits en cette année 1514, car en ces temps-là, les phénomènes célestes étaient vus comme des présages ou des signes plutôt que comme des objets astronomiques. Pour une comète, presque deux mois de visibilité, c'est exceptionnel ! L'Histoire a retenu que cette comète a été vue successivement dans les constellations Cancer, Lion, et Vierge.
Armé de ces précisions, j'ai utilisé un logiciel d'astronomie pour restituer – approximativement – le ciel de cette période de l'année. Ci-dessous, à mi-janvier, on constate que ces trois constellations ne sont visibles qu'en fin de nuit jusqu'au lever du soleil : avant, elles sont sous l'horizon, après, il fait trop clair.
J'y ai figuré quelques positions de la comète.
Juste avant le lever du soleil, elle se trouve assez haut dans le ciel, vers le sud-ouest.
Souvenez-vous que la queue d'une comète ne représente pas le sens du déplacement, mais est constituée de particules qui sont arrachées par le "vent solaire", donc, la queue cométaire indique en fait la direction du soleil. La carte du ciel nous montre que la comète de la gravure à sa chevelure orientée assez différemment de celle qui a été gravée par Dürer en 1514.
C'est là que l'artiste intrigue, parce que la direction pointée par la comète ne correspond pas à la direction indiquée par l'éclairage de la scène et les ombrages. Pourtant, Dürer est réputé pour sa précision naturaliste.
J'en déduis les hypothèses suivantes.
a) Dürer, ignorant la nature réelle de la queue cométaire, aurait représenté l'objet céleste qui a marqué durablement le début de l'an 1514 sans tenir compte des lois physiques. C'est normal : sa gravure se veut symbolique.
b) Dürer aurait fait pointer sa comète vers un autre Soleil que le Soleil physique (la tête de l'angelot ? le cœur de l'ange ?), ou vers un point essentiel dans la gravure.
c) Dürer aurait représenté autre chose qu'une comète, par exemple un météore sur le point de s'écraser, comme il advint en Sibérie en 1908.
d) Dürer aurait représenté un objet purement symbolique, allégorique.
e) Dürer n'aurait rien voulu symboliser du tout, plaçant là, approximativement, l'objet céleste bien connu, vu par tous en cette année là. Mais alors, cela pourrait signifier que cette comète était suffisamment proche et importante pour être visible même en journée. Dans ce cas, tenant compte de la hauteur du soleil matinal (au sud-est), la comète marquerait très nettement l'horizon ouest. Faut-il en extrapoler des indices concernant l'orientation de la scène gravée ?
Je suis en ce jour incapable de trancher entre ces différentes hypothèses.
Sherlock- Nombre de messages : 78
Date d'inscription : 09/04/2008
Re: Melencolia I (Albrecht Dürer)
Bonjour à tous. En complément, j'ai trouvé un article intitulé "La mélancolie de Dürer, une œuvre alchimique" écrit par Isabelle Ohmann dans la revue Acropolis (Nouvelle Acropole n° 193 – mai - août 2006) pages 8 et 9.
En voici le lien en format pdf : http://www.revue-acropolis.com/PDF/revue193.pdf
L'auteur conclut :
En voici le lien en format pdf : http://www.revue-acropolis.com/PDF/revue193.pdf
L'auteur conclut :
Mélancolie I apparaît ainsi comme une allégorie détaillée du processus alchimique dans sa phase initiale d’incubation nocturne, peut-être analogue au processus créateur de l’artiste, avec ses phases de travail matériel, de vision de l’unité des formes, qui conduisent à la sagesse de l’esprit.
Avertissement : L'association "Nouvelle Acropole" a été considérée comme sectaire par certains, sa technique de recrutement étant basée sur l'attractivité d'idées alléchantes, généreuses et spirituelles, mais débouchant sur un privation de liberté et un conditionnement. Certaines dérives vers l'extrême droite de la part de certains de ses dirigeants ont jadis fait la Une de la presse. Il ne nous appartient pas de trancher, mais rappelons aux chercheurs soucieux de vérité qu'il importe de bien s'informer, de faire la part des choses, et de rester vigilants. http://fr.wikipedia.org/wiki/Nouvelle_Acropole - Il n'est néanmoins pas inutile de s'informer du contenu des publications de ce mouvement. Calcédoine |
Garfield- Nombre de messages : 176
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Date d'inscription : 20/07/2008
Re: Melencolia I (Albrecht Dürer)
Bonjour,
Remettons en parallèle deux mélancolies : celle d'Albrecht Dürer (1514) et celle de Lucas Cranach (1532). Observons de curieuses similitudes.
Certes, Cranach a pu s'inspirer de l'œuvre de Dürer, antérieure de 18 ans. Mais il ne s'agit pourtant pas d'une copie. Néanmoins, sur chacune, il y a un "ange", de taille similaire, occupant la même zone du tableau; l'un comme l'autre sont occupés avec une pointe (pique pour l'un, compas pour l'autre). Dans les deux cas, l'arrière plan éloigné occupe le coin supérieur gauche de l'œuvre, l'un comme l'autre représentent des paysages avec, des prodiges dans le ciel. A l'interface entre l'avant-plan et l'arrière plan, il y a chez chacun un objet qui symboliquement, effectue la jonction entre le ciel et la terre (balançoire suspendue aux nuages chez Cranach, échelle chez Dürer). Plus étonnants, mais flagrants, ce sont, chez l'un comme chez l'autre, une sphère au sol, et un lévrier couché.
Il y a là trop de coïncidences pour qu'on élude la question d'une symbolique identique. Que signifient ces symboles ? Je n'ai malheureusement pas l'érudition suffisante pour décoder la symbolique en vigueur au début du XVIème siècle, sinon que le Grand chien peut symboliser Sirius (étoile capitale dans la tradition égyptienne,sous le nom de Sothis), et qu'une sphère représente une planète. Par contre j'ai trouvé quelques textes relatifs à l'œuvre de Cranach qui pourraient nous éclairer, même si plusieurs commentateurs semblent s'être partiellement copiés les uns les autres :
Et aussi :
http://www.herreros.com.ar/melanco/parisresum.htm
http://ebooks.unibuc.ro/filologie/melancolie/2-6.htm
Remettons en parallèle deux mélancolies : celle d'Albrecht Dürer (1514) et celle de Lucas Cranach (1532). Observons de curieuses similitudes.
Certes, Cranach a pu s'inspirer de l'œuvre de Dürer, antérieure de 18 ans. Mais il ne s'agit pourtant pas d'une copie. Néanmoins, sur chacune, il y a un "ange", de taille similaire, occupant la même zone du tableau; l'un comme l'autre sont occupés avec une pointe (pique pour l'un, compas pour l'autre). Dans les deux cas, l'arrière plan éloigné occupe le coin supérieur gauche de l'œuvre, l'un comme l'autre représentent des paysages avec, des prodiges dans le ciel. A l'interface entre l'avant-plan et l'arrière plan, il y a chez chacun un objet qui symboliquement, effectue la jonction entre le ciel et la terre (balançoire suspendue aux nuages chez Cranach, échelle chez Dürer). Plus étonnants, mais flagrants, ce sont, chez l'un comme chez l'autre, une sphère au sol, et un lévrier couché.
Il y a là trop de coïncidences pour qu'on élude la question d'une symbolique identique. Que signifient ces symboles ? Je n'ai malheureusement pas l'érudition suffisante pour décoder la symbolique en vigueur au début du XVIème siècle, sinon que le Grand chien peut symboliser Sirius (étoile capitale dans la tradition égyptienne,sous le nom de Sothis), et qu'une sphère représente une planète. Par contre j'ai trouvé quelques textes relatifs à l'œuvre de Cranach qui pourraient nous éclairer, même si plusieurs commentateurs semblent s'être partiellement copiés les uns les autres :
La mélancolie (1532) de Lucas Cranach nous ouvre les portes de la tentation.
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Contrairement aux premières apparences, la dame, habillée de rouge, qui nous regarde fixement ne souhaite qu'une chose : que la mélancolie nous habite, et la mélancolie c'est le diable. A l'arrière plan du tableau, on découvre d'ailleurs un sabbat de sorcière. Au moyen-âge, le lien est établi entre les planètes et les humeurs et notamment entre Saturne et la Mélancolie, celle qui inspire les artistes, appelée à cette époque « enfants de Saturne ».
Et Saturne, c'est aussi le diable.
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Ce tableau regroupe des évocations du monde d'hier et celui qui s'ouvre aux artistes. La religion, toujours présente, côtoie des représentations plus banales et plus en relation avec la vie et les préoccupations de l'époque : un chien, une table, des perdrix, une sphère forment un décor surprenant et tellement familier.
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Cranach se libère dans cette œuvre de toutes les conventions habituelles et ouvre le champ à d'autres réflexions et thématiques que la renaissance va apporter aux peintres : la philosophie, l'observation et la rêverie remplacent peu à peu la religion comme source d'inspiration.Musée d'Unterlinden Colmar.
Bref, à en croire les analystes, la mélancolie était une mode, un sentiment répandu à l'époque, et il n'y aurait pas spécialement d'autre symbolisme à y trouver. Quant à vouloir voir dans ces peintures un appel démoniaque, n'est-ce pas un point de vue un peu... étrange ?"Mélancolie : génie et folie en Occident" a écrit:
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Dans son tableau Mélancolie, Lucas Crabach nous entraîne vers Satan. La dame ailée habillée de rouge lance un regard séducteur au spectateur, tandis que dans la nuée représentée à l'arrière-plan du tableau, un sabbat de sorcières se déroule. La belle dame est une sorcière qui attire vers le péché, donc vers la mélancolie. Et la mélancolie, c'est le Diable.L'astrologie médiévale établit un lien entre les planètes et les humeurs, en particulier entre Saturne et la bile noire. Tous les êtres déchus ou marginaux de la société, notamment les artistes, sont regroupés sous le nom d'« enfants de Saturne ».
Et aussi :
http://www.herreros.com.ar/melanco/parisresum.htm
http://ebooks.unibuc.ro/filologie/melancolie/2-6.htm
Calcédoine- Admin
- Nombre de messages : 325
Date d'inscription : 02/04/2008
Re: Melencolia I (Albrecht Dürer)
Bonjour
Je crois que pour ces deux oeuvres l'influence ficinienne est première tant celle-ci fut grande en Europe, voici une de mes présentations de cet homme singulier :
il est extraordinaire que Marsile Ficin qui fit connaître à l’occident les oeuvres de Platon, Jamblique, Porphyre, Proclus et le légendaire Hermès Trismégiste, qui influença profondément les savants, hommes de lettres, musiciens, astronomes et mystiques, extraordinaire donc, que le chef de l’Académie platonicienne ne soit aussi connu que Platon et Aristote. La raison majeure de cette infortune réside dans l’intolérance extrême dont fit preuve un clergé ne pouvant accepter l’exigence de vérité du florentin pour qui, si celle-ci est une, autorisait à la rechercher chez tout homme et dans toutes religions.
On sait que Cosme de Médicis ayant acheté les manuscrits attribués à Hermés, fit traduire ceux-ci par Ficin ajournant le projet initial de sa traduction de Platon. Cela fut d’une conséquence incalculable, en premier pour notre philosophe, l’immensité du nouveau-monde (analogique) qu’il découvrait dans le corpus hermétique l’inquiéta sérieusement : il “ savait “ que son corps de chair était lié à la terre, son âme immortelle, et son esprit animé par les astres; né sous le signe du Verseau il se vit “ enfant de Saturne “ et craignit donc que sa nouvelle sensibilité renforçât le rôle néfaste attribué à Saturne. Il se confia à son ami Cavalcanti qui estimait que la plus haute des planètes était la source de la plus haute créativité et l’exhorta à mieux considérer les choses, ce qu’il fit heureusement.
Selon Ficin “La mélancolie vient de Saturne, mais elle est en fait un don unique et divin, pour la raison même que Saturne, outre qu'il est la plus haute et la plus puissante des planètes, est aussi la plus noble. C'est Saturne qui guide l'esprit vers la contemplation des choses supérieures et secrètes ”, la géométrie science divine fut placée sous la protection du dieu et de la planète. Ficin fut le premier à assimiler la mélancolie des hommes de génie à la ”fureur divine” de Platon, il redécouvrit ainsi l'antique idée, selon laquelle l'homme de génie est mélancolique et associa Génie, Saturne et Mélancolie.
Le moment-clef de cet épisode de la vie de Ficin me semble magnifiquement traduit dans la gravure de Durer appelée ( à tort ) Melencolia. Il a vraisemblablement représenté l’ange de la planète Saturne : Tsaphkiel dans la terminologie de la "philosophie occulte" propre à l'époque.
C'est encore une déclinaison de cette “fureur divine” que l'on voit chez Cranach, on voit ici les sangliers que l’on appelait les "bêtes noires" comme premiers symboles de la chasse diabolique : la menée Hennequin.
“ETHNOLOGIE
La mesnie Hennequin, ou menée Hennequin, c'est l'entourage du seigneur de l'autre monde qui fait parfois irruption dans le notre. Cette légende était omniprésente au Moyen-Age. La mesnie Hennequin se rencontrait la nuit et entraînait, ou menaçait d'entraîner avec elle celui qu'elle avait croisé. Elle l'entraînait soit par violence, soit par fascination : dans certaines légendes, on dit que celui a croisé la mesnie Hennequin est à jamais nostalgique des belles musiques qu'il a entendues. Mais, dans la majorité des cas, la musique est un tintamarre démentiel et la mesnie un cortège de fantômes ou une chasse sauvage qui passe à toute allure au-dessus des têtes. C'est donc une sorte d'enfer en déplacement, qui serait situé dans les airs au lieu d'être situé sous terre. La mesnie (= maisonnée) Hennequin est si souvent liée à l'idée de déplacement, qu'on l'appelle parfois aussi la menée (= cortège) Hennequin.”
http://badonpierre.free.fr/salmpierre/tome1o.html
Cette chasse infernale a capturé un seigneur hébété par ses visions, il est soutenu sur un cheval d’apocalypse (?) par le bâton fourchu d’un diable. Cette “mesnie” est en arrière-plan comme la comète de Durer, et un putti s’en balance littéralement ! sa balançoire analogue à l’échelle est ancrée plus haut que les illusions d’un autre monde. Cranach comme Durer joue avec la perspective sur les notions intérieur/extérieur, haut et bas, les ombres des 3 putti prouvent qu’ils sont dans une autre dimension que le 4è qu’ils sont censés balancer au-dessus d’un chêne et me paraissent plutôt inquiets.
Dürer :
“L´erreur est dans la perception, l´obscurité étant si grande au fond de nous que notre tentative est déjà vouée à l´échec. »
«Regarde attentivement la nature, dirige-toi d'après elle et ne t'en écarte pas, t'imaginant que tu trouveras mieux par toi-même. Ce serait une illusion; l'art est vraiment caché dans la nature; celui qui peut l'en tirer le possédera. Plus la forme de ton œuvre est semblable à la forme vivante, plus ton oeuvre parait bonne. Cela est certain. N'aie donc jamais la pensée de faire quelque chose de meilleur que ce que Dieu a fait, car ta puissance est un pur néant en face de l'activité créatrice de Dieu... Aucun homme ne peut exécuter une belle figure en ne consultant que son imagination, à moins qu'il n’ait peuplé sa mémoire d'une multitude de souvenirs. L'art cesse d'être uniquement le produit du sentiment individuel; transmis et appris, il se féconde lui-même. »
Dans le tableau de Cranach, l’ange n’évoque plus Tsaphkiel et la lourdeur saturnienne, grise (plombée), mais la féminité source de vie, elle a une fort belle bourse ronde à craquer. La dualité génératrice de vie se manifeste par deux perdrix, puis par deux coupes posées sur le quaternaire d’une table jaune reposant sur des pieds terminés en spirales par le symbole de la quintessence. Ces pieds de table ont vraisemblablement les 16 marques visibles sur les deux pieds chaussés de l’ange. Enfin la boule grise et la chienne couchée en rond dont la queue souligne également une spirale se répondent comme attributs saturniens et symboles de fécondité.
Reprenons ces éléments, les deux perdrix : Dans la Grèce antique, la perdrix était consacrée à Aphrodite, et lors des danses de printemps les danseurs imitaient la danse de la perdrix mâle simulant une claudication, rappelant celle d’Héphaïstos, l’époux d’Aphrodite. Par la curieuse position du pied gauche notre ange est peut-être boiteux.
La coupe est remplie de raisins et d’autres fruits d’automne, ce qui nous ramène au temps de la chasse terrestre et de la récolte, productions de la Mère-terre.
La couronne de verdure (printemps végétatif) de l’ange n’est pas sans évoquer une couronne d’épines, toute vie est sacrifice de la substance par l’essence. Le bâton taillé par le couteau, très effilé, renforce l’allusion, il y a 12 copeaux à terre.
L’ange (très) féminin à la lance de bois renvoie à l’homme armé sur le haut de la coupe, à Saint Michel sans doute terrassant le dragon céleste du haut du tableau, mais aussi à Arès et Aphrodite ou Mars et Vénus et à l’union des “contraires de même nature”.
Je note dans la partie haute du tableau à gauche, une curieuse vache cosmique portant un couple sous une pluie... mercurielle ? Je n'ai pas saisi la valeur du chemin fortifié en bas et de l’abbaye (?) elle aussi fortifiée en haut, un paradis terrestre ?
En conclusion (très provisoire !) je suggère que le peintre a opposé au surnaturel illusoire terne et angoissant de la religion du moyen-âge la source de créativité de la Nature naturante, véritable mère, suffisante par l’enseignement de son sacrifice incessant et ses dons inépuisables au besoin de vie et de couleurs de tout être humain dénué d’avidité et aussi simple qu’elle.
http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/6/6b/Cranach,_Lucas_d._%C3%84._-_Die_Melancholie_-_1532.jpg
Cordialement,
C...a
P. S. Il y a dans un ouvrage alchimique cette phrase :
“De Saturne il naît et lui fait la meule de moulin, il n'y a pas plus secret que celui-ci : Le secret est dans Saturne, parce que dans le Soleil nous ne trouvons pas la perfection qui existe dans Saturne” (Isaac le Hollandais)
Je crois que pour ces deux oeuvres l'influence ficinienne est première tant celle-ci fut grande en Europe, voici une de mes présentations de cet homme singulier :
il est extraordinaire que Marsile Ficin qui fit connaître à l’occident les oeuvres de Platon, Jamblique, Porphyre, Proclus et le légendaire Hermès Trismégiste, qui influença profondément les savants, hommes de lettres, musiciens, astronomes et mystiques, extraordinaire donc, que le chef de l’Académie platonicienne ne soit aussi connu que Platon et Aristote. La raison majeure de cette infortune réside dans l’intolérance extrême dont fit preuve un clergé ne pouvant accepter l’exigence de vérité du florentin pour qui, si celle-ci est une, autorisait à la rechercher chez tout homme et dans toutes religions.
On sait que Cosme de Médicis ayant acheté les manuscrits attribués à Hermés, fit traduire ceux-ci par Ficin ajournant le projet initial de sa traduction de Platon. Cela fut d’une conséquence incalculable, en premier pour notre philosophe, l’immensité du nouveau-monde (analogique) qu’il découvrait dans le corpus hermétique l’inquiéta sérieusement : il “ savait “ que son corps de chair était lié à la terre, son âme immortelle, et son esprit animé par les astres; né sous le signe du Verseau il se vit “ enfant de Saturne “ et craignit donc que sa nouvelle sensibilité renforçât le rôle néfaste attribué à Saturne. Il se confia à son ami Cavalcanti qui estimait que la plus haute des planètes était la source de la plus haute créativité et l’exhorta à mieux considérer les choses, ce qu’il fit heureusement.
Selon Ficin “La mélancolie vient de Saturne, mais elle est en fait un don unique et divin, pour la raison même que Saturne, outre qu'il est la plus haute et la plus puissante des planètes, est aussi la plus noble. C'est Saturne qui guide l'esprit vers la contemplation des choses supérieures et secrètes ”, la géométrie science divine fut placée sous la protection du dieu et de la planète. Ficin fut le premier à assimiler la mélancolie des hommes de génie à la ”fureur divine” de Platon, il redécouvrit ainsi l'antique idée, selon laquelle l'homme de génie est mélancolique et associa Génie, Saturne et Mélancolie.
Le moment-clef de cet épisode de la vie de Ficin me semble magnifiquement traduit dans la gravure de Durer appelée ( à tort ) Melencolia. Il a vraisemblablement représenté l’ange de la planète Saturne : Tsaphkiel dans la terminologie de la "philosophie occulte" propre à l'époque.
C'est encore une déclinaison de cette “fureur divine” que l'on voit chez Cranach, on voit ici les sangliers que l’on appelait les "bêtes noires" comme premiers symboles de la chasse diabolique : la menée Hennequin.
“ETHNOLOGIE
La mesnie Hennequin, ou menée Hennequin, c'est l'entourage du seigneur de l'autre monde qui fait parfois irruption dans le notre. Cette légende était omniprésente au Moyen-Age. La mesnie Hennequin se rencontrait la nuit et entraînait, ou menaçait d'entraîner avec elle celui qu'elle avait croisé. Elle l'entraînait soit par violence, soit par fascination : dans certaines légendes, on dit que celui a croisé la mesnie Hennequin est à jamais nostalgique des belles musiques qu'il a entendues. Mais, dans la majorité des cas, la musique est un tintamarre démentiel et la mesnie un cortège de fantômes ou une chasse sauvage qui passe à toute allure au-dessus des têtes. C'est donc une sorte d'enfer en déplacement, qui serait situé dans les airs au lieu d'être situé sous terre. La mesnie (= maisonnée) Hennequin est si souvent liée à l'idée de déplacement, qu'on l'appelle parfois aussi la menée (= cortège) Hennequin.”
http://badonpierre.free.fr/salmpierre/tome1o.html
Cette chasse infernale a capturé un seigneur hébété par ses visions, il est soutenu sur un cheval d’apocalypse (?) par le bâton fourchu d’un diable. Cette “mesnie” est en arrière-plan comme la comète de Durer, et un putti s’en balance littéralement ! sa balançoire analogue à l’échelle est ancrée plus haut que les illusions d’un autre monde. Cranach comme Durer joue avec la perspective sur les notions intérieur/extérieur, haut et bas, les ombres des 3 putti prouvent qu’ils sont dans une autre dimension que le 4è qu’ils sont censés balancer au-dessus d’un chêne et me paraissent plutôt inquiets.
Dürer :
“L´erreur est dans la perception, l´obscurité étant si grande au fond de nous que notre tentative est déjà vouée à l´échec. »
«Regarde attentivement la nature, dirige-toi d'après elle et ne t'en écarte pas, t'imaginant que tu trouveras mieux par toi-même. Ce serait une illusion; l'art est vraiment caché dans la nature; celui qui peut l'en tirer le possédera. Plus la forme de ton œuvre est semblable à la forme vivante, plus ton oeuvre parait bonne. Cela est certain. N'aie donc jamais la pensée de faire quelque chose de meilleur que ce que Dieu a fait, car ta puissance est un pur néant en face de l'activité créatrice de Dieu... Aucun homme ne peut exécuter une belle figure en ne consultant que son imagination, à moins qu'il n’ait peuplé sa mémoire d'une multitude de souvenirs. L'art cesse d'être uniquement le produit du sentiment individuel; transmis et appris, il se féconde lui-même. »
Dans le tableau de Cranach, l’ange n’évoque plus Tsaphkiel et la lourdeur saturnienne, grise (plombée), mais la féminité source de vie, elle a une fort belle bourse ronde à craquer. La dualité génératrice de vie se manifeste par deux perdrix, puis par deux coupes posées sur le quaternaire d’une table jaune reposant sur des pieds terminés en spirales par le symbole de la quintessence. Ces pieds de table ont vraisemblablement les 16 marques visibles sur les deux pieds chaussés de l’ange. Enfin la boule grise et la chienne couchée en rond dont la queue souligne également une spirale se répondent comme attributs saturniens et symboles de fécondité.
Reprenons ces éléments, les deux perdrix : Dans la Grèce antique, la perdrix était consacrée à Aphrodite, et lors des danses de printemps les danseurs imitaient la danse de la perdrix mâle simulant une claudication, rappelant celle d’Héphaïstos, l’époux d’Aphrodite. Par la curieuse position du pied gauche notre ange est peut-être boiteux.
La coupe est remplie de raisins et d’autres fruits d’automne, ce qui nous ramène au temps de la chasse terrestre et de la récolte, productions de la Mère-terre.
La couronne de verdure (printemps végétatif) de l’ange n’est pas sans évoquer une couronne d’épines, toute vie est sacrifice de la substance par l’essence. Le bâton taillé par le couteau, très effilé, renforce l’allusion, il y a 12 copeaux à terre.
L’ange (très) féminin à la lance de bois renvoie à l’homme armé sur le haut de la coupe, à Saint Michel sans doute terrassant le dragon céleste du haut du tableau, mais aussi à Arès et Aphrodite ou Mars et Vénus et à l’union des “contraires de même nature”.
Je note dans la partie haute du tableau à gauche, une curieuse vache cosmique portant un couple sous une pluie... mercurielle ? Je n'ai pas saisi la valeur du chemin fortifié en bas et de l’abbaye (?) elle aussi fortifiée en haut, un paradis terrestre ?
En conclusion (très provisoire !) je suggère que le peintre a opposé au surnaturel illusoire terne et angoissant de la religion du moyen-âge la source de créativité de la Nature naturante, véritable mère, suffisante par l’enseignement de son sacrifice incessant et ses dons inépuisables au besoin de vie et de couleurs de tout être humain dénué d’avidité et aussi simple qu’elle.
http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/6/6b/Cranach,_Lucas_d._%C3%84._-_Die_Melancholie_-_1532.jpg
Cordialement,
C...a
P. S. Il y a dans un ouvrage alchimique cette phrase :
“De Saturne il naît et lui fait la meule de moulin, il n'y a pas plus secret que celui-ci : Le secret est dans Saturne, parce que dans le Soleil nous ne trouvons pas la perfection qui existe dans Saturne” (Isaac le Hollandais)
Charly Alverda- Nombre de messages : 534
Date d'inscription : 02/10/2008
Re: Melencolia I (Albrecht Dürer)
Après avoir étudié le tableau en gros plan, j'ai été stupéfait de le revoir avec recul ! Stupéfait de constater à quel point j'étais encore imprégné de notre "naturalisme" ambiant, je l'avais regardé comme une synthèse de Dali et de Magritte, un peu comme çà ! :
René Magritte : La condition humaine
La clef de lecture du Cranach m'apparaît brusquement être dans la fragilité extrême de l'équilibre de la vie humaine et de la nature (naturée). L'existence humaine, si provisoire - parce que tout ce qui naît meurt, est soutenue par le balancier éternel de la Vie, éternel parce que non-né.
Il est incroyable que la boule ne roule pas sur la chienne, que la table - cependant si stable par son assise - et son contenu ne glisse pas sur elle, que les perdrix restent sur leurs pattes. La position du pied gauche de l'Ange de la Vie s'explique par cet "équilibre de justesse". Les deux énormes rochers symboles de la pérennité de l'assise des fortifications sont eux-mêmes en déséquilibre. Voilà je pense la raison de l'amplitude extrême de la balançoire formée par la double corde du support de la Vie tri-Une.
Qu'en pensez-vous ?
René Magritte : La condition humaine
La clef de lecture du Cranach m'apparaît brusquement être dans la fragilité extrême de l'équilibre de la vie humaine et de la nature (naturée). L'existence humaine, si provisoire - parce que tout ce qui naît meurt, est soutenue par le balancier éternel de la Vie, éternel parce que non-né.
Il est incroyable que la boule ne roule pas sur la chienne, que la table - cependant si stable par son assise - et son contenu ne glisse pas sur elle, que les perdrix restent sur leurs pattes. La position du pied gauche de l'Ange de la Vie s'explique par cet "équilibre de justesse". Les deux énormes rochers symboles de la pérennité de l'assise des fortifications sont eux-mêmes en déséquilibre. Voilà je pense la raison de l'amplitude extrême de la balançoire formée par la double corde du support de la Vie tri-Une.
Qu'en pensez-vous ?
Charly Alverda- Nombre de messages : 534
Date d'inscription : 02/10/2008
Re: Melencolia I (Albrecht Dürer)
Donc, ce que nous montrent tant Cranach que Dürer par leurs "Mélancolies" respectives, ne serait autre que Saturne, la plus haute, la plus puissante, la plus noble des planètes. "Planète" étant entendu non au sens astronomique, mais astrologique et mythologique. Saturne, en grec Kronos (sans 'h'), fils d'Ouranos (le Ciel) et Gaïa (la Terre), selon Homère et Hésiode. Ce dieu prolifique engendra de nombreux enfants, dont peut-être les quatre bambins peints par Cranach.
Et Saturne, en tant que divinité, protégerait la Géométrie, vue comme une science divine, et guiderait vers elle, et à travers elle (et au-delà) "l'esprit vers la contemplation des choses supérieures et secrètes".
La Géométrie, voie initiatique ?
La Mélancolie, voie initiatique ?
Étrange d'associer ce sentiment mélancolique au génie…
Étrange d'associer la géométrie, structurante, et la mélancolie, déstructurante…
Le dictionnaire nous apprend que la mélancolie, qui vient effectivement du grec et évoque la peu ragoutante "bile noire", dont le dérèglement provoque un état de tristesse vague, de dégoût de la vie. En psychiatrie, c'est une dépression intense caractérisée par un ralentissement psychomoteur, et constituant l'une des phases de la psychose maniaco-dépressive; mais ne nous laissons pas piéger par le sens moderne du mot, à cause des glissements de sens survenant au cours des siècles. Quoiqu'il existe un rapport évident entre le sens ancien et le sens moderne.
Sauf si on considère que la mélancolie puisse être une forme de "déstabilisation" : dégoût de la vie, sentiment d'insatisfaction sans qu'on puisse mettre le doigt sur une cause précise, coup de déprime…
Or, l'insatisfaction est un facteur moteur qui pousse à rechercher un mieux. A moins de se complaire dans une stagnation morbide, la prise de conscience d'un mal-être est le point de départ d'un changement, changement de point de vue, changement d'orientation de vie.
La mélancolie peut être le révélateur d'une vie insatisfaisante face à une aspiration à "autre chose". Et dans ce processus initiatique (déstructuration / restructuration), la Géométrie, la science de la mesure du Monde, offre la possibilité de se reconstruire. En ce sens, j'appuie Charly lorsqu'il souligne, dans le tableau de Cranach, les rochers en déséquilibre, la balançoire en oscillation extrême, la table stable malgré un plancher apparemment étrangement incliné, la boule (planète ?) grise (de plomb ? saturnienne ?) qui semble vouloir rouler vers le spectateur… Toute la peinture respire l'instabilité, alors que la gravure correspondante de Dürer nous parle de mesure, d'ordre, de volumes.
- - - - -
Détail secondaire :
Et Saturne, en tant que divinité, protégerait la Géométrie, vue comme une science divine, et guiderait vers elle, et à travers elle (et au-delà) "l'esprit vers la contemplation des choses supérieures et secrètes".
La Géométrie, voie initiatique ?
La Mélancolie, voie initiatique ?
Étrange d'associer ce sentiment mélancolique au génie…
Étrange d'associer la géométrie, structurante, et la mélancolie, déstructurante…
Le dictionnaire nous apprend que la mélancolie, qui vient effectivement du grec et évoque la peu ragoutante "bile noire", dont le dérèglement provoque un état de tristesse vague, de dégoût de la vie. En psychiatrie, c'est une dépression intense caractérisée par un ralentissement psychomoteur, et constituant l'une des phases de la psychose maniaco-dépressive; mais ne nous laissons pas piéger par le sens moderne du mot, à cause des glissements de sens survenant au cours des siècles. Quoiqu'il existe un rapport évident entre le sens ancien et le sens moderne.
Sauf si on considère que la mélancolie puisse être une forme de "déstabilisation" : dégoût de la vie, sentiment d'insatisfaction sans qu'on puisse mettre le doigt sur une cause précise, coup de déprime…
Or, l'insatisfaction est un facteur moteur qui pousse à rechercher un mieux. A moins de se complaire dans une stagnation morbide, la prise de conscience d'un mal-être est le point de départ d'un changement, changement de point de vue, changement d'orientation de vie.
La mélancolie peut être le révélateur d'une vie insatisfaisante face à une aspiration à "autre chose". Et dans ce processus initiatique (déstructuration / restructuration), la Géométrie, la science de la mesure du Monde, offre la possibilité de se reconstruire. En ce sens, j'appuie Charly lorsqu'il souligne, dans le tableau de Cranach, les rochers en déséquilibre, la balançoire en oscillation extrême, la table stable malgré un plancher apparemment étrangement incliné, la boule (planète ?) grise (de plomb ? saturnienne ?) qui semble vouloir rouler vers le spectateur… Toute la peinture respire l'instabilité, alors que la gravure correspondante de Dürer nous parle de mesure, d'ordre, de volumes.
- - - - -
Détail secondaire :
Tsaphkiel ? Le chef de file de la hiérarchie des Trônes ? Et pourquoi pas plutôt Nith-Haiah ?Charly Alverda a écrit:Il a vraisemblablement représenté l’ange de la planète Saturne : Tsaphkiel dans la terminologie de la "philosophie occulte" propre à l'époque.
Calcédoine- Admin
- Nombre de messages : 325
Date d'inscription : 02/04/2008
Re: Melencolia I (Albrecht Dürer)
Bonjour
Quant à la géométrie, depuis Giorgi, le “frère cabaliste de Venise”, et son De Harmonia Mundi, elle est la science du “grand architecte de l’univers“. Géométrie et architecture sont les sciences reines de la Renaissance.
“Toute la peinture respire l'instabilité, alors que la gravure correspondante de Dürer nous parle de mesure, d'ordre, de volumes.“
Nous “parle” seulement du projet de l’ange d’une mise en ordre, car la gravure nous propose un bric à brac incroyable. Il ne faut pas oublier que Dürer n’offrait jamais cette gravure seule à ses amis, mais toujours accompagné de son Saint Jérôme dont la composition évoque l’ordre et la sérénité :
“Tsaphkiel ? Le chef de file de la hiérarchie des Trônes ? Et pourquoi pas plutôt Nith-Haiah ?“
Pourquoi pas ? (sourire !), disons qu’à cette époque, la kabbale chrétienne issue d’une interprétation de la juive (Pic, Giorgi, Reuchlin...) considérait qu’jouter le suffixe “el” à n’importe quel nom chargeait celui-ci de puissance.
Cordialement,
C...a
En fait non, il faut se souvenir qu’en ces temps on était condamné à mort pour la possession d’une bible à domicile, pour la principale raison que la lecture solitaire favorisait l’introspection et la liberté d’interprétation.Calcédoine a écrit:La Géométrie, voie initiatique ?
La Mélancolie, voie initiatique ?
.
Étrange d'associer ce sentiment mélancolique au génie…
Quant à la géométrie, depuis Giorgi, le “frère cabaliste de Venise”, et son De Harmonia Mundi, elle est la science du “grand architecte de l’univers“. Géométrie et architecture sont les sciences reines de la Renaissance.
“Toute la peinture respire l'instabilité, alors que la gravure correspondante de Dürer nous parle de mesure, d'ordre, de volumes.“
Nous “parle” seulement du projet de l’ange d’une mise en ordre, car la gravure nous propose un bric à brac incroyable. Il ne faut pas oublier que Dürer n’offrait jamais cette gravure seule à ses amis, mais toujours accompagné de son Saint Jérôme dont la composition évoque l’ordre et la sérénité :
“Tsaphkiel ? Le chef de file de la hiérarchie des Trônes ? Et pourquoi pas plutôt Nith-Haiah ?“
Pourquoi pas ? (sourire !), disons qu’à cette époque, la kabbale chrétienne issue d’une interprétation de la juive (Pic, Giorgi, Reuchlin...) considérait qu’jouter le suffixe “el” à n’importe quel nom chargeait celui-ci de puissance.
Cordialement,
C...a
Charly Alverda- Nombre de messages : 534
Date d'inscription : 02/10/2008
Re: Melencolia I (Albrecht Dürer)
Bonjour à tous. Voici à titre de complément :
Saturne était primitivement une divinité agraire et comptait parmi ses attributions le mesurage des terres. Quand par confusion avec le dieu Cronos, il se mit à représenter le temps (Roscher et Pauly-Wissowa), il garda le compas comme un souvenir de cette fonction.
Le moyen âge avait associé les 7 arts libéraux (grammaire, rhétorique, dialectique, arithmétique, géométrie, musique et astronomie) aux 7 planètes astrologiques. Il avait attribué à Saturne, la géométrie. Saturne, primitivement un dieu agraire, était chargé du mesurage des terres (géo-metria). Par la suite, il devint le père des mélancoliques.
On remarquera que dans la "Melencolia I " de Dürer, on y voit tous les instruments du charpentier : marteau, pince, rabot, clous, règle; tous les instruments de mesure : balance, sablier, cloche, échelle; tous les symboles de la géométrie : compas, polyèdre, sphère. La science des nombres y est représentée par un carré magique et l'alchimie par un creuset. Sans doute les instruments du charpentier se trouvent-ils là, parce que les charpentiers figuraient parmi les enfants de Saturne (Panofsky, Dürer, I, P.167). Tous leurs instruments y compris leurs longs clous, sont devenus des attributs de la mélancolie personnifiée. Il n'est pas moins certain que les instruments de la géométrie font allusion au rôle de Saturne-géomètre. Leur choix et leur association avec d'autres instruments des sciences suggèrent que la mélancolie, son goût du silence et de la solitude, appartiennent en propre à la recherche de l'inconnu, à la quête de la pierre philosophale et à l'extraction de la quintessence. La profonde méditation où se trouve plongée la Mélancolie dans cette œuvre admirable le dit assez et la clef qu'elle tient pendue à sa ceinture en est une autre image parlante.
Dans la gravure de Dürer "Melencolia I" et dans le tableau de Lucas Cranach le Vieux "La Mélancolie" (1528), on retrouve la Mélancolie accompagnée d'un chien. Suivant Horapollon, le chien est le symbole de la rate soumise à l'influence de Saturne et déterminant l'humeur mélancolique. Pour Piero Valeriano, Le chien, gardien par nature, est l'image de Saturne, dieu qui préside à la garde du ciel et des astres. Or Saturne est le père des mélancoliques. (Sources : Attributs et symboles dans l'art profane par Guy de Tervarent)
Saturne était primitivement une divinité agraire et comptait parmi ses attributions le mesurage des terres. Quand par confusion avec le dieu Cronos, il se mit à représenter le temps (Roscher et Pauly-Wissowa), il garda le compas comme un souvenir de cette fonction.
Le moyen âge avait associé les 7 arts libéraux (grammaire, rhétorique, dialectique, arithmétique, géométrie, musique et astronomie) aux 7 planètes astrologiques. Il avait attribué à Saturne, la géométrie. Saturne, primitivement un dieu agraire, était chargé du mesurage des terres (géo-metria). Par la suite, il devint le père des mélancoliques.
On remarquera que dans la "Melencolia I " de Dürer, on y voit tous les instruments du charpentier : marteau, pince, rabot, clous, règle; tous les instruments de mesure : balance, sablier, cloche, échelle; tous les symboles de la géométrie : compas, polyèdre, sphère. La science des nombres y est représentée par un carré magique et l'alchimie par un creuset. Sans doute les instruments du charpentier se trouvent-ils là, parce que les charpentiers figuraient parmi les enfants de Saturne (Panofsky, Dürer, I, P.167). Tous leurs instruments y compris leurs longs clous, sont devenus des attributs de la mélancolie personnifiée. Il n'est pas moins certain que les instruments de la géométrie font allusion au rôle de Saturne-géomètre. Leur choix et leur association avec d'autres instruments des sciences suggèrent que la mélancolie, son goût du silence et de la solitude, appartiennent en propre à la recherche de l'inconnu, à la quête de la pierre philosophale et à l'extraction de la quintessence. La profonde méditation où se trouve plongée la Mélancolie dans cette œuvre admirable le dit assez et la clef qu'elle tient pendue à sa ceinture en est une autre image parlante.
Dans la gravure de Dürer "Melencolia I" et dans le tableau de Lucas Cranach le Vieux "La Mélancolie" (1528), on retrouve la Mélancolie accompagnée d'un chien. Suivant Horapollon, le chien est le symbole de la rate soumise à l'influence de Saturne et déterminant l'humeur mélancolique. Pour Piero Valeriano, Le chien, gardien par nature, est l'image de Saturne, dieu qui préside à la garde du ciel et des astres. Or Saturne est le père des mélancoliques. (Sources : Attributs et symboles dans l'art profane par Guy de Tervarent)
Henri Schersch- Nombre de messages : 330
Age : 54
Date d'inscription : 21/07/2008
Re: Melencolia I (Albrecht Dürer)
Bonjour. Mes recherches ont amené à ma connaissance ce commentaire au sujet de la Melencolia de Dürer :
Par certains côtés, ce texte me paraît un peu suspect, notamment par la désignation de symboles qui représenteraient ceci ou cela. Ce qui me laisse dubitatif quant à sa pertinence. Par contre, j'y vois aussi quelques indications intéressantes, comme cette idée de bile noire du caractère jupitérien propice "à stimuler les traits de génie et une connaissance profonde de soi."
De nos jours, peut-être n'appellerait-on plus cet état "mélancolie", mais "méditation" ?
Les temps changent, les gens changent, le vocabulaire aussi.
Par contre, cette bile noire ressemble aussi à une impureté dont il y a lieu de se défaire.
En alchimie opérative, on s'en débarrasse au hammam (allégoriquement, bien sûr), si l'on en croit l'interprétation que le même auteur fait d'une des illustrations extraites de l'Atalanta fugiens de Michael Maïer (emblème n°28) :
Les néoplatoniciens de Florence vantaient la «bile noire» du tempérament dit saturnien – mélancolique comme une disposition propre à stimuler les traits de génie et une connaissance profonde de soi. Le creuset (crucibile), qu'on voit en bordure gauche de cette œuvre de Dürer, symbolise la voie christologique de la purification; on en parcourt les étapes jusqu'à l'apothéose finale à l'aide de la Trinité qui se compose d'esprit très subtil (icosaèdre : quintessence), d'un corps pur (l'agneau), et d'une âme immaculée (la boule blanche) en passant par l'échelle à sept marches de la sublimation. Le quadrangle fait de signes numériques au-dessus de l'ange sert à focaliser l'influx propitiatoire de Jupiter. Alchimie & Mystique – Le Musée hermétique (Alexander Roob), Taschen, 1997, p.203 |
De nos jours, peut-être n'appellerait-on plus cet état "mélancolie", mais "méditation" ?
Les temps changent, les gens changent, le vocabulaire aussi.
Par contre, cette bile noire ressemble aussi à une impureté dont il y a lieu de se défaire.
En alchimie opérative, on s'en débarrasse au hammam (allégoriquement, bien sûr), si l'on en croit l'interprétation que le même auteur fait d'une des illustrations extraites de l'Atalanta fugiens de Michael Maïer (emblème n°28) :
On voit ici le roi Duenech (nom qu'on donne au vitriol vert des alchimistes : la matière à l'état brut), dans un «balneum», c'est-à-dire dans un bain-marie. Il y prend un «bain de vapeur» qui le libérera de la «bile noire», les «déchets saturniens». Ce processus dure le temps qu'il faut «pour que la peau se fendille et prenne une couleur rouge». Alchimie & Mystique – Le Musée hermétique (Alexander Roob), Taschen, 1997, p.161 |
Henri Schersch- Nombre de messages : 330
Age : 54
Date d'inscription : 21/07/2008
Re: Melencolia I (Albrecht Dürer)
A propos du 34 relevé par Laposse :
"La somme des nombres inscrits dans chaque case est toujours égale à 34, quel que soit le sens dans lequel l’addition est faite : horizontal, vertical, ou en diagonale. Ce carré se divise en quatre carrés de quatre cases : le total des nombres de chaque carré fait encore 34. Au total, on trouve 22 fois le nombre 34, lequel peut se lire 3 + 4. Le nombre 7 est celui de la maîtrise, celui où la Terre s’ouvre à la lumière du Ciel (raison pour laquelle l’échelle a sept barreaux). Le nombre 7 est bien le nombre clef : le carré magique comprend 16 cases : 6+1.
22 : 7 = 3,14116 = Pi, nombre permettant de passer du carré au cercle, soit, pour nous, de l’équerre au compas, le chiffre qui résout le problème de la quadrature du cercle. Les deux volumes qui figurent au centre de la composition sont précisément l’hexaèdre et la sphère. L’hexaèdre est un polyèdre à six faces en forme de pentagone : il contient le secret du passage du cube à la sphère. On notera sans surprise que 6+1 correspond à la batterie du Maître Secret. Ce rapprochement n’a rien d’artificiel, car, en fait, c’est tout le cycle de la quête de la Connaissance que peut figurer cette gravure"
Anecdotiquement, le graphisme de Pi évoque une Arche.
D'autre part, ce nombre est lié au nombre d'or, qui peut s'écrire :
Abîme radicale ? D'autant que l'opération racine carrée étant inverse d'une élévation à la puissance, on pourrait l'assimiler à une descente ?
"La somme des nombres inscrits dans chaque case est toujours égale à 34, quel que soit le sens dans lequel l’addition est faite : horizontal, vertical, ou en diagonale. Ce carré se divise en quatre carrés de quatre cases : le total des nombres de chaque carré fait encore 34. Au total, on trouve 22 fois le nombre 34, lequel peut se lire 3 + 4. Le nombre 7 est celui de la maîtrise, celui où la Terre s’ouvre à la lumière du Ciel (raison pour laquelle l’échelle a sept barreaux). Le nombre 7 est bien le nombre clef : le carré magique comprend 16 cases : 6+1.
22 : 7 = 3,14116 = Pi, nombre permettant de passer du carré au cercle, soit, pour nous, de l’équerre au compas, le chiffre qui résout le problème de la quadrature du cercle. Les deux volumes qui figurent au centre de la composition sont précisément l’hexaèdre et la sphère. L’hexaèdre est un polyèdre à six faces en forme de pentagone : il contient le secret du passage du cube à la sphère. On notera sans surprise que 6+1 correspond à la batterie du Maître Secret. Ce rapprochement n’a rien d’artificiel, car, en fait, c’est tout le cycle de la quête de la Connaissance que peut figurer cette gravure"
Le Pilote de l'Onde vive a écrit:Je me persuade que celui qui a inventé la Quadrature du Cercle, a entendu parler de la Quadrature des Eléments : Et comme ils sont toujours en guerre, il a voulu dire que le Philosophe qui trouvera le moyen de les unir et mettre d’accord, en sorte qu’ils puissent tous quatre exister dans un sujet, sans que le chaud surmonte le froid, et le froid le chaud : le sec l’humide, et l’humide le sec, comme ils sont dans cette figure, pourra certainement dire avoir trouvé la véritable Quadrature du Cercle...
Anecdotiquement, le graphisme de Pi évoque une Arche.
D'autre part, ce nombre est lié au nombre d'or, qui peut s'écrire :
Abîme radicale ? D'autant que l'opération racine carrée étant inverse d'une élévation à la puissance, on pourrait l'assimiler à une descente ?
Logos- Nombre de messages : 551
Date d'inscription : 23/12/2009
Re: Melencolia I (Albrecht Dürer)
En fait le truc avec Pi avait déjà été traité par Aliboron...
Ailleurs il dit :
Un article intitulé "Dante et l'énigme du 515" évoque la possibilité, à partir de l'ésotérisme islamique, que ce nombre soit en rapport direct avec la lettre WAW, qui participe de la perfection liée au fait qu'elle correspond au premier nombre parfait, qui est Six.
Lettre de la conjonction et qui provient d'un idéogramme du Sinaï qui est un crochet en forme de Y.
D'autant que l'on retrouve des clous dans la gravure...
Un extrait du document :
- sur le 5 dont l'importance ici a été évoquée : "Regardez ce nombre : il y a un demi carré et un demi cercle en opposition l'un avec l'autre, chacun cherchant sa complétude avec un élément géométrique différent. C'est la fameuse recherche de la quadrature du cercle, à savoir la communion du carré et du cercle"
- en liant ce nombre à Saturne (hiéroglyphiquement), le 515 ne dessine-t-il pas un Janus Bifrons ?
- le Sepher Jetzirah donne, pour le nombre 515, l'interprétation suivante: "Les dix Séphiroth sont comme les doigts de la mains, au nombre de dix, et cinq contre cinq; mais au milieu d'elles est l'alliance de l'unité."
- selon Lima de Freitas, c'est le chiffre du Paraclet.
- 515 est considéré comme la clé du passage et le chiffre pontifical, permettant la «conversion» et le retour au Paradis.
Ailleurs il dit :
La présence symbolique du miroir et du 11 (5+1+5) permettrait-elle de rapprocher la Melencolie de Dürer du 515 ?Aliboron a écrit:Et, tenant compte de ces nombres qui se suivent , repartis en "croix" sur chaque moitié du carré, on voit encore mieux que ces deux moitiés sont en miroir... L'axe reliant le 1 au 2 a son reflet inversé en face dans celui reliant le 4 au 3, etc...
Ainsi, ces deux rectangles ou "colonnes" de nombres.... s'articulent chacune sur des croisements internes...de façon voisine de l'enéagramme tel que mis en branle par Alphegas.
On a de chaque coté un rectangle constitué chacun de deux carrés totalisant 34; soit une croix delimitant 4 carrés de 34.
Bon, je sais que Laposse va trouver tout ça "normal", mais moi ça m'éclate cette... norme !
(Lima de Freitas a consacré un beau livre sur ce thème "515, le lieu du miroir"; et on pourra compléter ses réflexions par celles, vertigineuses, fournies par Jean Canteins in "l'ange du retournement").
Un article intitulé "Dante et l'énigme du 515" évoque la possibilité, à partir de l'ésotérisme islamique, que ce nombre soit en rapport direct avec la lettre WAW, qui participe de la perfection liée au fait qu'elle correspond au premier nombre parfait, qui est Six.
Lettre de la conjonction et qui provient d'un idéogramme du Sinaï qui est un crochet en forme de Y.
D'autant que l'on retrouve des clous dans la gravure...
Un extrait du document :
Quelques autres réflexions :Comme l'avait relevé René Guénon, le 515 s'oppose au 666 comme le Christ à l'Antéchrist. Mais si l'on accepte l'idée selon laquelle le 515 désigne le wâw, tout s'éclaire : le wâw est en effet un symbole du Verbe, et peut donc s'appliquer au Christ. Et, étant donné le contexte, le Christ dont il s'agit ici est évidemment le Christ de la seconde venue, celui qui est également attendu par les musulmans. C'est ce 515, ce messo di Dio, c'est-à-dire exactement cet « Envoyé de Dieu », en islam rasûl, terme qui s'applique parfaitement à `Isâ (Jésus), qui vaincra le 666. C'est nous semble-t-il à cette victoire du Christ de la seconde venue, Sceau de la Sainteté universelle, établissant sur Terre le règne de l'Esprit, qui est la véritable signification de l'Empire tel que l'entendait Dante, qu'il est fait allusion dans ce dernier chant du Purgatoire.
- sur le 5 dont l'importance ici a été évoquée : "Regardez ce nombre : il y a un demi carré et un demi cercle en opposition l'un avec l'autre, chacun cherchant sa complétude avec un élément géométrique différent. C'est la fameuse recherche de la quadrature du cercle, à savoir la communion du carré et du cercle"
- en liant ce nombre à Saturne (hiéroglyphiquement), le 515 ne dessine-t-il pas un Janus Bifrons ?
- le Sepher Jetzirah donne, pour le nombre 515, l'interprétation suivante: "Les dix Séphiroth sont comme les doigts de la mains, au nombre de dix, et cinq contre cinq; mais au milieu d'elles est l'alliance de l'unité."
- selon Lima de Freitas, c'est le chiffre du Paraclet.
- 515 est considéré comme la clé du passage et le chiffre pontifical, permettant la «conversion» et le retour au Paradis.
Logos- Nombre de messages : 551
Date d'inscription : 23/12/2009
Re: Melencolia I (Albrecht Dürer)
Bonjour ! J'ai trouvé une autre tentative (sommaire) d'explication de la Melencolia, dans le roman que Dan Brown (l'auteur du très populaire "Da Vinci Code") a publié en 2009 aux éditions Jean-Claude Lattès (pour la version française) : Le symbole perdu En fuite, comme d'habitude, Robert Langdon (le héros) et son érudite collaboratrice du moment, Katherine Solomon (la sœur de Peter, Maître F:.M:. du 33ème degré), doivent décoder dans l'urgence une inscription mystérieuse gravée sur une petite pyramide supposée être la carte (cryptée) du lieu où est conservé le Plus Grand Mystère de l'Humanité, protégé par les Francs-Maçons de Washington. Le système de codage du message se révèle être le carré magique de la gravure de Dürer.Je passe sur tous les éléments déjà exposés précédemment dans ce fil pour n'ajouter que cette citation : |
Katherine écarquilla les yeux; elle avait oublié à quel point cette gravure était étrange.
.
– Je vous avais prévenue, lâcha Langdon avec un petit rire, c'est plutôt mystérieux.
.
La Mélancolie représentait un personnage maussade, avec de grandes ailes dans le dos, assis sur un banc de pierre, entouré d'une collection d'objets disparates – des instruments de mesure, un chien efflanqué, des outils de charpentier, une clepsydre, des solides de formes géométriques, une cloche suspendue, un angelot, une sorte de grand couteau, une échelle…
.
Peter avait expliqué à Katherine que le personnage ailé représentait le "génie humain" – un penseur se tenant le menton, l'air abattu, encore incapable d'atteindre l'illumination. Le génie était entouré de tous les symboles de l'esprit humain – des objets incarnant la science, les mathématiques, la philosophie, la nature, la géométrie, et même la charpenterie – et pourtant, il ne pouvait gravir l'échelle, à côté de lui, menant à la vraie lumière.
.
« Même le génie a du mal à comprendre les Mystères anciens », avait précisé Peter.
.
– Cette gravure, repris Langdon, symbolise l'incapacité de l'homme à transformer sa raison en puissance divine. Les alchimistes décrivent cette même idée quand ils évoquent notre impuissance à transmuer le plomb en or.
Henri Schersch- Nombre de messages : 330
Age : 54
Date d'inscription : 21/07/2008
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